Sahel : RSF alerte sur les conditions des journalistes

Dans un rapport rendu public ce lundi 3 avril, Reporters sans frontière interpelle et dénonce les nombreuses suspensions des médias français au Sahel ainsi que les conditions de travail des journalistes.

‘’Couvrir librement les multiples crises du Sahel est de plus en plus difficile pour les journalistes, davantage encore depuis que des militaires ont pris le pouvoir dans plusieurs pays’’ a indiqué Reporters sans frontières dans un rapport publié ce lundi. Au Mali, au Burkina et au Tchad, les militaires ont cherché à contrôler les médias au travers de mesures d’interdiction ou de restriction, voire d’attaques ou d’arrestations arbitraires » ajoute le rapport.

Au Mali, le 17 mars 2022 les autorités ont suspendu toute diffusion de RFI et France 24 après une diffusion par ces médias de reportages selon lesquels l’armée malienne serait impliquée dans des exactions contre des civils.

Le 3 décembre 2022, le Burkina Faso a suspendu à son tour toute diffusion de la radio RFI sur l’étendue du territoire burkinabé. Le 27 mars 2023, la chaîne de télévision française France 24 voit à son tour être suspendue. Cinq jours après cette suspension, Sophie Douce du Monde et Agnès Faivre de Libération ont été expulsées samedi 1er avril. Autant de freins à la liberté de la presse au Sahel qui justifient cette sortie de reporters sans frontières.

Dans son rapport, RSF mentionne aussi la détérioration de la situation financière des médias sous l’effet de la crise et de l’arrêt des subventions des Etats.

M’Bouillé Koité, lauréat du prix Découvertes RFI 2017 : Du rêve à la réalité

À 27 ans seulement, il a fait une percée remarquable. Issu d’une famille de griots, le jeune artiste malien M’Bouillé Koité a remporté le 9 novembre le prix Découvertes RFI 2017. Sa voix mélodieuse et le son mélancolique de sa guitare ont pesé dans la balance. Il revit son parcours pour Journal du Mali.

Journal du Mali : Comment êtes-vous venu dans la musique ?

M’Bouillé Koïté : J’ai grandi dans la grande famille Koité, dans une atmosphère musicale, avec le frère de mon père, Habib Koité. Il jouait à la maison. J’étais d’abord footballeur au Centre Salif Keita. En 2008, je suis entré à l’Institut National des Arts et le destin m’a mis sur le chemin de la musique.

Que représente le prix Découvertes pour vous ?

Je rêve de ce prix depuis 1993, quand mon Tonton Habib Koité l’a reçu. J’étais petit mais je m’en souviens. Il y avait des journalistes pour l’interviewer et des photos de RFI partout. C’est une chance pour moi d’exposer mon savoir, de montrer mon talent et de rencontrer d’autres artistesJe suis content et fier d’avoir obtenu ce prix.

Quelles sont les opportunités qui s’offrent aujourd’hui à vous ?

Déjà, je serai connu internationalement. On saura qu’il y a un jeune artiste malien qui est le lauréat 2017. Il y aura une tournée en Afrique et un concert à Paris. RFI, ce n’est pas une petite boite. Ils m’ont fait confiance et, d’après mon père, la confiance, ça s’achète. Je ferai tout pour honorer ce prix.

Qu’est-ce qui vous a permis de l’emporter sur une dizaine d’artistes ?

Pour moi, ce n’est pas un concours. Je n’ai pas cette philosophie. Je pense que c’est le mélange entre ma voix et ma musique, tradi-moderne. J’ai une façon originale de chanter. J’ai voulu aussi montrer au monde qu’en Afrique il y avait des artistes, des jeunes, qui ont du talent. Ce n’est pas moi qui ait gagné ce prix, ni le Mali, c’est toute l’AfriqueJ’espère rencontrer d’autres artistes qui auront ce prix.

Pouvez-vous parler de votre prochain album ?

Ce sera un album live. On ira en studio et on jouera en même temps, on fera les arrangements. On aura besoin pour ce faire de nos doyens et tontons, comme Salif Keita, Cheick Tidiane Seck et Habib Koité pour nous corriger et nous orienter. Je suis jeune et je dois encore apprendre. Déjà j’ai six titres qui sont terminés. Je parle d’amour entre une mère et son fils, des guerres qui frappent ce pauvre monde. C’est vraiment pour bientôt.

Burundi : RFI et l’AFP portent plainte pour les tortures infligées à leur correspondant

RFI et l’AFP ont porté plainte contre X auprès de la Cour Suprême de Justice, à  Bujumbura, au Burundi, pour tortures infligées à  leur correspondant. Les deux sociétés de médias françaises annoncent, dans un communiqué publié ce lundi 19 octobre 2015, que cette décision fait suite à  l’absence de toute évolution après la violente agression dont a été victime Esdras Ndikumana. RFI et l’AFP avaient immédiatement condamné cette agression dans un communiqué de presse et dans un courrier adressé au président de la République burundaise qui avait lui-même qualifié « d’inacceptable » cette agression. Plus de deux mois après, Esdras Ndikumana continue de recevoir des soins à  l’étranger.

Naba TT à la conquête du Prix Découvertes RFI 2015

Sa douce voix rappelle indéniablement celle de sa grande sœur Rokia Traoré. Et en dépit des critiques, Naba TT, jeune auteur compositeur, cherche encore sa voie. Avec l’album « Dounia », sorti en 2014, elle a créé la surprise. Notamment le titre « Mabilenso » écrit en 2012, qui appelle à  l’unité des Maliens. La musique, Naba TT l’a toujours eu en elle avec un père saxophoniste, membre du Ciwara Band de Kati, et une sœur bienveillante, grâce à  qui elle prendra des cours de chant avec une soliste de l’Opéra, avant d’être l’élève de Massambou Wélé Diallo. En 2008, Naba TT débutera les tournées dans le monde avec Rokia Traoré pendant près de 6 ans. Une période qu’elle décrit comme longue, formatrice, parfois dure, mais inoubliable sur le plan de l’expérience. Elle s’envola ensuite pour les à‰tats-Unis. Ce fut le début de l’émancipation. Le défi a ensuite été d’oser la scène. « Je suis très timide de nature, mais lorsque J’ai décidé de me lancer en solo, J’ai appris en deux ans ce que J’avais expérimenté toutes ces années comme choriste». Naba TT, C’’est une voix chaude aux accents blues, aux influences rock avec les sonorités bambaras du Bélédougou. Pour sortir des sentiers battus et tracer son sillon, la jeune artiste a décidé de s’inscrire au Prix Découvertes RFI 2015: « On a toujours pensé qu’étant la sœur de Rokia Traoré, tout serait plus facile, mais aujourd’hui, je voudrais qu’elle soit fière de moi », confie-t-elle. à€ ses heures perdues, cette maman d’un petit garçon, a aussi le sens des affaires et confectionne de délicieuses pâtisseries. Elle vient d’ailleurs tout juste de lancer « Saveurs du Monde », un service de traiteur à  domicile. Alors entre casseroles et guitare, Naba TT attend sereinement le concours RFI au mois de juin.

Hommage à Claude Verlon et Ghislaine Dupont…en poésie

Il y un an, le 30 octobre, Claude Verlon et Ghislaine Dupont étaient pleins de vie. Ils avaient pris la direction de Kidal pour préparer le spécial RFI sur la paix et la réconciliation au Nord du Mali. Dans cette région désertique vaste et zone de non droit, ils trouveront la mort le 2 novembre 2013, assassinés à  quelques kilomètres à  la sortie de Kidal. Au même moment à  Bamako, se tenaient les Assises du Nord et qui réunissaient toute la société civile du Nord et les élus du peuple. Aujourd’hui, les amis de Claude Verlon et Ghislaine Dupont exigent que vérité et justice soient faites sur les circonstances de leur mort. Mort qui a ému tout un peuple. « Au nord, les femmes sont des reines, ce n’est pas dans notre tradition de tuer une femme », lancera ce malien de Kidal à  la cérémonie d’hommages organisé ce 30 otobre à  Bamako et o๠sont venues de nombreuses personnalités telles Jean Marie Idrissa Sangaré, ancien ministre de la communication du Mali, Tiébilé Dramé, un ami de longue date de Ghislaine, Gaoussou Drabo, ex ministre, Fatoumata Siré Diakité de l’APDF, ou encore Oumar Mariko ainsi que toutes les associations de presse comme l’Assep, le Groupement patronal de la Presse, le syndicat des journalistes reporters du Mali. Tous ces hommes de médias ont tenu à  rendre un hommage appuyé à  ces deux vétérans de RFI. Dans la salle, il y avait les amis de Ghislaine et Claude, mais peut-être Ghislaine et Claude eux-mêmes étaient là  car,dit Moctar Kounta, éditorialiste au Républicain, « les morts ne sont pas morts. Ils sont dans l’arbre qui frémit, dans le bois qui gémit, les morts ne seront jamais morts ». Ces quelques paroles du poème de Birago Diop ont planté le décor. Odes à  la vie, odes à  la mort, point de place pour la tristesse, mais le souvenir seul de deux « passionnés de l’Afrique et des Africains. « Ils avaient une claire conscience du danger que représentait la situation à  Kidal, pour le Mali, Ghislaine était une grande amie de l’Afrique et des Africains », dira Tiébilé Dramé. Ces mêmes mots, Tiébilé Dramé les avait prononcé au Quai Branly à  Paris lors d’une cérémonie quelques jours après la mort des deux reporters. Pourquoi sont-ils morts ? Pourquoi ?, s’interroge l’éditorialiste Adam Thiam. Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont-ils vu, su ou entendu quelque chose qu’ils n’auraient pas du voir, savoir ou entendre ? l’heure n’est plus aux réminiscences, ni aux pleurs, puisque, insiste Thiam : « Aujourd’hui nous ne pleurerons pas. Nos voix trembleront mais nous ne craquerons pas. Ne pas savoir nous met tous en sursis et il faut savoir, alors, nous saurons ». Quelques confrères se sont ensuite exprimés, notamment Alexis Kalambry, du journal Les Echos: « Rendre hommage aux martyrs, permet de fortifier ceux qui sont encore dans le travail. Pour l’ancien ministre Gaoussou Drabo, la mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon doit cultiver le devoir de mémoire, le refus de l’indifférence et de l’attentisme, car tel que le disait Albert Camus, il vaut mieux avoir des problèmes de liberté de presse, que pas de liberté de presse du tout. Cette liberté, Claude Verlon et Ghislaine Dupont l’avait dans le sang et leur amour pour l’Afrique, les a conduit à  leur destin. Désormais, une bourse pour les journalistes africains portent leurs noms. Qu’ils reposent en paix…

