Inde: manifestations de colère après le viol et le meurtre d’une jeune femme

Des centaines de personnes ont manifesté lundi en Inde leur colère après le viol collectif et le meurtre d’une jeune femme, une députée appelant même à « lyncher » ses auteurs.

Alors même que les manifestants défilaient à New Delhi, Hyderabad, Bangalore, Calcutta et d’autres villes, la police du Rajasthan (nord) a découvert le corps à demi dénudé d’une petite fille âgée de six ans. Selon les premiers résultats de l’enquête, elle avait été violée puis étranglée avec la ceinture de son uniforme scolaire.

Les manifestants protestaient contre le viol collectif et le meurtre d’une jeune vétérinaire âgée de 27 ans, survenu mercredi soir près d’une route animée en banlieue d’Hyderabad (sud).

Quatre hommes ont été arrêtés. Ils auraient crevé l’un des pneus du scooter de la jeune femme en son absence puis lui auraient proposé leur aide à son retour.

Ils l’ont entraînée sur une aire de camions en lui promettant de le réparer. Selon la police, ils l’ont violée et tuée avant de brûler son corps en l’arrosant d’essence sous un pont éloigné.

Les violences sexuelles contre les femmes sont fréquentes en Inde. En 2012, le viol collectif d’une étudiante à bord d’un autobus à New Delhi avait suscité l’indignation de tout le pays et du monde.

Samedi, la police avait dispersé par la force des centaines de manifestants qui tentaient d’entrer dans le commissariat d’Hyderabad où étaient détenus les quatre suspects qui ont depuis été inculpés.

Au Parlement national, la députée Jaya Bachchan, ancienne actrice, a estimé que les coupables devaient être « lynchés en public ». L’un de ses collègues a réclamé un registre des criminels sexuels et la castration des violeurs. D’autres députés ont attribué la hausse des violences sexuelles à l’énorme retard dans le traitement judiciaire des affaires.

Au Rajasthan, un homme âgé de 40 ans a été arrêté lundi, selon la police, après la découverte dans des buissons du corps de la petite fille recherchée depuis la veille dans un village près de Jaipur, capitale de l’Etat.

Selon les derniers chiffres officiels incluant plus de 10.000 victimes mineures, plus de 33.000 viols ont été déclarés dans le pays en 2017.

Algérie: un procès pour corruption d’ex-dirigeants et patrons ajourné

Le procès pour corruption de deux anciens Premiers ministres algériens, aux côtés d’autres ex-hauts dirigeants politiques algériens et de grands patrons du secteur automobile, a été ajourné dès son ouverture lundi à Alger, a indiqué un des avocats de la défense

« Le procès est reporté au 4 décembre », a déclaré, sans autre détail, à l’AFP Me Khaled Bourayou, avocat d’Ali Haddad, ancien dirigeant de la principale organisation patronale algérienne et patron du n°1 privé du BTP en Algérie, incarcéré depuis fin mars.

Une partie des avocats n’a pu accéder à la salle d’audience, trop petite pour accueillir avocats, journalistes et de nombreux Algériens désirant assister au procès, ont rapporté plusieurs médias algériens.

Une foule extrêmement nombreuse était massée dès les premières heures de la matinée devant le tribunal de Sidi M’hamed, dans le centre d’Alger et l’ouverture des portes a donné lieu à une bousculade, a constaté une journaliste de l’AFP, qui n’a pu entrer dans la salle.

Ce procès est le premier consécutif aux vastes enquêtes sur des faits présumés de corruption déclenchées après la démission, en avril, d’Abdelaziz Bouteflika, poussé au départ par un mouvement populaire de contestation du régime inédit, après 20 ans passés à la tête de l’Etat.

Les affaires jugées concernent « l’octroi d’indus avantages aux opérateurs de montage automobile », selon le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati.

Les accusés, tous en détention provisoire, sont arrivés dans des fourgons cellulaires accompagnés d’une forte escorte policière, dont ils ont été extraits hors des regards et des caméras.

