Synayogo Sakalé Traoré : une ambition sans égale

Sakalé Traoré aime les défis. Alors que son entreprise, Mamali Moringa, vient d’être primée aux Impact Days le 25 février dernier, elle se lance déjà dans un nouveau challenge : celui de s’implanter partout au Mali. « Nous ne nous arrêtons pas, il faut que Mamali soit dans les toutes régions du Mali d’ici janvier 2024 », indique celle qui promeut que l’on doit « plus être passionné par son travail que par l’envie de gagner de l’argent ».

Mamali est spécialisée dans la culture et transformation du moringa en produits cosmétiques et agroalimentaires, qu’elle commercialise. La poudre de la plante originaire d’Inde est utilisée comme complément alimentaire dans des tisanes et des cookies et dans la fabrication de produits pour cheveux, savons et laits corporels.

« Il y avait une de nos professeures qui l’utilisait beaucoup lors de nos séances de culture chinoise. Je lui ai demandé pourquoi tant d’intérêt envers cette plante et elle m’a dit qu’elle l’utilisait pour régénérer ses cellules. Quand je suis revenue au Mali, j’ai continué mes recherches et j’ai découvert que transformer le moringa pouvait créer beaucoup d’emplois », confesse la détentrice d’une Licence en gestion d’entreprise de l’université de Zufe, en Chine.

Aussi diplômée en Agrobusiness de l’IPR de Katibougou, l’entrepreneure de 27 ans a bien réussi son coup. Depuis 2015, année de son lancement, la société connaît « un grand succès auprès des consommateurs locaux et étrangers ». Ses produits s’exportent dans la sous-région, en Europe et aux États-Unis.

Et malgré des difficultés en 2020 dans l’approvisionnement en emballages de ses produits à cause de la Covid-19, l’entrepreneure en atteste : sa société, qui compte une douzaine d’employés se porte bien et ambitionne d’être un leader continental dans son domaine d’ici 2030. Un autre défi !

Moringa : un arbuste aux vertus multiples

Originaire de l’inde, le Moringa Oleifera est un arbuste qui s’adapte parfaitement au climat malien. Introduit dans le pays depuis longtemps, il est plutôt connu en cuisine où ses feuilles sont utilisées pour la préparation d’une sauce accompagnant le couscous, d’où son nom « Bassi Yirinin ».

Pour Amadou Niane, pépiniériste amoureux des plantes qui a découvert certaines vertus de cette plante lors d’une formation en Tanzanie, le Moringa est un arbuste tout bénéfice de bout en bout qui gagnerait à être mieux connu.

Pour cet économiste de formation, amoureux des plantes, son histoire d’amour avec le Moringa date d’il y a 7 ans. « Je l’ai rencontré il y a 7 ans en Tanzanie, et depuis j’en suis tombé amoureux. Et j’ai commencé à faire la culture du Moringa. » Une plante assez peu connue ici selon Mr Niane et dont  « nous avons intérêt à ce qu’elle soit mieux connue en raison de ses vertus thérapeutiques  », souligne le pépiniériste. Utilisée par plusieurs personnes souffrant, d’hypertension ou de diabète, cette plante aide à équilibrer ces maladies. Que ce soit en infusion ou alors à mâcher de façon naturelle, Niane avoue avoir adopté cette plante qui lui fait beaucoup de biens. Elle aide aussi à lutter contre l’hypotension et les maux d’estomac.

Même s’il en a expérimenté quelques vertus, Niane tient à préciser qu’il est pépiniériste pas tradithérapeute. « Moi je produis des plants pour les vendre. Mon intérêt c’est de rester dans ce canevas. C’est à la demande des gens que je vends les feuilles de Moringa transformées que je ne produis pas. »

Des racines aux feuilles en passant par les fruits ou l’écorce toutes les parties de cette plante sont utiles. C’est en tout cas la conviction de l’ONG Kilabo qui travaille au Mali depuis 1987 avec le monde rural dans les domaines de l’agriculture et la sécurité alimentaire notamment.

Si elle n’est pas encore homologué par l’OMS en tant que médicament, la plante contient de nombreuses vitamines et nutriments essentiels à l’organisme. C’est dans ce cadre qu’en collaboration avec « Solidarité Internationale », une ONG canadienne et après plusieurs études menées dans plusieurs laboratoires au Mali et au Canada que kilabo a mis en œuvre un programme d’aide aux enfants malnutris dans la commune de Sanankoroba à 40 Km de Bamako. « Nous avons fait des tests avec des enfants souffrant de malnutrition. En trois mois, les enfants ont récupéré », déclare Oumar Sanogo, gestionnaire à l’ONG Kilabo. Des résultats qui ont conforté l’ONG et l’ont amené à établir une collaboration avec des structures comme l’ANSSA ( l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire des Aliments) et d’autres partenaires afin d’établir leur champ d’action et mettre en place notamment une unité de transformation.

L’ONG qui travaille avec l’ANSSA, veut aboutir à la certification de ses produits.

En plus de ses vertus thérapeutiques, les tiges du Moringa servent à fabriquer du savon. La plante est aussi un engrais organique qui permet d’avoir un rendement supplémentaire de 30%. Il agit aussi comme insecticide et permet de protéger la plante.

Cette plante venue d’Inde s’adapte aussi très bien aux conditions climatiques du Mali.

