Gaspi : retour « brutal »

Après trois mois de deuil suite au décès de sa mère, le rappeur signera son grand retour dans les bacs ce samedi avec sa nouvelle chanson, Brutality. 

« Parce que le rap en a besoin, parce que le game en a besoin, parce que le Mali même en a besoin, j’arrive avec beaucoup de brutalité dans Brutality ». Ainsi a annoncé ce lundi son come-back l’artiste Gaspi, Mamadou Gassama à l’état-civil. C’est donc la fin de son deuil qui aura duré trois mois, depuis le décès de sa mère, Fanta Guindo, le 16 août dernier.

Pour marquer le coup, le rappeur de 34 ans revient avec un nouveau single Brutality. Comme à son habitude, c’est un egotrip avec « des flow barbares » dans lequel il chante ses propres louanges et met en avant sa personnalité. En outre, il y déplore le fait que les clashs, « sans quoi le rap malien tend à perdre sa valeur », aient tendance à disparaître dans le pays. Ce style de musique via lequel les rappeurs, par rimes interposées, s’attaquaient verbalement dans leurs chansons, a permis à l’ancien du groupe Ghetto Kafry et à plusieurs rappeurs de sa génération d’émerger dans le mouvement hip-hop du Mali. En effet, depuis ses débuts en 2008, et plus fortement vers 2012, où il commence à évoluer en solo, le style lui a permis d’afficher des guichets fermés au Palais de la Culture Amadou Hampâté Bah, de faire 16 fois le plein du Stade Omnisports Modibo Keïta et de réussir 2 concerts au Stade du 26 mars.

Avec Brutality il affiche comme un air de nostalgie de ce glorieux passé. « Le clash est fini, le rap est mort, plus de concurrence », entonne le rappeur, tout en taclant les artistes Buiguini Bakaga et Mariam Bah qui, selon lui « remportent à présent le buzz des clashs ». Dans son nouveau single, Gaspi « brutalise » également les prêcheurs, qui « eux aussi s’adonnent aux clashs pour le buzz », dénonce-t-il.

Dans ce contexte, qui « a mis à zéro le rap », Gaspi n’entend pas « rester bouche bée ». Déjà, dans ces anciennes chansons, notamment Karaté (2018) et Egotrip vol 2 (2021), « Wara » Gaspi insistait sur la disparition du clash dans le « Mouv ». Armé d’une batte de baseball sur l’affiche de son nouvel opus, il entend inverser la tendance. Quitte à s’attaquer à des « non rappeurs »!

Les Lil rappeurs : Un tremplin vers le succès?

Le phénomène est en vogue dans le milieu hip hop. Parti des États-Unis, il s’est vite propagé dans le monde entier et a pris place dans le rap africain. Au Mali, l’univers du hip hop compte beaucoup de « Lil rappeurs », ces jeunes artistes en quête de notoriété qui se mettent sur les traces des grands ténors de la scène. Simple effet de mode ou véritable tremplin vers le succès ?

Sur le plan international, c’est après l’arrivée de Lil Wayne, de Cash Money, en 1999, avec son album « The block is hot », que la popularité du surnom « Lil » (de Little, petit) a explosé. Avant lui, on comptait une vingtaine de « Lil » et on en dénombre plus de 500 qui ont émergé après ses premiers succès.

En 2018, la plateforme de streaming Spotify a mené une enquête pour savoir le nombre de rappeurs dont le nom débutait avec un « Lil ». Selon ses résultats, on comptait plus de 8 000 rappeurs avec « Lil » dans leur nom, une augmentation de 725% depuis 2016.

Contrairement aux États-Unis, où les « Lil » et les « Young » ne s’inspirent pas forcément du succès d’un ainé pour se tailler une place dans le « rap game », les jeunes rappeurs maliens concernés ont tous un point en commun : non seulement ils se positionnent clairement comme des filleuls de leurs mentors mais ils essaient aussi d’imiter à la perfection leur style.

« Lil Iba Titiden », « Lil Gaspi », « Lil Sidiki Diabaté » « Lil Memo » ou encore « Lil Tal B », ils sont carrément des copies conformes en miniature des stars dont ils empruntent les noms de scène.

Carrières propulsées ?

À en croire plusieurs promoteurs culturels, le phénomène, même s’il a certains côtés avantageux, n’est pourtant pas sans inconvénients.

« Beaucoup le font pour avoir plus de visibilité. Il n’est souvent pas facile de sortir de l’anonymat et de s’imposer, même avec du talent. Quand ils se mettent dans le sillage d’un grand, ce dernier fait leur promotion sur chaque scène », indique Oumar Coulibaly dit Oumar Coul, promoteur du site Diez Star.

« Mais quand un jeune se prénomme « Lil Iba », par exemple, il est clair qu’il aura la cote chez les fans d’Iba One, mais que jamais les fans de Gaspi ne le suivront, parce que Iba One est en concurrence avec Gaspi. C’est cela l’inconvénient », souligne-t-il.

« Quand l’artiste vient avec son propre nom, il a toutes les chances d’avoir une fan base plus élargie », ajoute-t-il.

Les mentors constitueraient-ils donc des limitations à la pleine éclosion du talent des jeunes artistes à l’aube de leur carrière ?

« Dans certains cas oui », répond Oumar Coulibaly. « Ils les bloquent d’une manière ou d’une autre, parce qu’ils veulent qu’ils soient toujours sous leur aile. Les jeunes, au final, ne se sentiront pas plus stars qu’eux », explique-t-il.

Selon lui, ces jeunes pourraient dépasser leurs mentors, avec les innovations et les nouvelles tendances, qu’ils maitrisent mieux, mais il ne faut surtout pas qu’ils tombent dans les clashs en voulant  se mêler des différends qui existent entre leurs ainés.

Pou Ismaël Ballody, promoteur culturel, c’est une manière pour les rappeurs débutants de profiter de l’audience d’un artiste confirmé, qui devient naturellement leur premier soutien. Mais sur la durée c’est un couteau à double tranchant, dit-il, car le jeune artiste peut chuter quand la notoriété de son mentor diminue.

« Mais en fait, pour ne pas sombrer, le seul secret c’est le travail. Vous pouvez commencer à l’ombre d’un grand artiste et avoir du succès, mais si  vous ne continuez  pas le travail, à la longue ce sera inévitablement le déclin », conclut le patron de Prestige Consulting.

Tonton Mobjack : Le retour du rappeur « Crazy »

Jacob Yacouba Salia Diarra, dit Tonton Mobjack, est un jeune rappeur malien qui a su imposer son propre style dans le milieu hip-hop. De simple passe-temps au début, la musique est devenue toute sa vie de nos jours. Il donne rendez-vous à tous ses fans ce samedi 10 novembre pour un concert inédit au Palais de la Culture de Bamako.

Inspiré par 50 Cents, Tonton Mobjack commence le rap en 2007, tout en essayant de créer son propre style. Pour ce représentant un peu particulier de la musique malienne, les artistes doivent adapter leur style aux réalités de leur propre pays et non à celles des autres. « Moi, je suis connu par ma créativité. Quand je suis entré dans la musique malienne, plus précisément dans le Hip-hop, j’ai eu à faire des combat avec mes amis artistes, en leur disant que c’était vraiment important de créer son propre style et de donner sa propre identité à sa musique », explique-t-il.

De 2007 à nos jours, Tonton Mobjack a enregistré plus de 300 morceaux et plusieurs clips, dont Dakan sa, Nègue pousse, Star darala, Borou ni chè, Drunk at the library ou encore Fadebila et Dictionary 1. Il a fait le tour de toutes les régions du Mali, ainsi que des séjours quelques pays proches et de la sous-région, le Maroc, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Sénégal. Tonton Mobjack est également fondateur d’une association humanitaire et d’un label, nés en 2014. Il est en train de nouer des collaborations avec les Tour de Garde de Côte d’Ivoire.

Pour lui, le rap malien a évolué, tout comme la musique malienne en général. « De mes débuts à aujourd’hui, la musique malienne a rehaussé son niveau. Avant nous étions très critiques, mais aujourd’hui, si tu vois que les politiciens et autres personnalités s’intéressent au rap malien, c’est parce que nous avons su nous battre et imposer notre genre ».

Pour marquer sa présence sur la scène malienne, Tonton Mobjack donne rendez-vous à tous ses fans ce samedi 10 novembre 2018 au Palais de la Culture de Bamako. Au cours de cet évènement, plusieurs invités feront vibrer la salle, comme Master Soumi, Mylmo, Sidiki, KJ, Talbi et Iba One. Les rappeurs de la jeune génération seront également présents, dont Dr Keb, Young P et Wei Soldat. « Le 10 novembre, les fans vont savourer les anciennes chansons de Tonton Mobjack, ainsi que la mixtape Dictionary 1 et l’entrée de la mixtape Dictionary 2 », assure-t-il.

Tata Pound : la génération consciente d’hier aujourd’hui silencieuse

Ce fut le premier groupe emblématique du rap malien. Prenant son envol en 1995 lors du concours destiné aux rappeurs débutants « Rap house », le trio composé d’Adama Mamadou Diarra dit Djo Dama, Sidy Soumaoro dit Ramsès et Mahamadou Dicko dit Dixon fut le pionnier de la génération rap consciente et engagée au Mali. Après des succès retentissants sur scène, ils sont ces dernières années aux abonnés absents, au grand déplaisir des leurs fans.

Mamadou Diarra, connu sous le surnom de Djo Dama, marié et père de quatre enfants aujourd’hui, évoque les raisons de ce retrait, parle de ce qu’ils sont devenus et de ce qu’ils projettent de faire, sans occulter la situation de l’heure dans le pays. Le titre de leur premier album « Rien ne va plus », sorti en 2000, est toujours d’actualité. La corruption, la mauvaise gouvernance, l’insécurité alimentaire, le manque d’eau, etc. sont des réalités encore persistantes. « Franchement, on est en 2017 et la situation socio-économique s’est détériorée. Rien ne va plus, il y a l’insécurité au Nord et au Centre, et au Sud les politiciens ne s’écoutent pas ! Les habitants des quartiers périphériques de Bamako tirent le diable par la queue pour avoir de l’eau », dénonce ce sociologue de formation.

Parlant du silence assourdissant du groupe, Djo Dama rassure : « Nous nous sommes dispersés, mais le groupe n’est pas cassé. Nous sommes occupés par d’autres choses. Vu la situation actuelle du pays, la population malienne nous a beaucoup déçus », car « en plus de 15 ans de carrière, on souhaitait provoquer une prise de conscience, mais on voit que la population est amorphe », affirme celui qui a participé à la marche du 15 juillet dernier contre le projet de révision constitutionnelle.

Engagement en veille Malgré ce sentiment de découragement, Tata Pound reste engagé et disponible à accompagner les leaders d’opinion et les autres rappeurs. « On est en contact avec tous les grands leaders de la révolution, Ras Bath, Etienne (Fakaba Sissoko, ndlr), les jeunes qui se battent pour que les choses bougent » affirme-t-il.

Aujourd’hui, Djo Dama, tout comme les deux autres membres du groupe, se consacre à l’entreprenariat. « Je suis dans l’élevage de volaille, l’agriculture, le maraîchage aussi ». Ramsès, quant à lui, évolue comme acteur dans le théâtre et le cinéma. Il gère aussi une petite entreprise. Quant à Dixon, il a une société de prestation de services. « Nous sommes tous devenus des entrepreneurs, en gros » dit en souriant Djo Dama.

