Moura : l’ONU accuse les FAMa et du personnel militaire étranger d’avoir tué plus de 500 personnes

Dans un rapport publié ce vendredi 11 mai 2023, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies, accuse l’armée malienne et des combattants « étrangers » d’avoir exécuté entre le 27 et le 31 mars 2022 au moins 500 personnes lors d’une opération de traque de terroristes à Moura.

Le rapport de la mission d’établissement des faits du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a conclu qu’il y’a de fortes indications que plus de 500 personnes aient été tuées par les soldats maliens et du personnel militaire étranger en mars 2022 au cours d’une opération militaire dans le village de Moura. D’après l’ONU, le rapport est le résultat d’une vaste mission visant à établir des faits menés durant plusieurs mois par le personnel des Nations Unies au Mali. Le rapport précise que les demandes d’accès au village ont été refusées par les autorités maliennes. La méthodologie se base sur des entretiens avec des victimes et des témoins, ainsi que des sources d’informations médico-légales et autres telles que l’imagerie satellitaire. Les Forces Armées Maliennes ont toujours démenti les informations portant sur des exactions commises sur des civils à Moura. C’est une opération assure-t-elle antiterroristes qui a permis de neutraliser au moins 203 terroristes. Dans le rapport publié ce vendredi, les pages 18 à 21 sont consacrées au déroulement de l’opération militaire menée par les Forces Armées Maliennes, avec des éléments des forces spéciales et appuyées par des personnels militaires étrangers. Pour Volker Türk Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, la tragédie de Moura pourrait constituer un crime de guerre.

Sur la BBC le 17 avril 2022, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop qui invite à dépolitiser la question des droits de l’homme a assuré qu’il n’y avait pas eu de massacre à Moura, fustigeant une « propagande occidentale ».

La question de Moura cristallise les tensions entre les autorités de la transition et plusieurs pays occidentaux. Quelques jours après l’opération, des ONG de défense des Droits de l’homme ont accusé l’armée d’exactions sur les civils. Mais des organisations locales se sont désolidarisés de certains des rapports produits dénonçant la méthodologie. « Nous nous sommes désolidarisés du communiqué de la FIDH, car nous avons des antennes à Mopti à Douentza et à Bandiagara et aucune ne nous a saisi pour des soupçons d’exactions de l’armée sur les populations civiles » a explique Me Moctar Mariko, président de l’association malienne des droits de l’Homme.

Le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi au rapport de l’ONU mais ce nouveau document pourrait porter un coup dur aux relations entre les autorités et la MINUSMA alors que le renouvellement du mandat de la mission sera débattue le mois prochain.

Droits de l’Homme : Abdoulaye Diop à Genève pour porter la voix du Mali

Le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, prend part du 27 février au 03 mars 2023 à Genève, au segment de haut niveau de la 52ème session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme.

Selon le département, la participation du ministre Diop qui est à la tête d’une délégation malienne permettra de promouvoir et protéger les droits de l’Homme au Mali, de mettre en exergue les efforts importants déployés, ou en cours par le pays pour la sécurisation et la protection des populations et de leurs biens.

Ce conseil de haut niveau sera aussi l’occasion d’après le ministère des Affaires étrangères de porter le message du Gouvernement en vue de déconstruire les allégations non fondées sur la question des droits de l’homme au Mali. Le 7 février dernier, lors de la visite au Mali du ministre des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov, Abdoulaye Diop avait assuré qu’il était nécessaire de dépolitiser les droits de l’homme. Le 27 janvier dernier lors de l’examen d’un rapport sur la situation au Mali, le ministre des Affaires étrangères avait regretté « une instrumentalisation de la société civile ». Cette indignation faisait suite à l’intervention d’Aminata Cheick Dicko, vice-présidente de l’organisation Kisal sur des exactions présumées des partenaires russes de l’armée malienne. Plusieurs rapports pointent du doigt des exactions commises par Wagner au Mali. Le gouvernement dément la présence des paramilitaires russes sur le sol malien et conteste les accusations portées à l’encontre de leurs partenaires et des FAMa.

