Transfert d’argent informel : Un business utile

Outre les banques et les sociétés dédiées à cet effet, le transfert d’argent attire aussi d’autres acteurs. Souvent expatriés en dehors du Mali, ils le font pour faciliter les mouvements d’espèces transfrontaliers au bénéfice de leurs  compatriotes. Si la plupart le font de façon informelle, d’autres finissent par en faire leur activité principale.

« Togola Cash est une compagnie fondée en 2017 qui a pour objectif de faciliter le transfert d’argent de nos frères et sœurs maliens qui résident au Ghana et un peu partout dans la sous-région », explique Alassane Togola, fondateur de la start-up. Le succès du service auprès des étudiants, qui en sont les principaux utilisateurs, s’explique par les difficultés qu’ils éprouvent pour recevoir les virements monétaires de leurs familles. En outre, les exigences légales les concernant, par exemple dans certains pays de la sous-région, empêchent les étudiants de pouvoir faire effectuer les transferts à leur bénéfice à travers les circuits classiques. Et les coûts, près de 4% du montant transféré le plus souvent, sont généralement plus accessibles pour les clients que dans le circuit formel, tout en restant rentables pour la start-up.

Ces types de transfert se veulent aussi de proximité, car les agents se déplacent aussi bien pour recevoir que pour remettre les sommes. Actuellement, Togola Cash entretient des partenariats dans 11 pays africains avec de nombreuses sociétés. Quand aux associés, ils sont 6, choisis parmi « des connaissances crédibles », ajoute M. Togola.

La crédibilité et la confiance sont en effet des facteurs déterminants dans ce « business », qui est encore vu dans de nombreux cas comme un service que l’on se rend entre membres d’une même communauté, sans réelle contrepartie, explique M. Diaby, un commerçant. « Au début, j’ai voulu le faire de façon formelle, en m’associant avec des jeunes qui avaient fondé une société. Finalement cela n’a pas marché ». Mais il continue de le faire pour certaines connaissances installées à l’extérieur qui souhaitent envoyer de l’argent à leurs proches restés au Mali. Une forme de solidarité basée sur le principe de la confiance et de la réciprocité. Car, parallèlement, il peut aussi solliciter des services ou des biens de ces derniers à partir de l’extérieur.