Congés scolaires : une diminution pour combler les perturbations

Depuis quelques années, les congés de fin du premier et deuxième trimestre sont réduits de 15 à 10 jours, voire une semaine pour les élèves maliens. Un changement qui s’explique en partie pour les autorités scolaires, par le souci de rattraper les nombreuses heures perdues à cause des perturbations durant l’année scolaire. Mais ces congés restent nécessaires pour l’ensemble des acteurs et pourraient retrouver leur durée habituelle si l’année scolaire redevient « normale ».

Régulièrement ces dernières années, enseignants et élèves s’étaient succédé dans les mouvements de grève, perturbant davantage des années scolaires le plus souvent tronquées. C’est donc pour récupérer ces heures perdues que le ministère a décidé d’une réduction du temps consacré à ces congés au cours de l’année scolaire, estime M. Alassane Keïta, directeur du complexe scolaire Cheick Modibo Diarra.

Si le souhait reste que les enfants aient le temps de se reposer pour récupérer physiquement et psychologiquement, l’objectif est d’avoir un temps d’apprentissage suffisant, estime M. Mamadou Kanté, directeur national adjoint de l’enseignement fondamental. « Notre ambition est que l’école puisse marcher convenablement et que les objectifs fixés soient atteints ». Or, compte tenu des nombreuses perturbations enregistrées, le temps d’apprentissage s’était considérablement réduit, compromettant l’objectif de relèvement du niveau de l’enseignement. C’est donc pour combler le gap et permettre « aux enfants d’avoir le maximum pour réaliser le relèvement du niveau ».

Ces congés qui permettent aux élèves de se détendre, sont l’occasion pour  le personnel enseignant et administratif d’avoir le temps nécessaire afin de faire le point des évaluations et capitaliser le travail effectué pour faire le bilan. Et leur diminution n’a pas d’impact sur les enfants, assure le directeur de l’enseignement fondamental, car « une semaine c’est suffisant pour se reposer » et repartir du bon pied.

Le souci étant d’améliorer le temps d’apprentissage, si le déroulement de l’année scolaire continue sans d’autres perturbations, les programmes seront achevés, conformément aux objectifs et les élèves et leur encadrement pourraient donc retrouver des temps de congés habituels.

Mali – Covid-19 : les classes restent fermées

La rentrée des classes de ce mardi 5 janvier n’est plus d’actualité. Les écoles de tous les ordres d’enseignement  resteront fermées pour cause de covid-19 jusqu’au 25 janvier, a annoncé le ministère de l’Education lundi 4 janvier. Cette décision vient mettre fin à une rentrée des classes en rang dispersé.  A l’Académie d’enseignement de la  rive droite de Bamako, elle était prévue pour ce 5 janvier alors qu’au Centre d’animation pédagogique de Kayes et de Ségou, c’était pour ce lundi 4 janvier.  Au CAP de Markala, elle était prévue pour le 11 janvier. Déjà dans les écoles, tout était fin prêt pour attaquer la nouvelle rentrée. Les résultats des propositions de passage en classe supérieures sont disponibles.  Les classes ont été réparties entre les enseignants lors des conseils de rentrée dans plusieurs écoles.  Les enseignants s’apprêtaient à se laver les mains, porter des masques et prendre la craie. Mais ils vont devoir attendre. La situation de la maladie à la date du 3 janvier est de 7253 cas positifs, 278 décès et  4913 guéris.

DJIGYA’ SO Mali éducation : Les enfants démunis à l’école

Permettre aux enfants démunis d’aller à l’école, voilà l’objectif de Djigya’ So Mali. Grâce à un système de parrainage, cette association humanitaire assure à plusieurs enfants maliens vulnérables le droit à l’éducation. 

« Un Malien aide un autre Malien ». Il ne faut plus de six mots pour résumer la philosophie qui anime Djigya’ So Mali éducation. La jeune association, vieille de trois ans seulement, s’attèle à faire toucher du doigt au Mali le bonheur qu’il y a de permettre à un enfant démuni d’aller à l’école.
L’idée vient de Mme Hassane Zeinaba Sylla, touchée par l’esprit de Mère Theresa. « Dans mon quartier, un couple de mendiants paralytiques nous faisait face. Ils avaient une petite fille de sept ans. Tous les autres enfants de la cour partaient à l’école sauf cette dernière, qui était toujours là à pleurer. Je me suis dit que c’était cela qui la frustrait peut-être et c’est ainsi que l’année suivante je l’ai inscrite. J’ai constaté qu’elle a vraiment aimé ça », se souvient-elle.

Deux ans après cette émouvante histoire, la jeune femme crée l’association Djigya’ So Mali éducation avec deux amies : Mme Assétou Doumbia, commerciale, et Mme Demister Nevia, entrepreneure. L’objectif était de mettre en place un système de parrainage afin que d’autres enfants aient la chance d’aller en classe.

Djigya’ So Mali éducation entre en contact avec l’Association pour le soutien des handicapés et enfants démunis (ASHED Mali) de Badalabougou. La responsable, Kadia Traoré, s’occupe à elle seule de plus de 70 enfants, grâce à un petit restaurant et des dons irréguliers. « On a fait parrainer 13 enfants, dont une dizaine à l’ASHED Mali. Ils sont en 3ème année. On dépose des dons également de temps en temps », explique Hassane Zeinaba Sylla.
Le coût de parrainage d’un enfant est de 55 000 FCFA par année scolaire, dont 15 000 pour les frais d’inscriptions et de fournitures et 5 000 pour le goûter. Dans sa volonté de parrainer plus d’enfants, l’association se heurte à un problème d’obtention de récépissé qui traîne. Cela altère sa crédibilité auprès des donateurs potentiels. « Généralement, seuls ceux qui nous connaissent font des dons », déplore sa présidente.

Donner du sourire aux enfants se passe aussi en dehors des salles de classe. Djigya’ So Mali éducation organise chaque année des kermesses où elle invite des orphelinats et des enfants mendiants. Elle a en projet de créer des bus bibliothèques ambulantes qui balaieront les quartiers le weekend afin d’insuffler le goût de la lecture aux enfants

Boubacar Diallo

Éducation : Que valent les élèves maliens ?

Grèves répétitives, perturbations des programmes annuels, démission de certains parents, manque de repères chez les élèves. L’école malienne n’a jamais autant été confrontée à ces maux que ces dernières années. Au point que le niveau des élèves en serait fortement affecté, selon presque tous les acteurs de l’Éducation. Que valent aujourd’hui les élèves maliens ?

25,12%. C’était le taux de réussite à l’examen du baccalauréat au Mali en 2019. Même s’il parait extrêmement bas, il faut souligner qu’il a régressé au fil de nombreuses années. Aussi, en 2017 et 2018, il était respectivement de 32,64% et de 28,57%. En trois ans, on a donc enregistré une régression de 7,52%.

Même constat au niveau de l’école fondamentale, où, même si les taux de réussite au DEF sont relativement plus élevés, il y a quand même une régression quand on compare les chiffres des deux dernières années : 52,83% de réussite en 2019 contre 69,78% en 2018.

« Aujourd’hui, le niveau des élèves maliens est bas. Même s’ils ne sont pas tous comme cela. Il ne faut pas oublier que certains sont dotés d’une intelligence extraordinaire et décrochent même des bourses d’excellence. Mais, dans la généralité, le niveau laisse à désirer, il n’est pas celui que l’on attend », constate Hamida Bella, enseignant à Tombouctou.

Parents coupables ?

Si la responsabilité de la baisse du niveau des élèves maliens est partagée entre les acteurs de l’école, notamment les autorités, les enseignants et les élèves eux-mêmes, la démission de certains parents d’élèves de leur rôle de suivi est également souvent pointée du doigt.

« L’enseignement ne devrait pas se limiter aux salles de classes. Il y a des parents d’élèves qui ne veillent pas sur leurs activités à la maison, les travaux à domicile que les professeurs donnent, par exemple. La plupart des élèves ne sont pas du tout encadrés à domicile », souligne Mohamed Doumbia, un parent d’élève.

Un constat partagé par Mamadou Bah, enseignant et Président du Conseil local des jeunes d’Hamdallaye, selon lequel certains parents d’élèves ont carrément abandonné leurs enfants dans les études.

« Un parent d’élève peut passer une année pleine sans mettre un pied dans l’école de son enfant pour s’enquérir de sa situation scolaire. C’est extrêmement grave, parce que l’enfant jouit d’un certain laisser-aller qui joue sur son rendement », déplore-t-il.

Pour lui, pour rehausser le niveau de l’élève malien, l’État doit carrément revoir le système éducatif. « Il faut une spécialisation des élèves très tôt. Cela ne sert pas à grand-chose d’encombrer l’élève avec beaucoup de matières pour qu’au final il soit dépassé et ne retienne rien », pense M. Bah.

Éducation : Le grand désordre

Après une année scolaire 2018 – 2019 « sauvée » de justesse, l’année scolaire 2019 – 2020 ne s’annonce pas plus sereine. Les 120 heures de grève déclenchées le 16 décembre 2019 ont été reconduites et un préavis pour 14 jours de grève est prévu à partir du 21 janvier 2020 par tous les syndicats de l’enseignement public. Ces mouvements récurrents, symboles des difficultés de gestion de l’école, cachent un mal plus profond, qui gangrène l’éducation malienne depuis plusieurs décennies. Programmes inadaptés, système non harmonisé, enseignants mal formés… Si les maux sont bien connus,  les solutions semblent lointaines, tant la vision commune et la volonté politique pour leur mise en œuvre sont inexistantes.

« Le peuple se désagrège à cause de la mauvaise qualité de l’éducation et de la formation reçue par les apprenants. La crise que vit le pays est même en grande partie liée au dysfonctionnement du système éducatif. Soigner le mal du Mali, c’est sauver l’école », déclare en substance Koundya Joseph Guindo, Directeur national de l’enseignement catholique

Même si le tableau est bien sombre, cette situation n’est pas une fatalité, ajoute M. Guindo. Les maux qui minent l’école contribuent chaque année à la baisse de la qualité de la formation. L’école n’est plus une clé pour la réussite. Elle est même devenue « une prison », où l’on passe obligatoirement, mais sans motivation ni conviction. Ses problèmes sont ceux de la société malienne et ont pour noms : mal gouvernance, incivisme, corruption et violence.

Faiblesses récurrentes

Caractérisée par une « insouciance et un manque de projets de la part des dirigeants », l’école est comme laissée à elle-même. Le pays est même devenu « un champ d’expérimentation des innovations pédagogiques », relève M. Ousmane Almoudou, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNEFCT).

Hérités des années de l’indépendance, les programmes d’enseignement ne sont plus adaptés à la réalité et ne répondent ni « aux attentes des apprenants » ni à celles de la société, note M. Guindo. Devenue une fabrique de chômeurs pour la grande majorité des sortants, l’école a besoin d’une réelle réforme pour leur redonner de la motivation. Pour les apprenants et les formateurs, elle doit redevenir attrayante. Redonner du sens et recouvrer le caractère sacré du rôle du maître relèvent de la responsabilité des autorités. Et la motivation n’est pas que matérielle, précise M. Guindo. Il s’agit de promouvoir le mérite et d’attribuer les responsabilités en fonction des compétences, afin que ceux qui travaillent ne soient pas frustrés. Mais, à l’école plus qu’ailleurs, la corruption a tellement gagné du terrain que même ceux qui n’ont aucune qualité peuvent prétendre aux emplois, parce qu’ils bénéficient d’un appui.

Souvent recrutés parce qu’ils « ont échoué ailleurs », les enseignants n’ont plus la vocation et leur rôle « sacré » est mis à mal par l’existence d’autres « instances éducatives » et une globalisation synonyme de perte de repères et d’identité.

