Ménaka, nouvelle prise stratégique de la CMA

Les affrontements entre la CMA et le GATIA, qui avaient repris le mercredi 26 juillet 2017 à une quarantaine de kilomètres de Kidal se sont transportés jusque dans la région de Ménaka. Le vendredi dernier, aux environs de 18 heures, une vingtaine de véhicules de la CMA sont rentrés dans la ville sans violence, le GATIA ayant plutôt déserté la ville la veille.

L’échec de la signature d’un cessez le feu, mercredi 19 juillet dernier, à Bamako, entre la CMA et la Plateforme, a fait place aux combats dans plusieurs localités de la région de Kidal. Le GATIA à l’issu de ces affrontements a enregistré des lourdes pertes, avec notamment des prisonniers aux mains de la CMA. Les combattants du GATIA auraient abandonné la région pour se replier sur la région de Gao. C’est dans ces conditions de défaite que la CMA, galvanisée par ses succès remportés, a pris le contrôle de la ville de Ménaka, vendredi 28 juillet aux environs de 18 heures sans combat.

Le gouverneur de la région Daouda Maiga a été évacué de la ville par un avion de la MINUSMA avant l’arrivée des combattants de la CMA. D’après des témoignages collectés sur place à Ménaka, la CMA est rentrée dans la ville sans opposition, « aucune balle n’a été tirée » nous confie un habitant. Dans la nuit de vendredi, un silence de mort régnait sur la ville. Personne ne circulait dans les rues. Une atmosphère de crainte et de peur avait gagné la plupart des populations.

Le président de l’autorité régionale Abdoulwahab Ag Ahmed Mohamed a rencontré samedi matin les responsables de la CMA. Ceux-ci ont fait savoir qu’ils sont venus pour protéger la population et récupérer leurs anciennes positions. Ils ont également affirmé qu’ils n’ont pas de problèmes avec les FAMA mais avec le GATIA auquel ils prendraient désormais la place. Aucune remise en cause de l’Accord d’Alger n’a été formulée par les responsables de la CMA. Entre temps, les combattants du GATIA, d’après une source sur le terrain, auraient pris le contrôle d’Anefif dans la region de Kidal, aux environs de 14 heures ce même samedi. Une nouvelle qui aurait motivé le départ de la CMA de Ménaka. «  Ils se sont retirés de la ville, c’est les FAMA et la MINUSMA qui sécurisent la ville » témoigne un habitant joint ce soir. « Aujourd’hui, les gens vaquent à leurs affaires,tout est calme » rassure un jeune à Ménaka contacté. Dans tout les cas, la situation est loin de se normaliser même si la CMA a quitté Ménaka, car la hache de guerre entre celle-ci et le GATIA n’est pas encore enterrée.

 

 

Ménaka : le nouveau commissariat ouvrira ses portes en juillet

Le premier contingent de policiers est attendu dans la région de Ménaka dès la première quinzaine du mois de juillet. Le bâtiment déjà construit a été inauguré, mercredi 21 juin, par le directeur de la police nationale.

Le Directeur national de la police a présidé mercredi dernier l’inauguration du commissariat de la police de Ménaka en présence de quelques agents de police de la force onusienne présente au Mali (Minusma). La cérémonie s’est déroulée dans la salle du gouvernorat de Ménaka où ont été nommés le directeur régional de la police et le commissaire de police de Ménaka. Selon Djibrila Maïga, président du conseil régional de la jeunesse de Ménaka, le premier contingent est attendu dans la première quinzaine du mois de juillet. Le nombre des agents est pour l’instant inconnu. Toute porte à croire que le gouvernement reste très prudent sur ces questions pour des raisons de sécurité.

Une chose est certaine, le bâtiment est fin prêt, « il manque les équipements qui viendront en même temps avec les agents », explique Djibrila Maiga. On rappelle que le bâtiment censé abriter le nouveau commissariat de police est situé à l’entrée de Ménaka. Il fait face au camp militaire.

Grand soulagement L’ouverture d’un commissariat de police dans la région est accueillie avec joie par la population et la société civile. « C’est un soulagement de savoir que l’Etat est présent avec nous. Nous avons longtemps attendu ce jour », témoigne Iba Tane, membre de la société civile. Le commissariat de police aidera en effet la gendarmerie nationale dans sa mission de sécurisation des personnes et des biens. Un nouveau pas réussi pour cette région qui est perçu aujourd’hui comme un modèle dans la mise en œuvre de l’accord pour la Paix et la Réconciliation signé en 2015.