La plus jeune cheffe de gouvernement au monde prend ses fonctions en Finlande

La nouvelle Première ministre finlandaise, la sociale-démocrate Sanna Marin, a officiellement pris ses fonctions mardi, devenant à 34 ans la plus jeune cheffe de gouvernement en exercice de la planète.

Après avoir obtenu la confiance du parlement monocamérale par 99 voix pour et 70 contre, Sanna Marin et son cabinet ministériel de centre-gauche se sont entretenus avec le président Sauli Niinistö, qui a officiellement nommé le nouveau gouvernement.

L’ancienne ministre des Transports, aux valeurs libérales, succède au social-démocrate Antti Rinne, qui a démissionné début décembre après avoir perdu la confiance du parti du Centre, membre de la coalition au pouvoir, à cause de sa gestion contestée d’une grève postale.

La nomination de Sanna Marin à la tête du gouvernement ne devrait cependant pas changer la ligne politique conduite jusque-là par sa formation politique.

S’exprimant après le vote au Parlement mardi, la nouvelle Première ministre s’est engagée à rétablir la confiance dans son parti.

« Nous avons promis au peuple finlandais de changer les choses et nous devons maintenant tenir cette promesse. En juin, nous avons convenu ensemble d’un programme gouvernemental et je crois que c’est par l’action que nous restaurerons le mieux la confiance de la population », a-t-elle déclaré.

Son ascension fulgurante installe des femmes aux commandes des cinq formations composant la coalition de centre-gauche aux affaires, dont toutes, sauf une, ont moins de 35 ans.

Elle-même ne prendra les rênes du Parti social-démocrate (SDP) qu’à l’issue du congrès de la formation en 2020, mais c’est elle qui est d’ores et déjà à la manoeuvre.

Troisième femme Premier ministre de la République de Finlande, il n’est pas certain qu’elle reste longtemps la plus jeune dans le monde: elle pourrait être détrônée dans les semaines qui viennent par l’ex-chancellier autrichien Sebastian Kurz, 33 ans, si les négociations entre son parti conservateur ÖVP et les Verts aboutissent.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

La plus jeune cheffe de gouvernement au monde prend ses fonctions en Finlande

La nouvelle Première ministre finlandaise, la sociale-démocrate Sanna Marin, a officiellement pris ses fonctions mardi, devenant à 34 ans la plus jeune cheffe de gouvernement en exercice de la planète.

Après avoir obtenu la confiance du parlement monocamérale par 99 voix pour et 70 contre, Sanna Marin et son cabinet ministériel de centre-gauche se sont entretenus avec le président Sauli Niinistö, qui a officiellement nommé le nouveau gouvernement.

L’ancienne ministre des Transports, aux valeurs libérales, succède au social-démocrate Antti Rinne, qui a démissionné début décembre après avoir perdu la confiance du parti du Centre, membre de la coalition au pouvoir, à cause de sa gestion contestée d’une grève postale.

La nomination de Sanna Marin à la tête du gouvernement ne devrait cependant pas changer la ligne politique conduite jusque-là par sa formation politique.

S’exprimant après le vote au Parlement mardi, la nouvelle Première ministre s’est engagée à rétablir la confiance dans son parti.

« Nous avons promis au peuple finlandais de changer les choses et nous devons maintenant tenir cette promesse. En juin, nous avons convenu ensemble d’un programme gouvernemental et je crois que c’est par l’action que nous restaurerons le mieux la confiance de la population », a-t-elle déclaré.

Son ascension fulgurante installe des femmes aux commandes des cinq formations composant la coalition de centre-gauche aux affaires, dont toutes, sauf une, ont moins de 35 ans.

Elle-même ne prendra les rênes du Parti social-démocrate (SDP) qu’à l’issue du congrès de la formation en 2020, mais c’est elle qui est d’ores et déjà à la manoeuvre.

Troisième femme Premier ministre de la République de Finlande, il n’est pas certain qu’elle reste longtemps la plus jeune dans le monde: elle pourrait être détrônée dans les semaines qui viennent par l’ex-chancellier autrichien Sebastian Kurz, 33 ans, si les négociations entre son parti conservateur ÖVP et les Verts aboutissent.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

La plus jeune cheffe de gouvernement au monde prend ses fonctions en Finlande

La nouvelle Première ministre finlandaise, la sociale-démocrate Sanna Marin, a officiellement pris ses fonctions mardi, devenant à 34 ans la plus jeune cheffe de gouvernement en exercice de la planète.

Après avoir obtenu la confiance du parlement monocamérale par 99 voix pour et 70 contre, Sanna Marin et son cabinet ministériel de centre-gauche se sont entretenus avec le président Sauli Niinistö, qui a officiellement nommé le nouveau gouvernement.

L’ancienne ministre des Transports, aux valeurs libérales, succède au social-démocrate Antti Rinne, qui a démissionné début décembre après avoir perdu la confiance du parti du Centre, membre de la coalition au pouvoir, à cause de sa gestion contestée d’une grève postale.

La nomination de Sanna Marin à la tête du gouvernement ne devrait cependant pas changer la ligne politique conduite jusque-là par sa formation politique.

S’exprimant après le vote au Parlement mardi, la nouvelle Première ministre s’est engagée à rétablir la confiance dans son parti.

« Nous avons promis au peuple finlandais de changer les choses et nous devons maintenant tenir cette promesse. En juin, nous avons convenu ensemble d’un programme gouvernemental et je crois que c’est par l’action que nous restaurerons le mieux la confiance de la population », a-t-elle déclaré.

Son ascension fulgurante installe des femmes aux commandes des cinq formations composant la coalition de centre-gauche aux affaires, dont toutes, sauf une, ont moins de 35 ans.

Elle-même ne prendra les rênes du Parti social-démocrate (SDP) qu’à l’issue du congrès de la formation en 2020, mais c’est elle qui est d’ores et déjà à la manoeuvre.

Troisième femme Premier ministre de la République de Finlande, il n’est pas certain qu’elle reste longtemps la plus jeune dans le monde: elle pourrait être détrônée dans les semaines qui viennent par l’ex-chancellier autrichien Sebastian Kurz, 33 ans, si les négociations entre son parti conservateur ÖVP et les Verts aboutissent.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

La plus jeune cheffe de gouvernement au monde prend ses fonctions en Finlande

La nouvelle Première ministre finlandaise, la sociale-démocrate Sanna Marin, a officiellement pris ses fonctions mardi, devenant à 34 ans la plus jeune cheffe de gouvernement en exercice de la planète.

Après avoir obtenu la confiance du parlement monocamérale par 99 voix pour et 70 contre, Sanna Marin et son cabinet ministériel de centre-gauche se sont entretenus avec le président Sauli Niinistö, qui a officiellement nommé le nouveau gouvernement.

L’ancienne ministre des Transports, aux valeurs libérales, succède au social-démocrate Antti Rinne, qui a démissionné début décembre après avoir perdu la confiance du parti du Centre, membre de la coalition au pouvoir, à cause de sa gestion contestée d’une grève postale.

La nomination de Sanna Marin à la tête du gouvernement ne devrait cependant pas changer la ligne politique conduite jusque-là par sa formation politique.

S’exprimant après le vote au Parlement mardi, la nouvelle Première ministre s’est engagée à rétablir la confiance dans son parti.

« Nous avons promis au peuple finlandais de changer les choses et nous devons maintenant tenir cette promesse. En juin, nous avons convenu ensemble d’un programme gouvernemental et je crois que c’est par l’action que nous restaurerons le mieux la confiance de la population », a-t-elle déclaré.

Son ascension fulgurante installe des femmes aux commandes des cinq formations composant la coalition de centre-gauche aux affaires, dont toutes, sauf une, ont moins de 35 ans.

Elle-même ne prendra les rênes du Parti social-démocrate (SDP) qu’à l’issue du congrès de la formation en 2020, mais c’est elle qui est d’ores et déjà à la manoeuvre.

Troisième femme Premier ministre de la République de Finlande, il n’est pas certain qu’elle reste longtemps la plus jeune dans le monde: elle pourrait être détrônée dans les semaines qui viennent par l’ex-chancellier autrichien Sebastian Kurz, 33 ans, si les négociations entre son parti conservateur ÖVP et les Verts aboutissent.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

La plus jeune cheffe de gouvernement au monde prend ses fonctions en Finlande

La nouvelle Première ministre finlandaise, la sociale-démocrate Sanna Marin, a officiellement pris ses fonctions mardi, devenant à 34 ans la plus jeune cheffe de gouvernement en exercice de la planète.

Après avoir obtenu la confiance du parlement monocamérale par 99 voix pour et 70 contre, Sanna Marin et son cabinet ministériel de centre-gauche se sont entretenus avec le président Sauli Niinistö, qui a officiellement nommé le nouveau gouvernement.