Concernant un retour possible du trio sur scène, il est optimiste mais ne veut rien avancer pour le moment. « Je ne sais pas encore. On a la pression de nos fans. Certains leaders de la jeunesse nous disent aussi « grands frères, nous on est en train de suivre votre voie, mais on ne vous voit pas, avec par exemple un nouvel album » nous confie-t-il. « Il y a des milliers de nos fans qui nous poussent à revenir. Nous n’avons pas encore dit notre dernier mot ».

 

Didier Awadi: « Je suis politisé mais pas un politique»

De la réouverture de l’affaire Sankara aux comportements des présidents africains en passant par les clash entre rappeurs Maliens, le leader du Positive Black Soul n’esquive aucune question. Journaldumali : Didier Awadi, vous êtes du Positive Black Soul (PBS), un groupe mythique. C’’est quoi la recette miracle du PBS ? Didier Awadi : Il n’y a pas de recette miracle. C’’est une histoire humaine faite par passion. On avait la passion du break-dance et du smurf. On en a eu marre et on s’est arrêté car on se fait plaisir en jouant. On marche au feeling, on est nous-même. On ne s’est pas rendu compte qu’on a fait vingt-cinq ans de musique. Le feeling est revenu et on se remet ensemble avec le même bonheur et la même passion. Nous n’avions ni problème de femme ni problème d’argent d’o๠la facilité à  se retrouver. Doug-E-Tee, justement C’’est qui pour vous puisque vous vous êtes retrouvé ? Vous savez, je ne me focalise pas sur ce que fait Doug–E-Tee, J’adore la chanson dédiée à  sa mère, ce qu’il fait est bien mais je préfère ce qu’il est. Ce qui nous lie est plus profond, C’’est une histoire humaine, on s’est pris la tête. Les histoires d’homme, on se prend la tête et on se reprend dans les bras. Doug –E-Tee, C’’est mon « dogo » pour parler malien, je suis son aà®né et au PBS la « korocratie » est une réalité. Doug-E-Tee est un pote et un frère. Le showbiz ne nous lie pas. Un moment on s’est dit stop. Chacun a pris sa voie pour se faire et fort heureusement aujourd’hui on se retrouve parce que l’envie est là . Avez-vous des regrets dans votre carrière ? Non, je ne regrette absolument rien. Je ne suis pas un nostalgique. J’ai tellement de choses devant que je ne regarde pas le passé sauf pour en tirer des leçons. Les choses négatives de cette carrière, je les mets à  l’écart et J’avance, je suis un homme du renouveau. Par exemple, le groupe Universal a décidé d’investir en Afrique et je me bats pour que les contrats à  signer soient équitables. Je refuse qu’on écrase les Africains, je veux créer un réseau panafricain favorable aux artistes et aux producteurs du continent. Je refuse les regrets, je les préfère aux succès et aux dires des gens que je rencontre qui me remercient en me disant « merci pour ce que vous faà®tes pour le continent » et ces mots je les garde dans mon C’œur. Didier, dites-nous, vous pensez parfois à  la mort ? Je suis vachement croyant et je pense à  la mort mais je n’ai pas peur de la mort. Je pense à  la mort et ce qui me stresse C’’est la minute qui suit la mort. C’’est un inconnu. J’ai peur de ce qui se passe après la mort. J’aimerai mériter mon paradis car J’ai fait trop de conneries et parfois je me demande si J’ai fait assez de bien pour mériter le paradis. Penser à  la mort m’oblige à  aller vite, à  accélérer les projets pour laisser quelque chose de positive à  la postérité. Que pensez-vous du rap Malien ? Je suis le rap Malien. Le premier groupe, Tatapound, a enregistré son album ici dans les locaux du studio Sankara. Je les ai produits avec ABBA. Actuellement, les groupes se tirent dessus, ils se clashent, nous l’avons vécu à  Dakar en 1998 et bientôt la situation va se stabiliser. J’aime ce rap qui évolue et ne comptez pas sur moi pour vous dire quel est mon groupe préféré au Mali. Didier Awadi est très politique, qu’est-ce qui vous empêche de briguer un poste électif ? Chacun a son rôle dans la société. Si chacun connait son rôle dans la société, la société avance. Je suis politisé mais je ne suis pas un politique. J’ai beaucoup d’amis politiciens mais je leur dis toujours que je n’hésiterai jamais à  les clasher s’ils se dérobent. On m’a proposé un poste de conseiller au ministère de la culture et J’ai décliné l’offre. Je préfère mon indépendance, ma liberté de ton, garder ma taille humaine d’autant qu’en étant couché tu ne peux pas coucher. Je suis mon propre patron et je me contente de jouer mon rôle. Le Burkina Faso a connu sa révolution et l’affaire Sankara sera réouverte. Qu’en pensez-vous ? Sankara est mon modèle. En quatre ans, il a atteint l’autosuffisance dans son pays. Sa famille est humble. Il n’avait aucun complexe. Il était indépendant, il n’a laissé que 300 milles francs dans son compte bancaire à  sa mort et ceci prouve qu’il est hors pair. Il nous inspire. La réouverture de son procès est un espoir. Didier quels sont les projets en vue et qu’est-ce qui vous fait courir ? Permettez-moi de paraphraser les Maliens « dans ce monde si vous avez un seul gombo », vous êtes mort. Partout en Afrique, la 4G sera présente et tout se passera dans les téléphones. Les gouvernants ne donnent rien, la solution est en nous. Je suis fils d’enseignant mais je vis décemment. Je traite d’égal à  égal avec les ministres et les présidents et J’ai plus de buzz qu’eux. Je suis consultant pour le groupe Universal, le groupe Canal, je fais du cinéma, de l’événementiel, de la sécurité, de la musique et plein d’autres choses. Le deal a changé, il faut du gagnant-gagnant, il ne faut pas avoir de complexe en business, nous sommes dans un monde de compétitions et toute personne qui prétend venir m’aider je lui demande de retourner chez elle car la personne vient pour ses intérêts et elle trouvera en face d’elle un homme qui sait défendre ses intérêts. Les jeunes africains doivent se lancer dans des initiatives privées pour être indépendants.

Rap: Moustine Jazy réalise son rêve d’enfance

Né à  Niamey, Moustapha Jazy alias Moustine Jazy fait la fierté des jeunes rappeurs du Niger. Orphelin de mère depuis 2005, Moustine a passé une enfance douloureuse. Après avoir obtenu le baccalauréat au dans son pays, il est venu poursuivre ses études supérieures à  Bamako au Mali. Il opte pour le droit o๠il ambitionnait de devenir avocat. Finalement, il a été rattrapé par le virus de la musique qui était en lui depuis l’enfance. « Tout petit, je m’enfermais dans ma chambre pour sampler des sons qui constituent des classiques aujourd’hui dans le rap français » dit-il. Inspiré par certains rappeurs Français tels que Booba, Diam’s et La Fouine, il réussi son premier album intitulé ‘’Irruption » à  Bamako produit par le studio Maliba Production avec plus de 1000 entrées, comme l’atteste la vidéo sur Youtube. Moustine Jazy a ainsi multiplié et renforcé sa collaboration avec certains artistes maliens. Cet opus qui a vu le jour en 2012, suivit de son premier extrait ‘’ Boss du rap Game » annonce la couleur de son album puis son célèbre morceau ‘’Problème du monde » qui retrace un peu les problèmes sociaux auxquels nous sommes confrontés quotidiennement. Ceci a fait l’unanimité dans le mouvement hip hop nigérien. Des clips réalisés à  Bamako Son premier clip est intitulé ‘’Je voulais » en featuring avec la star Shambar, une des superbes voix du rap malien. Tous les clips et vidéos de Moustine ont étés tournés et réalisés au Mali. Aujourd’hui installé au Niger, Moustine vient d’être primé 3è de la caravane Airtel Niger après une tournée nationale réussie o๠il a donné des concerts dans les 8 régions du Niger (Tillabéry, Dosso, Tahoua, Agadez, Zinder, Diffa, Maradi pour finir à  Niamey). Actuellement Moustine prépare son deuxième album solo baptisé  »Sang Neuf »o๠il met l’accent particulièrement sur ses moments difficiles notamment le décès de sa mère. Ce nouvel album véhicule un message d’espoir. Un des titres s’intitule  »R.I.P (Rest In Peace) »; un autre ‘’Maman ». Disponible depuis le 13 Mai 2013, il l’a présenté le 31 décembre dernier lors de son concert avec un groupe de la place à  l’Institut Français de Niamey. Moustine dédie sa carrière musicale à  sa défunte mère

Dérive du rap malien, les Sofas de la République attaquent

La rencontre à  laquelle étaient conviés des représentants de l’Etat, de la justice et des leaders religieux s’est tenue au Carrefour des Jeunes de Bamako. Elle avait un triple objectif, selon le porte-parole des Sofas, Mohammed Bathily alias Ras Bath. Il s’agissait premièrement, d’informer l’opinion sur les déviances et les atteintes aux mœurs dans le milieu des rappeurs maliens, d’appeler ensuite les différents acteurs à  une réaction rapide face à  ce qui est en train de devenir un fléau social. Et enfin, de lancer une pétition qui sera signée et déposée accompagnée d’une plainte pour que cessent les pratiques incriminées. Drogue, alcool, violence, la descente aux enfers du rap malien On se souvient du groupe Tata Pound sur scène lors de la seconde investiture du président Amadou Toumani Touré. Une consécration pour ces jeunes qui avaient, à  travers leurs textes, aidé à  la conscientisation de la jeunesse. Moins de dix ans après, le rap malien en est bien loin. Aujourd’hui, même si quelques uns font encore la différence, C’’est plutôt en prison que devront finir ceux qui en sont les figures, tant leur comportement laisse à  désirer, pire est un danger pour leurs fans. l’agression à  l’arme blanche, il y a quelques semaines de « Snipper » a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des Sofas. « Comment on peut imaginer que des jeunes aillent chez l’un d’entre eux, avec des couteaux et des machettes, pour le tuer ? Tout ça à  cause de chansons ? » s’interroge Ras Bath. Il était temps, selon lui que l’opinion soit informée de ce qui se passe dans les familles, les écoles, dans la rue, et surtout lors des concerts des rappeurs maliens. Intimidations, agressions physiques, insultes, abus de drogue et d’alcool, incitation à  la haine, invocations sataniques, tel est le triste spectacle qu’offrent ceux auxquels la jeunesse malienne, dans sa grande majorité s’identifie aujourd’hui. « Il est urgent d’agir, sinon notre jeunesse ira à  sa perte. Nous nous battons pour reconquérir Kidal aujourd’hui… Ces enfants là , ils la vendraient pour se payer de l’alcool ! », dixit le Sofa. l’Etat doit prendre le taureau par les cornes En commençant par interdire les salles de spectacles et les stades à  tous ceux qui se sont rendus coupables d’actes délictueux. Et ils sont connus. Ras Bath cite les noms de Gaspi, Talbi , Sidiki Diabaté, Snipper et Iba One. Il appelle également à  dénoncer toute autre personne qui aurait les mêmes agissements que les cinq compères qui passent leur temps à  « injurier leur mère, faire la promotion de la consommation de la drogue et de l’alcool, à  appeler leurs fans à  s’adonner à  des pratiques religieuses dangereuses ». Le tout par clip vidéo interposé. Car, l’une des difficultés de toute cette affaire, C’’est que les enregistrements audio et vidéo se diffusent sous le manteau, par téléphone ou par cd, le tout échappant au contrôle des parents et même de l’autorité publique. « C’’est pour que plus personne ne dise qu’il n’était pas au courant que nous les avons appelés pour leur montrer, preuve à  l’appui, ce que font leurs enfants » affirme Ras Bath. Dans l’assistance, C’’est le tollé général et la stupéfaction face à  l’ampleur du phénomène. « Je n’aurai jamais imaginé cela », s’est écrié le 2ème vice-président de l’Assemblée Nationale, Amadou Thiam, en visionnant les images du dernier concert de Gaspi, o๠il faisait la promotion d’une certaine marque de bière, réputée hyper alcoolisée et même dangereuse pour le jeune public. Une autre vidéo montrant le même rappeur en train de fumer du cannabis devant un plateau rempli de stupéfiants, ainsi que des morceaux injurieux ont également été diffusés. « Et ce sont ces gens qui sont des références pour la jeunesse. Nous sommes tombés bien bas. Nos enfants ne sont pas capables de rendre une leçon de géographie mais ils peuvent chanter de bout en bout un morceau o๠un rappeur insulte la mère de son camarade… » se lamente Ras Bath. Les responsables de la police, de la gendarmerie, de la justice présents ont promis que des mesures seront prises. Mais les Sofas entendent prendre les devants et obliger les pouvoirs publics à  l’action. Ils ont ainsi lancé une pétition qui a été distribuée dans la salle. Ils appellent le maximum de personnes à  la signer d’ici le mardi 1er Avril prochain. Elle sera ensuite déposée accompagnée d’une plainte au niveau de la justice. « En France, C’’est le ministre de l’intérieur qui saisi la justice face aux dérives racistes de l’humoriste Dieudonné. Ici, il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour protéger notre jeunesse. Elle est vulnérable et ceux qui sont ses repères aujourd’hui la conduisent à  sa perte » conclut Ras Bath. Qui rappelle que selon l’article 176 du code pénal malien, l’usage d’alcool et de drogue dans un stade ou une salle de concert ou l’appel à  la haine lors d’une prestation publique sont passibles de 2 ans de prison assortis d’une amende de 200 000 francs CFA. Une infraction qui n’est pas prescrite avant 5 ans. Les Sofas espèrent que leur cri sera entendu car « le combat doit être collectif, parce que tout le monde est concerné ».

