Production sucrière au Mali : 255 milliards de FCFA pour le PSM

Premières études de faisabilité La première étude de faisabilité pour la production de sucre a été entreprise en 2001 sur l’initiative du gouvernement du Mali. Elle fut confiée au groupe Schaffer et associé LLC international (SAIL), sur financement de l’USAID. » Selon le chef de division agriculture et agro-industrie de la Banque Africaine de Développement, Mr Dougou KEITA, les résultats de l’étude ont confirmé le potentiel d’aménagement d’un périmètre irrigué en mesure de fournir une canne à  sucre de qualité supérieure et d’une usine de transformation d’une capacité de production de plus de 170.000 tonnes de sucre par an. A la suite de cette étude, le gouvernement a signé une convention de partenariat avec ILLOVO Sugar d’Afrique du Sud et SAIL pour la réalisation du Projet sucrier de Markala. Il faut souligner que le partenaire stratégique du projet ILLOVO est le premier producteur africain de sucre. Comme le précise Dougou Keita, le Projet Sucrier de Markala (PSM) est la première opération de Partenariat Public-Privé (PPP) pour le Mali et la Banque Africaine de Développement dans le domaine de l’agro-industrie. l’objectif du projet est d’augmenter les revenus des acteurs de la filière sucrière sur une base durable. A l’issue du processus de financement du projet, une autre étude a été réalisée dont les résultats viennent d’être présentés. La compagnie pour le développement environnemental et social (ESDCO) a en effet présenté en fin de semaine dernière, les résultats de l’étude d’impact environnemental et social menée sur le futur site du PSM. Précisons que le site se trouve en zone office du Niger, dans la région de Ségou, à  12km en aval du barrage de Markala et à  280 km de Bamako. Dans sa présentation, le représentant de ESDCO, Mr Mamadou Dembélé a indiqué que le projet comprenait les volets agricole et industriel. Le coût du volet agricole est de 116milliards de FCFA et celui du volet industriel est de 139 milliards de FCFA. Le volet agricole concerne notamment l’aménagement d’une zone irriguée par aspersion de 14.132 ha de plantations devant permettre la production annuelle de 1,48 millions de tonnes de canne à  sucre. Il permettra aussi la mise en œuvre des plans de gestion environnementale et sociale (PGES), du plan d’actions de réinstallation (PAR) des populations et du plan d’actions de lutte contre la pauvreté (PAP). Le second volet, industriel donc, concerne la création d’une usine de transformation en vue de la production annuelle de 190.000 tonnes de sucre et de 15 millions de litres d’éthanol, ainsi que la cogénération de 30 MW d’électricité. Par ailleurs, Mr Keita indique que la mise en place du projet a conduit à  la création de deux sociétés : la société sucrière de Markala (SOSUMAR) qui développera le volet industriel du projet et la Société CANECO qui s’occupera du volet agricole. Les enjeux majeurs du projet Le projet s’intègre dans le schéma directeur du développement rural (SD du Gouvernement du Mali. Les grands axes stratégiques retenus dans le SDDR sont notamment la libéralisation et la privatisation du secteur agricole, l’intensification, la sécurisation et la diversification de la production agricole tout en préservant les ressources naturelles, et enfin l’intégration agriculture-industrie. Il constitue un cadre de référence pour tous les sous-secteurs concernés par le développement rural, dont le sous-secteur de l’agro-industrie. Le chef de la division agriculture et agro-industrie de la BAD, Mr Keita indique par ailleurs que le projet aura un impact de développement substantiel. Sur le plan national les impacts pourront se traduire par une économie de devises (plus de 31 milliards de F CFA) par substitution des importations de sucre. Le projet permettra aux producteurs indépendants de produire 620.000 tonnes de canne à  sucre par an qui généreront un revenu brut de 10 milliards F CFA par an. Une contribution importante au fisc en matière d’impôts et taxes sur les salaires de la Caneco a été estimée à  1 milliards F CFA et 960 millions F CFA supplémentaires par an pour les employés de la Sosumar. Aussi, des estimations de taxes supplémentaires annuelles de plus de 10 milliards de FCFA payés par des organisations et employés en aval et en amont des activités multiplicatrices. Sur le plan social, les impacts les plus significatifs concernent plusieurs secteurs selon la BAD et ESDCO. Il s’agit notamment de l’amélioration du cadre de vie, la création d’emplois, l’accès à  l’eau potable, l’électrification des villages, et l’accès aux services de base et amélioration de revenus des producteurs. l’amélioration de cadre de vie touchera les villages adjacents au projet o๠vivent près de 156.000 personnes. Selon des chiffres de la BAD, le projet créera 8.000 emplois directs et environ 32.000 emplois indirects suite au développement des différentes activités économiques liées aux filières sucrière, maraichère et rizicole. En outre, les revenus des producteurs indépendants de canne à  sucre seront multipliés par huit, par rapport aux revenus générés actuellement par les céréales sèches. Cette amélioration des revenus contribuera à  la sécurité alimentaire des ménages ruraux. Notons, pour finir que le financement du Projet sera assuré par le Fonds Africain de Développement (FAD), l’Etat malien et plusieurs autres bailleurs de fonds.