RFI lance la bourse Claude Verlon et Ghislaine Dupont

RFI lance la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon en hommage à  nos confrères assassinés en novembre dernier à  Kidal. Cette bourse récompensera tous les ans un jeune journaliste et un jeune technicien de moins de trente ans qui viendront suivre une formation à  Paris. Les noms des deux premiers lauréats de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon seront dévoilés à  Bamako le 2 novembre, date du premier anniversaire de l’assassinat de nos confrères à  Kidal. Le 2 novembre 2013 Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient sauvagement assassinés à  Kidal, dans le nord du Mali. Nous n’oublierons jamais. Mais il nous faut aussi construire l’avenir. C’’est pourquoi nous avons souhaité créer une Bourse portant leur nom : « La Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon pour les jeunes journalistes et techniciens en Afrique », a précisé Marie Christine Saragosse, Directrice de France Médias Monde. Il s’agit de poursuivre ce que ces passionnés de reportage et du continent africain aimaient à  faire en transmettant leur savoir, et d’être ainsi fidèles à  leur rôle de passeurs auprès des jeunes journalistes et techniciens qui les côtoyaient dans la rédaction de RFI ou sur le terrain. En leur mémoire, cette journée du 2 novembre a été décrétée par les Nations Unies, Journée internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Nous remettrons ce jour là , à  Bamako, la première « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon ». Ce sera ainsi l’occasion de défendre aux côtés de nos confrères maliens, une valeur qui nous est essentielle, celle du droit à  l’information libre que le terrorisme vient bafouer. Un droit qui ne peut s’exercer que si les attaques dont les journalistes sont victimes ne restent pas impunies. Avec nos partenaires de l’ORTM, l’Office de Radio Télévision Malienne, qui nous accompagnent cette année, avec nos partenaires français de l’Ecole de Journalisme de Sciences Po et de l’INA, et avec l’ensemble des équipes du groupe France Médias Monde, nous avons tous ce même désir de rendre hommage aux deux grands professionnels qu’étaient Ghislaine et Claude, en transmettant aux jeunes générations leur passion et leur exigence.

Création de l’association des « amis de Ghislaine Dupont »

« Les amis de Ghislaine Dupont », tel est le nom de l’association que des proches et des amis de notre consœur, assassinée en novembre dernier à  Kidal dans le nord du Mali, viennent de créer. Cette initiative, qui nous tient particulièrement à  C’œur, a pour objectif de comprendre ce qui s’est passé le 2 novembre 2013 et de pousser la justice à  faire la lumière sur les assassinats de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon. « Depuis bientôt cinq mois, un silence de plomb recouvre en France cet événement majeur », estiment les proches de Ghislaine Dupont, qui réclament la désignation d’un juge d’instruction dans cette affaire, et souhaitent être reçus par le président français François Hollande pour obtenir des clarifications sur l’avancée de l’enquête. Interviewée par RFI, Laurence Lacour, porte-parole de l’association, fait état de ses inquiétudes : « Quand on vit une tragédie comme celle-ci, il y a d’abord un temps de sidération. Ensuite vient le temps du deuil puis celui de l’action. Cinq mois se sont écoulés et on constate que plus personne ne parle d’elle et de Claude Verlon. Nous n’avons pas de nouvelles de la justice. Nous n’avons de nouvelles de nulle part », regrette-t-elle. « Nous, nous voudrions surtout qu’on n’oublie pas Ghislaine Dupont ni Claude Verlon, même si notre association ne porte que le nom de Ghislaine parce que, pour l’instant, la famille de Claude est dans un autre temps que le nôtre. Ils sont évidemment les bienvenus s’ils veulent nous rejoindre », a tenu à  souligner Laurence Lacour. Et d’ajouter : « Nous, ce que nous voulons, C’’est qu’on se souvienne d’elle, qu’on se souvienne d’eux ; de leurs qualités professionnelles, de leurs qualités humaines. On veut savoir la vérité sur leur mort et on veut ensuite – si un jour on a cet apaisement-là  Â– pouvoir continuer d’autres actions, peut-être à  vocation humanitaire, à  vocation intellectuelle. D’autres actions qui nous permettent de continuer à  faire vivre celle qui était notre grande amie, qu’on appelait  » Gigi « . C’’est surtout ça qui nous importe, que perdure sa mémoire. » Toujours pas de juge d’instruction Cinq mois après le drame de Kidal, aucun juge d’instruction n’a été saisi. Pourtant, le parquet – en décembre dernier – avait assuré aux proches des victimes que ce n’était qu’une affaire de semaines – trois mois au maximum – mais depuis, rien. L’enquête préliminaire est toujours en cours au parquet antiterroriste de Paris. Mais sans l’ouverture d’une information judiciaire, les parties civiles ne peuvent demander aucun acte ni accéder au dossier. Maà®tre Caty Richard, qui défend la famille de Claude Verlon, a le sentiment qu’une chappe de plomb s’est abattue sur ce dossier. « Nous sommes surpris parce qu’il y a quelques jours, Jean-Yves Le Drian (ministre français de la Défense), entendu sur BFM (chaà®ne de radio et télévision française), a pu répondre de façon prolixe à  toutes les questions qui lui ont été posées et puis, lorsqu’a été abordée la question de l’assassinat des journalistes de RFI au Mali, il a répondu d’un lapidaire : « ça, je ne veux pas en parler ». Ce « ça, je ne veux pas en parler », C’’est un peu court ! Ce qui est désagréable, aujourd’hui, C’’est ce traitement particulier qui est donné à  ce dossier. On se rend compte aussi du traitement particulier qui est donné à  l’information par le ministre, lorsqu’on l’interroge sur ce point », constate Maà®tre Caty Richard. Cinq mois après, le mobile du double assassinat reste incertain et on s’interroge toujours également sur les mouvements des troupes françaises dans la zone o๠nos confrères ont été tués.

Journalistes de RFI tués au Mali : le scénario de l’assassinat se précise

Dans l’enquête sur l’assassinat, samedi 2 novembre, de deux journalistes français de RFI près de Kidal au Mali, le procureur de la République à  Paris, François Molins, a confirmé hier mercredi que l’homme soupçonné d’avoir planifié l’enlèvement s’appelle Bayes Ag Bakabo, comme l’avait affirmé une source sécuritaire malienne. Selon le magistrat, ce Touareg serait un trafiquant de stupéfiants lié à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Cette organisation terroriste avait revendiqué, la semaine passée, les meurtres de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Bayes ag Bakabo «fait l’objet d’intenses recherches» Le haut magistrat a évoqué des «soupçons très précis» pesant sur Bayes ag Bakabo. «Il a été vu circulant au volant du pick-up qui a servi à  enlever les deux journalistes et en train d’acheter 140 litres d’essence la veille ou l’avant-veille de l’enlèvement», a déclaré le procureur lors d’un point sur l’enquête au parquet de Paris. Bayes ag Bakabo «fait l’objet d’intenses recherches» a ajouté François Molins. Sa présence parmi les quatre ravisseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ayant pris part à  l’enlèvement est «l’hypothèse privilégiée», a-t-il ajouté, confirmant qu’Abdelkrim Targui, qui dirige une katiba (unité combattante) d’Aqmi pourrait être le commanditaire du rapt et des assassinats. Deux hypothèses pour expliquer l’assassinat Le procureur a dessiné «deux hypothèses (qui) apparaissent plausibles» pour expliquer l’assassinat des deux journalistes de RFI. Une fois que le véhicule dans lequel ils se trouvaient est tombé en panne, à  une douzaine de kilomètres de Kidal (nord du Mali), «soit les deux otages ont essayé de profiter de ce moment pour essayer de fuir», «soit les ravisseurs n’ont pas voulu gêner ou ralentir leur fuite et ont préféré exécuter leurs victimes plutôt que de les laisser derrière eux, comportement malheureusement déjà  rencontré chez Aqmi, significatif du peu de respect que ses membres ont pour la vie humaine». François Molins a précisé que Ghislaine Dupont a été touchée par trois balles dont une première a été mortelle au niveau de la poitrine. Claude Verlon a été touché de sept balles. Aucune de ses balles n’a été tirée à  bout touchant. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête le 2 novembre, jour des assassinats, pour «enlèvements suivis de mort en relation avec une entreprise terroriste».