L’ancienne ministre des Transports, aux valeurs libérales, succède au social-démocrate Antti Rinne, qui a démissionné début décembre après avoir perdu la confiance du parti du Centre, membre de la coalition au pouvoir, à cause de sa gestion contestée d’une grève postale.

La nomination de Sanna Marin à la tête du gouvernement ne devrait cependant pas changer la ligne politique conduite jusque-là par sa formation politique.

S’exprimant après le vote au Parlement mardi, la nouvelle Première ministre s’est engagée à rétablir la confiance dans son parti.

« Nous avons promis au peuple finlandais de changer les choses et nous devons maintenant tenir cette promesse. En juin, nous avons convenu ensemble d’un programme gouvernemental et je crois que c’est par l’action que nous restaurerons le mieux la confiance de la population », a-t-elle déclaré.

Son ascension fulgurante installe des femmes aux commandes des cinq formations composant la coalition de centre-gauche aux affaires, dont toutes, sauf une, ont moins de 35 ans.

Elle-même ne prendra les rênes du Parti social-démocrate (SDP) qu’à l’issue du congrès de la formation en 2020, mais c’est elle qui est d’ores et déjà à la manoeuvre.

Troisième femme Premier ministre de la République de Finlande, il n’est pas certain qu’elle reste longtemps la plus jeune dans le monde: elle pourrait être détrônée dans les semaines qui viennent par l’ex-chancellier autrichien Sebastian Kurz, 33 ans, si les négociations entre son parti conservateur ÖVP et les Verts aboutissent.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

La plus jeune cheffe de gouvernement au monde prend ses fonctions en Finlande

La nouvelle Première ministre finlandaise, la sociale-démocrate Sanna Marin, a officiellement pris ses fonctions mardi, devenant à 34 ans la plus jeune cheffe de gouvernement en exercice de la planète.

Après avoir obtenu la confiance du parlement monocamérale par 99 voix pour et 70 contre, Sanna Marin et son cabinet ministériel de centre-gauche se sont entretenus avec le président Sauli Niinistö, qui a officiellement nommé le nouveau gouvernement.

L’ancienne ministre des Transports, aux valeurs libérales, succède au social-démocrate Antti Rinne, qui a démissionné début décembre après avoir perdu la confiance du parti du Centre, membre de la coalition au pouvoir, à cause de sa gestion contestée d’une grève postale.

La nomination de Sanna Marin à la tête du gouvernement ne devrait cependant pas changer la ligne politique conduite jusque-là par sa formation politique.

S’exprimant après le vote au Parlement mardi, la nouvelle Première ministre s’est engagée à rétablir la confiance dans son parti.

« Nous avons promis au peuple finlandais de changer les choses et nous devons maintenant tenir cette promesse. En juin, nous avons convenu ensemble d’un programme gouvernemental et je crois que c’est par l’action que nous restaurerons le mieux la confiance de la population », a-t-elle déclaré.

Son ascension fulgurante installe des femmes aux commandes des cinq formations composant la coalition de centre-gauche aux affaires, dont toutes, sauf une, ont moins de 35 ans.

Elle-même ne prendra les rênes du Parti social-démocrate (SDP) qu’à l’issue du congrès de la formation en 2020, mais c’est elle qui est d’ores et déjà à la manoeuvre.

Troisième femme Premier ministre de la République de Finlande, il n’est pas certain qu’elle reste longtemps la plus jeune dans le monde: elle pourrait être détrônée dans les semaines qui viennent par l’ex-chancellier autrichien Sebastian Kurz, 33 ans, si les négociations entre son parti conservateur ÖVP et les Verts aboutissent.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

La plus jeune cheffe de gouvernement au monde prend ses fonctions en Finlande

La nouvelle Première ministre finlandaise, la sociale-démocrate Sanna Marin, a officiellement pris ses fonctions mardi, devenant à 34 ans la plus jeune cheffe de gouvernement en exercice de la planète.

Après avoir obtenu la confiance du parlement monocamérale par 99 voix pour et 70 contre, Sanna Marin et son cabinet ministériel de centre-gauche se sont entretenus avec le président Sauli Niinistö, qui a officiellement nommé le nouveau gouvernement.

L’ancienne ministre des Transports, aux valeurs libérales, succède au social-démocrate Antti Rinne, qui a démissionné début décembre après avoir perdu la confiance du parti du Centre, membre de la coalition au pouvoir, à cause de sa gestion contestée d’une grève postale.

La nomination de Sanna Marin à la tête du gouvernement ne devrait cependant pas changer la ligne politique conduite jusque-là par sa formation politique.

S’exprimant après le vote au Parlement mardi, la nouvelle Première ministre s’est engagée à rétablir la confiance dans son parti.

« Nous avons promis au peuple finlandais de changer les choses et nous devons maintenant tenir cette promesse. En juin, nous avons convenu ensemble d’un programme gouvernemental et je crois que c’est par l’action que nous restaurerons le mieux la confiance de la population », a-t-elle déclaré.

Son ascension fulgurante installe des femmes aux commandes des cinq formations composant la coalition de centre-gauche aux affaires, dont toutes, sauf une, ont moins de 35 ans.

Elle-même ne prendra les rênes du Parti social-démocrate (SDP) qu’à l’issue du congrès de la formation en 2020, mais c’est elle qui est d’ores et déjà à la manoeuvre.

Troisième femme Premier ministre de la République de Finlande, il n’est pas certain qu’elle reste longtemps la plus jeune dans le monde: elle pourrait être détrônée dans les semaines qui viennent par l’ex-chancellier autrichien Sebastian Kurz, 33 ans, si les négociations entre son parti conservateur ÖVP et les Verts aboutissent.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

Destitution: Donald Trump et l’affaire ukrainienne

Un échange téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky s’est transformé en scandale d’Etat qui menace le président américain d’une destitution: retour sur les grandes dates de l’affaire ukrainienne.

– Début 2019: premières accusations –

L’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, évoque sans les étayer des accusations de corruption contre le groupe gazier ukrainien Burisma, où Hunter Biden, fils de l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, siège au conseil d’administration.

Au printemps, M. Trump charge M. Giuliani de convaincre le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky d’annoncer l’ouverture d’enquêtes anti-corruption, notamment contre Burisma, alors que Joe Biden se lance dans la course à la Maison Blanche.

– 10 juillet: première demande officielle –

L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne Gordon Sondland annonce à des responsables ukrainiens que Donald Trump recevra M. Zelensky à la Maison Blanche si Kiev annonce publiquement une enquête sur les Biden.

Deux participants à la discussion signalent à leur hiérarchie cette proposition « inappropriée ».

– 25 juillet: appel Trump/Zelensky –

Quelques jours après avoir gelé 400 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, Donald Trump s’entretient par téléphone avec M. Zelensky. Il demande comme une « faveur » que Kiev enquête sur les Biden et les soupçons de corruption contre Burisma.

Un membre du Conseil de sécurité nationale, qui assiste à la conversation, signale un échange « inapproprié » aux services juridiques de l’instance.

– 12 août: le lanceur d’alerte –

Un laceur d’alerte, membre des services de renseignement, signale à sa hiérarchie l’appel entre les deux présidents. Il accuse Donald Trump d’avoir « sollicité l’ingérence » de l’Ukraine dans la campagne pour sa réélection en 2020.

Le signalement est bloqué par le directeur du renseignement américain, Joseph Maguire, après consultation avec la Maison Blanche et le ministère de la Justice, mais l’inspecteur général de services de renseignement, Michael Atkinson, décide d’informer le Congrès de l’existence du lanceur d’alerte.

– 28 août: le gel de l’aide rendu public –

La presse révèle le gel de l’aide militaire à l’Ukraine et des diplomates s’inquiètent d’une pression exercée par la Maison Blanche sur Kiev.

Pour les républicains, il n’y a pas de « donnant-donnant » puisque les Ukrainiens ignoraient le gel de l’aide. Mais selon une responsable du ministère américain de la Défense, l’ambassade ukrainienne à Washington s’était inquiétée d’une suspension de l’aide dès le 25 juillet.

L’administration Trump autorise le versement de l’aide militaire le 11 septembre.

– 24 septembre: enquête à la Chambre –

Après la révélation de l’existence du lanceur d’alerte, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, annonce l’ouverture d’une enquête en vue d’une procédure de destitution du président. Adam Schiff, patron de la commission du Renseignement à la Chambre, est chargé de diriger l’enquête.

M. Trump dénonce une « chasse aux sorcières » et la Maison Blanche publie le lendemain le contenu de la conversation Trump/Zelensky. A New York, les deux chefs d’Etat assurent qu’il n’y a eu aucune « pression ».

