Assises de l’Investissement au Mali : Diagnostiquer pour plus de possibilités

L’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali (API Mali) a organisé jeudi 19 décembre 2019 les Assises de l’Investissement au Mali à Bamako. L’objectif était de mettre à la disposition des acteurs de l’industrie, des banques et des particuliers les besoins pressants dont a besoin le secteur industriel malien pour plus de viabilité.

Pour promouvoir la destination Mali, rien n’est plus primordial que de connaître les difficultés d’investissement dont il souffre.  C’est cela tout le sens des Assises de l’Investissement au Mali, qui ne sont que le couronnement de plusieurs jours d’échanges dans les régions de Kayes, Koulikoro et de Sikasso.

Tout au long du processus, quatre secteurs ont été passés aux cribles afin d’identifier les voies et moyens pour booster les investissements au Mali. Il s’agit de l’agrobusiness, les industries, les infrastructures et les services numériques. A tour de rôle, les problématiques qui minent ces domaines porteurs  ont été exposés aux participants. Le secteur fait face à des difficultés comme la faiblesse du cadre réglementaire, les lourdeurs administratives et fiscales et l’insuffisance d’infrastructures. En outre, les acteurs qui y évoluent se sentent parfois isolés et subissent aussi le pourcentage élevé du crédit bancaire. 

Le gouvernement prendra en charge les recommandations

Des recommandations visant à améliorer ces différents manquements ont été exposées. Les rapporteurs des différents ateliers régionaux ont mis l’accent sur la nécessité de l’accompagnement de l’Etat dans la mobilisation des crédits bancaires à travers un fonds de garantie, mais également la réduction des charges fiscales. Ils ont également souhaité l’allègement des lourdeurs administratives quant à l’obtention de l’agrément d’investissement au Mali, mais aussi l’investissement dans les infrastructures, la baisse du coût de l’énergie et de la connexion Internet pour plus de flexibilité pour les startups.  « Cet exercice fait partie des politique du Mali pour faire face à la nouvelle concurrence qui émerge avec l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale. Les résultats de ces assises vont être pris en charge par le gouvernement », a conclu Moussa Ismaïla Touré, Directeur Général de L’Agence pour la Promotion des Investissements au Mali (API Mali).

 

Transport en Afrique : Investissements en hausse

Les investissements dans les infrastructures de transport en Afrique devraient atteindre 69 milliards de dollars en 2020, selon un rapport du cabinet d’analyses de données Global Data. Une augmentation substantielle par rapport à 2019, où ils étaient estimés à 47,1 milliards de dollars.

Selon le rapport, publié en juin 2019, 448 projets de transport à grande échelle, routes, rails et ponts, de l’annonce à leur réalisation, totalisent un investissement de 430,3 milliards de dollars.

Le Nigéria, avec 49 projets, compte le plus grand nombre de projets et 48,3 milliards de dollars d’investissements prévus, alors que l’Égypte, avec 20 projets, représente la plus grande valeur en termes d’investissements, avec 52,9 milliards de dollars.

La croissance économique en Afrique reste forte, surtout en Afrique subsaharienne, où les économies sont parmi les plus rapides du monde en termes de croissance. Alors que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD) ont prévu une amélioration de la croissance globale du continent en 2019 et 2020, les perspectives d’évolution dans la région restent limitées, à cause du manque d’infrastructures pour favoriser l’expansion du commerce dans la sous-région et à l’extérieur.

Combler le fossé qui sépare les pays les plus performants en termes d’infrastructures de qualité, et en quantité, pourrait permettre une augmentation du PIB de 2,6% par habitant par an, note le rapport.

Parmi les pays et les projets suivis, figurent l’Algérie, avec 30 projets, le Kenya, avec 27 projets, la Tunisie, 9 projets, et la Tanzanie 20 projets. Une fois terminés, ces projets concerneront plus de 110 000 km (54 110 km pour les routes, 55 345 km pour les chemins de fer et 5 99 km pour les ponts). Sur ces réalisations, 75 297 km sont de nouvelles constructions, 29 197 des modernisations et 5 561 concernent des aménagements.

Si 52,4% de la valeur totale des projets est géré par les gouvernements, les financements ont été ouverts à des partenariats publics privés dans beaucoup de cas. La Chine est devenue le partenaire privilégié pour de nombreux pays (Kenya, Éthiopie, Angola, Djibouti et Nigeria), dont elle a financé les projets de transport ferroviaire.

