Malnutrition : Mondoro la sinistrée

À Mondoro, dans le cercle de Douentza, les populations sont affectées depuis juin 2018 par la malnutrition. Suite à une intervention de la direction régionale de la Santé de Mopti, les malades avaient été soignés. Mais l’insécurité dans la région et dans cette commune, située à 170 kilomètres de Douentza, a fini par faire resurgir  en juin 2019 la maladie, frappant plus d’une centaine de patients et faisant des morts. En dépit de la visite du ministre de la Santé le 26 juillet, la situation reste alarmante.

2 décès. Plusieurs patients au Centre de santé communautaire (CSCOM) de Mondoro, mais aussi des malades dans les villages voisins. Les chiffres du ministère de la Santé et des affaires sociales, en visite le 26 juillet dans cette commune du cercle de Douentza, diffèrent de ceux du 2ème adjoint au maire, Moulaye Ongoiba. Mais tous reconnaissent, au-delà des chiffres, qu’un drame se joue et qu’il urge d’agir. Depuis une année, cette commune de 53 276 habitants, selon le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2009, souffre de malnutrition.

« Sur le plan sanitaire, la situation s’améliore. Il y avait 72 malades au CSCOM pour cause de malnutrition. Ils souffraient d’œdèmes, de courbatures. À notre arrivée,  nous avons trouvé 19 patients et on nous a notifié malheureusement deux décès de personnes de 34 et 36 ans », explique le chargé de communication du ministère de la Santé et des affaires sociales, Markatié Daou. Il ajoute « à cause de cette malnutrition, des maladies viennent se greffer et le manque de micronutriments dans  l’organisme cause des signes de brûlure sur la peau et des douleurs au niveau des articulations ». Selon l’Unicef, « la malnutrition est liée avant tout à la valeur nutritionnelle des aliments qu’on a absorbés ». Le fonds souligne sur son site qu’on « peut manger à sa faim et être malnutri mais aussi qu’on peut être malnutri et ne pas avoir la sensation de faim ».

Actuellement à Bamako, l’adjoint au maire de Mondoro a quitté la commune une semaine avant la visite du ministre de la Santé, Michel  Hamala Sidibé. Il dresse s’étonne que la délégation se soit arrêtée seulement à Mondoro ville. « Dans le village de Douna, on parlait à un moment de 65 malades et de 58 à Yangassadjou. Récemment, 27 malades ont pu être acheminés au CSCOM de Mondoro. 2 parmi eux  sont  décédés et 25 ont pu avoir un traitement. Vers Tiguila, on a fait état de 86 malades », dénombre Moulaye Ongoiba. Si ce déplacement du ministre a soulagé les populations, leurs attentes ne sont point encore comblées. « Nous avons été surpris qu’il reparte sans se rendre dans un village, à 25 kilomètres, dans lequel sont couchés des malades. Personne ne leur a rendu visite et ils ne peuvent pas venir à Mondoro. Mais nous le remercions pour ses efforts, car c’est la première fois depuis le début de la décentralisation qu’on reçoit un ministre dans notre commune », se console l’élu

L’insécurité cause de tous les maux

Dans cette partie du centre du pays, l’insécurité qui règne depuis 2015 a atteint depuis le début de l’année un niveau  inédit, avec des massacres de populations, des vols de bétails et des destructions de greniers. Les attaques des groupes terroristes et des milices locales ont installé la psychose chez les populations. Plusieurs villages vivent sous ’embargo, dans la peur et l’inquiétude.

« Tout ce qui se passe est dû à l’insécurité. Parce que si on parle de la famine, de malnutrition ou de maladies inhabituelles, c’est à cause de  l’insécurité. Certains villages sont assiégés et dans un blocus », témoigne l’adjoint au maire. Alors que la période de soudure est entamée, les populations de ces zones vivent leur deuxième hivernages sans avoir cultivé la moindre parcelle.

« Les habitants ne bougent pas. Ils ne peuvent ni aller cultiver, ni aller aux foires. Toutes les activités qu’ils menaient pour vivre sont arrêtées. Une population qui vivait d’agriculture et d’élevage, qui ne cultive plus, sans animaux, ne menant aucune activité depuis deux ans, rien d’étonnant à ce qu’elle soit frappée par la malnutrition ».

La fragilité de cette commune s’explique aussi par son enclavement. « C’est la seule commune qui nous a été signalée. C’est une zone minée et difficile d’accès. La peur de sauter sur une mine a créé la psychose au sein de la population. Les gens  d’ailleurs ne peuvent pas approvisionner le marché et ceux qui sont sur place ne peuvent pas sortir », avoue Markatié Daou, qui était de la délégation ministérielle.

Pourtant, en juin 2018, l’alerte était venue des villages Yangassadjou, Douna et Tiguila. La direction régionale de la Santé de Mopti avait été saisie et une investigation, en août 2018, avait conclu qu’il s’agissait de malnutrition. « Je faisais partie de cette mission. Des dispositions avaient été prises pour apporter aux patients les traitements. La maladie avait disparu jusqu’au mois de juin 2019, où elle est réapparue à Yangassadjou et à Douna,  faute de suivi », rappelle Moulaye Ongoiba.