Comment Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont croisé la mort à Kidal

Lorsque Claude Verlon et Ghislaine Dupont arrivent à  Bamako le vendredi 25 octobre, ils sont heureux à  l’idée de faire des sujets sur la réconciliation nationale dans le cadre de la grande opération spéciale que préparait RFI les 7 et 8 novembre à  Bamako.  » On a tellement bossé dessus, on voulait montrer que les populations du Nord Mali sont pour la paix et l’unité », confie leur collègue Christine Muratet lors de la cérémonie funèbre organisée avant le rapatriement de leurs corps à  Paris. Ghislaine Dupont et Claude Verlon n’en sont pas à  leur premier coup d’essai. Habitués de l’Afrique, des terrains sensibles comme le Congo Kinshasa d’o๠Ghislaine fut expulsée en 2006 ou encore la Côte d’Ivoire pendant la crise politique, ils ont souvent travaillé ensemble. Les deux reporters en étaient à  leur deuxième voyage au Mali, après l’élection présidentielle de Juillet o๠ils avaient couvert le vote à  Kidal. « J’ai voyagé avec eux, j’ai beaucoup discuté avec Ghislaine et Claude dans l’avion « , témoigne Ousmane Ndiaye, l’un des correspondants de TV5 Monde à  Bamako. Ce dernier reste très ému par leur mort et n’a pas souhaité en dire plus. Direction Kidal Sur place, Ghislaine Dupont et Claude Verlon entament rapidement les démarches pour se rendre à  Kidal le vite possible. Samedi 26 octobre, le lendemain de leur arrivée, on les verra au Parc National de Bamako, à  la journée des Nations Unies. Ils y étaient pour prendre contact et rencontrer la Minusma, et organiser leur voyage à  Kidal :  » Ils ont demandé à  ce que nous les transportions jusqu’ à  Kidal, confie cette chargée de l’information. Nous avons accepté et leur avons fait signé un document nous désengageant, car une fois à  Kidal, ils seraient responsables de leur propre sécurité. J’avais encore ces documents sur la table, samedi, lorsqu’on m’a appelé pour m’informer de leur enlèvement », poursuit-elle, émue. Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient-ils trop pressés d’arriver à  Kidal ? C’est l’avis d’un journaliste malien, qui les connaissait : » Lorsqu’elle arrive à  Bamako, Ghislaine Dupont prend du temps pour se reposer, voir des amis, mais cette fois, elle avait hâte d’aller au nord ». Confiante en la mission, elle avait depuis Paris, contacté des responsables du MNLA. Quelques jours plus tard, les deux reporters sont à  Kidal. Ils y sont à  l’aise et testent leur matériel devant foules et témoins, rencontrent les autorités et des responsables locaux. Sur place, la présence des deux français est vite repérée.  » S’ils se sentaient en confiance », confie en sourdine Mme Chekchik, l’épouse d’un membre influent de la communauté touareg, c’est que le MNLA a du leur dire, venez, nous contrôlons Kidal, et vous n’avez rien à  craindre. Et turbans sur la tête ou pas, à  Kidal, chacun sait qui est qui… ». Affirmation osée, mais qui va dans le sens de tous ceux qui accusent le groupe rebelle d’être complice de l’enlèvement des deux journalistes français. Du reste, qu’Ambéry Ag Ghissa déclare avoir été sommé de  » rentrer » au moment o๠les deux français sont enlevés, continue d’étonner. Et l’autre thèse qui évoque l’arrivée imprévue des deux reporters, chez Ambéry Ag Ghissa, est plus qu’improbable… Flou autour de l’enlèvement Comment Ghislaine Dupont sont -ils arrivés au domicile d’Ambéry Ag Ghissa sans escorte ? Comment ont-ils pu sortir de la maison du responsable du MNLA et se faire enlever sans qu’aucune intervention n’ait eu lieu. Ambéry Ag Ghissa, haut responsable politique du MNLA vit-il sans garde rapprochée ? Autant de zones d’ombres qui laissent penser que les deux français étaient suivis, épiés et attendus. Mais l’alerte sera vite donnée après leur enlèvement. « Une patrouille au sol et deux hélicoptères Serval, qui ont décollé de Tessalit, ont entrepris de prendre en chasse les ravisseurs », précise l’état major français. « Kidal est une petite ville et il n’y a pas mille et un chemins pour sortir de la ville.  » Lorsque les Français disent qu’ils n’ont pas établi de contact visuel, cela laisse place au doute », affirme un militaire de la Minusma en poste à  Bamako. Ghislaine Dupont et Claude Verlon, selon une première thèse, ont été tués par balle puis abandonnés à  quelques mètres du véhicule des ravisseurs à  12km au nord de Kidal. L’enquête avance, et la katibat, qui aurait organisé le coup étant identifiée comme celle d’Abdelkrim El Targui, réputé sanguinaire, laisse penser qu’ils « auraient été égorgés ». Sont-ils morts à  cause de la panne du véhicule ou parce que les ravisseurs s’estimant poursuivis , ont préféré les exécuter froidement ?  » C’est en général la technique d’AQMI et chaque fois qu’il y a une opération visant à  libérer les otages, et qu’elle tourne mal, AQMI exécute les otages », précise cet expert du Sahel. Victimes collatérales La mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon aurait-elle pu être évitée ? Les questions demeurent mais toujours d’après cet expert du Sahel, les ravisseurs auraient pu vouloir prendre les deux français comme monnaie d’échange. On sait désormais qu’Iyad Ag Ghali, l’ex chef d’Ancar Dine, a été un médiateur dans la libération des 4 otages d’AREVA. On l’accuse d’avoir fui avec l’intégralité du butin et Targui son cousin, chef de la katibat « El Ansar », d’avoir voulu prendre les deux français comme monnaie d’échange potentielles pour calmer les ardeurs de tous ceux qui ont été impliqués dans la libération des otages d’Areva. Leur mort résulterait alors du mécontentement de certains bandits qui n’auraient pas eu leur part du butin. En outre, un autre suspect, Bayes Ag Bakabo, serait impliqué dans l’enlèvement des deux journalistes puisque c’est son véhicule, une totoya pick up beige, dans laquelle des preuves auraient été retrouvées, qui aurait servi à  l’opération, puis été abandonné à  quelques kilomètres du corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon.L’enquête elle se poursuit et plusieurs suspects ont été appréhendés. Mais qu’en est-il de l’interview que les deux journalistes ont réalisé avec Ambéry Ag Ghissa ? Que se sont-ils dit ? La direction de RFI a t-elle pu récupérer ces enregistrements ? De ces éléments, on ne sait rien pour le moment… Sauf que leur contenu pourrait apporter de nouveaux éclaircissements dans l’affaire…

Mali : ce qu’a tenté l’armée française après l’enlèvement des envoyés spéciaux de RFI

Outre les deux hélicoptères de Tessalit, à  qui le quartier général de Gao a donné l’ordre d’annuler une mission prévue pour décoller en urgence, deux Rafale ont été déroutés d’une opération dans l’extrême nord du Mali pour tenter d’intercepter les ravisseurs. Hélicoptères et avions arrivèrent tous sur la zone sans avoir pu intervenir. C’est un convoi parti par la piste vers l’est, en direction de Tin-Essako, qui a découvert le véhicule des ravisseurs à  14 h 30, soit une heure après l’alerte donnée par un habitant de Kidal à  la force Serval. RAFALE, Hà‰LICOPTàˆRES ET PATROUILLE AU SOL Les Rafale sont arrivés sur ce point, à  12 km de la ville, en même temps que cette patrouille au sol, a expliqué le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l’état major de l’armée française. Selon lui, « en fouillant les approches », pour s’assurer que la zone n’était pas piégée, les militaires de la patrouille au sol découvrirent les corps sans vie des deux envoyés spéciaux « aux alentours de 14 h 50 ». Les hélicoptères sont arrivés eux quarante minutes plus tard, compte tenu des distances, près de 250 km, entre Tessalit et Kidal, o๠aucun appareil n’est stationné en permanence. « Une force capable de réorienter un avion de chasse configuré pour une mission donnée, ainsi que d’autres moyens, en cinquante minutes est une force très entraà®née », a justifié l’état-major en réponse à  des questions de la presse sur la réactivité de Serval. à‰VITEMENT ET ARMEMENT Aucune précision n’a été fournie sur la façon dont les ravisseurs ont pu ou non être pistés par la suite ; leur véhicule abandonné, ils ont pu être emmenés par un autre pick-up. « Des actions combinées de renseignement se poursuivent », a simplement ajouté le colonel Jaron. Douze hélicoptères de Serval sur seize – pour ce qui concerne les forces conventionnelles – étaient mobilisés ces jours derniers pour l’opération Hydre. Cette vaste opération de contrôle de zone a été menée du 20 octobre au 3 novembre avec 1 500 soldats français, maliens et onusiens. Elle n’a, officiellement, pas permis d’arrêter ou de neutraliser de chefs djihadistes. Dans la région de Gao, ces derniers n’ont pas cessé de s’armer, selon les sources militaires françaises, mais ils poursuivent leur stratégie d’évitement : « Nous avons eu confirmation de leur mode d’action. A l’approche des forces, l’adversaire tente d’échapper au combat. Et nous n’avons pas retrouvé d’armement significatif », a encore précisé le colonel Jaron. UNE IMPORTANTE PLATEFORME LOGISTIQUE NEUTRALISà‰E Des sources sur le terrain avaient cependant révélé au Monde que des caches d’armes « résiduelles » avaient été découvertes. L’état-major a annoncé jeudi qu’une plateforme logistique importante a été neutralisée près de Tombouctou. Organisée de façon militaire, « comme l’aurait fait l’armée française », elle comportait en plusieurs lieux du ravitaillement, des véhicules, et des moyens de soutien aux combattants. Entre juin et octobre, soit les cent vingt premiers jours de Serval II, les Français ont été en opération pendant quatre-vingt-dix jours au total. Trente tonnes d’armement et une tonne et demie de matières explosives ont été découvertes, ainsi que des ateliers de fabrication de bombes artisanales. Deux accrochages seulement se sont produits. Le premier le 14 septembre à  Bourem, o๠Serval a fait trois prisonniers, l’un étant mort de ses blessures. Le second à  Tombouctou le 1er octobre, au cours duquel les forces spéciales ont tué 10 djihadistes.