Quand le Rap dérape en violence

Il y bientôt deux mois de cela, un de mes articles (1) alertait l’opinion publique nationale sur les dérapages qui s’installent dans le monde du rap malien. Dans les ‘’morceaux clash » dont raffolent les jeunes, les rappeurs se taclent sans cesse verbalement, mais aussi poussent l’outrecuidance jusqu’à  insulter père et mère de façon obscène. Ils se lancent des piques, qui nourrissent une haine réciproque qui durera avant de s’éteindre. C’’est cette rivalité entre les rappeurs Gaspi, Iba one et Talbi, Moobjek qui anime aujourd’hui la polémique chez les férus de rap. Même s’il reste à  déplorer que les grands titres de la presse locale boycottent cette discipline, il semble évident que tous évoquent un art fait pour les « nases, les ratés, les délinquants » et, par conséquent, indigne d’une once d’égard. Sinon comment comprendre le peu d’intérêt que tous ou presque ont montré en apprenant que le jeune rappeur Snipper avait été agressé par un gang conduit par Moobjek (un autre rappeur opposé à  Gaspi, allié de Snipper). Snipper ajoute même qu’il a été victime d’un hold-up, et qu’il n’en est pas sorti sain et sauf. Lundi dernier, la nouvelle est allée vite dans la rue, si bien que la rumeur, le plus vieux média, a commencé à  gérer l’information. Chacun y allait de son récit des faits. Rencontré jeudi dernier chez lui, Snipper, une blessure couverte d’un pansement au sommet de la tête, et des bandages aux doigts, il parlait sur le ton du rappeur sur scène. Il n’a pas hésité à  livrer son récit des faits : Le film de l’agression raconté par Sniper Rares sont ceux qui diront le contraire, Snipper paie là  le prix de la rivalité qui oppose son allié, Gaspi, à  trois autres rappeurs dont Moobjek qui, comme Gaspi, possède un ‘’fanbase » (public) très grand. Il se trouve que dans cette rivalité, Snipper en est arrivé à  faire monter la mayonnaise, multipliant les ‘’morceaux clash » o๠il attaque, en digne porte-parole de Gaspi, Talbi, Mobjek et Oxbi, dont il ne se prive pas d’insulter père et mère. On sait que ce jeune rappeur est connu pour ses insultes obscènes, ses goujateries verbales (il dit que C’’est son style à  lui !) qui ont dégoûté nombre de mordus du rap, et lui valent aujourd’hui, après son agression, des « bien fait pour sa gueule ! » Dans son dernier titre intitulé « Telle mère, tel fils », il s’en prend aux mères des trois rappeurs : On voit que Snipper n’est pas virulent qu’avec les seuls rappeurs, mais va jusqu’à  mettre leur mère dans le même sac qu’eux. Ce fut, à  l’en croire, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, hélas déjà  plein à  ras bord. La virulence des textes avait atteint son paroxysme. Une telle rivalité dans le giron du rap malien n’était jamais parvenue à  une telle dimension. Une confrontation physique était prévisible, voire inévitable pour qui se souvient encore des menaces que ces rappeurs se lancent par textes interposés. « Guerre d’égo » Mais, il reste que dans cette affaire, on s’est éloigné du rap hardcore, du rap conscient pour finalement basculer dans une sorte de guerre d’égo qui hante désormais les textes. Une passe d’armes d’une animosité rare qui occupe les discussions quotidiennes entre les fans-clubs des rappeurs concernés. Au point que, souvent, on ne peut se défendre de demander s’il y avait des limites au clash, sachant bien que la réponse n’est autre que, dans l’art, la question de la limite est d’ordre personnel. Aussi, on sait que le but poursuivi dans le clash est de faire parler de soi, de faire le boucan. Ceci dit, l’agression contre le jeune rappeur est un évènement navrant qui ne fera que renforcer les contempteurs de cette discipline, et contribuera à  mettre tous les rappeurs dans une mauvaise posture. C’’est un acte intolérable, insupportable, qui donne une image noire du rap, et des rappeurs eux-mêmes qui se doivent d’être exemplaires compte tenu de l’influence que cet art exerce sur la jeunesse. On ne peut que s’interroger. O๠va le rap malien ? Ne risque t-il pas de perdre sa place dans le monde de la culture malienne ? Pour Abdoulaye Coulibaly, alias Black Lion, un jeune rappeur de la place, la rivalité entre ces rappeurs dépasse le cadre du clash et ils feraient mieux d’arrêter », parce que « les insultes père et mère, ce n’est pas tout le monde qui peut supporter. C’’est vraiment regrettable. Et ce n’est même pas bon pour l’image du rap. » (1)- Mali : quand le rap explose et dérape…, lundi 13 janvier 2014. (2)- La tante de Mobjek intervient dans une de ses chansons. Elle y dit que les rappeurs, comme Snipper, qui font des insultes père et mère sont maudits.

Cathy la Star prépare son 3è opus à Bamako

Cathérine Soumah alias Cathy la star est l’une des représentantes du rap guinéen. à‰nergique et engagée, elle a fait du rap sa meilleure arme pour dénoncer les travers de la société. Elle dénonce entre autres, la mauvaise gouvernance, les inégalités sociales et les abus de pouvoirs. Cathy la Star est également préoccupée par le sort de la femme sur le continent et dans son pays. Son premier album est une autoproduction et le deuxième a été produit par l’ONG Plan Guinée dont l’un des morceaux phare est « Scolarisation de la jeune fille ». Pourquoi Bamako pour son 3ème album ? « Depuis que J’ai commencé le rap, je ne suis pas encore allée ailleurs pour produire mes albums donc pour mettre une autre touche J’ai choisi Bamako » répond-elle. Pour Cathy la Star, ce troisième album intitulé « Mon C’œur ne bat plus » parle de l’actualité, de la société, bref un peu de tout.

Master Soumi revient avec «Saraka»

« C’’est du piment cet album, avec son rythme mandingue valorisant, et des textes fortement engagés. Cette cassette n’est autre que la peinture du Mali d’aujourd’hui, et de l’Afrique contemporaine de façon générale ». A peine mis sur le marché discographique le nouvel album du jeune rappeur malien fait grand bruit. Les mélomanes et les professionnels de la musique ne tarissent pas d’éloges sur la pertinence des thèmes abordés dans les chansons, et le travail de professionnel entrepris sur le son et la voix. l’album « Saraka » est une signature de 10 titres, dont 4 featurings avec des artistes de grande renommée comme Kassémady Diabaté, Assa Kida, le groupe « Yélen » du Burkina Faso, et Rames du groupe de rapmalien « Tata Pound ». Inspiré du répertoire mandingue Cette nouvelle réalisation d’Ismaà«la Doucouré, plus connu sous le sobriquet « Master Soumi », constitue sa troisième après « Tounkaranké » (l’aventurier) et « Sonrobougou » (le refuge, ou logements non lotis). Sortie seulement cette semaine, l’album promet un succès d’audience. « Saraka » est la consécration d’un talent et le fruit de plus d’une année de travail, réalisé à  travers deux studios : « Kabral » et « Mandé Reccords ». « Je considère cet album comme celui de la maturité, malgré le succès des albums précédents » nous explique Master Soumi. Pour qui, ce nouvel opus est mûr non seulement du point de vue de la qualité des textes, mais également des moyens mobilisés. Il est axé sur le rap manding, valorise la langue bamanan et les instruments traditionnels ». l’album aborde des thèmes d’actualité comme l’indépendance du Mali, dont la célébration a mobilisé des milliards de nos francs pour les manifestations folkloriques. Pour le rappeur malien, « il s’agit d’un gâchis », quand on sait que « ces milliards pouvaient servir à  construire des hôpitaux pour l’accès aux soins de santé, des écoles pour l’accès à  l’école digne de ce nom, des logements pour les sans abris », etc. l’album « Saraka » C’’est aussi un regard critique de son auteur sur l’actualité africaine, « marquée, selon lui, par les guerres, la promotion des dictatures, et des successions dynastiques), le pillage des ressources, le sous-emploi », etc. Le mariage, la crise de l’école, etc. sont également entre autres thèmes abordés par cet album. Dans un style qu’on lui connait, le rappeur dit tout haut, ce que certains leaders politiques et syndicalistes n’osent jamais dire. « C’’est ma mission. Le rap n’est rien s’il n’est pas engagé », assène-t-il. Issa Fakaba SISSOKO

