Nécrologie : Décès de la célèbre animatrice-comédienne Oumou Diarra dite Dièman

Les mots étaient souvent crus, mais nécessaires pour conseiller les nombreux hommes et femmes qui la sollicitent sur leurs problèmes de couple. Oumou Diarra plus connue comme étant Diéma était devenue la mère conseillère. Animatrice et comédienne, rien ne la prédestinait pourtant à faire carrière dans ses deux mondes, si ce n’est sa voix. Une voix naturelle, grave et imposante, qui a séduit Oumar Mariko, le promoteur de la Radio Kayira. C’est avec ce média que commence son histoire radiophonique, « par un pur hasard » vers 1993 grâce au soutien de Michel Sangaré, qui l’a appelée un jour pour qu’elle vienne chercher l’un de ses parents qu’elle devait raccompagner à la maison. Arrivée sur place, raconte-t-elle, celui-ci l’a faite asseoir devant un micro et l’a testée. Puis il lui a proposé d’exercer le métier d’animatrice, en attendant le concours des Douanes . Avec son mentor, elle animera au début une émission noctambule, Guinguin Grin, qui commençait à minuit. Depuis près de 30 ans, elle conseille, éduque et sensibilise des milliers d’auditeurs à la Radio Kayira, puis à Tabalé et enfin à la Chaine 2 où elle commence à étrenner sa voix au début des années 2000. Sa célébrité s’accroît avec Guakounda, un théâtre radiophonique où elle parle de la famille communément avec son acolyte Lala Drado dite Fiman. La complicité est telle entre les deux que l’émission est connue sous le nom Fima et Dièma. Elle aussi très connue et sollicitée pour son émission 20/20. Une émission très appréciée dans laquelle elle conseille les couples. Son décès survenu dans la matinée de ce mardi 26 décembre 2023 laisse ses fidèles auditeurs inconsolables. Native de Ségou, Oumou Diarra Diéman qui avait 58 ans sera conduite à sa dernière demeure demain mercredi, après avoir presque toute sa vie durant prôné la paix et l’entente des Maliens. Ses conseils ont permis de maintenir plusieurs couples à flot. Comme elle le confiait en 2020 au cours d’une interview, certains lui ont bien rendu, elle revendiquait 25 homonymes, sans compter celles de sa propre famille.

Les Praticables : Une autre approche du théâtre malien

La deuxième édition du projet théâtral Les Praticables aura lieu du 27 novembre au 1 décembre 2018 à Bamako. Initié par Lamine Diarra, un comédien et metteur en scène malien, cet évènement veut impliquer le public du début à la fin du projet.  Avec des représentations dans les concessions et les rues de Bamako Coura, au Conservatoire Balla Fasseké, à la Fondation Passerelle et à l’Institut français, l’idée est de faire voir le quartier comme sujet  de réflexion.  

Démarré en 2017, le projet triennal Les Praticables est une initiative de formation et de création théâtrale, ainsi que de spectacles vivants pour la jeune génération. Cette activité a été initiée par Lamine Diarra pour pallier les différentes difficultés que vit le secteur théâtral au Mali depuis les années 80. Il s’agit de problèmes liés aux moyens de création, à la formation, aux lieux de prestations. « Le projet se veut citoyen. Citoyen parce que nous voulons être au plus près du public, ne pas le prendre comme consommateur, mais le considérer comme acteur », explique Lamine Diarra.

Au cours de ces cinq jours, le public malien assistera à une mise en scène d’un  spectacle co-créé par l’auteur dramatique suisse Michel Beretti et l’auteure malienne Assitan Klénégué Traoré. Une représentation sera faite par les jeunes de Bamako Coura, qui ont travaillé sur des contes de Ousmane Diarra, « Les aventures de Surukuba ».

Ségou et Mopti au programme

La formation des jeunes metteurs en scène Ambaga Guindo, Assitan Tangara, Inaïssa Touré et Jean-Marie Ambroise Traoré est également au cœur de cette deuxième édition. Ils présenteront chacun un projet de lectures ou de maquettes à partir des textes d’Aïssata Boucary Maïga, de Faly Traoré, d’Honorine Diama et de Jeanne Diama. Ils feront aussi découvrir au public une mise en scène collective effectuée avec l’appui d’Eva Doumbia, une metteure en scène franco-malienne.