Journalistes tués à Kidal: une action plus crapuleuse que politique, estiment des experts

PARIS – Malgré la revendication d’Aqmi, qui assure avoir voulu « faire payer » la France, il est probable que des mobiles crapuleux, des rancoeurs et de complexes jeux d’alliances parmi les Touareg soient à  l’origine de la mort des journalistes de RFI enlevés à  Kidal, estiment des experts. Alors que l’enquête progresse et que l’homme soupçonné d’avoir planifié le kidnapping le 2 novembre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a été identifié, il apparaà®t que leur mort a été la conséquence d’une tentative de rapt ayant mal tourné et non d’une volonté d’exécuter des ressortissants français pour se venger de l’opération Serval, ajoutent-ils. « La justification politique qui a été donnée par Aqmi de leur assassinat est un maquillage », a confié à  l’AFP l’universitaire et islamologue Mathieu Guidère. « s’ils avaient voulu les tuer ils les auraient exécutés à  l’endroit o๠ils les ont pris. Pourquoi les enlever, faire dix kilomètres, laisser une voiture? Ils voulaient les kidnapper, leur mort est due à  un problème ». Les ravisseurs sont soit tombés en panne avec leur 4à—4 qui filait plein Est dans le désert, soit ont décidé de se débarrasser de leurs captifs de peur d’être rattrapés, estime pour sa part Isselmou Ould Moustapha, spécialiste des réseaux islamistes au Sahel, joint au téléphone à  Nouakchott. « Dès que les hélicoptères français ont décollé pour les pourchasser ils ont été prévenus par téléphone. Tout se sait très vite. Ils se sont certainement dit: C’’est fini, nous allons être pulvérisés dans les secondes qui viennent, sauvons nos vies. Et ils ont sans doute fui à  pied: ce sont de bons marcheurs, ils connaissent le désert, peuvent facilement trouver des grottes et des cachettes ». Dans une région qui bruisse de rumeurs à  la suite de la libération des quatre otages français d’Arlit, avec le chiffre de vingt millions d’euros cité comme rançon, certains pourraient avoir tenté, profitant de la présence de deux reporters français dans une ville que personne ne contrôle, de livrer deux otages supplémentaires à  la katiba (unité combattante) d’Abdelkrim Targui, un ancien lieutenant touareg d’Abou Zeid, dont les services de renseignements estiment qu’il détient toujours le Français Serge Lazarevic. Rancunes, jalousies, compétitions’ « Les noms des suspects et des personnes recherchées sont ceux de gens qui sont dans l’industrie des otages », précise Mathieu Guidère, auteur notamment de « Al Qaà¯da à  la conquête du Maghreb ». « Les chiffres qui circulent, en millions d’euros, suscitent des vocations. Il y a peut-être eu des promesses non tenues lors de la libération des otages d’Arlit. Dans ce milieu il y a souvent des rancunes, des jalousies, des compétitions ». Un notable de la région de Kidal, cité par Radio France Internationale, a assuré que deux des quatre membres du commando de ravisseurs, activement recherchés, « sont des bandits plus que des jihadistes purs et durs », notamment soupçonnés d’avoir fourni à  Aqmi des 4à—4 volés. Dans cette période troublée, qui a vu Aqmi et ses alliés islamistes touareg prendre le contrôle du Nord du Mali puis le perdre face à  l’offensive lancée par Paris, les changements de casaque, les revirements d’alliances et les allégeances à  géométrie variable sont fréquents dans la communauté touareg. Ainsi l’homme soupçonné d’avoir planifié l’enlèvement des journalistes de RFI, Bayes Ag Bakabo, « s’est recyclé un moment dans le MNLA » (Mouvement national de libération de l’Azawad) après avoir été proche d’Aqmi, a confié à  l’AFP une source militaire africaine à  Kidal. « Après l’intervention française, des combattants touareg d’Aqmi ont fait défection et sont passés au sein du Haut conseil de l’Azawad », ajoute Mathieu Guidère. « Tout cela est extrêmement complexe et fluctuant. Certains font des allers et retours. Il y a de nombreuses problématiques internes et locales. Pour tenter de comprendre, il faut toujours partir des grilles de lecture locales, tribales et claniques, intra-Touareg. Les liens familiaux sont primordiaux. Dans cette région du monde tout le monde se connaà®t, les liens sont très personnels ».

Crimes de Kidal : le pont du verlan

Ils sont venus au Mali pour juste informer. Ils en sont repartis sans vie. Ghislaine est devenue le PONT de deux mondes antagonistes. Claude confirme pour sa part que ces deux mondes parlent un VERLAN différent. Triste sort. Tragique sort que cette mort par balle de deux journalistes courageux et professionnels jusqu’au dernier soupir. Ils n’ont jamais voulu faire du journalisme au chéquier en se contentant d’interviewer des autorités confortablement installées dans les salons douillés de Bamako et prêtes à  pérorer sur ce qui se passe dans le septentrion malien. Ghislaine tissait sa laine pour verrouiller l’information recueillie à  la source. Claude l’épaulait pour refuser la fin décrétée de cette guerre lâche qui n’en est qu’à  son aube dans le nord du Mali. Ces écrits ne sont pas une ode pour Claude et Ghislaine. Non, ils tirent la sonnette d’alarme d’autant que rien ne justifie cette tuerie barbare. Un stylo, un micro et une caméra ne peuvent s’opposer à  un fusil. Les auteurs de ce double crime le savent mais que valent nos écrits et notre indignation devant ces criminels froids obnubilés par le fric et les fesses et agissant sous le coup de la foi ? Nos mots sont du Verlan pour ces criminels sinon ils auraient compris que Ghislaine constituait un Pont entre leurs revendications et la communauté internationale. Dommage, ils ne pouvaient pas comprendre, ils ne comprennent pas. Ils ne connaissent que le langage des armes et la politique du bas de ceinture. Un fait demeure : les confrères sont partis, nous perdons en eux deux professionnels chevronnés, deux êtres charmants et attachés à  un journalisme de qualité. Une exigence s’impose : tous doivent accepter que la crise malienne est loin de connaitre son épilogue, autrement dit les djihadistes ne lâcheront rien et utiliseront tous les interdits pour se faire entendre. Il faut oser le dire : la pacification du septentrion malien ne se fera pas sans la France et ses partenaires Onusiens obligés de ne plus ménager le MNLA et ses phalanges. La vérité est une pilule amère qui confrontée à  la réalité indexe une race couvée et des mouvements à  décapiter faute de quoi d’autres Ponts s’effondreront et des «Â Ver » plus longs seront déclamés pour pleurer d’autres Ghislaine et Claude dans cet enfer des caà¯ds connus de KIDAL. Que dalle ! Comme le dit si bien Patrick BRUEL «Â je casse ma plume » devant ces crimes infâmes le temps de voir la France prendre la main pour sauver un Mali qui n’a pas encore pris la pleine mesure de la détermination des tueurs du camp adverse. DIOP Makhtar

Aqmi revendique l’assassinat des deux journalistes de RFI au Mali

L’agence mauritanienne « Sahara Médias » affirme, mercredi 6 novembre, avoir reçu une revendication d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) pour le meurtre le week-end dernier des deux journalistes français de RFI au Mali. « Cette opération intervient en réponse aux crimes commis par la France contre les Maliens et à  l’oeuvre des forces africaines et internationales contre les musulmans de l’Azawad », nom donné par les Touareg au nord du Mali, indique le communiqué. Aqmi ajoute que le rapt et le meurtre des deux journalistes français « constitue le minimum de la facture que [le président français François] Hollande et son peuple doivent payer en contrepartie de leur nouvelle croisade ». De son côté, l’Elysée assure, dans un communiqué que la France mettra « tous ses propres moyens en oeuvre » pour que l’assassinat de deux journalistes français au Mali ne reste « pas impuni quels qu’en soient les auteurs » Abdallah Mohamedi, patron du site internet auquel des islamistes actifs au Mali transmettent régulièrement des communiqués, dit avoir reçu cette revendication dans un courriel adressé par des combattants obéissant à  Abdelkrim al Targui. Ce dernier est un Touareg qui était proche d’un des principaux chefs d’Aqmi au Mali, Abou Zeà¯d, tué en début d’année lors de l’offensive militaire tchadienne et française dans le massif des Ifoghas (extrême nord-est du Mali). Abdelkrim al Targui n’est pas un inconnu de la nébuleuse Aqmi et son nom est apparu dans l’affaire des otages d’Areva. « Le Nouvel Observateur » révélait en janvier 2011, qu’Abdelkrim al Targui, alors imam de Tombouctou, venait de donner naissance à  une phalange entièrement composée de Touaregs -une première. « Le Nouvel Observateur » expliquait aussi que c’était sans doute cette brigade qui avait enlevé les otages Français au Niger avant de les livrer à  Abou Zeà¯d. Mardi, « Le Monde » révélait, qu’au moins un des quatre ravisseurs présumés appartenait à  Aqmi, précisément à  la katiba d’Abdelkrim al Targui. Au moins 35 personnes ont été arrêtées depuis le début des investigations.

Hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Paris

Lors de cette cérémonie d’environ 90 minutes sur les antennes de Radio France Internationale (RFI) et sur rfi.fr, journalistes, personnalités politiques françaises et maliennes et amis ont rendu un dernier hommage aux deux journalistes. Pour Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, « Cet assassinat est un crime contre l’amitié entre l’Afrique et la France, dont RFI est un symbole ». Après avoir rassuré RFI et l’ensemble de la presse, il a encouragé les journalistes à  poursuivre leur travail. « Vous faites un travail formidable reconnu dans le monde entier, ce travail doit continuer et J’en suis sûr que ce qu’aurait voulu Jean et Claude » a t-il poursuivi. « Beaucoup de Maliens et beaucoup d’Africains ne connaissaient pas de visu Ghislaine et Claude mais je pense que leurs voix étaient très proches de nous » a déclaré, pour sa part, Jean-Marie Sangaré, ministre malien de la communication. Durant la cérémonie, le public a suivi des extraits de reportage réalisés par Ghislaine et Claude, des vidéos de souvenirs ainsi que des messages des auditeurs. Envoyés spéciaux de RFI au Mali, Ghislaine Dupont,57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été assassinés à  Kidal le 2 novembre dernier.