– 13-21 novembre: auditions publiques –

Après avoir entendu en octobre une dizaine de témoins à huis clos, la commission d’enquête débute les auditions publiques.

Gordon Sondland, affirmant avoir suivi les « ordres » de Donald Trump, confirme l’existence d’un « donnant-donnant »: une invitation du président Zelensky à la Maison Blanche contre l’annonce d’ouverture d’enquêtes par l’Ukraine.

Mais il admet avoir fait sa « propre déduction » en liant les deux affaires, le président Trump ne lui ayant « jamais dit directement que l’aide » militaire faisait partie du marché.

– 3 décembre: preuves « accablantes » –

Le rapport d’enquête affirme que la commission a rassemblé des « preuves accablantes » d’une « conduite inappropriée » de Donald Trump: celui-ci aurait « conditionné une invitation à la Maison Blanche et une aide militaire à l’Ukraine à l’annonce d’enquêtes favorables à sa campagne » et il aurait « entravé » les investigations des élus en interdisant à des membres de l’administration de collaborer.

– 4 décembre: l’avis des juristes –

La commission judiciaire de la Chambre, chargée de déterminer si les faits reprochés justifient une mise en accusation (« impeachment ») du président entend quatre juristes en séance publique.

– 10 décembre: deux chefs d’accusation –

Les démocrates annoncent retenir deux chefs d’accusation contre Donald Trump: abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

Destitution: Donald Trump et l’affaire ukrainienne

Un échange téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky s’est transformé en scandale d’Etat qui menace le président américain d’une destitution: retour sur les grandes dates de l’affaire ukrainienne.

– Début 2019: premières accusations –

L’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, évoque sans les étayer des accusations de corruption contre le groupe gazier ukrainien Burisma, où Hunter Biden, fils de l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, siège au conseil d’administration.

Au printemps, M. Trump charge M. Giuliani de convaincre le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky d’annoncer l’ouverture d’enquêtes anti-corruption, notamment contre Burisma, alors que Joe Biden se lance dans la course à la Maison Blanche.

– 10 juillet: première demande officielle –

L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne Gordon Sondland annonce à des responsables ukrainiens que Donald Trump recevra M. Zelensky à la Maison Blanche si Kiev annonce publiquement une enquête sur les Biden.

Deux participants à la discussion signalent à leur hiérarchie cette proposition « inappropriée ».

– 25 juillet: appel Trump/Zelensky –

Quelques jours après avoir gelé 400 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, Donald Trump s’entretient par téléphone avec M. Zelensky. Il demande comme une « faveur » que Kiev enquête sur les Biden et les soupçons de corruption contre Burisma.

Un membre du Conseil de sécurité nationale, qui assiste à la conversation, signale un échange « inapproprié » aux services juridiques de l’instance.

– 12 août: le lanceur d’alerte –

Un laceur d’alerte, membre des services de renseignement, signale à sa hiérarchie l’appel entre les deux présidents. Il accuse Donald Trump d’avoir « sollicité l’ingérence » de l’Ukraine dans la campagne pour sa réélection en 2020.

Le signalement est bloqué par le directeur du renseignement américain, Joseph Maguire, après consultation avec la Maison Blanche et le ministère de la Justice, mais l’inspecteur général de services de renseignement, Michael Atkinson, décide d’informer le Congrès de l’existence du lanceur d’alerte.

– 28 août: le gel de l’aide rendu public –

La presse révèle le gel de l’aide militaire à l’Ukraine et des diplomates s’inquiètent d’une pression exercée par la Maison Blanche sur Kiev.

Pour les républicains, il n’y a pas de « donnant-donnant » puisque les Ukrainiens ignoraient le gel de l’aide. Mais selon une responsable du ministère américain de la Défense, l’ambassade ukrainienne à Washington s’était inquiétée d’une suspension de l’aide dès le 25 juillet.

L’administration Trump autorise le versement de l’aide militaire le 11 septembre.

– 24 septembre: enquête à la Chambre –

Après la révélation de l’existence du lanceur d’alerte, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, annonce l’ouverture d’une enquête en vue d’une procédure de destitution du président. Adam Schiff, patron de la commission du Renseignement à la Chambre, est chargé de diriger l’enquête.

M. Trump dénonce une « chasse aux sorcières » et la Maison Blanche publie le lendemain le contenu de la conversation Trump/Zelensky. A New York, les deux chefs d’Etat assurent qu’il n’y a eu aucune « pression ».

– 13-21 novembre: auditions publiques –

Après avoir entendu en octobre une dizaine de témoins à huis clos, la commission d’enquête débute les auditions publiques.

Gordon Sondland, affirmant avoir suivi les « ordres » de Donald Trump, confirme l’existence d’un « donnant-donnant »: une invitation du président Zelensky à la Maison Blanche contre l’annonce d’ouverture d’enquêtes par l’Ukraine.

Mais il admet avoir fait sa « propre déduction » en liant les deux affaires, le président Trump ne lui ayant « jamais dit directement que l’aide » militaire faisait partie du marché.

– 3 décembre: preuves « accablantes » –

Le rapport d’enquête affirme que la commission a rassemblé des « preuves accablantes » d’une « conduite inappropriée » de Donald Trump: celui-ci aurait « conditionné une invitation à la Maison Blanche et une aide militaire à l’Ukraine à l’annonce d’enquêtes favorables à sa campagne » et il aurait « entravé » les investigations des élus en interdisant à des membres de l’administration de collaborer.

– 4 décembre: l’avis des juristes –

La commission judiciaire de la Chambre, chargée de déterminer si les faits reprochés justifient une mise en accusation (« impeachment ») du président entend quatre juristes en séance publique.

– 10 décembre: deux chefs d’accusation –

Les démocrates annoncent retenir deux chefs d’accusation contre Donald Trump: abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

Destitution: Donald Trump et l’affaire ukrainienne

Un échange téléphonique entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky s’est transformé en scandale d’Etat qui menace le président américain d’une destitution: retour sur les grandes dates de l’affaire ukrainienne.

– Début 2019: premières accusations –

L’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, évoque sans les étayer des accusations de corruption contre le groupe gazier ukrainien Burisma, où Hunter Biden, fils de l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, siège au conseil d’administration.

Au printemps, M. Trump charge M. Giuliani de convaincre le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky d’annoncer l’ouverture d’enquêtes anti-corruption, notamment contre Burisma, alors que Joe Biden se lance dans la course à la Maison Blanche.

– 10 juillet: première demande officielle –

L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne Gordon Sondland annonce à des responsables ukrainiens que Donald Trump recevra M. Zelensky à la Maison Blanche si Kiev annonce publiquement une enquête sur les Biden.

Deux participants à la discussion signalent à leur hiérarchie cette proposition « inappropriée ».

– 25 juillet: appel Trump/Zelensky –

Quelques jours après avoir gelé 400 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, Donald Trump s’entretient par téléphone avec M. Zelensky. Il demande comme une « faveur » que Kiev enquête sur les Biden et les soupçons de corruption contre Burisma.

Un membre du Conseil de sécurité nationale, qui assiste à la conversation, signale un échange « inapproprié » aux services juridiques de l’instance.

– 12 août: le lanceur d’alerte –

Un laceur d’alerte, membre des services de renseignement, signale à sa hiérarchie l’appel entre les deux présidents. Il accuse Donald Trump d’avoir « sollicité l’ingérence » de l’Ukraine dans la campagne pour sa réélection en 2020.

Le signalement est bloqué par le directeur du renseignement américain, Joseph Maguire, après consultation avec la Maison Blanche et le ministère de la Justice, mais l’inspecteur général de services de renseignement, Michael Atkinson, décide d’informer le Congrès de l’existence du lanceur d’alerte.

– 28 août: le gel de l’aide rendu public –

La presse révèle le gel de l’aide militaire à l’Ukraine et des diplomates s’inquiètent d’une pression exercée par la Maison Blanche sur Kiev.

Pour les républicains, il n’y a pas de « donnant-donnant » puisque les Ukrainiens ignoraient le gel de l’aide. Mais selon une responsable du ministère américain de la Défense, l’ambassade ukrainienne à Washington s’était inquiétée d’une suspension de l’aide dès le 25 juillet.

L’administration Trump autorise le versement de l’aide militaire le 11 septembre.

– 24 septembre: enquête à la Chambre –

Après la révélation de l’existence du lanceur d’alerte, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, annonce l’ouverture d’une enquête en vue d’une procédure de destitution du président. Adam Schiff, patron de la commission du Renseignement à la Chambre, est chargé de diriger l’enquête.