Parmi eux figuraient notamment deux proches et anciens Premiers ministres de M. Bouteflika, Ahmed Ouyahia, quatre fois chef du gouvernement entre 1995 et 2019, dont trois fois durant la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, et Abdelmalek Sellal, qui dirigea le gouvernement de 2014 à 2017, selon Me Bourayou.

C’est la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962, que sont jugés d’anciens chefs de gouvernement.

Deux anciens ministres de l’Industrie de M. Bouteflika, Mahdjoub Bedda (2017) et son successeur Youcef Yousfi (2007-2019) comparaissaient également, selon l’avocat.

Le président malien appelle à ne pas « mordre la main » tendue de la France

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a appelé ses compatriotes à ne pas « mordre la main » de ceux qui leur viennent en aide, dont la France, face aux expressions d’hostilité à la présence de forces étrangères dans le pays en guerre.

Dans un message diffusé samedi soir, il a aussi annoncé le lancement officiel le 14 décembre d’un débat national pour tenter de dégager les solutions à la crise non seulement sécuritaire, mais multiforme, à laquelle le pays est en proie depuis des années.

Responsables et experts conviennent qu’il n’y aura pas d’issue au conflit du Sahel par la seule force des armes et sans action politique, alors que se propagent le jihadisme et les violences qui ont déjà fait des milliers de morts.

Deux gendarmes ont été tués par balles dimanche dans une attaque menée contre leur poste à Menaka (est) par quatre jihadistes, dont deux à moto, a annoncé un porte-parole du gouvernorat, Paul Ben.

Treize soldats français sont morts lundi dans la collision de leurs deux hélicoptères lors d’une opération de combat de nuit contre les jihadistes dans la même région frontalière.

Le président malien a indiqué qu’il se rendrait à l’hommage rendu lundi par la France à ces soldats. « Je m’incline devant (leur) mémoire », a-t-il dit alors que des voix continuent à s’élever pour réclamer le départ des troupes françaises ou étrangères et pour les accuser de ne s’intéresser qu’aux richesses naturelles du Mali.

« Nous n’avons aucune raison de nous glorifier d’avoir tendu la main à ceux qui en avaient besoin hier », a assuré M. Keïta en référence à l’engagement de soldats maliens pendant les guerres mondiales ou dans les missions de paix, « mais nous n’avons non plus aucune raison de mordre la main de ceux qui nous tendent les leurs aujourd’hui ».

Il a par ailleurs fixé au 14 décembre le lancement officiel du dialogue national inclusif qu’il a mis sur les rails en mai et qui a donné lieu à des mois de consultations. Il est censé mettre les Maliens autour de la table et établir une feuille de route.

Le président malien a laissé entendre que ce lancement prendrait la forme d’un congrès et a appelé « toutes les forces vives de la Nation » à prendre part à ce dialogue, « entré dans la dernière ligne droite ».

L’initiative s’est heurtée jusqu’alors à la non-participation d’acteurs importants, comme la principale formation d’opposition, le Front pour la sauvegarde de la démocratie.

« Nous devrions saisir l’opportunité offerte de la mise à plat, et du diagnostic profond », a ajouté M. Keïta. Les conclusions et résolutions issues de ce dialogue seront mises en oeuvre par un mécanisme indépendant, a-t-il assuré.

Autre signe apparent de la volonté de relancer l’effort politique: un comité au rôle significatif qui ne s’était plus réuni depuis plusieurs mois est convoqué pour le 11 décembre, selon un document officiel consulté par l’AFP.

Ce comité est chargé du suivi de l’accord de paix d’Alger de 2015, qui actait le désarmement de groupes rebelles et leur intégration dans les forces de défense maliennes.

RDC: Tirs de sommation pour disperser des manifestants anti-ONU à Beni

Les forces de sécurité congolaises procédaient à des tirs de sommation à balles réelles lundi matin pour disperser des manifestants anti-ONU à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l’AFP.

Après des tirs sporadiques, la police et l’armée ont tiré en l’air et en rafales pendant près de 30 minutes face à des dizaines de jeunes qui voulaient se rendre vers des installations onusiennes déjà attaquées lundi dernier.

