UEMOA : légère baisse de l’inflation en 2023

L’inflation se maintiendra à un niveau encore élevé en 2023, à 7,5%, dans l’UEMOA, selon le rapport mensuel sur la conjoncture, publié le 9 janvier 2023. Après s’être établie à 8,4% en octobre 2022, elle a ensuite enregistré une légère baisse, à 8,0%, consécutive à un léger repli des prix des produits alimentaires enregistré suite à l’arrivée des nouvelles récoltes. Des prix néanmoins élevés malgré une hausse de la production céréalière d’environ 16%. Et en raison essentiellement des coûts encore élevés des denrées alimentaires importées par l’Union. Notamment le riz, dont les prix ont augmenté de 42%, le lait, de 22,2% et le blé de 12,8%.

À ces facteurs se sont ajoutées les difficultés d’approvisionnement des marchés locaux, aggravées par les effets des crises sécuritaires et politiques. Même si la composante Transports a connu une baisse, à 7% en novembre par rapport aux 8% du mois d’octobre, l’augmentation des prix à la pompe de l’essence sur une année, est restée très importante pour tous les pays. Au Mali, elle s’est située à 22,3% pour l’essence et à 36,4% pour le gasoil.

La décélération de l’inflation se poursuivra en 2023, selon les perspectives de l’UEMOA. De 7,9% en décembre 2022, elle pourrait se situer à 7,5% en janvier 2023. Mais la baisse restera liée à la poursuite de la commercialisation des nouvelles récoltes. Une dynamique qui devrait être soutenue par des politiques d’aide des autorités au pouvoir d’achat et le relèvement des taux directeurs. Mais elle pourrait être limitée par la persistance de l’insécurité affectant les circuits de distribution.

Panier de la ménagère : l’inflation persiste sur les marchés

Au mois d’avril 2013, les produits relevant du domaine du ministère du Commerce et de l’Industrie (les céréales, le sucre, le lait en poudre, l’huile alimentaire et la farine de blé) ont connu des prix stables. Tel était l’engagement du ministre des finances, Abdel Karim Konaté. Aujourd’hui le panier de la ménagère s’est retrouvé dégarni. Et pour cause, tout à  augmenté ! Les Bamakois sont véritablement préoccupés par la flambée du prix de certains produits qui sont indispensables au quotidien : L’augmentation varie d’un marché à  un autre et chez le grossiste comme chez les détaillants. Au marché de Hamdallaye, le sac de riz est à  18000 CFA, auparavant il coûtait 17500 CFA . Le mil sorgo est 10000 CFA par sac de 50 kg. La viande avec os est à  2000CFA le kg alors que le filet caracole à  2500 FCFA le kilo. Le litre d’huile culmine toujours à  900 F CFA. Le kilo d’oignon vaut désormais 750CFA, contre 350CFA avant le ramadan. D’après Sadio Tounkara, commerçant, les prix varient selon les marchés. Ils explique à  cet effet que cette légère augmentation des prix dépend du prix fixé aussi des grossistes. « Ce n’est pas notre volonté d’augmenter le prix, C’’est la règle du marché qui nous l’impose». Au marché de Sougounikoura, le prix des pommes terres a augmenté de façon fulgurante. Les pommes de terre cultivées au Mali sont maintenant à  600 CFA. « Et lorsque vous les regardez, commenta cette employée de maison, elles sont toutes petites. Celles venues du Maroc sont à  800CFA le kilo contre 400 CFA. Manger de la pomme de terre au Mali est devenu un luxe aujourd’hui, estime Aicha, cadre dans une banque. Quand les condiments s’y mettent.. Le prix du poisson, connaà®t aussi une légère augmentation. 2000 CFA le kg, voilà  ce qu’il faut débourser pour en avoir dans l’assiette. Adiaratou Diallo témoigne qu’il est difficile d’acheter et du poisson et de la viande en même temps : «Avec un petit budget, nous avons de la peine à  faire les achats au marché, nous espérons vraiment que le nouveau gouvernement va prendre cette question en compte et faire quelque chose». C’’est une véritable gymnastique à  laquelle sont soumises les ménagères qui se plaignent de la cherté de la vie. « Avec 2000 F, je sors du marché le sac à  moitié plein. Et il m’arrive de compléter le prix du condiment mais nos maris n’y croient pas. C’’est pour cela que nous voulons que les hommes aillent eux même au marché pour comprendre » martèle Assan Mariko ménagère. Il faut constater que le prix du sucre et du lait reste inchangé. Pour les légumes tels que les tomates, le choux pomme, l’aubergine, le piment, le prix reste abordables. Mais au niveau des autorités, C’’est toujours le même discours…