Quelles réponses aux besoins ?

En plus de l’insécurité alimentaire, la commune est sans réseaux téléphoniques et sans électricité. Le CSCOM ne dispose que d’un seul médecin et de deux matrones. Selon M. Daou, l’armée a demandé un camion de grande capacité pour transporter certains produits. « Le ministre de la Santé est sur un plan d’urgence de deux semaines. Il était venu exprimer la solidarité du gouvernement, mais aussi envisager des actions, parmi lesquelles l’envoie de médicaments, d’un groupe électrogène, d’agents de santé et le rétablissement des communications », ajoute-t-il. Pour répondre à la crise alimentaire dans la région, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, a lancé lors de sa récente visite à Mopti une opération de distribution de 8 000 tonnes de céréales. 150 tonnes sont destinées à Mondoro, plus 50 autres données par le ministre Michel Sidibé lors de sa visite. 50 des 200 tonnes promises sont en de route, à Koro actuellement, selon le ministère. Pour appuyer les efforts des autorités et des ONG sur place, l’ambassade de France au Mali a octroyé le 26 juillet au Programme alimentaire mondial (PAM) un montant de près de 460 millions de francs CFA pour assurer une aide alimentaire aux populations. « C’est une contribution qui servira à poursuivre l’appui au gouvernement dans son plan de réponse nationale aux crises pendant cette période de soudure très difficile, d’autant plus dans un contexte de violence et de déplacements. Les déplacements internes sont un facteur qui préoccupe et rend la situation encore plus grave, car ces gens ont quitté leurs avoirs et se retrouvent aujourd’hui dépourvus de moyens de subsistance », souligne Silvia Caruso, Représentante résidente du PAM. Selon Joël Meyer, l’ambassadeur de France, l’objectif est double : « fournir une aide alimentaire d’urgence à 7 094 personnes, déplacées, victimes de catastrophes naturelles ou de chocs de production et permettre la prise en charge de 13 496 enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition ». Les organisations humanitaires et les ONG se mobilisent pour endiguer le phénomène. « Actuellement, les partenaires humanitaires (OMS, UNICEF, PAM, ONG) appuient la réponse dans le secteur de la santé et de la nutrition à travers la direction régionale de la Santé. Des intrants nutritionnels  pour la prise en charge des cas de malnutrition aiguë modérée ont été acheminés à Mondoro et d’autres sont en route », informe Mme Katy Thiam, chargée de l’information publique à OCHA Mali.

Malgré cette mobilisation, la fin des malheurs des populations du centre reste liée à la sécurité. « Nous attendons de nos autorités des dispositions pour nous sécuriser, pour que les gens puissent aller dans leurs champs. Un paysan qui n’a pas cultivé, même si tu lui donnes des millions de tonnes de céréales, il ne sera jamais satisfait. C’est le seul moyen de mettre fin à la malnutrition que nous subissons », affirme le 2ème adjoint au maire de Mondoro.

Commune de Mondoro : Quand la malnutrition tue

Dans la commune de Mondoro, au centre du Mali, une tragédie humanitaire a lieu. Depuis le 15 mars, une maladie inconnue a été signalée. Après une mission du ministère de la Santé dans la localité, le 5 août, les conclusions révèlent que les victimes souffrent d’une malnutrition aiguë engendrée par le blocus dû à l’insécurité.

« Les médecins nous ont dit que c’était la malnutrition. Cela nous étonne, car nos grands-pères ont vécu des sècheresses comme celle de 1976 mais qu’on n’a jamais entendu parler d’une maladie comme celle-là ». Cette déclaration du Maire de Mondoro, dans le cercle de Douentza, témoigne du mystère qui a entouré la maladie dans la zone.

Dans le rapport d’investigation du ministère de la Santé, il est dit que le médecin-chef du district sanitaire de Douentza avait adressé au directeur régional de la santé de Mopti, le 15 mars 2018, « un rapport narratif faisant ressortir des cas de maladie inhabituels » dans trois villages, Douna, Niagassadiou et Tiguila. Le rapport souligne des manifestations comme des œdèmes des membres inférieurs, des myalgies, des impotences fonctionnelles et des dyspnées souvent suivies de décès. 224 malades et 35 décès ont été recensés. Face à la persistance de ce drame, la mission du ministère de la Santé et de ses partenaires s’est rendue sur place le 5 août pour comprendre et déterminer les causes du phénomène. « L’équipe a consulté 65 malades et certains présentent des signes de faiblesse, de  fièvre ou de diarrhée », rapporte le Dr Mama Coumaré, Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’hygiène publique. À l’issue de la mission, il a été conclu que c’était « une malnutrition de la communauté consécutive à une pénurie alimentaire liée au conflit intercommunautaire dans la commune ». Selon le Dr Coumaré, à cause de l’insécurité la population a été assignée à résidence il y a plus de six mois. « La zone est minée et en plus elle est inaccessible », dit-il.  Des informations soutenues par le maire de Mondoro, dépeignant une catastrophe toujours en cours. « Personne n’a cultivé dans la commune et personne ne peut bouger de son village de peur d’être attaqué», affirme-t-il.