Table ronde des bailleurs de fonds du projet sucrier de Markala

La délégation malienne à  cette rencontre était conduite par Monsieur Sanoussi TOURE, Ministre de l’Economie et des Finances et comprenait outre, Monsieur Amadou Abdoulaye DIALLO, Ministre des Investissements, de l’Industrie et du Commerce ; les représentants du Ministère de l’Energie et de l’Eau, du SEDIZON, de la Direction Générale de la Dette Publique, de l’Office du Niger et de l’Energie du Mali et du partenaire technique ILLOVO, Schaffer et SOSUMAR. La Table ronde a vu la participation des bailleurs de fonds à  savoir : la DEG, la KFW, la Banque islamique de développement, le Fond de l’OPEP, le Fonds Saoudien de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), la Société financière internationale (SFI), la Banque Africaine de Développement (BAD), Exim Bank Corée, le Fonds Koweitien et la BADEA. Markhala, ville sucrière Le projet est localisé dans la zone de Markala, ville située dans la région de Ségou, à  275 km de Bamako. Il comprend deux volets : le volet agricole ou volet public du projet, financé sur ressources concessionnelles, concerne l’aménagement d’une zone irriguée de 14.132 ha pour la création des plantations et la production annuelle de 1,48 millions de tonnes de canne à  sucre. le volet industriel, cofinancé par les guichets privés, concerne la création d’une sucrerie d’une capacité de transformation de 7.680 tonnes de canne par jour, ainsi que la production annuelle de 190.000 tonnes de sucre, de 15 millions de litres d’éthanol et la cogénération d’énergie avec une puissance de 30 MW d’électricité, grâce à  la valorisation de 60.000 t de mélasse et de 460.000 t de bagasse. Ce Projet est l’un des principaux projets de partenariat public privé que les bailleurs de fonds envisagent de soutenir au Mali. Bouclage du financement La Table ronde a eu pour objectif de passer en revue les questions techniques, financières, environnementales et sociales liées au projet et le bouclage du financement. Les participants ont traité tous les points inscrits à  l’ordre du jour qui avaient trait aux : discussions sur la présentation du Projet; concertation entre les Bailleurs de Fonds; annonces et présentations du plan de financement. Au terme des discussions, les bailleurs de fonds ont confirmé leur intérêt pour le projet et annoncé leur intention de contribution au montage financier. C’’est ainsi qu’au terme de la table ronde, les annonces des bailleurs représentées se sont élevées à  240,5 millions de dollars soit près de 120 milliards FCFA pour le volet agricole et près de 290 millions de dollars soit environ 145 milliards pour le volet industriel. Au total des annonces des partenaires techniques et financiers du Mali pour le financement de ce projet se sont élevées à  530,5 millions de dollars soit près de 265 milliards de FCFA. A l’issue de la rencontre, il a été convenu d’organiser une mission conjointe d’évaluation du projet au cours de la deuxième quinzaine du mois de septembre 2010. La participation de la BAD au financement de cet important projet public-privé s’élèvera à  près de 42 milliards de FCFA et portera, depuis le début de ses interventions au Mali à  34 opérations dans le secteur du développement rural pour un montant cumulé de 330 millions d’UC soit environ 265 milliards FCFA.