Poussée de fièvre « bouazisiste » à Ouagadougou

Notamment cette propension avérée pour ce que J’appellerai les méthodes de lutte très radicales. En particulier l’utilisation de la grève de la faim et les menaces d’immolation par le feu. On peut citer à  ce propos des cas désormais bien connus comme celui de Seydou Ouédraogo de la Filsah à  Bobo, ou encore celui du Garde de sécurité pénitentiaire Hypolite Bado. Il y a en outre cet étudiant qui, de toute évidence s’est immolé par le feu, mais dont le cas a été pratiquement éclipsé par l’affaire du Caporal Lompo. Ces derniers jours il est question d’un autre cas à  Dédougou et que lefaso.net a relayé. Vie chère et pauvreté Toutes ces situations ont un point commun. Elles prennent leur source dans la vie chère et induisent en fin de compte ce que les philosophes appellent la déréliction, synonyme de perte d’espoir. Ces nouvelles formes de protestations alliées à  toutes les autres qui sont en train d’émerger peuvent à  première vue susciter de la part des autorités une volonté de ne pas faiblir. Du reste on a bien vu l’embarras dans lequel tous les ministres qui se sont exprimés sur la question étaient plongés. Lorsque des fonctionnaires de l’Etat ou des étudiants décident de s’immoler par le feu pour attirer l’attention sur leur situation de misère, C’’est assurément un cri de désespoir qui devrait interpeller les gouvernants sur la réalité de leur politique. Car C’’est d’abord et avant toute chose une interrogation faite à  leur endroit. Un appel à  se pencher sérieusement sur la situation des populations de manière générale et celles des travailleurs en particulier. Les syndicats débordés par la base Les échecs répétés des négociations entre le gouvernement et les syndicats, la hausse du chômage, l’absence de débouchés crédibles ainsi que la crise du système éducatif, et surtout le sentiment d’injustice sociale maintes fois répété, ne sont-là  que quelques-unes des conséquences qui ont entraà®né la rupture de la digue. Du reste il semblait évident qu’à  la longue, de nouvelles formes de manifestations allaient s’inviter dans le débat. [b Inflation galopante et promesse de croissance de 8%} Aujourd’hui l’inflation a atteint des proportions inquiétantes. Le pouvoir d’achat des travailleurs a quant à  lui été sérieusement laminé. En un mot le contexte est électrique entre d’un côté un gouvernement qui est conscient du malaise social et des nombreuses promesses non tenues et de l’autre des citoyens qui ont décidé de prendre désormais leurs responsabilités. Quant aux menaces à  peine voilées du ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, elles n’y changeront rien contre ce qui s’apparente selon à  lui à  du chantage, elles ont de fortes chances de ne pas produire l’effet escompté. Les citoyens, du moins les plus téméraires d’entre eux risquent ainsi de continuer à  frapper là  o๠ça fait mal : la sensibilité et l’émotion collective !

A quoi servent les associations de consommateurs?

