Droits de l’Homme : Abdoulaye Diop à Genève pour porter la voix du Mali

Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, prend part du 27 février au 03 mars 2023 à Genève, au segment de haut niveau de la 52ème session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme.

Selon le département, la participation du ministre Diop qui est à la tête d’une délégation malienne permettra de promouvoir et protéger les droits de l’Homme au Mali, de mettre en exergue les efforts importants déployés, ou en cours par le pays pour la sécurisation et la protection des populations et de leurs biens.

Ce conseil de haut niveau sera aussi l’occasion d’après le ministère des Affaires étrangères de porter le message du Gouvernement en vue de déconstruire les allégations non fondées sur la question des droits de l’homme au Mali. Le 7 février dernier, lors de la visite au Mali du ministre des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov, Abdoulaye Diop avait assuré qu’il était nécessaire de dépolitiser les droits de l’homme. Le 27 janvier dernier lors de l’examen d’un rapport sur la situation au Mali, le ministre des Affaires étrangères avait regretté « une instrumentalisation de la société civile ». Cette indignation faisait suite à l’intervention d’Aminata Cheick Dicko, vice-présidente de l’organisation Kisal sur des exactions présumées des partenaires russes de l’armée malienne. Plusieurs rapports pointent du doigt des exactions commises par Wagner au Mali. Le gouvernement dément la présence des paramilitaires russes sur le sol malien et conteste les accusations portées à l’encontre de leurs partenaires et des FAMa.

Lors de son séjour, plusieurs activités importantes sont inscrites dans l’agenda du Ministre DIOP, notamment, sa rencontre avec le Haut-commissaire aux droits de l’Homme, ses échanges avec le groupe des Ambassadeurs africains à Genève et son intervention au segment de haut niveau du Conseil des droits de l’Homme.

Pour rappel, le Conseil des droits de l’Homme est un organe du système des Nations unies dont la mission est d’assurer la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde. Les sessions du Conseil servent de cadre pour faire le suivi de la mise en œuvre des obligations des Etats membres en matière de droits de l’Homme, avec la participation de l’ensemble des acteurs concernés.

Migration des adolescents: le dilemme de l’intégration suisse

Ce sont chaque année quelques centaines d’adolescents qui arrivent sur le sol suisse. Les uns fuyant l’insécurité, les autres la misère dans leurs pays. Ils partagent tous un même idéal : bénéficier de l’asile afin de commencer une nouvelle vie. Cependant, les réalités de l’intégration finissent par se transformer en obstacles pour beaucoup. Ils n’abandonnent pas pour autant leurs rêves. A l’âge de la majorité (18 ans), beaucoup sont expulsés. Tour d’horizon dans la vie de ces jeunes garçons et filles, qui ne demandent qu’à intégrer dans une société suisse où les procédures d’intégration sont de plus en plus difficiles.

 

Vêtu d’un pantalon jean et d’un t-shirt aux longues manches, F. échange quelques mots en Français avec son enseignante. Un exercice plutôt difficile pour ce jeune érythréen de 19 ans. Depuis deux ans qu’il est arrivé en Suisse, tout semble bien se passer pour lui. Comme la majorité des migrants, il a emprunté les voies connu de tous les migrants affricains dont le rêve est d’atteindre l’Europe. En deux ans, il a traversé le Soudan, la Libye et l’Italie où il refuse de faire une demande d’asile, « je voulais aller en Angleterre ou en Suisse », justifie-t-il. Arrivé dans la confédération helvétique sans aucun document, F. atterrit dans un foyer du canton de Vaud, en Suisse romande, où il est pris en charge en tant que mineurs non accompagnés (MNA), terme qui désigne les enfants ou adolescents migrants qui arrivent à la frontière Suisse sans représentation légale.

Entre 2010 et 2015, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) estime qu’environ 5000 MNA, venus pour la majorité d’Afghanistan, de l’Erythrée, de Syrie ou de pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire ou la Guinée Conakry, ont été accueillis par la Suisse.

Si les raisons de la migration ont en commun la pauvreté et l’instabilité structurelle, « se cache de façon récurrente et omniprésente les problématiques de discrimination et inégalité des genres, les conflits ethniques et la violence, ou encore la perte de l’un ou des deux parents », écrit en 2016 Depallens Villanueva, Médecin au CHUV (Centre hospitalier universitaire) de Vaud, où elle s’occupe des MNA.

Le parcours Suisse. 

Une fois sur le sol Suisse, les MNA sont pris en main. C’est une obligation pour le pays car deux textes de lois défendent la protection des mineurs en Suisse; le premier est la loi de protection des mineurs qui s’applique dans les 26 cantons que compte la Suisse, et la seconde est la Convention internationale des droits de l’Enfant (CIDE). Ces lois privilégient l’intérêt supérieur des enfants. Une grande responsabilité donc pour l’Etat qui les accueille.

C’est pourquoi les structures d’accueil organisent une prise en charge adaptée aux besoins de ces adolescents. Il s’agit de fournir aux MNA l’accès au logement, un soutien éducatif, une formation, des soins somatiques ou psychologiques adaptés. Toutes choses censées placer ces adolescents dans de meilleures conditions de vie. Mais, les réalités et les structures peuvent varier d’un canton à un autre avec une grande disparité. Celles conçus pour accueillir les adolescents étant très souvent surchargés, les mineurs sont placés généralement dans des structures pour adultes. Une situation qui pose d’importantes questions légales et éthiques. « Que faire? Il faut bien les loger quelque part non? », s’interroge une éducatrice du canton de Fribourg, l’un des trois cantons bilingues de la Suisse.

Dans cet établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), cohabitent 66 adolescents soit 56 garçons et 10 filles, trois d’entre eux viennent de l’Afrique de l’Ouest dont deux de la Guinée Conakry et un de la Côte d’Ivoire. Au foyer depuis sept mois, il n’est plus en contact avec sa famille vivant à Yamoussoukro, au centre de la Côte d’Ivoire. Personne ne sait s’il est mort ou vivant : « c’est mieux ainsi », lâche-t-il, un peu gêné. Un peu plus méfiant, D., venu de la Guinée, n’accepte pas vraiment d’échanger tout de suite. Il confiera plus tard qu’il se méfie, car « tout le monde dit qu’ils vont nous renvoyer chez nous », confie-t-il. Une crainte légitime : la Suisse n’accorde presque pas d’asile aux ressortissants des pays de l’Afrique de l’Ouest. Les raisons sont simples : « Leurs vies ne sont pas en danger dans ces pays », explique une autre source proche des services de migration. H., un autre jeune guinéen, semble avoir perdu tout espoir et confie son regret d’avoir choisi la Suisse comme pays d’asile : « Si seulement j’avais su », lâche-t-il, le regard dans le vide.

