Festival grillade de Bamako : l’événement reporté sine die

Le rendez vous culinaire initialement prévu du 1 au 4 juin 2023 a été repoussé à une date ultérieure. L’annonce a été faite par ses organisateurs ce jeudi 25 mai lors d’un point de presse.

 Les passionnés du Festi grille (Festival grillade de Bamako) devront prendre leur mal en patience. L’événement annoncé pour jeudi prochain a été reporté sine die par ses initiateurs. Pour cause : un contentieux entre les organisateurs du Festival et d’autres promoteurs d’un évènement du même genre. « Nous sommes engagés actuellement dans une procédure judiciaire, cela étant en cours, nous avons décidé de reculer la date de notre festival. Après la décision de la justice, nous annoncerons les nouvelles dates », explique Ousmane Barry promoteur du festival grillade de Bamako.

Le festival culinaire, qui est à sa huitième édition cette année, a vu le jour en 2015. Sous le thème « la cohésion sociale et la paix » lors de sa première édition, « l’évènement avait pour but de réunir les Maliens de tout bord autour d’une table à manger afin de faire la paix », justifie son promoteur. Initié par l’association Afric’art Culture, il a surtout pour objectif principal de créer un cadre de rencontres pour faire la promotion de la cuisine africaine et malienne.

Master Soumy : « Le mal est profond, les parents ont presque démissionné de l’éducation des enfants »

Le Festi Hip Hop s’est tenu du 6 au 13 mars 2023. Même si le chemin reste long, son promoteur se dit satisfait du festival, qui ambitionne d’améliorer les textes et l’image du rap malien. Master Soumy répond à nos questions.

Quel bilan faites-vous de cette 5ème édition ?

Un bilan très satisfaisant, surtout par rapport à la délocalisation du festival de Dialakorodji à Sénou. C’était le défi majeur, qu’on a pu relever, car la mobilisation fut de taille. Nous avons apporté des innovations, notamment un match de foot qui a opposé l’équipe de Festi Hip Hop à la jeunesse de Sénou et une Journée de salubrité avec la mairie et les femmes du quartier. Nous avons enregistré une augmentation des participants venus des différentes régions et de Bamako à l’atelier de formation des rappeurs.

Par rapport à la conscientisation des jeunes rappeurs, quel est le bilan de Festi Hip Hop?

Le festival, s’inscrivant dans un cadre éducatif à travers le volet formation, contribue à rendre professionnels et à mieux organiser plusieurs rappeurs dans la gestion de leurs carrières. L’exercice du live ou du semi live pendant leurs spectacles et l’amélioration de leurs textes dans le traitement des thématiques qui leur sont expliqués régulièrement à chaque édition sont un plus. Grâce à Festi Hip Hop, un jeune a témoigné qu’il avait décidé de troquer son arme désormais contre un micro. Il  était auparavant membre d’un groupe d’autodéfense au nord. Il y a plusieurs autres exemples qui suscitent l’espoir.

Les excès et les dérives sont encore d’actualité dans les textes des rappeurs. Faut-il envisager d’autres mesures ?

Il faut surtout reconnaître que ce n’est pas en quelques éditions qu’on pourra tout changer, surtout avec des moyens très limités. Le mal est profond, car de nos jours les parents ont presque démissionné de l’éducation des enfants, tandis que ces enfants n’écoutent que les rappeurs, qui à leur tour n’ont pas tous forcément bénéficié d’une réelle formation de base en ce qui concerne nos valeurs et nos mœurs. Du coup, la répétition étant pédagogique, nous comptons pérenniser ce festival pour atteindre le maximum de personnes.

Pour cela, nous lançons un cri du cœur à l’endroit de nos plus hautes autorités pour s’impliquer et soutenir les initiatives culturelles éducatives et constructives comme Festi Hip Hop Rapou dôgôkun, car le rap est la musique la plus écoutée au Mali. Il s’adresse à la population juvénile, qui constitue la majorité des Maliens. À notre niveau, nous comptons intensifier cette mission d’éveil des consciences de façon progressive.

Ami Yèrèwolo : « On ne m’arrête pas parce que je suis têtue »

Elle domine l’univers du rap féminin au Mali depuis plus d’une décennie et est pratiquement la seule à avoir émergé du lot. C’est peu dire que les femmes ont du mal à être acceptées dans ce « monde ». Mais Ami Yèrèwolo n’en a cure et reste déterminée à défendre son art contre vents et marées. Malgré les défis, elle prépare avec sérénité la cinquième édition de son festival « Le Mali a des rappeuses ». Elle répond à nos questions.

Vous faites du rap depuis plus de 10 ans, mais on ne voit pas beaucoup de femmes émerger. Comment l’expliquer ?

Personnellement, je subis cette discrimination depuis 13 ans. D’abord, on disait que les femmes ne pouvaient faire du rap parce que c’était réservé aux délinquants. Il y avait beaucoup de préjugés. J’ai jugé nécessaire de faire ma propre expérience, parce que toutes celles qui me parlaient mal du rap ne l’avaient pas pratiqué. C’est pourquoi je me suis donné la chance de découvrir pourquoi le rap féminin ne marchait pas au Mali. Après le talent, c’est du courage qu’il fallait. Je me suis donc donné comme objectif de me battre.

