46 militaires ivoiriens : à quand le dénouement ?

Le président du Togo Faure Gnassingbé s’est rendu mercredi à Bamako puis à Abidjan pour échanger avec les présidents Assimi Goita et Alassane Ouattara. Le Togo qui assure une médiation entre les deux pays se démène pour trouver une issue à la crise née de l’arrestation de 49 militaires ivoiriens dont 46 sont actuellement en détention au Mali. 

Les efforts de Faure Gnassingbé vont-ils porter fruit ? C’est la première fois que le président togolais dont le pays assure la médiation dans l’affaire des 46 militaires ivoiriens se rend à Bamako puis à Abidjan pour y rencontrer les présidents Assimi Goita et Alassane Ouattara. Aucun commentaire côté malien à l’issue de la rencontre, la présidence togolaise a elle assuré que les deux chefs d’Etat se sont entretenus entre autres sur des sujets régionaux d’intérêts communs. Sur la table notamment la question de la libération des militaires ivoiriens arrêtés à Bamako depuis le 10 juillet 2022, qualifiés dans un premier temps par les autorités maliennes des mercenaires. Le 30 décembre 2022, les 46 militaires ivoiriens ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle alors que les trois soldates libérées en septembre 2022 ont, elles, écopé de la peine de mort par contumace. Ces militaires ivoiriens ont été reconnus coupables d’attentat et complot contre le gouvernement, « atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Selon une dépêche de l’AFP, le président Faure Gnassingbé aurait demandé une grâce présidentielle du Colonel Assimi Goita en faveur des militaires ivoiriens condamnés. Cette possibilité aurait été déjà laissé ouverte par le mémorandum conclu entre les deux parties, malienne et ivoirienne, le 22 décembre dernier à Bamako.

Dans une déclaration mercredi suite à une réunion du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly a assuré que le gouvernement ne commente jamais les décisions de justice prises en Côte d’Ivoire, et qu’il n’y a pas de raison de commenter les décisions de justice prises à l’étranger.  Il a en outre exhorté les Ivoiriens à faire confiance au Chef de l’Etat dans cette affaire où la Côte d’Ivoire a choisi la voie de la négociation et celle diplomatique.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, lui, avait déjà promis dans son discours du nouvel an le 31 décembre dernier que les soldats condamnés regagneront bientôt le sol ivoirien.

Togo: situation tendue dans le pays

Ce 18 octobre,  la crise togolaise est montée d’un cran avec de nouvelles violences dans la capitale alors que Sokodé, capitale de la Région centrale et ville d’origine de l’opposant Atchadam, est en  état de siège. Selon les autorités, les évènements de ce mercredi ont fait un mort et plusieurs blessés.

La situation au Togo, petit pays d’Afrique de l’ouest se dégrade. L’opposition réclame des réformes constitutionnelles assorties du départ du président Faure Gnassimgbé au pouvoir depuis 12 ans et rejette les propositions du pouvoir qui envisage un référendum. Des manifestions interdites ont dégénéré dans la capitale Lomé ce mercredi 18 octobre et les échauffourées ont causé la mort d’une personne, selon le ministère togolais de l’intérieur. De nombreuses images sur les réseaux sociaux ont montré dans l’après-midi les corps d’au moins deux personnes tuées. « Lomé est une ville morte », a constaté également Aimé Adi, directeur d’Amnesty International pour le Togo, joint par l’AFP. « L’armée quadrille partout et il y a des petits groupes, que l’opposition appelle des « miliciens », qui dissuadent les gens de se rendre à la marche avec des gourdins », a-t-il ajouté.

Au centre du pays, d’autres heurts se sont déroulés la veille, occasionnant la mort de quatre personnes dont deux militaires. Ils découlent de l’arrestation, le lundi, d’un imam, membre connu de l’opposition. Alpha Hassan Mollar a été interpellé à son domicile, lundi 16 octobre, à Sokodé, au centre du Togo. Membre du Parti national panafricain (PNP) et habitué des diatribes contre l’action gouvernementale, le dignitaire religieux est accusé par les autorités d’appeler « à la violence et à la haine » dans ses prêches.