M. Trump dénonce une « chasse aux sorcières » et la Maison Blanche publie le lendemain le contenu de la conversation Trump/Zelensky. A New York, les deux chefs d’Etat assurent qu’il n’y a eu aucune « pression ».

– 13-21 novembre: auditions publiques –

Après avoir entendu en octobre une dizaine de témoins à huis clos, la commission d’enquête débute les auditions publiques.

Gordon Sondland, affirmant avoir suivi les « ordres » de Donald Trump, confirme l’existence d’un « donnant-donnant »: une invitation du président Zelensky à la Maison Blanche contre l’annonce d’ouverture d’enquêtes par l’Ukraine.

Mais il admet avoir fait sa « propre déduction » en liant les deux affaires, le président Trump ne lui ayant « jamais dit directement que l’aide » militaire faisait partie du marché.

– 3 décembre: preuves « accablantes » –

Le rapport d’enquête affirme que la commission a rassemblé des « preuves accablantes » d’une « conduite inappropriée » de Donald Trump: celui-ci aurait « conditionné une invitation à la Maison Blanche et une aide militaire à l’Ukraine à l’annonce d’enquêtes favorables à sa campagne » et il aurait « entravé » les investigations des élus en interdisant à des membres de l’administration de collaborer.

– 4 décembre: l’avis des juristes –

La commission judiciaire de la Chambre, chargée de déterminer si les faits reprochés justifient une mise en accusation (« impeachment ») du président entend quatre juristes en séance publique.

– 10 décembre: deux chefs d’accusation –

Les démocrates annoncent retenir deux chefs d’accusation contre Donald Trump: abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

Eruption meurtrière d’un volcan en Nouvelle-Zélande: ouverture d’une enquête criminelle

La police néo-zélandaise a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête criminelle visant à déterminer comment une éruption volcanique sur une île touristique a pu causer la mort de 14 personnes, selon un bilan toujours provisoire.

Le niveau de menace du volcan avait été augmenté la semaine dernière, ce qui soulève la question de savoir si les touristes auraient dû être autorisés à se rendre sur White Island, également appelée Whakaari, dans le nord de la Nouvelle-Zélande.

« Nous allons ouvrir une enquête criminelle sur les circonstances dans lesquelles des personnes sont décédées et ont été blessées sur White Island », a annoncé à la presse le sous-commissaire John Tims à Wellington.

Lundi, le niveau d’activité était de 2, ce qui correspond à des « troubles volcaniques modérés à élevés », a expliqué à la télévision néo-zélandaise (TVNZ) Paul Quinn, président de la compagnie White Island Tour, qui a perdu deux guides dans l’éruption.

La police a confirmé mardi que cinq personnes sont mortes et estimé que les huit portées disparues sont également considérées comme décédées.

Mardi soir, elle a annoncé qu’une sixième personne est décédée à l’hôpital d’Auckland.

Quelques heures auparavant, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern avait indiqué qu’aucun signe de vie n’avait été signalé après plusieurs survols de l’île.

– « Douleur insondable » –

« Ce matin, l’effort est mis sur la récupération (des corps) et sur le fait de s’assurer que la police peut faire ça en toute sécurité », a expliqué lors d’une conférence de presse Mme Ardern qui a fait part de sa « douleur insondable ».

Parmi les disparus et blessés figurent des touristes d’Australie, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de Chine et de Malaisie, ainsi que des Néo-Zélandais qui les guidaient.

« Quarante-sept personnes étaient sur l’île » et 31 sont actuellement hospitalisées, a indiqué un porte-parole de la police, Bruce Bird.

L’éruption a dégagé un épais panache de fumée blanche dans le ciel sur plusieurs kilomètres.

Des images vidéo en direct ont montré un groupe d’une demi-douzaine de personnes marchant le long du cratère quelques secondes avant que les images deviennent noires.

Un « nombre considérable » de victimes de la catastrophe seraient australiennes, selon des responsables de Canberra.

Au moment de l’éruption, une trentaine de passagers du navire de croisière « Ovation of the Seas », parti la semaine dernière de Sydney (Australie), se trouvaient sur l’île.

Selon le Premier ministre australien Scott Morrison, 24 Australiens visitaient le volcan à ce moment-là. « Nous devons nous préparer à des nouvelles difficiles dans les jours à venir », selon lui.

Un diplomate britannique a indiqué que deux de ses concitoyens étaient soignés en Nouvelle-Zélande.

– Récent regain d’activité –

Michael Schade, un touriste qui a quitté l’île juste à temps, a filmé des touristes bloqués sur le rivage, attendant d’être évacués sous un ciel rempli de débris blancs. Un hélicoptère recouvert de cendres gisait endommagé, les pales tordues, à proximité.

L’Agence nationale de gestion des situations d’urgence a qualifié l’éruption de « modérée ».

« Nous avons constaté une baisse régulière de l’activité depuis l’éruption. Il reste beaucoup d’incertitudes mais actuellement il n’y a aucun signe d’aggravation », a-t-elle fait savoir.

« L’éruption n’était pas complètement inattendue », car l’activité « était relativement élevée depuis septembre, et encore plus ces quinze derniers jours », explique Jessica Johnson, géophysicienne à l’université d’East Anglia.

Royal Caribbean, l’opérateur américain du « Ovation of the seas », a vendu l’excursion d’une journée sur White Island comme une « visite guidée inoubliable du volcan le plus actif de Nouvelle-Zélande », qui amène les audacieux tellement près du volcan qu’il faut s’équiper de casques et de masques à gaz.

White Island se situe à une cinquantaine de kilomètres des côtes de la Baie de l’Abondance (Bay of Plenty). 70% du volcan est immergé. C’est le plus actif de l’archipel néo-zélandais, selon l’agence gouvernementale GeoNet.

Environ 10.000 touristes s’y rendent chaque année. Le volcan a connu de fréquentes éruptions au cours des 50 dernières années, la plus récente remonte à 2016. Cette année-là, un conteneur de 2,4 tonnes avait été transporté par avion sur l’île afin de servir d’abri en cas d’éruption.

Brexit ou nouveau référendum? Réponse jeudi

Brexit ou nouveau référendum ? Avec leur vote du 12 décembre, aux élections législatives anticipées, les Britanniques vont décider à nouveau de l’avenir de leur relation avec l’Union européenne. Voici les différents scénarios.

– Boris Johnson gagne –

Le Premier ministre europhobe Boris Johnson a convoqué ce scrutin après avoir perdu sa majorité au Parlement, à la suite de désaccords avec son petit allié nord-irlandais du DUP et au sein de son propre Parti conservateur sur la forme que doit prendre le Brexit, voté en juin 2016 par 52% des Britanniques.

Les sondages lui accordent un nombre suffisant de députés pour faire passer au Parlement l’accord de divorce qu’il a négocié avec Bruxelles et mettre en oeuvre le Brexit à la date prévue du 31 janvier.

Mais la saga ne s’arrêtera pas là: rien ne changera dans l’immédiat, en raison de la période de transition prévue par l’accord de divorce pour atténuer le choc de la sortie de l’UE. Et Londres aura jusqu’au 31 décembre 2020 pour négocier la future relation avec le club européen.

Ce délai semble d’ores et déjà quasi impossible à tenir, ce type de négociation prenant généralement des années, et les experts parient déjà sur une prolongation de la transition.

– Gouvernement minoritaire –

Le principal parti d’opposition, les travaillistes du Labour, est à la peine dans les sondages et nul ne lui prédit une victoire écrasante. Mais il pourrait en revanche engranger assez de voix pour empêcher une majorité conservatrice.

Le chef du parti Jeremy Corbyn, très marqué à gauche, entrerait alors en compétition avec Boris Johnson pour former un nouveau gouvernement, qui aurait forcément besoin de l’appui d’un des plus petits partis.

La prédécesseure de Johnson, Theresa May, avait dû faire alliance avec le parti unioniste nord-irlandais DUP en 2017 pour s’assurer une majorité. Mais cette fois, le DUP est vent debout contre l’accord de Brexit conclu par Boris Johnson, qui confère à l’Irlande du Nord un statut différent de celui du reste du pays.

Le Labour a lui indiqué qu’il essaierait de gouverner seul mais les indépendantistes écossais du Parti national écossais (SNP) se sont dit prêts à soutenir un gouvernement Corbyn à condition qu’il autorise un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, après celui perdu en 2014.

– Second référendum –

Le Labour a promis de renégocier l’accord de divorce de Boris Johnson et de soumettre le résultat à un référendum dans les six mois suivant son arrivée au pouvoir.

Jeremy Corbyn a assuré qu’il resterait neutre mais d’autres membres de la direction travailliste ont dit qu’ils feraient campagne pour rester dans l’UE.