J’ai aussi observé que les rappeurs hommes qui appartenaient à la même génération que moi pouvaient se permettre tout sans que cela dérange. Mais quand il s’agissait d’Ami Yèrèwolo, soit c’était mon habillement qui dérangeait, soit ma coiffure, etc. J’ai compris que l’injustice que je subissais était celle que subissaient les jeunes filles maliennes depuis toujours.

C’est-à-dire que quand on est femme, pour être tranquille il faut juste faire ce qu’on te demande de faire. Mais lorsque l’on décide de tracer sa propre voie, on fait tout pour vous décourager.

Pourtant, il y a une évolution de la société …

Oui, il y a beaucoup de nouvelles pratiques. Mais nous sommes dans une société dominée par les hommes. Ils essayent d’adopter ce qui les arrange. Nous les femmes qui sommes passionnées et qui avons juste envie de vivre et d’apporter notre contribution au développement à travers la culture, on veut nous empêcher, parce « qu’on n’en a pas le droit ».

Pourquoi je suis là depuis plus de 10 ans. Je suis la seule rappeuse à avoir fait une tournée pendant une année. Pourtant je suis l’artiste la plus boycottée de sa génération. Mais j’ai eu la chance d’aller représenter le rap malien en Europe. Donc le problème, ce n’est pas moi. Si ça marche ailleurs, pourquoi pas au Mali? C’est aux acteurs culturels et au public de donner la réponse.

Pendant 13 ans, j’ai tout donné au rap malien. J’ai créé ma propre structure de communication parce qu’on ne m’accompagnait pas pour sortir mon album. J’ai créé mon propre festival parce qu’on ne m’invitait pas sur les scènes. Ime fallait donc créer la mienne. On ne m’arrête pas parce que je suis têtue.

Est-ce que la création du festival a changé le regard des autres ou donné plus de courage aux femmes ?

Le problème, c’est qu’ici on juge en apparence, sans analyser. Certains pensent que rap rime avec délinquance ou mauvais comportements. Mais je persiste à dire que ce n’est pas faire du rap qui peut rendre mauvais. Ce n’est pas le métier qui rend bon ou mauvais, c’est la personne elle-même qui décide d’être ce qu’elle veut. On n’a pas besoin d’être rappeuse pour être « délinquante » ou autre. Le rap est juste un mode d’expression.

Le bilan du festival ne m’inquiète pas. Mon souhait c’est de faire comprendre son objectif. En tout cas, toutes celles qui sont passées par le festival continuent de créer, mais nous sommes encore peu nombreuses à créer « le buzz ».

Si vous deviez juger votre parcours…

Moi, je suis dans l’action, je donne tout ce que je peux. C’est aux autres de juger l’évolution. En tout cas, tout ce que j’ai, c’est grâce au rap. Il a fait de moi la femme que je suis, une femme entrepreneure, indépendante. Je sais où je vais. Le rap m’a instruiteQuand je vois les autres le dénigrer, je me dis que c’est parce qu’ils ne savent pas. Les gens doivent comprendre c’est à eux d’éduquer leurs enfants, pas au rap. Le jour où ils le comprendront, ils nous laisseront vaquer à nos occupations.

Vous êtes encore très révoltée…

Parce que je suis dans l’action, comme je le dis. Ce n’est même pas que le regard n’a pas évolué, je ne me pose plus la question. Je suis devenue la femme que je veux. On fait comme si je n’étais pas chez moi ici, comme si je n’avais pas le droit de faire ce que je veux. Cela m’exaspère. Je ne demande pas à toutes les femmes de devenir rappeuses. C’est un objectif de vie. Qu’on laisse juste le choix à celles qui ont choisi cette voie.

Ag’Na : Numérique et culture en symbiose

Le festival Ag’na se tiendra du 25 au 28 février à Koulikoro. Organisée par Ciné à Dos, outil du groupe de communication et d’éducation  Walaha, et le Festival au désert, cette 2ème édition se veut  hybride, en présentiel et en ligne. Elle vise à exploiter le numérique pour en faire une richesse culturelle.  

« Ag’na » signifie « culture » en tamasheq. Le festival est une  initiative de Ciné à Dos et du Festival au désert, une manifestation musicale qui se déroulait chaque année à Essakane, dans la région de Tombouctou. Depuis la crise du Nord, c’est devenu un festival itinérant qui se joint à d’autres manifestations culturelles du Mali.  « Le Festival au désert, n’ayant plus de site depuis un certain temps, s’est mué en Caravane culturelle pour la paix et se promène de festival en festival. Ciné à Dos est à la base un festival de cinéma itinérant. Les deux ont décidé de se mettre ensemble. Ciné à Dos s’occupe de la partie digitale et numérique et le Festival au désert de la partie culturelle», explique Boutout Aliou Sall, Directeur de la communication.

