La Guinée Bissau en quelques dates : 40 ans d’instabilité

Voici quelques dates majeures qui ont marqué l’histoire contemporaine de la Guinée Bissau, où se déroule ce dimanche 29 décembre le second tour d’une élection présidentielle cruciale pour l’avenir de cette ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest:1963-1974 : Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) déclenche une guerre d’indépendance de ces deux colonies portugaises d’Afrique de l’Ouest.

1973 : Assassinat d’Amilcar Cabral, leader historique du PIAGC dans son quartier général à Conakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents portugais.

10 septembre 1974 : La Guinée-Bissau est officiellement indépendante.

14 novembre 1980 : Le président Luis Cabral est renversé par coup d’Etat dirigé par Joao Bernardo Vieira dit « Nino ».

1984 : Adoption d’une nouvelle constitution

1984 : Nino Vieira est élu président du Conseil d’Etat par l’Assemblée.

1985 : tentative de coup d’État contre Nino, le général Batista Tagme Na Waie est accusé

1991 : Adoption du multipartisme

1994 : première élection présidentielle pluraliste : Nino Viera élu par 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba Yalá.

Juin 1998 : tentative de coup d’État menant à une courte guerre civile

Novembre 1998 : signature d’un accord de paix en vue d’un gouvernement d’union nationale de transition

7 mai 1999 : Nino Vieira est renversé par un coup d’État mené par le Général Ansumane Mané. Malam Bacaï Sanha est nommé président de transition.

Janvier 2000 : Election de Kumba Yala à la présidence de la république.

Novembre 2000 : Assassinat du Général Ansumane Mané

Novembre 2002 : Dissolution de l’Assemblée nationale par Kumba Yalá

Septembre 2003 : Coup d’État contre Kumba Yalá

Mars 2004 : Victoire du PAIGC aux élections générales

Juillet 2005 : Election présidentielle, Vieira de nouveau président

Décembre 2017 : Loi d’amnistie pour les auteurs des violences politiques entre 1980 et 2004

Novembre 2008 : Elections législatives : victoire du PAIGC au pouvoir. Carlos Gomes Junior est nommé chef du gouvernement

Août 2008 : Dissolution de l’Assemblée nationale par le président Nino Viera

Novembre 2008 : Coup d’état manqué contre Nino Viera

1er mars 2009 : Assassinat du général Batista Tagme Na Waie, dans un attentat à la bombe.

2 mars 2009 : Assassinat du président Nino Vieira par des militaires

26 juillet 2009 : Election au second tour de Malam Bacaï Sanha à la présidence.

1er avril 2010 :  Tentative de coup d’État menée par le Général Antonio Indjai; arrestation éphémère du Premier ministre Carlos Gomes Júnior

9 janvier 2012 : Mort du président Malam Bacaï Sanha à Paris, en France ; Raimundo Pereira devient le président par intérim

18 mars 2012 : premier tour de la présidentielle ; le Premier ministre Carlos Gomes Junior annoncé victorieux face à l’ex-président Kumba Ialá.

12 avril 2012 : Attaque contre le domicile du Premier ministre ; l’armée procède à son arrestation, en compagnie du président par intérim Raimundo Pereira.

17 avril 2012 : l’Union Africaine suspend la Guinée Bissau de l’Union Africaine ; création d’un Conseil national de transition (CNT)

18 avril 2012 :  Manuel Serifo Nhamadjo est choisi comme président de transition.

Octobre 2012 : Coup d’Etat manqué mené par le Capitaine Pansau N’Tchama ; bilan : 7 morts

Mai 2014 : Second tour présidentielle, victoire de José Mario Vaz du PAIGC, avec 61,90 % des suffrages face Nuno Gomes Nabiam soutenu par l’armée.

Juillet 2014 : Nomination de Domingos Simões Pereira au poste de Premier ministre

Août 2015: dissolution du gouvernement de Pereira par le président Vaz qui nomme Baciro Dia Premier ministre

Novembre 2016 : Umaro Sissoco Embalo devient le 5è Premier ministre en presque un an

Octobre 2016 : Signature des Accords de Conakry sous l’égide du président guinéen Alpha Condé

Juin 2017 : Départ de Bissau du premier contingent de la mission de la Cédeao en Guinée Bissau (Ecomib)

14 janvier 2018 : Démission du Premier ministre Emballo

30 janvier 2018 :  le président Vaz nomme un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur da Silva,

Février 2018 : Sanction de la Cédeao contre 19 personnalités bissau-guinéenes pour non-respect aux Accords de Conakry

Avril 2018 : le président Vaz nomme Aristides Gomes au poste de Premier ministre, le 7è du genre en 4 ans.

Mars 2019 : Elections législatives, victoire du PAIGC

29 août 2019 : Le président Vaz annonce sa participation à la présidentielle du 24 novembre pour un second mandat.

Présidentielle bissau-guinéenne : un second tour pour mettre fin à l’instabilité

Les Bissau-Guinéens élisent ce dimanche 29 décembre leur président lors d’un second tour avec comme enjeu principal, l’espoir de mettre fin à l’instabilité politique qui secoue le pays depuis plus de 40 ans.Les bureaux de vote sont ouverts de 7 heures à 17 heures (GMT) pour les quelque 700.000 électeurs.

Ce scrutin oppose deux anciens Premiers ministres, à savoir Domingos Simoes Pereira, candidat du traditionnel Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et Umaro Sissoco Embalo, porte-étendard du Madem, une dissidence du Paigc.

Perira, 56 ans, avait obtenu 40,13 pourcent à l’issue du premier tour du 24 novembre tandis que son rival Embalo, 47 ans, avait recueilli 27,65 pourcent des suffrages.

Lors de la campagne électorale de 15 jours sans incident, les deux candidats ont chacun promis de réduire les taux de pauvreté et de corruption afin de relancer une économie morose.

Présidentielle bissau-guinéenne : les défis qui attendent le vainqueur

La Guinée-Bissau vit ce dimanche un tournant dans sa vie de jeune nation avec une élection présidentielle qui, comme le lui souhaitent beaucoup d’observateurs, devrait permettre au vainqueur de s’entourer d’une équipe capable de faire face aux défis politiques, économiques et sécuritaires, tirant incontestablement le pays vers le bas.Le second tour de la présidentielle de dimanche est considérée comme une opportunité de rompre avec une longue série de crises depuis 2015 marquée par des limogeages de premiers ministres et leur gouvernement, contraires aux principes des Accords de Conakry,.

En dépit du climat d’incertitude qui planait sur le premier tour du 24 novembre, les deux anciens Premiers ministres qualifiés pour le second tour, Domingos Simoes Pereira, candidat du traditionnel Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et Umaro Sissoco Embalo du Madem, une dissidence du Paigc ont bouclé vendredi soir deux semaines de campagne sans incident.

Ainsi, le prochain vainqueur de ce second tour présidentiel connait d’avance la lourde tâche qui l’attend pour relever des défis sécuritaires et économiques d’envergure, entre autres impératifs liés à la précarité de l’état de droit dans le pays.

Selon le think tank Wathi, l’instabilité en Guinée-Bissau a été l’un des obstacles majeurs au développement du pays.

Après plus de quatre décennies d’indépendance, la Guinée-Bissau continue de souffrir de crises politiques récurrentes. Les acteurs politiques n’ont pas su apprécier la gravité de la situation dans laquelle se trouvait le pays en 2015, les ambitions personnelles et partisanes ayant primé sur l’intérêt collectif, fait-t-il remarquer.

La présence de la Mission de la Cédeao en Guinée-Bissau (Ecomib) a, depuis sa création en 2012, contribué à renforcer le dispositif sécuritaire dans le pays. Avec un effectif d’environ 500 policiers et militaires, l’Ecomib en tant que force de dissuasion, devrait se renforcer pendant tout le processus électoral pour parer à tout risque de guerre civile dans le pays.

Trajectoires différentes

Pour Abba Seidik, ancien rédacteur en chef du magazine Jeune Afrique, la différence de trajectoires s’explique par le fait que « la Guinée-Bissau n’a pas bénéficié d’élites politiques nationalistes, bien formées. Alors qu’au Cap Vert, les gens ont misé sur la formation ».

S’y ajoute, selon lui, que l’armée s’en est mêlée a commettant plus d’une fois des putschs qui ont fait qu’aucun chef d’Etat élu n’a jamais terminé son mandat, à l’exception de Vaz. Ce dernier a terminé le sien depuis juin et il est intérimaire jusqu’après la présidence, grâce à la feuille de route de la CEDEAO, médiatrice dans la crise bissau-guinéenne.

« L’influence de l’armée a longtemps porté préjudice au pays. Même si elle n’a jamais exercé directement son pouvoir, elle a acquis une certaine autonomie en devenant une force politique importante », reconnait Wathi.

L’ethnicisation graduelle de l’armée avec une forte composante de Balantes représentant environ le quart de la population, combinée au clientélisme et le factionnalisme participent à la détérioration d’un tissu social également gangréné par le trafic de drogue.

Défi économique

Ainsi, l’autre défi majeur est sans doute le redressement de la situation économique longtemps difficile et dont « les perspectives sont très incertaines », comme l’a noté la Banque africaine de développement (BAD) dans un rapport publié en 2019.

Ce présage est imputable, d’après le document, à « l’instabilité politique » de la Guinée-Bissau et aux « fortes variations de prix des noix de cajou, principale source de revenus de plus des deux tiers des ménages » du pays.

En Guinée-Bissau, la croissance du PIB réel, stabilisée à environ 5,3 % en 2018, légèrement en dessous des 5,9 % de 2017, est soutenue par une agriculture (6,3 %) et une industrie de la pêche (8,3 %) « solides », selon la Bad.

Son économie dépend fortement de l’agriculture, notamment le riz et les noix de cajou, qui comptent pour 45,3 % du PIB, près de 85 % de l’emploi, et plus de 90 % des exportations, ajoute la BAD, précisant que la croissance est tirée par les exportations et la consommation des ménages concernant la demande.

Ce tableau est moins reluisant que celui du Cap-Vert, un pays montré aujourd’hui en exemple, après avoir arraché avec la Guinée-Bissau en 1974 son indépendance au Portugal. Les deux pays lusophones ont mené leur guerre de libération via le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qui est resté aux avant-postes en Guinée-Bissau.

Narcotrafic et sécurité

Dans tous les cas, le futur président devra, entre autres chantier, lutter contre l’image d’Etat narcotrafiquant qui colle au pays et ne prospère que dans l’insécurité.

« Bien que la Guinée-Bissau soit surtout connue en raison du trafic de cocaïne né au cours des dix dernières années, le pays a souffert des trafics illicites et de leurs effets délétères sur la stabilité avant l’arrivée des cargaisons de drogue », notait dans un rapport daté de 2013 le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, tout en relevant que ce pays n’est pas à l’abri du terrorisme.