Les victimes de cette famine ont été prises en charge par des organismes humanitaires et sanitaires. Un plan d’actions humanitaires pour leur porter assistance a été élaboré par le Comité régional de prévention et de gestion des épidémies et catastrophe de la région de Mopti. Une lueur d’espoir pour des populations sous embargo dans une région en proie aux attaques djihadistes.

Lutte contre la sous-nutrition : l’engagement des bailleurs de fonds

La volonté hautement politique affichée par les autorités de la République, à commencer par le président Ibrahim Boubacar Keita, la détermination du gouvernement de traduire en acte cette volonté, le sérieux du travail élaboré par les trois agences humanitaires des systèmes des nations unies, présidées par Mme Mbaranaga Gasarabwe, mais aussi et surtout l’intérêt affiché par les populations concernées, ont naturellement conduit les partenaires techniques et financiers (PTF), autrement dit les bailleurs de fonds, à s’engager auprès de notre pays, pour financer les projets allant dans le cadre de la lutte contre la malnutrition.

A l’issu de la visite guidée à l’école, au village et au CSCOM de Kori-Maoudé, les ambassadeurs du Canada, de l’Union européenne, de l’Allemagne, des États-Unis, de l’Espagne, ont en effet réitéré leur soutien au programme des objectifs du développement durable. « Au Mali, les problèmes sont nombreux et complexes, mais si on se concentre sur la nutrition comme priorité, on contribue à résoudre beaucoup d’autres problèmes. Si on améliore la nutrition, on réduit le problème de santé et le fardeau sur le système de santé du gouvernement qui a des moyens limités. Si on ne fait pas face à ce fléau de malnutrition, des enfants qui doivent devenir des premiers ministres des ingénieurs vont perdre 10 à 15% de leur quotient intellectuel, et vont aussi perdre leur capacité physique pour être des bons producteurs. La nutrition au Mali est le centre de tout », explique, l’ambassadeur du Canada, président du groupe de coordination, Marc-Andre Fredette.

La nutrition est au cœur du programme de développement durable à l’horizon 2030. Par ailleurs, la convention relative aux droits de l’enfant définit la possibilité de jouir du meilleur état de santé possible et de pouvoir accéder aux services sociaux de bases comme des droits fondamentaux. Au-delà de l’impératif moral et humanitaire, investir dans la prévention de la malnutrition constitue un investissement rentable et durable. Il est en effet prouvé que l’état nutritionnel d’une population a un impact favorable sur son espérance de vie, sur la productivité du travail, et par conséquent sur la croissance économique d’un pays.

Selon l’OMS, chaque dollar investi dans la prévention de la malnutrition chronique rapporte 16 dollars en retour de productivité. Par ailleurs, la malnutrition en bas âge est associée à des pertes économiques allant jusqu’à 11% du PIB. Enfin, en Afrique en général, une réduction des taux de retard de croissance à moins de 10% pourrait dégager des économies allant de 4 à 784 millions de dollars. C’est pourquoi, dira le représentant de l’Union européenne que ce genre d’activité d’intégrée permet de toucher du doigt ce que l’on fait concrètement et mieux ensemble. « Pour les européens, la sécurité alimentaire et nutritionnelle est un secteur prioritaire de concentration qui a été déterminé avec les autorités maliennes », a-t-il indiqué.

 

« Portions inégales » : 38,5% des enfants souffrent d’un retard de croissance au Mali

Élaboré dans 115 pays dont le Mali, le rapport intitulé « Portions inégales » de Save The Children expose la situation des enfants souffrant de malnutrition au Mali. Sikasso compte le plus grand nombre d’enfants malnutris. 

« Des millions d’enfants à travers le monde sont privés d’une nutrition adéquate à cause de ce qu’ils sont et d’où ils vivent. Victimes de discrimination en raison de leur origine ethnique ou handicaps ; ils sont exclus parce que leurs parents sont sans revenus ou qu’ils ont été obligés d’abandonner leur domicile ». Ces mots sont extraits du  rapport intitulé « Portions inégales » élaboré par Save the Children International (SCI) dans 115 pays dont le Mali. Lancé officiellement ce Jeudi 25 août, le rapport porte sur « les enfants oubliés ». Il décrit également les mesures à prendre pour veiller à ce que chaque enfant, sans exception, reçoive les éléments nutritifs. Au Mali, 38,5% des enfants souffrent d’un retard de croissance, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les dernières recherches de SCI indiquent qu’en dépit d’un engagement mondial à éradiquer la malnutrition d’ici 2030, sur la base des tendances actuelles, 129 millions d’enfants de moins de cinq ans souffriront de retard de croissance. « Et même dans 100 ans, à moins d’un changement de cap spectaculaire, il restera des millions d’enfants malnutris dans le monde sans oublier que 150 millions d’enfants souffrent déjà d’un retard de croissance », explique Saleck Ould Dah, chargé de plaidoyer à Save the Children Mali. « Bien qu’une réduction de 30 millions d’enfants malnutris sur 16 années représente un certain progrès, il n’en est pas moins d’une lenteur inacceptable », renchérit Ousmane Touré, responsable à l’OMS Mali. Le rapport précise également qu’il existe à ce jour, 50 millions d’enfants trop maigres pour leur taille tandis que plus d’1,9 milliard d’adultes sont en surpoids ou obèses.