Les plus connues sont de l’ASCOMA et REDECOMA. Ce sont des associations de défense des droits des consommateurs. Les Maliens ont pourtant bien l’impression qu’elles ne défendent pas grand-chose, tant le consommateur malien est laissé à  lui-même face à  une inflation galopante et à  la cherté de la vie. Après l’augmentation des prix du gaz, des hydrocarbures C’’est maintenant la tarification de l’électricité et de l’eau qui prend l’ascenseur, au grand dam des chefs de famille qui sont déjà  à  bout de souffle. Créée en 1991, l’Association des Consommateurs du Mali (ASCOMA) est présente partout au Mali et a pour objectif est de faire connaà®tre aux consommateurs leurs droits et leurs devoirs, leur favoriser l’accès aux produits et services de qualité, veiller à  la qualité des produits et services ainsi qu’au respect des usagers; sensibiliser l’Etat, le législateur, les autorités locales, les opérateurs économiques sur les conditions des consommateurs. Quant au Regroupement pour la Défense des Consommateurs du Mali (REDECOMA), il est né en 1992 pour défendre le droit des consommateurs maliens. Son objectif fixé est d’imposer des produits de qualité aux opérateurs économiques à  des prix à  la portée des consommateurs. Mais aujourd’hui, nombreux sont les consommateurs maliens qui pensent que ces deux organisations sont des coquilles vides tant elles peinent à  remplir le rôle qu’elles se sont assigné. Ces associations n’existent-elles donc que sur le papier ? Face aux augmentations récurrentes des prix des produits de première nécessité, les consommateurs maliens se sentent abusés par les opérateurs économiques et fustigent que les associations des consommateurs qui pour eux n’existent que sur le papier. On salue volontiers la vigilance il y a quelques années de l’ASCOMA qui avait dénoncé le scandale de l’huile frelatée. Mais aujourd’hui, alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter dans un contexte de crise économique et sociale, le silence assourdissants de ces organisations ne cesse de surprendre les maliens. Habib Sidibé est fonctionnaire. Il pense que ces associations ne servent qu’au folklore. «l’ASCOMA ou le REDECOMA n’est qu’une boà®te privée au profit de ceux qui la dirigent » ironise –t-il. Un autre interlocuteur, professeur des droits de consommateur d’une université privée de Bamako explique qu’au Mali les associations des consommateurs n’ont assez de pouvoir ni les moyens pour défendre les consommateurs. « Elles n’existent que sur le papier pour faire seulement la figuration. Ces associations ne sont pas des moyens de pression », déclare –t-il. Par conséquent les produits de consommation sont préparés et vendus dans de mauvaises conditions d’hygiène. Les dates de consommation des produits ne sont pas respectées. Des publicités « mensongères » à  la télévision et à  la radio vantent des produits dont la qualité n’est pas testée. La disproportion est grande entre le pouvoir d’achat du Malien et le coût élevé de la vie. La fréquence de certaines maladies comme les gastro-entérites par exemple a un lien avec la qualité des produits consommés. Quant aux prestations de service publics et privés, elles laissent à  désirer. Autant de raison de mécontentement pour le consommateur malien qui ne sait plus à  quel saint se vouer. Notre professeur d’appeler les associations à  un « sursaut d’orgueil » et remplir leur rôle, pour le bien-être de la population et leur propre crédibilité.

La hausse du prix du sucre inquiète les consommateurs

A l’instar de nombreux pays importateurs de sucre, le Mali est menacé par une rupture de stock de sucre. Et pour cause, l’offre mondiale connaà®t de nos jours une réelle baisse. Le marché international du sucre est caractérisé par une hausse continue des prix, se justifiant par un accroissement de la demande. De 169 millions de tonnes en 2008, la production mondiale a chuté à  162 millions (soit une baisse de 4,14%). Au point que les pays exportateurs ont commencé à  diminuer leur offre vers l’extérieur. Cette situation est imputable aux mauvaises récoltes dans de nombreux pays asiatiques. En outre, le marché de la canne à  sucre qui était uniquement destiné à  la production du sucre, est aujourd’hui utilisé dans la production de biocarburants. Production nationale insuffisante Certes, le Mali produit du sucre, mais cette production est quasiment insuffisante face à  la demande nationale. Sur les 150 000 tonnes qu’absorbe la consommation nationale, seulement 36 000 de tonnes (soit 24% de la consommation) sont produits par NSukala SA, l’entreprise implantée au Mali. Le pays est ainsi fortement dépendant de l’importation. La situation est aujourd’hui très préoccupante. Pour sa part, le gouvernement malien entend s’investir en vue de trouver une solution rapide, C’’est à  dire une intensification de la production locale à  travers la réalisation de grands projets sucriers en cours : « Nous ne faisons qu’importer et non produire dans le but d’exporter. Avant que ce problème ne nous atteigne, nous avons plusieurs armes en notre possession et que nous devrions exploiter pour devenir nos propres fournisseurs en sucre », a déclaré le ministre du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, au cours d’une conférence de presse tenue jeudi dernier. Fixer le prix du sucre Lors de ce point de presse le chef du département du Commerce, a de vive voix, a indiqué que le Kilo de sucre ne dépassera pas 555F CFA contrairement aux pays qui environnent le Mali, ou les prix oscille entre 550 et 700 F CFA. A travers ses propos, le ministre s’est réjouit du fait que le sucre importé par le Mali est revendu aux consommateurs à  un prix dérisoire. Mais ces prix sont mal ressentis par les maliens. Le mois de mars prochain est l’échéance fixée par le ministre et les opérateurs économiques (importateurs), pour revoir à  la hausse ou à  la baisse le prix du sucre suivant la réalité du marché mondial.