L’augmentation de la demande de transport de marchandises en Afrique est liée à l’augmentation du commerce mondial. En mettant l’accent sur le développement des corridors intra africains, grâce à la Zone de libre échange continentale, les dirigeants africains anticipent la nécessité de réfléchir sur le développement du continent au-delà des frontières, ajoute le rapport.

BRVM : pour plus d’investissement en Afrique de l’Ouest

La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’Afrique de l’Ouest (BRVM) organise en 2018, des Roadshows internationaux, prévus sur les trois continents : Johannesburg, Londres et New-York. Ces évènements seront un cadre d’échanger et de partager entre le monde des investisseurs.

La BRVM donnera le coup d’envoi de ses journées d’investissement dénommé « BRVM Investment Day » 2018 à Johannesburg, le 14 mars prochain. En outre, le Roadshow se déplacera successivement à Londres, le 02 mai et à New-York, le 20 septembre.
Ainsi, Les BRVM Investment Days, seront une occasion pour les investisseurs de rencontrer le directeur général de la BRVM, Dr Edoh Kossi Amenounve, tout comme les directeurs des généraux des sociétés cotées de Gestion. Parmi lesquelles : la Sonatel, ETI, ou, des sociétés de gestion et d’Intermédiation (SGI), et d’autres acteurs du marché.

Des rencontres inédites 

Ces rencontres permettront de faire la lumière sur les raisons qui font que le marché réglementé de la BRVM est la meilleure passerelle dans la sous-région et partageront leurs idées sur les tendances économiques au sein de la zone économique francophone Ouest-Africaine. Un accent sera mis sur les introductions en bourse à venir, les prestations de privatisation, ainsi que le programme Élite pour l’accompagner des Petites et Moyennes Entreprises (PME). « L’investissement local en forte hausse dans nos pays favorise la croissance. Nous sommes également désireux de continuer à améliorer les marchés de capitaux et à accroître la liquidité en veillant à ce qu’ils restent attractifs pour les investisseurs internationaux », a déclaré le Dr Edoh Kossi Amenounve. Continua-t-il, nos sociétés cotées comptent des champions africains, représentées dans plusieurs pays. Nous veillons à ce que la BRVM soit le moyen le plus efficace pour les investisseurs de partager notre croissance et la richesse créée dans nos économies.

La BRVM est la seule Bourse Régionale au monde, commune aux huit pays de l’Afrique de l’Ouest dont le Mali, Niger, Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau et Togo. Ils sont tous membres de l’UEMOA, liés par une monnaie unique « Franc CFA », également liés par une banque centrale. Cette structure comptait 45 sociétés cotées, exerçant dans divers domaines d’activités parmi lesquelles la télécommunication, la banque, la brasserie, l’agriculture entre autres.