SMOD, du rap’n’folk militant en chemise africaine

à€ leur descente de la scène des Francofolies de Montréal, les trois membres de SMOD n’ont pas le temps de souffler. Après leur concert énergique et bouillonnant, les musiciens encore dégoulinants de sueur sont rapidement entourés par des festivaliers québécois qui leur demandent une photo ou un autographe. Sam, le guitariste de la formation, est le plus sollicité. «J’adore ce que font vos parents», lui déclare un spectateur, tandis qu’une autre femme, accompagnée de sa petite fille, lui raconte qu’elle s’est mariée sur la chanson Beaux Dimanches. Le fils d’Amadou et Mariam esquisse un sourire. Il a l’habitude de ce genre de commentaires. Même s’il est fier de son père et de sa mère, le jeune Malien aimerait bien prendre quelques distances artistiques avec les auteurs de Senegal Fast Food: «Les musiques ne sont pas identiques, cela fait une très grande différence. Nous faisons du rap et pas eux. Si les gens commencent à  nous découvrir, ils vont nous voir nous. C’’est notre combat.» Mais sans un coup de pouce du célèbre couple, l’aventure du groupe aurait pu rester confidentielle. Après avoir sorti deux albums au Mali au début des années 2000, Sam, Ousco et Donsky (Mouzy, le M de SMOD a déjà  quitté la formation) passent leur temps sur la terrasse d’Amadou et Mariam à  Bamako. C’’est là  qu’en 2005, ils font la connaissance de Manu Chao: «On allait répéter chez eux, sur le toit qu’on a surnommé « le septième ciel ». Un soir, on a vu Manu Chao qui était assis en bas, on ne savait même pas qui C’’était. On lui a demandé s’il voulait suivre la répétition et il est monté. On a chanté ensemble et on s’est aperçu qu’il jouait de la guitare», raconte Donsky en toute simplicité. l’ancien chanteur de la Mano Negra travaille alors sur l’enregistrement du disque Dimanche à  Bamako. Séduit par le talent du rejeton d’Amadou et Mariam et de ses amis, il leur propose de devenir leur producteur. En attendant d’enregistrer un album, Manu Chao cosigne avec le trio un premier morceau intitulé Politic Amagni (La politique n’est pas bonne). Présent sur le disque d’Amadou et Mariam, ce titre sera disque d’or en France. Mélanger les influences Au printemps 2009, la bande de potes sort enfin sa troisième réalisation, un mélange de rap, de folk et de rythmes ancestraux. «Au Mali, les personnes âgées n’écoutaient pas de rap, parce que pour eux C’’est vraiment de la violence. Pour leur faire comprendre notre message, on a intégré le côté traditionnel et le côté chant. On veut leur montrer que le rap est dans l’intérêt de tout le monde, pas seulement des jeunes», explique Sam. Même si leurs influences sont occidentales, les SMOD veulent préserver leur culture. Pas de grosses chaà®nes en or ni de casquettes de rappeur pour le trio, mais des chemises africaines sans prétention. Pour Donsky, l’un des deux chanteurs de la formation, le passé imprègne le présent: «Cela nous tient à  C’œur d’utiliser nos racines dans notre musique. Le hip-hop est venu à  la base d’Afrique, mais il a été rendu populaire par les Américains. C’’est un emprunt culturel que l’on a fait. Mais il ne faut pas tout prendre, il y a du positif et du négatif.» Engagement politique Dans leurs textes, les jeunes militants musicaux s’en prennent à  la corruption qui ronge leur continent: «Parler beaucoup, manger l’argent, voyager beaucoup seulement, mais travailler beaucoup, créer des choses, emploi des jeunes non, non, non, les dirigeants africains sont comme ça», critique SMOD, dans la chanson intitulée Les dirigeants africains. http://youtu.be/Xn-X4V2oTXE Avec son rap festif, le groupe malien essaie d’ouvrir les yeux à  ses concitoyens: «Il faut qu’on arrête de prendre les armes. Il y a d’autres moyens d’informer les gens. On peut les sensibiliser par la musique et par les paroles, et non pas par la violence physique», affirme Sam. Mais pour Donsky, il faut aller plus loin que la simple dénonciation: «Ce qui est difficile, C’’est d’apporter des solutions. C’’est capital. Il ne suffit pas de critiquer une personne, il faut lui apporter le bon sens. Si chacun de son côté apporte une pierre à  la construction de l’édifice, on ne pourra pas tout de suite égaler les pays européens, mais on aura une Afrique propre à  nous. C’’est ce qu’on veut.» Des thèmes engagés qui seront présents sur leur prochain album, qui devrait sortir en 2012. Entre deux concerts, le trio s’est remis à  l’écriture: «La maquette est déjà  prête; on a presque tous les morceaux. On va bientôt entrer en studio pour l’enregistrement. On a pris notre temps, on ne voulait pas le faire trop rapidement», annonce Sam.

Tata Pound revient avec « Lèkèssè »

« Tata Pound » est de retour! Après plusieurs années d’absence de la scène musicale, le groupe livre à  son public son sixième album. «Djo-Dama», «Ramsès» et «Dixon» sont devenus au fil des ans et des albums, des têtes d’affiche du rap malien et des références culturelles pour la jeunesse malienne en quête de repères sociopolitiques et culturels « Le rap n’a de sens que lorsqu’il est engagé à  défendre les sans voix, à  dénoncer l’injustice », expliquaient les jeunes rappeurs en 2008, alors que leur album « Cikan » (la vérité) était censuré sur les médias publics. « Lèkèssè », ce nouvel opus du trio ne déroge pas à  la règle. Aussi engagé que les précédents, il est composé de 12 titres. Sa particularité est que « tous les textes sont engagés socialement et politiquement » expliquaient-ils ce week-end au cours de la conférence de presse de lancement dudit album. Les différents titres traitent des sujets relatifs à  l’actualité africaine. Selon le groupe le choix du titre « Lèkèssè » (la vérité sans détour), n’est pas fortuit. Il a trait à  la situation politique actuelle du Mali. Le nouvel album jette un regard critique sur le nouveau parti des amis du président de la République Amadou Toumani Touré, le PDES. Qui, selon le groupe, veut pousser ce dernier à  briquer un troisième mandat. Le groupe « Tata Pound » dénonce également ce qu’il appelle « une cabale contre le Vérificateur général, notamment à  travers son incarcération » après une plainte des travailleurs de son propre bureau. Le morceau intitulé « lakôlisô », est une interpellation de l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de l’école malienne. Pour les jeunes rappeurs, « l’Etat n’est pas le seul responsable de la descente aux enfers de l’école. Chaque partenaire (les parents d’élèves, les responsables de l’AEEM) doit jouer sa partition ». Ce nouvel album commente également l’actualité africaine notamment les conflits qui sévissent sur le continent noir. Le trio rappeur dénonce la non-implication des dirigeants africains dans la gestion de la crise Libyenne. Ce qui a amené, selon eux, « les impérialistes à  imposer leur dictat dans ce pays du Maghreb ». Comme pour dire que l’indépendance de l’Afrique est loin d’être une réalité. Le tout dans un langage direct, et un humour au second degré irrésistible ! Ce nouvel album de « Tata Pound », attendu ce mardi, vient enrichir le marché musical malien et est un beau cadeau pour les fans du groupe. Fruit de plusieurs années de recherche, ce 6ème opus consacre le couronnement du travail d’un groupe de jeunes engagés pour le changement dans leur communauté. Bon vent à  Lèkèssè et que la vérité soit!

Mokobé sur le duel des opérateurs Telecom : « J’étais là pour Orange … j’ai été contacté par Malitel »

Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, Mokobé nous a confirmé avoir été contacté par Malitel. Il a profité de l’occasion pour présenter ses condoléances à  la famille de Mangala camara. Un artiste avec qui il avait un projet de featuring. Bamako Hebdo : Le monde de la musique malienne vient de perdre un des leurs, en l’occurrence Mangala Camara. Avez-vous connu l’artiste ? Mokobe : Tout d’abord je présente toutes mes condoléances à  la famille éplorée car sa disparition est une grande perte pour le Mali. Il était l’une des plus belles voix de la musique malienne, voire africaine. Moi, j’ai eu la chance de le rencontrer pour la première fois au Bla Bla, par le biais du responsable du coin. On a beaucoup discuté, pendant au moins deux à  trois heures de temps. C’est quelqu’un qui était très gentil. Il avait le C’œur sur la main, plein d’humour et marrant. Il avait même souhaité qu’on reprenne ensemble un morceau de son album. C’est avec un grand regret que j’ai appris cette triste nouvelle. J’en profite également pour présenter mes condoléances à  la famille de Chéché Dramé, qui était une belle voix, une valeur montante de la musique. à‡a fait mal de voir partir ces artistes pendant leur succès. O๠en êtes-vous actuellement avec votre carrière ? Présentement, on est sur l’album 113. La sortie officielle est prévue pour le 6 décembre. Cela fait 5 ans qu’on n’avait pas fait d’album. Cette fois-ci nous signons le grand retour du 113. Après, moi j’enchainerai avec mon album solo qui sortira, Inchallah, entre mai et juin 2011. Mais, actuellement, j’ai balancé deux clips dont le premier  »Mali Debout » tourne fort à  ce moment un peu partout, presque sur toutes les grandes chaà®nes. Le second  »Les jaloux vont maigrir » est une sorte de court métrage de 12 à  13 minutes. La promotion de ces deux titres va continuer jusqu’à  la sortie de l’album. Qu’évoquez-vous dans ces deux titres ? D’abord, le titre  »Mali débout », est une manière de lancer un appel à  tous les Maliens de ne pas baisser les bras pour le développement du Mali car on est tous là  pour une même cause, mettre le Mali sur un haut podium. Moi, je continuerai à  me battre pour cette cause et j’inciterai la diaspora malienne à  retourner à  la terre de notre ancêtre. Ceci est important, puisque cela peut jouer un rôle très déterminant au développement et que celui-ci ne peut pas se faire sans eux. Concernant  »Les jaloux vont maigrir » comme tout le monde le sait, cette phrase phare, j’ai décidé ainsi d’en faire un morceau avec également un clip. à‡a sera une surprise pour mes fans de voir un autre à  travers ce morceau. Pour plus d’infos, les fans peuvent aller sur mon site www.mokobe.com. Mes fans peuvent également me joindre sur ma page officielle www.mokobe.com/Mokobe113official. Parlant du développement du Mali, quels regards portez-vous sur le Cinquantenaire du Mali? Tout ce que je peux dire, c’est qu’après ces 50 années passées, même si des progrès ont été réalisés, on a encore beaucoup à  faire, surtout nous les jeunes. Les autres 50 années à  venir nous appartiennent. Il faudra que nous les jeunes fassions preuve de détermination et de courage pour développer le Mali. Pour cela, il faudra que l’Etat offre des opportunités aux jeunes et à  la diaspora pour qu’elle puisse investir au Mali pour les Maliens. Depuis un moment, une rumeur circule que Malitel veut vous récupérer pour ses spectacles, au détriment d’Orange Mali. Est-ce vrai? Avant de répondre à  cette question, je signale que j’étais là  pour un spectacle organisé par Orange Mali avec Magic Système et Singuila. Malheureusement, nous n’avons pas pu nous produire, faute de débordement de la foule. J’espère qu’on reviendra, Inchallah, sur ce concert. Comme déjà  j’étais sur place, j’ai été contacté par la Sotelma-Malitel aussi. Pour l’instant, j’attends de voir et que le meilleur gagne. Les projets de Mokobe ? Comme projets, j’aimerais rénover l’hôpital de Kayes et aussi un hôpital à  Bamako. Ce projet commencera à  Paris, à  travers l’organisation d’un grand événement pour avoir le maximum de bénéfices et de soutien pour ce projet. Le projet de santé au Mali est très important. J’ai aussi un autre projet avec l’équipementier Malamine Koné pour faire des dons de fournitures scolaires à  de nombreuses écoles au Mali. Et enfin, il y a un grand salon de coiffure qui ouvrira ses portes très bientôt à  Bamako, dans le quartier Niamakoro Cité UNICEF. Un salon o๠les clients pourront retrouver tous les accessoires de coiffure sur place au lieu de se rendre toujours en Europe.