Lors de son séjour, plusieurs activités importantes sont inscrites dans l’agenda du Ministre DIOP, notamment, sa rencontre avec le Haut-commissaire aux droits de l’Homme, ses échanges avec le groupe des Ambassadeurs africains à Genève et son intervention au segment de haut niveau du Conseil des droits de l’Homme.

Pour rappel, le Conseil des droits de l’Homme est un organe du système des Nations unies dont la mission est d’assurer la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde. Les sessions du Conseil servent de cadre pour faire le suivi de la mise en œuvre des obligations des Etats membres en matière de droits de l’Homme, avec la participation de l’ensemble des acteurs concernés.

Abdoul Sogodogo : « le Mali est un partenaire stratégique pour la Russie »                          

 

                          

Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de la Russie a effectué, le 7 février 2023, une visite « d’amitié et de travail » au Mali. Le Dr Abdoul Sogodogo, spécialiste des Relations internationales et Vice-Doyen de la Faculté des Sciences administratives et politiques de Bamako (FSAP) nous analyse les enjeux de ce déplacement. Propos recueillis par Aly Asmane Ascofaré.

 

Que retenir de la visite du ministre des affaires étrangères russe au Mali ?

 

Cette visite est une manifestation évidente de la bonne entente entre les deux gouvernements sur les grands défis actuels du monde notamment la crise sécuritaire au Sahel et en Ukraine. Pour le Mali, l’objectif est de trouver un allié capable de lui fournir l’équipement nécessaire pour son armée et de porter aussi la voix au sein du conseil de sécurité des Nations unies.  La Russie, semble être cet allié pour le Mali aujourd’hui.

 

Lors de sa conférence de presse, Sergueï Lavrov a dit que son pays voulait entretenir un partenariat gagnant-gagnant avec le Mali. Quel intérêt particulier la Russie vise au Mali?

 

Le Mali est un partenaire stratégique pour la Russie. Le Mali peut servir de point de pénétration de l’économie russe en Afrique de l’Ouest qui est un grand marché d’avenir.

Surtout que le Mali est géographiquement situé au cœur de l’Afrique l’Ouest et peut donc servir aisément de point d’impulsion pour les opérateurs économiques russes.

 

La Russie souhaite également se positionner dans le Sahel, mais également dans le golfe de Guinée pour combattre le terrorisme. Que pensez vous  de cette ambition de Moscou ?

 

La guerre d’influence entre la Russie et les pays de l’OTAN semble justifier son redéploiement en Afrique. La Russie a besoin du soutien des États africains au sein de l’Assemblée générale des Nations unies pour amorcer des réformes cruciales pour la survie de cette organisation. Cette organisation doit être refondée, car le Conseil de sécurité est au bord de l’implosion.

 

Les États du Sahel doivent-ils faire confiance aux Russes?

 

L’État est souverain et donc responsable de son choix qu’il doit assumer avec élégance. Il appartient à chaque Etat de veiller, à tout prix, aux intérêts de ces citoyens et de répondre à leurs besoins d’Etat. Je ne doute pas du sens de responsabilité des dirigeants africains à situer les intérêts de leur nation.

Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Mali

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali a accordé une interview au Journal du Mali. Il y revient sur la Force du G5Sahel et ses défis, la coopération internationale au service de la paix au Mali et les actions diplomatiques en cours. En voici un extrait, l’intégralité est disponible dans le Journal du Mali l’Hebdo n°135 téléchargeable sur www.journaldumali.com

La Belgique réaffirme son engagement au Mali

Le vice premier ministre et ministre des Affaires Etrangères Belge a séjourné au Mali du 28 au 29 août 2017. L’occasion de renforcer la coopération bilatérale entre les 2 pays et aussi de solliciter le soutien du Mali à la Belgique pour l’obtention d’un siège non-permanent au Conseil de Sécurité.

Cette visite de 2 jours qui est la deuxième visite officielle du ministre belge Mr Didier Reynders, a été marquée par les rencontres avec les plus hautes autorités du pays, en l’occurrence le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, mais aussi des visites sur le terrain à Koulikoro où le ministre a rendu visite aux militaires européens et maliens du camp militaire de cette région. Sur le plan sécuritaire, environ 200 soldats belges sont présents sur le sol malien et ce sont des Généraux de l’armée belge qui commandent les troupes de la MINUSMA et de l’EUTM (la mission européenne de formation de l’armée malienne).