Dubaï, plateforme internationale d’affaires

Une dizaine de pays africains dont le Burkina sont annoncés à  cette Réunion, placée sous le thème : « Vers un nouveau paysage économique international. Conséquences sur l’investissement étranger direct et sur les perspectives de croissance des économies émergentes et des marchés frontières ». Quelles sont les opportunités qu’offre cette réunion pour les pays africains ? Directrice de la Promotion France et pays francophones, membre du Comité d’Organisation, Karine Barclais explique les enjeux de l’AIM pour l’Afrique et donne des indications sur les conditions de participation. En 2012, douze (12) pays africains avaient participé à  l’AIM. Seront-ils aussi nombreux cette année ? A la date d’aujourd’hui, une dizaine de pays ont déjà  confirmé leur participation. Ils seront présents soit par des représentants officiels, soit par le biais des Chambres de commerce et d’industrie. Il y aura un rush avant la deadline du 28 février pour les rendez-vous B2B et ensuite, les inscriptions vont s’étaler jusqu’à  mars. Quelles sont les opportunités qu’offre cette réunion pour les pays africains? Il s’agit pour les pays africains de mettre en avant leurs atouts en tant que destinations d’investissements directs étrangers. Les financiers ont besoin d’être rassurés quant à  la pérennité de leurs investissements. Il faut donc leur expliquer quelles actions ont été mises en œuvre pour faciliter et rendre sûrs les investissements. D’une part, les gouvernements pourront présenter leurs projets d’infrastructures par exemple et nouer des PPP (Partenariats Public/Privé) par exemple, et d’autre part, les entreprises privées pourront présenter leurs projets à  des investisseurs. En quoi l’AIM pourrait-elle renforcer les relations économiques entre les pays du Golf Persique et les pays Africains? La Réunion Annuelle de l’Investissement est l’occasion rêvée pour rencontrer différentes institutions des pays du Golfe. Il y a par exemple des réunions triparties entre gouvernements mais aussi avec des entreprises. Nous organisons pour ceux qui le demandent des rendez-vous en tête à  tête avec les personnes adaptées à  leurs objectifs. Mais il faut comprendre qu’en l’occurrence, Duba௠est une plateforme et que cette réunion est l’occasion de nouer aussi des liens avec des pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Equateur, le Tatarstan. Il s’agit d’être ouvert et de savoir identifier et saisir les opportunités qui se présentent. Quelles sont les conditions de participation à  l’AIM pour une entreprise ou un pays africain ? Et quels sont les secteurs économiques les plus concernés par ce forum? Il y a différentes modalités, selon les objectifs et le budget de chacun. Un Ministère ou une institution comme une chambre de commerce ou une agence de promotion de l’investissement (API) peut organiser une délégation avec un stand, ce qui permet de mettre en valeur les entreprises. Un porteur de projet seul peut s’inscrire moyennant 1250 USD (environ 940 €) pour défendre son projet devant 5 investisseurs qualifiés. Un entrepreneur qui souhaite enrichir son carnet d’adresses en vue de partenariats peut s’inscrire pour assister à  tous les évènements de networking pendant les 4 jours et bénéficier de 5 rendez-vous avec des investisseurs pour 1950 USD (moins de 1500 €). En ce qui concerne les secteurs clés, ils sont très nombreux : les NTIC, les énergies renouvelables, le tourisme, l’hôtellerie, l’agro-alimentaire en font partie. Cependant, la liste n’est pas exhaustive car ce que recherchent les investisseurs, ce sont des dossiers bien ficelés et rentables. Je dois dire qu’on y fait de très belles rencontres informelles dans les couloirs ou lors des déjeuners offerts par la Ministre du Commerce Extérieur des Emirats. Les dignitaires sont très accessibles et ça peut être l’occasion pour un chef d’entreprise de débloquer un dossier.