Début 2008, deux membres d’AQMI ont été capturés dans un hôtel de catégorie supérieure de Bissau où ils se cachaient à la suite des meurtres de quatre touristes français en Mauritanie en décembre 2007.

Algérie : Abdelaziz Djerad nommé Premier ministre

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé samedi Abdelaziz Djerad au poste de Premier ministre, a annoncé la télévision publique, citant un communiqué de la présidence.Universitaire et titulaire d’un doctorat en Sciences politiques, Djerad a « été chargé de constituer un nouveau gouvernement », selon la même source.

Il succède à Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères qui avait été nommé Premier ministre par intérim après la démission de Noureddine Bedoui le 19 décembre.

« Nous devons travailler avec toutes les compétences nationales et les cadres du pays, les citoyennes et les citoyens afin de sortir de cette étape difficile » et faire aux défis économiques et sociaux », a déclaré M. Djerad.

La nomination de Djerad intervient deux semaines après l’élection à la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, au terme d’un scrutin largement boudé par les Algériens (60%) et décrié par le puissant mouvement de contestation qui secoue le pays depuis le 22 février.

Affaire complot contre l’autorité de l’Etat: «Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire» (Ouattara)

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a déclaré samedi à Abidjan que « nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire » et que « le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas » à l’élection présidentielle de 2020, lors d’une conférence conjointe avec Obiang Nguema, en visite dans le pays.« Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire, perturber la quiétude des Ivoiriens, le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas », a dit Alassane Ouattara face à la presse à sa résidence, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema. 

M. Ouattara a fait observer que « les candidatures ne sont pas encore ouvertes par la Commission électorale indépendante (en charge d’organiser les élections) et même si c’était le cas, nul n’est au-dessus de la loi, aussi bien les anciens présidents, les présidents d’institutions, le président de la République ». 

« Nous sommes des citoyens et nous sommes responsables devant les juridictions », a soutenu M. Ouattara,  avant d’ajouter que « la Constitution de la Côte d’Ivoire a des éléments très clairs concernant les députés (qui) ne sont pas au-dessus de la loi ».

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnalités politiques dont des députés ont été arrêtées.   

Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent cinq députés : Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaïla, Camara Loukimane, Soumahoro Kando. Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelles fausses et atteinte à l’autorité de l’Etat.

Le président ivoirien a souligné que les députés « ne peuvent pas être poursuivis dans le cadre de l’exercice de leur fonction (en Côte d’Ivoire), mais quand ils sont mêlés à la déstabilisation de ce pays, ils doivent faire face à la rigueur de la loi ».

« La loi sera appliquée, intégralement appliquée à tous les citoyens Ivoiriens  quel que soit le lieu où ils résident en dehors de la Côte d’Ivoire », a déclaré M. Ouattara, au moment où Guillaume Soro, un ex-allié, qui a dérouté le 23 décembre denier son vol alors qu’il rentrait à Abidjan, est hors des frontières ivoiriennes.

Arrivée à Abidjan du président de la Guinée-Équatoriale Obiang Nguema

Le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema, est arrivé samedi en fin de matinée à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, où il a été accueilli par son homologue ivoirien Alassane Ouattara et des membres du gouvernement.M. Obiang Nguema a atterri à 11h59 (GMT, heure locale) à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, avec son épouse pour une visite d’amitié et de travail. Après les honneurs militaires, ils ont été accueillis au pavillon présidentiel par Alassane Ouattara et son épouse, ainsi que le Premier ministre ivoirien.   

Le président de la Guinée-Équatoriale a été également accueilli par une trentaine de ressortissants de son pays, en liesse, arborant le drapeau national sur l’esplanade du pavillon d’honneur de l’aéroport d’Abidjan.    

Cette visite intervient dans un contexte pré-électoral tendu, près d’une semaine après l’annonce d’un mandat d’arrêt international requis contre Guillaume Soro, ex-chef de l’Assemblée nationale, poursuivi pour « attentat et complot contre l’autorité de l’Etat ».

Un entretien est prévu dans l’après-midi entre les deux chefs d’Etat à la résidence du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, sise à la Riviera-Golf, un quartier de Cocody, une commune huppée dans l’Est d’Abidjan. 

La Côte d’Ivoire ne permettra jamais à quiconque de perturber sa pente vertueuse (PM)

Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a mis en garde vendredi à Abidjan ceux qui ont éventuellement des projets de déstabilisation de la Côte d’Ivoire affirmant que « nous ne permettrons jamais à quiconque de perturber la pente vertueuse sur laquelle notre pays est aujourd’hui ».M. Coulibaly s’exprimait dans un discours de lancement de la phase 2 du projet dénommé Filets sociaux productifs, un programme étendu à 127 000 bénéficiaires dans le pays qui vise à lutter contre l’extrême pauvreté en octroyant une allocation trimestrielle de 36 000 FCFA aux familles démunies.

 « C’est en Côte d’Ivoire qu’on peut voir un pays sorti de crise et avec le leadership de son président retrouver la paix, la stabilité. Tous ces acquis je vous le dit, nous ne permettrons jamais et à quiconque de perturber la pente vertueuse sur laquelle notre pays la Côte d’Ivoire est aujourd’hui», a-t-il indiqué invitant les populations à «dénoncer» toutes les tentatives qui visent à troubler la quiétude des ivoiriens.

« La pente vertueuse sur laquelle notre pays est aujourd’hui, je peux en donner l’assurance au nom du président de la République, que cette pente vertueuse sera maintenue, maintenant et pour l’avenir. N’ayez peur de rien, n’ayez aucune crainte. La Côte d’Ivoire est tenue et elle continuera d’être bien tenue », assuré M. Coulibaly.

Cette mise en garde du chef du gouvernement ivoirien intervient quelques jours seulement après le mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne contre Guillaume Kigbafori Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne accusé de complot contre l’autorité de l’État et recel de détournement de deniers publics.

L’opposition ivoirienne exige la «libération» des personnalités politiques incarcérées

La Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), la plate-forme de l’opposition ivoirienne, a appelé vendredi à la « libération immédiate » des personnalités politiques incarcérées ainsi que le retour « sans condition de celles contraintes en exil », dans une déclaration.« Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnalités politiques et les militants arrêtés, et le retour sans conditions de toutes celles qui sont contraintes en exil», a dit Ouattara Gnonzié, dans une déclaration , au nom de la plate-forme de l’opposition, face à la presse.

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnes dont cinq députés ont été arrêtées.    

Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent les députés Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaila, Camara Loukimane, Soumahoro Kando, ainsi qu’une maire et deux dirigeants de partis et mouvements politiques.  

Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat. Pour M. Ouattara Gnonzié c’est « un prétexte de faux délits pour étouffer les partis politiques pour que plus personne ne s’exprime ».  

Dans une déclaration, en fin de matinée, Yasmina Ouégnin, porte-parole des groupes parlementaires de l’opposition, notamment le Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), Vox Populi, et Rassemblement, a appelé à la « suspension de la détention » des députés arrêtés depuis le lundi 23 décembre 2019.  

Elle a dénoncé une « procédure expéditive » au terme de laquelle ils ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), où « ils font l’objet de procédure pénale en violation de la Constitution et du règlement de l’Assemblée nationale en raison de l’immunité parlementaire dont ils bénéficient ».  

A l’occasion d’une conférence de presse qu’ils organisaient au siège de leur mouvement Génération et peuples solidaires (GPS dont M. Soro est le président), le 23 décembre 2019, plusieurs responsables dudit mouvement ont été interpellés par les forces de l’ordre qui ont pris d’assaut ce siège à Cocody, dans l’Est d’Abidjan. 

Il leur est reproché des infractions de troubles à l’ordre public. Selon la loi, au cours d’une session parlementaire, aucun député ne peut être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec autorisation de la Chambre dont il est membre sauf cas de flagrant délit.

« Vu la gravité des faits et en raison de la flagrance de délit de ceci, j’ai immédiatement ordonné à la direction de la surveillance du territoire de procéder à la recherche et à l’arrestation de tous les mis en cause », a laissé entendre jeudi le procureur de la République, M. Richard Adou, devant des journalistes.     

Les groupes parlementaires de l’opposition constatent ainsi que pour contourner l’immunité parlementaire dont jouissent les députés, le parquet d’Abidjan invoque de « manière « abusive le flagrant délit sans jamais démontrer la réalité de cette situation », a déploré Yasmina Ouégnin. 

Par ailleurs, la plate-forme de l’opposition demande une Commission électorale indépendante (CEI) consensuelle. M. Ouattara Gnonzié a déclaré que « rien n’est fini », espérant qu’une nouvelle institution chargée des élections se mettra en place pour la présidentielle d’octobre 2020. 

Présidentielle 2020: Amadou Soumahoro interpelle les politiques ivoiriens pour des élections apaisées

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Amadou Soumahoro, a appelé vendredi les élus et toute la classe politique « au sens du patriotisme et de responsabilité » pour des élections présidentielles apaisées en 2020, à la clôture de la session ordinaire de l’année 2020.« Au moment où notre pays s’apprête à aborder ces échéances importantes, j’en appelle au sens du patriotisme et de responsabilité des élus de la nation et de toute la classe politique pour des élections apaisées », a déclaré M. Amadou Soumahoro, dans un discours à l’hémicycle, devant le vice-président Kablan Duncan, représentant le chef de l’Etat Alassane Ouattara.

La clôture de ces travaux de la session ordinaire de l’année 2019 intervient dans un contexte pré-électoral visiblement tendu. L’année 2020 en Côte d’Ivoire devrait être marquée par la tenue d’ une élection présidentielle notamment prévue en octobre 2020.  

A la suite d’un retour avorté à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnes dont cinq députés ont été arrêtés. 

M. Amadou Soumahoro a appelé au « dépassement de soi et la mise en avant de l’intérêt général » de tous comme en 2015 pour organiser des élections passibles. Car, c’est seulement à ce prix que le pays parviendra à poursuivre sa dynamique de paix et de progrès en cours depuis 2011. 

A l’entame de la session, Maurice Kakou Guikahué, chef du Groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), a au nom des trois groupes parlementaires de l’opposition, appelé M. Amadou Soumahoro à user de son pouvoir pour « mettre fin à l’incarcération » de ces cinq députés.

Cette demande, introduite à l’Assemblée, « si elle me parvenait, je crois qu’elle est dans la maison, elle sera traitée avec diligence selon les règles prescrites en la matière », a assuré le président de l’Assemblée.

Lorsque l’Assemblée nationale est saisie d’une demande concernant une affaire judiciaire, elle constitue une commission spéciale pour l’examen du dossier. Le procureur de la République, Richard Adou, a évoqué jeudi face à la presse une flagrance délit pour les cinq députés interpellés, notamment pour divulgation de fausse nouvelle.