Une base civile de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a été saccagées lundi dernier.

A l’appel des organisations de la société civile, une grève générale est observée à Beni où aucun magasin n’a ouvert et toutes les activités sont paralysées.

Conformément aux consignes, les jeunes manifestants marchaient pieds nus, tenant des bâtons.

Les militaires ont aussi utilisé des bâtons pour disperser la foule.

La population reproche aux autorités et à la force de la Monusco leur passivité face aux massacres de civils dans le territoire de Beni. Des tueries attribuées au groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF).

Dimanche, un homme a été tué dans la dispersion d’un rassemblement devant un hôtel d’Oicha, à 30 km au nord de Beni, a indiqué une source de la société civile à l’AFP.

« Tôt le matin, des jeunes avaient encerclé un hôtel soupçonné d’avoir hébergé des ADF. Lors de l’intervention de la police pour les disperser, un jeune a été atteint et tué », a déclaré à l’AFP Lewis Saliboko président du réseau d’organisations de la société civile.

Trois personnes ont été lynchées en 48 heures entre jeudi et samedi par des civils qui les soupçonnaient d’être des ADF. Deux d’entre elles étaient des militaires, selon l’armée.

Plus de cent personnes ont été massacrées en un mois dans la région de Beni.

RDC: Tirs de sommation pour disperser des manifestants anti-ONU à Beni

Les forces de sécurité congolaises procédaient à des tirs de sommation à balles réelles lundi matin pour disperser des manifestants anti-ONU à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l’AFP.

Après des tirs sporadiques, la police et l’armée ont tiré en l’air et en rafales pendant près de 30 minutes face à des dizaines de jeunes qui voulaient se rendre vers des installations onusiennes déjà attaquées lundi dernier.

Une base civile de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a été saccagées lundi dernier.

A l’appel des organisations de la société civile, une grève générale est observée à Beni où aucun magasin n’a ouvert et toutes les activités sont paralysées.

Conformément aux consignes, les jeunes manifestants marchaient pieds nus, tenant des bâtons.

Les militaires ont aussi utilisé des bâtons pour disperser la foule.

La population reproche aux autorités et à la force de la Monusco leur passivité face aux massacres de civils dans le territoire de Beni. Des tueries attribuées au groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF).

Dimanche, un homme a été tué dans la dispersion d’un rassemblement devant un hôtel d’Oicha, à 30 km au nord de Beni, a indiqué une source de la société civile à l’AFP.

« Tôt le matin, des jeunes avaient encerclé un hôtel soupçonné d’avoir hébergé des ADF. Lors de l’intervention de la police pour les disperser, un jeune a été atteint et tué », a déclaré à l’AFP Lewis Saliboko président du réseau d’organisations de la société civile.

Trois personnes ont été lynchées en 48 heures entre jeudi et samedi par des civils qui les soupçonnaient d’être des ADF. Deux d’entre elles étaient des militaires, selon l’armée.

Plus de cent personnes ont été massacrées en un mois dans la région de Beni.

RDC: Tirs de sommation pour disperser des manifestants anti-ONU à Beni

Les forces de sécurité congolaises procédaient à des tirs de sommation à balles réelles lundi matin pour disperser des manifestants anti-ONU à Beni dans l’est de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l’AFP.

Après des tirs sporadiques, la police et l’armée ont tiré en l’air et en rafales pendant près de 30 minutes face à des dizaines de jeunes qui voulaient se rendre vers des installations onusiennes déjà attaquées lundi dernier.

Une base civile de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a été saccagées lundi dernier.

A l’appel des organisations de la société civile, une grève générale est observée à Beni où aucun magasin n’a ouvert et toutes les activités sont paralysées.

Conformément aux consignes, les jeunes manifestants marchaient pieds nus, tenant des bâtons.

Les militaires ont aussi utilisé des bâtons pour disperser la foule.

La population reproche aux autorités et à la force de la Monusco leur passivité face aux massacres de civils dans le territoire de Beni. Des tueries attribuées au groupe armé d’origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF).