Le ministre malien des affaires étrangères Mr Abdoulaye Diop, souhaite en tout cas la poursuite de cet « accompagnement de la Belgique, aussi sollicité dans le cadre du soutien européen pour l’opérationnalisation de la force du G5 Sahel », selon le ministre. Et la tenue à Bruxelles à la mi-décembre de la conférence des donateurs, préconisée par la résolution 23-59 du conseil de sécurité est, à cet effet, une bonne occasion.

Le ministre belge a, quant à lui, annoncé la signature de plusieurs accords bilatéraux dans le domaine du transport aérien et de la défense. « Nous allons appuyer toutes les initiatives car nous sommes convaincus qu’il faut rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire en sachant que les zones frontalières sont particulièrement délicates avec leur lot de trafics », a indiqué Mr Reynders.

Outre la lutte contre le djihadisme au Sahel, la crise migratoire est également l’un des sujets d’intérêt commun entre la Belgique et le Mali, pays de migration.

Sur la candidature belge au Conseil de Sécurité, le ministre malien des Affaires étrangères Mr Abdoulaye DIOP, a réaffirmé que le soutien du Mali ne fera pas défaut.

Le ministre belge a annoncé, au cours de sa visite, que l’actuel bureau diplomatique de la Belgique serait prochainement élevé au rang d’ambassade. Après l’étape malienne, le ministre Belge a poursuivi sa visite au Tchad où il s’est rendu les 29 et 30 août 2017.

Au Mali, les acquis sécuritaires sont encore fragiles

Le conseil de sécurité s’est réuni le jeudi 6 avril à New York, au siège de l’ONU, pour examiner le rapport trimestriel du secrétaire général des Nations Unies sur la situation du Mali.

Cette rencontre a été une occasion pour le ministre malien des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Abdoulaye Diop, d’exposer les acquis et les défis sur la sécurité dans le sahel et particulièrement celle du Mali.

Selon Abdoulaye Diop, depuis l’examen du dernier rapport par le conseil de sécurité sur la situation au Mali en janvier 2017, de nombreuses avancées ont été enregistrées dans les domaines de la politique, de la sécurité, dans le rétablissement de l’autorité de l’État, de la protection des droits de l’homme, le développement et l’action humanitaire.

Il rappelle à cet effet que le gouvernement du Mali a pris des mesures nécessaires pour l’opérationnalisation des patrouilles mixtes dans le domaine de la défense et de la sécurité.

« Dix mois après l’option de la résolution 2295, nous avons observé que des dispositions pertinentes de la résolution ne sont pas encore matérialisés sur le terrain à cause des lacunes dans les capacités opérationnelles de la mission » à déclaré le ministre Diop.

Pour le ministre des Affaires étrangères, la situation sécuritaire dans le centre du pays est aussi une préoccupation pour les autorités maliennes. « Pour y faire face, les autorités ont adopté le plan de sécurisation intégré de ces régions pour lutter contre la prolifération des armes légères, coordonner et évaluer la stratégie de lutte contre l’insécurité et le terrorisme » a poursuivi Abdoulaye Diop.

« Lors du deuxième Sommet ordinaire, tenu à Bamako le 6 février 2017, les chefs du G5 Sahel ont décidé de créer une force conjointe pour lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration clandestine dans l’espace G5 Sahel » a-t-il annoncé.

« C’est le Mali qui doit coordonner ce processus pour aboutir à la création de cette force en sa qualité de président en exercice du G5 Sahel. Et le concept stratégique d’opération sera examiné, le 13 avril 2017 par le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui le soumettra à l’approbation du conseil de sécurité de l’ONU » a ajouté le ministre Diop.

Le ministre malien a insisté sur la nécessité pour le conseil de sécurité de doter la MINUSMA de moyens adéquats lui permettant de s’acquitter pleinement de son mandat de stabilisation du Mali, et accompagner le gouvernement dans ses efforts de rétablissement progressif de son autorité.