Le thème est « S’adapter et se développer ». Selon Fousseyni Diakité, Directeur du festival,  c’est un prétexte pour « discuter de la question de la résilience dans ce monde de catastrophes, de pandémies et d’accélération de croissance numérique ». « Le numérique dans les industries créatives », « Du tourisme grâce au numérique » et « La citoyenneté numérique » sont les sous-thèmes abordés.

Plusieurs innovations sont programmées. « Il y aura un mini festival de cinéma, une première au Mali, avec des prix de cinéma. Nous allons aussi transformer l’île de Koulikoro en désert, comme si on était à Tombouctou. Toute cette partie culturelle du Nord va s’y trouver. Il y a aussi le fait d’organiser en période de Covid-19, un festival hybride. Une partie se déroulera en  présentiel et une autre en netmeeting, via des applications comme Zoom », explique Boutout Aliou Sall.

Au programme de cette édition 2021, un forum sur le digital en Afrique, des ateliers de réalisation d’œuvres multimédia, des projections de grands films et de films d’amateurs, des actions de sauvegarde du fleuve et des actions de sensibilisation. Des concerts sont également prévus, avec plusieurs stars de la musique urbaine, dont les Guinéens Soul Bang’s et Manamba Kanté, et Iba One, Dr Keb, Mylmo, Vieux Farka Touré, etc.

Avec ce nouveau format hybride, Ag’na vise plus de 100 000 festivaliers physiques et virtuels. 7 pays sont invités.

Boubacar Diallo

 

Festival Bamako Hip-Hop : Changer de regard

Du 27 au 30 juin se tiendra à Bamako, au Champ hippique à l’Hippodrome,  la 1ère édition du  festival international Bamako Hip-Hop. Cet évènement culturel est organisé par le nouveau label du rappeur Tal B,  Djagueleya Music.  En plus de spectacles variés, ce festival traitera de la place du rappeur dans la société.

Deux concerts, des ateliers de formation, une conférence, une session de slam, une exposition au village du festival etc. Tel est le menu que propose le festival Bamako Hip-Hop des cultures urbaines. En outre, les organisateurs proposeront une projection des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Égypte 2019, une session graffiti, une after party et un tournoi de bras de fer. « Notre objectif est de mettre en avant la culture Hip-hop malienne. En plus de ces activités, il y aura une conférence sur le thème : « Rap et citoyenneté » pour expliquer le rôle du rappeur dans la société, car un bon rappeur c’est aussi un bon citoyen », explique le rappeur Tal B.

Cette figure du hip-hop malien tient à lever les préjugés qui pèsent  sur sa passion.  Dans leurs « flows » et comportements, certains adeptes de ce genre musical heurtent les normes sociales de référence. « Le rap est un outil très aimé de la jeunesse, surtout  urbaine. Il permet de faire de la conscientisation et draine plus de public que la musique classique, parce que c’est une question de génération. Mais il y a l’envers de cette pratique, parce qu’il y en a qui prennent des excitants et baissent leurs pantalons sous les fesses », souligne Adama Traoré, président de  l’association culturelle Acte 7.

Raison de plus pour celui qui pratique le genre depuis près dix ans année d’améliorer son image. « Le combat est que les gens considèrent le rap comme une partie de la culture malienne. Qu’on ne le voit pas seulement  comme une musique de la rue, il a sa place dans la société et c’est un facteur de sensibilisation et de conscientisation », ajoute Tal B.

Le label Diagueleya Music ouvre une nouvelle porte aux jeunes qui souhaitent faire découvrir leur talent et réaliser leurs rêves artistiques. « C’est à nous de montrer l’exemple aux autres. Moi je suis diplômé en télécommunications, mais je fais de la musique et je m’en sors bien. Les jeunes qui exploitent le rap pour véhiculer des messages négatifs n’ont simplement pas été encadrés. Le label est là pour les coacher », dit cette célèbre voix de la musique malienne.

Festival de Sélingué : La huitième rugissante

La huitième édition du festival international de Sélingué se tiendra du 28 au 30 mars prochain. Artistes et créateurs de mode seront une nouvelle fois au rendez-vous.

Rendez-vous phare en cette période de l’année, le festival de Sélingué va célébrer sa huitième édition. L’indolente Sélingué, sera, trois jours durant, le centre de la musique malienne et de la mode. 20 000 festivaliers, voire plus selon les organisateurs, sont attendus cette année. Avec des stars telles Sidiki ou Abdoulaye Diabaté, le festival a misé cette édition sur le « local ».  « C’est l’occasion de promouvoir la culture malienne à travers ses artistes. Nous avons choisi des pointures nationales dans lesquelles le public se reconnait », explique Ibrahima Coulibaly, administrateur général du festival. Ce choix artistique mis à part, pas de grandes innovations. Conférences-débats, défilé de mode et évidemment concerts géants. Une programmation éclectique verra des artistes très divers se succéder sur la scène. Calibre 27, le rappeur Dr Keb et Vieux Farka Touré, qui perpétue l’héritage de son père. Un rappeur américain, SB, fera également découvrir son « flow ». Signé par Wanda Records, il fera ses premiers pas sur une scène africaine. « Il est en pleine préparation d’un album et veut y inclure des sonorités africaines. Son label l’a envoyé au Mali pour bénéficier de l’expertise des musiciens locaux et d’instruments traditionnels », révèle Coulibaly.