Hip-Hop au Mali : Les matinées Yoyoyo sont de retour 

Dans le souci de promouvoir les arts urbains et les jeunes talents, les trois pionniers du mouvement RAP au Mali, King Ramsès et Amkoullel ont mis sur pied les matinées Yoyoyo. La première édition qui s’est tenue il y a deux ans, a permis à  de nombreux jeunes danseurs, chanteurs et autres artistes méconnus dans le milieu, de se faire connaitre à  travers la qualité de leurs œuvres. Association pour le HIP HOP au Mali (AHHM) Cette association créée par nos trois leaders du mouvement rappologique malien, a été mise sur pied dans le but de promouvoir les arts urbains et surtout le HIP HOP : Danse, Rap, stylisme, slam… Amkoullel l’enfant peulh explique que cette association vient combler un certain vide. En effet, il n’y a pas de structure au Mali qui se charge de l’encadrement, de l’organisation et de la formation des jeunes voulant se lancer dans ces arts. C’’est donc selon Amkoullel, une manière de faire la promotion des plus jeunes puisque «Â nous, nous faisons partie des premiers dans le domaine, je pense donc que C’’est un peu notre devoir d’apporter notre pierre dans la construction de cet édifice. Il faut préparer la postérité et donner la chance à  nos jeunes frères et sœurs, de faire leur preuve. » Il faut dire que AHHM est soutenue dans ses actions par l’association culturelle d’aide et d’appui aux artistes ‘Macadam’, basée depuis quelques années à  Bamako. l’une des représentantes de cette structure qui n’est pas à  sa première expérience, salue cette initiative. D’autant plus que selon elle, ce concept a été imaginé par des fondateurs du mouvement rappologique malien, C’’est un signal fort. Qu’est-ce que les matinées Yoyoyo ? Comme nous l’explique Amkoullel, les matinées Yoyoyo consistent à  donner une vitrine aux artistes pas connus, qui seront soutenus par des têtes d’affiche chargées de les accompagner. Les artistes en herbe auront donc des représentations d’environ trente minutes (30mn) à  peu près. A chaque matinée, le public découvrira les talents de deux nouveaux artistes qu’il connait déjà  ou non. En ce qui concerne la participation, tout artiste désirant participer à  ces matinées, pourra déposer son CD lors des matinées. l’objectif étant de le faire écouter par les trois artistes qui jugeront par la suite, si celui-ci peut postuler ou non et se produire devant le public. Signalons que les matinées se déroulent tous les samedis de 16h à  19h au café des arts du palais de la culture de Bamako. Ce premier spectacle de lancement pour l’édition 2010 a vu la participation de la célèbre danseuse Gafou Kiss, des rappeurs Master Soumi, Assadan et Paméla Badjogo qui elle, jouait cette fois-ci le rôle d’animatrice. Notons que les meilleurs bénéficieront d’un suivi régulier puis d’une formation et d’un encadrement de King, Amkoullel et Ramsès. Les artistes estiment primordial d’assurer la relève. Il faut selon eux, que le Mali soit à  l’heure du développement qui n’est pas que politique et économique, mais artistique aussi.

Tata Pound : Bientôt l’album du cinquantenaire !

Apres 11 ans d’existence, et quatre albums sur le marché discographique, le groupe de rap hip hop TATA POUND revient avec un cinquième à  l’honneur du Cinquantenaire. Le titre de cet album sera «Â Vérité crue ». TATA POUND, est né de la rencontre de trois jeunes hommes : Dixon, Djodama et Ramsès. Ils feront leur première apparition sur scène en 1995, et sortiront en 2000 leur tout premier album «Â Rien ne va plus » départ vers une carrière internationale. Deux ans après, en 2002, ils reviennent avec «Â Ni Allah sonna ma » ou «Â Si dieu le veut ». Leur troisième opus parait en 2004 sous le titre «Â Président ci kan ». Le dernier album en date est «Â Yéléma », sorti en 2006 o๠le groupe plaide pour un changement des mœurs. Pour marquer leur dixième année d’existence, ils sortent un «Â best off », cet album n’est autre le récapitulatif des dix années de carrière musicale, un bijou qui entend montrer aux fans que Tata Pound est toujours là  ! Carrière solos Au delà  des ces œuvres communes, les membres du groupe ont réalisé chacun un album solo. Le premier de Ramsès en 2008 avec « Damarifa ». Dixon a lui enregistré en 2009 « Allah est Un ! » et Djodama en début d’année un opus en hommage aux mères. Pour le groupe, C’’était une manière de tenter des expériences nouvelles. Le groupe a reçu de nombreuses distinctions comme les « Tamani d’or » et le prix de meilleur groupe Rap de l’espace francophone. Aujourd’hui Tata Pound est l’un des meilleurs groupe de hip-hop malien au-delà  d’être engagé.Le nouvel album, dont la sortie est prévue d’ici 2 mois est composé de 12 titres et s’intéresse aux manœuvres politiciennes et l’indifférence des hommes face à  la souffrance de la population. Patience !

Amkoullel sort son nouvel album « Né ka Mali »

De son vrai nom Issiaka Bah, Amkoullel fait partie des pionniers du Hip-Hop au Mali. Il est le premier artiste au Mali, à  s’être lancé dans l’aventure solo. Un rappeur conscient Dans ses textes, l’enfant peulh dénonce les pratique anti-démocratiques de certains gouvernants Africains qui ne pensent jamais aux souffrance des populations. Dès le départ, Amkoullel utilise le flow qui fait son identité. En effet, le flow est une technique musicale qui permet d’entonner un même son de plusieurs manières. Il capte l’attention des auditeurs qui, même s’ils ne comprennent pas le sens des textes, restent captivés, hypnotisés. En témoigne le son ‘Farafina’ qui a permis à  l’artiste de remporter le ‘Tamani d’or’ ou trophée de la musique Malienne du meilleur rappeur malien de l’année 2007. « Né ka Mali » La sortie officielle du 4e album de l’enfant peulh est prévue pour le mois de juin prochain. Cet album de 12 titres débute avec une intro en slam. Ce slam est écrit et interprété par deux artistes françaises Kandy et Rim. Elles font partie pour l’une, du Jamel Comédy Club et l’autre du Collectif de Grand Corps Malade. Ce sont parmi les meilleurs slameuses en France. Dans l’intro intitulée ‘bienvenue au Mali’, ces deux artistes partagent la vision qu’elles ont du Mali, la perception de l’Afrique, et la réalité sur place. l’album évoque différents faits de société, l’école malienne qui n’avance pas,les enfants mendiants, les enfants de la rue exploités au nom de la religion. Hors, la religion n’a rien à  voir avec cette situation selon Amkoullel. C’’est juste un moyen pour certain de se remplir les poches. l’album réserve aussi une place à  un texte très engagé, notamment les accords de partenariat économique (APE) très décriés à  l’époque. Sur ce morceau, figurent presque tous les rappeurs et rappeuses du Mali. A côté de ces titres engagés, Amkoullel laisse une place de choix à  des morceaux festifs des tels : ‘Na idon’ (viens danser), une sorte de koudourrou à  la malienne, ‘les soiréeS à  Bamako’… etc… A travers son nouvel opus, l’artiste promeut les instruments traditionnels. Parmi ces instruments, le n’goni, le djembé, le tama, une flûte traversière. Il a présenté l’avant première de cet album au dernier Festival sur le Niger du 3 au 7 février dernier. Discographie En 2002, Amkoullel sort son tout premier album intitulé ‘in faculté Mali kalan ko’. Il déplore l’état désastreux de l’école malienne qui beigne à  l’époque, dans l’ignorance totale. l’année suivante, suivra ‘surafin’ (pot de vin) o๠il s’en prend à  un système défaillant, gangrené de corruption à  outrance. En 2007, le petit peul revient avec ‘waati sera’ (il est temps). Cette œuvre, à  l’image des deux premières est une autoproduction réalisée avec le label Woklo Barka production. Avec son morceau phare ‘farafina’ grâce auquel, il se fera connaà®tre au-delà  des frontières maliennes. Ces trois albums font de l’artiste, l’un des meilleurs de sa génération. Après le Tamani du meilleur rappeur 2007, Amkoullel rafle en 2009 3 autres prix. Lors de l’édition Mali Hip-Hop Awards, il décroche les prix du : meilleur single, meilleur clip et meilleur featuring de l’année. Un artiste aux influences diverses Amkoullel, tout en restant fidèle à  ses rythmes, à  son flow, s’ouvre à  d’autres sonorités, à  d’autres styles musicaux. Il fait des fusions avec plusieurs artistes du Mali et intègre la troupe du black bouddha Cheik Tidiane Seck. Il signe avec Cheik, le titre ‘bakoroba’ sur le dernier album ‘sabali’. Celui-ci lui apprendra les techniques du live et ils participeront ensemble, au Nice jazz festival. Par ailleurs, il fait des prestations avec des stars comme : Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly, Manu Dibango, Keziah Jones, Rokia Traoré, Lobbi Traoré… Amkoullel compte plusieurs compilations et mixtapes à  son actif. Mali K7 Notons qu’il a été durant quelques années, Directeur commercial et chargé de communication à  Mali K7. Durant ce séjour, il a contribué à  l’émergence d’une multitude de jeunes artistes, Dj, danseurs… A côté de tout ceci, l’enfant peulh est également animateur. Il anime en 2008, la saison 2 de l’émission de téléréalité Case Sanga, sur la chaà®ne de télé panafricaine Africable. Il fait également le maà®tre de cérémonie lors de nombreux évènements et soirées. Mexique ! Mexique ! l’enfant peulh participera au festival ‘Olinkane’ au Mexique, du 26 avril au 5 mai prochain. Ce festival d’Amérique latine enregistre plus de 120.000 festivaliers. C’’est le plus grand festival latino-américain. Avant cela, il participera à  un festival en Guinée Bissau du 15 au 25 avril.

Lassy King Massassy : «Mon sang ne bouge que lorsque je vois certains piétiner la liberté d’autrui »