Dimanche, un homme a été tué dans la dispersion d’un rassemblement devant un hôtel d’Oicha, à 30 km au nord de Beni, a indiqué une source de la société civile à l’AFP.

« Tôt le matin, des jeunes avaient encerclé un hôtel soupçonné d’avoir hébergé des ADF. Lors de l’intervention de la police pour les disperser, un jeune a été atteint et tué », a déclaré à l’AFP Lewis Saliboko président du réseau d’organisations de la société civile.

Trois personnes ont été lynchées en 48 heures entre jeudi et samedi par des civils qui les soupçonnaient d’être des ADF. Deux d’entre elles étaient des militaires, selon l’armée.

Plus de cent personnes ont été massacrées en un mois dans la région de Beni.

Ursula von der Leyen en Ethiopie pour son premier voyage hors de l’UE

La nouvelle présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dimanche qu’elle se rendrait vendredi à Addis Abeba pour son premier déplacement hors de l’UE afin de rencontrer le prix Nobel de la paix Abiy Ahmed et le représentant de l’Union africaine Moussa Faki.

« J’ai décidé d’effectuer en Afrique mon premier déplacement hors de l’Union européenne et je me rendrai vendredi à Addis Abeba pour rencontrer M. Moussa Faki, le représentant de l’Union Africaine, le Premier ministre de l’Ethiopie et prix Nobel de la paix Abiy Ahmed et la présidente de l’Ethiopie, Mme Sahle-Work Zewde, seule femme à la tête d’un pays africain », a-t-elle annoncé au cours d’un entretien dimanche avec les représentants des agences de presse à Bruxelles. « Je serai de retour à Bruxelles le dimanche », a-t-elle précisé.

Mme von der Leyen a pris ses fonctions dimanche, avec un mois de retard, et s’est aussitôt mise au travail avec une série d’entretiens téléphoniques avec les dirigeants des pays membres du G7 et du G20.

« Il s’agit de prises de contact », a-t-elle souligné. Elle a précisé s’être entretenue avec les dirigeants chinois, sud-coréen, indonésien, australien et turc. Ces contacts vont se poursuivre dans les prochains jours.

Mme von der Leyen se rendra lundi à Madrid pour la COP25 où elle devrait évoquer son projet de « Green Deal » (pacte vert) pour l’UE, promis pour les 100 premiers jours de son mandat.

« Mon intervention à Madrid sera courte. Il s’agira de donner un coup de projecteur sur ce nous faisons. Mais Madrid sera le point de départ de ce Green Deal », a-t-elle expliqué.

Opération anticorruption au Gabon: l’ex porte-parole de la présidence incarcéré

La vaste opération anticorruption lancée au Gabon se poursuit jusqu’au sommet de l’Etat avec la mise en détention provisoire de l’ancien porte-parole de la présidence Ike Ngouoni, suspecté notamment de complicité de détournement de fonds publics.

Gardé à vue depuis le jeudi 21 novembre, M. Ngouoni a été déféré vendredi et placé sous mandat de dépôt, a indiqué dimanche l’AFP son avocate Carole Moussavou.

« Il est actuellement à la prison centrale de Libreville. Selon le juge d’instruction, mon client aurait bénéficié de rétrocommissions », a-t-elle ajouté.

L’incarcération de M. Ngouoni vient s’ajouter à celles de plus d’une dizaine de cadres de l’administration publique gabonaise mis en détention provisoire depuis jeudi.

La majorité d’entre eux sont des proches de l’ancien homme fort de la présidence gabonaise, Brice Laccruche Alihanga. Ils ont été interpellés après le limogeage de M. Laccruche à la direction du cabinet du président Ali Bongo Ondimba le 7 novembre.

Un poste qu’il occupait depuis deux ans, et où il n’avait cessé de gagner en influence, notamment après un accident vasculaire cérébral (AVC) de M. Bongo survenu en octobre 2018.