Folles dépenses à la veille de la fête de Tabaski

Le Sacrifice d’Abraham Prophète bien-aimé, Dieu avait demandé à  Abraham le patriarche, de sacrifier son fils Isaac pour tester sa foi. Isaac, ce fils qu’Abraham avait eu de Sarah sa femme à  un âge très avancé. La grâce divine se manifesta alors qu’Abraham s’apprêtait à  offrir ce fils tant aimé au Seigneur. Apparut alors un beau bélier blanc…Depuis ce jour, les musulmans du monde célèbrent l’Aid el Kebir en souvenir de cet acte courageux Spéculation sur le prix du mouton Les musulmans du Mali commémorent ce samedi 28 novembre la fête de l’Aid El Kebir ou fête de Tabaski. Déjà  la veille de cette fête religieuse, les marchés de bétail sont visiblement mieux approvisionnés comparativement à  l’année dernière. Les rues de la capitales sont envahies de moutons dont les prix ne cessent de grimper du fait de l’affluence de dernière minute. Vendeurs et négociateurs rivalisent de verve pour convaincre les acheteurs retardataires de se procurer le précieux animal à  immoler en souvenir de l’acte d’Abraham. Si la spéculation profite à  certains, elle est condamnée par la religion. Les élites musulmanes, à  l’image d’Issouf Diallo, Imam de la mosquée Nafadji de Bamako, s’insurgent contre toute tentative de spéculation. Pour lui «Â bannir la spéculation sur les prix du moutons doit être le souci de tout fidèle musulman ». Ingore t-il donc la conjonture économique qui motive ces spéculateurs patentés ? l’ambiance dans les ateliers de coutures Dans les ateliers de couture, l’ambiance est marquée par des échanges souvent peu amènes entre couturiers et clientes, chacun aspirant à  la facilité. Si les hommes de façon général sont peu regardant sur le coté vestimentaire, les femmes, pour qui l’habit fait le moine, croient que sans de beaux vêtements, la fête n’est pas réussie. Il faut dire que l’arrivée des fripes a fait chuter les coupes masculines si bien que ce sont les tailleurs de vêtements féminins qui sont courtisés à  la veille des fêtes. Les grands maà®tres de couture sont respectueux de leur clientèle constituée essentiellement de femmes, et ont du pain sur la planche pendant ces quelques jours avant la fête. l’on peut même dire qu’il y’a embouteillage devant la porte de leurs ateliers. Chez «Â Soumis Couture », située à  Darsalam, l’atelier ne désemplit pas même si le promoteur a arrêté de prendre des habits. «Â à  moins de deux semaines de la fête J’ai libéré des clientes parce que je me respecte et que je ne veux pas avoir des contentieux avec elles » nous a confié Soumi. D’autres moins ambitieux, préfèrent aller dans les boutiques de prêt-à -porter pour la Tabaski. Ca coute plus cher mais au moins, on est sûr d’avoir sa tenue le jour J. Affaires, affaires ! La fête de Tabaski est certes religieuse mais économique et offre l’occasion de faire de bonnes affaires. Pour Sékou Traoré, chef de famille à  Korofina « C’’est une période de stress pour les chefs de familles, tiraillés entre l’achat du bélier et les habits de fête des enfants et des épouses. Pendant cette période, beaucoup de boutiques enregistrent une grande progression », les commerçants importent les prêts-à -porter de plusieurs pays du monde. Italie pour les hommes et Chine pour les enfants dont la tenue est vendue entre 4500 et 16000 FCFA, de 5 à  16 ans. La tradition est désormais ancrée et veut que le Malien procède, chaque année à  l’achat de vêtements neufs pour la fête. Cette ruée sur les apparats agrémentera les nuits de Bamako et des autres pays musulmans qui deviendront mouvementées, avec une ambiance qui se prolongera jusqu’aux premiers lueurs du jour… Saha Aidkoum !