Premiers pas dans le RAP Il fait ses premiers pas dans l’univers du rap en 1989, alors qu’il n’a que 18 ans. «Je suis rentré dans ce mouvement à  cause de mon instinct de fou, de revendicateur, mon sang chaud. Mais, mon sang ne bout que, lorsque je vois certains piétiner la liberté d’autrui.» King fait partie des deux premiers artistes ayant mis sur le marché, le 1er album de rap au Mali. « Celui que moi J’appelle le pionnier du rap malien, C’’est feu Tidiane Traoré, alias Master.T. ». En 1992, King, Master.T et Ousmane Ma௠Diallo forment le groupe ‘Sopha’. A partir de cet instant que le Mali entre dans le mouvement HIP HOP avec ses trois artisans. King continue l’aventure avec Master.T pendant que Ousmane Ma௠se retire pour pressions familiales. Début d’une carrière solo King se lance dans la carrière solo à  la fin des années 90. Son premier album « gnôkala so » ou «tige de mil » sortira en 2003. Cet album multidimensionnel de huit titres, traite des plus sombres visions que l’artiste a de la politique africaine, mais aussi la beauté et la joie qui nous animent en tant qu’africains. C’’est grâce à  cet album, que l’homme se fera connaitre. Parmi les huit morceaux, il y a le titre ‘‘babayo » o๠il chante la joie de vivre et le cynisme des chansons comme ‘’fa bara », ‘’religion » et ‘’djamanadjo ». Construire l’Afrique Son second album de huit titres intitulé « Né » ou « moi » en bambara, paraitra en 2006. Ne mâchant pas ses mots, King estime qu’en tant qu’africain, chacun peut amener sa pierre à  l’édifice qui portera nos nations loin, très loin. C’’est une remise en question que tout individu doit mener sur sa propre personne. Le morceau phare de cet album, C’’est bien le fameux ‘‘moricaini » ou ‘’petit marabout » qui fut un tube. Cet album comporte également ‘’fara fina fara fing » ou ‘’le noir l’Afrique » qui est l’un des plus vieux tube du HIP HOP malien. Cette chanson parle du combat que chacun doit mener non seulement pour se bâtir soi même, mais aussi et surtout, son pays et l’Afrique toute entière. King déclare : « Il est important que nous croyions en nous afin de pouvoir avancer. Et, comme aime à  le dire Richard Toé, si la tortue ne croit plus en sa carapace, elle ne sera plus rien sur cette terre. » Pour dire que, notre carapace à  nous, C’’est avant tout, notre conviction en nous, en ce que nous valons, avant d’envier et de vouloir ressembler à  d’autres. Par ailleurs, King a posé sur l’album de D.D. Bridge Water bien connu dans le milieu du jazz. La comédie, un art de vivre En 1998, pendant que King n’espérait plus rien de la vie, car ayant été victime d’une arnaque, il fait son entrée dans la comédie grâce à  Alioune Ifra N’diaye. En effet, King s’est fait escroquer par des compères avec lesquels, il était parti en tournée en Europe. Ces derniers ont disparu sans nouvelle. A son retour au pays, il a passé une année dans la galère, sans rien pouvoir écrire. Il confesse : «Je vivais comme un paria. Je me débrouillais pour payer ma maison. Je me contentais des petits 5000 et 10.000 F qu’on me balançait après quelques prestations ». C’’est ainsi qu’un matin, il reçoit la visite d’Alioune qui lui propose de jouer dans l’une de ses pièces de théâtre. Les portes ont commencé à  s’ouvrir pour lui. l’aventure depuis dure 11 années et elle continue. Ils ont fait plus d’une centaine de représentations à  travers le monde, avec les différentes pièces de théâtre. Il y a entre autres : ‘Bougougnéré invite à  diner’, ‘Ségou fassa’, ‘Sud-Nord’. En plus de trois pièces en cours et la première comédie musicale HIP HOP malien qui s’appelle ‘’Mali safari ». Cette comédie musicale est composée des rappeurs Amkoullel, Ramsès et King. Panafricaniste convaincu A travers ses textes, King interpelle souvent le peuple d’Afrique à  être fier de ce qu’il est. Selon lui, les gens ont trop souvent tendance à  dire que les africains veulent ressembler aux autres. « Mais, cela n’est pas vrai, nous ne voulons ressembler à  qui que ce soit, nous voulons juste être tels que nous sommes. » King estime que si l’occident est aujourd’hui construit, C’’est parce que ses enfants ont voyagé. Ils sont allés voir ce qui se passe ailleurs et sont ensuite retournés chez eux en rapportant les richesses de leurs découvertes. Contrairement aux Africains qui voyagent pour rester chez les autres. « Nous servons d’esclaves, de main d’œuvre moins chère. » Déplore-t-il. Un nouvel album en vue Ainsi donc, King a deux albums solo à  son actif. Et son prochain opus en pleine écriture, est prévu pour le courant de l’année 2010. Signalons que l’artiste a passé huit mois à  l’extérieur du Mali pour l’écriture des textes de cet album à  venir. « J’ai voulu voir ce que C’’est que le Mali de l’extérieur et les Maliens de l’extérieur. » Dans cet album, il y aura des titre comme ‘’infinie dépendance » et ‘’Chine-Afrique ». Bon vent à  King qui continue de faire bouger le milieu du RAP au Mali en démontrant clairement, que le RAP n’est pas le lieu privilégié des jeunes délinquants comme beaucoup aiment à  le penser. Il essaye autant que possible, d’aider les jeunes talents du HIP HOP malien à  aller de l’avant.

Hip-Hop : c’est parti pour le Nyanajè Club de BlonBa

Qu’est ce que le Nyanajè club ? Le mot bambara ‘Nyanajè’, signifie divertissement. Alioune explique : « Nous avons voulu au sein de BlonBa, avec l’aide de quelques personnalités maliennes, proposer aux jeunes de la capitale, un espace de divertissement moins cher et de qualité. » Signalons que le coût des sorties en couple ou même seul, est assez élevé. Un jeune couple ne dépense pas moins de 30.000 FCFA en une soirée. C’’est face à  ce constat qu’Alioune a décidé de mettre en place, un espace de divertissement accessible à  toute la jeunesse Bamakoise. Et le public cible de cet projet, C’’est bien entendu les jeunes, à  savoir les élèves et étudiants. Son initiative est appuyée par trois musiciens rappeus maliens, Amkoullel, King et Ramsès. Par ailleurs, il précise que plusieurs activités sont prévues dans le cadre de ce Nyanajè Club. Tout ce qui tourne au tour des arts urbains. Il y aura tout d’abord, la discothèque de BlonbB. Et la personne qui sera au C’œur de cette discothèque, C’’est bien le DJ Lion qui mettra « le feu » tous les samedis soirs à  la discothèque. Il utilisera les techniques les plus modernes, en passant par le mixage des sons et images, avec une création de lumière, le Viging et le DJaying… Espace de promotion Amkoullel explique que cet espace est une occasion pour les danseurs, rappeurs et tous les amoureux des arts urbains, de se faire connaitre. En effet, une opportunité sera donnée une fois par mois, à  un artiste d’organiser sa soirée au Blonba. La porte est donc ouverte à  tous. Alioune Ifra précise que le Nyanajè club est un soutien à  de jeunes artistes, des artistes confirmés dans les arts urbains. Le collectif Bama Saba Toujours dans le cadre des arts urbains, Alioune a débuté un projet commun avec des artistes déjà  confirmés dans l’univers rappologique malien. Il s’agit du groupe Bama Saba , ou les 3 caà¯mans. Le caà¯man étant le symbole de la ville de Bamako. Alioune Ifra N’diaye, Amkoullel, King et Ramsès ont commencé à  travailler sur une comédie musicale dénommée ‘Mali safari ». Cette comédie musicale de 1h20mn à  1h30 mn, comprend la danse, le chant bien entendu, dans le style, Notre Dame de Paris mais à  la malienne. Notons que le single de Mali Safari est déjà  sorti. Il est intitulé Mali Safari, la comédie musicale Cette comédie musicale aborde des thèmes tels que l’école malienne ; La mendicité et l’exploitation des enfants ; La démocratie ; Les conditions de départ des migrants et leur situation de vie à  l’étranger ; La mondialisation, en particulier la présence chinoise en Afrique ; Le travail et l’espoir d’une Afrique plurielle et développée. Les acteurs qui sont King, Amkoullel et Ramsès, ntqu’à  travers cette comédie musicale, ils souhaitent parler des défis du Malien, et de l’Africain aujourd’hui. Montrer une Afrique qui avance. Elle vise à  motiver la jeunesse malienne à  prendre son avenir en main en se disant que C’’est possible. Par ailleurs, le ‘faridrome’ du Blonba sera bientôt ouvert à  tous les amateurs. Le ‘fari’ est une sorte de beignet à  base de haricot. Alioune a donc eu l’idée d’ouvrir un coin o๠l’on pourra grignoter des beignets pas chers et succulents.

Mokobé annonce le concours  » Danse Mokobe Danse » sur You Tube

Mokobé qui a reçu récemment une haute distinction au Mali, à  savoir la médaille de Grand Chevalier de l’ordre National du Mérite, va entrer dans le panthéon des danses Africaines. En effet, après avoir dansé le Coupé-décalé, le Ndombolo ou bien encore le Mapouka, préparez vous désormais à  découvrir le Mokobé. C’’est un groupe ivoirien qui s’appelle Boulevard DJ qui vient de balancer un morceau baptisé « Mokobé» ainsi qu’une danse qui va avec ce titre. Pour l’instant pas d’image ni de chorégraphie à  vous montrer mais il est à  prévoir des bons coups de rein sur ce titre que je vous propose d’écouter…

Mokobé décoré Chevalier de l’ordre National du Mali

Le ministre de la culture, Mr Mohamed El Moctar, a décoré le petit prince soninké de l’ordre de Chevalier de l’ordre National du Mali. La plus haute distinction du pays. Ambassadeur du Mali Mokobé incarne aujourd’hui, le modèle de l’africanité au sens large du terme. Issu d’un père malien et d’une mère sénégalo-mauritanien, ce panafricaniste né, a su profiter des richesses de sa multiplicité. Tout ému, Mokobé a remercié les maliens pour leur soutien incontestable. « C’’est important pour moi de montrer et prouver mon amour pour le Mali. », a t-il déclaré. Il a remercié Abba Samassékou, l’animateur vedette de l’émission de RAP G21 sur la chaà®ne national ORTM. « C’’est un très grand moment pour lui qui m’a toujours accompagné. Mokobé confesse avoir reçu beaucoup de trophées, mais aucun ne vaut cette distinction, ce trophée là , cette médaille. Abba précise que Mokobé place son aventure artistique sur la fusion de mélanges qui, il faut le dire, lui ont d’ailleurs bien réussi jusque là . « Je suis content que les autorités du Mali remercient, distinguent et reconnaissent l’artiste pour son talent et son amour envers son pays, malgré la distance qui le sépare de celui-ci. » Mr Mohamed El Moctar se dit fier que le Mali enfante de telles valeurs. « Quand vous réçevez un malien, il oublie l’objet de sa visite. C’’est ça la valeur de la culture malienne. La culture est notre matière première, notre identité. », a t-il ajouté avant de conclure «On est ensemble !» Les artistes maliens au diapason Signalons que le ministère de la culture a reçu une soixantaine de médailles au cours de cette année 2009. Le record des médailles décernées. Ce qui réjouit fortement le ministre qui ne cache pas sa satisfaction.

Yéli Fuzzo présente l’album ‘Waraya’