Ce pouvoir grandissant avait suscité de très nombreuses critiques, au moment où M. Laccruche plaçait plusieurs de ses proches à des postes clés. Il a depuis été nommé à la tête d’un ministère à l’intitulé singulier: celui du suivi de la « Stratégie des investissements humains et des objectifs de développement durable ».

L’ancien porte-parole de la présidence Ike Ngouoni, également bras droit de M. Laccruche, est suspecté de « complicité de détournements de fonds publics, de détournement de fonds publics et de blanchiment de capitaux », a précisé à l’AFP son avocate.

– Complicité –

« On parle de complicité de détournement de fonds, mais qui est l’auteur principal ? », interroge-t-elle. « Selon eux, ce serait Brice Laccruche, nous ne sommes aujourd’hui qu’au début de l’instruction », avance-t-elle.

Selon elle, l’incarcération de son client ne serait pas en lien avec la Gabon Oil Company (GOC), une entreprise publique dont la gestion se trouve être au coeur de l’opération anticorruption. En deux ans, 85 milliards de francs CFA (129 millions d’euros) se seraient « volatilisées », selon un article publié mercredi par le quotidien pro-gouvernemental l’Union.

L’administrateur-directeur général de cette entreprise, Patrichi Tanasa, proche de M. Laccruche, a été incarcéré jeudi, au côté de dix autres cadres.

L’enquête de l’Union cible notamment la Dupont Consulting Company, une société privée ayant passé plusieurs contrat avec la GOC, dont l’administrateur est Gregory Laccruche, le frère de Brice Laccruche. Il a été interpellé mercredi.

Plusieurs avocats des personnes interpellées ont dénoncé une « vendetta politique » et la presse d’opposition parle, elle, d' »une chasse aux sorcières ».

De son côté, la présidence a appelé à « dépolitiser » l’enquête. « Quelle que soit votre place, s’il y a des soupçons, il n’y a pas d’impunité. Maintenant c’est à la justice de faire son travail, de trancher », a déclaré Jessye Ella Ekogha, qui remplace M. Ngouoni.

– Du mamba au scorpion –

Selon lui, il s’agit surtout de la suite de l’opération Mamba, lancée en 2017 par le président pour lutter contre la corruption. Une opération que la presse a renommé « opération scorpion ».

Depuis le limogeage de M. Laccruche, le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba a procédé à de nombreux changements. Il a tenu fin novembre un conseil extraordinaire de la magistrature, une première en dix ans au pouvoir, où dans la foulée, le procureur de la République Olivier N’Zahou a été écarté.

Plusieurs responsables des renseignements et de l’appareil sécuritaire, proches de M. Laccruche, ont également été remplacés.

Face à ce bouleversement de la vie politique gabonaise, une partie de l’opposition continue d’affirmer que le président Bongo n’est plus en capacité de diriger le pays.

Le collectif d’opposants Appel à agir, qui demande une expertise sur la santé du président depuis mars, estime que « les impostures se succèdent à la tête du pays ». Il dénonce « une monarchisation » du Gabon, affirmant que les récents bouleversements témoignent du « pouvoir grandissant de l’épouse et du fils d’Ali Bongo ».

Samedi et dimanche, M. Bongo, dont les apparitions publiques sont rares depuis son AVC, a assisté au marathon de Libreville. Il était accompagné de sa femme Sylvia et de son fils Nourredine.

Plusieurs membres du gouvernements avaient également fait le déplacement. M. Laccruche, d’habitude omniprésent, était, lui, aux abonnés absents.

Burkina: 14 morts, dont des enfants, lors de l’attaque d’une église protestante

Quatorze fidèles, dont « des enfants », ont été tués dimanche pendant un service religieux lors de l’attaque d’une église protestante à Hantoukoura, dans l’est du Burkina Faso, où les actions menées par des groupes armés jihadistes contre les lieux de cultes se multiplient.

« Une église protestante de Hantoukoura, dans le département de Foutouri, frontalière du Niger, province de la Komondjarie a été victime d’une attaque meurtrière perpétrée par des hommes armés non identifiés », a annoncé le gouvernorat de la région de Fada N’Gourma dans un communiqué. « Cette attaque a malheureusement occasionné 14 morts et de nombreux blessés ».