Selon le procureur de la République « dans le but de mettre en œuvre leur funeste dessein, certains soutiens de M. Soro dont des Parlementaires, sous le prétexte que l’avion de ce dernier aurait été dérouté par les autorités aéroportuaires diffusaient de fausses nouvelles et appelaient à l’insurrection populaire ». De ce fait, ils ont été arrêtés.

L’Assemblée nationale a examiné 72 projets de lois dont 23 projets de lois ordinaires adoptés, 29 projets de lois de ratification d’ordonnance et 20 projets de lois d‘autorisation de ratification de conventions internationales, a fait savoir M. Amadou Soumahoro. 

Au cours de cette session qui a débuté en avril et qui devrait prendre fin le 31 décembre 2019, il a été adopté entre autres les projets de lois sur la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI), sur la carte d’identité biométrique et le projet de loi sur la représentation de la femme dans les assemblées élues visant à assurer la parité hommes-femmes.

La bande audio imputée à Soro est d’une «légèreté déconcertante» (Affoussiata Bamba)

La bande audio rendue publique par le procureur de la République de Côte d’Ivoire Adou Richard et imputée à Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne l’accusant de préparer un projet de déstabilisation du pays, « date de 2017 et est d’une légèreté déconcertante», a affirmé jeudi Me Affoussiata Bamba-Lamine, dans une déclaration depuis Paris (France).« Cette bande audio est d’une légèreté déconcertante. Je précise qu’elle date de 2017. Pourquoi l’exhumer aujourd’hui ? Et pourquoi l’audio est-il incomplet ?…A dose homéopathique, nous vous livrerons tous les secrets de ce feuilleton d’espionnage mal monté par Abidjan », a promis l’avocate du camp Soro qui dit avoir écouté l’enregistrement audio « complet original» et dont des services étrangers en ont également copie.

 Selon elle, quand M. Soro se vante dans cet enregistrement audio du soutien des ex-chefs de guerre ivoiriens, cette affirmation n’a d’autre objectif que « de tirer le vers du nez de l’espion du jour qui accompagnait M. Francis Pérez, le nommé Olivier Bazol de son nom de Barbouze».

De ses explications, il ressort que cet enregistrement est un «espionnage mal monté» par les autorités ivoiriennes « qui n’avaient d’autre objectif que de cueillir M. Soro en vain».

« Le GPS entend dès à présent faire vigoureusement front à l’autocratie en Côte d’Ivoire », a poursuivi Me Affoussiata-Bamba, estimant que la résistance est la «seule façon de faire face à l’autocratie».

Un mandat d’arrêt international a été lancé lundi  par la justice ivoirienne contre Guillaume Kigbafori Soro, l’ancien patron de l’hémicycle pour atteinte à l’autorité de l’Etat et recel de détournement de deniers publics.

Le procureur de la République Adou Richard Christophe a brandi, jeudi après-midi, dans une conférence de presse  ses « pièces à conviction », notamment, des photos d’armes de guerre saisies et une bande audio accusant M. Soro de préparer un projet de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.

Affaire complot contre l’autorité de l’Etat: Soro risque l’emprisonnement à vie (procureur)

Accusé d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat ivoirien, Guillaume Soro, député et ancien chef de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, encourt « un emprisonnement à vie », a dit jeudi le procureur de la République, Richard Adou.« Comme sanctions encourues l’attentat et le complot contre l’autorité de l’Etat, c’est l’emprisonnement à vie. En la matière, c’est la peine maximale de l’infraction la plus gravement réprimée qui est appliquée », a dit Richard Adou face à la presse, ajoutant que c’est le juge qui décidera à l’issue du procès.

M. Guillaume Soro, actuellement hors de la Côte d’Ivoire après un retour avorté, est accusé d’ « acte d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat, de l’intégrité du territoire, et de blanchiment de capitaux ».

Dans un enregistrement sonore, présentant deux personnes en conversation, le procureur a attaché des propos à des déclarations de M. Soro : «  Hamed a essayé de faire un tour, mais les gens vont basculer. Il y a aura quelques-uns, les pro-IB qui ne seront pas avec nous, mais dans ces genres d’actions, c’est la puissance de feu qui rallie tout le monde ».

« On ne va pas commencer là-bas (Bouaké) mais les gens sont très sereins, c’est nous qui les calmons, on veut que ça tombe dans une situation assez intéressante pour que ça ne soit pas du n’importe quoi », ajoute-t-il dans les échanges.

Poursuivant, il laisse entendre « on a la télécommande, c’est pourquoi ce qui va se faire en amont avec la communication, qui va discréditer le régime et tout, mais je retiens que j’ai un délai à ne pas dépasser d’un an. En fait, il faut minimiser les coûts humains, le sang et tout ça, si on doit s’entretuer, ça va s’enliser ». 

« A part Zacharia, les com zones (ex-commandants de zone de l’ex-rébellion) ne vont pas réagir, ils essaient de récupérer les com zones, mais ça ne marche pas, on les a infiltrés, tout ce qu’on dit à un com zone, je suis informé. Ils ont réussi à récupérer un com zone sur dix », poursuit-il.

Selon le procureur de la République « dans le but de mettre en œuvre leur funeste dessein, certains soutiens de M. Soro dont des Parlementaires, sous le prétexte que l’avion de ce dernier aurait été dérouté par les autorités aéroportuaires diffusaient de fausses nouvelles et appelaient à l’insurrection populaire ». De ce fait, ils ont été interpellés. 

« Vu la gravité des faits et en raison de la flagrance de ceci, j’ai immédiatement ordonné à la direction de la surveillance du territoire de procéder à la recherche et à l’arrestation de tous les mis en cause », a laissé entendre M. Richard Adou. 

Il a fait savoir que ce sont les services de renseignement ivoiriens qui ont pu « intercepter des audio et trouver des personnes qui s’apprêtaient à venir porter un coup aux institutions de la République », alors une information judiciaire a été ouverte pour poursuivre les investigations.  

Avant l’atterrissage de l’avion de M. Soro, le 23 décembre 2013, « nous avons donné mandat aux services de renseignement et aux officiers de police judiciaire d’interpeller tous ceux dont nous avons l’assurance qui avaient participé à ce complot », a-t-il dit, expliquant les arrestations survenues. 

Une commission rogatoire a donnée aux officiers de police judiciaire afin d’appréhender les personnes impliquées et de faire des perquisitions dans les domiciles pour pouvoir rassembler les preuves et les indices, a-t-il souligné.

« Dans ce cadre, nous avons vu certaines personnes s’empresser d’aller déménager des armes dans certains domiciles et c’est ainsi que nous avons pu appréhender ces armes, malheureusement ces personnes avaient pris la clé des champs », a indiqué le procureur de la République qui a cité des armes saisies.

Ces armes sont « 16 téléphones, neuf puces téléphoniques, un lot de matériel de communication radio, cinq gilets par balles, quatre treillis, trois mitrailleuses de types 12/7, six caissettes de munition de 12/7, quatre RPG 7, 13 roquettes, quatre missiles anti-chars, 59 paquets de munitions A4, 19 chargeurs de kalachnikov AK47, 14  kalachnikovs AK47…».

Par ailleurs, le Trésor public ivoirien a déposé la plainte le 20 décembre 2019 pour une affaire qui a commencé en 2007 où M. Soro a été admis dans une maison achetées avec  des fonds « sortis des caisses du Trésor public pour acquérir » ce bien immobilier pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Le 23 décembre 2019, le procureur de la République a annoncé un mandat d’arrêt requis contre M. Soro qui projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. Il est également accusé de recel de détournement de dénier public et de blanchiment de capitaux. 

2019, une année présidentielle en Afrique

En 2019, les citoyens d’une dizaine de pays africains sont retournés aux urnes pour élire ou réélire leurs chefs d’Etat, avec quatre candidats qui accèdent pour la première fois à la magistrature suprême.En Guinée-Bissau, Domingos Simões Pereira et Umaro Sissoco Embalo, deux ex-Premiers ministres, vont clôturer le cycle des élections présidentielles en 2019 en s’affrontant le 29 décembre prochain au second tour. Le président sortant José Mario Vaz, non soutenu par le PAIGC, est sorti dès le premier tour au sortir duquel Pereira et Embalo sont arrivés en tête avec respectivement 40,13% et 27,65% des suffrages.

Par ailleurs, ce scrutin est un tournant dans la vie de jeune nation lusophone et devrait permettre au vainqueur de s’entourer d’une équipe capable de faire face aux défis politiques, économiques et sécuritaires, tirant incontestablement le pays vers le bas.

En Algérie, la présidentielle a pu se tenir le 12 décembre malgré son impopularité. Plus de la moitié des électeurs (60,2%) ont refusé d’aller voter tandis qu’un nombre record de votes blancs ou nuls (12,8 %) a été enregistré. Cependant, l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est élu au premier tour avec 58,2% des suffrages exprimés, après avoir battu ses quatre adversaires et tous anciens membres de gouvernement sous Bouteflika.

Théâtre d’un mouvement de protestation dénommé « Hirak », les manifestants continuent de réclamer le renouvellement de la classe politique qu’ils accusent de « corrompue ». En avril dernier, ils ont forcé à la démission l’ex-chef d’Etat d’Abdelaziz Bouteflika pendant que la justice mettait aux arrêts plusieurs personnalités parmi ses ex-collaborateurs accusés de malversations.

De nouvelles têtes au Maghreb

La Tunisie a pour sa part élu le candidat social-conservateur indépendant, Kaïs Saïed (72,71%), au second tour du 13 octobre contre Nabil Karoui, candidat du parti « Au cœur de la Tunisie ». Le premier tour s’est tenu de manière anticipée le 15 septembre 2019 en Tunisie et du 13 au 15 septembre à l’étranger. Il s’agit de la deuxième élection présidentielle au suffrage universel direct depuis la révolution de 2011. Elle est organisée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Initialement prévu le 17 novembre 2019, le scrutin est avancé en raison de la mort du président sortant, Béji Caïd Essebsi, en juillet 2019.

En Mauritanie, le général Mohamed Ould El-Ghazouani, soutenu par le président sortant Mohamed Ould Abdelaziz et son parti, a remporté l’élection présidentielle du 22 juin au premier tour avec 52,0% des voix face à cinq autres candidats, dont le candidat anti-esclavagiste Biram Dah Abeid. Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir en 2008, ne pouvait plus se représenter après avoir bouclé ses deux mandats.

Cependant, il semble aujourd’hui être en froid avec son successeur après avoir indiqué récemment que « Mohamed Ould Ghazouani n’est même pas membre de l’UPR et sa candidature à l’élection présidentielle ne s’était pas faite sous (les) couleurs » de cette formation politique.