Ghislaine Dupont et Claude Verlon décorés à titre posthume

Cette cérémonie sobre d’un quart d’heure environ a été présidée par le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita en présence des membres du gouvernement, de la direction de RFI, de l’ambassadeur de France au Mali. Dans le silence, les cercueils ont été posés sur des tréteaux en face des officiels. « Nous pleurons Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux amis du Mali, qui n’ont jamais donné un sens aux frontières, seulement mu par leur soif d’informer, leur envie d’apporter leur pierre dans l’édification d’un Mali démocratique et paisible. » a déclaré Jean-Marie Sangaré Ministre de la communication lors de son hommage. Pour le ministre, il est toujours difficile de sortir des mots lorsqu’on perd des êtres chers. « Ghislaine et Claude, soyez surs d’une chose : vous laissez un immense héritage dont le Mali saura tirer bénéfice et dont des générations de journalistes et techniciens prendront comme repère et répertoire. On peut éteindre un corps, mais on ne taiera jamais une voix, et surtout les voix de l’espoir. Le Mali vous sera éternellement reconnaissant » a t-il poursuivi. Le président IBK visiblement ému s’est approché des deux cercueils pour y déposer des médailles. Les deux sont faits chevaliers de l’Ordre national du mérite. La délégation de RFI avec à  sa tête Marie-Christine Saragosse, s’est recueillie à  son tour devant les dépouilles. Ceux qui n’ont pas pu se retenir ont éclaté en sanglots. C’était un moment d’intense émotion pour tout le monde. Les cercueils ont ensuite été amenés dans l’ambulance. Des réactions après la cérémonie… Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde: Tiébilé Dramé , président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA) : Christine Muratet, journaliste à  RFI:

Assassinat de journalistes: la presse dit « NON à la barbarie »

l’émotion était grande ce lundi après-midi dans les rues de Bamako. La mobilisation des journalistes et des artistes en hommage aux deux envoyés spéciaux de RFI à  Kidal (a rassemblé plusieurs dizaines de personnes. « Plus jamais ça », « le travail, le professionnalisme, le risque, c’était ça votre vie », « on veut la vérité ». Voilà  le message que la presse malienne a voulu faire passer à  travers la marche qu’elle a organisé ce lundi. La centaine de journalistes qui a défilé de la Maison de la Presse à  l’ambassade de France de Bamako était accompagnée par de plusieurs personnalités des mondes politique et artistique. Les journalistes internationaux présents sur le terrain ont eux aussi fait le déplacement. Les autres envoyés spéciaux et correspondants de RFI au Mali sont visiblement abattus par l’événement. Pour Serge Daniel, correspondant de RFI au Mali, « trois mots résument cette situation : tristesse, émotion et douleur. Je suis le dernier journaliste à  RFI à  les avoir vus avant leur départ pour Kidal. Ce qui est arrivé, C’’est de la méchanceté gratuite ». La presse malienne solidaire et déterminée A l’arrivée de la manifestation devant les portes de l’ambassade, Le Président de la Maison de la Presse, Makan Koné,a remercié les confrères pour la mobilisation avant de livrer son message. Pour la presse malienne, il est important que la lumière soit faite sur « le lâche assassinat » de nos confrères dont le professionalisme était reconnu de tous. « Ils ont privé le Mali d’amis sincères » déclarera un peu plus tard un anonyme dans la foule. Ils étaient en effet nombreux qui n’appartenaient pas à  la profession et qui sont pourtant venus rendre hommage à  la journaliste du service Afrique de RFI dont la voix était connue dans de nombreux foyers maliens. Selon des journalistes maliens, ce crime est perpétré pour dissuader les hommes de médias à  se rendre à  Kidal « même après ça nous allons partir à  Kidal, recueillir les informations et faire notre travail » explique Mohamed Aboubacar Konaté, journaliste à  la radio Kaà¯ra. « On a marché contre la barbarie, contre l’intolérance. Nous sommes là  pour la solidarité en hommage à  nos confrères» confie le Directeur de l’ORTM (office de radiodiffusion télévision du Mali) Baly Idrisa Sissoko. La directrice de France Médias Monde venue avec une délégation de RFI pour le rapatriement des deux corps s’est ensuite entretenue avec l’ambassadeur de France au Mali, venu accueillir les marcheurs.

Assassinat des journalistes de RFI: la traque se poursuit

« Une dizaine de suspects ont été interpellés dans la région de Kidal, après l’assassinat des deux journalistes » de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a indiqué une source à  la gendarmerie de Gao, la grande ville du nord du Mali. « Nous commençons à  avoir des éléments à  ne pas négliger », a-t-elle ajouté. Selon cette source, « les services maliens et français travaillent ensemble » dans la traque des assassins des deux journalistes qui avaient été enlevés à  Kidal peu avant d’être tués à  une dizaine de kilomètres de la ville. A Paris, l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a démenti qu’il y ait eu des interpellations: « Pour nous, France et Serval, aucune arrestation ». Mais les militaires français disposent « d’indications permettant de remonter la trace » des meurtriers des deux reporters français, selon une source proche de M. Le Drian. Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, interrogé par la radio RTL à  Paris, des « opérations pour identifier un certain nombre de personnes dans des campements » ont été lancées dimanche et étaient toujours « en cours » lundi. « A l’heure actuelle, nous n’avons pas de certitudes sur les auteurs, mais nous allons tout faire pour retrouver et punir les assassins » a t-il poursuivi. Ouverture des enquêtes judiciaires Les autorités maliennes et françaises ont ouvert à  Paris et à  Bamako des enquêtes judiciaires. A l’issue d’une réunion de crise hier dimanche 3 novembre à  la présidence, le porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire. Des magistrats français sont attendus ce lundi à  Bamako. Les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été ramenés de Kidal (1.500 km au nord-est de Bamako), via Gao, par un avion militaire français dimanche soir à  l’aéroport à  Bamako. Leur rapatriement en France devait être organisé ce lundi. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, se rendra cet après-midi à  l’Aéroport International de Bamako-Sénou pour saluer la mémoire de deux journalistes.

Assassinat des deux journalistes de RFI : Réunion de crise à Koulouba

Une réunion de crise convoquée par le Président Ibrahim Boubacar KEITA vient de s’achever à  Koulouba. Autour du Chef de l’Etat, plusieurs ministres du Gouvernement dont ceux en charge de la Défense (5Soumeylou Boubèye MAIGA), de la Justice (Mohamed Aly BATHILY), de la Réconciliation (Cheick Oumar DIARRAH) ainsi que le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, porte-parole du Gouvernement (Mahamane BABY). La réunion portait sur la situation de crise provoquée par l’enlèvement hier puis l’assassinat de deux journalistes de RFI en reportage au Mali, Ghislaine DUPONT et Claude VERLON. A l’issue de la réunion, le porte-parole du Gouvernement a fait une courte déclaration dans laquelle le Gouvernement du Mali présente ses condoléances aux familles des disparus, au peuple français et à  la grande communauté de la presse. Le Gouvernement a réitéré sa détermination à  exercer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national y compris sur Kidal. Enfin, la question de Kidal sera évoquée la semaine prochaine avec M. Ban-Ki Moon, le Secrétaire Général de l’ONU qui effectue une visite au Mali.

Journalistes tués au Mali : «Tout s’est passé en cinq minutes»

Mardi. Ghislaine Dupont et Claude Verlon arrivent à  Kidal avec l’ONU. Ils ont quitté ce jour-là  Bamako, la capitale, pour se rendre dans cette ville du nord Mali, berceau de la communauté touareg et de sa rébellion du MNLA o๠des accrochages s’étaient produits entre rebelles et soldats maliens fin septembre. Objectif : réaliser une série de reportages dans le cadre d’une opération spéciale sur le Mali, sur les ondes de RFI, prévue pour jeudi prochain mais annulée hier. Afin de traverser le Mali et parcourir les 1500 km, ils avaient demandé à  être transportés par la force Serval. «Mais elle avait refusé, comme elle le fait depuis un an, en raison de l’insécurité dans cette zone», indique une source gouvernementale française. Selon cette source, «ils ont profité d’un transport de la Minusma (la Mission de l’ONU au Mali), qui continue à  accepter des journalistes». C’était leur deuxième mission dans cette ville. Ils s’étaient déjà  rendus à  Kidal en juillet pour couvrir le premier tour de l’élection présidentielle. Samedi 12h30. Les deux journalistes sont en interview pour RFI. C’est vers cette heure là  (13h30 à  Paris) que Ghislaine Dupont et Claude Verlon arrivent chez Imbeyry ag Rhissa, membre du Mouvement national de libération de l’Azawad ( MLNA), organisation indépendantiste Touareg qui contrôle le centre-ville. «Ils sont arrivés chez moi de manière improvisée. Ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas pour longtemps et on a fait une interview d’une demi-heure environ», confie au Parisien-Aujourd’hui en France Imbeyry ag Rhissa. Il raccompagne à  la fin de l’entretien les journalistes à  leur voiture, conduite par le fils du maire de Tessalit. 13h10. Ils sont enlevés dans leur voiture. C’est en montant dans leur véhicule que Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, sont kidnappés. Imbeyry ag Rhissa raconte avoir entendu des coups de crosse contre la voiture des journalistes. En retournant sur ses pas, il se retrouve tenu en joue par un homme qui lui ordonne de rentrer chez lui. Apparemment, les ravisseurs – «enturbannés et parlant tamachek» selon Ag Rhissa – étaient cachés au coin de la rue. Ils sont arrivés en voiture juste au moment o๠les deux journalistes regagnaient leur propre véhicule. Après au moins un tir de sommation, ils les ont embarqués dans un pick-up beige. «Tout s’est passé en cinq minutes», confirme le chauffeur des deux journalistes, joint par RTL. «On était dans le véhicule. D’autres voitures se sont approchées. Un homme a sauté de l’arrière de sa voiture et m’a braqué avec une arme. Il m’a demandé de me coucher à  terre. Ghislaine leur a dit laissez nous, si vous voulez de l’argent, je vous en donne. Ils l’ont alors attachée. Puis ont fait de même avec Claude Verlon. Tout s’est passé en cinq minutes», a-t-il expliqué. Deux hélicoptères français à  la poursuite des kidnappeurs. Quelques instants après l’enlèvement, l’alerte est donnée. La force Serval envoie immédiatement une patrouille et deux hélicoptères pour prendre en chasse les ravisseurs, en route vers Tin-Essako. En vain. ils n’arriveront jamais à  les rattraper. «Nos forces n’ont eu aucun contact visuel ou physique avec un véhicule en fuite», a confirmé le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’Etat-major de l’armée française. 14h55. Les corps sans vie sont retrouvés. La patrouille au sol découvre les cadavres criblés de balles de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, à  12 km à  l’Est de Kidal. «L’un a reçu deux balles, l’autre trois balles», a précisé Laurent Fabius, le ministres Affaires étrangères. Les corps étaient «à  quelques mètres de la voiture fermée à  clé». il a indiqué qu’il n’y avait «aucun impact de balle sur la voiture.»