« Elle vient d’une zone aride et n’a pas besoin de beaucoup d’eau. Elle ne résiste pas à deux choses : l’absence de soleil et aux dents des animaux qui la mangent », précise Mr Niane.  Elle prend peu d’espace et peut être contenue dans un pot. Tant que ses racines sont en contact avec le sol, elle ne meurt pas », ajoute-t-il . En Casamance on l’appelle d’ailleurs « Never Die » (Ne meurt jamais).

Mais ceux qui l’utilisent même pour ses vertus thérapeutiques achètent plutôt les produits transformés.

« Parce qu’en ville, à cause de plusieurs contraintes, les gens n’achètent pas les plants », explique le pépinièriste.

Pour les spécialistes de la pharmacopée traditionnelle au Mali, en l’absence d’étude sur les vertus thérapeutiques de la plante, il faut se fier à ses qualités alimentaires déjà utilisées par les populations. Mais des études sont en cours, notamment une thèse de doctorat pour connaître davantage les composantes de la plante et ses effets sur telle ou telle maladie.

 

 

 

 

Le Moringa, une merveille de la nature

Le Moringa ou moringa olifeira pour les botanistes est l’un des arbres tropicaux les plus riches et les plus polyvalents sur terre. Au Mali, on l’appelle ou « bashinyougouni » en bambara car il sert de condiment dans la préparation du fonio. On l’appelle aussi « Ne meurt jamais », car il peut croà®tre aussi bien sur sol riche que sur sol pauvre et n’est que peu affecté par des conditions climatiques difficiles telles que la sècheresse. Il croà®t rapidement lorsqu’il est semé ou coupé. Il peut également se régénérer par lui-même, après une coupe très sévère. Le moringa est un arbre originaire de l’inde, dans les vallées au Sud de l’Himalaya. Il est retrouvé tout le long de la zone tropicale et subtropicale. Il s’agit d’un arbre noueux aux feuilles ébouriffées. Le moringa peut croà®tre non seulement sur sol riche mais encore sur sol pauvre. Ses gousses et ses feuilles sont d’un usage sans délai. Le moringa est d’une rare puissance et possède un énorme potentiel. Il a des vertus diététiques, agronomiques et médicinales Plante à  tout-faire La première vertu et la plus connu de la plante réside dans ses feuilles. Son surnom de « mother’s best friend » n’est pas usurpé car grâce au moringa, les enfants en détresse nutritionnelle peuvent être sauvés. La valeur nutritive des feuilles de Moringa est d’une richesse rarement observée. En effet, les feuilles contiennent une très grande concentration de vitamines A et C, un complexe de vitamines B, du fer, du calcium, des protéines, du zinc, du sélénium et, phénomène assez rare pour une plante, elle possède les 10 acides aminés essentiels à  l’être humain.La grande teneur en fer, protéines, cuivre et diverses vitamines et acides aminés essentiels des feuilles de Moringa en font donc un complément nutritionnel idéal. Les feuilles du moringa peuvent servir aussi à  reconstruire et à  renforcer les os fragiles, à  combattre les anémies et la malnutrition, à  guérir les pertes de sang, la dysenterie, les infections cutanées et les coliques. Il est en plus un bon laxatif et un bon purgatif, il sert donc à  évacuer les selles. En outre, Il est un diurétique, il augmente donc la sécrétion urinaire. Le Moringa est un réservoir de nutriments. Il renferme la vitamine A qui agit comme un bouclier contre les maladies ophtalmologiques et cardio-vasculaires, la vitamine C qui combat une multitude de maladies telles que les rhumes et la grippe, le potassium, très important pour le fonctionnement du cerveau et des nerfs, le calcium, ce nutriment qui sert à  bâtir les os et les dents fortes et prévient contre l’ostéoporose, et les protéines qui maintiennent toutes les cellules de notre corps. Les feuilles, les fruits, les graines, les racines, l’écorce mais aussi les fleurs possèdent chacun des vertus médicinales particulières. Toutes ces utilisations n’ont pas encore été vérifiées par la Science, mais le Moringa est considéré comme un traitement contre l’anémie, la perte d’appétit et il augmente la lactation des femmes – les douleurs gastriques, l’ulcère à  l’estomac, la diarrhée, la dysenterie, la colite et il peut être utilisé comme laxatif, purgatif et diurétique – les rhumes, bronchites, fièvre et maux de tête – les rhumatismes, les crampes musculaires, les bleus et ecchymoses – les infections cutanées, la gale, les mycoses, les piqûres d’insectes. Le Moringa peut être également utilisé dans certains cas de diabète pour stabiliser le taux de sucre et peut stabiliser la tension artérielle. Par ailleurs, le moringa peut servir à  purifier les eaux en détruisant 90 à  99% des bactéries. Ses graines contiennent 40% d’huile. Cette huile se rapproche d’une huile supérieure comme l’huile d’olive. Le même moringa peut servir à  faire le fourrage des vaches, des moutons, des chèvres, des porcs ainsi que des lapins. Pour ceux qui tiennent des piscicultures, il est un bon aliment pour les poissons. Il sert dans la production du biogaz, de la teinture, et du tannin pour les peaux des animaux. Il contribue à  la fertilisation et est une subsistance nutritive très riche pour l’appareil foliaire (flore intestinale).