En Namibie, la présidentielle était couplée aux législatives. Le sortant Hage Geingob (SWAPO : centre-gauche) est réélu président de la République avec 56,8% des voix face à dix autres candidats, dont notamment Panduleni Itula (centre-gauche sans étiquette, 29,4%). Toutefois, le SWAPO perd sa majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale mais conserve une confortable majorité absolue avec près de 60% des sièges. Le Mouvement démocratique populaire (centre-droit conservateur) est la principale force d’opposition à l’Assemblée, avec un siège sur six.

Au Malawi, le président Peter Mutharika (Parti démocrate-progressiste, libéral) est réélu avec 38,6% des voix à la présidentielle du 21 mai. Il devance les six autres candidats dont Lazarus Chakwera (Parti du congrès, conservateur) qui obtient 35,4% des voix.

Pas moins de quatre présidentielles en 2020

En Égypte, le référendum du 20 au 22 avril allonge le mandat présidentiel de deux ans, soit jusqu’en 2024. Les réformes qui portaient également sur la création d’un poste de vice-président et sur celle d’un Sénat sont approuvées par 88,8% des votants, avec un taux de participation de 44,3 %.

Aux Comores, Azali Assoumani (Convention pour le Renouveau des Comores : centre-gauche) est réélu avec 60,8% des voix dès le premier tour du 24 mars, après que son gouvernement a fait modifier la constitution par référendum en juillet 2018 pour lui permettre de se représenter. Il triomphe ainsi face à douze candidats sans étiquette politique et considérés comme mineurs. L’opposition conteste les résultats et des violences post-électorales s’en sont suivies.

Au Sénégal, le président sortant Macky Sall, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY, unis pour un même espoir) est réélu dès le premier tour du 24 février avec quelque 58% des voix face à quatre autres candidats, dont l’ex-Premier ministre Idrissa Seck (+20%) et la figure montante de la politique sénégalaise Ousmane Sonko (+15%).

A la veille de ce scrutin déjà, le 23 février, le président sortant du Nigéria Muhammadu Buhari se voyait réélu avec quelque 56% des voix face à 72 autres candidats, dont notamment Atiku Abubakar (Parti démocratique populaire : conservateur).

En 2020 par ailleurs, des élections présidentielles sont prévues dans plusieurs pays du continent, notamment au Togo (février), en Guinée et en Côte d’Ivoire (octobre) ainsi qu’au Niger et en République Centrafricaine en décembre.

Le climat politique crispé dans plusieurs pays africains en 2019

Le climat politique est resté délétère en 2019 dans plusieurs pays africains secoués par des manifestations anti-gouvernementales. De l’Algérie au Soudan, des mouvements populaires se sont dicté leurs lois.L’Algérie a battu les records des manifestations contre le « régime » enclenchées depuis le 22 février. Malgré l’élection à la présidence de la République de l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune avec un faible taux de la participation de 39,9%, le 12 décembre dernier, les marches se tiennent toujours.

Et ce mardi 24 décembre, au lendemain-même de la mort du chef d’Etat-major de l’armée, le Général Ahmed Gaïd Salah, une des figures de l’après-Bouteflika, les étudiants ont tenu leur 44è marche hebdomadaire.

La manifestation pacifique de vendredi dernier, la première après la prestation de serment la veille de Tebboune, semble révéler une détermination à poursuivre le triptyque du combat du mouvement « Hirak » pour « un État de droit, une justice libre et une presse indépendante ».

Tout a commencé quand l’ancien président Abdelaziz Bouteflika a voulu brigué un cinquième mandat. Après qu’il est poussé à la démission le 2 avril 2019 par le soutien de l’armée, les protestataires réclament la mise en place d’une deuxième République, et le départ de tous les symboles du régime déchu.

Après la disparition du Général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, symbole fort de la lutte contre le mouvement « Hirak », son successeur Said Changriha, chef d’état-major par intérim, aura-t-il la même influence politique ou laissera-t-il au Président Tebboune une marge de manœuvre ?

Au Soudan, le climat politique, déjà confus en fin 2018, a été toujours secoué cette année par des protestations contre le régime d’Omar el-Béchir.

Tout est parti d’un mouvement d’humeur contre le triplement du prix du pain et une pénurie d’essence. La contestation s’est vite transformée en un front politique qui a mené à la chute de l’ancien régime de Omar el-Béchir après 30 ans au pouvoir. Après sa destitution par l’armée le 11 avril dernier, el-Béchir dont le régime est régulièrement accusé de violations de droits humains, a été condamné le 14 décembre par un tribunal de Khartoum à deux ans en « résidence surveillée » pour corruption.

Un an après le premier anniversaire du déclenchement de ce mouvement de contestation célébré le 19 décembre dernier, le gouvernement de transition mis en place en septembre s’attèle a relever une économie exsangue et assise sur une dette de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Tout en prenant la compte du ratio entre les dépenses publiques et le panier de la ménagère !

« Esprit de suivisme »

Comme Denis Sassou-Nguesso en République du Congo en 2015, Pierre Nkurunziza au Burundi en 2015, ou encore Faure Gnassingbé au Togo parmi la dizaine d’exemples en Afrique depuis 2000, le président guinéen semble vouloir imiter ses pairs qui ont changé la Constitution de leurs pays pour rester au pouvoir.

Depuis l’annonce en septembre d’une série de consultations sur la Constitution, une vague de protestations secoue le climat politique en Guinée.

Le projet de troisième mandat attribué au Président Condé a suscité une série de manifestations populaires, déjà soldées par un bilan macabre.

Décrié et contesté par l’opposition et la société civile, le référendum pour une nouvelle Constitution risque d’alimenter la tension.

Avec le boycott annoncé de l’opposition des élections législatives du 16 février initialement prévues le 28 décembre, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) continuera de compter des interpellations dans ses rangs.

En Gambie, le Mouvement « Three Years Jotna » (les trois ans sont révolus), s’érige contre le régime de Adama Barrow dont la promesse électorale en 2016 était quitter le pouvoir au bout de trois ans.

Alors que le président gambien a finalement manifesté son souhait de rester à la tête du pays jusqu’en 2021, les protestations commencent à s’organiser un peu régulièrement. Selon la charte fondatrice de la « Coalition 2016 », le nouveau président devait diriger un gouvernement provisoire pendant trois ans, avant d’organiser une nouvelle élection à laquelle il ne pourrait participer.

« Parfums de troisième mandat »

Même si le sujet est encore « tabou », un air de soupçon se dégage en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Le président Alassane Ouattara n’a pas « explicitement » rejeter l’idée d’un troisième mandat. Et l’ambition politique de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale pourrait mener à une rebelote des cartes, en perspectives de la présidentielle de 2020. Alors que le fonctionnement et la composition de la Commission électorale indépendante (CEI) continue de diviser le pouvoir et l’opposition.

Obiang, Biya et Museveni : une longévité au pouvoir de plus en plus contestée

À eux trois, les présidents Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Équatoriale), Paul Biya (Cameroun) et Yoweri Museveni (Ouganda), ils totalisent 110 ans de règne ininterrompu.Le premier cité, aujourd’hui âgé de 77 ans, détient le record absolu de longévité au pouvoir sur le continent. Il a débuté son magistère après avoir, le 3 août 1979, renversé son oncle Francisco Macias Nguema Biyogo. Surfant sur la rente pétrolière d’un petit État continental et insulaire d’un million d’âmes, et trônant à la présidence du Parti démocratique de Guinée Équatoriale (PDGE), M. Obiang a réussi à «pacifier» le front de l’opposition où la dizaine de partis légalisés font figure d’alliés.

Conscient de santé précaire, l’homme fort de Malabo a réglé la question successorale en nommant, comme vice-président, son propre fils Teodoro Nguema Obiang Mangue. Surnommé «Teodorín», il est actuellement en délicatesse avec la justice française pour des faits de «biens mal acquis».

Son voisin sur le plan géographique, également présenté comme un intime, a accédé à la magistrature suprême le 6 novembre 1982 à la faveur d’une disposition constitutionnelle, faisant du Premier ministre le successeur du démissionnaire Ahmadou Ahidjo. Après la prestation de serment ponctuée par un discours moraliseur sur la gestion des affaires publiques, Paul Biya sera, dès le 6 avril 1984, confronté à un coup d’État ourdi par des partisans de son prédécesseur.

L’entrée en récession du Cameroun, dès 1987, viendra davantage crisper le climat sociopolitique.

Fils de catéchiste, M. Biya, né le 13 février 1933 à Mvomeka’a (Sud), règne sur un pays d’environ 25 millions d’habitants et qui compte près de 300 partis depuis la réinstauration du multipartisme, en décembre 1990. Malgré ses adversaires, il s’est fait reconduire dans ses fonctions en janvier 1984, avril 1988, octobre 1992, octobre 1997, octobre 2004, octobre 2011 et octobre 2018. En 2008, il a fait modifier une disposition de la Loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels.

En dehors d’une situation économique toujours préoccupante, le Cameroun doit également faire face aux assauts de la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, à une crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais également à l’afflux des réfugiés centrafricains à l’Est et dans le septentrion. 

Quant à Yoweri Museveni, il est âgé de 75 ans dont 33 ans passés à la tête de l’Ouganda. Ayant débuté son règne en 1986 et après avoir renversé Milton Obote, il est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement.

Également leader du Mouvement de la résistance nationale (NRM), son arrivée aux affaires coïncide avec l’avènement de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle sévissant aussi en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud et à l’est de la République centrafricaine (RCA).

Peuplé de 43 millions d’habitants, l’Ouganda est fortement impacté par les différentes crises dans la région des Grands Lacs.

Malgré une situation économique du pays qualifiée d’encourageante par les institutions spécialisées, M. Museveni doit désormais compter avec une opposition bien décidée à l’évincer. Ce qui est loin d’une mince affaire.

Et pour cause : à la suite d’une réforme constitutionnelle controversée supprimant la limite d’âge pour accéder à la magistrature suprême, il nourrit l’espoir de briguer en 2021 un 6ème mandat. Voire un 7éme, s’il le désire…

Côte d’Ivoire: 15 proches de Soro déférés à la MACA pour trouble à l’ordre public

Quinze personnalités politiques proches de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, interpellées lundi à Abidjan, ont été déférées à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ( MACA) pour trouble à l’ordre et diffusion de fausses nouvelles après plus de 10 heures d’audition, a appris APA mercredi sur place dans la capitale économique ivoirienne.« Les détenus ont été auditionnés de 18h jusqu’à 4h ce matin dans la nuit de mardi à mercredi. Ils ont été inculpés des faits de troubles à l’ordre public et de diffusion de fausses nouvelles jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement. Ils ont été déférés ensuite à la MACA», a dit dans une conférence de presse, Koné Boubacar, l’un des vice-présidents du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI), un mouvement politique proche de Guillaume Soro présidé par Félicien Sékongo (l’un des détenus).