Laurent Fabius :  » La sécurité va être accrue à Kidal »

Au lendemain de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de RFI, à  Kidal, le président Hollande a réuni pendant un heure le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius et celui de la Justice, Christiane Taubira ainsi que Bernard Bajolet, le patron de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), afin de commencer à  Â“établir précisément, en lien avec les autorités maliennes et les forces de l’ONU, les conditions” de ce drame. A l’issue de cette réunion, M. Fabius a déclaré que les responsables de l’assassinat des deux journalistes – qu’il a qualifié de “crime contre la liberté d’informer et d’être informé” – étaient “ceux que nous combattons, C’’est-à -dire les groupes terroristes qui refusent la démocratie et qui refusent les élections. Le ministre a précisé que les reporters avaient été tués avec une arme à  feu. “l’un a reçu deux balles,l’autre trois balles”, a-t-il indiqué. Par ailleurs, le chef du Quai d’Orsay a indiqué que “la sécurisation de l’ensemble de la zone et des zones voisines, va bien sûr être accrue”, en parlant de Kidal. Les autorités maliennes n’ont que peu – voire pas aucune – prise sur ce bastion historique de la rébellion touareg, tenu par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et o๠sont établis d’ancien djihadistes du groupe Ansar Dine ou encore des militants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest Mujao). Il y a également des rivalités entre groupes touareg, basés parfois sur des origines tribales. Et C’’est sans compter sur le narcotrafic ou encore sur les tensions ethniques, notamment entre touareg et arabes. Libérée de l’emprise des groupes djihadistes à  la fin janvier par les forces françaises de l’opération Serval, la ville de Kidal a été plusieurs fois le théâtre d’attentats suicide et d’affrontements armés. Récemment, l’armée malienne y avait d’ailleurs été prise à  parti. Actuellement, 200 militaires français sont déployés à  l’aéroport de Kidal. Et la force Serval comptait, au 31 octobre, moins de 3.000 hommes, dont certains sont engagés dans l’opération Hydre, de part et d’autre de la boucle du Niger. Pour le moment, les détails de la décision visant à  accroà®tre la sécurité dans le secteur de Kidal ne sont pas connus. Alors que la MINUSMA, la mission des Nations unies au Mali, peine à  déployer les 12.500 hommes prévus, il est probable que les autorités françaises soient obligées de revoir le calendrier de retrait de la Force Serval, dont les effectifs, en principe, doivent être ramenés à  1.000 personnels à  la fin janvier 2014.

Journalistes tués au Mali: François Hollande reçoit la direction de RFI

Christiane Taubira, et le directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, sont sortis de l’Elysée sans faire aucune déclaration. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est resté à  l’Elysée. Une délégation de RFI, conduite par sa PDG, Marie-Christine Saragosse, est aussitôt arrivée après la réunion pour être reçue par François Hollande. Elle comprend la directrice de la rédaction, Cécile Mégie, et le chef du service Afrique, Yves Rocle. Les envoyés spéciaux de Radio France Internationale Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés samedi à  Kidal dans le nord du Mali par des hommes armés et retrouvés morts par l’armée française à  une douzaine de kilomètres de Kidal. Exprimant « son indignation à  l’égard de cet acte odieux », le président de la République avait annoncé samedi cette réunion « pour établir précisément, en lien avec les autorités maliennes et les forces de l’ONU, les conditions de ces assassinats ». Trois points à  aborder Les trois points à  l’ordre du jour de la réunion étaient un échange d’informations sur ce qui s’est passé, l’examen des suites judiciaires à  cet assassinat et le point sur la force Serval au Mali, selon un conseiller de l’Elysée. La ministre de la Justice participait à  cette réunion car le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête pour des faits d’enlèvement et séquestration suivis de meurtres en lien avec une entreprise terroriste. L’enquête, sous l’autorité du parquet de Paris, a été confiée à  la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à  la sous-direction antiterroriste (SDAT). Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, en voyage au Mexique, était représenté à  cette réunion par son directeur de cabinet, Cédric Lewandowski. Le directeur de cabinet du Premier ministre, Christophe Chantepy, et le directeur de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), Bernard Bajolet, faisaient également partie des participants. Samedi, à  l’issue d’un entretien téléphonique entre François Hollande et son homologue malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta, les deux chefs d’Etat avaient « marqué leur volonté de poursuivre sans relâche la lutte contre les groupes terroristes qui restent présents au Nord du Mali », avait indiqué l’Elysée dans un communiqué. « Les meurtres odieux commis aujourd’hui à  Kidal ne peuvent que renforcer la détermination des deux Etats à  poursuivre et à  remporter ce combat commun contre le terrorisme », avaient-ils ajouté. Selon RFI, la journaliste Ghislaine Dupont et le technicien de reportage Claude Verlon ont été enlevés par des hommes armés samedi devant le domicile d’Ambéry Ag Rhissa, un représentant du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) qu’ils venaient interviewer. Les circonstances précises de leur mort restaient inconnues dimanche matin. Assassinat de ces reporters a provoqué une vague d’indignation et d’émotion en France et à  l’étranger.

Mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : la presse indignée

Amélie Niard, ex pigiste à  RFI « J’ai beau ne plus être à  RFI depuis plus d’un an, ça me touche et j’ai mal pour le Mali, aussi. Je ne connaissais Ghislaine que de vue mais Claude un peu plus, je l’aimais beaucoup. C’était un grand homme, et c’est horrible, en plus la manière dont cela s’est passé, tués comme des chiens au bord d’une route. C’est une infamie et encore une fois, je suis triste pour le Mali, qui va en souffrir malheureusement ». Birama Konara, Binthily Communication Je suis horrifié par ces assassinats cruels. Les disparitions tragiques de Ghislaine et de Claude constituent une perte irréparable. RFI est une famille. Les voix et les analyses de ses journalistes meublent notre quotidien. Mes condoléances vont donc aux collaborateurs de RFI, à  ses auditeurs et aux familles des deux victimes. Plus que jamais, nous devons nous mobiliser pour le respect des libertés et la défense de la sacralité de la vie Tiégoum Maiga, La nouvelle République « Je ressens de la tristesse, de la colère. Ces deux journalistes sont morts pour leur passion, celle d’être au plus près des hommes et des faites. Le MNLA doit livrer les assassins de nos confrères ». Serge Daniel, correspondant de RFI à  Bamako « Tant que tous les groupes armés ne seront pas désarmés à  Kidal il y aura ces cas. On ne kidnappe pas à  Gao. Il existe une passerelle entre MNLA, Ançardine, AQMI, MUJAO, etc. Et c’est connu de tous ! » Reporters sans frontières « Nous condamnons avec la dernière énergie ce double assassinat qui montre malheureusement l’Etat de non droit qui règne encore dans le nord du Mali. Cet assassinat est non seulement un acte criminel mais un acte terroriste, destiné à  intimider les regards extérieurs ». Salif Sanogo, journaliste à  l’ORTM « La première fois que J’ai rencontré Ghislaine Dupont, C’’était un jour de juillet 1999. Je venais de finir mes études à  l’ESJ de Lille et je démarrais un stage de quelques mois à  RFI, à  Paris. Avec Chantal Lauraux et Carine Frenk, J’avais trouvé de grandes professionnelles qui ont bien veillé sur moi. Professionnellement, elle m’a beaucoup appris. Humainement, sa chaleur était indiscutable. Elle aimait bien rire ». Noel Tadegnon, Journaliste indépendant, Médiatogo.info Je suis sous le choc. Je n’ai pas dormi après l’annonce de leur mort. Je n’arrive pas à  imaginer qu’on puisse tirer sur des journalistes aux mains nues qui ne cherchent qu’à  informer les autres ». Nous journalistes sommes insultés, battus, menacés, kidnappés, assassinés, mais nous ne seront jamais découragés. Nous sommes encore forts et plus que déterminés à  informer le monde avec courage et professionnalisme.

Ghislaine et Claude : le prix de la rançon ?