Recommandations au gouvernement. Save the Children ainsi que le Parlement des Enfants du Mali s’appuient donc sur le rapport « Portions inégales » pour interpeller le gouvernement sur la situation difficile des enfants du Mali. Selon SCI, la région de Sikasso dont le sol est très fertile pour la pratique de l’agriculture est la région qui compte le plus grand nombre d’enfants souffrant de malnutrition. SCI a donc élaboré dans ce rapport cinq grandes recommandations à l’intention du gouvernement. Il s’agit d’entreprendre une analyse contextuelle multisectorielle au plan national, de fixer les objectifs nationaux sur la nutrition, mettre en place des politiques et des plans appropriés, travailler avec les secteurs et parties prenantes concernés et de veiller enfin à ce que les finances appropriées soient en place pour la réalisation des activités. Pour Fadimata Sangaré, présidente du Parlement des enfants, il est temps que chaque enfant du Mali soit traité de façon égale sans aucune forme d’exclusion ou de discrimination.

Malnutrition : la solution du terroir

C’’est lors du passage de la campagne médiatique « Tous et Chacun » dans le village de Basso que les caravaniers ont découvert la technique culinaire à  Koloni. La Commune rurale de Koloni est située au C’œur du Miankala à  25 km du cercle de Koutiala dans la région de Sikasso. Parmi les populations de ces localités, les enfants souffrant de la malnutrition sont pris en charge par la population grâce au programme ADP, un programme de développement zonal de l’ONG World vision. La bouillie et le plat de « Larro » sont enrichis à  base de produits locaux pour lutter contre la malnutrition. Cette bouillie est composée d’arachide, de mil, sucre, jus de tamarin, du citron et du sel. Quant au plat de « Larro », il est préparé à  base des produits énergétiques tels que la poudre d’arachide, l’huile, le poisson fumé, la viande, le dah et le mil écrasé. Tous ces produits sont cultivés par la population locale. A Basso, village dans la commune rurale de Koloni situé 12 km du cercle de Koutiala, Korotoumou Traoré, prend en charge des enfants malnutris. Ce relais communautaire formé par le programme ADP s’occupe surtout des cas moins aigus. Les cas graves sont envoyés au centre de santé communauté le plus proche. « Il y a trois ans, je fais préparer la bouillie améliorée pour remédier à  la malnutrition modérée. Pendant douze jours, nous donnons régulièrement la bouillie aux enfants malnutris. Souvent, la plupart des cas sont guéris avant 12 jours » explique –t- elle. Pour les enfants qui ne se rétablissent dans un délai de 12 jours, le renouvellement est fait selon les cas résistants poursuit- elle. Pour plus de confort, une chambre est aménagée pour abriter les enfants et leurs mères. Adjara Berthé affirme que son enfant s’est rétabli grâce à  la consommation de bouillie améliorée. « Quand je venais ici, mon enfant avait mal partout et il était maigre. Beaucoup croyaient qu’il était envoûté par les sorciers. Quant il a commencé à  prendre la bouillie, son état s’améliore il y a 5 jours » témoigne –t- elle. Selon Siméon Dembélé, directeur de l’ADP World Vision Koloni, ce programme couvre 65 villages dans les communes de Kanegue, Karaba, Kava et Waki. En 15 ans de présence, World Vision en partenariat avec les communautés de Koloni a construit deux centres de santé, à  Ntogonasso et à  Koloni. « Grace aux efforts conjugués de tous ces partenaires, World vision a contribué à  réduire le taux de malnutrition parmi les enfants de moins de 5 ans. D’environ 37 à  40%, le taux de malnutrition chronique est réduit de 7 à  10% jusqu’à  atteindre une proportion acceptable autour de 29 -30% » indique –t-il.