En plus des habituelles lectures de textes et des spectacles, cette année débats, expositions et réflexions seront au menu. Dans les jours à venir, les créations issues de cette édition 2018 feront des tournées dans les régions de Ségou et de Mopti. « Le projet s’agrandit. Nous travaillons à ce qu’il devienne un point de référence pour le théâtre au Mali », estime l’initiateur du projet.

« Dans les années à venir, nous comptons tendre la main à d’autres personnes pour que l’évènement soit de portée internationale et pour pouvoir accueillir plus de grands professionnels autour de ce que nous sommes en train de construire ici », conclut Lamine Diarra.

Son Excellence « Guimba »

Habib Dembélé dit « Guimba » est né à  San le 19 avril 1962. Il fait son bonhomme de chemin jusqu’aux plus hautes sphères des scènes mondiales. Il a fait ses études primaires à  San et Ségou, o๠il obtient le DEF, puis fait 4 années d’étude à  l’Institut National des Arts de Bamako. Comédien, auteur et homme politique engagé, Habib Dembélé dit « Guimba national », est un pionnier du milieu théâtral malien. Il a été candidat « pour rire » à  l’élection présidentielle de 2002 Meilleur acteur à  la semaine nationale des arts et de la culture de Bamako 1983, meilleur acteur du mali à  la biennale artistique et culturelle du Mali 1984, Habib Dembélé est le Porte Parole de la jeunesse de tous les pays francophone du monde à  Yamoussoukro cote d’ivoire 1985, lors des jeux de la francophonie Candidat à  l’élection du président de la république du Mali en 2002, Chevalier de l’ordre national du Mali en 1997, Officier de l’ordre national du Mali en 2007. Il travaille ensuite au Kotéba national, une troupe de théâtre public avant de créer une compagnie privée, la Compagnie Gouakoulou avec Ousmane Sow et Michèle Sangaré, puis sa propre compagnie « Guimba national ». Au théâtre, Habib Dembélé joue notamment dans les Tondjons de Samba Niaré, dans l’étrange destin de Wangrin d’Amadou Hampâté Bâ, dans La hyène à  jeun de Massa Makan Diabaté, et au cinéma, il est acteur dans plusieurs films notamment Guimba le Tyran et Finzan de Cheick Oumar Sissoko ou Le Filon d’or de Sidi Diabaté. En 1997, il participe avec Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Alioune Ifra Ndiaye et Sotigui Kouyaté, à  la fondation duMandeka Théâtre, une structure de promotion et de création littéraire et artistique et il joue dans les pièces de théâtres « tondjon » de Samba Niaré, « l’étrange destin de wangrin » d’Amadou Hampathé Bah, « une hyène à  jeûn » de Massa Makan Diabaté. Il joue dans les films « Guimba le tyran » en 1993 et « finzan » en 1986 de Cheick Oumar Sissoko, « le filon d’or » de Sidi Diabaté. « Faro », « Macadam tribune », « Bamako », « Sia le rêve du python » en 2002 de Dani Kouyaté. Et il est convié par Sotigui Kouyaté pour la mise sur pied du « mandéka » théâtre, avec Alioune Ifra N’diaye et Jean Louis Duvauroux, qui est une structure de création et de promotion artiste, culturelle et littéraire. Guimba est l’initiateur du premier téléfilm malien intitulé « les aventures de Séko Bouaré » en 2005. Entre ses différentes tournées et ses va et vient incessants entre le Mali et le monde entier, Guimba a élaboré un livre sur les rapports entretenus entre l’Afrique et l’occident. C’’est à  la fois, un constat sur les répercussions encore présentes de la colonisation et un message d’espoir.

Médias : sur la ligne de front ou derrière la ligne de front ?