Office du Niger : 3 questions à Kassoum Denon, PDG

Les 13 et 14 février, une délégation du Forum de Bamako qui s’est ouvert ce mardi dans la capitale malienne, et composée d’experts, d’intellectuels et de journalistes ont accompagné le ministre de l’environnement; Tiémoko Sangaré, en visite d’étude dans la zone Office du Niger. De Ségou à  Markhala, en passant pas le Macina, Niono et Molodo, les participants à  ce voyage ont pu mesurer la richesse pastorale et le potentiel agricole de la zone de l’Office du Niger, vaste d’1 million d’hectares et dont seulement 90.000 hectares sont exploités grâce à  l’irrigation du fleuve en amont du barrage de Markhala et ses canaux répartiteurs (Le Macina, le Sahel ou le canal Costes Ongoiba. C’est précisément lors d’un arrêt au canal du Sahel que nous avons posé 3 questions au nouveau PDG de l’Office, M. Kassoum Denon. Journaldumali.com : Les membres du Forum de Bamako sont à  l’office du niger ? Quel sens a cette visite pour vous ? Kassoum Denon: C’est une visite d’échanges, de découverte et qui permettra aux uns et aux autres de connaitre le vaste potentiel de l’Office du Niger, vous le savez, qui a été crée en 1932: Il s’agit aussi de comprendre la mise en valeur des produits agricoles, et qui doit servir de levier au développement socio-économique de la zone de l’Office du Niger. Ici, on produit du riz mais aussi les cultures des maraà®chères, poumon économique de la région de Ségou dans laquelle se situe l’Office du Niger, un vaste périmètre irrigué par le fleuve Niger, grâce au barrage de Markhala et que nous avons visité tout à  l’heure. Journaldumali.com : Quels sont les défis auxquels sont confrontés l’Office du Niger aujourd’hui? Kassoum Denon: Aujourd’hui grace au barrage de Markhala, nous en sommes à  près de 88000 hectares exploités et nous souhaiterions atteindre les 200 000 hectares d’ici 2020. L’Office du Niger possède un potentiel incroyable et qui reste à  valoriser. C’est pourquoi, nous devons accroitre l’aménagement des surfaces irriguables, mais vous le savez, les couts sont élevés, c’est pour cela que l’Office s’est ouvert aux opérateurs privés qui s’ils souhaitent prendre des parcelles, auront des études de faisabilité à  réaliser pour pouvoir produire de la richesse à  partir de la zone. Il était donc important de recevoir cette délégation du Forum ici à  l’Office du Niger. Journaldumali.com: Nous avons 100 000 hectares exploités par les lybiens aujours’hui. O๠en est ce projet ? Kassoum Denon: Vous l’avez vu, les travaux d’aménagement avancent vite. Les canaux sont déjà  sortis de terre et bientôt, on pourra faire venir l’eau du fleuve pour irriguer les cultures à  venir. Comme je vous l’ai dit, les 200 000 hectares, nous comptons dessus et Malibya va nous y aider. Il faut une mise en valeur progressive des canaux de répartition, rénover certains canaux vieillis et construire des canaux secondaires, tout cela demande des moyens, de l’effort et du temps mais cela doit se faire. L’exemple de Malibya est un bon exemple.