Ils font du business avec la crise malienne

La plupart des spécialistes du Mali sont unanimes sur un point : avant le coup d’Etat du 21 mars qui a conduit à  la chute d’Amadou Toumani Touré, l’économie nationale – minée par la corruption de l’élite politique et l’expansion de l’économie informelle – était plongée dans une crise profonde. En 2011, la croissance réelle s’est repliée à  1.1 %. En cause, la chute de la production agricole, l’envolée des cours des produits alimentaires et des hydrocarbures, auxquelles se sont ajoutées la guerre en Libye et la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. En accélérant l’effondrement de l’institution étatique, les islamistes ont contribué à  redessiner le marché malien, et même sous régional, en favorisant le business de la guerre. Sur le plan humanitaire, les associations et ONG internationales guettent le moindre départ de pandémie, de pénurie d’eau potable ou de famine pour lancer les collectes de fonds. Les chasseurs d’images traquent déjà  les photos de femmes et d’enfants malnutris ou sans abris qui illustreront les affiches des prochaines campagnes de fundraising. Dans la crise humanitaire qui ne manquera pas de survenir en cas d’intervention militaire étrangère, les fabricants de médicaments et de matériels de premiers secours ainsi que les industriels de l’eau tels que Severn Trent, pour n’en citer qu’un seul, anticipent de bonnes affaires grâce aux commandes des ONG, des grands pays donateurs et des agences spécialisées de l’ONU. Le business des mines a flambé en même temps que le commerce illicite Dans la partie sud du pays, les hôtels, restaurants et centres de loisirs – pour ceux qui ouvrent encore – fonctionnent en moyenne à  moins de 30% de leurs capacités. Face à  la déliquescence du tertiaire, le business repose essentiellement sur ses deux autres piliers que sont l’or et le coton qui génèrent à  eux seuls 30% du PIB malien. Pour ce qui est de l’or, les analystes attendent une production de 12 tonnes, en 2012, des 8 mines en exploitation à  Sikasso (Kalana, Kodiéran, Morila, Syama) et à  Kayes (Kadiolo, Loulo et Tabacoto, Yatela), ce qui fait du Mali le troisième producteur africain d’or. Bien que l’Etat malien ne bénéficie que de 20% des revenus de ces mines, les autorités n’ont eu de cesse de céder de nouveaux gisements aux entrepreneurs privés. Quant au coton, la campagne agricole 2012-2013, devrait battre un record avec 600 000 tonnes de coton graine et 2,5 millions de tonnes de céréales, d’après les chiffres de la Compagnie Malienne du Développement des Textiles. Dans la partie nord, avec l’interdiction instaurée par les islamistes de commercialiser du tabac et de l’alcool, la contrebande a pris une ampleur phénoménale. Dans un contexte o๠les couples illégitimes, les buveurs d’alcool ou les fumeurs pris en flagrant délit sont fouettés sur la place publique, il faut discrètement demander du « paracétamol » au marché noir pour obtenir une cigarette. Le marché central de Gao, quant à  lui, grouille de monde tous les jours. Mais curieusement, malgré la hausse des prix, les produits de base restent disponibles. Aucun grand média ne relève les efforts du lobby militaro-industriel Les grands médias veulent faire croire à  l’opinion publique internationale que Bamako et ses alliés étrangers ont subitement découvert le danger islamiste dans une zone sahélienne sous haute surveillance électronique de l’aviation étatsunienne. Sous couvert de la lutte contre le terrorisme islamiste, on fait témoigner les populations déplacées – parmi les 200 000 qui ont fui les combats dans le septentrion malien – en faveur d’une intervention militaire étrangère sans en livrer les vrais mobiles économiques et géostratégiques sous-jacents. Comme dans une espèce d’entente secrète, aucun grand média ne relève les efforts du lobby militaro-industriel, à  New-York notamment, pour encourager certains membres du Conseil de sécurité des Nations unies à  participer à  une intervention armée dans le nord Mali. Etalée sur 4 millions de km², la zone sahélienne est devenue le principal point d’attraction des islamistes radicaux du sud du Niger, du Tchad et du nord du Nigeria. Pour certains analystes militaires, un « petit point lumineux » intéresse les Occidentaux dans cette région : Tessalit, dans la région de Kidal, une base ultra stratégique aux plans économique et militaire. Le contrôle des accès aux matières premières minières dont le gaz et le pétrole, l’or et l’uranium que possèdent les sous-sols algérien, libyen, nigérien et malien, ainsi que la stratégie atlantiste de blocage de la montée en puissance chinoise dans cette partie du monde constituent les enjeux majeurs de ce qui se trame dans le nord Mali. l’aide logistique profite aux capitales voisines du Mali, sauf à  Alger Dans son édition du 6 avril 2012, le journal malien «l’Indépendant» annonçait une livraison de matériel militaire du Qatar par avion-cargo à  l’aéroport de Gao, à  destination des rebelles. Un précédent ravitaillement était intervenu le 10 mars 2012, déchargeant plusieurs véhicules 4X4 et d’importantes quantités d’armes sophistiquées et de munitions. Le 6 juin 2012, le journal satirique, Le Canard Enchainé, s’appuyant sur des informations de la Direction du Renseignement militaire français, annonçait que « les insurgés du MNLA (indépendantistes et laà¯cs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi (Al Qaà¯da au Maghreb islamique) et MUJAO (Djihad en Afrique de l’Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar ». D’après nos informations, le Département de la Défense américain a alloué des camions, des uniformes et du matériel de communication à  la Mauritanie pour un montant de 6,9 millions USD en juillet 2012. Dans le même élan, Washington a décidé l’octroi de 11,6 millions de dollars au Niger sous forme de matériels d’équipement, de surveillance et de transport des troupes. Ouagadougou a également bénéficié des faveurs américaines pour permettre aux forces spéciales US de se déployer dans le cadre du programme de surveillance « Sand Creek » à  partir d’une base située au Burkina Faso. Opposée à  une intervention militaire occidentale, l’Algérie qui partage plus de 1 300 km de frontières avec le Mali, serait prête à  revoir sa position si les Etats-Unis acceptaient de lui fournir des drones de surveillance. Ce à  quoi Washington répond par la négative. En somme l’aide logistique bénéficie aux capitales voisines du Mali ; sauf à  Alger, idéologiquement trop proche de Moscou et de Damas. Les ingrédients pour passer de l’économie de guerre à  la guerre économique Dans le cadre de son économie de guerre, Bamako a instauré un train de mesures exceptionnelles, depuis quelques mois, dans le but de maintenir les activités économiques indispensables au pays. l’importation de produits agricoles à  forte teneur de glucide, des commandes de matériel militaire, des cessions de gisements de matières premières à  des entrepreneurs privés sont autant de business accélérés par l’Etat depuis le putsch du 21 mars. Malgré ces efforts, les conditions de vie des Maliens se sont considérablement détériorées. Le chômage et la précarité consécutifs au ralentissement des activités et aux fermetures d’entreprises, la réduction de la production agricole, le renchérissement des prix des denrées de base et la détérioration des échanges avec les pays voisins ont créé les conditions propices à  l’expansion d’une économie parallèle et au trafic de produits illicites. D’un autre côté, l’économie de guerre est toujours une occasion de croissance et de développement pour les pays non belligérants géographiquement et/ou économiquement proches de la zone de conflit du fait qu’ils peuvent augmenter leurs exportations aux belligérants. La crise malienne n’y échappe pas, les politiques ayant réuni tous les ingrédients nécessaires pour passer de l’économie de guerre à  la guerre économique. Depuis le coup de force militaire du 21 mars, certains opérateurs, algériens, sénégalais, nigériens et mauritaniens notamment, ont littéralement transformé leurs frontières avec le Mali en comptoirs de trafic, avec la complicité de douaniers véreux. Devant la baisse drastique des exportations vers la sous-région – le Mali est une zone de transit importante au sein de l’UEMOA – des vendeurs de produits pétroliers et des matériels de construction, pour ne citer qu’eux, réalisent des montages ultra sophistiqués et hautement risqués pour leur sécurité, qui s’avèrent de loin plus rentables et plus concurrentiels qu’en période de paix. Pour les à‰tats et les entreprises qui font du business avec la crise malienne, la liquéfaction de l’institution étatique et la lutte contre le terrorisme islamiste offrent deux fenêtres de tir exceptionnelles pour transformer ce pays en un vaste marché noir.