Au lendemain de l’opération Serval, l’office de radiodiffusion et de télévision du Mali (ORTM) a initié un programme dénommé « Sur la ligne de front ». Pour nous faire vivre, en direct le déroulement des opérations depuis les zones de conflits. C’’est aussi une des missions de l’organe d’information national car l’information doit être accessible à  tous et surtout au grand public. Alors que nos amis de la DIRPA (Direction des relations Presse de l’armée) nous convoquait il y a peu, pour préciser aux journalistes, que plus rien ne serait caché au peuple, il y de quoi s’interroger… Après le journal télévisé de 20h donc, J’attendais impatiemment de voir des plateaux en situation, des journalistes faire le direct, des images inédites, des témoignages d’habitants, des récits, des scoops, les coulisses des batailles, des chiffres sur les affrontements, le bilan des deux côtés des forces, l‘information à  chaud. Bref, être au courant des derniers développements sur le théâtre des opérations. « Accès à  l’information réduit » Mais, en lieu et place, un présentateur, au demeurant sympathique, mais qui reçoit sur son plateau des personnalités de Bamako, des politiques, des colonels de l‘armée ou des chargés de communication de la DIRPA. A écouter leurs propos, on ne peut réellement se faire une idée claire de l’avancée des troupes françaises ou maliennes sur le terrain des opérations. Encore moins de comprendre les enjeux réels ou les derniers développements de la force africaine (MISMA) sur le terrain. O๠en est donc ce déploiement des forces africaines ? Plutôt verra -on des reprises d’éléments du journal télévisé ou des journaux de la journée. En clair, nous ne sommes pas vraiment sur la ligne de front mais dans un studio télé avec un générique choc « l’heure de la mobilisation a sonné ! », qui laisse croire le contraire. De son côté, la DIRPA affirme qu’on ne peut tout dévoiler, tout dire, au risque de favoriser l’ennemi, mais n’est-ce pas une question de moyens finalement et d’accès à  l’information ? Les journalistes maliens dans les rédactions, ont-il tout le loisir de se rendre sur le théâtre des opérations pour comprendre ce qui se passe…? Existe-t-il au Mali de vrais reporters de guerre ou « Grand reporters » ? Plutôt se rabat-on sur l’institutionnel pour masquer le vide de contenus en termes d’information de guerre.  » Primeur aux médias internationaux  » Car finalement, C’’est toujours les chaà®nes internationales qui ont les moyens et sont les premières à  nous informer sur le déroulement des opérations au nord Mali. Il suffit pour cela d’ouvrir une radio mondiale fort bien connue. Avec les scoops et les exclusivités sur les prises d’otages ou même la mort d’un soldat français, les dernières déclarations des Etats majors français etc… Les grandes agences comme l’AFP, Reuters ou même AP, ont la primeur des annonces sur l’opération Serval menée au Mali et que reprendront ensuite nos amis de la ligne de front, fort occupés à  couvrir l’institutionnel, le ballet diplomatique de Bamako ou les audiences du chef de l’Etat. Rarement, verra-t-on quelques images de l’armée malienne entrain de ratisser les villes libérées par la France, comme à  Diabaly, après une rude bataille avec les jihadistes… Un vide se dessine aussi sur la troisième phase de l’opération Serval, dénommée Panthère. Aussi, se retrouve t-on à  la phase 4 de cette opération, qui a vu mourir un deuxième soldat français… En fin de compte, l’émission Sur la ligne de front», si elle a le mérite d’exister, s’attelle plus à  véhiculer ou en tout cas à  essayer de restaurer la fibre patriotique sérieusement entamée des Maliens, qu’à  donner des informations, claires, précises et fiables sur le front des opérations. Peut mieux faire…