L’école publique malienne est gérée par 2 ministères : celui de l’Éducation et celui des Collectivités. Les enseignants de la fonction publique des collectivités, gérés par les maires, représentent 80% du total. Les Directeurs des Centres d’animation pédagogiques (CAP), désignés par l’État et censés assurer la tutelle, n’ont aucune prise sur ces derniers, dont ils ne sont plus les supérieurs hiérarchiques, « ce qui pose un problème », ajoute M Guindo.

À quelques kilomètres de la ville de Bamako, il n’est pas rare de trouver des écoles de 6 classes pour 3 enseignants ou même dans le Mali profond tout un cycle ne comptant qu’un enseignant ou deux, témoigne M. Guindo. Une situation de sous-effectifs où la qualité de l’enseignement devient un objectif impossible à atteindre. Ces problèmes de gouvernance sont aggravés par la gestion calamiteuse des mouvements de grève au sein de l’école. Après les « acquis » de l’année dernière, c’est un nouveau motif qui justifie les sorties de cette année. S’il ne s’agit pas d’une nouvelle revendication, l’application de l’article 39 du Statut du personnel enseignant, censé faire bénéficier cette corporation de l’augmentation de 20% des salaires obtenue par l’UNTM en janvier 2019 voit les arguments des autorités loin de convaincre leurs interlocuteurs.

« Malheureusement, rien ne nous montre que l’État a des conditions financières difficiles. Quand l’augmentation a été accordée, le pays était déjà en guerre. D’autre part, les dépenses faramineuses des responsables de l’État n’ont pas cessé, donc cet argument ne tient pas », rétorque le Secrétaire général du SYNEFCT. Ce dialogue de sourds oblige tous les acteurs de l’école à s’impliquer pour sortir d’une crise qui n’a que trop duré.

Responsabilité collective

Pour stopper la dégradation continue de la situation de l’école, même si le rôle régalien d’assurer l’éducation est incontournable pour les gouvernants, chaque acteur a ses responabilités.

Mais toutes les solutions aux difficultés de l’école resteront inefficaces sans une formation de qualité des enseignants. Assurer une formation initiale et continue des professeurs suppose entre autres une « utilisation judicieuse des fonds » alloués à cet effet, suggère M. Guindo. L’État doit en outre continuer le recrutement et le redéploiement des enseignants là où cela est nécessaire. Les parents d’élèves, véritables « relais des autorités scolaires, doivent y être associés ».

Les enseignants, qui n’entendent pas se soustraire à leurs responsabilités, préconisent des « solutions holistiques ». Avec au préalable un « vrai dialogue social », qui permettra d’apaiser le front social et surtout d’anticiper les problèmes, le SYNEFCT propose un consensus entre tous les acteurs, surtout autour des programmes et du système d’enseignement.

En effet, s’il est essentiel de partager la stratégie, il est indispensable que l’État ait une vision et le courage d’adopter un nouveau système. Parce que ce qui est en cause, ce ne sont pas les curricula, par exemple, qui sont bons, selon les acteurs, c’est la qualité de ceux qui doivent les transmettre et surtout leur « survie ».

« Le problème est que l’État ne s’auto finance pas », regrette M. Abdourhamane Diallo,  Directeur coordinateur du groupe scolaire  Mamadou Konaté. Le projet CIRA, « renforçant » les acquis de la pédagogie convergente et les curricula, est soutenu par l’USAID depuis 2016. Il doit prendre fin cette année. « Mais nous ne savons pas quand il va être renouvelé ou si c’est l’État qui prendra le relais », ajoute-t-il.

Clivage public – privé

Cette méthode d’apprentissage, jugée efficace par les acteurs, est pourtant rejetée par les parents d’élèves.

« Pour les parents, on apprend aux enfants la langue bambara, par exemple, alors que c’est une manière par laquelle les enfants apprennent mieux. Les parents sont hostiles, ce qui explique la pléthore au niveau des écoles privées », explique M. Diallo.

Inaccessibles pour la plupart des parents d’élèves, en raison des coûts, ou souvent « taxées de fournir des résultats tronqués », les écoles privées demeurent nécessaires, car « l’État n’a pas les moyens d’assurer l’école à tout le monde », ajoute le Directeur national de l’enseignement catholique. Cet ordre d’enseignement, grâce aux subventions de l’État, pratique des coûts plus « modérés », justifiant la grande sollicitation dont il fait l’objet. « Nous avons plutôt un problème de capacités d’accueil  que de coût », ajoutent ses responsables.

Cette « disparité » entre le public et le privé se manifeste sur le terrain et impacte les résultats. « Depuis environ 4 ans, l’école publique n’a pas atteint 100 heures de travail annuel », au moment où le privé catholique effectue 120 heures et où la norme serait de 150 heures au moins pour un pays comme le Mali.

Mais, pour garantir la réussite des réformes nécessaires, il est impératif de « dépolitiser » l’école. Elle doit cesser d’être le terrain de jeu d’intérêts égoïstes et redevenir « une priorité » pour le développement, suggère le Dr Boureïma Touré, enseignant chercheur à la faculté des Sciences humaines et sciences de l’éducation.

Enko Education lance son école à Bamako

A la rentrée prochaine, le groupe Enko Education ouvrira ses portes à Bamako. Ecole d’élite, l’établissement entend s’imposer comme une référence dans le paysage éducatif du Mali.

L’école de Bamako sera la 12ème du groupe Enko Education et le Mali sera le 7ème pays dans lequel elle est implantée. Située en plein cœur de la ville, au quartier du fleuve, seules les classes de la 6ème à la 10ème seront ouvertes pour les débuts de l’école.
« Enko Bamako International School enseignera les programmes éducatifs du baccalauréat international en français soutenus par un bilinguisme progressif qui se traduira concrètement par des cours d’anglais renforcés. » a indiqué Estelle Fomeju, responsable lancement de l’école.
Selon Eric Pignot, Directeur Général et Co-fondateur d’Enko Education, le modèle de leur groupe repose sur trois grands piliers que sont le diplôme du Baccalauréat international qui présente la spécificité d’être reconnu par la majorité des universités du monde, le programme de soutien et d’accompagnement des élèves à l’admission universitaire après le Baccalauréat et la qualité de l’enseignement garantie par des normes standard telles qu’un maximum de 24 élèves par classe, un ratio d’un professeur pour 10 élèves et plus de 100 heures de formation annuelle pour les enseignants.
Une nouvelle offre donc et pas des moindres. Elle sera la première à proposer le diplôme du Baccalauréat international aux jeunes maliens leur ouvrant ainsi les portes des plus prestigieuses universités à travers le monde. Mais, tout ceci n’est pas donné. Les frais de scolarité s’élèveront à 1.750.000fcfa à en croire Estelle Fomeju. Toutefois, un système de bourse allant de 10 à 20% est prévu pour certains élèves.
Déjà présent dans 6 pays d’Afrique, Enko Education est un réseau panafricain d’écoles internationales pour accroitre l’accès des élèves en Afrique à une éducation de qualité et aux meilleures universités du monde.

Journalisme et communication : L’ESJSC accueille sa 1ère promotion

Attendue depuis plusieurs années, l’École Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication du Mali a démarré ses cours le 29 janvier 2018. Pour cette promotion initiale, elle accueille 25 étudiants et affiche déjà son ambition : devenir un pôle d’excellence dans la formation des professionnels de médias et de la communication.

 « Nous avons organisé un concours au mois de novembre. Depuis, nous nous sommes attelés à stabiliser le corps enseignant choisi et à  le former sur le système LMD », explique le Professeur Alassane Diakité, Directeur général de l’ESJSC. Les enseignants de la nouvelle école « sont des professionnels reconnus dans le domaine », précisent les autorités scolaires de l’établissement, qui tient à devenir très vite une référence. Première école publique de journalisme du Mali, la dernière née des écoles de formation n’en est pas moins ambitieuse. C’est l’une des raisons qui justifient le choix d’un effectif réduit pour le démarrage. Pour sa première promotion, l’école n’a recruté que 25 étudiants sur les 500 candidats qui sollicitaient une inscription. « C’est pour pouvoir les encadrer, les accompagner et les insérer », note le Directeur Général. Si l’école est « pratiquement fin prête », les studios de radio et de télévision, déjà aménagés, attendent d’être équipés.

Pour cette phase initiale, les étudiants recevront une formation commune durant 3 semestres et pourront se spécialiser à partir du quatrième en presse écrite, radio, télévision ou journalisme web. Tout cela en alliant formation théorique et pratique, car « on ne peut pas concevoir une formation en journalisme sans la pratique », ajoutent les autorités scolaires.

Pour être admissibles, les candidats à l’inscription devaient être titulaires du baccalauréat au moins et être âgés de 24 ans au plus, puis s’acquitter d’un montant de 300 000 francs CFA comme frais d’inscription en après leur réussite au concours.  Un coût plutôt accessible pour Ibrahim Togola, déjà titulaire d’une licence en Lettres modernes et classiques, heureux de pouvoir entamer des études de journalisme pour exercer le métier de ses rêves. Tout aussi content, Mohamed Touré s’apprête également à rejoindre l’ESJSC, même s’il juge un peu élevés les frais d’inscription.

L’école projette d’offrir des formations professionnelles initiales et des formations continues pour répondre aux vœux de la profession et remplir l’une de ses missions. La finalité de l’ESJSC est aussi de former, dans un second temps, les jeunes maliens en sciences de la communication, pour compter un jour parmi les plus grandes écoles de journalisme africaines.

Le décrochage scolaire en milieu rural, une responsabilité collective

« J’ai abandonné l’école en troisième année de l’école fondamentale parce que ma mère avait besoin de moi à la maison pour les tâches ménagères et pour m’occuper de mes petits-frères » nous raconte Fatoumata Koné, originaire du village de Sanankuruni (Sikasso), une jeune aide-ménagère de 18 ans arrivée à Bamako, il y a trois ans.

L’éducation est un droit de l’Homme dont les bienfaits pour la société n’est plus à justifier. Pourtant, nous assistons encore en 2017 au phénomène pernicieux qu’est le décrochage scolaire. Si ce phénomène existe aussi bien dans la métropole de Bamako, elle est prépondérante en milieu rural où les populations ne perçoivent pas le réel intérêt d’être scolarisé. A titre d’illustration, Fatoumata Koné est désarçonnée et perdue face à la question de savoir l’intérêt qu’elle pourrait tirer de cette poursuite d’études.

Pour être efficace, une scolarité doit durer au moins quatre à six ans, qui correspond au cycle primaire. Pourtant, les différentes études sur le sujet établissent que sur dix étudiants inscrits, quatre à six ne terminent pas le cycle primaire. Ce chiffre concerne pour la majorité les jeunes filles. En effet, dans le contexte rural malien, les représentations stéréotypées quant aux rôles des femmes perdurent. Outre la pauvreté, le poids des schémas traditionnels pèse toujours et handicape les jeunes filles qui souhaitent poursuivre leur scolarité. Les valeurs comme le mariage, les habiletés à cuisiner, la préparation du trousseau de mariage sont toujours prépondérantes à la scolarité pour beaucoup des parents vivant en milieu rural.

C’est d’ailleurs le cas pour Fatoumata Koné, qui  explique que ses jeunes frères avaient le droit d’aller à l’école alors que ses grandes sœurs, elles, se sont toutes mariées. Ainsi, si l’accès à l’école la « libérait », et malgré qu’elle comptait parmi les meilleurs élèves de son école, sa mère a jugé meilleur pour elle l’interruption de sa scolarité à mi-chemin de son parcours à l’école primaire.  Elle explique calmement, avec résignation et déception que « ma mère savait qu’il était important que je poursuive mes études, mais les tâches ménagères étaient plus importantes pour elle ».