Dans un autre foyer, les MNA venus de l’Afrique de l’Ouest affirment tous avoir fui leur pays pour des raisons familiales. Certains pour éviter de se marier, d’autres parce qu’ils sont constamment indexés comme des bons à rien.

Depuis 2015, la Suisse ne cesse de recevoir des MNA, seuls quelques heureux élus auront une chance d’obtenir l’asile. Pour cette éducatrice, il s’agit majoritairement d’Erythréens, d’ Afghans et de Syriens, « compte tenu de la situation sécuritaire plutôt alarmante dans ces pays où les droits humains sont constamment violés», explique-t-elle.

 

Le dilemme de la protection
Dès qu’il a soufflé sa dix-huitième bougie, F., a quitté le foyer. « Je me suis pris une chambre quelque part dans la ville », explique-t-il, souriant. A l’âge de la majorité, tout « MNA » quitte le foyer qui l’a accueilli. Le loyer, l’assurance, le transport, sont pris en charge par sa structure d’accueil. Une somme forfaitaire de 370 francs suisse, soit environ 200 000 francs CFA, lui est également allouée par mois en attendant la décision du SEM sur la demande d’asile, qu’il a introduite dès la semaine de son arrivée en Suisse. Les MNA sont aidés dans les procédures administratives par un référent, un soutien dans les démarches qu’ils auront à faire. La demande d’asile de F. ayant été refusée en décembre dernier par le SEM, celui-ci, grâce à l’aide du foyer, a fait appel de la décision. S’il n’obtient pas de réponse positive, il perdra automatiquement les avantages qui lui sont actuellement accordés. Puisqu’il a un permis provisoire, F. ne sera pas expulsé de Suisse, il recevra une aide d’urgence lui permettant de survivre. Chose difficile, car il sera presque impossible pour lui de se trouver un emploi sans un permis de travail délivré seulement quand l’étranger existe légalement.

La décision du SEM est imminente car la transition du MNA au statut de majeur à son 18ème anniversaire coïncide très souvent avec une décision de renvoi. Dans un communiqué de presse datant de juin 2017, le SEM annonce qu’en 2015, la Suisse a été le pays qui a réalisé le plus grand nombre de renvois vers d’autres États. Ce sont 60 000 personnes qui ont été frappées d’une telle décision depuis 2009, toujours selon le SEM.

« Les renvois sont appliqués de manière totalement aveugle, automatique et systématique », commente Émilie Touillet, membre du collectif R [1] (?), «  l’absurdité et la violence des situations sont éloquentes » ajoute-t-elle. Or, la Suisse a la possibilité d’examiner les motifs des personnes en situation de vulnérabilité, comme ces adolescents, surtout quand ils sont renvoyés vers des États qui n’ont pas la possibilité de les accueillir dans la dignité; généralement en Italie ou en Grèce. Les MNA sont protégés en attendant d’avoir 18 ans, et ils sont ensuite expulsés parfois en plein milieu d’une formation.

En attendant d’obtenir une réponse  positive du SEM sur leur demande d’asile en Suisse, les 66 jeunes du foyer de L’EVAM attendent impatients et confiants, contrairement aux adolescents venus de la Guinée et de la Côte d’ Ivoire, dont les chances de rester en Suisse demeurent très minces. 

Règlement Dublin

« Le SEM n’y peut rien, c’est le règlement Dublin », explique Émilie Douillet lors d’une conférence de presse organisée par la société civile le 13 juin, à Lausanne, pour appeler les autorités à mieux « protéger les réfugiés vulnérables ». Ce genre de réponse est, selon elle, la réaction des autorités à chaque interpellation directe sur le terrain. Une grande majorité de la société civile continue néanmoins de se rassembler pour dire « Non à l’application aveugle du règlement Dublin » qui représente aujourd’hui le point de discorde entre les autorités cantonales et la société civile.

Il s’agit d’un texte normatif de l’Union européenne consacré au règlement juridique du droit d’asile en vertu de la Convention de Genève (art. 51). Il régit la situation des étrangers qui formulent une demande d’asile dans un pays et sont interpellés dans un autre pays de l’Union européenne. Dans la pratique, le texte pose de nombreux problèmes, car l’étranger qui arrive par exemple en Suisse est aussitôt refoulé vers le pays où il a fait sa demande d’asile pour la première fois.

Vu le trajet des migrants, ils sont très souvent refoulés vers l’Italie et la Grèce, où les foyers d’accueil débordent déjà de monde. Une situation qui révolte Nicolas Margot, médiateur Église-Réfugiés : « Nous sommes consternés en voyant des personnes pleines de potentiel, qui pourraient facilement suivre un chemin d’intégration et qui perdent des mois voire des années de leur vie, ballotées d’un pays à un autre », regrette-t-il. La Suisse est l’un des pays qui appliquent le plus strictement la procédure Dublin, bien que l’accord prévoie des marges de manœuvre prévues par le paragraphe 17 du préambule du règlement Dublin III. Cet article stipule: « Il importe que tout État membre puisse déroger aux critères de responsabilité, notamment pour des motifs humanitaires et de compassion, afin de permettre le rapprochement de membres de la famille, de proches ou de tout autre parent et examiner une demande de protection internationale introduite sur son territoire ou sur le territoire d’un autre État membre, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères obligatoires fixés dans le présent règlement ». C’est dire que la Suisse peut faire usage de la clause discrétionnaire, qui offre la possibilité à chaque État d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas. Concernant l’évaluation des critères de renvoi, Magaly Hanselmann, Secrétaire romande de l’Entraide Protestante Suisse (EPER) [2], explique «qu’il est impossible de savoir quand le SEM fait application de la clause discrétionnaire ».

Perspective de vie

Sandra Muri est enseignante dans une classe d’accueil au groupe scolaire des Bergières, à Lausanne. Elle enseigne la connaissance suisse à 13 MNA depuis presqu’une année. Ici, se côtoient plusieurs nationalités. Neuf des adolescents sont en famille, c’est à dire qu’ils vivent avec un parent en Suisse. Les quatre autres, tous des Erythréens, vivent au foyer. Cette classe d’accueil est l’un des droits les plus prisés de ces adolescents, où la race et la nationalité n’a pas d’importance. Ici, ils peuvent s’amuser, se côtoyer et échanger malgré leur bas niveau en français. Tous semblent renaître dans cette atmosphère. Une fois dehors, le constat est différent. A 15 ans, O. est un féru de football. Un sport qu’il pratique avec gaieté. Son talent ne plaît pas à tout le monde : « Après chaque victoire contre les élèves en classe normale, ils nous disent d’aller apprendre à mieux parler en français avant de venir jouer au football », déplore-t-il. Dans la cour de l’école, les élèves en classe d’accueil se regroupent, isolés des autres. « On ne veut pas se mélanger à eux parce qu’ils nous manquent de respect », lâche cette adolescente syrienne. « En plus ils sont racistes ».