Place to be

Sélingué s’est imposé comme l’un des plus grands rendez-vous culturels du pays.  « Nous avons fait grandir ce festival, il en est à sa 8ème édition. Huit ans dans la vie d’un festival, c’est beaucoup. Je crois que nous avons tenu le pari, qui n’était pas gagné d’avance. Dans le contexte malien, les festivals sont très difficiles à pérenniser, à cause du manque de sponsors, mais celui-ci est là depuis huit années », se félicite Coulibaly. Après quelques couacs lors des précédentes éditions, le festival a rectifié le tir. Une mue a été nécessaire pour placer Sélingué au rang de « Place to be ».  Durant l’édition 2018, il a été décidé qu’un seul lieu devait désormais accueillir les festivités. De quoi permettre aux organisateurs de mieux gérer les déplacements et aux festivaliers adeptes des « after » de prolonger leur soirée sur le même site. Néanmoins, la situation sécuritaire du pays étant toujours un peu préoccupante, le festival compte sur les autorités pour déployer un important dispositif pour assurer la quiétude des participants. Une société de gardiennage épaulera les forces de défense et de sécurité durant les trois jours de l’évènement.

Tombouctou : Le vivre ensemble magnifié

Du 8 au 12 février se tiendra à Tombouctou la troisième édition du festival « Vivre ensemble », qui entend raviver la flamme dans une ville éprouvée par le passé.

Après avoir subi de plein fouet les affres de la crise politico-sécuritaire, la ville de Tombouctou renait. L’indolente et insoumise Cité des 333 saints retrouve peu à peu son lustre. Elle revit en partie grâce au festival « Vivre ensemble ». Véritable ode à la tolérance, au partage et à la célébration de l’autre, l’évènement, qui en sera à sa troisième édition, entend marquer de son empreinte l’agenda culturel du Mali. « Nous avons eu dès le départ l’adhésion totale de l’ensemble des communautés. Nous sommes tous égaux dans la ville, elle appartient à tous », assure Saliha Maiga, promoteur du festival. Mettant en avant le cosmopolitisme de la ville, il assure vouloir montrer que « le vivre ensemble est bien une réalité ». Pour contenter les nombreux festivaliers attendus (45 à 55 000 revendiqués l’année dernière), la programmation du festival est assez éclectique. Songhoy Blues, qui s’est illustré par sa résistance par la musique lors de l’occupation, Kader Tahranine, l’enivrante voix du désert, ou encore le rappeur « conscient » Mylmo, pour ne citer que ceux-là. Un hommage sera également rendu à l’illustre Khaira Arby, disparue l’an dernier. Celle qui a effectué son dernier festival sur cette scène, selon Maiga, sera honorée par sa famille. Des reprises de certaines de ses chansons sont notamment prévues.

Quid de la sécurité ?

Comment garantir la sécurité de tout ce beau monde, la zone n’étant pas la plus sûre du pays? Les organisateurs l’assurent, toutes les dispositions nécessaires ont été prises. Saliha Maiga n’hésite pas à qualifier la sécurité de son festival de meilleure de tous les évènements. À l’en croire, les Famas, la MINUSMA et Barkhane travailleraient de concert afin d’assurer une pleine quiétude aux participants. « Ces forces effectuent le maximum de contrôles sur le lieu et les alentours. Nous voulons montrer que, comme dans le sud, nous pouvons faire de la musique en plein air à Tombouctou, montrer également que la population choisit de vivre et que la ville est encore une destination attrayante » ajoute-t-il.

Humanitaires

Plusieurs actions de bien-être social seront menées en marge du festival. Elles constituent l’innovation de cette année, qui consacre la sortie du tout musical afin de prendre en compte les difficultés des populations. Des vivres seront distribués à 200 ménages et la réinsertion socio-économique de 20 jeunes sera assurée. Pour fédérer le plus de profils différents, des écrivains ont été invités afin de magnifier le vivre ensemble par la plume.

Festival de lutte traditionnelle de Bamako : Retour aux sources

La deuxième édition du Festival international de lutte traditionnelle de Bamako est prévue du 6 au 8 avril 2018. Organisée par l’Ecurie Lion Sports de Bagadadji, l’évènement, avec une programmation aussi variée que diversifiée, sera non seulement l’occasion de promouvoir la lutte traditionnelle au Mali mais aussi faire découvrir à la jeune génération certaines valeurs culturelles et traditionnelles.

Ce festival, créé en 2017, vise essentiellement la promotion de la lutte traditionnelle. « Le seul sport que l’Africain doit mettre en valeur, à mon avis, c’est la lutte. Dans le monde, plus de 197 pays la pratiquent à leur manière, mais en Afrique, plus précisément au Mali, la lutte est présente depuis 1100 », confie Yaya Sacko, Directeur du festival. Pour cette deuxième édition, l’objectif est simple, « nous voulons montrer que la lutte n’est pas venue d’ailleurs et que c’est un sport noble, et, à travers, elle lancer l’apprentissage des noms des anciens objets traditionnels maliens aux plus jeunes », poursuit-il.