Ce phénomène est une menace d’ordre public. En effet, en raison du peu de revenus qu’obtient un « décrocheur »  face à un « persistant », ce premier n’est qu’une charge supplémentaire pour l’Etat. Outre les dépenses publiques qu’il génère, le décrochage peut aussi être une source de radicalisation pour des jeunes désœuvrés et sans perspective d’avenir.

Pour cette raison, plusieurs campagnes et projets ont été mis en place dans le but de lutter contre ce phénomène au Mali, mais également dans toute la sous-région ouest africaine. Parmi eux, il y a  la mise en œuvre de cantines scolaires en milieu rural par les associations des parents d’élèves ou par l’État. Cette stratégie favorise d’abord la scolarisation puis le maintien des élèves dans le milieu scolaire car les enfants deviennent un fardeau moins lourd pour les parents. On note d’ailleurs un accroissement de 20% à 30% du nombre d’élèves dans les écoles bénéficiant de cantines en milieu rural malien. Cet accroissement est de 23% pour les filles et 17% pour les garçons. Malheureusement, l’établissement de cantines scolaires n’a pas perduré en raison du manque de suivi des collectivités locales.

 

 

Aussi, l’on remarque que certains facteurs émotionnels permettent de favoriser une réduction de ce taux de décrochage : le rôle actif et l’intérêt du père et de la mère pour la poursuite des études, apparaissent après l’intérêt et la qualification des enseignants et la motivation des élèves.

 

Ce manque de motivation des élèves est dû principalement au fait qu’ils ne se rendent pas compte forcément de l’utilité de la scolarisation ou de l’apprentissage d’un métier. Fatoumata Koné, par exemple, ne savait pas qu’elle pouvait gagner plus d’argent et d’autonomie en poursuivant une formation professionnelle.

 

Quant au corps enseignant, il est confronté à une baisse du niveau de qualification et à un désintérêt des enseignants pour les élèves qui rencontrent des difficultés pédagogiques ou familiales.

 

Force est de constater que la responsabilité de chaque acteur de l’éducation est à relever pour l’éradication de ce phénomène. Une synergie entre les différents acteurs, qu’il s’agisse aussi bien de l’élève, du parent d’élève, de l’enseignant que de l’Etat, est nécessaire pour la mise en œuvre de politique publique efficiente et efficace.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JCI Bamako Élite offre des kits scolaires à Badalabougou

Connu pour être dynamique grâce à  son implication dans le cadre de la solidarité et des actions humanitaires, la JCI Bamako à‰lite a sacrifié une fois de plus à  sa traditionnelle activité humanitaire ce samedi 9 avril à  l’école Fadi N’Gourou à  Badalabougou. Ils étaient nombreux les parents d’élèves, les membres de JCI Mali à  être présents à  cette cérémonie inscrite dans le plan d’action 2016 de l’organisation locale. Il faut rappeler que c’est avec la collaboration du collectif plus jamais ça que la JCI Bamako élite a initié ce projet. En effet, ce sont plusieurs cartons de cahier et bics qui ont été remis au directeur de l’école qui n’a pas caché sa satisfaction, « c’est une fois de plus un plaisir de recevoir ces kits scolaires qui faciliteront l’éducation des élèves », a-t-il dit. Des enfants ont également été parrainés par certains membres qui se sont engagés à  prendre en charge les frais de scolarité de ceux-ci. Quant à  la représentante du président local de la la JCI Bamako élite empêché, elle dira que son organisation souhaite apporter sa pierre à  ‘édification du Mali notamment dans le cadre de la formation. Une remise symbolique a mis un terme à  a cérémonie.

Ecole de journalisme du Mali: il faudra encore attendre !

Selon le souhait du gouvernement, l’école nationale de journalisme du Mali, devait ouvrir en octobre 2014. Quelques mois plus tard, explique le journaliste Diomansi Bomboté, coordinateur du projet, « le processus de création est déjà  bien avancé et la loi devant consacrer l’existence de l’établissement a été votée par l’Assemblée Nationale ». Sur le plan technique aussi les choses sont en place : le mode de sélection des étudiants, les programmes de formation (Licence Master Doctorat) et le profil du journaliste à  former ont été définis. Quant au futurs locaux (ancienne Maison de la presse), il sont encore en chantier mais l’école est provisoirement installée sur la colline de Badalabougou. Alors que manque t’il ? Sans doute un surplus de volonté politique pour promulguer la loi et mettre en place un budget adéquat. Nouvelle objectif : rentrée 2015. Aujourd’hui piloté par le ministère de l’enseignement supérieur, le projet aurait gagné à  rester sous la tutelle de celui de la communication, ce qui lui aurait valu d’avantage d’attention.

Talibans du monde entier, ça suffit !

« Allahu akbar », C’’est par cette formule hautement sacrée et invocatrice que des individus s’adonnent à  leur sport favori : tuer leurs semblables, au nom d’une lutte soi-disant religieuse. Invoquer le nom de Dieu est devenu monnaie courante. Pour prier, louer, exprimer la joie ou le dépit. Mais, pour semer la mort ? Aujourd’hui, dans certains pays, en Afrique comme ailleurs, entendre cette invocation dans une foule sème la peur. à‡a a été le cas ce mardi, à  Peshawar. Une poignée d’hommes, armés comme à  la guerre ont attaqué… des enfants ! Ils en ont abattus, à  bout portant, d’une balle dans la tête pour la plupart, 132. Un bilan effroyable pour un assaut contre une école, 141 morts au total. Leur faute, être au mauvais moment, au mauvais endroit. àŠtre les enfants d’officiers pakistanais qui mènent une lutte féroce contre ceux qui veulent instaurer la charia et sont prêts à  tout, y compris vendre de la drogue pour financer leurs activités. Pour venger leurs camarades tués dans les combats, les talibans ont donc versé le sang d’innocents. Au nom de Dieu… Tuer des innocents pour plaire à  Dieu ? Loin de nous toute intention de blasphémer, Ceux qui tuent aujourd’hui, ceux qui décapitent les otages innocents et exécutent leurs propres coreligionnaires semblent ignorer ce terme : le Miséricordieux (Al-Rahman), au début de chaque sourate. Eux qui se targuent d’être des maà®tres religieux, comment ne tiennent-ils pas compte de ce que a été révélé à  Mohamed, le messager d’Allah pour les croyants (PSL), dans la continuité des dix commandements dont celui-ci : « Tu ne tueras point !». Malheureusement la mauvaise interprétation des versets 89 et 90 de la sourate 4 (An-Nisaa). Les antagonistes de l’Islam tels que les talibans pakistanais ou afghans interprètent le Coran, le distordent pour l’amener dans le sens qu’ils veulent. Par ignorance ? Rien n’est moins sur. Un musulman qui ne respecte pas la vie n’est pas un musulman. Il est temps que cessent ces crimes, quelque soit la religion de leur auteur, commis au nom de Dieu. Les croyants de part le monde se désolidarisent de plus en plus de cette guerre qui s’attaque avant tout à  des innocents. « Not in my name » C’’est l’intitulé d’une campagne en cours, surtout sur les réseaux sociaux, pour dire non à  cette barbarie sans nom. Pendant que les familles, le Pakistan et le monde pleure les martyrs de Peshawar, il est temps que l’on dise aux Taliban et autres illuminés du même acabit, « Not in Allah’s name ».

Bientôt une école de journalisme au Mali

Notre pays aura bientôt son école de journalisme. Du moins si l’on en croit le communiqué du Conseil des ministres d’hier mercredi 11 juin 2014. En effet le Conseil des ministres a adopté le projet de création d’une école journalisme au Mali. Elle s’appellera l’Ecole Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication (ESJSC). En tout cas, C’’est l’un des grands chantiers qui tiennent à  C’œur le nouveau ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara. Lors de la journée commémorative de la liberté de la presse dans le monde, célébrée le 3 mai dernier, le ministre Camara avait promis l’ouverture d’une école de journalisme au mois d’octobre 2014. La décision d’hier fonde donc à  croire, à  l’ouverture de cette école, longtemps annoncée par les gouvernements précédents, à  la rentrée universitaire 2014-2015. Une floraison d’organes de presse l’absence d’une école de journalisme au Mali contrastait avec le dynamisme médiatique du pays qui se traduit par une floraison de journaux (en papier et en ligne) et de radios depuis l’avènement de la démocratie en 1991. Faute d’une école de formation au Mali, la plupart des journalistes professionnels ont reçu et continuent de recevoir une formation à  l’étranger. Ceux qui n’ont pas eu cette chance se contentent d’une formation sur le tas assortie de quelques séminaires de formations sur les techniques rédactionnelles. Les écoles privées de journalisme qui ont ouvert les portes au début des années 2000 n’ont produit souvent les résultats escomptés. Ainsi le manque de professionnalisme et l’inobservance des règles d’éthique et de déontologie du métier (avec des dérapages à  maints égards) affectent sérieusement l’image de la presse malienne qui a pourtant été à  l’avant-garde du combat démocratique au Mali. C’’est justement pour pallier cette insuffisance que les autorités maliennes décident de créer l’Ecole Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication. «(…) Le manque de formation a été identifié comme étant l’une des principales causes profondes de cette situation. Il importe de relever à  cet égard que la formation des cadres maliens au métier de journalisme est tributaire de l’extérieur et que les initiatives tentées dans le cadre de l’enseignement privé ont montré leurs limites face à  l’importance dans besoins. l’analyse du paysage médiatique a permis de déceler une insuffisance quantitative et qualitative des personnels dans les métiers de la presse alors que, par ailleurs, l’évolution du secteur des médias a fait naà®tre de nouveaux métiers (…)», informe le communiqué. A terme, il s’agira de doter le pays de journalistes « professionnels pour le traitement plus pointu des questions aussi importantes que l’économie, la démocratie et l’environnement. Elle permettra également la formation de spécialistes dans le domaine de la gestion des entreprises de presse ».

Me Mountaga Tall : du prétoire à l’Université

Agé de 57 ans Me Mountaga Tall est une figure emblématique de la politique malienne. Ce quinquagénaire, natif de Ségou aura partagé le plus clair de sa vie entre le prétoire et le terrain politique. Il fait une entrée en fanfare dans la politique lors de la première élection présidentielle du Mali démocratique en 1992, o๠il occupe, à  35 ans, la 3ème place derrière l’ancien président Alpha Oumar Konaré et feu Tiéoulé Mamadou Konaté. Me Mountaga Tall fut un élève coranique avant de fréquenter par la suite l’école française en 1963, soit trois ans après l’accession de notre pays à  la souveraineté nationale et internationale. Ancien pensionnaire du lycée Askia Mohamed, il poursuit ses études à  l’Université de Dakar. Il sort en 1980 avec une maà®trise en Droit international public. En 1982, il obtient son diplôme d’études approfondies d’enseignement en histoire du Droit. Le jeune juriste s’inscrit au barreau de Dakar avant de venir exercer son talent à  Bamako. Me Tall est l’une des figures de proue du mouvement démocratique qui a joué un rôle décisif dans l’avènement de la démocratie au Mali. Il fait partie de ces hommes et femmes qui combattu à  visage découvert et souvent au risque de leur vie le régime dictatorial du général président, Moussa Traoré jusqu’à  sa chute. Ancien vice-président de l’Assemblée nationale, il a été trois fois candidat à  l’élection présidentielle (1992, 2002 et 2013). s’il est l’éternel président du Congrès d’initiative démocratique CNID FYT, depuis sa création, Me Mountaga Tall en est à  sa première expérience ministérielle. Jusqu’ici l’homme avait préféré faire la promotion de ses cadres à  cette fonction. Cette fois-ci, rapporte t-on, ce sont les militants qui l’auraient forcé à  présenter son CV pour être nommé ministre. Ce qu’il « accepté à  cause du Mali ». Saura t-il nettoyer les écuries d’Augias de l’enseignement supérieur au Mali ? Les universitaires ne cachent pas leur scepticisme : « l’enseignement supérieur est entre les mains de Me Tall qui ignore tout d’une école supérieure à  plus forte raison une faculté et ses enseignements », déplore un enseignant d’une grande faculté de l’Université de Bamako ayant requis l’anonymat.