« Bougouniéré invite à dîner », une pièce du Kotèba qui invite à la réflexion

Dans « Bougouniéré invite à  dà®ner », on rit beaucoup,mais on réfléchit aussi. La pièce met en scène trois personnages, Bougouniéré,son Mari, Djéliba et ses deux fils…face au quotidien. Djéliba entre le premier en scène avec Mali, son hippopotame chéri,puis vient Bougouniéré, qui prépare un plat de fonio. Surgissent ensuite les fils, Ben Laden, Nyamanto etc…, des noms, affirme Bougouniéré, sensés les protéger. Or tout le problème est là ! Comment s’en sortir sans l’aide des uns des autres. Bougouiéré, elle attend l’aide de sa banque, les fils de leur mère, le père de la providence. Viennent alors l’étranger, et aussi l’homme qui n’y croit plus, toute une galerie de personnages qui donnent vie et corps à  cette nouvelle version de Bougouniéré, au départ intitulée, le  » Retour de Bougouniéré ». Culture de l’aide D’emblée, les dialogues sont truculents, les idées vives mais pas anodines. Il s’agit de dénoncer cette culture de l’assistanat qui caractérise tant l’Afrique d’aujourd »hui, cette main tendue à  l’occident et qui nous enferme. Comme le dit Alioune Ifra Ndiaye, Directeur de l’espace culturel Blonba,  » l’enfant attend toujours de l’aide de la famille, le cousin attend de l’aide de son cousin, l’administration publique attend de l’aide des partenaires. C’est-à -dire qu’il y a une culture d’aide qui s’installe. Faisant en sorte que nous ignorons nous mêmes nos propres moyens, pouvant nous permettre de nous développer. On essaye plus ou moins de dénoncer cette culture de médiocrité ». Le public de la salle du BlonBa a beaucoup apprécié la pièce, et applaudi, cette entrée dynamique et qui raconte une Afrique, qui ne sait parfois plus o๠donner de tête pour s’en sortir financièrement. Les membres du gouvernement, dont le premier ministre, présents ont certainement eu à  réfléchir à  la question de l’aide, eux qui sont les premiers décideurs du Mali et aussi premiers receveurs de ces aides. Tournée scolaire pour Bougouniéré La pièce elle a été vue au moins 150 fois, dans l’espace francophone et nominée au Grand Prix du Théâtre d’Afrique Francophone, dans six catégories, celle du meilleur auteur, dumeilleur comédien masculin, meilleur comédien féminin, meilleur spectacle de recherche… Une joie pour Alioune Ifra Ndiaye, coauteur de la pièce:  » C’’est un plaisir pour nous, parce que ça fait quand même quelques années que la pièce tourne. On est à  plus de 150 représentations. Parmi les acteurs nous avons : Djara Sanogo plus connu sous le pseudo de Bougougnéré. C’’est d’ailleurs le personnage qu’on a récupéré pour écrire la nouvelle pièce. Il y a également Michel Sangaré qui est très connu et le rappeur King, qu’on a reconverti en comédien ». Bougouniéré continue sa tournée et grâce à  l’aide du Premier Ministre, la pièce sera jouée dans une trentaine de lycées de la capitale et des régions afin de toucher le plus grand nombre. La soirée a été belle au Blonba ce vendredi, pour la réouverture de la saison 2010, avec en perspectives de beaux spectacles d’humour, de théâtre, mais aussi de musique. Sont prévus le Kotèba Club chaque vendredi, et le 4 décembre, l’humouriste Nigérien Mamame, dont le sourire s’entend chaque matin sur les ondes de la radio RFI, viendra égayer et secouer le public Bamakois. A suivre…

Mesdames et Messieurs, Guimba National présente  » Un artiste dans la cité »

Interprétations théâtrales et cinématographiques Il joue dans les pièces de théâtres ‘tondjon’ de Samba Niaré, ‘l’étrange destin de wangrin’ d’Amadou Hampathé Bah, ‘une hyène à  jeûn’ de Massa Makan Diabaté. Il joue dans les films ‘Guimba le tyran’ en 1993 et ‘finzan’ en 1986 de Cheick Oumar Sissoko, ‘le filon d’or’ de Sidi Diabaté. ‘Faro’, ‘Macadam tribune’, ‘Bamako’, ‘Sia le rêve du python’ en 2002 de Dani Kouyaté. En 1997, il est convié par Sotigui Kouyaté pour la mise sur pied du ‘mandéka’ théâtre’, avec Alioune Ifra N’diaye et Jean Louis Duvauroux, qui est une structure de création et de promotion artiste, culturelle et littéraire. Guimba est l’initiateur du premier téléfilm malien intitulé ‘les aventures de Séko Bouaré’ en 2005. Plus récemment en 2009, il a effectué des tournées avec le réalisateur et metteur en scène Américain Peter Brook, avec la pièce de théâtre ‘hamlett’ de William Shakespeare. Cette pièce a d’ailleurs connu un franc succès sur les scènes londoniennes, américaines et asiatiques. Entre la scène et l’écriture Entre ses différentes tournées et ses va et vient incessants entre son pays et le monde entier, Guimba a élaboré un livre sur les rapports entretenus entre l’Afrique et l’occident. C’’est à  la fois, un constat sur les répercussions encore présentes de la colonisation et un message d’espoir. Chronique d’un artiste dans la cité’ La première partie du livre fait un résumé assez succint, de la condition des immigrés africains en France. l’illusion que ceux qui sont sur place en France veulent entretenir sur leur « vie de merde ». La peur de se sentir ridiculisé par ses pairs restés au pays. Ces pauvres migrants font croire à  tout le monde au pays, que l’occident est un eldorado . Il y critique et relate exactement ce qu’est la galère que subissent nos frères noirs là  bas. Le slogan toujours bradé « chacun pour soi et dieu pour tous ». Là  bas, C’’est « chacun dans son chacun » . Personne n’a le temps de dire bonjour. Tous sont toujours pressés. Il raconte une anecdote selon laquelle un Français et un Africain mange dans un resto mais à  des tables différents. l’Africain mange son poulet jusqu’aux os. Il ne laisse rien dans l’assiette parce qu’il se dit qu’il a déboursé son argent, donc rien ne doit se perdre. Le Blanc de son côté, prenait de la salade au menu. Ce dernier demande à  l’Africain : «-Excusez moi monsieur, mais qu’est-ce que vous laissez à  vos chiens ? – Chez nous, répond l’Africain, chez nous cher monsieur, les chiens mangent de la salade. » Le Blanc qui mangeait sa salade ne dit plus rien et le noir continue à  sucer son os. C’’est à  travers ce genre de petites anecdotes que Guimba dénonce le profond gouffre existant toujours entre Blancs et Noirs. Ce gouffre constitue encore et toujours, un frein, un blocage entre Africains et occidentaux qui ont encore du mal à  enterrer les vieux démons de la colonisation. Panafricaniste convaincu l’auteur dénonce « les enfants traà®tres de l’Afrique », selon ses propres termes. Il estime que le continent a été vendu par ses propres enfants qui ont combattu les vaillants guerriers Africains auprès des Blancs. Parmi ces dignes fils du continent, il y a Jomo Kenyatta, Kouamé N’krouma, Patrice Emery Lumumba, Thomas Sankara… Il estime que si ces grandes figures africaines avaient eu la possibilité d’agir librement, l’Afrique ferait aujourd’hui partie, des plus grandes puissances mondiales. En un mot, cet ouvrage fait l’historique de l’Afrique profonde. De ce qu’elle a été et de ce qu’elle est aujourd’hui. Une Afrique qui a du mal à  oublier les difficultés rencontrées dans le passé et à  tirer un trait là  dessus.