Prévu en plein air entre les stations Yara oïl et Total sur la route de Koulikoro, dans la Commune II du District de Bamako, le Festival international de lutte traditionnelle verra s’affronter des lutteurs des six écuries de Bamako en plus de ceux venus de Sikasso et Koulikoro, ainsi que des ressortissants sénégalais et des lutteurs du Niger et du Burkina Faso.

Au-delà des combats de lutte, c’est une programmation variée qui sera l’attraction des 150 000 festivaliers attendus durant ces trois jours d’activités, à en croire le Directeur du festival. Des jeux-concours sur les objets anciens et les noms de famille, des démonstrations d’art martiaux, des chorégraphies, de la danse contemporaine, des concerts géants et en live, des débats sur le « Yèrèdon » et la citoyenneté, ainsi que sur la famille, l’éducation et l’immigration, un défilé de mode, de l’humour et du théâtre, entre autres, seront au menu des distractions. En clôture, chaque lutteur aura droit à une attestation de participation.

Le Mali traversant des moments d’instabilité, ce sera aussi l’occasion de mettre l’accent sur des messages d’apaisement. « Il faut qu’on parle de la paix et de la réconciliation, pour montrer que la paix ce n’est pas un mot mais un geste qu’il faut exécuter », conclut Yaya Sacko.

FESICO 2018 – Adelrahmane Sy : « Notre ambition, c’est 15% du coton malien transformé localement »

La première édition du Festival International de la Cotonnade (FESICO), l’ex FEPAC, s’achève le 31 mars prochain à Kita. Le Président de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AVJC), Abdelrahmane Sy, principal initiateur du festival a bien voulu répondre à quelques questions.

Quelle est la particularité de cette édition ? Du FEPAC au FESICO, qu’est-ce qui a changé ?

Tout d’abord, c’est la dimension internationale que nous sommes en train de viser. Comme vous le savez, l’enjeu du coton n’est pas seulement en Afrique, mais à travers le monde entier. Notre ambition est de participer également aux programmes de transformation des produits locaux, afin qu’ils soient compétitifs sur le marché international. Nous aimerions que cet espace soit celui de la vulgarisation des messages en vue de la promotion des acteurs locaux transformateurs de coton. Nous souhaitons que le festival soit un espace de rencontres, où l’ensemble des acteurs du coton de différents continents se retrouve au Mali pour discuter des problématiques en rapport avec la production et la transformation du coton.

Quelles sont les objectifs économiques du FESICO ?

Notre ambition, c’est d’arriver à impacter le secteur afin d’assurer une transformation locale du coton produit, jusqu’à 15%. Imaginez qu’avec uniquement 2% nous avons plus de 6 millions d’acteurs qui interviennent dans le secteur. Si nous arrivons à atteindre l’objectif de 15%, cela aura un grand impact économique, avec la réduction du chômage des jeunes, le développement et la stabilité. D’autre part, nous avons également avec la FENAPHAB (Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment bétail) plus de 82 usines de transformation dans le pays, avec un chiffre d’affaires de 20 milliards par an. Nous souhaitons que les initiatives qui aident à fédérer les usines se multiplient. Les deux usines de transformation du coton, Batexci et la Comatex traversent des moments difficiles. Nous voulons faire en sorte d’encourager au moins 8 millions de Maliens à s’intéresser aux produits locaux en s’habillant en cotonnade.

Le Mali est actuellement le 1er pays africain producteur de coton. Quel impact sur l’économie nationale ?

Cela va avoir un impact important sur l’économie du Mali, tant sur le plan du transport, parce que ce sont les compagnies de chargeurs qui vont en bénéficier, que pour les producteurs. Les banques, les acteurs du dédouanement, toute la chaine de valeur en profitera.

Festival Didadi : La riche culture du Wassoulou s’affiche

Le festival international Didadi de Bougouni est prévu du 15 au 17 mars 2018, à Bougouni. Cette 5ème édition sera le moyen de mettre en exergue les talents locaux et de faire découvrir la riche culture du Wassoulou aux festivaliers.

Le festival international Didadi de Bougouni est une initiative de Seydou Coulibaly, natif de la localité. Cette activité culture vise à promouvoir la culture malienne, en particulier celle du Wassoulou. Bougouni est un carrefour, riche en sites touristiques mais aussi en danses folkloriques et autres instruments. « Il se trouvait que c’était un terrain vierge, qui n’avait jamais été exploité, c’est pour cela que je me suis lancé dans cette activité », déclare le Directeur du festival international Didadi de Bougouni. L’objectif général est d’assurer la promotion de la culture de la zone en général. « Aujourd’hui, quand je vois que tout le monde cherche à s’approprier sa culture au moment même où chez nous nous abandonnons la nôtre, cela me désole », nous a confié Seydou Coulibaly. Le thème retenu pour cette 5ème édition est « Tourisme, enjeux et perspectives pour Bougouni ».