Le SNP, le petit parti des Libéraux-démocrates et les nationalistes gallois de Plaid Cymru sont anti-Brexit.

Les sondages montrent que les Britanniques restent tout aussi divisés sur le sujet, avec toutefois une inflexion en faveur du « Remain ».

Algérie: des ex-hauts dirigeants politiques et des patrons condamnés pour corruption

La justice algérienne a infligé mardi à Alger de lourdes peines à plusieurs anciens hauts dirigeants politiques et grands patrons jugés coupables de corruption dans le cadre du premier procès consécutif aux vastes enquêtes lancées après le départ du président Abdelaziz Bouteflika.

Proches de M. Bouteflika dont ils furent Premier ministre, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, écopent respectivement de 15 et 12 ans de prison ferme, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le Parquet avait requis 20 ans d’emprisonnement contre les deux hommes qui ont paru abattus à l’énonce du verdict, de même que plusieurs de leurs co-accusés

C’est la première fois depuis l’indépendance en 1962 qu’étaient jugés des dirigeants de ce rang, réputés intouchables il y a encore moins d’un an: Ahmed Ouyahia, 67 ans, fut quatre fois Premier ministre entre 1995 et 2019, dont trois fois durant les 20 ans de présidence Bouteflika, et Abdelmalek Sellal, 71 ans, dirigea le gouvernement de 2014 à 2017 et quatre campagnes électorales du président déchu.

Le verdict de ce procès inédit intervient à 48 heures d’une élection présidentielle censée élire un successeur à M. Bouteflika, mais massivement rejetée par la rue algérienne qui l’a contraint à la démission en avril.

Une partie des avocats ont boycotté le procès, dénonçant une « parodie de justice » et un climat de « règlement de comptes ».

Dix-huit accusés au total étaient jugés depuis le 4 décembre pour diverses malversations liées au secteur de l’industrie automobile algérienne et au financement électoral « occulte » de M. Bouteflika, chef de l’Etat durant 20 ans.

Egalement anciens ministres de l’Industrie Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi écopent de 10 ans d’emprisonnement, a annoncé le juge qui s’est contenté d’égrener la liste des noms et des peines. Il a également infligé 5 ans de prison ferme à l’ancienne préfète Nouria Yamina Zerhouni.

Ancien tout puissant président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), principale organisation patronale du pays, Ali Haddad, PDG du n°1 privé du BTP algérien, a été condamné à sept ans de prison ferme.

Trois autres riches hommes d’affaires, Ahmed Mazouz, Hassen Arbaoui et l’ancien vice-président du FCE Mohamed Bairi, tous propriétaires d’usines de montage de véhicules, ont écopé respectivement de 7, 6 et 3 ans de prison.

Un haut fonctionnaire du ministère de l’Industrie a écopé de cinq ans et l’ancien directeur d’une banque publique algérienne de trois ans. Le fils de M. Sellal, Farès, actionnaire du groupe de M. Mazouz a été condamné à trois ans d’emprisonnement.

Abdelghani Zaalane, ancien ministre des Transports et ex-directeur de campagne de M. Bouteflika pour la présidentielle d’avril 2019 finalement annulée, a été acquitté, de même qu’une cadre préfectorale.

– Scandale automobile –

Les principaux accusés ont protesté de leur « innocence » et passé le procès à se défausser les uns sur les autres.

Avant que le tribunal se retire pour délibérer, Abdelmalek Sellal s’était effondré en larmes, implorant: « Il ne me reste pas beaucoup à vivre. S’il vous plaît, M. le juge, réhabilitez-moi ».

L’industrie automobile algérienne a été mise sur pied depuis 2014 via des partenariats entre marques étrangères et grands groupes algériens, souvent propriétés d’hommes d’affaires liés à l’entourage du président déchu.

Les groupes agréés par les autorités ont bénéficié d’importantes subventions et de substantiels avantages fiscaux, malgré un cahier des charges rarement respecté.

« Certains hommes d’affaires géraient des sociétés écrans tout en bénéficiant d’indus avantages fiscaux, douaniers et fonciers », a souligné le procureur, cité par les médias, dénonçant un secteur dominé par « le népotisme et le favoritisme ».

Le scandale automobile a entraîné une perte pour le Trésor public estimée à plus de 128 milliards de dinars (975  millions d’euros), selon le chiffre donné par l’agence officielle APS.

Les débats ont été dominés par les accusations de financement illégal de la dernière campagne électorale de M. Bouteflika, candidat à un 5e mandat en avril dernier avant d’être contraint à renoncer et d’annuler la présidentielle, face à un mouvement (« Hirak ») de contestation populaire inédit.

Cette campagne « a occasionné une perte au Trésor public estimée à 110 milliards de dinars » (plus de 830 millions d’euros), a accusé le procureur, cité par des médias.

D’autres procès attendent certains des accusés, cités dans d’autres volets des vastes enquêtes relatives à des faits présumés de corruption, ouvertes depuis le départ du président Bouteflika et soupçonnées de servir opportunément des luttes de clan au sommet dans l’après-Bouteflika.

« L’Algérie d’avant le mois de février et l’Algérie de maintenant n’est pas la même (…) Nous sommes ici pour appliquer la volonté du peuple (…) Nous voulons un procès historique et (une) morale pour celui qui veut en tirer des enseignements », avait martelé dimanche le procureur avant de conclure le procès.

Jean-Baptiste Djebbari, pilote en première ligne face à la grève dans les transports

Pilote d’avions d’affaires et figure montante de la macronie, le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari se retrouve en première ligne face aux cheminots et agents de la RATP en grève contre la réforme des retraites, quitte à se mettre « en scène » selon ses détracteurs.

Entré il y a à peine trois mois dans le gouvernement, le député de la Haute-Vienne âgé de 37 ans, venu à la politique dans le sillage d’Emmanuel Macron, s’est fait connaître en 2018 comme rapporteur du projet de réforme ferroviaire.

Il s’entend bien avec la ministre des Transports d’alors, Elisabeth Borne, et met de l’huile dans les rouages avec les syndicats de la SNCF, si bien que son nom circule parmi les successeurs possibles à Guillaume Pepy à la tête de l’entreprise ferroviaire. Ce dernier a finalement laissé son poste le 1er novembre à Jean-Pierre Farandou.

Visage anguleux, débit de mitraillette, ambitions affichées… Le porte-parole du groupe des « marcheurs » à l’Assemblée est depuis devenu un habitué des plateaux et caméras de télévision.

Pour ses premiers pas au gouvernement, il a dû défendre devant les députés le tentaculaire projet de loi sur les mobilités et tenter -sans succès- de sauver de la faillite les compagnies aériennes Aigle Azur et XL Airways.

Avec la grève dans les transports publics qui paralyse depuis jeudi une bonne partie du pays, il est entré dans une nouvelle zone de turbulences.

Il multiplie interventions sur le terrain et dans les médias avec cinq apparitions au premier jour de la grève, d’une rencontre dès potron-minet avec des agents de la RATP à une participation à une émission de divertissement en « prime time » pour vendre le projet de réforme des retraites et promouvoir des moyens de transport alternatifs.

« C’est un acteur, il se met en scène, il se fait prendre en photo avec des non-grévistes, mais n’est pas à essayer de trouver une autre porte de sortie au conflit », raille Frédéric Ruiz, président de la CFE-CGC RATP.

« Personnage sympathique au demeurant », il est selon lui « à l’image du gouvernement, c’est un amateur ».

– Candidat à Limoges ? –

Moins vachard, un responsable syndical de la SNCF qui l’avait déjà côtoyé en 2018 évoque un homme « très accessible, plus ouvert que d’autres dans la majorité sur les questions sociales » et « capable d’entrer dans les sujets malgré l’absence d’expérience préalable ».

« Il a un rôle très politique dans la majorité pour essayer de trouver du consensus », estime ce syndicaliste qui voit en Jean-Baptiste Djebbari un « marcheur convaincu mais pas politisé ».

Issu d’une famille modeste de quatre enfants aux racines berbères lointaines, ce natif de Melun a suivi une prépa maths sup et spé avant d’intégrer l’Ecole nationale de l’Aviation civile (ENAC).

Après avoir débuté comme contrôleur aérien, il est devenu pilote puis directeur des opérations pour une société spécialisée dans les vols d’affaires. Il a été également expert judiciaire aéronautique.

Travaillant en 2015 à la création d’une compagnie aérienne interrégionale, il a rencontré Emmanuel Macron, alors ministre, et s’est engagé dans sa campagne présidentielle. Aujourd’hui, il n’écarte pas une candidature aux municipales à Limoges.