Selon M. Koné, ces détenus pro-Soro, notamment Alain Lobognon,  Kanigui Soro, Félicien Sékongo et Koné Tehfour sont dans « un état combatif avec le moral haut à continuer la lutte ».

« Le MVCI exige la libération sans délai et sans condition de tous les détenus, l’arrêt immédiat des interpellations, les intimidations, voire menaces de l’opposition ivoirienne. Le MVCI condamne l’instrumentalisation de la justice à des fins purement politiques», a poursuivi M. Koné dénonçant «un déficit de démocratie» en Côte d’Ivoire.

S’étonnant par ailleurs du mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne contre l’ancien chef de l’hémicycle ivoirien, le conférencier a soutenu que son organisation est prête à utiliser «toutes les voies légales »  pour dénoncer le « déni de démocratie » dans le pays et  obtenir la libération des siens.

Lundi, quinze leaders politiques proches de M. Soro, ont été interpellés par les forces de sécurité ivoiriennes. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont été auditionnés pendant plusieurs heures et déférés à la MACA, la plus grande prison du pays pour trouble à l’ordre public.

Quant à leur leader, Guillaume Soro dont le retour en Côte d’Ivoire a été avorté lundi, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui par la justice ivoirienne pour attentat à l’autorité de l’État et recel de détournement de deniers publics portant sur la somme de 1,5 milliard FCFA.

Le FPI appelle les autorités judiciaires à surseoir aux arrestations des partisans de Soro

Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) présidé par Pascal Affi N’Guessan, a appelé mardi les autorités politiques, judiciaires et policières ivoiriennes « à surseoir aux arrestations» des partisans de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne dont plus de quinze proches ont été interpellés lundi à Abidjan.Poursuivant, Issiaka Sangaré, le porte-parole et secrétaire général du FPI  dit attendre les suites de l’information judiciaire ouverte contre M. Soro par le procureur de la République pour présomption grave de tentative d’atteinte à l’autorité de l’État, de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Il a, par ailleurs, invité au respect de la procédure concernant les députés arrêtés qui bénéficient de l’immunité parlementaire et a demandé leur libération.

Dans le même élan, la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix ( CDRP), une plateforme de l’opposition ivoirienne présidée par l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié,  a dénoncé mardi dans une déclaration, des « dérives dictatoriales» en Côte d’Ivoire après le mandat d’arrêt international émis par les autorités ivoiriennes contre Guillaume Soro, l’ex-président du parlement ivoirien et l’arrestation de plusieurs cadres proches de celui-ci.

 « La CDRP s’insurge contre ces dérives dictatoriales répétées du régime RHDP-unifié, contraires aux principes élémentaires de la démocratie et de l’Etat de droit…», rapporte cette plateforme politique marquant sa « surprise et son indignation » devant les accusations d’attentat à la sûreté de l’État et de détournement de deniers publics portées contre M. Soro.

« La conférence des présidents demande aux militants de rester sereins, de ne pas se laisser distraire des axes prioritaires de la lutte ; à savoir la réforme de la CEI (Commission électorale indépendante), la libération de tous les prisonniers politique, civile et militaire pour donner une chance à la réconciliation, la prolongation du délai de validité des cartes nationales d’identité arrivées à expiration et la gratuité des Carte nationales d’identité», a ajouté Aka Ahizi, le porte-parole de la conférence des présidents de cette plateforme qui a signé la déclaration.

 L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro dont l’avion  le transportant en provenance de Paris ( France), devait atterrir à l’aéroport d’Abidjan lundi, a été dérouté au Ghana.

 Plus tard dans la soirée du même lundi, le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Adou Richard Christophe a annoncé un mandat d’arrêt international requis contre M. Soro pour tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État, de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Dans la foulée, plus de quinze proches de M. Soro ont également été interpellés par la justice ivoirienne.

UA : Le 33ème Sommet les 9 et 10 février à Addis-Abeba

Le 33ème Sommet de l’Union africaine (UA) se tiendra les 9 et 10 février prochain dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, sous le thème « Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique », a annoncé mardi la Commission de l’UA sur son site web.Cette session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) sera précédée par la tenue de la 39e session ordinaire du Comité des représentants permanents (COREP), les 21 et 22 janvier 2020 et de la 36ème session ordinaire du Conseil exécutif au niveau des ministres des Affaires étrangères, les 6 et 7 février, précise-t-on de même source.

Le dernier Sommet de l’UA a eu lieu en juillet 2019 à Niamey au Niger et qui a connu le lancement effectif de la Zone de libre échange continentale africaine.

Combattant dans l’âme, Guillaume Soro affronte son destin politique (PORTRAIT)

Homme politique de conviction, Guillaume Soro, ex-chef du Parlement ivoirien, veut toujours garder cette stature. L’ex-chef de guerre, qui s’est battu pour davantage de justice dans son pays, affronte son destin politique, en dépit des conséquences de son choix politique.Bien qu’étant dans son confort de président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, acteur politique important du système au pouvoir, a pris du recul face au Parti unifié Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) dont le président est Alassane Ouattara, dénonçant sa démarche d’unification des Houphouétistes, au point de céder son fauteuil. 

Au perchoir de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, y a pris les commandes à l’âge de 40 ans, devenant la deuxième personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire, et se positionnant comme dauphin Constitutionnel de Alassane Ouattara, tout en visant la magistrature suprême.   

Le passage de la primature, en tant que chef du gouvernement de Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Union économique ouest-africaine (Uemoa), à la tête de l’hémicycle n’est pas fortuit, il reste un pas pour succéder à M. Ouattara.

Le changement de la Constitution en 2016 avec un vice-président, successeur constitutionnel, il est mis hors circuit. Un deal qui tombe à l’eau. M. Soro s’apprêtait à succéder à M. Ouattara, un « père », qu’il perdra pour se rapprocher de Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition).   

Selon M. Guillaume Soro « il ne fallait pas se précipiter pour créer le Rhdp unifié (parti au pouvoir) » car « créer le Rhdp unifié sans le Pdci (ex-allié de taille) reviendrait à créer le Rhdp unifié contre le Pdci et ceci risquerait de mettre en péril la tranquillité des Ivoiriens ».  

 « Je ne pouvais pas militer au Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), ça serait trahir ma conviction et le président Henri Konan Bédié » dont « je suis le protégé », avait expliqué Guillaume Soro à la résidence du président du Pdci à Daoukro, dans le Centre-Est ivoirien.  

« Dans le projet de création du Rhdp, le président de la République (Alassane Ouattara) m’a reçu et m’a demandé de rendre ma démission si je n’acceptais pas de militer au sein du Rhdp », avait révélé Guillaume Soro. 

 « Il n’était pas opportun de m’accrocher à un poste à la présidence même si cela aurait pu être légitime (…). Je me suis dit, pour la paix pour mon pays, même si je considère que c’est injuste, j’accepte de démissionner (de la présidence de l’Assemblée nationale) pour garder la paix en Côte d’Ivoire », a-t-il dit.

M. Guillaume Soro a démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, le 8 février 2019, lors d’une session extraordinaire. Il est remplacé par Amadou Soumahoro. Affectueusement appelé «Tchomba» dans le milieu du parti au pouvoir, M. Soumahoro est élu par ses paires.        

S’accomplir seul

 « Quand Macron lançait En marche !, toute la classe politique était unanime pour dire qu’il ne serait jamais président. (…) J’ai décidé de prendre mon destin en main. J’ai 47 ans et je pense que je ferai cavalier seul », avait déclaré M. Soro dans un entretien à la Radio France internationale (RFI) et la chaîne de télévision France 24. 

Ancien allié du président Alassane Ouattara, M. Soro, qui veut briguer la magistrature suprême, n’a pas de parti politique et n’est soutenu par aucun des trois grands partis en Côte d’Ivoire. Il a de ce fait, mis en place un mouvement citoyen dénommé Générations et peuples solidaires (GPS).   

Le président de GPS, Guillaume Soro (47 ans), assure avoir encore « 30 ans à 40 ans de vie politique » devant lui, contrairement à ceux qui clament qu’il est « fini ». A l’instar de Barack Obama, il aurait souhaité être président à l’âge de 47 ans.

Engagé dans la course à la présidentielle après son départ de l’Assemblée nationale, il a commencé à se faire un électorat. Avec un langage de vérité, il a su conquérir des militants dans le Nord du pays dont il est originaire, se positionnant sur un terrain miné, chasse gardée du Rhdp.

Dans la visée présidentielle, un gros nuage apparaît, un mandat d’arrêt international est requis par la justice ivoirienne contre lui pour « tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux. »  

Pour atteindre son objectif, il devra se défaire de cet imbroglio juridique annoncé le lundi 23 décembre 2019 par le procureur de la République de Côte d’Ivoire. Fin stratège qui a conduit l’ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN) de 2002 à 2007, il devra trouver la parade pour s’en sortir.

Avec la maturité politique acquise auprès de M. Ouattara et l’ancien président Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a commencé à se bâtir un empire politique. Il y a adjoint plusieurs membres de l’ex-rébellion depuis la primature ivoirienne (Cabinet du Premier ministre).     

Homme de conviction   

Guillaume Kigbafori Soro, né en 1972 à Kofiplé, dans le Nord ivoirien, est devenu Premier ministre de Côte d’Ivoire de 2007 conformément à l’accord politique de Ouagadougou à 2012, avant de devenir président de l’Assemblée nationale ivoirienne de 2012 à 2019.    

Ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), M. Guillaume Soro, surnommé le Che ou encore Bogotha, se rapproche de M. Ouattara, avant de basculer dans la rébellion, pour dit-il permettre que tous les Ivoiriens accèdent à une nette justice et à la nationalité. 

Il participe au gouvernement de réconciliation nationale, sous l’ère Laurent Gbagbo, de février 2003 à mai 2004, puis d’août 2004 à décembre 2005, comme ministre de la Communication. Le 28 décembre, il est nommé ministre d’État, ministre de la Reconstruction et de la réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.

La signature de l’accord politique de Ouagadougou, sous les auspices de Blaise Compaoré, offre aux ex-Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les ex-Forces nouvelles désignent M. Soro Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour occuper le poste de Premier ministre, un grand pas dans l’arène politique.

A la tête d’une rébellion qui a coupé le pays en deux avec un Sud gouvernemental et un Nord sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, il devient ainsi Premier ministre en 2007 jusqu’en  mars 2012, où il décroche pour devenir président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.   

Alors qu’il dirigeait la FESCI, il était aussi engagé politiquement de 1995 à 1998. Et ce, pendant qu’il préparait une licence d’anglais à l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. À la faculté des lettres, arts et sciences humaines, il obtient une licence d’anglais et ensuite une maîtrise. 

En décembre 1998, il quitte la tête de la FESCI pour poursuivre ses études en France où en 1999, il s’inscrit simultanément dans les universités Paris-VII et Paris-VIII, respectivement pour des cours d’anglais et de sciences politiques.