Parmi les nombreux rythmes et instruments de Bougouni et de ses environs, dont le kamelegonni et le sigi, le didadi est le plus populaire. C’est une musique qui se joue lors de cérémonies telles que les baptêmes ou encore les mariages. Durant trois jours, plusieurs conférences et débats sont prévus, ainsi que des visites des sites touristiques, le gèrègue dinguè, le musée de Cola et le Tata de Sakoro, à quelques kilomètres de Bougouni.

Un plus pour les artistes locaux

Cette 5ème édition sera l’occasion pour quelques artistes locaux être connus d’un autre public. Pour agrémenter l’évènement, des prestations de toutes les ethnies représentées à Bougouni sont prévues et un bal sera organisé au bord du fleuve. Plus de 90 exposants venus de divers pays d’Afrique prendront part aux festivités. Pour Seydou Coulibaly, ce sera une semaine de fête pendant laquelle les hôteliers, les restaurateurs, les artisans et même les vendeurs de sachets d’eau verront leurs chiffres d’affaires augmenter.

Il s’agit bien d’un festival international, car le Didadi est une musique propre au Wassoulou, qui s’étend aujourd’hui sur trois pays : la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Mali. Lors des éditions à venir, le promoteur Coulibaly espère faire intervenir des artistes de ces nationalités. Outre la présence de Nahawa Doumbia, la reine malienne du Didadi, signalons que Floby du Burkina Faso sera également au rendez-vous.

Festivals : Business ou passion ?

 

 

Ils sont devenus au fil des années la vitrine de la riche et diverse culture malienne. Difficile d’en connaître le nombre, tant, des plus petits aux grands évènements, les festivals ont essaimé et ce dans toutes les régions du pays. Si la crise sécuritaire a mis à mal l’affluence des touristes, elle n’a pas eu raison de ces rendez-vous, que le public local a fini par s’approprier et qu’il maintient en vie. Organiser un festival est un casse-tête au Mali, confie volontiers un des acteurs, qui continue pourtant son aventure, bon an mal an. Que gagne-t-on à organiser un festival au Mali ? Que rapporte ce qui semble être un business qui fait tâche d’huile ?

Il y en a dans pratiquement tous les coins du pays et le début d’année est en quelque sorte la foire aux festivals au Mali, s’amuse Abdoulaye Kéita, qui assiste en ce 22 janvier à l’ouverture du festival Ogobagna, qui célèbre depuis trois éditions la culture dogon. Le public, qui s’est déplacé nombreux, est varié mais composé essentiellement de Maliens et de Dogons arborant fièrement les tenues traditionnelles du terroir. « Les festivals font vivre la culture malienne et c’est une bonne chose qu’il y en ait autant », assure son camarade, visiblement étranger, qui découvre avec beaucoup d’enthousiasme les stands de produits artisanaux disponibles sur place. Le festival dogon est, avec la grosse armada déployée, un « festival à gros budget », comme le qualifie cet acteur culturel sous anonymat. Il en existe quelques autres, mais la très grande majorité des évènements de ce type sont encore en quête de croissance. Avec la crise, la mobilisation de ressources est encore plus difficile qu’auparavant, l’essentiel des finances provenant de partenaires locaux et étrangers, explique Fousseyni Diakité, du groupe Walaha, promoteur du festival Ciné à dos à Koulikoro.  A Ségou, où le Festival sur le Niger (FSN) fait vivre les berges du fleuve, la situation n’est guère différente. Attaher Maiga, chargé de la communication internationale du festival, déplore lui aussi le fait que « les problèmes que rencontrent les festivals, en dehors de la question sécuritaire, soient d’ordre financier. Il y avait auparavant de nombreuses organisations qui finançaient la culture, mais, depuis 2012, elles se sont retirées du secteur. On fait donc avec les moyens disponibles ».

Mobiliser le budget

Il faut de l’argent pour organiser un festival. Les budgets vont de quelques millions pour les plus modestes à des centaines de millions pour les plus importants. Pour mobiliser cet argent, les formules également divergent. Le ministère de la Culture n’ayant pas de gros moyens, au maximum 100 millions de francs CFA par an pour toutes ses actions, il ne peut accorder d’importants moyens financiers. « Notre appui varie entre 500 000 et 5 millions de francs CFA », affirme Yacouba Kébé, chargé de communication du département. « Nous les soutenons aussi en les appuyant auprès des partenaires ou encore en leur accordant un appui matériel sous forme de mise à disposition de salles, etc. ».

« Nous, nous avons commencé avec les apports des ressortissants du village », explique Fodé Moussa Sidibé, Directeur du Festival des masques et marionnettes de Markala, le Fesmama, qui est à sa 21ème édition cette année. L’objectif de ce festival était de « réhabiliter l’art des marionnettes, qui tendait à disparaitre. Cet art est lié aux associations villageoises, qui organisent deux fois par an des cérémonies pour faire des sacrifices, en prélude, puis à la fin des cultures. Ces célébrations avaient des coûts et les adhérents avaient du mal à continuer à les faire vivre. Les ressortissants ont donc cherché les moyens de prendre le relais, permettant que les groupes viennent, à travers les prix et les frais de participation, récolter de l’argent pour réaliser leurs cérémonies. Cela a permis de sauver ce rituel », assure M. Sidibé.