Kary Bogoba Coulibaly, l’homme orchestre de la comédie malienne

Fils du célèbre percussionniste ségovien Bogoba Coulibaly, Kary est issu d’une famille de musiciens. Dès l’âge de 5 ans, il apprend à  jouer au balafon grâce à  son frère ainé Arouna. Il accompagnait ce dernier dans les soirées culturelles et concerts en plein air. Lors des biennales artistiques et culturelles des années 70, il accompagnait les musiciens et jouait dans des pièces de théâtre. En 1982, Kary entre à  l’institut national des arts (INA) et obtient son diplôme d’art dramatique en 1986. A l’INA, il fera la rencontre de plusieurs comédiens avec qui il formera en fin 86, la troupe gnôgôlon. Bien qu’étudiant dramaturge, il se perfectionnera auprès de ses ainés musiciens de l’INA. Il apprend la guitare électrique et la guitare traditionnelle, le cora, le piano, la batterie. C’’est cette polyvalence dans les instruments musicaux qui va lui valoir ce surnom de ‘l’homme orchestre’.Son entrée à  l’INA, coà¯ncide avec la sortie du célèbre musicien et chanteur Habib Koité. Il enregistrera d’ailleurs un morceau sur le 1er album d’Habib o๠il joue la guitare et la batterie. Le responsable de la section musique de l’époque lui offrira sa 1ere guitare en 1983. Kary interprète de nombreux rôles dans des théâtres amateurs montés à  l’institut avec ses amis. Son 1er grand rôle dans une pièce de théâtre sera dans la pièce ‘moi seul’ de l’écrivain ivoirien Bernard. B. Dadié. Kary met en place un groupe musical dénommé ‘tobodji’ en 1997. Ce nom est issu d’une chanson qu’il a interprété avec le musicien Toumani Diabaté en 1996. Ils se produiront lors de concerts et cérémonies de baptême, mariage et autres. Naissance d’une troupe ‘gnôgôlon’ A sa sortie de l’INA, Kary s’associe avec ses promotionnaires pour créer l’une premieres troupes théâtrales du Mali ‘gnôgôlon’ en 1986. Cette troupe est crée suite aux conseils du dramaturge français Philipe Dossier. Parmi les initiateurs, on peut citer Kary Coulibaly, Malick Dramé, Salim Sylla, et Tènèma Sanogo, piliers de la troupe. Kary se fera ainsi connaà®tre du grand public à  travers le gnôgôlon et ses productions dans les quatrre coins du pays. En 1998, il se fait remarquer par le cinéaste burkinabé Sotigui Kouyaté, grâce à  son rôle dans le rêve du python de Dani Kouyaté. Sotigui Kouyaté, Habib Dembélé et Alioune Ifra N’diaye créent ‘le mandéka théâtre’. Ils avaient besoin d’un acteur réunissant un certain nombre de critères : Chanteur, comédien et musicien à  la fois. Et, Kary réunissait tous ces critères. C’est le debut d’une carrière internationale. Grâce au mandéka théâtre, Kary se fait connaà®tre de Dakar à  Ouagadougou, en passant par Abidjan et plus tard, le monde entier. La comédie et aussi la production… A cause de ses multiples déplacements en dehors du pays, Kary se fera remplacer dans la troupe gnôgôlon. En 1997, il élargie son groupe musical tobodji à  une troupe artistique et culturelle. Il recrutera les jeunes talents de la comédie et de la musique. Il organise des comédies musicales avec sa troupe et passe même à  la production d’artiste. Kary devient manager et producteur de la diva du wassoulou, Salimata Sidibé pour qui il compose des chansons. Musicien compositeur, arrangeur, l’homme touche à  tous les domaines de l’art en général. Cependant, sa plus grande passion reste le théâtre. En Février 2008, il initie ‘le comédie club de Bamako’. C’’est une première du genre qui se tient tout les 1ers vendredi du mois à  l’espace culturel Bouna. Ce ‘comédie club’ met en scène tous les grand humoristes maliens et les comédiens en herbes. l’enfant de Ségou tourne dans des films comme : Sanoudjè de Boubacar Sidibé, Yèlèma de Mamou Cissé d’o๠il hérite son surnom ‘Madou Wôlô’, La Genèse de Cheick Oumar Sissoko, Sia le rêve du python de Dani Kouyaté… Il interprète le rôle de Djanguinè le musicien du bar, dans le site com ‘Grin’ qui passe une fois par semaine sur la chaine nationale. Kary Coulibaly est marié et père de plusieurs enfants comme il le dit. Préférant se taire sur le nombre d’enfants qu’il possède. Son prochain spectacle est prévu pour le mois de septembre prochain au centre culturel français de Bamako.