A Lausanne le racisme n’est pas pratiqué ouvertement. Beaucoup de personnes ont cependant des préjugés vis-à-vis des personnes étrangères. Une situation qui pousse beaucoup d’adolescents à limiter leurs fréquentations. Dans cette classe de treize personnes, seul un adolescent venu du Portugal affirme avoir des amis suisses. Les autres préfèrent s’en passer.

Tous souhaitent cependant trouver une famille d’accueil avec laquelle ils partageront de bons moments. C’est soit une personne ou une famille qui accepte de prendre un MNA comme un membre de sa famille sans que ce dernier ne soit logé chez elle. C’est l’exemple de Z. Ce jeune afghan passe le week-end avec N. et son époux, devenus depuis quelques mois sa famille d’accueil. « C’est quelqu’un de super. Un peu timide mais très sympa », témoigne N. Contrairement à Z., beaucoup n’ont pas encore de famille d’accueil. Le canton de Vaud enregistre environ 180 parrainages contre seulement 5 dans le canton de Fribourg. Autant les réalités au niveau de chaque canton diffèrent les unes des autres, autant beaucoup de personnes hésitent encore à s’approcher des MNA.

Pendant ce temps, à Lausanne, F. a aménagé dans son nouvel appartement. Il apprend à faire la cuisine et à faire le ménage. Il évite autant que possible les dépenses futiles afin de pouvoir économiser car, dit-il, « on ne sait jamais ». Conscient que sa nouvelle demande d’asile peut être refusée une fois de plus, il tente donc de mettre toutes les chances de son côté. Ses économies pourraient lui payer sa prochaine destination ou servir à acheter des cadeaux pour sa famille, s’il venait à être expulsé en Erythrée.

 

Carburants frelatés toxiques : record sinistre au Mali

Les résultats d’une enquête de l’ONG suisse, Public Eye, révèlent que les carburants vendus en Afrique, surtout à l’Ouest, sont toxiques. Et c’est au Mali que la plupart des échantillons ont été détectés.

Ce sont les résultats d’une enquête qui a duré trois ans. Le rapport « Dirty diesel », 160 pages, rendu public par l’ONG suisse Public Eye, le jeudi 15 septembre, révèle quelque chose d’inquiétant, à savoir que « les négociants suisse inondent l’Afrique de carburants toxiques ». L’ONG épingle les sociétés Vitol, Trafigura et Addax & Oryx, qui, conscientes de la faiblesse des normes légales en Afrique, se permettent d’y écouler des carburants toxiques qui nuisent à la santé des populations. Encore plus inquiétant, ces carburants sont vendus sur le continent par des stations service.

Les échantillons ont été prélevés dans les pays tels que l’Angola, le Bénin, le Congo Brazzaville, la Côte d’ivoire, le Ghana, le Mali, le Sénégal et la  Zambie.  Le maximum de concentration a été détecté au Mali, dans une station de pompage d’Addax & Oryx. « Les carburants analysés présentent jusqu’à 378 fois plus de soufre que la teneur autorisée en Europe. Ils contiennent d’autres substances très nocives, comme du benzène et des aromatiques polycycliques, à des niveaux également interdits par les normes européennes.

Les négociants suisses ne se contentent pas de vendre du diesel et de l’essence toxiques ; ils les fabriquent à dessein, en mélangeant divers produits pétroliers semi-finis à d’autres substances pétrochimiques afin de créer ce que l’industrie appelle « la qualité africaine », explique l’ONG. Aucun des échantillons prélevés, selon Public Eye, n’est vendable, en tout cas pas sur les marchés d’autres continents que l’Afrique. Les carburants produits, de mauvaise qualité, sont exportés de la zone appelée « ARA » (Amsterdam-Rotterdam-Anvers). Pour l’ONG, la production et la vente de ces produits ne sont pas illégales mais plutôt illégitimes. Et de rapporter des prévisions de l’International Council on Clean Transportation (ICCT) qui estime que « la pollution de l’air liée au trafic routier causera, en 2030, trois fois plus de décès prématurés en Afrique qu’en Europe, aux Etats-Unis et au Japon réunis. » C’est le Mali qui enregistre un triste record, le gros des échantillons y ont été détectés, notamment à la station de pompage de la société Addax&Oryx. Contacté par le Journal du Mali, son directeur, Thibaud Dena, s’est borné à dire qu’Oryx « ne vend pas de carburants frelatés. Nos produits respectent les normes. » Il reste que les enquêtes disent le contraire : « Au Mali, Oryx a remporté, parmi nos 47 échantillons, la palme avec son diesel comportant une teneur de 3780 ppm ! Autrement dit, 378 fois plus que la limite autorisée à Malte, où M. Gandur, patron d’Addax & Oryx, est officiellement domicilié, à Genève, siège de ses sociétés. », ajoute le rapport.

 

 