Malnutrition au Mali: problème de santé publique

Les estimations actuelles indiquent que 30 % de la mortalité infantile sont directement ou indirectement liés à  la malnutrition. Ceci est dû au fait que les infections et la malnutrition sont liées d’une manière cyclique. Puisque la malnutrition diminue la fonction immunitaire et augmente le risque d’infection (une carence en vitamine A augmente, par exemple, le risque de diarrhée et d’infections des voies respiratoires) . Alors que l’infection accroà®t les besoins nutritionnels et le risque de souffrir de malnutrition (le parasite du paludisme détruit, par exemple, les globules rouges et peut entraà®ner des carences en fer). La malnutrition aiguà« globale (modérée et sévère) affecterait 15 % de la population malienne, alors que le niveau d’alerte international est fixé à  10%. Quant à  la malnutrition chronique, elle atteint 38 % des enfants de moins de 5 ans dans le pays ; le seuil d’alerte international étant situé à  20 %. Le Mali est donc largement au-dessus des seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé. Plus de 80 % des enfants de moins de 5 ans et plus de 65 % des femmes souffrent d’une carence en fer. C’’est l’un des taux les plus élevés au monde. Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants quand on sait qu’une carence en fer diminue fortement le développement intellectuel et la capacité d’apprentissage chez les enfants. En ce qui concerne les mères, une carence en fer peut avoir des conséquences directes sur l’enfant, et cela dès la conception du bébé. Une femme anémiée a plus de chances de donner naissance à  un enfant souffrant de malnutrition. 40% de la population malienne est concernée par la malnutrition. C’’est une situation de véritable problème de santé grave. Plusieurs défis à  relever Pour lutter efficacement contre la malnutrition, l’à‰tat malien met en place « une politique de nutrition claire », explique Médiatrice Kiburente Touré, spécialiste en nutrition à  l’Unicef Mali. « Cette politique est accompagnée d’un plan d’action, dans le but de mobiliser des financements pour ce secteur », ajoute t-elle. Ce plan d’action a aussi pour objectif de permettre une meilleure prise en charge. à€ titre d’exemple, le Mali a adopté dernièrement l’iodation universelle du sel pour lutter contre les troubles liés à  la carence en iode. Aujourd’hui, 79 % des ménages maliens disposent de sel iodé, mais ce chiffre est encore bien inférieur à  l’objectif fixé à  90 %. Depuis 2005, les semaines d’intensification des activités nutritionnelles (SIAN) ont lieu deux fois par an et elles permettent de couvrir 95% du pays. Spécifiquement destinées aux enfants âgés de 6 à  59 mois. Les infirmières font le tour des centres de santé pour dépister des enfants malnutris afin d’organiser une prise en charge. Les SIAN sont inscrites dans les habitudes des communautés, une très bonne chose en matière de sensibilisation et de prévention. Pendant les SIAN, l’à‰tat et les organisations humanitaires, dont l’Unicef, font notamment la promotion de la vitamine A (un renfort efficace pour prévenir les maladies) et des comprimés de déparasitage. En 2010, 50 % des enfants maliens atteints de malnutrition aiguà« sévère étaient pris en charge par l’Unicef.

Malnutrition : les TICs au service de la lutte

Le Projet d’appui au ministère de la santé dans la prise en charge et la prévention de la malnutrition aigà¼e et le renforcement de l’introduction de la nouvelle technologie de Rapid SMS pour le système de suivi nutritionnel de la commune et V du district de Bamako est initié par la Croix Rouge et financé par l’UNICEF. Ce projet vise la réduction de la morbidité et de la mortalité des états de moins de 5 ans à  travers l’appui à  la prise en charge et la prévention de la malnutrition dans les commune I et V du district de Bamako. Selon Arnaud Phipps de la Croix Rouge française, ce projet a été initié en 2011 des enquêtes afin d’étudier les taux de malnutrition aigue sur 3 communes du district de Bamako, en l’occurrence les communes I 2 et 5. « Sur la base des résultats, nous avons choisi de lancer, il y a environ un an, le petit frère de ce projet, la phase pilote uniquement sur la commune V » déclare –t-il en rappelant que la crise que traverse le Mali a entrainé des difficultés surtout pour les ménages les plus fragiles économiquement. C’’est donc logiquement qu’ « il y a quelques mois lorsque la Croix Rouge est retournée voir l’UICIEF, bailleur de fonds de la phase pilote, nous avons demandé à  élargir notre dispositif à  la commune I et à  l’enrichir dans son contenu » affirme M. Phipps. Des SMS contre la malnutrition La particularité de ce projet est l’utilisation par la Croix Rouge des nouvelles technologies de la communication pour la collecte et la transmission des données de la malnutrition. Des SMS serviront aux relais qui sont sur le terrain pour signaler instantanément les enfants en situation de malnutrition, ce sont les « Rapid SMS ». En une année de phase pilote, 166421 personnes ont bénéficié des des activités du projet et 97488 enfants de 6 à  59 mois ont été dépistés. Selon les dernières enquêtes nutritionnelles réalisées en juin juillet 2011, la malnutrition aigà¼e touche environ 7, 300 enfants par an. La malnutrition sévère correspond à  1,4% des cas soit 119 cas sur 2000 cas admis chaque année en commune I du district de Bamako. Ce qui fait indiquer que la malnutrition est un problème de santé publique et de développement très grave au Mali, à  Bamako et dans votre commune. Pour la directrice régionale de la santé, ce projet permettra non seulement de renforcer les capacités du personnel de santé et des volontaires, mais aussi d’améliorer les indicateurs de prise en charge de la malnutrition.