A l’annonce de la mort des deux journalistes français, enlevés ce samedi à  Kidal, c’est l’ensemble de la profession qui est sous le choc. D’abord les collègues des deux disparus, alors que la confirmation de leur mort n’avait pas été donnée par le Quai d’Orsay. « Je vous en prie, n’en parlez pas encore, nous sommes en train de mener les recherches… », a confié l’un des correspondants de RFI à  Bamako. Mais aux alentours de 14h heures de Bamako, la nouvelle de l’enlèvement avait déjà  fait le tour du web, des réseaux sociaux et des grands quotidiens français et maliens. Ce genre d’information ne peut rester caché, en attente de confirmation officielle. Cela n’enlève rien à  l’immense tristesse, à  l’annonce de la mort des deux reporters, pourtant aguerris par vingt ans de terrain en Afrique. Ghislaine Dupont, restera dans les mémoires de ces Maliens qu’elle a interviewés, et tout dernièrement lors de l’élection présidentielle de Juillet 2013 à  Kidal. « Je la revois encore dans la cour de notre immeuble en train d’interviewer notre directeur », se souvient avec émotion Doussou Djiré, journaliste à  l’Essor. De Ghislaine Dupont, l’on retiendra une grande simplicité, un goût du métier et du travail bien fait, comme le témoignera le gouverneur de Kidal, Adama Kamissoko, interrogé par la radio mondiale, en deuil : « C’étaient de gros travailleurs ». Avec son complice et compère Claude Verlon, ils ont vécu des aventures en Afrique, au Nord du Mali et ailleurs dans le monde. Sans peur, et sans hésitation, Ghislaine Dupont et Claude Verlon se sont lancés dans une nouvelle mission, à  Kidal, ville de tous les dangers, sans savoir que ce sera leur dernière aventure. Sur leur route, quelques jours après que les 4 otages français d’Areva aient été libérés, ils ont à  leur tour croisé celles et ceux qui sèment la terreur dans le vaste nord. « Pourquoi se sont-ils mis en danger ainsi, ce qui est arrivé ce samedi est déplorable », commente Abdoulaye Bathily, chef adjoint de la Minusma, en marge de la réunion sur le Sahel de l’Union Africaine. Dans les couloirs, la nouvelle a éteint les débats de cette 6è réunion, au moment o๠la Minusma réclame plus de moyens pour sécuriser Kidal et ses environs. Cet acte barbare a refroidi tout le monde. Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont-il payé le prix de la rançon que n’a pas versé la France pour libérer les otages d’Areva ? Si la corrélation est étroite, les terroristes qui ont exécuté les deux journalistes ont lancé un signal clair. Ils règnent encore en maà®tres dans le Sahel. Et nous, confrères de la presse, ne pouvons que nous associer aux proches des disparus et rendre hommage afin que leurs âmes reposent en paix, éternellement!

Ghislaine et Claude : le prix de la rançon…!

A l’annonce de la mort des deux journalistes français, enlevés ce samedi à  Kidal, c’est l’ensemble de la profession qui est sous le choc de cette disparition brutale. D’abord les collègues des deux disparus, alors que la confirmation de leur mort n’avait pas été donnée par le Quai d’Orsay. « Je vous en prie, n’en parlez pas encore, nous sommes entrain de mener les recherches… », a confié l’un des correspondants de RFI à  Bamako. Mais aux alentours de 14h heures de Bamako, la nouvelle avait déjà  fait le tour du web, des réseaux sociaux et des grands quotidiens français et maliens. Ce genre d’informations ne peut rester caché, en attente de confirmation officielle. Cela n’enlève rien à  l’immense tristesse, à  l’annonce de la mort des deux reporters, pourtant aguerris par vingt ans de terrain en Afrique. Ghislaine Dupont, restera dans les mémoires de ces maliens qu’elle a interviewé, et tout dernièrement lors de l’élection présidentielle de Juillet 2013. « Je la revois encore dans la cour de notre immeuble , entrain d’interviewer notre directeur », se souvient avec émotion Doussou Djiré, journaliste à  l’Essor. De Ghislaine Dupont, l’on retiendra une grande simplicité, un goût du métier et du travail bien fait, comme le dira le gouverneur de Kidal, Adama Kamissoko, interrogé par la radio mondiale, en deuil désormais  » C’étaient de gros travailleurs ». Avec son complice et compère Claude Verlon, ils ont vécu des aventures en Afrique, au Nord du Mali et ailleurs dans le monde. Sans peur, et sans hésitation, Ghislaine Dupont et Claude Verlon se sont lancés dans une nouvelle mission, à  Kidal, ville de tous les dangers, sans savoir que ce serait leur dernière aventure. Sur leur route, quelques jours après que les 4 otages français d’Areva aient été libérés, ils ont à  leur tout croisé la route de ceux qui sèment la terreur dans le vaste nord. « Pourquoi se sont-ils mis en danger ainsi, ce qui est arrivé ce samedi est déplorable », commente un diplomate de la Minusma, en marge de la réunion sur le Sahel de l’Union Africaine. Dans les couloirs, la nouvelle a éteint les débats de cette 6è réunion, au moment o๠la Minusma réclame plus de moyens pour sécuriser Kidal et ses environs. Cet acte barbare a refroidi tout le monde. Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont-il payé le prix de la rançon que n’a pas versé la France pour libérer les otages d’Areva ? Si la corrélation est étroite, les terroristes qui ont exécuté les deux journalistes ont lancé un signal clair. Ils règnent encore en maà®tres dans le Sahel. Et nous confrères de la presse, ne pouvons que nous associer aux proches des disparus et rendre hommage afin que leur âme repose en paix, éternellement.

Communiqué du Gouvernement suite à l’exécution des deux journalistes de RFI

Le gouvernement de la République du Mali a appris avec consternation et une très grande tristesse ce samedi 02 Novembre, l’enlèvement et l’exécution à  Kidal de deux journalistes travaillant pour Radio France internationale(RFI). Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cet acte barbare et lâche. Le gouvernement prie pour le repos de l’âme de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Ces deux professionnels expérimentés et aguerris n’en étaient pas à  leur premier séjour au Mali, notamment dans la région de Kidal ou ils avaient couvert pour RFI les opérations de vote du premier tour de l’élection présidentielle en Juillet dernier. En cette douloureuse circonstance, le gouvernement adresse ses condoléances émues au gouvernement français et aux familles des personnes disparues. Il renouvelle enfin toute sa détermination ainsi que de celle de ses partenaires à  poursuivre la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Fait à  Bamako,le 02 Novembre 2013 Le gouvernement

Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tués à Kidal

La nouvelle a été confirmée par le Quai d’Orsay. Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes français de RFI enlevés samedi 2 novembre à  Kidal, ont été tués. Leurs corps sans vie ont été retrouvés à  12 kilomètres du lieu du rapt, selon le préfet de Kidal et plusieurs sources touarègues. Ils avaient été enlevés dans l’après-midi devant le domicile d’Ambéry Ag Rissa, un représentant du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). « Ambéry Ag Rissa a entendu un bruit suspect dans la rue, des coups de crosse portés contre le véhicule de nos reporters. Il a alors entrouvert sa porte et a vu les ravisseurs embarquer nos deux journalistes dans un véhicule 4×4 beige », indique RFI sur son site Internet. Toujours selon ce témoin, les ravisseurs « étaient enturbannés et parlaient tamachek », la langue des Touareg. Ils ont ensuite « sommé M. Ag Rhissa de rentrer chez lui et ont forcé le chauffeur des journalistes à  se coucher à  terre ». Ce dernier a « entendu Claude Verlon et Ghislaine Dupont protester et résister. C’est la dernière fois que les journalistes ont été vus », selon RFI. Une malheureuse première C’est la stupeur dans le monde de la presse. C’est la première fois que des journalistes sont tués au Mali. Ousmane Ndiaye du Courrier Internationale a déclaré, sur TV5Monde, être « sous le choc ». Les autorités maliennes n’ont pas encore communiqué officiellement sur ce drame et on ne connait pas pour le moment les circonstances dans lesquelles il est survenu. C’était la deuxième mission des reporters de RFI dans cette ville. Ils s’étaient déjà  rendus à  Kidal au mois de juillet pour couvrir le premier tour de l’élection présidentielle. Ghislaine Dupont, journaliste expérimentée, est spécialiste de l’Afrique à  RFI depuis des années. Ils avaient quitté Bamako pour Kidal mardi, en vue d’émissions spéciales sur le Mali devant passer sur RFI les 7 et 8 novembre.

Découvertes RFI 2013 : soutenons tous Mariam Koné !

Après ses aà®nés tel que Nahawa Doumbia, Mangala Camara ou encore Rokia Traoré, voici la jeune Mariam Koné qui porte haut le flambeau de la musique malienne. La chanteuse, auteure, compositrice et interprète originaire de Kati est en final du concours musical Découvertes , organisé chaque année par RFI. Face à  elle, 11 autres finalistes venus des quatre coins du continent africain et qui, comme elle, ont été sélectionnés sur des centaines de candidatures. Son talent n’est donc plus à  démontrer, ce dont elle a besoin, C’’est du vote des Maliens et de tous ceux qui aiment la bonne musique. D’o๠l’appel du C’œur lancé par une autre artiste Dicko Traoré dite Dickonet Djambar,«talent à  encourager…Votons pour Mariam Koné!!!» qui incite tous les Maliens à  soutenir la candidate malienne . Mariam Koné n’est pas une inconnue du public malien. Son album « Dakan », savant mélange musical de mélodies Mandingue et Soninko-Peuhl est produit par le label Kôré Sound, du Centre Culturel Kôré de Ségou. « Entre une musique contemporaine et traditionnelle, Mariam Koné a tout pour devenir l’une des prochaines grandes voix du Mali » peut-on lire sur le site du concours. La voix du public sera autant déterminante que celle du jury présidé A’Salfo de Magic System et qui se réunira le 19 octobre prochain. Alors, pour mettre toutes les chances du côté de notre compatriote, rendez-vous sur http://www.prixdecouvertes.com/fr/vote Votons tous Mariam Koné pour le rayonnement de la culture malienne.