L’Africa CEO Forum : le nouveau contexte économique africain

C’est désormais le rendez-vous incontournable des grands businessmen africain et patrons de la planète finance. Cette année, l’Africa CEO forum organisé par le groupe de presse Jeune Afrique et la Banque Africaine de Développement, se tiendra à  Genève(Suisse) les 16 et 17 Mars, s’intéresse au Nouveau contexte économique du continent. Pas moins de 800 décideurs économiques venus d’une trentaine de pays et près de 500 chefs d’entreprises y sont attendus. Si les prévisions de croissance sont à  deux chiffre, il n’en demeure pas moins que des facteurs comme la baisse des réserves de pétrole et la chute du pris des matières premières, ajoutées aux crises sanitaires et conflits, auront un impact certain sur la dépendance économique de certains pays pourvoyeurs de ces richesses. En se basant sur le rapport Doing Business qui établit chaque année le classement des meilleures économies du continent, le Forum se penchera sur une question essentielle. Pourquoi l’Afrique est-elle encore à  la traà®ne, pourquoi tant de disparités entre des géants pétroliers comme le Nigeria ou la très dynamique Afrique du Sud face à  des pays comme le Niger, qui possède de l’Uranium ou la Guinée qui recèle d’immenses gisements de fer dans le mont Simantou. Autant de paradoxes qui seront à  l’ordre du jour des panels de l’Africa CEO Forum… Une autre question essentielle est l’urbanisation accélérée du continent lié à  une explosion démographique sans précédents. Comment donc structurer les villes africaines et les rendre plus productives avec un marché à  hauteur de 25 milliards de CFA par an. Ingénieurs, architectes, urbanistes et entrepreneurs seront invités à  donner leur vision et à  proposer des solutions pour le futur. La Côte d’Ivoire, économie star de l’Afrique de l’Ouest A ce forum 2015, un invité spécial est prévu. Il s’agit du Premier ministre ivoirien Daniel Kabla Duncan, dont le pays affiche l’un des taux de croissance les plus forts de la zone Uemoa. Près de 10% par an depuis 2012 pour la Côte d’Ivoire ; Alors que d’autres pays comme le Mali ou la Guinée proche sont en récession économique, la perle des lagunes affiche en 2015 un budget de plus de 5000 milliards de FCFA, dont un tiers est exclusivement consacré aux investissements. Sans parler de la mobilisation des ressources sur les marchés financiers ( emprunts obligataires notamment ) et auxquels trop peu de pays africains ont recours. D’ailleurs, la Côte d’Ivoire a eu une note plutôt satisfaisante par l’agence de notation Fitch and Moody’s. En 2014, elle mobilisé pas moins d’un milliards de CFA sur les marchés financiers, une manne supplémentaire destinée à  booster davantage la première économie Ouest-africaine. Les personnalités confirmées au Forum Jonathan Oppenheimer, Directeur, E. Oppenheimer et Son ; Issad Rebrab, Président de Cévital ; Adewale Tinubu, PDG de Oando ; Mo Ibrahim, Président de la Fondation Mo Ibrahim ; Jean Kacou Diagou, Président de NSIA ; Pierre-André Terisse, Directeur général Afrique de Danone ; Alioune Ndiaye, Directeur général de Sonatel ; Henri-Claude Oyima, PDG de BGFI ; Daphne Mashile-Nkosi, PDG de Kalagadi Manganese ; Carlos Lopes, Secrétaire Executif de l’UNECA ; Salwa Akhannouch, PDG du Groupe Aksal ; Robert Yildirim, Président de Yildirim Group ; Dr. Chris Kirubi, Président de Haco Tigers Brands ; Mohammed Bennani, PDG de Bank of Africa ou encore Oba Otudeko, Président de Honeywell Group et de nombreux ministres des Finances de pays africains. Rendez-vous du 16 au 17 Mars 2015 à  Genève (Suisse)

Davos: les inégalités économiques évoquées pour la 1ère fois

Souvent critiqué pour être un club de riche, le Forum économique mondial de Davos se penchera pour la 1ère fois sur l’accroissement des inégalités de richesses, perçu comme un facteur de risque majeur. «Regardez ce qu’il s’est passé avec le printemps arabe, regardez ce qu’il s’est passé au Brésil, regardez en Afrique du Sud, les gens ne peuvent tout simplement plus le supporter», a déclaré Jennifer Blanke, économiste en chef au Forum économique mondial, lors d’un point presse. Dans un rapport publié à  la veille de ce forum, l’ONG Oxfam estime que la disparité des revenus est le risque global le plus susceptible de provoquer un «choc systémique» à  l’échelle mondiale, devant les événements météorologiques extrêmes, le chômage et les cyberattaques. 1 % de la population détient 50 % des richesses mondiales Les inégalités économiques se sont accrues depuis le début de la crise. Près de la moitié des richesses mondiales sont aux mains de 1% de la population. Oxfam impute l’aggravation des inégalités à  la déréglementation financière, aux systèmes fiscaux biaisés et à  l’évasion fiscale. Le rapport, qui étudie 31 risques globaux, cite également une éventuelle crise de l’eau parmi les plus préoccupants. «Chaque risque examiné (…) pourrait provoquer une défaillance à  l’échelle mondiale, mais c’est leur interconnexion qui accentue leurs effets négatifs au point qu’ensemble, ces effets pourraient être décuplés», estime Jennifer Blanke. L’Afrique est également présente cette année encore, notamment l’Afrique du Sud, principale puissance économique du continent. Vingt Africains prendront la parole au cours des conférences. Les thèmes vont concerner le développement, les risques géopolitiques et climatiques, l’agriculture ou la place des jeunes dans les sociétés émergentes. Certaines personnalités s’intéresseront aussi à  des problématiques comme la place des femmes dans le développement économique et la régulation de la croissance.

L’homme le plus riche de l’Histoire est malien

Miroir mon beau miroir, dis-moi qui est l’homme le plus riche de tous les temps ? Surprise, ce ne sont ni les Américains Warren Buffet et Bill Gates, ni le Français Bernard Arnault qui sont les heureux vainqueurs… mais un Africain. Et pas n’importe lequel, celui qui tient la dragée haute à  tous ses concurrents milliardaires n’est autre que Mansa Moussa Ier (ou Kanga Moussa), roi de l’Empire du Mali au XIVe siècle. Il possèderait aujourd’hui une fortune estimée à  plus de 400 milliards de dollars (soit 305 milliards d’euros). Ainsi, le souverain qui était au pouvoir de 1312 à  1337, a été désigné l’homme le plus riche de tous les temps, par le site sur les fortunes des célébérités Net Worth Celebrity. Comment cette classification qui réunit 25 noms publiée le 13 octobre 2012 a-t-elle été réalisée? Le site a pris en compte l’inflation au cours des siècles. Ainsi toute personne qui détenait un patrimoine d’environ 100 millions de dollars, il y a 100 ans, serait aujourd’hui à  la tête d’une fortune d’environ 2,3 milliards de dollars (soit 1,75 milliard d’euros). Le roi des rois malien tenait sa prospérité des mines d’or et de cuivre comme du commerce à  travers le Sahara. Du sel en particulier, rappelle le site suisse Le Matin. Sa richesse était déjà  légendaire à  l’époque. Son pèlerinage à  la Mecque en 1324 le rendit célèbre en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Sa suite comprenait 60.000 hommes, 12.000 esclaves et 80 chameaux qui transportaient chacun 150 kg d’or, énumère le site suisse 20 minutes Online. Dans cette liste de 25 milliardaires les plus riches de l’histoire figure un deuxième africain, Mouammar Kadhafi, classé au 8e rang.