Malnutrition infantile au Nord-Mali : Médecins du Monde tire la sonnette d’alarme

Le taux de malnutrition infantile au Nord-Mali dépasse le seuil d’alerte. Une situation qui inquiète Médecins du Monde. Cette ONG a organisé dans les régions de Gao et de Kidal qui sont sous occupation armée, une campagne de vaccination et dépistage de la malnutrition. Une campagne au cours de laquelle 19000 enfants ont traités. Une occasion pour médecin du monde de tirer la sonnette d’alarme face à  ses résultats alarmants. La crise que traverse le nord-Mali a des conséquences néfastes sur la santé des enfants, qui sont confrontés à  une malnutrition aiguà« sévère. En tout cas, C’’est le constat de Médecins du monde. Cette ONG, malgré le contexte de crise humanitaire sans précèdent, a mené une vaste campagne de vaccination dans les régions de Gao et Kidal, au Nord du Mali. Au total, près de 19.000 enfants ont reçu une couverture vaccinale. Une occasion pour les équipes de Médecins du Monde d’organisé un dépistage de la malnutrition accompagné d’une prise en charge des cas de malnutrition aiguà« chez les enfants de moins de 5 ans. Seuil d’alerte Dans la région de Kidal, le taux de malnutrition aiguà« globale est passé de 6% en 2011 à  13,5% en 2012, souligne Olivier Vandecasteele, responsable des projets de Médecins du Monde au Mali. Des chiffres qui montrent à  suffisance que le taux de malnutrition dépasse le seuil d’alerte dans les localités du septentrion malien. Les résultats du dépistage nutritionnel sont alarmants. Les chiffres ont non seulement doublé en un an mais ils dépassent le seuil d’alerte fixé à  10% par l’OMS. C’’est une catastrophe de plus pour les populations pastorales du Nord Mali, traditionnellement moins touchées par la malnutrition, s’inquiète M. Vandecasteele. Pour Olivier Vandecasteele, Il faut impérativement limiter le nombre de nouveaux cas de malnutrition. Pour ce faire, son organisation reste mobilisée face à  cette situation alarmante de milliers d’enfants du nord-Mali. Ainsi, Médecins du Monde renforce son programme et va lancer une distribution ciblée d’alimentation supplémentaire en couvrant l’ensemble de la population des enfants de 6 à  59 mois et les femmes enceintes et allaitantes de la région de Kidal. A Kidal comme dans plusieurs localités du Nord-Mali, Médecins du Monde a mis aussi en place un programme d’urgence qui vise à  restaurer l’accès aux soins de santé pour les populations par un soutien à  plus de vingt centres de santé dont deux hôpitaux, le dépistage et la prise en charge des cas de malnutrition et le contrôle des épidémies.

La caravane de presse sur la malnutrition à Koulikoro

La région de Koulikoro connaà®t une situation nutritionnelle plus ou moins inquiétante, malgré les efforts consentis par l’Etat, et les partenaires au développement pour améliorer la situation. l’Unicef , en collaboration avec les ministères de la santé et de la communication et l’Union européenne au Mali a organisé pour les journalistes une visite de terrain dans la région de Koulikoro sur le thème de la malnutrition des enfants. Apres les étapes de Massala, Kati et le cercle de Koulikoro, l’équipe s’est rendue à  Fana le 17 février. Au programme, rencontre avec le maire de la localité, prise de contact avec le directeur régional de la santé, visite du centre de référence de Fana o๠se trouve une unité de prise en charge d’enfants malnutris, visite du CSCOM et de groupes de mères de Tingolé venues au dépistage de masse des enfants. Un point de presse a clos les évènements au menu de cette journée. La région de Koulikoro est l’une des régions les plus touchées au Mali, précisément les cercles de Nara et Kolokani. Le taux de malnutrition infantile y atteint les 16% chez les enfants de moins de 5 ans et 7% de ce nombre correspond à  de cas sévère selon les données statistiques de la région. Face à  cette situation, le ministère de la santé et ses partenairess ont renforcé en 2007 les activités de lutte contre la malnutrition par l’élaboration et la dissémination du protocole national de prise en charge de la malnutrition. A la date d’aujourd’hui, la région compte 165 sites de prise en charge de la malnutrition dont 156 unité de récupération et d’éducation nutritionnelle en ambulatoire pour modérés et sévères (URENAM/URENAS) au niveau des centres de santé communautaires fonctionnels. Ainsi que 9 Unités de récupération et d’Education intensive (URENI) au niveau du centre de références. A Fana, précisément dans le village de Tingolé, la situation s’améliore graduellement. Selon Moussa Touré, directeur technique du CSCOM de Tingolé , en 2008 , 459 cas malnutris ont été dépistés dont 102 cas sévères et 12 décès. La situation s’est considérablement améliorée les deux dernières années. « Nous n’avons enregistré que 3 décès en 2009, et 0 décès en 2010 ». Mais le phénomène est loin d’être résorbé. « Nous sommes confrontés à  des problèmes spécifiques car beaucoup de mamans abandonnent le traitement pour des impératifs domestiques, ce qui explique le taux d’abandon qui envoisine le 20% « , a dit Seybou Guindo, le directeur régional de la santé. Au Mali, 1 enfant sur 5 meurt avant l’âge de 5 ans. Dans la plupart des cas, il s’agit de décès liés à  la malnutrition.