Yaya Coulibaly, la passion des marionnettes

l’enfant des marionnettes est né en 1959 à  Koula dans la région de Koulikoro. Plus tard, il étudie à  l’Institut National des Arts (INA) de Bamako puis à  l’Institut de la Marionnette en France. De retour au Mali, il forme en 1980 la compagnie Sogolon pour promouvoir la création du théâtre de marionnettes d’influence Bamanan, Somono et Bozo. Première troupe de marionnettistes du Mali, la compagnie Sogolon fait partie d’un ensemble de formations artistiques indépendantes. Depuis Yaya Coulibaly est devenu le gardien de la tradition Bambara, la plus vieille et la plus riche en Afrique. Héritier d’une très ancienne collection de marionnettes, Yaya la complète, jour après jour, avec de nouvelles créations faà®tes de fils à  tiges ou porté par les hommes. Grâce à  la tradition, Yaya a su créer un nouveau théâtre marionnette dynamique avec lequel il parcourt le monde entier. Les marionnettes, miroir de la société Très habile, ce génie des marionnettes a le don de faire passer des messages à  travers ses marionnettes. s’inspirant des contes et leçons de morales, tirés des fables sociales, Yaya Coulibaly met en avant les valeurs de courage, d’amour et de prospérité à  travers les sketchs de ses marionnettes. La guerre, les conflits lui font horreur, car ils perturbent la paix et l’amitié des Hommes. La marionnette, C’’est d’abord la victoire de la vie sur la mort et à  travers elles, on peut exprimer nos sentiments. C’’est aussi une manière de se distraire. « C’’est pour quoi je tiens à  garder cette activité jusqu’à  ma mort », clame l’artiste ! Tout en exportant les valeurs culturelles du Mali, à  travers ses marionnettes, Yaya Coulibaly a donné des spectacles partout dans le monde et rencontré ses nombreux fans. Pigeon voyageur, ce magicien des marionnettes s’est aussi donné du temps pour transmettre ses connaissances à  ses enfants, en vue d’assurer la relève : «je considère les marionnettes comme des objets de valeur et qu’il faut transmettre aux jeunes générations ». Yaya Coulibaly était en représentation du 3 au 13 juin, au Centre Culturel Français de Bamako.