Maliens, la Suisse nous a bifé !

Bifer le Mali des pays sûrs ? Que veut dire encore ce nouveau terme? D’après le dictionnaire, bifer signifie, rayer, effacer, exclure. En résumé, la confédération helvétique au demeurant l’un de nos partenaires à  la coopération les plus sûrs, a estimé : «Â compte tenu de la détérioration de la situation des droits de l’homme au Mali après le putsch militaire survenu au printemps, que ce pays africain n’est plus considéré comme sûr » et après avis du Département fédéral de justice et police (DFJP). Donc, si vous décidiez de demander l’asile en Suisse, les procédures en seront plus compliquées et dépendront de votre situation matérielle. La Suisse est réputée être un pays d’asile et connu pour sa neutralité et son cosmopolitanisme. Les rues de Genève, Lausanne, Berne ou Zurich comptent une multitude de ressortissants étrangers qui enrichissent la culture locale et apprécient le chocolat des monts alpins. Réfugiés bifés Faut-il se réjouir de cette décision du Conseil Fédéral hélvétique de nous exclure de la liste des Etats sûrs en ouvrant l‘asile à  nos concitoyens mais sous réserve de la qualité de réfugiés. Ou pleurer de reconnaissance. En fait, on ne pourra plus se rendre en Suisse comme de simples voyageurs maliens sans avoir l’impression d’être de pauvres réfugiés fuyant une terre invivable. Non seulement notre pays est aux deux tiers occupés par des groupes armés, voilà  qu’on nous pointe du doigt à  nouveau. Comme si cela ne suffisait pas, notre économie et notre tourisme sont en berne. Alors Berne viendra-t-il à  notre secours ? Le pays de Guillaume n’a visiblement pas dépassé son quota de réfugiés qui envahissent les bords du lac Léman l’été. Maliens patriotes La Suisse, n’est plus ce qu’elle était. Avec la montée d’une extrême droite radicale qui stigmatise davantage les étrangers, il est utile de signaler qu’un petit groupe de sympathisants et amis du Mali ont organisé une manifestations à  Genève en fin avril, pour dire non à  l’occupation des groupes rebelles au nord du Mali. Ils n’étaient pas nombreux ce jour là , mais ils ont fait savoir à  l’opinion suisse, que de partout dans le monde, leur C’œur était au Mali. Au-delà  de cette déclaration incongrue de nous « bifer » de la liste des pays sûrs, comme si la Suisse avait le monopole de la sécurité mondiale, il est temps de mettre fin à  l’ère de la dépendance, aux diktats verbaux ou économiques de ceux qui nous assistent avec leurs aides et décident qui est fréquentable et qui ne l‘est pas. Il est bien connu que la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit, mais la Suisse compte dans ses institutions internationales, de nombreux ressortissants maliens, sénégalais, guinéens, ou autres, qui doivent aujourd’hui se sentir bien mal à  l’aise face à  la situation que vit la mère patrie. Bifé ou pas de leur liste de pays sûrs, il s’en trouvera pourtant des Maliens qui resteront jusqu’à  leur dernier souffle sur cette terre du Mandé. Acculés et sous la menace des islamistes fous, il s’en trouvera encore de dignes fils du Mali pour lutter pour leur pays. Et une fois l’affaire terminée, il ne leur viendrait pas à  l’idée d’aller se reposer en Suisse, mais sur les belles dunes de sable de Tombouctou l’éternelle…

Agriculture : s’adapter aux changements climatiques, le refus de la fatalité

Kolosso, commune rurale de Moribila dans le Cercle de San. Nous sommes en plein C’œur de la région CMDT de Koutiala. Ici, la culture intensive du coton pendant des siècles a entrainé un phénomène qui n’est malheureusement pas endogène : la saturation des terres cultivables qui ne donnent plus grand-chose. Conséquence, une exploitation tous azimuts, plus de jachères, plus de bois sacrés et donc plus de chef des forêts. Cette situation Issa Koné la connait. Revenu de Côte d’Ivoire pendant la crise qui a frappé ce pays à  partir de 2002, il décide de s’installer en tant qu’exploitant agricole dans son village d’origine. Crise cotonnière et changements climatiques Il se lance, bien évidemment, comme tout le monde autour de lui, dans la culture du coton. Les champs donnent bien, les affaires sont florissantes. Jusqu’à  la crise cotonnière qui frappe le Mali a la fin des années 2000. Finie la prospérité et la quiétude familiale, bienvenue les problèmes et la peur du lendemain. Non seulement le coton ne se vend pas ou très mal, la nature aussi fait des siennes avec des phénomènes nouveaux comme l’incertitude du démarrage des saisons pluvieuse, la mauvaise répartition des pluies, l’arrêt précoce des pluies etc. Issa découvre les effets néfastes des changements climatiques, une notion dont il n’avait jamais entendu parler auparavant. Que faire ? Il faut faire face aux besoins de la famille, donc, continuer de cultiver la terre pour au moins trouver de quoi manger. Avec la rareté des sols cultivables, notre exploitant se lance dans la quête d’une parcelle qui lui permettra de subvenir aux besoins des siens. Issa quitte son village pour aller s’installer dans un hameau à  une dizaine de Kilomètres de là . Le site qu’on lui attribua selon les clauses traditionnelles n’était pas du tout propice à  la culture car le sol était plein de gravillons, rocailleux et très érodé. Les premières années furent pénibles très difficiles, les récoltes étaient quasi nulles avec à  peine 500 à  700 Kg/Ha pour le sorgho. La période sèche, dans tous les sens du terme, et en vivres et en eau, commençait des le mois de février. « C’’était la galère », témoigne Issa Koné qui avoue alors avoir perdu espoir. Mais, comme on dit, « un homme ne baisse jamais les bras ». La filière Jatropha Avec d’autres producteurs de son village, il a travaillé à  l’amélioration de la fertilité des sols dans les champs et a finit par fonder une association appelée ‘’Union des Sociétés Coopératives des producteurs planteurs de Jatropha de San Sud (USCPPJSS) ». Et grâce au programme:« Jatropha et adaptation des exploitations familiales agricoles aux changements climatiques », cette coopérative a réussi le pari de redonner vie à  des terres abandonner. Financée par l’ASDI(Coopération suédoise) et mise en œuvre par HELVETAS SwissIntercooperation, cette initiative a pour objectif de promouvoir les bonnes pratiques de régénérescence ds sols à  travers l’utilisation du jatropha (bagani en bambara). Grâce à  ce programme Issa Koné et d’autres membres des organisations partenaires ont bénéficié de formations diverses sur les techniques de lutte anti-érosive, sur la restauration des sols, la culture du Jatropha, etc. Paysan « expert » Aujourd’hui, C’’est un « expert » qui témoigne et explique comment fonctionne son système. « Quand J’ai bien compris comment ça marchait, je le suis jeté à  l’eau. J’ai aménagé ma parcelle pour minimiser les dégâts que présente l’érosion. Mon dispositif est constitué d’une ligne de pierres placée sur les versants. Ce cordon a pour fonction de ralentir la vitesse de l’eau et de faciliter le dépôt du sable et de nutriments pour le sol. Ensuite, il y a une haie vive en bagani. Elle sert pour fixer le sol et de l’enrichir en humus. Vient après une ligne de fines branches liées entre elles (fascines) qui ralentissent la vitesse de l’eau et sont ensuite utilisées pour le compostage. Et enfin, J’ai trois grandes fosses pour faire le compostage ». Avec ces différentes techniques qui sont à  chacune une mesure d’adaptation, Issa a minimisé les risques liés aux aléas climatiques qui jouaient négativement sur sa production. Et les résultats sont au rendez-vous. Une parcelle luxuriante, qui fait la jalousie de tous ceux qui l’ont traité de fou quand il a commencé son aventure. De 500kg à  1,5 tonne de rendement La sécheresse, la soif, les maigres récoltes, la faim, tout cela est désormais un lointain souvenir. Plus question de quitter cette terre qui désormais lui donne tout et même plus. « J’exploite aujourd’hui 12 sur les 18 hectares à  ma disposition. Au fil des années, la terre m’a permis de devenir autonome, puis de dégager des revenus qui me permettent d’investir dans l’éducation de mes enfants et de mieux vivre ». En effet, passer de 700 kg maximum/ha à  1,5 t/ha, il y a de quoi se réjouir. Coton, sorgho, maà¯s, arachide, oseille de guinée (bissap), mil, niébé…tout ceci pousse avec des engrais minéraux mais surtout organiques fournis par le petit élevage de ruminants et de volailles et les déchets agricoles et domestiques. En bon fis de son terroir, Issa Koné ne dort pas sur ses lauriers. Il a entrepris de former le maximum de ses pairs aux techniques d’adaptation aux changements climatiques. Il a en tout cas prouvé une chose, la terre nourrit toujours celui qui prend soin d’elle. Les changements climatiques ne sont qu’une contrainte supplémentaire à  prendre en compte pour faire face aux enjeux d’une agriculture durable. Cela, notre paysan modèle l’a bien compris.