Projet sucrier de Markala : un ambitieux programme de développement

Elaboré sur une superficie de 14.000 hectares environs, le Projet sucré de Markala (PSM) comporte deux composantes. Tout d’abord une composante agricole, qui sera mise en œuvre à  travers des producteurs indépendants et la société de canne à  sucre CANECO, dont le capital est détenu à  90% par l’Etat malien, et à  10% par la société sucrière de Markala (SOSUMAR). Ensuite, une composante industrielle qui sera mise en œuvre par la SOSUMAR, détenue à  70% par le sud africain ILLOVO, à  22% par des privés maliens et le groupe américain Schaffer et à  4% par l’Etat malien. Pour réaliser ce projet, des études de faisabilité économiques, environnementales, sociales et humaines ont été effectuées dans la zone. Elles ont été menées par la société malienne ESDCO (environnement and social development company), dirigée par Robert Dembélé. C’’est en 2005, alors que le projet était dans les mains de la société sucrière sud africaine PSB, qu’une première étude a été menée sur le terrain. l’année suivante, le projet repris par ILLOVO nécessitera une seconde étude effectuée par le même bureau d’étude. C’’est à  partir de là  que le gouvernement du Mali et la société ILLOVO décideront de concrétiser la faisabilité du projet en Mars 2007. Des contraintes sociales et humaines Après les différentes études menées par ESDCO, son PDG affirme que « la plupart des facteurs liés à  l’environnement physique sont facilement gérables. Les plus durs sont d’ordre social est humain. Notamment, l’occupation des terres. » En effet, il explique que C’’est une zone de cultures sèches, dont les habitants ont pris l’habitude de vivre. Par exemple, la production de canne à  sucre entrainerait la perte de plus de 40.000 pieds de karité. Les femmes de cette zone vivant de la production et de la vente du karité, il ne sera pas aisé de les priver de leur source de revenus sans qu’elles ne réagissent. Mais le karité étant une espèce protégée par les législations maliennes, le problème ne pourra être résolu que par les instances dirigeantes du pays. En ce qui concerne les propriétaires terriens de la future zone de production sucrière, d’importants dédommagements sont prévus, et ont déjà  commencés, comme le précise Mr Dembélé, PDG d’ESDCO, en espèces ou en terrains. Cependant, rares sont ceux qui ont opté pour l’argent, la plupart des paysans préférant des investissements à  long terme. Il estime qu’il sera certes difficile, mais pas impossible de convaincre les populations de Markala du bien fondé de ce projet et des avantages qu’il va générer pour eux. Mr Dembélé qui est ingénieur du génie civil et expert en études environnementales, estime que ce projet est venu à  point nommé. Car, il constitue un pas important dans la lutte contre la pauvreté. D’abord par l’approche participative et la communication continue. Ensuite, il rendra le Mali autonome sur le plan de la production sucrière. Surtout, explique-t-il, quand on sait que la production de la société SUKALA, l’autre usine de sucre, est très faible. « C’’est pour cela que pendant le mois de carême, le gouvernement est toujours obligé de renoncer à  de nombreuses taxes, dans le souci de faciliter l’importation de sucre. » Le projet sucrier de Markala devrait donc faire du Mali un pays exportateur de sucre, selon lui. Signalons que la semaine dernière, les différents bailleurs de fonds étaient présent à  Bamako pour évaluer la faisabilité du projet, avec également, des visites de terrain. Ils ont échangés deux jours durant avec tous les acteurs de projet.