Violence en milieu scolaire: vigilance et action s’imposent

Les faits se sont déroulés ce jeudi 6 mars au groupe scolaire Ismaà¯la Diawara. Alors que les élèves se préparaient pour la montée des couleurs, un grand bruit provient du bâtiment de la Direction de l’école. Panique généralisée dans la cour, tandis que le Directeur se précipite vers le lieu d’origine de la détonation, car s’en est bien une. Il croise en chemin un élève, qu’il essaie en vain d’intercepter, ce dernier s’enfuyant à  toute vitesse. C’’est abasourdi que Modibo Traoré, Directeur de l’école B, découvre dans une salle de classe deux pistolets de fabrication artisanale et une douille de cartouche. Au mur, des impacts de balle. Rapidement, l’information est donnée au directeur coordinateur du groupe scolaire, Monsieur Yacouba OUATTARA, qui saisit les autorités compétentes. Trois armes et des dizaines de cartouches Pendant ce temps, l’élève, un dénommé Madani DOUMBIA est activement recherché. En classe de 7ème année A2 de l’école Place de la République second cycle, il suit ses cours délocalisés au sein du groupe scolaire de Quinzambougou. Il a été ramené au sein de l’établissement par un enseignant et remis à  la police. Un autre de ses camarades à  qui il avait remis une troisième arme a également été emmené par les policiers. Les armes et les cartouches saisies ont aussi été remises à  la police qui a ouvert une enquête après que le Procureur de la République en Commune II ait saisi le commissariat du 3ème Arrondissement. Mais une grosse interrogation demeure : o๠a-t-il trouvé cet arsenal et comment a-t-il pu arriver jusque dans l’enceinte de son école avec autant d’armes et de munitions ? Les proches de l’élève auront des réponses à  donner aux enquêteurs. Les enseignants de leur côté se disent plus que jamais inquiets de l’insécurité grandissante dans l’espace scolaire. Il y a quelques semaines à  peine, des participants à  une rencontre au CRES de Badalabougou avaient vécu la peur de leur vie. Des étudiants armés jusqu’aux dents avaient littéralement pris d’assaut la salle o๠se déroulait leur réunion. Ils étaient, semble-t-il, à  la recherche d’autres étudiants avec lesquels ils avaient eu maille à  partir un peu plus tôt, en marge de l’élection du bureau AEEM de leur faculté. Le cas de Madani Doumbia est donc un exemple parmi la longue liste d’incidents survenus dans nos écoles et universités o๠les apprenants arrivent désormais armés comme des combattants.

Mali : la France va ouvrir deux écoles militaires

Une école d’application vouée à  la formation des forces spéciales sera implantée à  Gao, la plus grande ville du nord du Mali, a indiqué le ministre alors qu’il s’exprimait sur les antennes de la télévision publique. Il a précisé que ce futur centre de formation pour forces spéciales africaines aura une vocation régionale et qu’il accueillera des stagiaires en provenance des différents pays de la région. Une autre école chargée exclusivement de l’instruction initiale d’officiers maliens sera parallèlement implantée, dès la rentrée prochaine, dans la ville garnison de Kati, à  quelque 15 km de la capitale malienne, a ajouté le ministre. M. Maà¯ga s’exprimait sur les antennes de la télévision publique sur l’Accord de défense France- Mali dont la signature avait été programmée pour le 20 janvier avant d’être reportée sine die. Ce futur pacte, contrairement à  une opinion répandue, ne constituerait aucunement pas une première entre la France et le Mali puisque, si l’on en croit le ministre, il existait déjà  un Traité du genre entre les deux pays. Il va simplement s’agir, pour les deux parties, malienne et française, de procéder à  la réactualisation de ce vieil Accord de défense remontant à  l’année 1985, a expliqué M. Maà¯ga. La France a joué un rôle prépondérant dans la libération des régions nord du Mali de l’emprise des groupes islamistes et depuis le début de son intervention, le 11 janvier 2013, elle entretient une présence militaire dans le pays.

Ecoles: bientôt les examens

A la mi-juin, tous les examens auront déjà  eu lieu, du DEF (diplôme d’études fondamentales) au CAP (certificat d’aptitude professionnelle) en passant par le BT (Brevet de Technicien). De Kayes à  Tombouctou, de Koulikoro à  Gao. On ne peut cependant malheureusement pas évoquer « toute l’étendue du territoire ». Dans le contexte particulier, les épreuves de l’éducation physique et sportive débutent à  partir de jeudi 02 mai en ce qui concerne l’enseignement fondamental. De nombreux élèves se disent prêts à  affronter les examens, C’’est le cas de El Hadj Amadou Diané, candidat au baccalauréat général. «Je suis prêt, je suis même pressé d’en finir. Il fait chaud maintenant nous voulons terminer et pouvoir nous reposer pendant les vacances. l’année scolaire a été bien remplie » confie-t-il. Les programmes ne sont pas toujours achevés l’année scolaire 2012-2013 a été marquée par des grèves aussi bien du côté des enseignants que du côté des élèves. Certains parents d’élèves sont perplexes quant à  la tenue des examens : « il y a eu de nombreux jours de grève, tantôt ce sont les élèves tantôt ce sont les enseignants. J’ai peur qu’ils n’aient pas bouclé tout le programme pour prétendre organiser des examens » confie Hanatou Touré, mère de deux enfants. « En tant que mère, je me bat beaucoup pour que ma progéniture réussisse. J’ai une fille qui passe le bac et une autre le CAP. Mais le niveau de l’enseignement baisse d’année en année. Il ne suffit plus de se battre, les programmes ne sont pas toujours achevés. Il faut inscrire tes enfants dans une école privée et tout le monde n’a pas ce moyen » se désole Oumou Diallo, agent commercial. Il est à  noter que ces épreuves sont indiquées un mois avant la tenue programmée de l’élection présidentielle. Les épreuves orales pour des examens de passage en classe supérieure sont prévues du 05 juin au 12 juin 2013. Même dates pour Les examens oraux et pratiques de fin de cycle. Pour les épreuves écrites des examens de fin cycle, C’’est du 17 juin au 21 juin 2013.

L’héritage d’Abdul Karim Cabral est-il tombé en déshérence ?

Le Mali a commémoré le dimanche dernier, 17 mars 2013, le 33ème anniversaire de l’assassinat du leader estudiantin Abdoul Karim Camara dit Cabral par la soldatesque du général président Moussa Traoré. Comme les années précédentes, l’événement a été marqué par le recueillement sur la tombe de l’illustre disparu et le dépôt d’une gerbe de fleurs sur le monument qui l’immortalise à  Lafiabougou en commune IV du district de Bamako. Sombre tableau pour l’école malienne Cabral mérite amplement cet hommage pour son engagement et son idéal qui se résumait à  l’amélioration des conditions de vie des élèves et étudiants du Mali. Cependant il faut reconnaitre que le bel hommage qu’on puisse rendre à  l’homme consiste à  aller au-delà  de ce rituel démocratique pour évaluer l’impact du combat de l’ancien secrétaire général de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali(UNEEM). l’héritage de Cabral est-il tombé en déshérence ? Difficile de ne pas répondre par l’affirmative au regard du tableau peu reluisant qu’offre l’école malienne de loin devancée par celle de la sous-région. Les années blanches ou facultatives, les années tronquées, les sorties intempestives, la succession des réformes à  l’emporte- pièce et sans lendemain ont fini de porter un coup terrible à  l’école malienne. Pendant longtemps l’école est sortie de son cocon pour venir sur le terrain politique. La conséquence immédiate aura été l’adoption et l’application de nouvelles reformes ou méthodes. La pédagogie convergente et son corollaire d’abandon de la méthode syllabique au profit de la méthode dite globale, la nouvelle école fondamentale(NEF) avec des taux admissions record mais en réalité fantaisistes en classe supérieure, en sont quelques illustrations notoires. Et cela s’ajoute le Programme décennal de l’éducation(PRODEC), qui n’aura engrangé que des résultats mitigés. Loin de rehausser le niveau de l’apprenant, ces programmes ont été à  l’origine de la baisse vertigineuse de son niveau car, mettant pour la plupart l’accent plus sur la quantité au détriment de la qualité. De quoi donner des boutons à  ce maà®tre de Français au second cycle de l’enseignement fondamental qui avoue avoir toutes les peines du monde à  encadrer des enfants qui, après sept ans de scolarité, ne sont pas capables de lire ou d’écrire une phrase. Son collègue, professeur de philosophie de son état lycée d’embrayer : «Â nous avons des candidats au baccalauréat incapables de construire une bonne phrase à  plus forte raison cogiter sur un sujet de philosophie. Nous avons des copies très fades et truffées de fautes de grammaire et d’orthographe », maugrée-t-il. Tous deux pensent que cette situation lamentable de l’école est tout simplement la preuve que l’Idéal de Cabral a été trahi par les démocrates qui gèrent le pays depuis l’instauration de la démocratie au Mali. La belle illusion de l’AEEM l’Association des élèves et étudiants du Mali(AEEM), censée porter le combat de l’ancien étudiant en philosophie et grand admirateur de l’agronome et révolutionnaire bissau-guinéen, Amilcar Cabral dont il portait fièrement le nom, perd de plus en plus son crédit dans des compromissions suite à  son instrumentalisation par les hommes politiques et sa propension à  la violence et à  la perturbation. Sans occulter le fait que l’AEEM est devenue un moyen de promotion personnelle pour les leaders. La plateforme revendicative de l’association fait peu cas des doléances matérielles comme la question de l’équipement des bibliothèques et des laboratoires, l’acquisition de salles d’informatique et autres infrastructures scolaires. Voici quelques maux, certes non exhaustifs, qui expliquent la déliquescence de l’école malienne. Il est impératif d’y remédier pour donner à  notre école son lustre d’autan. Gagner ce pari reviendra à  coup sûr à  rendre le meilleur hommage qui soit à  Alboul Karim Camara dit Cabral, qui a accepté le sacrifice ultime pour le rayonnement de l’école malienne.