Yéli fait partie des précurseurs du rap au Mali. «Depuis tout petit, J’ai commencé à  aimer la musique.» Il découvre pour la première fois le rap en 1995. Ayant un goût particulier pour les jeux de mots, Yeli s’amusait à  rapper avec un ami. Au fil du temps, il est devenu rappeur au sens propre du terme. Yéli intègre pour la première fois le monde du hip hop en 1998 et fait son entrée au sein du groupe Fanga Fing (force noire) la même année. C’’est au sein de ce groupe que le public malien découvrira les talents de l’artiste qui n’avait que 17 ans à  l’époque. Fanga Fing ou la force des mots Le premier single de intitulé , sortira en 1998 et sera produit par invasion record, qui deviendra par la suite,  » Yéli Mady Music « , la maison de production de Yéli. Le second album produit par la même maison de production, sortira en 2000. Le rap en solo En 2001, Yéli se sépare de son groupe pour évoluer en solo. Cette même année, il réalisera une compilation dénommée « Mali rap 2001 » sur laquelle, toute la crème du mouvement Hip Hop malien interviendra. Il sortira son premier album solo en 2003, intitulé . Cet album de 12 titres connaitra un franc succès. Il touche globalement à  tous les sujets de la société. Des sujets les plus banals aux plus sérieux. « Je chante toujours selon mon humeur. Je peux parler d’amour, de faits de société ou tout simplement d’une journée à  Bamako, explique-t-il. Son single « Mali Djaka » connaà®t un succès franc succès. l’album entre en première place du classement hip hop et à  la 3e place dans le « Top 10 » des ventes de Mali K7. Yeli est également organisateur de spectacles. La venue du rappeur franco-sénégalais Booba, en concert géant au stade omnisport Modibo Keita et au palais de la culture de Bamako et l’organisation du plus grand concours de Battle, en novembre 2007, font de lui l’un des plus grands promoteurs de spectacles. Un artiste polyvalent et talentueux En 2005, suivra son second album Je rap tout court . l’année suivante, il réalisera un duo avec Bassirou Koureissi dans son 3e album intitulé à  l’occasion du Ramadan. En 2008, il s’associe avec le studio Blonba d’Alioune Ifra Ndiaye pour une émission de téléréalité : « Balani Mix ». Il anime aussi une émission de débats sur l’actualité à  Radio Klédu. La même année, il lance sa ligne de vêtements et une série de concerts durant l’été accroissent ce succès. « Abandé » ou l’éloge peulh l’année 2009, marquera la sortie du nouvel album de Yéli Fuzzo «Waraya ». C’’est un album de 15 titres. Le morceau phare chanté en peulh, cartonne en ce moment. »Un jour, J’étais avec une amie peulh qui s’est mise à  chanter une chanson peulh à  l’origine. Dès que je l’ai entendu, J’ai adoré et je lui ai dit que C’’est un Hit. Je vais le faire. Elle ne me croyait pas. Et finalement, ça y est. Il est là . Quand on fait de la musique, on ne cherche pas toujours à  savoir, on fonce. C’’est ainsi que J’ai foncé sans comprendre un mot du peulh », confie Yéli. Notons qu’il chante avec la chanteuse peulh Oumou Bah qui lui a été recommandée par un ami. Yéli a aussi su concilier la musique aux études. Il décroche son diplôme de gestion d’entreprise aux Etats-Unis en 2005. Allez les Aigles Lors de la participation des Aigles du Mali à  la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2008, Yéli mobilise un grand nombre d’artistes pour une chanson en soutien à  l’équipe nationale de football. Y participaient : Pamela Badjogo, Buba, Habib Marone, Aminata Laurence, Don Mize, Master Soumi, Slash, Massaran Kouyaté et Minata Kouyaté. Son efficacité dans la promotion est reconnue au Mali et pas seulement dans la musique. Yeli Mady Music est la seule structure au Mali à  avoir assuré la production, le management et la promotion d’une trentaine de rappeurs au Mali et d’une dizaine à  l’extérieur. Cela malgré la terrible crise qui sévit sur le marché des K7 et qui touche particulièrement les productions. Tchè Fari, une ligne de vêtements hip-hop Yéli Fuzzo a lancé sa marque de vêtements en 2008. « Tchè Fari » (homme fort) pour les hommes et « Musow Fari » pour les femmes. La marque est faite entre New York, Paris et Bamako. Il y aura aussi « Tchè Fari traditionnel » pour que la marque soit encore plus représentative au Mali. «J’ai choisi ce nom parce que l’habillement est une question de personnalité et d’identité. Nous devons avoir une marque qui nous représente nous Maliens ». Déjà  les jeunes branchés de la capitale peuvent s’offrir cette marque au niveau du «Fuzzo Complexe ». Yéli Fuzzo dispose aussi d’une agence de communication en plus d’un studio de production. Tous les albums de Yéli sont des autoproductions. Le Best Of Show Yéli participera au concert géant qui doit se tenir la nuit de la fête du ramadan le 20 septembre. Au Stade Omnisport avec une pléiade d’artistes venus du Mali et de la sous région. Yéli Fuzzo voudrait aussi se consacrer à  la réalisation pour le moment. Ecoutez la vidéo Abandé :

L’ interview : Mokobé le Malien :  » Les Africains doivent s’unir pour avancer ! « 

Fondateur du groupe de rap français 113, Mokobe Traoré de son vrai nom s’est longtemps caché de ses parents pour faire de la musique. Avec  » Mon Afrique » son premier album solo, il cartonne depuis trois ans maintenant et enchaà®ne les tournées sur le continent. Sorti en 2007 et fruit d’une collaboration avec de grands noms tels que Salif Keita, Sékouba Bambino ou Youssou Ndour, Mokobé puise dans les genres et mélange les influences, esquisse un trait d’union entre l’Afrique et l’europe, le rap, le hip-hop étant ses bases. De passage à  Bamako pour y recevoir une médaille et partager le Ramadan avec les siens, Mokobé se livre à  JournalduMali.com, évoque ses origines, le temps d’une interview et juste avant la coupure du jeune. Ambiance décontractée! Les origines, le rap, la musique JournalduMali.com : Mokobé, tu es au Mali depuis quelque semaines, comment te sens-tu ? Mokobé : Je suis là  pour me reposer après une très grosse tournée en Europe et en Afrique et en même temps, J’avais envie de faire un peu le carême au mali. J’ai aussi été heureux d’apprendre que je vais être décoré Chevalier de l’Ordre National du Mali, donc je suis venu récupérer ma médaille en tout bien tout honneur. JournalduMali.com : Es-tu satisfait des retombées de l’album « Mon Afrique » et qui a été un vrai succès depuis sa sortie ? Mokobé : Oui je suis très satisfait, parce que l’espérance de vie d’un album tourne en général entre 6 mois et un an et cela fait trois ans que je tourne avec cet album. Pour moi, C’’était un grand défi de mélanger le hip hop avec la musique africaine et de rendre hommage à  cette musique. C’’était un vrai challenge de faire ces collaborations avec des grands artistes et réaliser ce concept jusqu’au bout mais Dieu m’a donné la force de réaliser cet album. JournalduMalicom : l’album est sorti en 2007 et tu as travaillé avec de très grandes pointures de la musique africaine ? Mokobé : Oui de grands noms comme Youssou Ndour et Salif Keita, Sékouba Bambino, et pour moi, ils font partie des plus belles voix d’Afrique et même du monde et C’’était un rêve d’enfant de travailler avec eux. l’album est très personnel en fait, C’’est un album qui s’adresse un peu à  tout le monde! C’’est un album trans-générationnel mais aussi un voyage sans passeport, sans visa. On y passe du rire au larme, de l’utile à  l’agréable et J’avais envie de puiser dans ce patrimoine africain qui est riche. JournalduMali.com : Tu es le fondateur du groupe de rap 113, le Hip-Hop vient d’o๠alors ? Mokobé : Tout est parti de l’Afrique, prends les Ron DMC, Gran Master Flash, Public Ennemy ou même Africa Bambata, ils ne savent pas d’o๠ils viennent, quelles langues leur ancêtres parlaient, mais leur musique vient d’Afrique! Et nous, on a cette chance d’être baigné dans la culture, alors, il faut en profiter. JournalduMali.com : Au-delà  des origines, tu aimes mélanger les influences, est-ce que cet album a été un retour aux sources pour Mokobé ? Mokobé : Oui bien sûr! J’ai été tellement baigné dans le Hip Hop en France et en 1992, je fais un premier voyage au Mali, C’’a été un choc mas mon C’œur s’est ouvert. Avant la culture malienne ne me disait rien mais en 1992, je reste un mois à  Kayes et je commence à  tomber amoureux du Mali, de l’Afrique, pusique J’ai beaucoup voyagé, grâce à  l’album sorti en 1999 et cela m’a permis de connaà®tre ce continent extraordinaire. JournalduMali.com : Tu es aussi mauritanien d’origine , connais-tu ce pays ? Mokobé : Oui je m’y suis rendu il y a trois mois pour faire un gros concert dans un stade de 40 000 personnes et C’’est tout juste incroyable, parce que J’ai aussi retrouvé ma faille là  bas. Figurez vous que J’y ai rencontré une grande cousine à  moi, qui m’a serré fort dans ces bras, au milieu d’un marché de poisson et cela m’a vraiment ému. Mokobé et le Mali, une belle histoire d’Amour… JournalduMali.com : Mokobé, tu es partagé entre la France, le Mali, le Sénégal, qu’est-cela fait d’avoir cette triple culture ? Mokobé : : C’’est aussi une grande responsabilité, notre musique sert d’espoir à  la jeunesse. Là  je reviens du Congo, du Bénin, de la Guinée, de la Mauritanie, du Sénégal et je vais bientôt partir au Tchad, je pense que notre musique sert à  passer un message, à  susciter l’espoir chez les jeunes. Donc nous sommes des sortes de , notre musique sert aussi à  adoucir les mœurs, à  apporter de la joie dans le C’œur des gens, et ma musique se veut aussi festive ! J’aime m’amuser, être léger et il faut montrer à  l’Europe que l’Afrique est un continent qui créé, qui vibre, mais qui souffre aussi. Or en Europe, on ne montre que le côté négatif ! C’’est dommage parce que beaucoup de jeunes maliens de France n’ont encore jamais mis les pieds ici au Mali JournalduMali.com : Justement es-tu proche de cette communauté malienne en France ou es-tu ouvert à  tous les milieux ? Mokobé : Moi je suis dans un milieu très mélangé mais pendant les cérémonies, je suis là . Par exemple, l’affaire des Sans-papiers à  la Bourse du travail m’a beaucoup afffecté et je ne veux pas seulement prêcher dans la parole, mais être sur le terrain. Je ne suis pas un révolutionnaire de studio, J’aime être avec les associations etC’… Je suis aussi bien à  l’aise avec les congolais, les français, les sénégalais etC’… Voilà  je suis un caméléon. JournalduMali.com : Comment ta musique est-elle reçue ici au Mali, on est dans la culture « djéli », celle des griots ? Et tes collaborations avec des artistes locaux ? Mokobé : J’ ai fait un morceau avec Oumou Sangaré. Cela a été ma première rencontre avec le public malien, qui a apprécié cette chanson, qui est presque devenue un hymne. J’ai aussi collaboré avec Babani Koné, Sira Kouyaté, Amadou et Mariam. Je suis pas un griot, parce que je n’avais pas le droit de chanter, à  cause de mes origines soninké, nobles et C’’est le jour des Victoires de la Musique, que mon père a découvert que je chantais. Mais avec l’album , il était très fier de moi et le fait de savoir que je vais être décoré Chevalier National de l’Ordre du Mali, cela l’a beaucoup touché ! JournalduMali.com: Qu’est-ce que tu penses pouvoir apporter au Mali ? Mokobé : Beaucoup ! Je le fais déjà  à  travers ma musique, mes chansons, des actions en France et mon fan club ici à  Bamako est très actif. Moi il y a deux choses qui me touchent, ce sont les fournitures scolaires et les soins de santé ! Et je compte à  travers une fondation, apporter des fournitures scolaires et à  ce niveau, il faut agir ! JournalduMali.com : Mokobé, que penses-tu du code de la famille et qui fait polémique ici au Mali ? Mokobé : Je vois ça d’un peu loin avec une certaine distance, mais je crois qu’il est important qu’il y ait un vrai dialogue. Le Mali a toujours été un pays de paix et il ne faut pas que les choses soient mal interprétées et que cela flambe. Et le président l’a compris. Jusqu’à  aujourd’hui, ce code n’a pas été appliqué, parce que tout le monde a envie qu’il y ait la paix. C’’est le plus important. Mokobé Intime… JournalduMali.com : Tu touches aussi au cinéma. Est-ce que Mokobé a d’autres cordes à  son arc ? Mokobé : Vous savez moi je suis un 4X4, le cinéma me tente énormément, J’ai déjà  tourné dans un petit film, J’ai aussi coréalisé un film avec mon groupe le 113 qui s’appelle et je viens de tourner dans un autre film en France. Il faut prendre des risques et là  je suis en préparation d’un vrai projet de long métrage. JournalduMali.com : Qu’est-ce que tu aimes faire d’autre à  part la musique ? Mokobé : M’amuser. Vivre. Je suis très famille. Comme je le dis dans le morceau avec Salif Keita, J’ai plus de cousins et de cousines que les taxis jaunes à  Bamako, , alors imaginez tous les taxis jaunes qu’il y a à  Bamako ? J’aspire aussi à  fonder une famille, avoir une femme… J’aime beaucoup les femmes africaines, elles sont belles, m’inspirent… JournalduMali.com : Donc Mokobé est encore un C’œur à  prendre, tu côtoies beaucoup de belles chanteuses ? Mokobé : Oui en tout cas, Mokobé n’est pas marié, Mokobé n’a pas d’enfants, n’a pas de femme. Avec Viviane Ndour, les gens ont raconté qu’on était ensemble juste parce qu’on a fait un clip. JournalduMali.com : Qu’est-ce que tu détestes le plus ? Mokobé : La jalousie. On a un vrai problème ici. Les gens sont trop jaloux les uns des autres. C’’est fou de voir à  quel point, on empêche les autres de réussir. C’’est pourquoi je dis que . J’ai même créée une ligne de ti-shirt spécialement pour ça. Franchement, la jalousie C’’est un vrai fléau à  combattre ! JournalduMali.com : Parlons du Ramadan, tu es aussi venu pour partager cet élan avec les tiens. Comment cela se passe ? Est-ce différent d’avec la France ? Mokobé : Ici, il y une vrai convivialité. Chaque soir, on coupe le jeûne dans des familles différentes. J’étais dernièrement à  côté de mon hôtel à  l’ACI 2000 et quelqu’un m’a spontanément invité à  venir couper le jeune avec sa famille. Et J’y suis allé. Ses enfants voulaient me rencontrer et étaient très heureux de partager ce repas, donc C’’est ça le Mali, l’hospitalité, la convivialité etC’… En France, C’’est plutôt triste à  vivre. JournalduMali.com ; Ya t-il des choses que tu n’as pas pu faire, réaliser ? Mokobé : Oui rien que pour le rap, C’’est très dur, on se bat pour que cette musique soit reconnue. Depuis les années 90, on se bat avec mon groupe le 113 pour que les médias français nous reconnaissent. Et ici au Mali, il y a un vrai problème. Par exemple, je ne comprends pas pourquoi, un grand musicien comme Ali Farka Touré, n’a pas eu l’hommage qu’il méritait. On a perdu un grand monsieur de la musique africaine. Un type hors pair et il apportait beaucoup à  son village et C’’était un monsieur que J’aurai voulu rencontrer. Et je compte lors d’un prochain album, faire quelque chose là -dessus. Ici au Mali, on ne valorise pas assez les artistes, qui sont obligés d’aller ailleurs. Tiens, quand je vais au Bénin, on me propose des contrats publicitaires, des spots, des partenariats mais ici au Mali, C’’est un peu lent. Je trouve cela dommage. JournalduMali.com : Le Marketing des artistes n’est pas assez valorisé ? Mokobé : Non pas assez ! Je devrais faire des pubs, des concerts, des sponsors avec les grandes marques du Mali, mais C’’est au Congo ailleurs, au Bénin, qu’on me propose des contrats publicitaires. JournalduMali.com : Alors le prochain album ? Tu es là  dessus ? Mokobé : Oui, je suis aussi venu pour ça. Je planche depuis un bon moment sur des titres et vous savez, le deuxième album solo est toujours plus sensible. On va m’attendre au tournant mais je sais que l’Afrique y sera toujours présente. JournalduMali : Pour finir Mokobé, o๠te vois-tu dans 10 ans ? Mokobé : Au Mali, je l’espère. Pour l’instant, je suis entre la France et le Mali, mais je sais que d’ici 10 ans, je reviendrai vivre ici. C’’est important parce que la France est une terre d’accueil assez ingrate envers nos parents, envers nos ancêtres, envers ceux qui ont construit la France, envers l’histoire, donc je sais que je n’y resterai pas toute ma vie !