Il a enfin réitéré, l’appel du peuple malien à tous les partenaires, afin qu’ils accomplissent les engagements pris en faveur du processus de paix au Mali.

Le Sahel ne sera plus un « no man’s land » accessible aux hors-la-loi

Le ministre des Affaires étrangères du Mali Abdoulaye Diop a affirmé qu’une approche globale élaborée en collaboration avec les organisations régionales et internationales permettra d’assécher les sources de l’instabilité.

L’heure est à l’action, voire, à l’efficacité après de bien profondes réflexions sur la pacification d’un Sahel embrasé, soutient le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop.

Interrogé par Anadolu sur l’actualité et le devenir d’une bande sahélo-saharienne embrasée, sinon d’une terre de prédilection de malfaiteurs de tout acabit, le ministre répond que les fondements d’une paix durable ont été presque jetés.

« Le Communiqué final du Sommet G5 Sahel de Bamako (06 février dernier) réaffirme clairement la volonté des Etats sahéliens de renforcer l’espace commun de concertation et d’échange en matière de sécurité. Ce, en décidant de nouvelles initiatives opérationnelles, particulièrement la mise en place immédiate de la Force Conjointe du G5 Sahel. cette Force aura pour mission de lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée », explique Diop.

Regroupant le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso, le G5 Sahel encore appelé « G5S » est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité. Il a été créé en février 2014.

Cette Force conjointe en gestation consolidera, dit-il, les opérations militaires transfrontalières déjà engagées, afin de combattre et d’empêcher une expansion des groupes terroristes et des réseaux criminels transnationaux.

Assécher les sources du mal passe également par l’opérationnalisation de la Plateforme de coopération en matière de sécurité (PCMS), et du projet de règlement portant sur l’organisation et le fonctionnement du Collège sahélien de sécurité du G5 Sahel. Ces mesures ont été approuvées par le Sommet, se félicite encore Diop.

Pour lui, la mise en place imminente du dispositif de communication informatisé et sécurisé, prévu par le G5 pour faciliter l’échange d’informations et l’établissement du Centre sahélien d’analyse des menaces et d’alerte précoce (CSAMAP), sont « les clés de l’efficacité dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ». C’est qu’ils permettront de mieux identifier, puis, de neutraliser les extrémistes terroristes et les narcotrafiquants qui profitent de la porosité des frontières largement incontrôlées, pour sévir dans « un no man’s land propice à leurs activités » destructrices.

L’impératif d’une approche globale

Plaidant, par ailleurs, pour une approche globale, le ministre assure que son pays est plus que jamais déterminé à mieux coordonner avec ses partenaires régionaux et internationaux pour un meilleur développement économique et social d’une des régions les plus exposées aux affres de la pauvreté. Une région qui subit, de surcroît, les conséquences de l’instabilité qui secoue certains pays voisins, dont la Libye.

« Depuis la chute du régime du Colonel Mouammar Kadhafi, le 20 octobre 2011, la Libye est devenue un incubateur de terroristes. Ces derniers ont fait de la région du Sahel un sanctuaire en se livrant à un trafic d’armes et de munitions. Ils ont ainsi causé une insécurité grandissante dans les pays de la région, y compris le Mali », se désole-t-il.

La voie du sauvetage? Elle n’est pas difficile à repérer, mais nécessite la conjugaison de tous les efforts, dit-il : « Le G5 Sahel devra désormais allier sécurité et développement, en œuvrant à la concrétisation des stratégies intégrées des Nations Unies et de l’Union Africaine (UA). La Feuille de route G5 Sahel-UE aidera aussi à remédier aux problèmes de sécurité, et aux difficultés politiques et socio-économiques de la région». La Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD), ayant fait part de leur soutien.

A la question de savoir s’il y a moyen de lutter contre l’instrumentalisation pratiquée par quelques groupes armés et extrémistes, ciblant des groupes ethniques tels que les Peuls (peuples éleveurs évoluant le long de la bande sahélo-saharienne), le ministre répond qu’une approche globale déjà approuvée verse dans ce sens.