De l’argent contre le palu

Il faut chaud, 35° à  l’ombre et vous vous allongez sur la terrasse pour dormir. C’’est vrai qu’il fait meilleur mais et les moustiques ???Parce qu’eux aussi aiment bien quand vous dormez tranquilles sans défense ! On a tendance à  l’oublier, le paludisme continue de tuer ! On est très surpris quand on apprend un décès lié au «palu ». « Comment est-ce possible au 21ème siècle ? ». Et pourtant oui ! Chaque année, près d’un million de personnes en meure dans le monde, principalement des enfants de moins de cinq ans. Quand ils en réchappent, ils se retrouvent avec de graves séquelles qui hypothèquent leur développement physique et intellectuel. Et ce, alors que les progrès scientifiques ont permis de repousser le mal. l’OMS appelle donc à  un regain d’ardeur pour maintenir ces acquis. Pour cela, il faut continuer de soutenir la recherche. En effet, le thème choisi pour la célébration de la journée mondiale de lutte contre le « palu » était « Maintenir les progrès, Sauver des vies : Investir dans la lutte contre le paludisme ». Les investissements dans le contrôle du paludisme ont généré des résultats exceptionnels ces dernières années. En Afrique, les décès dus au paludisme ont été diminué d’un tiers au cours de la dernière décennie. Dans les pays o๠l’accès aux interventions de contrôle du paludisme s’est amélioré, les taux de mortalité globaux chez les enfants ont même baissé d’environ 20 %. Roll Back Malaria Au Mali, le paludisme est responsable de 37, 5% des consultation dans les services de santé, selon le Ministère de la Santé. Il représente la première cause de décès des enfants de moins de 5 ans et la première cause d’anémie chez les femmes enceintes. Depuis 1999, le pays a adhéré à  l’initiative Roll Back Malaria qui a pour objectif la réduction de l’empreinte du paludisme. Selon l’OMS, des résultats satisfaisants ont été obtenus ces dix dernières années. Le processus de décentralisation entamé au Mali a permis d’obtenir l’engagement des collectivités dans la lutte contre le paludisme à  travers la participation communautaire en matière de lutte contre la maladie. Les ONG/Associations travaillent avec le Programme national de Lutte contre le Paludisme dans la promotion de ses activités. Des partenariats existent aussi avec des structures de santé privées, parapubliques et confessionnelles. Cependant, toujours selon l’OMS, ces progrès sont fragiles et seront inversés à  moins que le paludisme ne demeure une priorité pour les décideurs et les bailleurs de fonds mondiaux, régionaux et nationaux. l’organisation internationale souligne qu’en dépit de l’environnement économique actuel, l’aide au développement doit continuer d’affluer dans les programmes nationaux de contrôle du paludisme. l’arrêt des subventions et autres soutiens techniques et financiers mettra en danger tous les succès engrangés jusqu’ici et la vie de millions de personnes à  travers le monde. Maintenir les efforts de contrôle du paludisme est un donc investissement dans le développement.