Règles et code du journalisme en temps de guerre

Pendant deux jours, les hommes des medias se sont imprégnés des notion comme « les directives de la Défense et de Sécurité en matière de Reportage sur le Théâtre des opérations des Forces armées et de Sécurité du Mali(FAS) », « l’éthique et déontologie des journalistes en période guerre », « comment distinguer les zones dangereuses et les zones interdites ? » etc. Le capitaine Modibo Naman Traoré, l’un des formateurs a fait sa communication sur les directives de la Défense et de Sécurité en matière de Reportage sur le Théâtre des opérations des Forces armées et de Sécurité du Mali. Dans sa communication, on peut retenir que les journalistes qui choisissent de travailler dans une zone opérationnelle sans escorte militaire doivent être conscients qu’ils le font à  leurs risques et périls et que les Forces armées et de sécurité du Mali ne sont pas responsables de leur sécurité. « Si un journaliste est pris en otage tandis qu’il est sous escorte des FAS, le chef d’Etat-major dans le théâtre des opérations se chargera de collaborer avec les autorités locales pour que le journaliste soit relâché. Il sera aussi le principal point de contact en ce qui a trait aux communications externes et internes », conseille le capitaine. Déplacement limités Sur le théâtre d’opération le journaliste doit limiter ses déplacements sous l’ordre des militaires. « Les journalistes intégrés n’entreront pas dans une zone d’accès restreint sans être accompagnés » , explique –t-il. Lorsqu’ils en recevront l’ordre, poursuit-t-il les journalistes seront escortés en tout temps par des militaires et ils devront obéir aux ordres de ces militaires en ce qui concerne les activités et les déplacements ». Sur le théâtre d’opérations, toutes les informations ne sont pas publiables. Certaines informations font l’objet d’embargos. « Toute information relative aux opérations futures fait l’objet d’un embargo jusqu’à  ce que l’opération soit terminée et que l’autorisation de publier soit reçue du commandant sur le terrain » . Lorsqu’un incident critique se produit , un embargo sera imposé aux journalistes à  des fins de sécurité opérationnelle ou pour protéger la vie privée des membres des forces armées et de sécurité (FAS). Discrétion sur les pertes en vies humaines Dans sa communication, il y a aussi les pertes en vie humaines ou les prisonniers de Guerre. Raison pour la quelle le capitaine explique ce qu’est le « le Signalement des pertes ». « Les noms et les images des militaires décédés ne seront pas divulgués tant que les plus proches parents de ceux-ci n’auront pas donné aux FAS la permission explicite de le faire » conseille Mr Traoré. Les hommes de média peuvent divulguer certaines informations tels que l’arrivée d’unités militaires dans le théâtre (suivant l’annonce officielle), en portant une attention particulière lors de la relève d’une unité. Cependant on interdit aux journalistes de ne pas enregistrer l’identité (C’’est-à -dire le visage, les plaquettes d’identité, l’équipement étiqueté ou tout autre élément permettant une identification) des personnes suivantes : blessés dont les blessures peuvent être reconnues visuellement. Ethique et déontologie en temps de guerre La seconde communication portait sur l’éthique et déontologie du journaliste. Le formateur est un vétéran de la presse malienne, il s’agit de Hamèye Cissé, Directeur de Publication du journal Le Scorpion. Selon lui, en temps de guerre, les journalistes doivent être prudents au risque d’être manipulé par les fausses informations. Citant à  cet effet le cas de la fausse mort du journaliste Kader Touré qui a été à  la Une des journaux et même de RFI : « en réalité Kader n’est pas mort, parce que les journalistes n’ont pas été prudents avant de balancer l’info». Dieu merci !

C’est la rentrée scolaire, mais sans le Nord

La rentrée scolaire 2012-2013 a officiellement débuté ce 25 septembre sur tout le territoire malien excepté les trois régions du nord sous l’occupation des islamistes. Désormais, C’’en est fini des colonies de vacance, des grasses matinées et des petits commerces exercés par les élèves pendant les vacances, les élèves s’adonneront aux exercices, devoirs à  domicile et la lecture. Pour Clément Diawara enseignant à  Kita, « la rentrée est effective et les classes d’initiation ont même commencé. Cette année les élèves venus du nord Mali sont nombreux à  cause des déplacements dus à  la crise…» Face à  une situation de crise, les parents d’élèves ont remué ciel et terre pour répondre aux frais de scolarités de leurs enfants. Dans les établissements scolaires, ce mardi, un climat de camaraderie et de retrouvailles régnaient et ne laissaient pas apparaitre les angoisses et préoccupations des parents. La preuve : les cris de joie, accolades et autres embrassades qui fusaient dans les établissements fondamentaux publics ou privés, sous le regard des enseignants et de l’administration scolaire. Mohamed Touré, élève est lui tout heureux de se retrouver en clase de 9è au complexe scolaire du quartier Hamdallaye en commune V de Bamako. « J’étais pressé de voir mes camarades qui étaient en vacances à  Kayes. Dieu merci nous faisons tous la 9è année ensemble ». Effectifs pléthoriques Au niveau de l’école publique, les effectifs sont toujours pléthoriques, un découragement pour certains parents d’élèves qui envisagent plutôt un transfert dans les établissement privés. A Doumanzana, un quartier populaire de la commune I, beaucoup des parents comme Diakaridia Sidibé, se plaignent déjà . « J’ignorais à  quel point les classes étaient remplies à  ce point, autrement, J’allais inscrire ma fille dans une école privée ». Cette année la rentrée scolaire n’est pas effective sur tout le territoire notamment à  Gao, Tombouctou, Kidal. Selon le ministère de l’éducation de base, la rentrée scolaire 2012-2013 se limite de Kayes à  Mopti.

« Moi, j’irai le soir… »

En lisant un article hier, je me suis sentie dépourvue. Alors que leurs camarades de Bamako sont à  la maison depuis une semaine, pour avoir manifesté après le décès de deux étudiants abattus par des hommes armés, les élèves des régions du nord Mali ont repris le chemin des classes. Comment cela se fait-il que dans cette situation, on puisse réorganiser les cours et que ce ne soit pas possible à  Bamako? J’ai vite été située. En fait de reprise de cours, C’’est une espèce de mise sous coupe qui est organisée. Les nouveaux maà®tres, de Tombouctou particulièrement, mais qui sévissent aussi à  Gao, ont décidé de mettre l’école malienne à  la sauce charia. Résultat, plus de mixité, et disparitions de certaines matières comme la philosophie des programmes scolaires. Interdiction de réfléchir, faites ce que je dis et non ce que je fais ! Quand à  ce que je fais, C’’est au nom d’Allah, alors !!! Donc, moi, en tant que fille, si J’étais à  Tombouctou, J’irai à  l’école le soir ou le matin. C’’est selon parce que les garçons y vont le matin ou le soir et que je n’ai pas le droit d’être dans le même espace qu’eux, à  plus forte raison acquérir les mêmes connaissances… Voiles toi et tais-toi ! Ceci dit, je ne comprends pas non plus pourquoi les écoles de Bamako restent fermées. Vu son état de déliquescence avancée, le système éducatif malien n’a pas besoin de cette perte de temps alors que les enfants sont déjà  traumatisés par la situation actuelle du pays. Ce qui m’effare, C’’est que depuis tout ce temps, de Bamako, je ne vois rien venir. Les politiciens, les militaires, la société civile, tout le monde discute, se dispute. On finit même par se tirer dessus. Pendant ce temps, on me dit qu’il n’y a pas de quoi venir se battre pour moi. Peut-être que je n’en vaux pas la peine. Je me sens, je suis malienne pourtant, moi aussi. Qui que vous soyez, si vous avez quoique ce soit à  faire pour que le pays avance, pour que nos frères et sœurs sortent de leur misère matérielle et morale, agissez. N’attendez pas qu’il soit trop tard, n’attendez pas le soir…

Transition : ce qui attend Cheick Modibo Diarra

C’’est d’un pays complètement fragilisé que vient d’hériter Cheick Modibo Diarra. Nommé mardi dernier Premier ministre de la transition, il aura, avec ses «Â pleins pouvoirs », comme mission de remettre le pays au travail. La formation du nouveau gouvernement, dont les consultations ont déjà  commencé, devrait intervenir dans les prochains jours. Et l’une des priorités reste la reconquête du territoire, aujourd’hui partagé entre la rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les groupes islamistes armés d’Ançar Dine et d’AQMI. Jamais depuis 1960, l’armée malienne n’a été aussi humiliée. Chassée des trois principales régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal), les populations doivent se résigner à  attendre l’aide extérieure et celle de CEDEAO pour rétablir l’intégrité territoriale. La moitié du pays échappe depuis un mois au contrôle de l’administration centrale. Achat de moyens de combat adaptés aux réalités du terrain, formation de militaires capables de défendre le drapeau en tout lieu et en toute circonstance, etc. aujourd’hui aucun effort ne sera de trop pour reconquérir nos villes. Le défi humanitaire… Mais en attendant, ce sont des centaines de milliers de familles qui fuient vers Bamako (au meilleur des cas) o๠vers les pays voisins. Avec des magasins et des banques pillées, des hôpitaux en manque de médicaments, le défi humanitaire reste urgent. Car depuis une année, le Système d’alerte précoce (SAP) avait tiré la sonnette d’alarme sur la menace de famine qui sévit dans 104 communes (sur les 703) du pays. Le temps presse pour le nouveau Premier ministre, et la création d’un département ministériel chargé du Nord préconisée par les conclusions de Ouagadougou, démontre toute l’importance de l’enjeu. «Â Fichier électoral, administration publique… » l’enjeu de la mission de Cheick Modibo Diarra sera d’établir un fichier électoral fiable en vue pour les prochaines élections. «Â Nous attendons qu’il mette en place un fichier biométrique avant les élections générales. C’est la seule solution pour avoir un climat politique apaisé et organiser des élections transparentes et crédibles. La gestion du fichier électoral et l’organisation matérielle des opérations de vote doivent être confiées à  un organisme indépendant afin d’éviter toute crise postélectorale », recommandent plusieurs responsables politiques interrogés sur leurs attentes. «Â Le Mali pourrait organiser pour la première fois depuis 1992, des élections crédibles dignes de ce nom », espèrent d’autres. Gouvernance et autorité d’état Il y a défi non moins important qui va attendre le nouveau patron de l’exécutif national : C’’est celui de remettre les Maliens au travail. Il faut le dire, Cheick Modibo hérite d’un pays o๠sévit la corruption à  tous les niveaux de l’administration. Le nouveau chef du gouvernement hérite aussi d’un Etat complètement absent o๠l’autorité n’existe que sur le papier, o๠le laisser-aller a plongé les populations dans une sorte de jungle, o๠chacun fait ce qu’il, o๠les règles élémentaires de civisme et patriotisme sont régulièrement foulés au pied par ceux-là  même qui doivent constituer l’exemple. Cheick Modibo hérite, encore une fois, d’un pays sans école depuis plus de 10 ans. A tous les niveaux de l’enseignement, il n’y a aucune perspective, et rien ne constitue de motif de satisfaction. l’ancien régime, qui a étalé son incapacité notoire à  assurer la formation des ressources humaines, avait laissé faire. Et le fameux «Â Forum sur l’éducation » n’a pas pu changer le visage d’une école en quête de repères. Comment redonner espoir à  un Mali malade ? Voilà  tout le défi du Premier ministre de transition. Le temps presse pour CMD et le bilan qui lui sera dressé sera sans complaisance.