Cette attaque « signalée aux environs de 12H00 » a été perpétrée par une « dizaine d’individus lourdement armés », qui « ont exécuté froidement les fidèles, dont le pasteur de l’église et des enfants », selon une source sécuritaire.

Une autre source sécuritaire a parlé également d’un bilan de « 14 morts, tous de sexe masculin ». Une « opération de ratissage » a été lancée par le groupement militaire de Foutouri pour retrouver les « traces des assaillants » qui se sont « enfuis à bord de motocyclettes », selon cette source.

Dans son communiqué, le gouvernorat précise que « les forces de défense et de sécurité » se sont déployées « pour porter secours aux personne blessées ».

Le gouvernement « présente ses condoléance attristées aux familles éplorées et à la communauté religieuse protestante ».

Les attaques, attribuées à des groupes jihadistes, contre des églises ou des religieux chrétiens se sont multipliées récemment au Burkina Faso, pays sahélien pauvre d’Afrique de l’Ouest.

– Attaque à la frontière ivoirienne –

Le 26 mai, quatre fidèles avaient été tués lors d’une attaque contre une église catholique à Toulfé, localité du nord du pays.

Le 13 mai, quatre catholiques avaient été tués lors d’une procession religieuse en honneur de la Vierge Marie à Zimtenga, toujours dans le nord.

La veille, six personnes dont un prêtre, avaient été tués lors d’une attaque pendant la messe dans une église catholique à Dablo, une commune de la province du Sanmatenga, dans le nord du pays.

Le 29 avril, six personnes avaient été tuées lors de l’attaque de l’église protestante de Silgadji, dans le nord.

À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo (nord) avait été enlevé par des individus armés. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, avait été tué dans le centre du Burkina.

Plusieurs imams ont également été assassinés par les jihadistes dans le nord du Burkina depuis le début des attaques il y a quatre ans.

Par ailleurs, à l’autre bout du pays, dans l’ouest, à la frontière ivoirienne, « des individus armés ont attaqué le poste frontalier de Yendéré » samedi soir vers 22H00, faisant « deux blessés parmi les passagers d’un car de transport en commun », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.

« Les assaillants, environ une vingtaine lourdement armés, ont incendié un véhicule et emporté plusieurs motocyclettes », a précisé une source policière. Un ratissage a été mené après cette attaque et les assaillants se sont « dispersés dans la forêt ».

Yendéré, située à une vingtaine de km de Niangoloko, le poste frontière principal entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, a déjà été la cible de deux attaques, dont une avait fait trois morts en avril.

Au total, les attaques attribuées à une douzaine de groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont fait près de 700 morts depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.

Sous-équipées et mal entraînées, l’armée, la police et la gendarmerie de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest sont incapables d’enrayer les attaques djihadistes, qui se sont intensifiées en 2019 jusqu’à devenir quasi quotidiennes.

En novembre, les forces de défense et de sécurité ont annoncé avoir tué 56 jihadistes lors de plusieurs opérations.

Le Sénégal se divise autour des élèves enchaînés des écoles coraniques

Un maître d’école coranique peut-il impunément maintenir ses élèves enchaînés? Le Sénégal se déchire sur une retentissante affaire confrontant traditions et droits de l’enfant, emprise des confréries religieuses et autorité de l’Etat.

L’image d’un garçon chaînes aux pieds a déclenché un vif débat dans ce pays ultra-majoritairement musulman.

Le sort de l’enfant et de ses camarades a envoyé leur maître, mais aussi leurs parents devant le juge. Il a provoqué le saccage d’un tribunal. Il est remonté jusqu’aux guides religieux, avec cette question: laisseront-il condamner le maître?

L’enfant sur la photo est élève, avec des dizaines d’autres, de la « daara » de Ndiagne (nord-ouest), une des milliers d’écoles coraniques du Sénégal. Il a été repéré traînant dans la rue le 22 novembre. Le scandale n’aurait pas éclaté – et n’aurait pas eu lieu d’être – si ceux qui l’ont trouvé n’avaient largement diffusé cette image sur les réseaux sociaux, disent de nombreux défenseurs du marabout, le maître coranique.