Avec cette crise, « il sent qu’il a le poids d’un rôle à jouer dans un temps assez fort du quinquennat », confie-t-on dans son entourage, qui le décrit comme « très concentré sur la suite des événements ».

Jean-Baptiste Djebbari, dont l’épouse est enceinte de jumeaux, est demi de mêlée de rugby et a manqué « à son grand regret » la Coupe du monde des parlementaires au Japon avec le XV parlementaire à cause de son entrée au gouvernement.

Et comme au rugby, en politique « il y a toujours un peu de combat », confiait-il récemment à BFMTV. « Ce n’est pas mal le combat en démocratie, cela peut être un combat respectueux. Au rugby, vous combattez pendant 80 minutes et après vous faites la troisième mi-temps ensemble et dans la bonne humeur. »

Fragilisé, l’Ethiopien Abiy Ahmed reçoit le Nobel de la paix

Confronté à des vents contraires dans son pays, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed reçoit ce mardi à Oslo le Nobel de la paix lors de festivités réduites au strict minimum et purgées de toute conférence de presse, au grand dam de ses hôtes.

Plus jeune dirigeant d’Afrique, le leader de 43 ans va se voir formellement remettre le prix lors d’une cérémonie qui commence à 13H00 (12H00 GMT) à l’Hôtel de Ville, en présence notamment de la famille royale norvégienne.

La prestigieuse récompense lui avait été attribuée le 11 octobre pour saluer tout particulièrement ses efforts de paix entre son pays et l’Erythrée voisine.

Le 9 juillet 2018, à l’issue d’une rencontre historique à Asmara, la capitale érythréenne, avait, trois mois seulement après sa prise de fonction, mis fin avec le président érythréen Issaias Afeworki à 20 ans d’état de guerre.

Réouverture d’ambassades et de postes-frontières, rétablissement des liaisons aériennes, multiplication des rencontres: le rapprochement entre les deux ex-frères ennemis avait été mené tambour battant.

Au-delà de cette réconciliation spectaculaire, M. Abiy a, sur le plan régional, joué un important rôle de médiation dans la crise politique soudanaise et essayé de revitaliser le fragile accord de paix sud-soudanais.

Le début de son mandat a aussi été marqué par un élan de démocratisation sur le front intérieur. Rompant avec l’autoritarisme de ses prédécesseurs, il a levé l’état d’urgence, libéré des milliers de prisonniers politiques, créé une commission de réconciliation nationale et levé l’interdiction pesant sur certains partis.

Si son côté réformateur et visionnaire a séduit au-delà des frontières, le jeune dirigeant se heurte aujourd’hui à de graves difficultés. Sa promesse d’organiser en mai prochain les premières élections « libres, justes et démocratiques » depuis 2005 est compromise par un regain de violences intercommunautaires.

Des manifestations anti-Abiy déclenchées moins de deux semaines après l’annonce du Nobel ont débouché sur des affrontements ethniques et sur la mort de 86 personnes.

« La situation en Ethiopie a (…) ses défis mais sans défi, on ne peut rien faire de neuf », a déclaré M. Abiy à la chaîne NRK lundi soir, peu après son arrivée à Oslo. « Nous considérons ces défis comme une grande opportunité de faire quelque chose de positif ».

– « Hautement problématique » –

A l’approche des élections, le dirigeant éthiopien pourrait être contraint, selon les experts, d’accorder moins d’attention au processus de paix avec l’Erythrée, qui piétine. Les postes-frontières entre les deux pays sont aujourd’hui de nouveau fermés, et la question du tracé des frontières reste en suspens.

Avec ces difficultés en toile de fond, M. Abiy a considérablement écourté le programme Nobel: il ne reste à Oslo qu’un jour et demi.

Surtout, l’ancien officier, ex-chef d’un service d’espionnage, a sabré toutes les occasions où les médias auraient pu lui poser des questions.

Exit la conférence de presse traditionnelle à la veille de la cérémonie, ainsi que le point de presse après sa rencontre prévue mercredi avec son homologue norvégienne, remplacé par une simple déclaration. A la trappe aussi la séance de questions des enfants sous l’égide de Save The Children.

« Hautement problématique », a déploré le directeur de l’Institut Nobel, Olav Njølstad, interrogé par l’AFP. « Aux yeux du comité (Nobel), une presse libre et la liberté d’expression sont dans une démocratie des conditions essentielles pour une paix durable, et il est donc étrange qu’un lauréat du prix de la paix ne veuille pas parler avec la presse ».

Mais « c’est lié à la situation dans son pays et à sa personnalité: il est religieux (pentecôtiste, ndlr) et ne veut pas se mettre en avant pour ce qu’il a fait », a-t-il ajouté.

Les services de M. Abiy ont rétorqué qu’il était « assez difficile » pour un dirigeant en exercice de consacrer plusieurs jours à un tel événement, en particulier quand « les problèmes intérieurs sont urgents et requièrent l’attention ».

« Sur le plan personnel, l’humilité du Premier ministre enracinée dans notre culture n’est guère compatible avec la nature très publique du prix Nobel », a expliqué son attachée de presse, Billene Seyoum.

Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 850.000 euros). Les autres prix (littérature, physique, chimie, médecine et économie) seront aussi remis dans la journée à Stockholm.

Un jeune travailliste d’origine iranienne défie Boris Johnson dans son fief

Jeune travailliste d’origine iranienne, Ali Milani mène campagne sans relâche pour tenter de battre un candidat pas comme les autres: le Premier ministre britannique Boris Johnson, dans son fief d’Uxbridge, à l’ouest de Londres.

Difficile de trouver deux rivaux plus antagonistes.

Ali Milani a 25 ans. Né en Iran, il est arrivé enfant au Royaume-Uni et a été élevé par une mère célibataire dans un logement social.

Plus vieux de 30 ans, Boris Johnson, instruit dans les plus prestigieux établissements, d’Eton college à Oxford, veut depuis tout petit être le « roi du monde », selon les confidences de sa sœur Rachel à son biographe, Andrew Gimson. Il a été maire de Londres et chef de la diplomatie britannique.

Les deux hommes s’affronteront lors d’élections voulues par Boris Johnson pour obtenir une majorité au Parlement et sortir de l’impasse sur le Brexit. Mais le dirigeant conservateur, aussi charismatique que clivant, affronte une fronde pour le faire tomber dans la circonscription d’Uxbridge et South Ruislip.

« Le coin a toujours été conservateur mais les gens ne sont pas contents de l’état de l’hôpital local, de la situation des jeunes », explique à l’AFP Michael Freitas, responsable informatique de 42 ans, dans le centre d’Uxbridge animé par un marché de Noël.

Depuis le début de la campagne, le candidat conservateur a été peu vu dans cette ville située au terminus d’une ligne de métro et à trente kilomètres de Westminster.

« Boris Johnson a clairement négligé les habitants », estime M. Freitas, qui votera pour le Parti travailliste ou le parti libéral démocrate, pro-européen.

– Mobilisation des jeunes –

Lors des dernières élections, en juin 2017, Boris Johnson ne l’avait remporté qu’avec une majorité de 5.000 voix, deux fois moins que lors du précédent scrutin. Et ses opposants rêvent de l’évincer de son siège, l’excluant de fait de Downing Street: depuis plus d’un siècle, tous les chefs de gouvernement sont députés.

Et jamais un Premier ministre en exercice n’a été battu lors de législatives.

« Sur le papier, renverser le Premier ministre en exercice n’est pas le défi le plus facile à surmonter », a reconnu fin novembre Ali Milani dans le quotidien de gauche The Guardian.

« Mais l’opinion se retourne contre Johnson », estime le travailliste, voyant se dessiner « un vote utile anti-Johnson » et « une mobilisation sans précédent des étudiants et des jeunes », incités à s’inscrire sur les listes électorales: « Je crois vraiment que nous sommes sur le point de remporter une victoire historique ».

Des arguments confortés par une étude du think tank de droite Onward sur les jeunes, réalisée en avril, qui jugeait « vulnérable » la circonscription d’Uxbridge et South Ruislip en raison de l’évolution démographique défavorable aux Tories.

La ville compte une importante communauté étudiante, liée à l’université locale de Brunel, où Ali Milani, ancien président d’un syndicat étudiant, a suivi son cursus.

– « Improbable mais possible » –

« Ali semble se préoccuper de ce coin. Il vient d’ici, il a le côté local », dit Catherina Knox, 35 ans.

Très remontée contre Boris Johnson et ses « mensonges », la trentenaire fait depuis peu du porte-à-porte pour le candidat travailliste. Sans y croire tout à fait: « Une victoire est improbable, mais possible ».

Car même si Boris Johnson est vu par certains comme un candidat « parachuté », les électeurs risquent d’être séduits par ses promesses de tourner la page du Brexit, un sujet qui empoisonne la vie politique depuis plus de trois ans.