Très proche d’Alassane Ouattara qu’il a soutenu pendant la crise de 2010-2011 face à Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a contribué à l’arrivée de M. Ouattara au pouvoir. En 2018, il obtient un master en économie à l’École supérieure de commerce de Lyon, en France.

L’arrestation d’opposants inquiète des défenseurs de droits de l’homme ivoiriens

La Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme MIDH), deux organisations de défense des droits de l’homme en Côte d’Ivoire se disent préoccupées et inquiètes après l’arrestation de certains opposants et la virulence du discours politique en Côte d’Ivoire à moins de 10 mois de la présidentielle de 2020. « …Au regard de ce qui précède, de la cristallisation des positions des acteurs politiques, de la virulence des discours et déclarations politiques, la LIDHO s’inquiète de ce que l’on assiste à la construction du contexte qui a prévalu à la survenue des événements de 1999, 2002 et 2010», indique cette organisation dans une déclaration transmise mardi à APA.

 « A 10 mois de l’élection Présidentielle, la LIDHO voudrait interpeller tous les acteurs politiques quant à leur responsabilité individuelle et collective dans le maintien et la consolidation d’un environnement favorable à la tenue d’élections transparentes, impartiales, inclusives et crédibles, garantie de la stabilité et de l’État de Droit», ajoute la déclaration.

«  Le MIDH constate avec tristesse et amertume que l’espace démocratique est en train de se rétrécir gravement en Côte d’ivoire à moins d’un an de l’élection présidentielle», a fait remarquer de son côté  dans un communiqué, Yacouba Doumbia, le président du Conseil d’administration du MIDH qui dit être préoccupé par cette situation dans le pays.

Selon lui, « la construction de l’État de droit passe par le respect des règles démocratiques et de l’opposition politique».

Auparavant, le PCA du MIDH a rappelé l’actualité politique ivoirienne dominée par l’affaire Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne dont l’avion attendu à Abidjan lundi, a été dérouté sur Accra (Ghana) et contre qui la justice ivoirienne a lancé un mandat d’arrêt international. Par ailleurs, plus de quinze proches de M. Soro dont cinq députés et un maire, ont été interpellés par les autorités sécuritaires ivoiriennes.

Poursuivi, l’ambition présidentielle de Guillaume Soro s’assombrit (analyse)

Poursuivi par la justice ivoirienne pour atteinte à l’autorité de l’Etat, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux, la perspective électorale de l’ex-chef du Parlement de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, pour la présidentielle de 2020 s’assombrit.Hors du pays depuis plus de six mois pour affuter ses réseaux extérieurs et mobiliser des partisans, notamment en Europe, Guillaume Soro qui a déclaré en octobre 2019 sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de 2020, à un an des joutes électorales, se retrouve dans un étau judiciaire. 

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a annoncé le 23 décembre 2019 un mandat d’arrêt international contre M. Soro pour « pour tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux ».  

M. Soro qui envisageait d’entrer en Côte d’Ivoire pour préparer la présidentielle de 2020, n’avait pas prévu ce scénario. Selon Sedik Abba, journaliste-écrivain, analyste de l’actualité politique en Afrique, l’alternative qui lui reste est de renoncer à se présenter contre abandon des poursuites judiciaires.

« Je ne suis pas sûr qu’il puisse accepter ce marché en renonçant à se présenter et en échange qu’on abandonne les poursuites », estime Sedik Abba, qui fait observer que si, ostensiblement M. Soro se présente, il va effriter l’électorat du Nord, bastion du pouvoir.   

Conscient que M. Soro s’est créée un fief électoral dans le Nord, espace où le Parti unfié Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), le parti au pouvoir « règne » et compte supplanter ses adversaires, l’ex-chef du Parlement pourrait diviser les voix du régime. Alors, cet ex-allié politique, devient un intrus dans le puzzle à écarter.

En homme politique averti, il sait que cette aventure ne sera pas un chemin sans tumulte. M. Soro qui ne partage pas la vision du Parti unifié Rhdp, dont le président est Alassane Ouattara, a, avec courage claqué le porte, cédant son fauteuil de chef du Parlement, assumant ainsi ses convictions.

« Je ne pouvais pas militer au Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), ça serait trahir ma conviction (…) dans le projet de création du Rhdp, M. Ouattara m’a reçu et m’a demandé de rendre ma démission si je n’acceptais pas de militer au sein du Rhdp », avait dit M. Soro.

Une guerre des ex-allés

A environ un an de l’élection présidentielle, chaque parti déploie son artillerie. Pour le pouvoir, éliminer ses obstacles, parait plausible. Les moyens de l’Etat, parfois utilisés de façon subtile, sont une arme pour les dirigeants et l’opposition le sait.

Annoncé le 22 décembre 2019, au dernier jour d’une visite officielle de 72 heures d’Emmanuel Macron, le ciel ivoirien a été fermé à tout aéronef privé. M. Soro qui avait prévu arriver ce jour à bord d’un avion privé, en provenance de l’aéroport de Paris-Le Bourget, s’est vu obligé de décaler d’un jour son arrivée.

Selon une note secrète des forces de défense et de sécurité qui a fuité, M. Guillaume Soro devrait être mis aux arrêts et certains de ses proches interpellés. Ayant des personnes infiltrées au sein du pouvoir, il a dérouté son vol vers Accra, le 23 décembre 2019, alors qu’il survolait le Burkina Faso.

Des responsables du mouvement citoyen Générations et peuples solidaires (GPS) dont M. Soro est le président, avaient invité leurs militants à se rendre à l’aéroport d’Abidjan à l’effet d’accueillir leur leader, mais ils ont été empêchés de se réunir par des éléments des forces de sécurité.

M. Simon Soro, frère cadet de l’ex-président de l’Assemblée nationale, a été empêché d’avoir accès à la résidence de son aîné par des forces de sécurité pré-positionnées à l’entrée du domicile de celui-ci. En outre, le siège de GPS sis à la Riviera a été visité par des forces encagoulées, alors que des pro-Soro y étaient réunis.

L’autorisation d’atterrissage à l’aéroport d’Abidjan avait été accordée à M. Soro par l’Autorité nationale de l’aviation civile de Côte d’Ivoire (ANAC). Mais déjà, dans la matinée, des policiers avaient été déployés devant sa résidence à Marcory, dans le Sud d’Abidjan, créant des soupçons. 

Alerté, il a dérouté son vol vers Accra. L’action judiciaire le contraint hors du pays, une forme d’exil pour Guillaume Soro. Par ailleurs, les dirigeants des principaux mouvements Soroïstes ont été arrêtés, notamment une quinzaine de personnes, dont le député Alain Lobognon.   

« De façon plus étroite, c’est la perspective électorale de 2020 qui s’assombrit » pour Soro, un acteur majeur de la vie politique ivoirienne, un ami politique d’Alassane Ouattara, qui fut une cheville ouvrière dans le départ de Gbagbo en 2010-2011, note Babakar Justin Ndiaye, journaliste-politologue.

 « Aujourd’hui, ils sont dans une logique de confrontation et de lutte à mort, ce qui montre qu’en politique  l’ami d’hier, est plus redouté, plus craint et combattu que l’ennemi de toujours, parce que l’ex-ami est un ex-complice qui détient des secrets », renchérit Babakar Ndiaye.

L’exil ou affronter l’arme judiciaire  

Si Guillaume Soro est dans le circuit, en tant que candidat et allié de Gbagbo ou allié d’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), « comme une bombe électorale », il pourrait faire des révélations fracassantes sous le mode de la révélation, souligne Ndiaye.

L’exil est pour lui un moyen de prendre du recul face à la situation et développer ses arguments de défense ou ses stratégies diplomatiques pour dénouer cet épisode judiciaire. Le quotidien ivoirien Le Matin, proche du pouvoir rapporte qu’il est allé en Espagne, il se positionne dans une zone discrète. 

Depuis son décollage de l’aéroport de Paris-Le Bourget, M. Soro avait dans son réseau de renseignement, fait l’option de décamper de la France, ami historique de la Côte d’Ivoire, pour envisager d’autres horizons. L’exil lui apportera assurément plus de poigne et un réseau extérieur puissant.        

L’action judiciaire, en Afrique, pose un « grand problème » vu « l’utilisation abusive de l’arme judiciaire contre l’adversaire politique » or la justice est l’un des piliers de la démocratie, fait observer Justin Babakar Ndiaye, journaliste-politologue.     

En tant qu’institution clé et un équilibre démocratique, quand on utilise la justice contre un adversaire politique, « à la longue, cette justice aura un caractère pré-domestiqué et une arme qu’on utilise contre l’adversaire, (et) c’est regrettable », poursuit-il.  

« L’utilisation abusive de l’arme judiciaire est regrettable, (car) le combat démocratique doit tourner autour des idées, des programmes de société et des bilans », estime-t-il tout en mentionnant que son retour dans le jeu politique dépendra de l’intensité de la bataille que lui livre Ouattara.

Si c’est « une lutte à mort politique et judiciaire », l’avenir de Soro semble ne pas être heureux à court terme. Avec ses connexions et son réseau international Guillaume Soro peut toutefois susciter des médiations pour calmer le jeu surtout autour de l’utilisation de l’arme judiciaire.    

 « Nous pensons qu’il y a une instrumentalisation de l’appareil judiciaire en Afrique à des fins politiques et ça c’est un grave recul pour la démocratie », affirme pour sa part Sedik Abba qui relève que cela peut entraîner des risques de dérapage, c’est pourquoi la justice doit être impartiale. 

Le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) « constate avec tristesse et amertume que l’espace démocratique est en train de se rétrécir gravement en Côte d’ivoire à moins d’un an de l’élection présidentielle », déclare Me Doumbia Yacouba, président du Conseil d’administration dans une note. 

L’organisation qui se dit « préoccupée par cette situation qui fait planer des risques de violence, condamne avec fermeté toutes les violations des libertés publiques et des droits humains abondamment proclamés dans la Constitution de novembre 2016 ».

M. Guillaume Soro (47 ans), assure avoir encore « 30 ans à 40 ans de vie politique » devant lui, contrairement à ceux qui clament qu’il est « fini ». A l’instar de Barack Obama, il aurait souhaité être président à l’âge de 47 ans.

Guinée : l’opposition annonce son boycott des législatives

L’opposition guinéenne ne prendra pas part aux élections législatives du 16 février 2020, a annoncé Cellou Dalein Diallo, expliquant cette mesure par l’existence d’un fichier électoral non fiable.« Il est évident que ce fichier ne reflète pas l’état du corps électoral Guinéen. Donc, nous rejetons ce fichier. Et nous avons décidé, que nous ne pouvons pas participer », a déclaré Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, au sortir d’une rencontre avec ses pairs, lundi à Conakry.