Amkoullel sélectionné pour le prix « Découverte RFI » 2009

Un artiste engagé Le sobriquet “Amkoullel“, vient du roman autobiographique du célèbre écrivain Amadou Hampathé Bâ, intitulé “Amkoullel l’enfant peulh“. C’’est aussi le surnom que s’est choisi le rappeur bien connu Issiaka Bah. l’enfant peulh débute dans le RAP aux alentours des années 1990. Il organisera son 1er concert de RAP en 1994 grâce à  sa bourse du Lycée. En 2002, Amkoullel sortira son premier album intitulé “ in faculté mali kalan ko“ c’est-à -dire “in“ pour la négation et faculté pour designer l’école, l’université, la faculté. l’album parle de l’incapacité de tous les acteurs de l’éducation à  s’occuper de l’enseignement en général. Amkoullel déplore l’état actuel de l’école. Les écoles privées qui poussent comme des champignons. « Le désengagement de l’Etat face aux maux de l’école est déplorable. Tout le monde a le devoir de s’impliquer personnellement », précise-t-il avant d’ajouter :“ Si J’étais à  la tête du Ministère de l’éducation, je commencerais par rassembler toutes les personnes, les différents acteurs afin de trouver une solution aux problèmes, je pense qu’il n’y a pas de réelle volonté. Personne ne veut risquer sa place, ou prendre le risque de déplaire. Le rap pour dénoncer les maux de la société Une année après son premier album, Amkoullel revient sur la scène rappologique avec “Surafin“ ou “pots de vin“. Dans cet album, l’artiste dénonce les conditions de vies exécrables de la population malienne. Il explique que les gens ne peuvent pas arrêter de prendre les pots de vins par ce qu’il y a le galère, la vie chère. « Pour autant ce n’est pas une manière de justifier ou de dire que les pots de vins sont une bonne chose. J’essaye juste de me mettre dans la peau d’un chef de famille qui travaille dur mais gagne peu à  la fin du mois. Il n’arrive pas à  payer le loyer et à  nourrir sa famille en même temps. C’’est donc injuste de laisser les gens dans cette situation. Cela renvoie toujours aux autorités même si ce n’est pas toujours à  elles de tout faire. Il faut aussi l’implication du secteur privé et de la société civile » explique-t-il. En 2004, l’enfant peulh sortira une compilation “Mali Faranci“ ou “Mali/France“ qui est un album hors série. Cette compilation regorge d’une multitude d’artistes français et maliens de France, ainsi qu’une trentaine de nationalités : Oxmo Puchino, Djata Sia, Abba (le frère d’Amkoullel) vivant en France, Mini 3000, Frankie, Little Freddy….. Le single « Farafina » primé aux Tamani d’Or 2007 marquera la naissance de l’album mythique “Wati séra“ il est temps. “Fara Fina“ le morceau phare de l’album, remportera le trophée du Tamani l’or du meilleur artiste de RAP Malien en décembre de la même année. Amkoullel, découverte RFI 2009 ? Espérons pour l’artiste qu’il sera la découverte RFI de l’année. Ce sera en tout cas, le 2ème rappeur à  obtenir ce prix après le Sénégalais Didier Awadi. Une de ses amies artiste-plasticienne Tétou Gologo lui propose de postuler pour le concours. Amkoullel répond qu’il n’est pas intéressé, mais elle réussit à  le convaincre. Ce qui a finalement décidé l’artiste, C’’est quand une certaine Anne Lo, s’occupant de la promotion des artistes au niveau du Centre culturel français et du quartier d’Orange lui propose de l’accompagner pour sa candidature au prix découverte RFI. Amkoullel est appuyé par le cinéaste malien Cheick Oumar Sissoko, le Directeur d’AFRICABLE Monsieur SIDIBE, Mory TOURE correspondant de RFI à  Bamako, Abba SAMASSEKOU présentateur télé à  l’ORTM, Alioune Ifra N’DIAYE responsable de l’espace culturel Blonba, le Directeur artistique du spectacle ‘’Chabada », se trouvant a Angers, vu les 34 ans de jumelage entre Bamako et Angers et le site web afro-lution. Amkoullel estime porter une lourde responsabilité en représentant le Mali à  ce concours. Responsabilité partagée avec son compatriote vieux Farka TOURE, fils de feu Ali Farka TOURE. Ils sont tous les deux présélectionnés avec une quinzaine d’artistes. La finale se fera avec trois artistes qui seront choisis pour la phase finale à  la mi-septembre. Parmi ces trois finalistes, le public pourra voter par mail. Espérons que nos deux compatriotes feront parti du trio gagnant. La finale se tiendra le 29 Novembre prochain à  Lomé au Togo.

Amkoullel, l’enfant peul du hip-hop malien

ll a choisi un nom symbolique pour rendre hommage à  la culture peule Mais Amkoullel, C’’est d’abord un artiste engagé qui croit en son pays et est conscient des potentialités de l’Afrique. Il a embrassé le rap très jeune avant de se positionner sur la scène du Hip Hop malien. C’’était en 1993 : première scène avec le groupe Smooth Movers. Influencé par le rap américain, Amkoullel multiplie les collaborations et crée avec Alien D le groupe « Kouma Guerya », littéralement les guerriers de la parole. Mais loin de se limiter au rap, Amkoullel s’ouvre à  d’autres styles de musique et fusionne sans toutefois s’éloigner des rythmiques traditionnelles. Il intègre alors la troupe de Cheikh Tidiane Seck, participe deux fois au Nice Jazz Festival o๠il côtoie des stars comme Manu Dibango, Keziah Jones, Rokia Traoré et fait des prestations avec Alpha Blondy, Lobi Traoré ou Tiken Jah Fakoly… Autour de lui, il y a les rappeurs ultra militants Tata Pounds, Lassy King Massassy, Al Peco, Doudou Masta tous très appréciés au Mali. Une figure de la nouvelle génération rap du Mali Entre deux scènes, Amkoullel fait des études de Droit, mais très vite la musique reprend le dessus. Son premier album, Infaculté, sort en 2002, avec des textes dérangeants contre l’ignorance. Suivront Sourafin en 2003 et Waati Sera, (Il est temps !), autoproduit avec le label Woklo Barka en 2007, un opus qui milite contre l’image dévalorisante qu’ont les Africains d’eux-mêmes. Y figure la jeune génération du rap malien : Amy D, Mickee 3000 ou Dop pour ne citer que ceux là . Avec plusieurs compilations et mixtapes à  son actif, Amkoullel a managé des artistes chez Mali K7 un temps, mais il reste avant tout un créatif. Il a ouvert une école de danse hip-hop : le Farafina Club. A la tête de l’Association pour le Rap au Mali, il réunit artistes, Djs, grafeurs, danseurs et a aussi lancé une marque de vêtement, Poulo Wear avec des amis. Positiver l’image de l’Afrique par la culture Chacune de ses apparitions lors des primes de Case Sanga 2, au palais de la culture Hampaté Bâ, déclenche l’hystérie chez les jeunes maliennes. La récompense de Meilleur groupe de Rap, obtenue aux Trophées de la Musique malienne en 2007, a certainement amplifié le phénomène. « C’’est Ander Baba Diarra et Pape Wane de Fanaday Productions qui m’ont contacté pour animer la deuxième saison de la Case ». Un show pour découvrir les jeunes talents de la musique africaine. « comme quoi, on est pas obligé de partir pour réussir », explique Amkoullel. Le titre Farafina parle d’ailleurs de respect ! « En Afrique, le respect ne se mendie pas. Il se mérite par le travail. Dans mes textes, je lutte contre l’image négative qu’on donne de l’Afrique », ajoute l’artiste. Cela passe donc par la culture, le rap et la lecture certainement. Est-ce pour cela qu’il a choisi de s’appeler Amkoullel ? Tendez l’oreille pour entendre cet artiste qui n’a pas lâché son dernier « beat » ! Amkoullel en cinq dates : 1993 : Premier concert de rap ! 2002 : Sort Infaculté son premier album 2004 : Intègre la troupe de Cheikh Tidiane Seck 2007 : Tamani d’or du meilleur groupe de rap avec le titre ‘Farafina’. 2008 : Anime Case Sanga 2 sur Africable… Son dernier album : Waati Sera, Wolko Barka Production, 2007, Le Myspace d’Amkoullel : www.myspace.com/amkoullel