Ali Nouhoum Diallo : « Le gouvernement malien n’assume pas les vrais résultats du bac »

Pour jeuneafrique.com, ce professeur retraité de la Faculté de médecine de Bamako revient sur la crise du système éducatif malien et sur les réformes visant à  la résoudre. Depuis le Forum national sur l’éducation en 2008, le Mali a mis en œuvre une série de réformes de son système éducatif comme l’introduction de nouvelles matières aux examens, la suppression du Certificat d’à‰tude Primaire (CEP) ou encore l’adoption d’un calendrier commun d’épreuves avec les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Des efforts qui ne suffisent pas, selon Ali Nouhoum Diallo (73 ans), à  résoudre les problèmes de fond du système éducatif malien. Jeuneafrique.com : Recommandé par le Forum national sur l’éducation au Mali, l’introduction du système « Licence-Master-Doctorat » (LMD) au niveau du supérieur a beaucoup perturbé les cours cette année au Mali. Le pays est-il prêt pour ce système ? Ali Nouhoum Diallo : Les perturbations des cours sont dues à  un manque d’autorité de l’à‰tat vis-à -vis des étudiants à  qui on a donné tous les pouvoirs. Quant à  la grève des enseignants, elle vise les conditions matérielles de vie et de travail. J’aurais préféré que les professeurs acceptent d’abord la mise en place du système LMD, comme dans toute la sous-région. Pour, ensuite, plaider : « puisqu’on a le même niveau et que nous subissons les mêmes épreuves, nous demandons que nos salaires soient alignés sur ceux de la sous-région ». La suppression de l’examen du certificat d’à‰tude primaire (CEP), au niveau de la sixième année est-il une bonne chose selon vous ? La surpression d’une évaluation n’est jamais une bonne chose en soi, la vie scolaire est une course. Personnellement J’aurais conservé le CEP. Je crois que ce sont des considérations économiques qui ont prévalu dans ces réformes. Comment expliquer et remédier au manque de formation des professeurs ? Le problème vient du fait que beaucoup d’enseignants ont choisi ce métier seulement parce qu’ils n’avaient pas la possibilité d’embrasser d’autres carrières. Un enseignement délivré par des professeurs faiblement qualifiés est insuffisant pour éduquer et former les élèves : il ne peut aller au-delà  de l’alphabétisation. C’’est pourquoi il faut multiplier les écoles normales supérieures de formation des enseignants afin que tous ceux qui y sont passés soient ensuite recrutés directement au sein de la fonction publique, avec un indice salarial élevé. Aujourd’hui, une bonne partie des Maliens se demandent à  quoi peut bien servir le savoir. à€ commencer par le président de la république, Amadou Toumani Touré. On se souvient de sa déclaration, lors de la pose de la première pierre du Canal qui relie la ville de Kabara à  Tombouctou en 2006 : « faire de la politique, C’’est résoudre le problème des hommes et pour ça, point besoin de faire l’à‰cole polytechnique, la Sorbonne, Francfort, Harvard… ». C’’est un discours qu’un chef de l’à‰tat ne doit pas tenir s’il vise l’excellence de son système éducatif. Selon vous, pourquoi aujourd’hui les élèves et les étudiants maliens n’ont-ils pas le même niveau que ceux de l’ancienne génération ? Ma génération a eu la chance de sortir de l’école William Ponty au Sénégal. Les maà®tres qui y ont enseigné avaient la vocation et la passion du métier. à€ l’époque dans la hiérarchie des fonctionnaires, les enseignants étaient les plus respectés. N’embrassaient cette carrière que les majors de promotions. Ils s’appelaient Mamadou Konaté, Modibo Keita, Mahamane Alassane Haidara, Fily Dabo Sissoko. Comment analysez-vous les résultats du bac 2011 ? J’ai reçu les documents mais je ne les ai pas encore consultés. Je peux simplement dire que 31,46% d’admis au bac ne reflète pas la réalité des résultats. Selon tout ce qui me parvient en tant qu’ancien responsable de ce pays, et de sources très sûres, C’’est que la proclamation des résultats a été soumise à  l’autorisation des décideurs du pays. La vérité est que les professeurs ont délibéré, mais que le gouvernement s’en est mêlé parce qu’il ne pouvait pas assumer les vrais résultats du bac. La consigne a donc été de repêcher les candidats. Se demander quels résultats seraient politiquement corrects est une mauvaise attitude. Seules les considérations académiques et universitaires devraient avoir droit de cité à  l’école. _____________ Propos recueillis à  Bamako par Baba Ahmed

Révision constitutionnelle : Quelle urgence face aux problèmes des Maliens ?

Voté le 02 aout dernier par l’écrasante majorité des députés à  nationale du Mali, la réforme constitutionnelle reste une question d’actualité sur la scène politique malienne. Des agitations de gauche à  droite pour pousser le président de la république Amadou Toumani Touré , l’initiateur des réformes, à  surseoir à  la tenue du référendum qui doit parachever le processus de consolidation de la démocratie commencé en 2008, avec la mise en place de la Commission de la Commission Daba Diawara, aux soubresauts des partis politiques, la révision constitutionnelle continue de faire débat. Si le débat est nécessaire, voire indispensable, pour l’enracinement de la démocratie, les tiraillements autour de ce projet donnent l’impression que le gouvernement, la classe politique et la société civile souffrent d’un mal incurable. Celui d’une impuissance et d’un manque de voix face aux décisions du pouvoir en place. Tiens, des cadres d’une compétence avérée sont même clochardisés pour obtenir des postes qui leur reviennent de droit. Ils sont réduits à  leur plus simple expression. Il y a certainement deux poids, deux mesures, dans le traitement des agents du service public. D’autres problèmes plus urgents que le projet de réforme ! Dans ce pays, on a l’impression que la société civile est muselée , car les citoyens assistent aux abus de pourvoir sans qu’aucune organisation ne lève le petit doigt. Face à  la hausse vertigineuse des prix des produits de grande consommation, un grand fossé se creuse entre riches et pauvres dans notre pays et personne ne s’en émeut. Récemment, nous évoquions le cas des organismes génétiquement modifiés dont l’expérimentation a été autorisé par le gouvernement dans notre pays, après le vote par l’Assemblée nationale d’une loi portant sur la biosécurité. Il faut être courage de le dire : nous sommes dans un système o๠le pouvoir enrichit le riche et appauvrit davantage le pauvre. La chute du système éducatif Prenons un exemple sur l’éducation. Dans l’acte fondamental, œuvre des révolutionnaires de mars 1991, il était écrit, noir sur blanc, que l’enseignement public est gratuit. Tout constat fait, et honnêteté intellectuelle oblige, personne ne peut nier qu’il existe au Mali une école pour les enfants des riches et une autre pour ceux des pauvres. Cette année, la grève des enseignants du supérieur qui a eu comme conséquence immédiate la fermeture des universités et autres écoles supérieures n’a suscité aucune indignation de la part de ceux et celles qui s’agitent aujourd’hui. Or, ils pouvaient bien faire pression sur les deux parties à  savoir le gouvernement et les syndicats, pour éviter cette décision extrême qui n’honore pas notre école. Mais tout se passe comme si une année blanche était sans dommage pour le cursus scolaire des étudiants et l’économie des parents. Ne soyons pas dupes. Les révolutionnaires de mars 1991 avaient écrit dans la loi fondamentale que les Maliens ont droit au travail. Mais qu’en est-il, en réalité, de la problématique de l’emploi au Mali ? De l’aveu du président de la République, Amadou Toumani Touré, l’emploi, surtout celui des jeunes, est une question de sécurité nationale. La Constitution a-t-elle pu empêcher la privatisation pour ne pas dire la braderie des sociétés nationales qui a mis en chômage des milliers de chefs de famille ? Non ! Prenons notre courage à  deux mains pour faire un tour à  la bourse du travail. Echangeons avec ces‘’victimes du dérapage du système démocratique ». l’épisode dramatique de ‘’Huicomabougou », avec des travailleurs désabusés de l’huilerie cotonnière du Mali qui ont passé 365 jours dans des conditions inhumaines, est un cas parmi bien d’autres.

Eau et assainissement, le CREPA aux côtés des plus vulnérables

Les 2036 élèves de l’école fondamentale du Point G ont reçu un invité de marque ce 18 mars. Idrissa Doucouré, tout nouveau DG du CREPA en fonction depuis décembre 2010 est venu toucher du doigt les infrastructures réalisées dans leur établissement. Il était accompagné d’une forte délégation du Bureau Mali dirigé par Mr Youssouf Cissé, le Directeur résident. Il faut rappeler que le CREPA est une organisation inter-Etats qui regroupe 17 pays avec pour siège Ouagadougou au Burkina Faso. Créée il y a vingt-deux ans, elle a pour mission d’appuyer les populations défavorisées et vulnérables pour l’accès durable aux services d’hygiène, d’assainissement et d’eau potable par le développement et la promotion de solutions adaptées. C’’est dans le cadre de cette mission que le bureau du CREPA au Mali a doté le groupe scolaire du Point G de latrines et d’installation pour le lavage des mains, afin d’offrir aux élèves de meilleures conditions d’étude. Selon le Directeur Coordinateur de l’établissement, M. Makamba, l’intervention du CREPA dans l’école a permis d’améliorer sensiblement la situation. Un bloc de latrines a ainsi été construit dont certaines sont destinées à  l’usage exclusif des tout-petits, ce qui permet d’assurer leur sécurité. l’innovation apportée consiste en l’installation de points de lavages des mains. l’école ne dispose en effet que d’une seule bouche de robinet ce qui complique l’accès à  une eau propre pour les enfants. Les mini-citernes munies de robinet permettent à  un grand nombre d’enfants de se laver les mains après être sortis des toilettes, même en cas de coupures d’eau, ce qui arrive fréquemment. Les enfants, relais pour les bonnes pratiques Les élèves se sont montrés très concernés par la question de l’hygiène dans leur établissement. Ils ont présenté un sketch qui prouve qu’ils comprennent bien les enjeux d’une cadre de vie sain et de bonnes pratiques d’hygiène pour leur santé. C’’est ce qui a le plus touché le Dg du CREPA qui dans son intervention a rappelé que son institution vise particulièrement les enfants car ils sont l’avenir. Selon lui, investir pour les éduquer et les protéger des maladies qui entravent leur développement est un investissement rentable. «Il nous faut des enfants en bonne santé, car ce sont les décideurs de demain. A travers ces enfants, nos messages en faveur des bonnes pratiques d’hygiène iront au-delà  de l’école. Ils vont porter ces messages dans leur famille, dans leurs communauté et ce n’est qu’ainsi, avec les changements de comportement, que nous irons vers le développement d’une Afrique prospère ». Il faut noter que les différentes installations réalisées dans cet établissements et au profit d’autres bénéficiaires dans le cadre des actions du CREPA, ont été mises en œuvre par l’ONU-Habitat dont le représentant a tenu à  saluer l’engagement du bureau du Mali qui ne ménage pas ses efforts pour vulgariser l’accès à  l’eau potable et à  l’assainissement. Il a signalé qu’outre l’école du Point G, celles de Niamakoro, de Sotuba et de Koulouba ont pu bénéficier du même type d’équipements. Le Directeur Idrissa Doucouré a profité de cette occasion pour annoncer que son institution prend de l’envergue. De 17 pays, le CREPA va désormais couvrir l’ensemble du continent africain, soit 53 pays. Ce qui correspond à  quelque 50 millions de bénéficiaires dont 20 millions seront des enfants.

Lettre ouverte à l’AEEM : Laissez nos enfants étudier !