La rébellion du MNLA à l’ombre de la Suisse

Désormais éparpillés dans la nature, les responsables du MNLA, orphelins de leur supposé état de l’Azawad, se sont refugiés en Mauritanie et au Burkina Faso. Sur cette terre du Moro Nâaba, les rebelles touaregs vivent sans crainte avec le soutien de la Suisse et ont mis en place leur bureau provisoire comme pour se donner une seconde vie. Une information révélée par un journal Helvétique, Le Temps. Selon le journal Suisse, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) aurait participé à  l’organisation et au financement d’une réunion politique des rebelles touaregs indépendantistes du mouvement national de libération de l’Azawad, les 25, 26 et 27 juillet à  Ouagadougou. Organisée dans le cadre de la médiation de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), cette rencontre, à  en croire Le Temps, devait permettre au bureau politique du MNLA de clarifier ses revendications en vue d’un règlement politique de la crise dans le nord du Mali. Pour André Bourgeot, spécialiste de la zone sahélo-saharienne et des populations touaregs, et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à  Paris, la Suisse tient une position ambigue : « Le MNLA revendique, comme objectif principal, une partition territoriale non reconnue internationalement et qu’une immense majorité des populations du septentrion malien ne veut pas. Il dit avoir tenu ces discussions afin d’y parvenir. Je suis surpris par l’implication politique du DFAE, les autorités suisses étant officiellement neutres » Que cache ce double jeu de la Suisse qui entretient avec le Mali de bonnes relations diplomatiques ? Côté malien, on s’interroge et certains vont jusqu’à  mentionner qu’ il est temps pour le Mali de choisir ses vrais amis et rompre avec ceux qui le trahissent. Le collectif des ressortissants du nord Mali (COREN) « condamne avec la dernière rigueur cette tentative de remettre en selle un mouvement armé qui a été défait sur le terrain et visiblement rejeté par les populations ». Il affirme connaà®tre « l’intérêt général que la Confédération suisse porte à  la crise du Nord-Mali » et évoque, sans plus de précisions, « des relations particulières pour ne pas dire intimes existant entre certains responsables du DFAE et des leaders du MNLA ».

L’otage suisse libérée, Ançar Dine fait sa publicité

Dix jours. La durée de captivité de Béatrice Stockly aura été très courte si l’on pense aux autres otages prisonniers depuis des mois. Elle se trouve désormais au Burkina-Faso. Elle y a été accueillie par les autorités après avoir voyagé en hélicoptère depuis Tombouctou aux côtés du chef d’état-major particulier du président burkinabè Blaise Compaoré, le général Gilbert Djindjéré, venu la chercher avec deux représentants du ministère suisse des Affaires étrangères. A son arrivée à  la base militaire de Ouagadougou, elle n’a pas voulu s’exprimer devant les nombreux journalistes venus l’accueillir. La seule déclaration a été faite par le général Djindjéré : « Elle ne veut pas repartir en Suisse, elle ne souhaite pas quitter la région pour le moment et va rester au Burkina deux ou trois jours, le temps de réfléchir. » La Suisse déconseille de se rendre au Mali depuis 2009 « Son état de santé est bon, compte tenu des circonstances », a déclaré dans un communiqué le Département fédéral des affaires étrangères suisse (DFAE), qui remercie les autorités du Mali et du Burkina-Faso. Le DFAE n’a pas manqué de rappeler qu’il déconseille « depuis le 1er décembre 2009 de se rendre au Mali en raison du risque élevé d’enlèvements » et qu’il recommande aux Suisses résidant au Mali de quitter momentanément le pays depuis le 30 mars 2012. Qui est Béatrice Stockly ? Agée d’une quarantaine d’années et vivant depuis longtemps à  Tombouctou, Béatrice Stockly est passée outre ces consignes. Missionnaire protestante, très impliquée dans les actions sociales, elle n’a pas jugé utile de quitter Tombouctou, même après la prise de la ville dans les premiers jours du mois d’avril par des groupes islamistes armés souhaitant imposer la charia. La Suissesse avait initié plusieurs actions en faveur des populations. En janvier dernier, ses partenaires avaient procédé à  l’inauguration d’une école à  20km à  l’ouest de Bamako. Ansar Dine en profite Le Burkina Faso affirme qu’il n’a pas versé de rançon, rapporte RFI selon qui la Suisse a néanmoins « accepté une formule pour que de respectables liasses d’euros soient versées ». En faisant l’intermédiaires entre les ravisseurs – supposés êtres membres d’un autre groupe islamistes – et les autorités régionales, Ançar Dine mené par Iyad Ag Ghaly s’est donné l’image d’un interlocteur utile, étranger aux barbaries d’Al Quaeda au Maghreb islamique. La libération de Madame Stockly porte à  19 le nombre de personnes toujours détenues au Sahel.