« Nous ne pouvons pas, a-t-il ajouté, accepter qu’une élection basée sur ce fichier soit organisée. L’opposition politique ici réunie empêchera qu’un scrutin à ce titre se tienne ».

Pour revenir sur son boycott,  l’opposition exige, selon M .Diallo, la satisfaction de trois conditions : un fichier qui reflète « fidèlement l’état du corps électoral », l’achèvement des élections locales et la nomination d’ « un président de la CENI, compétent, neutre et impartial, capable de diriger cette importante institution ».

Les politiques appelés à éviter de «faire des élections des machines à tuer»

Les hommes politiques ivoiriens ont été appelés à éviter de « faire des élections des machines à tuer », à moins d’un an de l’élection présidentielle.Cet appel a été lancé par la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Professeur Mariatou Koné. « Evitons de faire des élections des machines à tuer, des machines qui retardent notre marche vers le progrès, le bien-être individuel et collectif.» a-t-elle lancé dimanche à l’occasion de l’inauguration des centres polyvalents de Béoumi et de Marabadiassa dans le Centre-nord du pays.

« Tournons ensemble, maintenant et définitivement, dos à la violence en maîtrisant nos colères et frustrations », a ajouté Mme Koné dont les propos ont été transmis à APA, lundi.

Ces centres ont été entièrement financés et équipés par  le Fonds national de solidarité (FNS) et s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du plan de réparation des préjudices communautaires suite aux différentes crises survenues en Côte d’Ivoire.

Cette action du gouvernement, a rappelé la ministre Mariatou Koné, vise à souder définitivement le tissu social qui a été mis en mal à Béoumi en mai dernier par un conflit communautaire. La Côte d’Ivoire organise en octobre 2020 un scrutin présidentiel qui cristallise déjà tous les regards.

Un mandat d’arrêt international lancé contre Guillaume Soro (Procureur)

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a annoncé lundi un mandat d’arrêt international requis contre l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, pour atteinte à l’autorité de l’Etat, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux.« Un mandat d’arrêt international a été requis contre Soro Kigbafori Guillaume » pour tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux, a indiqué M. Richard Adou à la RTI 1, la télévision publique ivoirienne. 

Selon le procureur de la République, les faits étaient instruits par la Direction de la surveillance du territoire (DST), mais les personnes ne se trouvant pas en Côte d’Ivoire, un juge d’instruction a été saisi, « le seul à délivrer des mandats d’arrêts internationaux et c’est ce qu’il a fait ». 

M. Soro, député à l’Assemblée nationale et ex-président de ladite institution « se trouvant à l’extérieur du pays depuis plusieurs mois, projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national », a rapporté lundi la Direction de la surveillance du territoire  (DST), dans sa saisine, a fait savoir M. Adou. 

« Les éléments en possession des services de renseignement dont ils ont l’enregistrement sonore, établissant clairement que le projet devrait être mis en œuvre incessamment, le procureur de la République a ordonné l’interpellation et l’arrestation des mis en cause », a-t-il dit.

Par ailleurs, le procureur de la République informé que le vendredi 20 décembre 2019, il a été saisi d’une plainte formulée par l’agent judiciaire du Trésor contre M. Cissé Mory, Koné Kamaraté Souleymane, Nguessan René et Soro Kigbafori Guillaume pour détournement de deniers publics, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard Fcfa, a-t-il poursuivi.

De ce fait, une information judiciaire a été ouverte immédiatement contre M. Soro Guillaume pour présomption grave de tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Il est reproché à M. Cissé Mory,  Koné Kamaraté Souleymane, Nguessan René et une société civile immobilière, une «présomption grave de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard Fcfa ». 

Quinze personnes personnes dont des parlementaires ont été arrêtés pour des dossiers complètement différents, a confirmé le procureur de la République Richard Adou,  citant Alain Lobognon, le député de Fresco, une ville dans le sud-Ouest ivoirien. 

En provenance de l’aéroport de Paris-Le-Bourget pour l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan où il était attendu, l’avion transportant l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro a été détourné vers Accra au Ghana où il a finalement atterri, avait annoncé dans l’après-midi, dans une conférence de presse, le député pro-Soro, Alain Michel Lobognon.

L’avion transportant Soro pour Abidjan détourné vers Accra (Lobognon)

En provenance de l’aéroport de Paris-Le-Bourget pour l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan où il était attendu, l’avion transportant l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro a été détourné vers Accra au Ghana où il a finalement atterri, a annoncé lundi dans une conférence de presse, le député Alain Michel Lobognon.« M. Soro conformément au plan de vol a, décollé ce matin de l’aéroport Parisien de Bourget. Et il était en l’air lorsque nous avons appris des services aéroportuaires qu’il n’était plus sûr que l’avion du président Soro soit autorisé à atterrir à Abidjan. Le GATL nous a dit ignorer le lieu d’atterrissage de l’avion… Nous avons un document qui confirme effectivement que l’avion ne pouvait plus poser en Côte d’Ivoire et c’est sur cette information écrite que la décision a été prise de dérouter l’avion sur le Ghana», a expliqué le parlementaire pro-Soro aux journalistes.

Selon lui, ce n’est pas une rumeur qui a fait que l’avion de ce M. Soro a été détourné au Ghana, mais bien une note écrite des autorités aéroportuaires ivoiriennes qui ont refusé l’atterrissage de l’avion de M. Soro par des « moyens détournés ».

« Le dispositif policier mis en place ne permettait pas d’aller accueillir le président Soro conformément au dispositif que nous avons mis en place », a fait remarquer M. Lobognon qui est également l’ancien ministre ivoirien des sports.

A la question d’un éventuel mandat d’arrêt contre M. Soro, le parlementaire a répondu que ni celui-ci, encore moins ses proches ne sont informés  de l’existence d’un mandat d’arrêt contre lui. 

« Nous sommes donc tristes de constater comme vous qu’un citoyen ivoirien a été empêché de rentrer dans son pays. Il est quelque part dans un pays voisin attendant de connaître une destination finale», a regretté M. Lobognon.

L’ancien patron de l’institution parlementaire ivoirienne, Guillaume Soro séjournait en Europe depuis plusieurs mois. Dimanche, dans un communiqué, Générations et peuples solidaires (GPS), « un mouvement citoyen » qu’il préside avait confirmé son retour en Côte d’Ivoire pour ce lundi.

M. Soro envisageait même  après son retour à Abidjan, d’entreprendre de solliciter une audience auprès du président Alassane Ouattara avec qui il est en froid depuis sa démission du parlement ivoirien en février dernier.

Ahmed Gaïd Salah, l’incarnation du pouvoir kaki algérien

Le général Ahmed Gaïd Salah, un des caciques de l’armée algérienne, a incarné jusqu’à sa mort survenue ce lundi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, la mainmise du pouvoir kaki sur le pays. Dernier exemple de « faits d’armes »  du Général : il a pris en avril 2019 la place d’Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir par la rue, pour s’investir corps et âme l’organisation de la présidentielle du 12 décembre ayant abouti à la victoire au premier tour d’Abdelmadjid Tebboune.

« Mission accomplie ! Chapeau bas Général ». Telle est l’exclamation pleine d’admiration d’un journaliste sénégalais à l’annonce de sa mort. Il est vrai que personne ne s’attendait à voir de sitôt disparaitre de la scène politique algérienne le désormais défunt vice-ministre de la Défense et chef d’Etat-major de l’Armée. Même si cet homme moustachu au visage pâle avait l’habitude de cacher ses quelques rides et son pénétrant regard derrière des verres correcteurs.

Il y a quatre jours Gaïd Salah assistait devant un parterre de dignitaires et hauts gradés de l’armée à l’investiture de l’ex-Premier ministre Tebboune, 74 ans, élu au premier tour du scrutin contesté du 12 décembre avec 58,13 % des suffrages.

Malgré l’élection du nouveau président de la République, beaucoup continuaient de considérer Gaïd Salah,  figure emblématique du « système » en Algérie, comme le véritable homme fort du pays.

Assumant ce choix, il s’est mis en avant depuis avril dernier à travers le haut commandement militaire, bravant le « Hirak » qui inlassablement organise les manifestations pacifiques, chaque mardi et vendredi.

 Après avoir poussé à la démission Bouteflika, candidat à un cinquième mandat, le « hirak » a voulu réserver le même à tous les dignitaires de l’ex-régime, dont sont issus les cinq candidats de la dernière présidentielle. Malgré la menace pesant sur la tenue du scrutin, Ahmed Gaïd Salah a su faire face en organisant le scrutin, au demeurant boycotté par 60% des inscrits.

Influent Général

Dans une précédente interview avec APA, Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb avait vu juste en soutenant que l’élection présidentielle aurait lieu « parce que le régime et principalement son chef d’état-major, le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, n’a pas face à lui une opposition structurée et organisée ».

Suffisant ainsi pour se faire une idée de la toute-puissance de cet homme, propulsé chef de l’état-major en 2004 par l’ancien président Bouteflika dont il faisait partie du pré carré de ses fidèles.

Ex-maquisard de l’Armée de libération nationale (ALN), Gaï Salah a, en 2014, joué de son influence pour baliser la voie d’un quatrième mandat à Bouteflika, pourtant victime d’un  AVC depuis avril 2013. Toujours fidèle à son mentor, Gaïd Salah l’a ensuite adoubé pour un cinquième mandat avant de changer de fusil d’épaule, un mois après le début de la révolution de rue du 22 février 2019.

Parallèlement à son cheminement aux côtés de Bouteflika, il a eu un riche parcours militaire jalonné par le grade de Commandant de groupe d’artillerie, puis de Commandant de brigade avant celui de général major en 1993. Devenu Commandant des forces terrestres l’année suivante, il est nommé le 3 août 2004 chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire. Il lui faudra attendre 2006 pour être promu général de corps d’armée et enfin vice-ministre de la Défense le 11 septembre 2013.

Après l’avoir qualifié de « moudjahid (martyr) », le communiqué de la présidence de la République signé du chef suprême des forces armées, Abdelmadjid Tebboune, a pour marquer l’évènement « décrété un deuil national de trois jours et de sept jours pour l’institution de l’Armée nationale populaire (ANP ».

Dans la même foulée, Gaïd Salah est remplacé par le général-major Said Chengriha, Commandant des forces terrestres, au poste de chef d’état-major par intérim de l’Armée nationale populaire (ANP).

Des policiers déployés devant la résidence de Guillaume Soro à Abidjan

Des dizaines de policiers étaient déployés lundi devant la résidence de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, à Marcory, dans le Sud d’Abidjan, empêchant l’accès à son domicile.Simon Soro, le petit frère de M. Guillaume Soro n’a pu accéder à la résidence de son frère aîné. « Je me suis vu empêcher de l’arriver à sa résidence », a-t-il dit dans une vidéo prise par ses proches, dont APA a reçu copie.