A quelques jours de la fête de Tabaski, l’école de mes enfants a reçu hier la visite de jeunes se réclamant de l’AEEM et venus exiger que les élèves soient renvoyés chez eux. Motif : la fête de Tabaski. Evidemment comme tout parent, je me suis posé la question de savoir ce que les élèves avaient à  voir avec la fête, puisque C’’est nous les parents qui trimons pour leur assurer le nécessaire. Mon ras-le-bol vient du fait que ce n’est pas la première fois que cette situation se produit. Se rendre dans une école ou un établissement supérieur pour faire sortir de force les enfants est pour moi un acte d’inconscience caractérisée. Ces enfants n’ont pas l’air de comprendre leur propre situation et les défis auxquels ils doivent faire face. On n’a même pas encore fini de parler des résultats catastrophiques aux examens de fin d’année. Les taux historiquement bas de réussite qui ont jeté les parents dans le désespoir semblent ne leur avoir fait ni chaud ni froid ! Au lieu de se consacrer à  leurs études avec plus de sérieux, rien n’y fait. C’’est la course à  la facilité. Il est vrai que nous les parents nous les encourageons un peu. Voire beaucoup. Les enseignants négociés ou pire pour accorder des notes de passage, le laxisme généralisé à  la maison et dans le suivi de leur scolarité…autant de comportements devenus la norme et qui n’ont qu’un seul résultat, saper nos propres efforts. En effet, à  quoi cela rime de payer de plus en plus cher dans des établissements privés pour qu’au finish, les enfants n’aient pas le minimum d’instruction, ne puisent même pas faire une simple phrase « sujet-verbe-complément » sans une dizaine de fautes ? C’’est ce qu’on appelle scier la branche sur laquelle on est assis ! Car, oui, nos enfants sont ces branches sur lesquelles repose notre avenir propre à  nous mais aussi l‘avenir de notre communauté, de notre pays. Il est vrai que la médiocrité ambiante ne pousse pas à  faire beaucoup d’efforts. Mais n’arrivent pas au sommet ceux qui ne savent pas se battre et n’en n’ont pas les ressources. Donnons à  nos enfants le gout de l’effort, la satisfaction de réussir après avoir tout donné et la capacité de se relever dignement de ses échecs en en tirant des leçons pour avancer dans la vie. C’’est ainsi que nos parents nous ont éduqués et C’’est notre devoir de transmettre ces valeurs. Quand à  vous, chers enfants, sachez que dans le monde de compétition o๠nous vivons, seuls les meilleurs sortent leur épingle du jeu. Ressaisissez-vous, pour l’amour de Dieu et concentrez-vous sur la seule chose qui doit vous préoccuper, vos études. Brillez, rendez-nous fiers de vous et laissez le terrain de la contestation aux syndicalistes. Aux leaders de l’AEEM, restez chez vous pour boire le thé si vous le voulez mais laissez, de grâce nos enfants dans leurs salles de classes. C’’est là  que nous voulons qu’ils soient et C’’est ce pour quoi nous nous saignons tous les jours. Bonne fête de Tabaski. Allah ka hakili nyuman di an bèè ma !

Association « Bois Sacré » : A la croisée de l’Afrique et de l’Europe

l’association « le bois sacré » créée en juin 2003 en France, est une initiative de Catherine Deligne. Elle explique que l’association a été créée afin de promouvoir la diversité culturelle des écoles d’arts d’Afrique et d’Europe. l’objectif principal selon elle, C’’est de créer une plate-forme d’échange entre enseignants et étudiants, puis des programmes de formation entre les écoles d’ici et d’ailleurs. Gage à  son avis, d’un développement de créativité artistique et de promotion des diversités culturelles. Sans compter que tout cet ensemble permettra aux jeunes artistes d’être partie prenante du développement socio-économique de leurs différents pays. Mme Deligne confesse que l’association a été créée non seulement pour mettre en réseau les écoles de France, mais aussi et surtout, d’organiser des échanges avec le conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM-BFK) de Bamako (Mali). Bamako, capitale de la culture mondiale C’’est certainement ce qui amènera les membres de l’association le bois sacré à  tenir sa 5e assemblée générale au CAMM. Elle est composée de 11 écoles françaises et des écoles d’Espagne, du Danemark, de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso et du Niger. Le directeur général du conservatoire, Abdoulaye Konaté explique que la CAMM est une jeune école qu’on peut considérer comme un laboratoire culturel. « Nous nous sommes fixés l’objectif de former de former des jeunes maliens qui amèneront la culture malienne à  travers le monde entier. Signalons que le conservatoire du Mali est un établissement d’enseignement supérieur qui assure la formation artistique et professionnelle des créateurs. Les domaines sont entre autres, le théâtre, la musique, la danse et les multimédias. Elargir les activités à  d’autres horizons Afin d’élargir les activités de l’association, sa présidente explique que les membres envisagent d’ajouter à  leur corde, l’Amérique et l’Asie. Et cela, dans le souci de renforcer le partenariat avec les écoles de formation d’art et de culture. Mr Konaté du conservatoire précise que dans ce rendez-vous du donner et du recevoir, notre pays pourra être d’un apport inestimable à  travers la mise à  contribution des traditionalistes qui disposent d’une énorme banque de données de connaissances. Le chef de la délégation de la commission de l’union européenne au Mali, Giacomo Durrazo salue cette initiative offrant l’opportunité selon lui, d’établir des échanges et dialogues entre différentes cultures et de partager les sensibilités artistiques et créative dans sa diversité. Le secrétaire général du ministère de la culture du Mali, Al Hadi Goà¯ta indique qu’en marge de la réflexion des actions de consolidation des acquis du bois sacré, les participants auront l’opportunité d’assister à  trois à  trois soirées culturelles. Elles se feront notamment au Centre culturel français de Bamako et au Grand hôtel. La clôture se fera demain jeudi 8 juillet au CCF avec les prestations de toutes les troupes de la dizaine d’écoles d’arts présentes à  Bamako.

Concours d’entrée à l’ENA : la grande ruée

Au centre du lycée Askia Mohamed o๠plus de 3000 candidats du corps des inspecteurs des impôts et de celui des finances ont concouru, l’atmosphère était très tendue au moment o๠notre équipe de reportage se trouvait aux environs de 8 heures. Pendant que la plupart des candidats avaient commencé à  traiter la première épreuve, une poignée de leurs collègues étaient bloqués dans la cour, non pas parce qu’ils sont en retard, mais ils n’avaient pas de carte d’identité nationale. Ils avaient tout de même soit un passeport soit un permis de conduire. Le président du centre Youssouf Kéita, visiblement débordé par la situation, avait catégoriquement refusé de les laisser passer. Il avait même ordonné aux policiers de les mettre à  la porte. Ces malheureux candidats qui n’avaient que leurs yeux pour pleurer ont crié à  l’injustice. Certains même avaient commencé à  perdre leur sang froid en face des éléments des forces de l’ordre. « J’ai un permis de conduire en cours de validité et je ne comprends pas pourquoi on m’interdit la salle. Je pense que c’est injuste de leur part car le permis de conduire est un document officiel au même titre que la carte d’identité nationale », a lancé l’un d’entre eux. Une autre candidate, très choquée par son sort, avait les yeux pleins de larmes. Un de ses collègues est venu la consoler. « Même si on avait accès à  la salle, ce n’est pas sûr qu’on va passer », lui dit-il. Le président du jury chargé de superviser le concours, Mama Djénépo et d’autres responsables sont intervenus pour calmer les esprits. Les candidats détenteurs de passeport et de permis de conduite en cours de validité sont-ils autorisés à  concourir ? Ne s’étant pas entendus sur la question, le président du centre et le président du jury se sont lancés dans de chaudes discussions. « Je suis rigoureux et implacable s’il s’agit d’appliquer les règlements à  la lettre », a insisté le président du centre. Le président du jury pense qu' »on peut être rigoureux, mais pas intransigeant ». Le sort des candidats en difficulté a été débloqué lorsque le directeur général de l’ENA, informé de la situation par téléphone, a autorisé tous les détenteurs de passeport et permis de conduire en cours de validité d’accéder à  leurs salles. C’était une demie heure après le démarrage de l’épreuve de culture générale. La même consigne a été donnée aux présidents des autres centres qui étaient confrontés au même problème. A propos de cette situation, l’article 7 de l’arrêté n°10-0836/PM-RM du 25 mars 2010 fixant le nombre de places offertes au concours à  100 précise que « l’accès à  la salle est subordonné à  la présentation d’une carte d’identité nationale en cours de validité ». LA TRANSPARENCE Finalement on aura tout vu au centre du lycée Askia Mohamed. Après le déblocage de la situation des candidats détendeurs de passeport et de permis de conduire, des bruits ont soudainement retenti dans la salle 30. Les candidats qui ont été autorisés à  y entrer ont été mal accueillis par leurs collègues. Ces derniers ont mis en doute leur présence dans leur salle après plusieurs minutes de retard. Le président du centre et le prédisent du jury qui avaient fini à  reprendre leurs esprits sont une fois de plus intervenus pour instaurer le calme. « Nous veillerons à  ce que tout se passe dans la transparence. Ne vous inquiétez pas par rapport à  ça », a assuré le président du centre Youssouf Kéita. Après 1 heure 15, une candidate est sortie de la salle 15. Elle pense que le sujet de culture générale était un peu abordable. « On nous a proposé deux sujets. J’ai choisi le deuxième qui porte sur la lutte contre la corruption. L’atmosphère était très calme dans notre salle. Après avoir terminé, j’ai déposé ma copie et mon brouillon comme l’impose le règlement », a-t-elle commenté.Au centre du lycée Ba Aminata Diallo o๠se trouvaient les candidats aux corps des inspecteurs des douanes et des services économiques, la situation y était très calme et l’atmosphère studieuse. « Au départ, nous avons connu une certaine incompréhension due à  la situation des candidats détenteurs de passeport et de permis de conduire. Maintenant tout est rentré dans l’ordre et c’est le calme qui prévaut en ce moment dans les 39 salles qui sont ici », a assuré le président de ce centre Mamadou Sékou Sissoko.Nous avons croisé dans la cour un candidat qui venait de terminer son épreuve. « Le fait que le sujet soit abordable n’a rien à  avoir avec les résultats. J’ai fait sept fois le concours de la fonction et c’est toujours le même résultat. Cette fois aussi je suis plus ou moins sceptique », a-t-il raconté. La situation de calme était aussi identique au centre du CFP o๠ont concouru les candidats aux corps des inspecteurs des douanes et des planificateurs. « Il y ici 1068 candidats repartis dans 18 salles. Bien sûr il y a eu des cas d’absence. C’est après qu’on va établir la liste complète des absents. Les trois surveillant qui ne se sont pas présentés ont été remplacés », a expliqué le président du centre Brahima Mariko. Les candidats aux corps des administrateurs civils et des administrateurs du travail et de la sécurité sociale étaient à  l’ECICA tandis que leurs collègues au corps des conseillers aux affaires étrangères ont concouru au centre du lycée technique. à€ la date de clôture des inscriptions, le 3 mai, la direction de l’ENA a reçu environ 9 400 dossiers de candidatures. Le président du Jury a expliqué que son organisme est chargé de veiller à  la supervision du concours du début jusqu’à  la proclamation des résultats. « Après les épreuves, il sera procédé immédiatement à  la centralisation des copies. Les copies seront corrigées par les correcteurs désignés par le directeur général de l’ENA. Le jury ne fera que superviser les corrections », a-t-il précisé. Le règlement indique que toutes les copies feront l’objet d’une double correction. Toutefois si un écart de 4 points apparaà®t entre la première et la deuxième correction d’une copie, celle-ci est soumise à  une troisième correction.Le président du jury estime que la proclamation des résultats va prendre du temps, compte tenu de nombre de copies à  corriger.