Libération de l’otage suisse, la belle affaire d’Ançar Dine

Dix jours. La durée de captivité de Béatrice Stockly aura été très courte si l’on pense aux autres otages prisonniers depuis des mois. Elle se trouve désormais au Burkina-Faso. Elle y a été accueillie par les autorités après avoir voyagé en hélicoptère depuis Tombouctou aux côtés du chef d’état-major particulier du président burkinabè Blaise Compaoré, le général Gilbert Djindjéré, venu la chercher avec deux représentants du ministère suisse des Affaires étrangères. A son arrivée à  la base militaire de Ouagadougou, elle n’a pas voulu s’exprimer devant les nombreux journalistes venus l’accueillir. La seule déclaration a été faite par le général Djindjéré : « Elle ne veut pas repartir en Suisse, elle ne souhaite pas quitter la région pour le moment et va rester au Burkina deux ou trois jours, le temps de réfléchir. » La Suisse déconseille de se rendre au Mali depuis 2009 « Son état de santé est bon, compte tenu des circonstances », a déclaré dans un communiqué le Département fédéral des affaires étrangères suisse (DFAE), qui remercie les autorités du Mali et du Burkina-Faso. Le DFAE n’a pas manqué de rappeler qu’il déconseille « depuis le 1er décembre 2009 de se rendre au Mali en raison du risque élevé d’enlèvements » et qu’il recommande aux Suisses résidant au Mali de quitter momentanément le pays depuis le 30 mars 2012. Qui est Béatrice Stockly ? Agée d’une quarantaine d’années et vivant depuis longtemps à  Tombouctou, Béatrice Stockly est passée outre ces consignes. Missionnaire protestante, très impliquée dans les actions sociales, elle n’a pas jugé utile de quitter Tombouctou, même après la prise de la ville dans les premiers jours du mois d’avril par des groupes islamistes armés souhaitant imposer la charia. La Suissesse avait initié plusieurs actions en faveur des populations. En janvier dernier, ses partenaires avaient procédé à  l’inauguration d’une école à  20km à  l’ouest de Bamako. Ansar Dine en profite Le Burkina Faso affirme qu’il n’y a pas eu de rançon, rapporte RFI selon qui la Suisse a néanmoins « accepté une formule pour que de respectables liasses d’euros soient versées ». En faisant l’intermédiaires entre les ravisseurs – supposés êtres membres d’un autre groupe islamistes – et les autorités régionales, Ançar Dine mené par Iyad Ag Ghaly s’est donné l’image d’un interlocteur utile, étranger aux barbaries d’Al Quaeda au Maghreb islamique. La libération de Madame Stockly porte à  19 le nombre de personnes toujours détenues au Sahel.

Coopération Suisse-Mali: Ensemble renforcer la démocratie au Mali

C’’est parti pour un nouveau partenariat entre le Bureau de la Coopération suisse au Mali et le ministère malien chargé des relations avec les institutions. Les deux structures viennent d’impulser une nouvelle dynamique à  leur coopération à  travers la signature d’une convention de financement pour la concrétisation du projet de renforcement des capacités en vue d’une meilleure connaissance et compréhension des institutions par les populations. La cérémonie a eu lieu ce lundi 12 décembre dans la salle de conférence dudit ministère. Pour renforcer la démocratie « Ce financement devra permettre au département d’engager et d’ouvrir le débat et le dialogue citoyens, démocratiques et républicains sur des chantiers porteurs de changements innovants dans les relations entre les institutions des légitimités issues des urnes, du suffrage universel direct et indirect (démocratie représentative), et les institutions des légitimités associatives, mutualistes, professionnelles, syndicales (démocratie participative) ». C’’est en ces termes le ministre chargé des relations avec les institutions, le Dr Abdoulaye Sall s’est exprimé après la signature de la convention de partenariat. 156 millions de francs CFA, C’’est en effet la bagatelle débloquée par le Bureau de la coopération suisse au Mali en faveur du ministre ce ministère. Fruit d’un partenariat fécond, ce financement couvre la période décembre 2011-avril 2012. Il vise à  renforcer les capacités du ministère chargé des relations avec les institutions dans son rôle d’interface et d’impulsion des rapports entre les institutions de la démocratie représentative et les institutions de la démocratie participative sur le terrain de la démocratie et de la décentralisation en vue du portage des réformes politiques et des élections générales de 2012 En faire bon usage La symbolique est forte, explique le ministre Abdoulaye Sall. Qui a promis de faire bon usage des ressources ainsi mises à  disposition. « l’objectif des débats autour des institutions et de la démocratie est en parfaite adéquation avec les campagnes d’information, de sensibilisation, de formation et d’engagement lancées par mon département avec les collectifs des jeunes et des femmes, déterminés à  cheminer ensemble pour une meilleure connaissance et compréhension des institutions du pays », a déclaré le ministre le ministre chargé des relations avec les institutions. Qui se réjouit de cet élan de partenariat. Abondant dans le même sens, la directrice du Bureau de la Coopération suisse a expliqué que cet appui s’inscrit en droite ligne des objectifs de sa structure de contribuer au renforcement de la démocratie. « Une démocratie sans une population mieux informée sur ses institutions, est une démocratie inachevée » a déclaré Mme Geneviève Federfpiel.