Une passion qui rapporte ?

« Penser organiser un festival pour gagner de l’argent, c’est déjà pervertir l’objectif premier de ce type de manifestation, qui est de faire connaître la culture et de participer au développement socio-économique des populations du terroir concerné », poursuit Yacouba Kébé. Pour illustrer cette conception de la chose, Fodé Moussa Sidibé du Fesmama ne manque pas de mots. « Markala est situé à 40 km de Ségou et était éclipsé par la capitale régionale, alors qu’il héberge le barrage qui permet de nourrir le Mali. Avec le festival, il gagne en publicité, en développement, il est connu avec autre chose que le barrage. Il a renforcé la cohésion des jeunes ressortissants, qui se réunissent pour l’organiser, mais a aussi amélioré la vie des habitants, qui accueillent les festivaliers. Aujourd’hui, les gens viennent, investissent, des hôtels (4) vivent grâce au festival, sans parler des maisons mises en location ». A Ségou, la population est plutôt satisfaite elle aussi des retombées du Festival sur le Niger, dont la 14ème édition se tient début février. Bandiougou Danté, Directeur de radio Saniya, se souvient des réticences au début de la manifestation. « Les gens pensaient que c’était contraire à nos valeurs, que les activités allaient créer de la débauche, etc… Mais, au fil des années, on a tous vu les bénéfices que la ville et les populations en tirent. Par exemple, l’assainissement de la ville, qui est nettoyée avant, pendant et après le festival.  Il y a aussi le sentiment de fierté d’être Ségovien qui grandit », explique-t-il .Sur le plan économique, on peut dire à l’en croire, que les Ségoviens ont touché le jackpot. « Tout s’achète et tout se vend pendant le festival, les affaires marchent bien. Les hôtels refusent du monde, les petits commerces prospèrent comme jamais, boissons, produits artisanaux, etc. Je connais un vendeur de café qui fait 500 000 francs CFA de recette par jour pendant le festival ! », s’enthousiasme-t-il. Sans parler des relations qui se tissent pendant le festival et qui aboutissent parfois à des voyages ou à la création de business. Selon les organisateurs de ce festival, les dépenses des festivaliers pendant les éditions de 2010 à 2012 ont généré plus de 2,5 milliards de francs CFA, tandis que chaque édition permet la création de 1 500 emplois.

Trop de festivals ? 

A plus d’une centaine d’évènements, dont la plupart se déroule en début d’année, difficile pour tous d’avoir des chiffres aussi importants. La multiplication des festivals a également pour conséquence la saturation du public, qui ne peut pas participer à des manifestations qui se tiennent au même moment à des centaines de kilomètres de distance. Cette problématique est prise en compte par le ministère de la Culture, qui travaille à l’élaboration d’un agenda culturel regroupant les activités les mieux structurées et organisées, de sorte que le public ait connaissance d’un programme coordonné des principaux évènements. Un plus également pour les partenaires (ambassades, fondations, sociétés internationales, etc., ndlr) qui auront ainsi une caution de sérieux de la manifestation avant de la soutenir. Pour suppléer le manque de financements du secteur, une banque de la Culture serait également en cours de montage, annonce Yacouba Kébé. Elle permettra de financer les festivals sur des critères (originalité, performance, retombées) connus, sur la base d’un partenariat public – privé. « Cela obligera les petits à se regrouper, mais aussi les plus innovants à proposer des idées autres que la danse et la musique, comme c’est encore trop souvent le cas », poursuit-il. En termes d’innovation, la relève semble assurée. Après les festivals de caricature, de cinéma numérique, se tiendra en mars prochain un festival dénommé Ciné Conte. Initié par Salif Berthé dit Oiseau conteur, il ambitionne de faire la promotion du conte, mais aussi de son usage comme source d’inspiration pour le cinéma, compétition à l’appui. Reste à boucler le budget d’une manifestation qui ne sera certainement pas la dernière à être ajoutée  à l’agenda culturel du Mali, pays de festivals.

Festival Ogo Bagna : Le pays dogon à Bamako

Du 22 au 28 janvier 2018, la capitale malienne vibrera au rythme de la culture dogon. Des dizaines d’acteurs viendront exposer plusieurs pans de leur savoir-faire en matière d’artisanat, de cuisine, de musique et de « Savoirs traditionnels en matière de santé », thème de cette année.

Pour sa troisième édition, le festival Ogo Bagna veut mettre en débat « la problématique des savoirs traditionnels en matière de santé ». Plusieurs raisons justifient le choix de ce thème, selon Casimir Sangala, l’un des organisateurs. Tout d’abord, il existe un potentiel important dans ce domaine et de nombreux Maliens ont recours à la médecine traditionnelle pour se soigner. Il est donc essentiel d’en débattre, de partager les connaissances et, surtout, d’accompagner cette médecine pour établir un cadre de collaboration entre elle et la médecine moderne. Montrer « à un public urbain », plusieurs aspects de la culture dogon, c’est l’un des objectifs de ce festival, né en marge des Journées culturelles dogon créées en 2005 et qui se tiennent en pays dogon tous les trois ans. C’est donc pour permettre au public urbain de découvrir les valeurs de la culture dogon que Ogo Bagna a vu le jour en 2015.