« Tout le monde l’aime bien ici. Les gens ne veulent vraiment pas du Labour », estime Sharon Joyce, une institutrice de 50 ans.

Ali Milani pourrait en outre pâtir de ses tweets antisémites écrits il y a plusieurs années, et qui ont refait surface. Il a présenté ses excuses, mettant en avant sa jeunesse.

Un sondage YouGov réalisé fin novembre plaçait Boris Johnson en tête avec 50% des voix contre 37% pour Ali Milani mais la fourchette d’estimation n’exclut pas une victoire de justesse du travailliste.

Dans cette élection décidément pas tout à fait comme les autres, Boris Johnson et Ali Milani affronteront aussi deux rivaux inattendus, le comte « Face de poubelle » et Lord « Tête de seau », deux personnages déguisés de manière farfelue dont les candidatures ont été officiellement enregistrées.

Fragilisé, l’Ethiopien Abiy Ahmed reçoit le Nobel de la paix

Confronté à des vents contraires dans son pays, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed reçoit ce mardi à Oslo le Nobel de la paix lors de festivités réduites au strict minimum et purgées de toute conférence de presse, au grand dam de ses hôtes.

Plus jeune dirigeant d’Afrique, le leader de 43 ans va se voir formellement remettre le prix lors d’une cérémonie qui commence à 13H00 (12H00 GMT) à l’Hôtel de Ville, en présence notamment de la famille royale norvégienne.

La prestigieuse récompense lui avait été attribuée le 11 octobre pour saluer tout particulièrement ses efforts de paix entre son pays et l’Erythrée voisine.

Le 9 juillet 2018, à l’issue d’une rencontre historique à Asmara, la capitale érythréenne, avait, trois mois seulement après sa prise de fonction, mis fin avec le président érythréen Issaias Afeworki à 20 ans d’état de guerre.

Réouverture d’ambassades et de postes-frontières, rétablissement des liaisons aériennes, multiplication des rencontres: le rapprochement entre les deux ex-frères ennemis avait été mené tambour battant.

Au-delà de cette réconciliation spectaculaire, M. Abiy a, sur le plan régional, joué un important rôle de médiation dans la crise politique soudanaise et essayé de revitaliser le fragile accord de paix sud-soudanais.

Le début de son mandat a aussi été marqué par un élan de démocratisation sur le front intérieur. Rompant avec l’autoritarisme de ses prédécesseurs, il a levé l’état d’urgence, libéré des milliers de prisonniers politiques, créé une commission de réconciliation nationale et levé l’interdiction pesant sur certains partis.

Si son côté réformateur et visionnaire a séduit au-delà des frontières, le jeune dirigeant se heurte aujourd’hui à de graves difficultés. Sa promesse d’organiser en mai prochain les premières élections « libres, justes et démocratiques » depuis 2005 est compromise par un regain de violences intercommunautaires.

Des manifestations anti-Abiy déclenchées moins de deux semaines après l’annonce du Nobel ont débouché sur des affrontements ethniques et sur la mort de 86 personnes.

« La situation en Ethiopie a (…) ses défis mais sans défi, on ne peut rien faire de neuf », a déclaré M. Abiy à la chaîne NRK lundi soir, peu après son arrivée à Oslo. « Nous considérons ces défis comme une grande opportunité de faire quelque chose de positif ».

– « Hautement problématique » –

A l’approche des élections, le dirigeant éthiopien pourrait être contraint, selon les experts, d’accorder moins d’attention au processus de paix avec l’Erythrée, qui piétine. Les postes-frontières entre les deux pays sont aujourd’hui de nouveau fermés, et la question du tracé des frontières reste en suspens.

Avec ces difficultés en toile de fond, M. Abiy a considérablement écourté le programme Nobel: il ne reste à Oslo qu’un jour et demi.

Surtout, l’ancien officier, ex-chef d’un service d’espionnage, a sabré toutes les occasions où les médias auraient pu lui poser des questions.

Exit la conférence de presse traditionnelle à la veille de la cérémonie, ainsi que le point de presse après sa rencontre prévue mercredi avec son homologue norvégienne, remplacé par une simple déclaration. A la trappe aussi la séance de questions des enfants sous l’égide de Save The Children.

« Hautement problématique », a déploré le directeur de l’Institut Nobel, Olav Njølstad, interrogé par l’AFP. « Aux yeux du comité (Nobel), une presse libre et la liberté d’expression sont dans une démocratie des conditions essentielles pour une paix durable, et il est donc étrange qu’un lauréat du prix de la paix ne veuille pas parler avec la presse ».

Mais « c’est lié à la situation dans son pays et à sa personnalité: il est religieux (pentecôtiste, ndlr) et ne veut pas se mettre en avant pour ce qu’il a fait », a-t-il ajouté.

Les services de M. Abiy ont rétorqué qu’il était « assez difficile » pour un dirigeant en exercice de consacrer plusieurs jours à un tel événement, en particulier quand « les problèmes intérieurs sont urgents et requièrent l’attention ».

« Sur le plan personnel, l’humilité du Premier ministre enracinée dans notre culture n’est guère compatible avec la nature très publique du prix Nobel », a expliqué son attachée de presse, Billene Seyoum.

Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 850.000 euros). Les autres prix (littérature, physique, chimie, médecine et économie) seront aussi remis dans la journée à Stockholm.

Poutine et Zelensky: deux présidents si différents

L’un est un vétéran des manigances diplomatiques, l’autre est un néophyte, star télévisée et des réseaux sociaux. Le premier face-à-face entre les présidents russe et ukrainien s’annonce comme celui de deux opposés.

Il y aura un côté David contre Goliath, lorsque Volodymyr Zelensky se retrouvera face à Vladimir Poutine lundi à Paris pour ses premiers pourparlers sur le conflit dans l’est de l’Ukraine qui oppose depuis 2014 Kiev à des rebelles prorusses.

Le puissant président russe n’aura pas grand-chose à perdre et peut espérer que les médiateurs français et allemand, Emmanuel Macron et Angela Merkel, donnent même le signal du début d’un rapprochement.

Pour Zelensky, le défi est autre: faire un pas vers une résolution du conflit qui a fait 13.000 morts et plus d’un million de déplacés, comme il l’a promis. Mais sans donner l’impression de capituler face à Poutine.

– La cigale et la fourmi ? –

Le jeune président de 41 ans, investi en mai, n’a d’expérience politique que celle de sa campagne électorale atypique, menée tambour battant sur les réseaux sociaux. Et celle imaginaire du rôle de président ukrainien qu’il jouait dans une série télévisée.

Face à lui, un vétéran du KGB, ceinture noire de judo, qui en vingt ans au pouvoir a réimposé la puissance russe du Moyen-Orient à l’Amérique latine.

Le style des deux hommes a peu en commun. Quand le président russe aime s’afficher en dur-à-cuire lors de mises en scène millimétrées à la télévision, Zelensky lui préfère une simplicité tout aussi étudiée, comme un « vlog » (blog entièrement en vidéo) en t-shirt et jogging sur Facebook.

Sur la scène internationale, « Poutine est un poids-lourd politique, fort d’une grosse expérience de négociations avec les dirigeants de grands pays. Zelensky est (lui) un acteur et un comédien » qui n’a rencontré jusqu’ici que des alliés, résume Anatoliy Oktyssyouk, politologue au Democracy House de Kiev.

– Le loup et l’agneau ? –

Vladimir Poutine arrive aux négociations de Paris avec le poids de son influence militaire, énergétique et diplomatique, libre de toute opposition le menaçant dans son pays.

La Russie a certes souffert des sanctions imposées par l’Occident, mais le monde des affaires comme la population s’en sont accommodés au nom de la politique de puissance du chef.

Zelensky doit lui slalomer entre sa promesses de mettre fin aux hostilités dans l’est de l’Ukraine et celle de ne rien céder à Poutine. Son économie est exsangue, du fait de la guerre et de la corruption, et dépendante de l’aide internationale.

Enfin, celui qui était censé être son grand protecteur, Donald Trump, l’a entraîné dans un vaste scandale politique, le président américain étant accusé d’avoir fait du chantage à l’aide militaire à son homologue ukrainien.

A l’inverse, Vladimir Poutine est soupçonné d’avoir réussi à déstabiliser les fondements même de la démocratie de son grand adversaire géopolitique en favorisant en 2016 l’arrivée au pouvoir du milliardaire américain.

« Ca va être très tendu pour Zelensky, ces discussions avec Poutine (…) Il n’y va pas en maître de la situation », résume, Arkady Doubnov, commentateur politique basé à Moscou.