Tabaski 2009 : pénurie de « moutons » à l’horizon

Pénurie de bétail Comme premier constat ; les prix ne sont pas abordables à  18 jours de la fête. Nous sommes aux «Â garbals » de la zone industrielle de la commune II. Des vendeurs rencontrés sur les marchés à  bétail témoignent que leurs camarades marchants ne sont encore venus de l’intérieur du pays. A cause des récoltes en cours pour le moment. Tamsir Maiga témoigne : « cette année l’hivernage a démarré tardivement ce qui fait que bon nombre des marchants n’ont pas encore acheminé leurs moutons vers la ville. ». D’autres commerçants de moutons pensent que dans dix jours, il risque d’y avoir pénurie de moutons pour la simple raison que les bêtes sont en train d’être exportés vers les pays voisins.. Les petits béliers oscillent entre 35 000 et 40 000 FCFA, les moyens vont jusqu’ à  70 000 et les propriétaires de gros béliers exigent 90 000 voire à  100 000 FCFA. «J’ai des collègues qui ont préféré revendre leurs moutons au Sénégal, au Burkina Faso. Si J’ai en ai l’occasion, je vendrai mes moutons dans ces pays ou le bétail fait prix » déclare un berger peulh au «Â garbal ». Des prix exorbitants pour la capitale De nombreux Bamakois rencontrés sur les marchés à  bétail ou en ville jugent que les prix sont assez élevés. Sur les différents marchés, le bélier moyen est proposé à  40.000 Fcfa. Il y a également de gros béliers pour lesquels il faut débourser 100 000 voire 135 000 Fcfa. Des prix jugés exorbitants pour nombre de nos compatriotes. « Depuis deux jours je fais le tour des points de vente pour trouver un bon mouton. Avec les prix pratiqués, je n’arrive pas au regard des mes moyens », témoigne Amadou Keita croisé dans un marché en train de marchander le prix d’un bélier blanc tacheté de noir. « Je ne comprends pas pourquoi à  chaque veille de fête les vendeurs de mouton font la surenchère », se plaint un autre acheteur rencontré dans un point de vente à  Doumanzana. « Je crois que je vais attendre la veille de la fête pour acheter mon bélier, en espérant que les prix vont chuter », poursuit l’homme visiblement irrité contre les propriétaires de bêtes. Au même moment, passe Ibrahim Camara qui se mêle à  la discussion. Lui aussi pense les deux derniers jours sont les meilleurs moments pour acquérir un bon bélier à  un coût raisonnable. Manque d’organisation des commerçants Le chef de la division Industrie animale du ministère, souligne deux facteurs qui expliquent le phénomène de hausse des prix du mouton à  la veille de chaque fête :  » le manque d’organisation des professionnels du secteur et l’intervention des commerçants étrangers. Ceux-ci profitent de l’ouverture qu’offre l’intégration sous-régionale pour se rendre dans les coins les plus reculés de notre pays et acheter en grande quantité des animaux qu’ils vont revendre beaucoup plus chers dans leurs pays. Ces acheteurs étrangers, une fois dans les zones d’élevage, achètent sans discuter les bêtes à  des prix qui perturbent le marché national, explique le technicien. Depuis les marchés primaires, explique-t-il, le prix des animaux commence à  augmenter. De sorte qu’à  la veille de la fête, on se retrouve avec des tarifs trop élevés pour la majorité de nos concitoyens. Le rôle du ministère de l’élevage et du commerce Il ne fixe pax des prix, mais il peut mettre en oeuvre des instruments de contrôle des prix à  la baisse. Autrement, la fête cette année, risque d’être ternie par la pénurie de moutons.