Dans le contexte de crise que le Mali traversait, Ogo Bagna s’est naturellement inscrit dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale, à travers le brassage culturel et les mécanismes culturels comme le cousinage. Car les Dogons sont bien placés pour ce faire. « Nous sommes un peu les cousins de tout le monde. C’est pourquoi nous invitons toutes les communautés voisines à venir construire la paix », qui est une œuvre commune, ajoute M. Sangala.

Durant une semaine, les visiteurs auront la possibilité d’admirer « un village typique dogon », promettent les organisateurs. Sur la place du Cinquantenaire qui sera le site de l’évènement, les festivaliers assisteront à des conférences, à des soirées et à des journées culturelles, innovation introduite cette année. « Les journées seront gratuites, mais les soirées payantes », précisent les organisateurs. Ces derniers, qui attendent environ 30 000 visiteurs, espèrent que cette édition aussi sera une opportunité pour les artisans non seulement de vendre leurs œuvres mais aussi de nouer des contacts pour donner un coup de pouce au secteur du tourisme, en berne depuis plusieurs années. Placé sous le parrainage du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, le festival Ogo Bagna, qui signifie « la table du chef », souhaite incarner un espace de dialogue et d’échanges entre toutes les communautés du Mali, y compris la diaspora dogon, attendue lors de la quatrième édition.

Fescauri, un évènement pour pérenniser le cauri

La 11e édition du festival international des cauris Fescauri s’est déroulée à Siby, dans le cercle de Kati, du 15 au 17 décembre 2017. Cet évènement avait pour thème « la puissance du verbe et le pouvoir des mots ». Plusieurs activités étaient au rendez-vous.

Le Fescauri est un festival international, initié, en 2007, par Mandjou Yattara, directeur du Fescauri, pour la conservation et la pérennisation d’un objet ancestral « le cauri ». Il a choisi le cauri compte tenu de sa richesse culturelle et de son importance en Afrique. Cet objet symbolique a servi de monnaie au Mali. Il est utilisé aussi dans la médecine traditionnelle. « Il fallait organiser un évènement autour de cet objet matériel de civilisation qui est le cauri, afin de le valoriser et de le préserver pour qu’il ne disparaisse pas », a signalé Mandjou Yattara. Cette 11e édition avait pour thème « la puissance du verbe et le pouvoir des mots ».

Toujours à Siby

Depuis sa création, le festival international de Siby est toujours centré sur trois valeurs fondamentales : les arts divinatoires, la médecine traditionnelle et les musiques sacrées d’Afrique. Mandjou a choisi Siby pour abriter cet évènement, compte tenu de ses sites touristiques et de sa richesse historique. C’est le lieu où tous les guerriers de Soundjata Keita se réunissaient pour la divination et la préparation des combattants. « Le cauri symbolise la voyance dans le Mandé. Parce que les populations se reconnaissent dans ce festival, nous avons pu avoir l’adhésion de toute la population malgré les divergences religieuses et culturelles », a révélé le directeur du Fescauri. En plus, Siby est comme un laboratoire de la médecine traditionnelle, car c’est la seule localité où les plantes sont protégées. Jusqu’à présent certaines pratiques ancestrales existent à Siby. L’Institut National de Recherche en Santé Publiques (INRSP), ainsi que l’ensemble de la médecine traditionnelle se ressourcent à Siby en matière des plantes. Ce festival permet aussi de valoriser la musique, la danse tout comme l’accoutrement des chasseurs « Donsso ».

Le Fescauri a pris son envol au village cauri, où les festivaliers venant d’Afrique et d’Europe, ont eu l’opportunité d’aller consulter les géomanciens, les numérologues, entre autres. Dans le même village, il y avait aussi des tradi – thérapeutes et de l’animation. Ces géomanciens et autres ont été choisis selon des critères. L’un des plus importants est la discrétion voulue par Mandjou pour faire de ce festival, un évènement unique afin de garantir la sécurité des festivaliers. Le festival est à la fois culturel, traditionnel, mais il est également un festival scientifique. « Nous savons des copulations, nous avons déjà produit un livre disponible qui s’intitule les arts divinatoires et les médecines traditionnelles en Afrique et un autre qui sera disponible dans deux semaines », a confirmé Mandjou Yattara. Il y avait aussi des ateliers de créations, de thématiques, des expositions de vente au niveau des stands.

Un trésor en main

En plus, du côté traditionnel, Mandjou a organisé des concerts pour faire plaisir à la jeune génération. Actuellement, Mandjou est en train de mettre en place une association des tradi – thérapeutes et des devins de toute l’Afrique, enfin de professionnaliser ce métier. « C’est un vrai métier, en France l’art divinatoire mobilise plus de dix milliards par an », a conclut le directeur du Fescauri.