– Le lièvre et la tortue ? –

Poutine a donc l’avantage de l’expérience mais Zelensky arrive sur le ring avec l’énergie et l’ambition de l’outsider.

Sur la scène ukrainienne, il s’est imposé en mettant une raclée aux élections à son prédécesseur, un richissime homme d’affaires favori des élites, Petro Porochenko.

Depuis son arrivée au pouvoir, il a négocié un échange de prisonniers avec la Russie et le retour de navires de guerres saisis par la flotte russe. Vladimir Poutine a jugé son homologue « sympathique et sincère ».

Volodymyr Zelensky a aussi le sens de la scène, comme lorsqu’il brandit devant ses homologues, réunis en assemblée générale à l’ONU, une balle pour dénoncer « l’agression russe ». Ou lorsqu’il visite les troupes, un écusson à tête de mort sur l’épaule.

« Avec Poutine, on sait ce qu’on a », relève Mark Galeotti, du centre de réflexion londonien sur la défense et la sécurité RUSI, auteur d’un ouvrage sur le président russe: « Zelensky, on lui a vu plein de visages, mais quel sera le prochain? ».

« Génocide » rohingya : Aung San Suu Kyi défend la Birmanie devant la CIJ

L’ancienne icône de la démocratie Aung San Suu Kyi est arrivée mardi à la Cour internationale de justice (CIJ) pour défendre la Birmanie, accusée par d’autres pays de « génocide » contre les Rohingyas.

Vêtue d’une robe traditionnelle birmane, la cheffe de facto du gouvernement birman est rapidement sortie de voiture sans s’adresser aux médias présents, a constaté un journaliste de l’AFP.

Celle qui fut lauréate du prix Nobel de la paix en 1991 apparaîtra à la tête de la délégation birmane devant la Cour qui siège à La Haye pour assurer elle-même la défense de son pays, à majorité bouddhiste, mis en cause pour des exactions à l’encontre de la minorité musulmane rohingya en 2017.

La Birmanie est accusé de génocide par la Gambie, mandatée par les 57 États membres de l’Organisation de la coopération islamique, qui estime que la Birmanie a violé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, un traité de droit international approuvé en 1948.

La CIJ, organe judiciaire principal des Nations unies, créé en 1946 pour régler les différends entre Etats membres, tient de premières audiences de mardi à jeudi dans ce dossier ultrasensible.

Depuis août 2017, quelque 740.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de l’armée birmane et de milices bouddhistes, qualifiées de « génocide » par des enquêteurs de l’ONU.

– « Meurtre de masse et viol » –

« Les actes génocidaires commis au cours de ces opérations visaient à détruire les Rohingyas en tant que groupe, en tout ou en partie, par le recours au meurtre de masse, au viol et à d’autres formes de violence sexuelle », a déclaré la Gambie dans sa communication à la Cour.

« Je demande que le monde nous rende justice », a déclaré Nur Karima, une réfugiée rohingya dont les frères et grands-parents ont été tués lors d’un massacre dans le village de Tula Toli en août 2017.

« Je veux voir les condamnés être menés à la potence. Ils nous ont tués sans pitié », a témoigné auprès de l’AFP Saida Khatun, une autre réfugiée de Tula Toli.

Les autorités birmanes maintiennent quant à elles que les militaires n’ont fait que réagir aux attaques de la rébellion rohingya, et qu’il n’y a eu ni nettoyage ethnique ni génocide.

Encore citée aux côtés de grand noms comme Nelson Mandela et Mahatma Gandhi dans un passé pas si lointain, Suu Kyi, 74 ans, a vu son image ternie depuis qu’elle a pris la défense des généraux de l’armée birmane.

La cheffe de facto du gouvernement de l’Etat asiatique peut cependant se targuer d’un large soutien dans son pays. Les partisans de Suu Kyi impriment des T-shirts, organisent des rassemblements et s’inscrivent même à des voyages VIP organisés à La Haye pour montrer leur soutien.

– « Du tort » –

La Gambie demande mardi à la CIJ des mesures d’urgence pour mettre fin aux « actes de génocide en cours » en Birmanie en attendant que soit rendu l’arrêt définitif sur le fond de l’affaire, ce qui pourrait prendre des années.

Suu Kyi devrait présenter mercredi la défense de la Birmanie, devenant un des premiers dirigeants à s’adresser personnellement aux juges de la Cour. Celle-ci n’a établi qu’une seule fois qu’un génocide avait été commis: le massacre de 8.000 hommes et garçons musulmans en 1995 à Srebrenica, en Bosnie.

L’ancienne championne de la démocratie devrait faire valoir que la CIJ n’a pas compétence en l’affaire, que l’armée birmane ciblait des rebelles rohingyas, et que le pays est parfaitement capable de mener à bien ses propres enquêtes.

« Le mieux que Suu Kyi puisse faire pour restaurer son image aux yeux du monde est de dire qu’il a été fait du tort aux Rohingyas », estime Abdul Malik Mujahid, imam qui dirige l’association Burma Task Force, qui défend la cause des Rohingyas. « Sans cela, sa défense sera risible. »

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Inflation, climat, communication: les chantiers de Lagarde à la BCE

La nouvelle présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a annoncé début décembre une vaste revue de la stratégie de politique monétaire, inchangée depuis 2003. Pourquoi ce chantier et quels points vont être discutés ?

– Dernier toilettage: 2003 –

Chargée par son mandat de garantir « la stabilité des prix » en zone euro, la BCE a précisé cet objectif en 2003 et s’efforce d’atteindre un taux d’inflation « inférieur, mais proche de 2% », niveau censé favoriser l’investissement et l’emploi.

Or ce taux croupit depuis des années autour d’1% sur fond de multiplication des emplois de services peu rémunérés et de chocs extérieurs freinant l’économie, notamment les tensions commerciales.

Par ailleurs, alors que se multiplient les appels à intégrer la protection du climat dans les politiques publiques, le moment est « idéal » pour que la nouvelle présidente de la BCE offre « un nouveau point de départ » à la politique monétaire à l’aube de ses huit ans de mandat, estime Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management.

Cette revue d’ensemble intervient aussi alors que la politique de la BCE, faite de taux historiquement bas et de rachats de dette sur les marchés, est de plus en plus critiquée en particulier en Allemagne. On lui reproche de pénaliser les épargnants et de gonfler les prix des actifs financiers et de l’immobilier, favorisant la création de bulles.

– Objectif d’inflation ‘symétrique’ –

« L’essentiel du réexamen stratégique devrait porter sur le niveau de prix qu’on veut atteindre », résume Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG.

L’idée serait de passer à un objectif d’inflation symétrique « autour de 2% »,qui peut donc être légèrement au-dessus. La BCE ferait donc sauter l’expression « inférieure à 2% », qui s’est avérée trop restrictive.

Cette évolution semble « souhaitable et plausible, ne serait-ce que pour des raisons de simplicité et de crédibilité des prévisions », selon Frederik Ducrozet.

– Verdir la politique monétaire –

Poussée encore récemment par une pétition d’associations et d’universitaires à participer à la lutte contre le changement climatique, la BCE pourrait en tenir compte dans ses décisions de politique monétaire.

Il faudrait « a minima » que les modèles macroéconomiques utilisés pour les prévisions « incorporent dans l’évaluation des risques » celui du changement climatique, a plaidé Mme Lagarde la semaine dernière devant le Parlement européen.

L’institution pourrait aussi aménager les règles de refinancement des banques à son guichet, en favorisant les établissements lui apportant comme garanties des actifs « verts », non liés aux activités les plus polluantes. Ses rachats d’actifs sur le marché, destinés à soutenir l’économie, pourraient également privilégier les obligations « vertes ».

Mais pour Gilles Moec, économiste chez Axa, le « vrai sujet » est surtout de savoir « comment la BCE va réagir face aux risques économiques liés à une politique sur le climat ». A titre d’exemple, si les prix de la tonne de carbone ne cessent de monter, pour accélérer la transition énergétique, ils pèseront sur le niveau général des prix et in fine sur la politique monétaire », prévient-il.

– Améliorer la communication –

Trop jargonneuse et pimentée de querelles entre clans opposés, la communication des gardiens de l’euro est un chantier délicat, qui engage la crédibilité de l’institution.

La BCE « pourrait passer à un processus de vote plus transparent et systématique (des membres du conseil des gouverneurs) sur les principales décisions politiques », propose Andrew Kenningham, chef économiste chez Capital Economics.

Les votes des 25 membres de l’instance qui fixe les taux à la BCE, actuellement anonymes, pourraient être comptabilisés entre voix « pour » et « contre », voir rendus nominatifs, comme d’autres grandes banques centrales le font de longue date. « Si on veut être transparent il faut y aller à fond », plaide M. Moec.