Le cercle de réflexion des jeunes (CRJ) ouvre le débat sur les 50 ans de l’école malienne

En plus des personnalités invitées, beaucoup d’étudiants et de jeunes diplômés ont pris d’assaut le prestigieux amphithéâtre de la Faculté des sciences et techniques (Fast). 50 ans d’éducation au Mali Il s’agissait pour les initiateurs de faire le bilan sur tracer « le bilan des cinquante ans d’éducation du Mali ». Pour ce faire ils ont fait appel aux charismes de l’éminent Bakary Kamian, Professeur agrégé de l’Université, commandeur de l’ordre national du Mali, officier des palmes académiques de la France. Ce témoin oculaire des l’indépendance du Mali n’a fait aucune économie de ce qu’il connaà®t sur l’histoire de l’école malienne. Du coup, l’évènement a été une véritable opportunité sur les jeunes et moins jeunes d’appréhender un tant soit peu le parcours de l’école malienne. Prenant la parole, le secrétaire général du CRJ, Hamma Cissé a rappelé que le cinquantenaire est une opportunité pour faire une rétrospective sur l’école, et que l’éducation est un élément crucial du passé. C’’est pourquoi il démontrera dans son exposé toute l’importance et le rôle de l’éducation. Ainsi, dit-il, les problèmes qui affectent l’éducation n’épargnent personne. « Les problèmes de l’école ne sont plus l’apanage des seules autorités de la République, ils concernent l’ensemble des maliens ». Mais, force est souligner que, de régime à  régime, l’école malienne n’a pu retrouver ses marques d’antan. Il faut signaler que le choix, par le CRJ, du Pr. Bakary Kamian n’est fortuit. « Nous croyons que cet homme est véritablement un modèle auquel tous les jeunes doivent s’identifier. Il est une chance pour le Mali ». La lente dérive de l’école Malienne Selon le Pr. Kamian, s’est véritablement au cour de la deuxième République (à  partir de 1968) que l’école malienne a commencé à  sombrer. Car depuis, les autorités d’antan n’ont pas su adapter la situation scolaire aux conjonctures. « Autrefois, nous nous penchions un enseignement de masse pour relever le taux de scolarisation. Mais aujourd’hui, il faut forcement coupler à  cette politique, l’enseignement de qualité ». Avant de se pencher sur le thème du jour, le conférencier a fait le long récit de l’histoire du Mali en général, avant de déboucher sur l’histoire proprement dite de l’école malienne. Selon l’historien, C’’est la ville de Kita (région de Kayes) qui a abrité la toute première école de la l’ex Soudan français (nom ancien du Mali). Créée donc en 1882, jusqu’aux années 1960, le Mali n’avait que 6 à  7 ans de taux de scolarisation. Saluant la pertinence de la première réforme de l’éducation malienne, le Pr. Kamian (qui a participé à  son élaboration et sa mise en application) a indiqué qu’en son temps, les objectifs étaient bien clairs : renforcer l’unité nationale, faire face à  l’autosuffisance et à  l’industrialisation du pays. Réagissant suite à  de nombreuses préoccupations soulignées par l’assistance, sur la déliquescence du système éducatif malien, le Pr Kamian pense que les problèmes de l’école malienne trouveront leur solution dans un examen beaucoup plus approfondi de la conjoncture actuelle. Le CRJ sensibilise Rappelons que le CRJ a été créée en janvier 2007. Il s’est fixé comme objectif d’analyser et les problèmes des jeunes afin de contribuer auprès des plus hautes autorités dans un changement en faveur des jeunes. En outre, l’organisation crée un cadre d’échanges culturels en vue, et vise à  « redonner espoir à  tous ces jeunes qui ont cessé de croire que demain peut être plus prometteur ». Depuis 2007, le CRJ peut se targuer d’avoir organiser beaucoup d’activités. Entre autre, on peut retenir : le forum sur la responsabilité des jeunes au processus du 21ème siècle (en 2007), une marche contre la vie chère, un 2ème forum sur les effets de la corruption sur le developpement socio-économique. Au nombre des activités organisées par le CRJ, on peut également citer la journée de flambée de diplômes pour dénoncer l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Ainsi, le CRJ n’entend pas rester en marge des activités du cinquantenaire.

Violence en milieu scolaire : la peur, un obstacle à l’apprentissage de l’enfant

Quelque soit sa forme, la violence en milieu scolaire influe négativement sur le développement des jeunes, leur réussite scolaire et sur la qualité de vie à  l’école. Différentes formes de violence La violence en milieu scolaire se manifeste sous différenteS formes : violence physique, verbale et sexuelle, entre autres. Elle peut causer du tort chez ses victimes comme chez ses auteurs et aussi avoir de graves conséquences sur les enfants en termes de propagation d’infections sexuellement transmissibles, de troubles mentaux, de déperdition scolaire et même de mort. Malheureusement, malgré les efforts des autorités et leurs partenaires pour lutter contre le phénomène, il persiste et continue à  faire des victimes. Siaka Coulibaly, Directeur du groupe scolaire Mamadou konaté 4, se qualifie lui-même d’agressif et de nerveux. « Je n’hésite pas à  frapper un élève s’il le faut » lance t-il. Il trouve qu’on ne peut pas agir autrement avec Des élèves qui ne connaissent que le langage de la force. Selon lui l’attitude violente des enseignants envers les élèves est due dans la plupart de cas au comportement de ces derniers. Il a poursuivi en disant que certains élèves vont jusqu’à  s’immiscer dans la vie privée des maà®tres. Mr Coulibaly dans son intervention a relevé qu’au cours de sa carrière d’enseignant, il a a rencontré beaucoup de cas de violence dont le plus expressif a été le cas d’un élève qui poursuivait une fille de sa classe. Toujours dans le même établissement un garçon de 14 ans avait pour habitude d’agresser ses camarades filles. Ibrahim Kontao, représentant du comité de gestion du groupe scolaire Mamadou Konaté explique que le fait de frapper un enfant à  l’école est purement traditionnel. Mais depuis un certain temps, les fouets sont gardés par les enseignants justes pour dissuader les récalcitrants. Ainsi les fouets sont très peu utilisés par les enseignants. Violence sexuelle « Cette violence prend de l’ampleur surtout pendant les périodes des évaluations, les filles harcèlent leurs enseignants pour avoir des notes » a-t-il lancé. Avant d’ajouter que la majorité de ces filles sont encouragées par leur maman dans ce manège. Il affirme avoir surpris un jour une maman qui conseillait sa fille d’aller séduire son maà®tre pour réussir son examen. Mr Kontao déclare que la violence à  l’école est le résultat de l’irresponsabilité des parents d’élèves qui ont démissionné de leur rôle de premiers éducateurs. Il affirme que le châtiment corporel, est un moyen efficace pour une bonne éducation des enfants. Selon Mamadou Kontao, la violence dans le milieu scolaire découle de la perte de nos valeurs culturelles sociales au profit d’une occidentalisation mal assimilée. Maridié Niaré, conseiller pédagogique, chargé de la communauté d’apprentissage au centre d’animation pédagogique de Bamako-Coura quant à  lui souligne que nous nous trouvons dans un cercle vicieux. Il associe cet état de fait à  l’éducation familiale. Mr Niaré a relevé une pratique de notre société qui éduque l’enfant en lui assignant souvent quelques fessées. Qu’en pensent les enfants ? Il est 13 heures : nous sommes devant l’école coranique EL hilal El islamia situé au quartier Hippodrome de Bamako. Notre équipe de reportage assiste à  des échanges de coup entre deux garçons d’environ 13 ans. Cette scène de violence a décrédibilisé les dires des responsables de cet établissement qui avaient soutenu que l’école ElHilal El islamia appliquait le règlement intérieur qui interdit tout acte de violence au sein de leur école. Dans cette école, il n’y a aucun doute sur la présence de la violence. Pour preuve, tous les élèves interrogés dans cette école ont affirmé être battus par leur maà®tre à  l’image de Mamadou Traoré un garçon de 6 ans, se disant terrifié : « Souvent il m’arrive d’avoir peur de venir en classe tant J’ai peur qu’on me frappe », dit-il. Par ailleurs deux autres garçons entre 7 à  8 ans évoquent un autre cas de violence : « Nous sommes battus quotidiennement par ceux qui sont censés nous protéger. Je peux vous assurer que souvent à  cause de tous ces facteurs je refuse catégoriquement de venir à  l’école », explique l’un des garçons. Cependant tous les parents d’élèves interrogés soutiennent que le châtiment corporel est indispensable pour la qualité de l’éducation. « Qui d’entre nous avant d’être parent, a échappé à  ce châtiment » s’interroge Hamady un père de famille. Ils sont combien les parents d’élèves à  penser de la sorte ? Difficile de répondre, ce qui est sûr, c’est que la violence persiste et continue à  faire des victimes quotidiennement, elle est dans nos maisons, nos écoles et dans les rues. La violence meuble notre quotidien sans pour autant être une fatalité car elle peut être prévenue voir bannie. Dans ce dessein, il nous faudra accentuer la sensibilisation, les formations ainsi que les plaidoyers au niveau des familles, des écoles et des décideurs… La violence faite aux enfants en milieu scolaire peut être prévenue car rien ne justifie cette terreur.

L’école Malienne à la croisée des chemins

Les années se suivent et se ressemblent, les mêmes problèmes reviennent toujours et aboutissent à  des grèves incessantes,tantôt les élèves et les étudiants, tantôt les enseignants qui de surcroit ont donné lieu à  des années raccommodées, tronquées et à  rattraper. Pourtant, à  peu près un tiers du budget national est consacré à  l’éducation, du moins cet effort du gouvernement reste peu visible ou demeure saboté par de nombreuses manifestations de mécontentement à  tous les niveaux. Le mal dans l’enseignement est la baisse remarquable du niveau des apprenants à  tous les niveaux qu’ils soient du primaire, du secondaire ou du supérieur. Et la suppression du Certificat d’Etudes primaires vient relancer le débat. Cela va t-il améliorer le niveau ou pas ?  » La suppression ne sera pas un facteur aggravant de la médiocrité et j’appelle les parents à  jouer leur rôle afin de suivre les enfants », tente de rassurer Salikou Sanogo, ministre de l’éducation de base du Mali. Quelles solutions après le forum pour l’éducation En ce moment, nous sommes en droit de s’interroger sur les problèmes de l’éducation et les solutions qui peuvent être apportées pour l’amélioration du système éducatif. Le problème est sensiblement le meme un peu partout : la prolifération des écoles, le recrutement tous azimuts du personnel, l’effectif pléthorique dans les salles de classes et amphithéâtres d’université. Quant au niveau fondamental, l’enseignement n’est pas à  l’image de la vocation inspirée, et n’importe qui s’invite dans les rangs de l’enseignement sans être formé et pour le traitement de type, le manque de suivi permanent de l’état vis-à -vis des promoteurs d’écoles privées , l’iniquité des salariale avec ceux de l’enseignement public, l’inexécution normale des programmes ou du moins sa lourdeur et son inefficacité et le non recrutement du personnel selon les règles établies par l’état. Syndicats en marche Si au secondaire le nombre des syndicats s’accroit au fil des ans, il n’en demeure pas moins pour le supérieur o๠sévit un interminable bras de fer entre les enseignants et le gouvernement pour des raisons diverses : non paiement d’arriérés et l’alignement des salaires sur la sous région. On ne peut parler de l’éducation sans parler de la fameuse association des élèves et étudiant du Mali (AEEM) qui ne sait plus sur quel pied danser aujourd’hui car elle compte en son sein des « voyous » qui ont transformé l’espace scolaire et universitaire en scènes de violence et de corruption o๠les revendications ne se limitent pluq qu’aux seuls intérêts des leaders. l’école se porte mal, quelles solutions ? A voir de près dans le rétroviseur, on se pose la question de savoir comment un président enseignant (Alpha Oumar Konare)avec les conditions favorables de l’ère démocratique n’a pas pu en dix longues années, trouver un début de solution aux nombreux maux qui minent l’école malienne. Comment un autre enseignant émérite comme le professeur Mamadou Lamine Traore (paix à  son âme )n’ait guère pu faire mieux en un quinquennat lors du premier mandat d’ATT? Pourquoi ce sentiment d’impuissance qui persiste à  propos de l’école alors qu’elle est pilotée par deux grands professeurs, Salikou Sanogo pour l’éducation de base et Ginette Siby Bellegarde pour le supérieur. Si rien n’est fait, l’école malienne deviendra un drame national, et comme le disait Kwamé n’krumah: « A défaut de préparer l’avenir pour la jeunesse, il faut préparer la jeunesse pour l’avenir ». Que l’état assume sa responsabilité !