Selon Simon Soro,  les forces de l’ordre déployées lui ont rapporté que « les instructions viennent de là-haut » et que c’est « la hiérarchie qui a donné ces ordres », interdisant à toute personne de rentrer dans son domicile.

Du côté du Groupement aérien de transport et de liaison (GATL), une base aérienne de l’armée,  située dans le giron de l’aéroport d’Abidjan, des gendarmes ont été également déployés, empêchant l’accès à ce lieu à ses partisans et aux journalistes, alors que M. Guillaume Soro y est attendu ce jour.

Le retour de M. Guillaume Soro, à bord d’un vol privé, prévu dimanche, au terme d’une visite officielle de 72 heures de Emmanuel Macron, a été reporté au lendemain à la suite d’une interdiction de son vol d’atterrir à l’aéroport d’Abidjan.

Les partisans de l’ancien chef de l’Assemblée nationale ont prévu de lui réserver un accueil triomphal. Mais, ils ont été refoulés à leur arrivée au GATL, où des gendarmes en armes sont postés devant cette base militaire aérienne.

M. Guillaume Soro est absent du pays depuis plus de six mois. Cet homme politique, autrefois proche du pouvoir, s’est rapproché de l’opposition. Il a déclaré sa candidature à la présidentielle ivoirienne de 2020.

L’armée reste influente sur la politique algérienne, malgré le décés de Gaïd Salah (journaliste)

La mort, ce lundi à Alger, du très influent Général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), ne va rien changer à la place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien. C’est ce que soutient, notamment, le journaliste et écrivain algérien Adlène Meddi, dans cet entretien exclusif à APA.APA : Estimez-vous que le Général Ahmed Gaïd Salah a accompli sa mission avant de mourir ?

Adlène Meddi : Objectivement parlant, il avait tracé un plan depuis la chute de Bouteflika qui est le retour à l’ordre institutionnel entre guillemets. Sur ce plan-là il a réussi. Le deuxième défi qu’il avait c’était de maintenir une sécurité dans le pays qui connait des manifestations massives, et pendant des mois, malgré quelques incidents, il n’y a pas eu de gros dérapages comme on a pu le voir dans les scénarios Irakiens, récemment là où l’armée a tiré vraiment sur les gens, donc sur ce ton là on peut dire qu’il a mené sa mission, objectivement parlant.

APA : Comment envisagez-vous l’après-Gaïd Salah ?

Adlène Meddi : Gaïd Salah a été le chef d’une armée et dans l’armée la première consigne c’est la discipline et une hiérarchie très forte. Je pense sincèrement que l’Etat-major ne va pas beaucoup dévier de la ligne de Gaïd Salah qui est celle de soutenir le (nouveau) président élu Abdelmadjid Tebboune et de maintenir ce retour d’une normalité institutionnelle. Je pense que cela ne va pas beaucoup bouger notamment que l’actuel remplaçant de Gaid Salah est le Général-Major Saïd Chengriha. C’est un peu l’école de Gaid Salah ils se connaissent depuis très longtemps. C’est le chef des forces terrestres, donc un corps très sensible en Algérie. Alors, je pense qu’il y aura une certaine continuité que ça soit en politique ou stratégique.

APA : Peut-on attendre du successeur de Gaïd Salah la même influence sur le système politique algérien ?

Adlène Meddi : C’est très compliqué de parler du rôle de l’armée dans la vie politique. L’armée est intervenue en 92 et 99, et récemment pour de bonnes causes parce qu’en face d’elle, il y a eu un effondrement du système institutionnel civil qui n’est pas assez mûr par manque de démocratie, de transparence et de respect de l’institution. Donc, l’armée colmate des brèches, mais son rôle est d’agir dans l’urgence et son urgence à elle, c’est de retourner à la caserne parce que c’est très dérangeant et très perturbant pour elle de faire de la politique alors que les défis sécuritaires, militaires et terroristes de l’Algérie sont immenses. Je pense que les militaires eux-mêmes le perçoivent comme ça. Nous sommes cependant dans une situation encore délicate, on a des citoyens qui manifestent toujours à Alger et on a une opposition qui n’arrive pas à formuler clairement sa conception du futur du pays. On a aussi des tentatives de déstabilisation qui ne sont pas de la paranoïa. Donc, tant que ces défis-là sont là, l’armée sera toujours déployée politiquement entre guillemets.

La place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien ne peut pas changer. Vous savez, nous avons créé notre armée et nos services secrets avant de créer notre propre Etat. On a eu l’armée avant d’avoir des institutions, donc c’est un peu l’ADN même du système algérien.

Cela constitue un problème parce que les institutions civiles n’arrivent pas à murir pour devenir de vraies institutions démocratiques et représentatives. Et ça, c’est un grand problème. Tant qu’on n’arrive pas à asseoir une vraie démocratie, on laissera la porte ouverte aux militaires d’autant plus qu’ils doivent intervenir.

Le travail des militaires, c’est de protéger et de s’assurer qu’il n’y ait pas un effondrement total de l’Etat algérien. Cela n’est pas le pouvoir en soi. C’est cet équilibre-là qu’il faut trouver : des institutions démocratiques fortes et une armée qui ne s’occupe que des questions militaires.

Algérie : Décès du Général Ahmed Gaïd Salah

Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), est décédé lundi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, annonce un communiqué de la présidence de la République algérienne. « Suite au décès du moudjahid, le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, le président de la République, ministre de la Défense nationale, chef suprême des forces armées, Abdelmadjid Tebboune, a décrété un deuil national de trois jours et de sept jours pour l’institution de l’ANP », souligne le communiqué.

Ce décès intervient trois jours à peine après l’investiture controversée du nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboun.

Sur le devant de la scène après avoir arraché en avril la démission du président Abdelaziz Bouteflika, le Général Gaïd Salah était le visage du haut commandement militaire, qui a assumé ouvertement la réalité du pouvoir jusqu’à l’élection le 12 décembre d’Abdelmadjid Tebboune comme nouveau chef de l’Etat.

Le général-major Said Chengriha, Commandant des forces terrestres, a été nommé chef d’état-major par intérim de l’Armée nationale populaire (ANP) en remplacement du Général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah.

Guinée : Les réformes du projet d’une nouvelle constitution 

Le chef de l’Etat Alpha Condé veut doter la Guinée d’une nouvelle constitution, qui, selon lui, devra conformer le pays avec les réalités sociopolitiques et économiques.Dans le projet de la nouvelle Loi fondamentale, on note quelques nouveautés par rapport à la constitution du 07 mai 2010. Ce document de 18 titres, est composé de 161 articles. 

                                                         De la présidence de la République

Dans ce projet, le mandat du chef de l’Etat passe de 5 à 6 ans. Inscrit dans l’article 40, ce dispositif stipule que : « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de six (6) ans, renouvelable une fois. » Et contrairement à l’actuelle constitution qui dispose à son article 27 : « En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, consécutifs ou non », le retour d’un ancien président au pouvoir est bien possible avec le nouveau projet.

Aussi, aucune précision sur l’âge minimum des candidats n’est fixée. Alors que dans l’actuelle, il est dit « l’âge minimum pour être éligible est de 40 ans ».

Et notons avec le projet Alpha, les candidatures indépendantes sont admises dans l’article 42 pour la présidentielle et 68 pour la députation. Ces dispositifs prennent le contrepied de l’article 3 de la constitution de 2010 qui note que pour les élections législatives et présidentielles, « seuls les partis peuvent présenter les candidats ».

                                                                            Du pouvoir législatif

L’assemblée nationale connait aussi quelques retouches. De l’âge minimum pour être éligible fixé à 18 ans (art.68), là où, la limite était de 25 ans, à la réduction des deux sessions parlementaires en une qui se déroulera chaque année du 5 octobre au 04 juillet, (Article 75 du projet), le parlement guinéen, se voit aussi renforcé. Il peut conduire à la démission du gouvernement. Art 99 : « Lorsque l’Assemblée Nationale adopte une motion de censure ou lorsqu’elle désapprouve le programme ou une déclaration de politique générale du Gouvernement, le Premier Ministre doit remettre au Président de la République la démission du Gouvernement. »

De la Cour constitutionnelle

Si dans l’actuelle constitution, le président de la Cour constitutionnelle est élu par ses pairs, avec le nouveau projet il est nommé par le président de la République. Article 111. « Les membres de la Cour Constitutionnelle ont un mandat de neuf (09) ans non-renouvelable. Aucun membre de la Cour ne peut siéger au-delà d’un mandat de neuf (09) ans, quelles que soient les circonstances. Le Président de la Cour Constitutionnelle est nommé par le Président de la République pour une durée de neuf ans non renouvelables parmi ses membres. A l’exception du Président, la Cour Constitutionnelle est renouvelée par tiers tous les trois ans sur tirage au sort ».

De l’Unité africaine

Pour l’intégration africaine, une nouvelle loi a été réservée. Elle stipule en son article 156 : « La République de Guinée peut conclure avec tout Etat africain des accords d’association, comprenant abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’Unité africaine. La République de Guinée accepte de créer avec les Etats africains, des organisations intergouvernementales de gestion commune, de coordination et de libre coopération ». 

Réduction des institutions

Par ailleurs au lieu de 10 institutions, si le nouveau projet de la constitution est adopté, la Guinée en comptera désormais 9. La Haute autorité de Communication (HAC) est tout simplement supprimée.

Un meeting de l’opposition ivoirienne à Abidjan prévu au 2è jour de la visite de Macron reporté

L’opposition ivoirienne qui a fixé un meeting le 21 décembre 2019 à Abidjan, coïncidant avec la deuxième journée d’une visite d’Emmanuel Macron en Côte d’Ivoire, a reporté son rassemblement à une date ultérieure évoquant des risques de troubles dus à des «manœuvres d’infiltration ».« Des informations récurrentes et concordantes nous sont parvenues faisant état de manœuvres d’infiltration de notre manifestation par des individus mandatés pour semer le désordre et le chao », a dit samedi à la presse Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire  (Pdci, opposition), au siège du Pdci. 

Selon M. Guikahué, « le gros de ces troupes était basé à l’abattoir de Port-Bouët », commune balnéaire située dans le Sud d’Abidjan, où était prévu ce meeting de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP) avec EDS, une plate-forme proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. 

« Après une analyse profonde nous avons décidé de reporter le meeting du 21 décembre 2019 (…) à une date ultérieure », a déclaré M. Guikahué, faisant savoir que des Forces de l’ordre avaient encerclé samedi le lieu du meeting prévu au stade Seny Fofana. Les autorités en charge de la sécurité ont soulevé des « indices réels de risques de troubles » à ce meeting.  

 Assoa Adou, un cadre du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), le parti de Laurent Gbagbo, présent à la conférence, a d’ailleurs fait savoir que la plate-forme EDS a été reçue au niveau de l’ambassade de France. D’autres partis de l’opposition y ont été également reçus.