Markala, l’hôpital  » malade  » de la région de Ségou

Des locaux sont abandonnés aux margouillats et aux ânes, attirés sur les lieux par les fuites d’eau qui forment de petites mares dans l’enceinte même de l’hôpital. Pire, le personnel se livre à  une véritable course au trésor. La pharmacie est devenue un vulgaire espace o๠s’écoulent en douceur et à  vils prix, les produits détournés ou volés. Trafic en tout genre Du coup, l’hôpital s’est transformé en une véritable jungle o๠chacun mise sur sa « proie ». Peut-il en être autrement, quand cette structure manque cruellement de personnel spécialisé, d’équipements et de matériels appropriés ? Face à  cette situation, les populations de Markala ne savent plus à  quel saint se vouer. Car, plutôt que de guérir, la structure socio-sanitaire est devenue un mouroir o๠la morgue ne désemplit plus. Les blocs de (médecine, pédiatrie, gynécologie, maternité, chirurgie, radiologie…), faute de matériels sont tout simplement boudés par les patients. Les 450 millions de Fcfa affectés par l’état à  l’hôpital de Markala en vue d’y construire un laboratoire d’analyse moderne, des pavillons, des salles de radiographie d’échographie, d’ORL, d’ophtalmologie, d’odontostomatologie, lui permettront-ils de se « réhabiliter »Â ? Réputé autrefois pour la très bonne qualité de ses prestations, l’hôpital de Markala était une vitrine du dispositif socio-sanitaire de notre pays. Et, la structure avait réussi à  se positionner comme le 2e hôpital secondaire du Mali, après le Point G et le CHU Gabriel Touré de Bamako, et doté d’infrastructures à  la pointe de la technologie, d’un plateau technique à  la hauteur des attentes et d’un personnel conscient et dévoué pour l’honneur de la profession. Aussi, ce centre hôspitalier disposait d’une équipe multidisciplinaire qui répondait efficacement aux différents besoins de santé des populations de Markala et au-delà , de toute la région de Ségou.