« Le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2016-2018), vise à mettre en œuvre rapidement des mesures de modernisation institutionnelle, pour obtenir des résultats tangibles en matière de sécurité et de gouvernance, en vue de garantir le bien-être de tous les Maliens, sans exception », précise-t-il.

La décentralisation et le développement territorial, socle d’une paix durable

Revenant, au demeurant, sur l’Accord de paix d’Alger de juin-juillet 2015, signé entre Bamako, les groupes armés pro-pouvoir et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), le ministre fait savoir que la 15e session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), tenue à Bamako le 10 février 2017, a débouché sur des recommandations concrètes visant à redynamiser le processus de mise en œuvre de l’Accord.

Parmi ces recommandations, la mise en place d’un « Cadre de concertation permanent de haut niveau entre les parties concernées » (ce cadre de concertation sera élargi à la Médiation Internationale), la mise en place des Autorités intérimaires au niveau des régions entre le 13 et le 20 février 2017 et le démarrage des patrouilles mixtes à Gao (Nord), lundi 20 février 2017, entre autres.

Pour un meilleur contrôle de tout le territoire national, des initiatives ont été prises par le gouvernement pour la relance du processus de décentralisation. Laquelle décentralisation stimulera, selon lui, le rôle des régions dans le développement territorial.

Le Mali a les moyens de ses ambitions, affirme le ministre. « Les richesses dont regorgent notre sol sont en mesure de répondre aux attentes des populations, à condition de réinstaurer la paix et la cohésion sociale », assure-t-il.

En 2012, le Nord du Mali était tombé sous le contrôle de groupes terroristes et de rebelles indépendantistes touaregs, avant que cette alliance ne soit rompue aux dépens de ces derniers. Une intervention internationale, toujours en cours, a chassé ces groupes terroristes alors que le statut administratif et politique des régions septentrionales a été défini dans un accord de paix, conclu grâce à la médiation de la communauté internationale, entre l’Etat malien et la plupart des groupes armés présents dans le Nord.

Toutefois, des poches terroristes persistent dans le nord et le centre du pays, où des attaques contre casques bleus, militaires maliens ou chefs locaux sont régulièrement enregistrées.

Accord Mali-UE : un communiqué signé renforce la coopération bilatérale sur les migrants

Comme une trainée de poudre, la rumeur sur la signature d’un accord pour le retour des migrants entre le Mali et l’union européenne a fait le tour de la capitale durant le week-end. L’information avait été donnée par le quotidien libanais ‘’L’Orient-Le Jour’’. Aussitôt, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine a apporté un démenti formel tout en qualifiant l’information de mensongère. De quoi s’agit-il  exactement ?

En effet, le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, SEM Bert Koenders, était en visite dans notre pays dans le cadre du dialogue de Haut niveau sur toutes les questions de coopération notamment la migration, initié entre le Mali et l’Union européenne depuis le Sommet de la Valette tenu les 11 et 12 novembre 2015.

Au cours de séjour malien, il a été reçu par S.E. M. DIOP, Ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale de la République du Mali, M. Mamadou KONATE, Ministre de la Justice et des droits de l’homme et Garde des Sceaux, ainsi que des représentants des ministres des Maliens de l’Extérieur et de la Sécurité et de la Protection Civile.

Plusieurs sujets ont été abordés, plus spécifiquement les questions migratoires et un communiqué fut produit à cet effet. Contrairement à ce qui a pu être dit ici ou là, pour l’instant aucun accord n’a été signé entre les deux parties. D’autres pays comme le Niger et la Côte-d’Ivoire, ont déjà signé des accords avec l’Union Européenne sur le même sujet. À l’ambassade des Pays-Bas, on confirme la signature d’un communiqué entre l’Union européenne et le Mali, dans le cadre du renforcement de leur coopération bilatérale sur le retour des migrants. « Il y a un accord avec un petit ‘‘a’’, signé, sur  des relations plus rapprochées au niveau technique par rapport à tous les éléments du plan d’action du sommet de La Valette, entre l’Union européenne et le Mali. Mais il ne s’agit pas d’un accord sur le retour des migrants comme le pense le public malien », explique-t-on.