Agriculture au Mali : le financement du Programme d’investissement agricole (PNIA) en mire

C’’était en présence des représentants des organisations sous régionales et régionales ainsi que, l’ensemble des acteurs du monde agricole Malien Durant deux jours (du 12 au 13 octobre 2009), les experts venus des quatre coins du continent africains plancheront sur le financement du Programme national d’investissement agricole (PNIA). De nos jours, les questions liées au financement de l’agriculture dans nombres d’Etats africains sont au centre des préoccupations. Et pour cause, l’agriculture semble reléguée en second plan par les décideurs. Pourtant, le secteur regorge d’énormes potentialités susceptibles de booster le développement du continent. Si le secteur agricole est perçu par nombre de dirigeants comme un vecteur pour l’atteinte des objectifs du millénaire, plusieurs observateurs, sont fondé à  croire qu’il est un des principaux fers de lance de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté. Le Mali, d’immenses potentialités agricoles La vocation agro-pastorale et les immenses potentialités du Mali ne sont plus un secret pour personne. l’agriculture est un secteur qui semble prioritaire dans tous les Etats de la sous région ouest- africaine pour trois raisons. D’abord, son importante contribution au PIB, ensuite la part importante de la population active qu’elle occupe et, enfin, l’ampleur du déficit alimentaire qui fait de l’Afrique de l’Ouest une zone d’insécurité alimentaire. En effet, faut-il le rappeler, la situation actuelle de l’agriculture dans les pays de la CEDEAO, est le résultat d’un sous investissement massif et incompréhensible. Alors que le secteur agricole est le principal secteur de production de la majorité de ces Etats, car il emploie et rémunère la majorité de la population, et fournit aussi l’essentiel des recettes d’exportation. Selon M. Jean de Dieu Somda, Vice président de la CEDEAO, l’objectif visé par son organisation est de réussir à  affecter 10% des dépenses publiques au secteur agricole. Même si, au vu la situation actuelle, ce taux reste vraiment minimal quand on sait que les ressources des ménages, la sécurité alimentaire, le développement économique, la protection des ressources naturelles, reposent sur la vitalité du secteur agricole et alimentaire. C’’est pourquoi, il est du devoir des pouvoirs publics, de repenser les politiques nationales et régionales pour accompagner les efforts des producteurs. A en croire, le Vice président de la CEDEAO, la présente Table ronde constitue le cadre de référence unique qui marque le point de départ d’une amélioration de la gouvernance et partant de là , d’une coordination effective des actions. . L’impact de la crise alimentaire Faut-il le souligner, la crise Alimentaire de 2007-2008 est l’un des phénomènes qui ont rappelé les dirigeants à  leur responsabilité. En effet, les politiques agricoles nationales ont été adoptées pour prendre le relais et apporter des réponses structurelles au défi agricole et alimentaire régional. Plusieurs observateurs ont salué la présente Table ronde en faveur de l’investissement agricole. Car, disent-il, C’’est un impératif pour tous les Etats engagés dans le processus d’intégration, d’accorder la priorité à  la production agricole ainsi qu’au développement global du secteur rural. « Ceci est de nature à  mettre fin au cycle infernal de la faim, de la malnutrition ». Il faut rappeler que le Mali est le quatrième Etat africain à  tenir une table ronde du PNIA, après celles du Togo, de la Sierra Leone et du Niger Dans son adresse, le représentant de la commission de l’Union africaine a présenté le PDDAA, l’instrument continental au service du développement agricole. Son objectif est de promouvoir la sécurité alimentaire et la nutrition, améliorer les conditions de vie des populations et lutter contre la pauvreté. Cela passe essentiellement par l’amélioration de la productivité agricole et l’augmentation des ressources allouées au secteur agricole pour atteindre au moins, 10% des budgets nationaux. . Fort de cet avis, le Premier ministre, Modibo Sibibé, s’est dit persuadé quant à  l’avenir agricole du continent africain.