Aid el Fitr : l’appât du gain facile

Les préparatifs de la fête de Ramadan tout comme les autres fêtes constitue, à  n’en pas douter, une période de « vache grasse » pour les nombreux commerçants de la place. Ruée sur les vêtements l’opportunité est vite saisie par la flopée de commerçants (vendeurs) de prêt-à -porter et d’habillements de toutes sortes, de se tailler de gros sous sur le dos du consommateur. Ils n’hésitent pas imputer à  leurs produit, une allure de renchérissement à  outrance. Par produits, il faut entendre ceux qui sont consommés en période de fête. Au cours des derniers jours qui précèdent la fête, la plupart d’entre eux se livrent à  des surfacturations à  la pelle contre toute prescription. Dans les préparatifs de la fête, l’habillement joue un rôle important. Car C’’est la grande ruée des consommateurs vers le marché, chacun cherchant à  mieux paraà®tre le jour j. Au grand Marché de Bamako Une matinée au grand marché de Bamako nous a permis de constater de visu, des indices de la fluctuation. La plupart des clients que nous avons approché nous ont révélé que les prix des habits, chaussures (et autres), ont pris l’ascenseur. « Nous avons pas le choix de nous en procurer, sans quoi, nous aurons moult discussions avec nos enfants ». De l’autre coté, C’’est les vendeurs de bœufs qui font la bonne affaire. Le bœuf étant l’animal le plus consommé pendant cette fête, les consommateurs se regroupent soit par affinité parentale, soit par groupes d’amis, ou encore pour des raisons de voisinage. Ainsi ils cotisent pour pouvoir s’octroyer le précieux animal. Ils se le partageront (à  part égale) après l’abattage, qui se fait généralement la veille. Le prix du boeuf Sur le marché du bétail, le prix du bœuf varie entre 125 000 et 450 000 F CFA. Selon Demba Diallo, boucher au petit marché de Badalabougou, C’’est désormais une tradition, de voir le prix du bétail augmenter lors des circonstances festives du genre. « Le bœuf qu’on me vend ordinairement à  150 000 F CFA, m’a été cédé ce matin à  175 000 F CFA. ». En effet, la nécessité de s’associer est une vieille pratique, qui tient d’une part, au fait que le bœuf est un animal qui coûte excessivement cher, au point que la bourse de la plupart des consommateurs ne peut le supporter. D’autre part, si l’on en croit le vieux Moussa Djigué, la nécessité de s’associer est un signe d’union qui ne fait que renforcer la communion et la solidarité entre habitants d’un même quartier, d’une même famille… Nombreux sont ces commerçants qui appuient sur la gâchette en surfacturant leurs produits, à  l’approche de la fête. Et pour qui connaà®t les consommateurs maliens, beaucoup attendent la dernière ligne droite pour s’approvisionner. l’indifférence des autorités Rien ne semble justifier le silence et ou l’indifférente des autorités compétentes. Mais selon nos sources, aucun dispositif n’existe à  la Direction Nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) pour contrôler cette inflation spontanée. Un agent technique a laissé entendre que ces hausses sont inhérentes à  la fête, et s’explique par l’appât du gain rapide. Et les consommateurs sont emportés par l’euphorie de fête. Ce qui les oblige à  supporter de manière tacite, cette hausse incontrôlée des prix. Certains consommateurs ont eux tiré des leçons et préfèrent s’octroyer les marchandises, un ou deux mois avant la fête. Histoire d’échapper à  la « flambée des commerçants ». Une fois la fête passée, les commerçant se ressaisissent et les prix reviennent à  la normale.