En attendant, Maliens et Européens ont décidés de renforcer leur coopération dans l’ensemble des domaines retenus lors du Sommet de La Valette, notamment, la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées, la coopération concernant la mobilité légale, la protection des migrants et réfugiés, la prévention et la lutte contre la migration irrégulière, y compris le trafic des êtres humains, le retour, la réadmission et réintégration des migrants en situation irrégulière, le tout en respectant des engagements internationaux. Les deux parties ont aussi décidé de s’attaquer aux causes profondes de la migration. Pour ce faire, neuf projets ont été approuvés pour un montant total de 145.1 millions d’euros, dont trois projets d’initiatives régionaux (pour 53.6 M) et six projets qui ciblent le Mali (91.5 M). Il s’agit notamment des initiatives de création d’emploi, d’appui aux investissements de la diaspora malienne, de sécurité et développement au Nord du Mali et du renforcement de la résilience et l’accès aux services de base.

Coopération Russie-Mali : une aide militaire planifiée

La visite du vice ministre des affaires étrangères russes porte déjà ses fruits. A l’issue d`une séance de travail hier avec le chef de la diplomatie malienne, une promesse d’aide militaire au Mali a été planifiée.

C’est une nouvelle qui devrait réjouir des milliers de maliens qui depuis quelques semaines étaient nombreux à demander une implication russe dans la crise malienne. C’est désormais chose faite. « La Russie est disposée à livrer des armes au Mali pour lutter contre le terrorisme ». C’est en ces termes que Mikhaïl Bogdanov a répondu aux attentes du peuple malien.

Cette coopération tournera autour de la livraison d’armes et la formation de militaires maliens. « La Russie suit de près tous les évènements qui se passent au Mali. En tant que membre du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie pense que les problèmes africains doivent être résolus par les africains » a toutefois nuancé le représentant spécial de Poutine pour le Moyen-Orient et l’Afrique.

Le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop s’est félicité de ces accords. « Nous saluons le président russe et son gouvernement pour leur soutien constant au Mali. Ce n’est pas une surprise pour qui connaît l’histoire des deux pays », a-t-il ajouté.

Le ministre s’est également fendu d’une critique à peine voilée envers certains des partenaires actuels, « La Russie n’est pas de ces partenaires qui nous font des prescriptions sur ce que le gouvernement doit faire ou ne doit pas faire ».

C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre donc dans une coopération Mali-Russie déjà vieille de 55 ans.

Boubacar Sidiki Haidara

Abdoulaye DIOP: « c’est une guerre asymétrique où vous ne voyez presque pas l’ennemi »

JDM – L’hebdo : Où en est la coopération entre les pays du G5 Sahel sur la lutte anti-terroriste et quels moyens vont être mis en oeuvre ?

Nous avançons. Le mois dernier, il y a eu une rencontre à  N’Djamena entre les ministres de la Défense et les chefs d’états-majors pour discuter des contours de la force des pays du G5 que nous voulons mettre en place : des brigades avec une centaine d’éléments par pays pour constituer des unités spéciales mobiles légères, sur le modèle espagnol, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Un calendrier a-t-il été déterminé ?

C’est le ministre de la Défense qui est chargé de la question de l’opérationalisation de cette force. Mais je crois que ce ne sera pas le même schéma que dans les institutions régionales, où l’on veut faire ces choses-là  dans 1 à  5 ans. C’est une question à  laquelle il faut répondre maintenant. Les ministres ont décidé d’un cap. Ils vont se rencontrer pour pouvoir le mettre en place. Nous espérons que tout cela se fera le plus tôt possible.

Le partage de renseignement entre ces différents pays est-il effectif ?

Pas suffisamment. Il y a l’unité de fusion qui existe, il y a les services de renseignements qui se rencontrent, mais il faut que nous intensifions ces échanges entre nos pays. De façon informelle, je sais qu’il y a beaucoup d’échanges de renseignements sur les mouvements de ces groupes, mais il faut maintenant qu’on le fasse de façon systématique. Car c’est une guerre asymétrique o๠vous ne voyez presque pas l’ennemi. Le renseignement est extrêmement important dans cette lutte contre le terrorisme