ATT au sommet de Montreux : La position du Mali sur la question terroriste

Le président de la République, Amadou Toumani Touré était fortement sollicité par les médias européens lors du XIIIè sommet de la Francophonie qui s’est déroulé le week-end dernier à  Montreux en Suisse. l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne avec son corollaire de prises d’otages, de trafics de drogue et d’êtres humains n’est certainement pas étrangère à  ce grand intérêt pour notre pays. Le chef de l’à‰tat a donné des interviews à  plusieurs chaà®nes de télévision et de radio dont TV5, France24 et RFI. Ses éclairages étaient très attendus. Le Mali est-il laxiste dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne voire le maillon faible de la chaà®ne ? Le contact a-t-il été établi avec les ravisseurs des sept otages retenus actuellement par Al Qaà¯da au Maghreb islamique ? Quelles sont leurs revendications ? A-t-on des preuves de vie de ces otages ? Quel est le rôle de la France dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne ? Voilà  autant de questions auxquelles le président Touré a apporté des réponses précises. Il a expliqué l’approche du Mali sur la paix et la sécurité dans la bande sahélo-saharienne. Une approche qui ne repose pas que sur le « tout sécuritaire ». Elle se fonde aussi et surtout sur le développement local. l’approche du Mali est malheureusement mal interprétée par certains médias étrangers dont les articles prêtent à  confusion. « Je pense que les terroristes n’ont pas une adresse postale indiquée.Je pense aussi que malgré tous les efforts que nous avons fournis, nous ne savons pas pour le moment o๠se trouvent exactement les otages (5 Français, un Togolais et un Malgache, Ndlr). Par contre, je peux confirmer que les otages sont dans la bande sahélo-saharienne ». Le chef de l’à‰tat a précisé que le Mali ne connaà®t pas non plus les revendications des ravisseurs des sept otages. « Nous avons réaffirmé notre volonté, notre engagement au président Nicolas Sarkozy, d’abord au plan humanitaire et ensuite au plan de l’amitié qui nous unit à  la France. Nous ne pouvons pas être indifférents au sort des personnes qui ont été enlevées dont une femme », a-t-il indiqué. Mauvais procès Le président Touré pense qu’on fait un mauvais procès au Mali lorsqu’on l’accuse d’être le maillon faible dans la lutte contre le terrorisme dans l’espace sahélo-saharien. « Il n’y a pas de chaà®ne. Comment voulez vous donc qu’il y ait un maillon ? Je pense que C’’est trop facile d’accuser. Pendant deux ans, nous nous sommes battus seuls contre les terroristes et avec tout que cela implique au plan de l’effort de guerre et au plan des pertes en vies humaines. Mais nous avons tiré les conclusions depuis 2006 qu’il existe une somme de menaces, dont le terrorisme, qui sont en train d’envahir la bande sahélo-saharienne. Au Mali, la bande s’étend sur plus de 650 000 kilomètres carrés. C’’est pourquoi nous avons proposé aux autres pays concernés d’organiser une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la zone », a-t-il précisé. Répondant à  une question relative à  l’intervention des forces mauritaniennes dans la région de Tombouctou, il a déclaré que le Mali et les autres pays se sont entendus pour éviter une sanctuarisation de ces groupes terroristes. « Nous nous sommes dits : accordons nous le droit de poursuite. La Mauritanie a fait usage de ce droit de poursuite qui a ses règles militaires. La dernière mission que la Mauritanie a effectuée au Mali a été largement accompagnée par l’armée malienne et je pense qu’elle a été un succès », a dit le chef de l’à‰tat. Sur la question quant à  la capacité d’intervention de l’armée malienne, le président Touré a été clair : « Notre armée est prête et celui qui vous parle est un Général d’armée. Je connais sa valeur et les moyens dont elle dispose ». Amadou Toumani Touré a réaffirmé que la lutte contre le terrorisme nécessite une coopération franche et sincère des à‰tats de la bande sahélo-saharienne. »Je pense que le maillon faible de l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne, est le déficit de coopération sous-régionale. Heureusement cette coopération commence à  se concrétiser », a ajouté le président Touré. Il a tenu à  lever les suspicions sur les relations entre notre pays et le voisin algérien, en assurant qu’il n’existe aucun malentendu entre les deux pays. Il a indiqué que d’ailleurs, des militaires maliens se trouvent en poste à  l’état-major de coordination entre les armées (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) établi à  Tamanrasset en Algérie. Le président de la République estime que la France joue son rôle dans la lutte contre les terroristes dans l’espace sahélo-saharien.  » La France nous aide dans la formation de nos militaires, et dans leur équipement. Cette coopération s’est renforcée depuis plus d’une année », a révélé le chef de l’Etat.

Libération de l’otage suisse : «Aucune rançon n’a été versée aux ravisseurs», dixit ATT

Profitant à  cette cérémonie le président malien a affirmé qu’aucune rançon n’a été versée aux ravisseurs. M. GREINER a été libéré le 11 juillet dernier et remis aux autorités maliennes dans la Région de Gao. Pour la circonstance la délégation suisse dépêchée à  Bamako était conduite par M. Jean-Luc VIRCHAUX, envoyé spécial du Gouvernement helvétique, et comprenait des membres de la famille GREINER. Deux déclarations ont été faites lors de la cérémonie de remise de l’otage au gouvernement Suisse. l’envoyé spécial de la Suisse dans une brève déclaration, a remercié les autorités maliennes pour la qualité de leur implication dans l’heureux dénouement du dossier des prises d’otages occidentaux. Il a auussi salué les efforts du Président Amadou Toumani TOURE qui ont permis la libération de M. GREINER. Regrettant l’assassinat de l’otage britanique, qui n’a pas eu la même chance que son compatriote, M. VIRCHAUX a eu une pensée très émue. En effet, Al-Qaà¯da au Maghreb Islamique a revendiqué cet assassinat le 31 mai dernier. Pour sa part, le chef de l’Etat, s’est réjoui de la libération de M. GREINER. C’’est ainsi qu’il a rappelé la promesse qu’il avait faite à  l’épouse de celui-ci, retenue elle aussi en otage mais libérée le 22 avril 2009. Le Chef de l’Etat s’est aussi réjoui de voir Mr GREINER renouer avec une existence normale. Profitant de la courte cérémonie, Amadou Toumani TOURE a loué la qualité des relations d’amitié et de coopération qui existent entre le Mali et la Confédération Helvétique. Abordant la question des modalités de libération des otages, le Chef de l’Etat a déclaré devant les journalistes que le Mali n’a ni payé ni transmis de rançon. Il a ajouté que le Mali ne saurait encourager ce genre de pratiques qui sonnent comme des encouragements au banditisme. Le Président Touré a conclu ses propos par des remerciements aux autorités ainsi qu’au peuple helvétiques qui comptent parmi les fermes soutiens au développement de notre pays. Il faut rappeler que M. GREINER avait été enlevé le 22 janvier à  la frontière du Mali-Niger par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI), en même temps que trois autres touristes européens.