Les médias au front contre la malnutrition

Depuis le 14 février, une caravane médiatique sur la nutrition, organisée par l’UNICEF a démarré pour faire connaitre aux journalistes les réalités de la malnutrition au Mali. La caravane médiatique sur la nutrition et les ateliers de formation des journalistes nationaux et acteurs de développement locaux se dérouleront du 14février au 09 mars 2011. Elle a pour thème « tous ensemble pour une bonne nutrition et un développement durable ». Réunissant plus de 100 professionnels de la presse radio, télé et écrite, tant nationaux qu’internationaux , et des acteurs de développement, cette caravane a pour objectif de les amener à  être mieux en mesure de communiquer sur les problèmes de malnutrition, leurs conséquences sur le développement, les bonnes pratiques et interventions efficaces qui permettent de réduire leur taux. Le premier groupe a quitté Bamako ce mercredi pour Koulikoro précisément dans le village de Massala et se rendra également à  Kati. Jeudi 17 février, un autre groupe se dirigera vers Fana sur la route de Ségou. Il est prévu de se rendre au mois de mars à  Sikasso, Koutiala, Mopti, Douenza, Gao. Toutes ses localités seront sillonnées par les caravaniers qui pourront se rendre compte de ce qui se passe sur le terrain en matière de lutte contre la malnutrition. Une occasion pour eux de relever les problèmes liés à  la malnutrition des enfants, des femmes enceintes au Mali et les actions mises en place pour lutter contre le mal. Au Mali près d’un million d’enfants souffrent de malnutrition Auparavant, un atelier de formation deux jours s’est tenu à  la Maison de la presse de Bamako et a regroupé les journalistes du premier groupe et les acteurs de développement . Les différents panels sont animés par les experts en communication et en nutrition de l’UNICEF et de la Division Nutrition de la Direction Nationale de la Santé, ainsi que par des personnes ressources de la presse nationale et internationale. Ils concernent la problématique de la malnutrition et ses conséquences, le rôle et la responsabilité des ménages et des médias dans l’atteinte de la bonne santé des nourrissons et des enfants, la croissance économique et la nutrition, le code de déontologie et droit à  l’image , communication pour le développement et la prévention et la prise en charge de la malnutrition des enfants etc. Au cours de cette formation, il est ressorti que l’enjeu est de taille. Au Mali, rappelons-le, près d’un million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, soit près de deux enfants sur cinq. Pour ce qui est de l’insuffisance pondérale (faible poids/taille par rapport à  l’âge), ce sont 800 000 petits maliens de plus qui sont frappés. Les Maliennes sont 7 sur 10, soit 67%, à  être anémiées, contre 81%, soit 4 sur 5, pour les enfants de moins de 5 ans. Ce qui fera dire à  Ismaà«l Maiga, spécialiste de la Communication à  l’UNICEF, lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier, qu’il s’agit « d’engager les femmes et les hommes des médias à  une contribution significative dans la lutte contre la malnutrition, par une communication en vue d’un changement de comportement et d’un changement social ».

Malnutrition en milieu rural : les enfants touchés

Toutes les 5 secondes, un enfant meurt de malnutrition La situation sanitaire dans les pays du sud du Sahara est préoccupante. Deux milliards de personnes souffrent de malnutrition dans le monde et singulièrement en Afrique. Chaque cinq secondes, un enfant meurt des causes liées à  la malnutrition, soit 12 morts toutes les minutes et 6.37.200 individus par an. Ce chiffre représente le double des personnes décédées pour cause de VIH-SIDA en 2005. La faim et la malnutrition tuent plus de personnes que le VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose réunis (source World Hunger). La malnutrition est la 3ème cause de mortalité en Afrique après le manque d’oxygène et la carence en eau. Un enfant sur trois souffre de malnutrition. La plupart du temps, ils sont victimes de manque de matière minérale : les vitamines, les micronutriments et les oligo-éléments. Cette carence est très préoccupante chez les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les enfants et les autres personnes vulnérables. Insuffisance d’accès aux aliments dans les milieux ruraux Au cours de l’évaluation de l’équipe du programme Hellen Keller International dans certains villages, nous nous sommes rendus compte de l’insuffisance d’accès aux aliments comme cause de la malnutrition dans ces localités. La malnutrition est un des principaux problèmes de santé et de bien-être qui affecte les jeunes enfants en milieu rural. Elle résulte tout autant d’une alimentation inadéquate que des maladies. Une alimentation inadéquate est le résultat d’une insuffisance de nourriture disponible au niveau du ménage et de pratiques alimentaires inadaptées. Les maladies infectieuses, en particulier la diarrhée, les infections respiratoires aiguà«s, le paludisme et la rougeole, résultent de soins de santé inadéquats, d’un environnement sanitaire déficient et d’un manque d’approvisionnement en eau. Mauvaise alimentation Une alimentation inadéquate et la prévalence des maladies sont le reflet des conditions socio-économiques. Par exemple au village de Banco dans le cercle de Dioila, région de Koulikoro, à  Allimaniana, à  Diarratoula dans la région de Mopti, près de la frontière de la Mauritanie, 4 femmes sur 5 évoquent l’insuffisance d’accès aux aliments par manque d’eau. « Nous voulons avoir les légumes et des fruits chez nous ici, mais il nous manque d’eau pour les cultiver. Nos puits sont profonds et il nous faut des chameaux et des ânes pour tirer la corde afin de pouvoir abreuver nos animaux et nous même » déplore Amadou Diallo. A cet effet la malnutrition a de graves répercussions sur la santé et peut augmenter le risque de mortalité. Aggravation du risque de contracter des maladies, faible aptitude à  acquérir des connaissances et les effets néfastes sur l’issue des grossesses sont d’autres conséquences, tout aussi importantes de la malnutrition.