L’Office du Niger, un énorme potentiel encore inexploité

Avec une superficie d’un peu plus d’un million d’hectares, l’Office du Niger a les atouts pour répondre aux crises alimentaires qui touchent l’Afrique sub-saharienne. Grâce à  une exploitation optimale des terres, ce vaste périmètre agricole, suffirait non seulement à  combler les besoins du Mali en riz, mais aussi ceux de toute la sous région, sans nécessité d’importer. Située dans le delta inférieur du fleuve Niger, la zone de l’Office couvre une superficie d’environ 1 million d’hectares. Une surface à  aménager en 50 ans d’existence, C’’était le rêve ambitieux de ses fondateurs. Aujourd’hui, ce sont près de 82000 hectares, qui sont mis en valeurs pour les activités de riziculture, de maraà®chage et de canne à  sucre). En termes d’installations technique, le pont barrage de Markala, situé à  30 km de Ségou (4è région économique du Mali) permet de relever le niveau du fleuve Niger de 5 m au dessus du niveau normal. Il a été construit en 1934 et grâce à  ses multiples canaux d’irrigations ( le canal du Macina, du Sahel, le Canal Coistes-Ongoiba…) et ouvrages de drainage, disséminés dans toute la région, l’eau est acheminée dans les cultures. En période d’hivernage, le barrage peut libérer jusqu’ à  plus de 2000 m3 cubes d’eau par seconde. Malgré tout, son potentiel hydraulique reste sous-exploité : « Le barrage de Markala attire les populations qui développent des activités de pêche autour, mais, nous pourrions faire mieux en termes de productivité agricole », explique, Oumar Ly, chef du réseau Gestion eau de Markala. Après Markala, la zone du Macina offre au visiteur, un cadre exceptionnel et d’immenses espaces verts o๠le bétail vient se nourrir. Fructifier la terre, semble être la vocation de la zone de l’office du Niger ! Moussa Diarra, ex-député de Ségou, se réjouit de la richesse de la région et des aménagements déjà  effectués: « La zone de l’office est exceptionnelle ! On peut y développer des activités maraichères et la pisciculture, vous savez, certaines algues peuvent même être utilisées comme des fertilisants agricoles, et bien sûr le riz !… ». Gambiaca ! C’’est la variété de riz la plus prisée par les consommateurs maliens et après chaque récolte annuelle, le riz paddy est transformé, cassé pour donner le grain à  brisure, vendu sur le marché national. La zone Office du Niger, représente environ 60 % des besoins du Mali en riz, ce qui équivaut à  un peu moins d’un million de tonnes. Le reste est importé d’Asie… Dans les années 80, différentes réformes sont intervenues à  l’Office du Niger, placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Objectif : Créer une dynamique de promotion de l’Investissement privé. Avec le soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, un cadre légal définit le code des investissements de la Zone Office du Niger… En 1994, l’Office du Niger est restructuré en établissement public à  caractère industriel et commercial. Basée à  Ségou au Mali, l’Office du Niger enregistre aujourd’hui, près de 2000 demandes d’installations d’agro-entrepreneurs. La procédure est simple et se fait par demande à  la direction administrative et financière. Qui saisit le promoteur, lequel, commande une étude de faisabilité technique, sociale et financière (entre 65000 et 120000 fcfa). Sur la base de cette étude, les aménagements (environ 3 millions et plus) sont effectués pour la mise en valeur de la parcelle. Celle-ci comprend les coûts de matériels agricoles, d’intrants, d’entretien des infrastructures, de commercialisation et de transformation des produits agricoles. l’office se chargera ensuite d’appuyer la gérance des terres et d’apporter une assistance à  l’exploitant agricole. L’ Office du Niger et l’ Initiative Riz Régulièrement pointés du doigt quant à  l’Initiative Riz les responsables de l’office restent lucides sur la campagne 2008 et qui a tant suscité la polémique. Un échec de cette Initiative Riz ? Pour Seydou Idrissa Traoré, le PDG de l’Office du Niger, une seule campagne ne suffit pas à  faire baisser le prix du riz, qui se vend aujourd’hui entre 375 francs et 500 francs le kilo. Ceux qui parlent d’échec, ne savent pas la réalité du terrain et de l’exploitation agricole». Des promesses trop vite lancées ? l’Initiative Riz reste pourtant d’actualité! Et l’une des faiblesses de l’ Office du Niger est l’insuffisance de terres aménagées sur le total disponible. Manque de moyens ? D’implication étatique ? cela a poussé d’autres entrepreneurs de la sous région à  élaborer une autre stratégie pour tirer profit de la zone avec seulement 1000 hectares pour débuter. Investisseurs privés, chefs d’entreprise, représentants agricoles, ils se sont réunis à  Ségou, du 6 au 8 avril 2009, pour consolider la création de la toute première co-entreprise dans la filière Riz. l’office leur alloué les 1000 hectares pour le démarrage et la validation du projet, initié par le Bureau sous régional de la Commission économique des Nations Unies. La création de cette co-entreprise fait suite au Forum d’Affaires sur le riz tenu en Octobre 2008, à  Bamako. Il s’agit de créer de la richesse, grâce au produit Riz et l’Office du Niger était le lieu idéal pour cela : « Nous ne pouvons plus continuer à  alimenter l’économie des autres, et à  importer du riz d’Asie, alors que nos terres sont fertiles, nous avons de l’eau et tout le potentiel, pour ravitailler l’Afrique subsaharienne ! Pour cela, un changement de mentalité est nécessaire ! », explique le Dr Abdoulaye Niang, du Bureau Sous Régional de l’Afrique de l’ Ouest, de la CEA. Si le projet est un succès, il permettrait de susciter un intérêt croissant pour l’Office du Niger, dont l’un des objectifs est de contribuer à  la sécurité alimentaire au Mali. Si les chiffres montrent une croissance de la productivité et du rendement agricole ( entre 1987 et 2001), le rendement moyen du riz paddy est passé de 2,2 tonnes à  Â– 6,1 et l’agriculture au Mali, gagnerait alors à  se professionnaliser, comme le veut la loi d’Orientation agricole. Zone d’intérêt économique, sociale et agricole, l’Office du Niger est une richesse du Mali. l’eau y est un don du ciel, et la terre, une manne pour les populations et le développement de l’agriculture. Mais après 70 ans d’existence, l’ Office du Niger n’ a pas encore atteint les 100 000 hectares aménagés. Reste à  mettre davantage de moyens en œuvre, pour attirer le maximum d’investisseurs dans la région ! En attendant, l’Office fait peau neuve avec la Co-entreprise dans la filière Riz ! Vive la révolution VerteÂ