IBK sur RFI :  » L’intervention militaire est inéluctable et inévitable »

Que vous inspire la situation dans le nord de votre pays? Beaucoup d’inquiétude, depuis le mois de mars, je ne crois pas qu’aucun patriote malien ait eu le sommeil léger. Qu’est-ce qui vous choque le plus de tout ce qui se passe à  Tombouctou, Gao, Kidal ? Le sort fait aujourd’hui, à  nos parents, hommes et femmes, nos enfants qui n’ont plus droit à  l’enfance, les adolescents qui n’ont plus droit de s’amuser, nos femmes n’ont plus le droit de s’habiller quand elles doivent sortir. Toutes ces privations quotidiennes auxquelles notre peuple, dans le nord, est aujourd’hui soumis et que nous soyons ici à  compter le coup. Vous comptez le coup depuis la déroute de l’armée malienne dans le nord et beaucoup de gens dénoncent la classe politique de Bamako qui, ces dernières années, aurait passé plus de temps à  s’enrichir qu’a construire un Etat ? Ne m’étant pas enrichi, je ne me sens pas concerné par cela. Et je n’accepte pas le terme de déroute de l’armée malienne. l’armée malienne a reçu des ordres absolument hallucinants. Quand Tessalit a été évacué sur ordre supérieur, J’ai pleuré ce jour là  sachant moi l’importance stratégique de Tessalit. Cette base militaire qu’on a fait évacuer sans combat cela m’a paru une ignominie. Alors cette chute de Tessalit en ce mois de février 2012, l’armée malienne est encerclée, une colonne vient en renfort mais ne parvient pas à  atteindre son objectif, est ce qu’on pouvait éviter cette chute? Je pense qu’une armée doit toujours livrer bataille quand elle est encerclée. Il y a une très lourde responsabilité qui a été prise là  et elle doit être assumée. Par qui ? Celui qui a donné l’ordre d’évacuer Tessalit, le chef de l’Etat. Le président ATT ? C’’était lui le chef de l’Etat. Alors, en tout cas J’espère moi que tous, nous convergeons aujourd’hui vers les mêmes objectifs à  savoir libérer notre pays et faire en sorte que Tombouctou la mystérieuse retrouve son lustre et ses lieux de foi et ses lieux de culture. Et ce ne sont pas les obscurantistes d’un autre âge qui doivent en imposer au monde entier. La destruction des mausolées vous choque ? Je suis fortement choqué. Et encore plus la destruction récente du monument de l’indépendance car J’en sais le prix. Cela a été payé de sueur et de sang par les hommes qui furent parmi les plus braves fils de notre pays. Et ils n’avaient pas ce droit là . Au conseil de sécurité de l’ONU les autorités maliennes demandent l’aide de la communauté internationale pour reconquérir le nord du Mali. Est ce que vous soutenez leur démarche ? Oui C’’est que le président Dioncounda a fait J’adhère. J’adhère parce qu’ aujourd’hui il est clair que ce n’est plus une question malienne. 3 200 tonnes de matériels militaires sont passées au nord du Mali et nous sommes des victimes collatérales quelque part d’une situation que nous n’avons pas voulu même si notre incurie au plan national a été pour quelque chose là  dedans. Et pour vous une opération militaire internationale, C’’est inévitable ? Je crains que cela ne soit inéluctable et inévitable. Est-ce qu’on peut dialoguer avec certains groupes armés du nord du Mali? Je pense qu’il y a sûrement des groupes avec lesquels il serait possible d’échanger pour qu’ils reviennent à  la raison. Est-ce que le mouvement Ansar Dine de Iyad Aghali fait partie des groupes avec lesquels on peut échanger ? J’ose croire que cela est possible dans un pays de convivialité religieuse de convivialité inter-ethnique, point d’exclusion, point de problème racial. Pour vous, la République islamique est un mauvais projet ? Je ne crois pas qu’aucun Malien puisse l’envisager réellement. Ce pays a toujours vécu en confraternité inter-religieuse et pour le bonheur de ses habitants. Parce que vous voyez, on coupe les mains, on ampute, on lapide mais je n’ai jamais appris qu’un kadid avait siégé pour délivrer ou dire telle ou telle sanction. Ce sont des éléments qui s’amusent et qui font n’importe quoi. Et même si le kadid le faisait ce serait déjà  insupportable. Que répondez vous à  ceux qui disent que il ya un axe politique entre le président du haut conseil islamique Mahmoud Dicko, Iyad Aghali et vous-même? Je l’apprends, Mahamoud Dicko est un ami et je l’ai entendu comme tel. Mais quand à  penser qu’il ya un axe IBK-Mahamoud Dicko et qui ? Et Iyad Aghali Je ne crois pas et non. Aujourd’hui il faut sauver le Mali.

Amadou Toumani Touré à RFI : «le plus important pour moi aujourd’hui ce n’est pas ma personne»

Amadou Toumani Touré affirme être au Mali, en bonne santé et libre. Et il appelle ses compatriotes à  soutenir le plan de sortie de crise proposé par la CEDEAO. Amadou Toumani Touré : Je voudrais tout d’abord prononcer une petite déclaration: J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les conclusions à  l’issue du sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu mardi à  Abidjan. Je souscris entièrement aux propositions faites par les chefs d’Etats pour une sortie de crise dans notre pays. Cela s’entend par le retour à  l’ordre constitutionnel normal ce qui est cardinal. Et cela nous permettra certainement d’éviter toute aventure. Cela passe aussi par la remise en place des institutions de la République qui ont été démocratiquement élues par le peuple souverain du Mali. Le «cas ATT» est certainement le plus simple. A deux mois de la fin de mon mandat, je reste disponible et surtout compréhensif pour toute solution allant dans le sens de l’apaisement et de la sauvegarde de la démocratie malienne citée en exemple. Démocratie que, avec tant d’autres Maliens, tant d’autres démocrates, j’ai contribué à  mettre en place. Je demande avec mes compatriotes maliens et aux amis de notre pays de soutenir cette sortie de crise. Le Mali ne mérite pas du tout cette période de crise. RFI : Monsieur le président, cela fait 7 jours que l’on est sans nouvelles de vous. Comment vous portez-vous ? Quel est votre état de santé ? ATT : Je me porte très bien. La seule chose qui me manque c’est un peu de sport. Mais je me porte très bien et ma famille aussi. RFI : O๠vous trouvez-vous actuellement ? Etes-vous toujours en territoire malien ? A Bamako ou à  l’intérieur du pays ? ATT : Je suis à  l’intérieur du Mali. Chez moi, au Mali. RFI : Etes-vous détenu par les mutins ou libre de vos mouvements ? ATT : Je ne suis pas détenu par les mutins. Je suis libre dans mon pays. RFI : Mais vous n’êtes pas à  Bamako ? ATT : Je vous ai dit que j’étais au Mali, et la prochaine fois que nous nous verrons je vous dirai o๠j’étais pendant tout ce temps… RFI : Comment voyez-vous cette décision de la CEDEAO qui consiste à  vous réinstaller dans vos fonctions de président de la République ? ATT : Je dis que le plus important pour moi aujourd’hui ce n’est pas ma personne. Je suis à  deux mois de la fin de mon mandat. Je pense que le plus important aujourd’hui, c’est, de manière consensuelle, avec l’ensemble de la classe politique malienne et l’ensemble des parties présentes, et l’ensemble des chefs d’Etats de la CEDEAO, de ménager une sortie de crise. Je pense que le plus important aujourd’hui, ce n’est pas ATT, ce n’est pas les hommes, ce qui est important c’est la démocratie, c’est les institutions, et c’est le Mali. RFI : Vous êtes donc prêt à  partir ? A vous retirer ? ATT : La question ne m’a pas encore été posée, mais sachez que, il y a 22 ans que je pense être utile à  mon pays. 22 ans après, je suis là  encore, face à  cette crise. Et pour moi c’est le Mali d’abord et le Mali avant tout. RFI : Est-ce que vous vous considérez toujours comme le président du Mali ? ATT : Je ne veux pas rentrer dans cette polémique. Je me considère d’abord comme un citoyen malien, comme un démocrate. Aujourd’hui ce qui compte pour moi, ce n’est pas ma douleur, elle n’est rien. Mais ce qui me peine, c’est la situation dans laquelle je vois mon pays. RFI : une nouvelle Constitution vient d’être présentée par la junte qui se propose de ne pas se présenter aux prochaines élections. Cela vous semble-t-il recevable ? ATT : Je pense que ce n’est vraiment pas à  moi de décider. Les chefs d’Etats de la CEDEAO viendront à  Bamako, ils discuteront avec les uns et les autres, et c’est le plus important.

Le Prix « Découverte RFI » 2012 est lancé

Radio France International vient de lancer l’édition 2012 du traditionnel Prix Découverte RFI. Le concours est ouvert à  tous les artistes ou groupes musicaux professionnels domiciliés des pays d’Afrique, de l’Océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice et Seychelles) et des Caraà¯bes (La Dominique, Haà¯ti et Sainte-Lucie). Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 juillet 2012 et tous les signataires à  cette compétition musicale, dont le but est de favoriser le développement de la carrière des artistes ou groupes musicaux professionnels, doivent être majeurs au moment du dépôt de la candidature et posséder une page personnelle en ligne (myspace, facebook, youtube…) sur laquelle doit être déposé un minimum de quatre morceaux de musique en écoute ainsi qu’éventuellement des photos et vidéos. D’autre part, cette année encore, les inscriptions se feront exclusivement en ligne sur le site: www.rfi.fr. Le Lauréat du concours “Découvertes RFI 2012” recevra un prix d’un montant global et forfaitaire de 10.000 € en plus d’une large promotion, un concert à  Paris et une tournée en Afrique. Le concours “Découvertes RFI 2012” est organisé en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la société française des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) et l’Institut Français, Signalons que l’artiste guinéenne Sia Tolno, vainqueur du prix en 2011 sera en concert à  l’institut français de Yaoundé le 17 mars prochain.