Malnutrition aigue à Barouéli: plus de 300 millions pour bouter le mal

Ce projet pilote soutenu par la Croix-Rouge belge et l’Union Européenne, touchera plus de 4000 enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et allaitantes. Le coup est parti. La ville de Barouéli située à  une trentaine de kilomètres de Konobougou, a abrité le jeudi 11 février 2010, la cérémonie de lancement d’un nouveau projet initié par la Croix-Rouge malienne. En choisissant le cercle de Barouéli comme localité pilote, la Croix-Rouge malienne et ses partenaires (la Croix-Rouge belge et l’Union Européenne à  travers son programme ECHO), se sont basés sur un certain nombre d’indicateurs. Selon l’étude de faisabilité du projet, la région de Ségou compte 7 cercles dont trois ont été identifiés comme présentant le plus de cas de malnutrition et des taux de guérison estimé à  moins de 4%. Il ressort aussi que moins de 50% des CSCOM et moins de 60% des prestataires sont équipés en kits médico-nutritionnels. Un choix justifié Pour démarrer le projet de prise en charge communautaire de la malnutrition aigue, le cercle de Barouéli a été retenu pour deux principales raisons. Premièrement parce qu’il est en deuxième position sur la liste des besoins de la Direction régionale de la Santé pour l’accompagnement et l’encadrement dans le cadre de la prise en charge de la malnutrition au niveau des centre de santé communautaires.Deuxièmement, parce que la localité est bien couverte par le réseau des volontaires de la Croix-Rouge qui ne ménageront aucun effort pour accompagner l’équipe du projet qui doit s’installer bientôt ! Une couverture élargie «Le projet de prise en charge communautaire de la malnutrition aigue dans le cercle de Barouéli », s’intéressera pendant sa phase pilote à  15 aires sanitaires sur les 21 que compte le cercle. D’une aire à  l’autre, on enregistre des caractéristiques diverses. Les aires de Dioforongo et Yérébougou sont jugées non fonctionnelles. Huit autres aires présentent des difficultés d’accès aux soins. Les 5 autres qui seront couvertes par le projet sont considérées comme zones touchées par des cas sévères de malnutrition. Il s’agit de Tamani, de Dougoufé, de Somo, de Dotembougou et Gama. Ce sont 1402 enfants malnutris sévères de moins de 5 ans et 2691 cas modérés et plus de 5000 femmes enceintes ou allaitantes, concernés par le projet. Les activités sont programmées sur six mois et demi. Une cérémonie riche de couleur Les volontaires de Barouéli sous la présidence de Gagny Diawara sont sortis massivement pour accueillir les hôtes du jour. Les délégations de Bamako et Ségou sont arrivées dans une ambiance bon- enfant. Après l’installation des invités, plusieurs interventions ont marqué la cérémonie d’ouverture. Dans son allocution, le Dr Tidiane Kanouté, au nom du Président national de la Croix-Rouge, a invité les bénéficiaires à  accompagner le projet. Dans son discours d’ouverture, le préfet a réaffirmé la volonté des populations à  soutenir les efforts de la Croix-Rouge et de ses partenaires. Après une suspension de quelques minutes, la journée s’est poursuivie par un atelier explicatif du projet. Les questions ont surtout porté sur la couverture partielle du cercle. Les populations de Barouéli ont demandé une couverture totale du cercle. En réponse, les responsables de la Croix-Rouge malienne ont précisé que ce n’est qu’un projet pilote dont la pérennité dépendra de la réussite de sa première phase. Le chef de projet a expliqué que cette phase pilote est comme « un gros oiseau qui a eu dix oisillons. Les dix ont tous survécu. Mais avant de mettre au monde son premier oisillon, la mère est décédée ». Il a ensuite invité l’assistance à  réfléchir sur l’histoire de l’oiseau et de sa progéniture.