Dans un pays en développement, mais où la pauvreté affecte environ 40% de la population, de nombreux enfants déguenillés errent chaque jour jusque dans le centre de Dakar.

Human Rights Watch avait dénoncé en juin le fait que « plus de 100.000 enfants seraient forcés de mendier chaque jour par leur maître coranique, sous peine de brimades physiques ou psychologiques ». Beaucoup de ces élèves, ou talibés, sont victimes d’abus sévères et de négligences qui ont entraîné la mort d’une quinzaine d’entre eux ces deux dernières années, selon l’ONG.

Tout cela dans une grande indifférence.

Mais, cette fois, les langues se sont déliées, pour accabler ou défendre le marabout et la coutume.

– « Un bon maître » –

D’autres enfants ont été découverts entravés dans l’école. Le maître, quatre pères et mères ainsi que le forgeron qui a confectionné les chaînes ont été arrêtés. Ils ont comparu mercredi devant le juge, et ont reconnu les faits.

Le maître coranique, Cheikhouna Guèye, a expliqué que les parents demandaient qu’on entrave les enfants pour les empêcher de fuguer, certains les amenant déjà entravés.

Les parents en sont convenus. Ils ont déclaré qu’ils voulaient juste que leur fils apprenne le Coran. Tous ont dit qu’ils n’auraient pas agi de la sorte s’ils avaient su que c’était interdit.

Le père d’un des enfants, Mor Loum, a dit à l’audience qu’il était paysan et que son fils avait fugué dix fois. « Quand il disparaît, j’arrête mon travail pour me mettre à sa recherche », a-t-il dit selon la presse.

Le parquet a requis deux ans de prison, dont deux mois ferme, contre Cheikhouna Guèye. Le jugement sera rendu mercredi. Mais quand les dizaines de proches, fidèles et autres maîtres coraniques venus soutenir Cheikhouna Guèye ont appris que la justice refusait de relâcher les prévenus avant cette date, ils ont passé leur colère sur les portes et les meubles du tribunal.

« C’est un bon maître coranique qui est mis en cause », a dit à l’AFP Moustapha Lô, président de la Fédération des écoles coraniques, qui compte plus de 22.000 daaras dans le pays.

« Il dispense un enseignement de qualité et dans des conditions décentes », comme les autres maîtres, ajoute-t-il, les dérapages étant selon lui des « cas isolés » imputables à la méconnaissance de la loi.

Enchaîner les enfants ne signifie pas les maltraiter, disent les partisans du maître.

– Puissantes confréries –

Ces maîtres, « on veut les humilier », a dit Abdou Samathe Mbacké. Ce dernier dirigeait une forte délégation de maîtres coraniques qui est allée prendre les instructions du calife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké.

Les mourides sont une des quatre principales confréries musulmanes du pays. Elles jouent un rôle prépondérant dans la vie des Sénégalais. Les chefs de ces confréries sont des figures éminemment respectées, très écoutées aussi des politiques.

Enchaîner les enfants est une « vieille pratique », a dit le chef de la délégation au leader spirituel des mourides. Il dénonce une campagne menée par des organisations étrangères de défense des droits humains.

Le calife a préconisé d’attendre le jugement. Des propos diversement rapportés par les médias comme temporisateurs ou menaçants pour la justice et l’Etat.

Le dossier, évoqué au parlement vendredi, est délicat pour le gouvernement. Le président Macky Sall a rendu visite au calife des mourides au lendemain du procès.

« L’Etat doit prendre ses responsabilités », a dit à l’AFP le sociologue Mamadou Wane, « aucune morale, aucune philosophie, aucune loi n’accepte » qu’on enchaîne des enfants.

Mais « on a un Etat qui se cache. L’Etat a peur » des religieux, tranche-t-il.

Après la décision de Washington, nouvelle colonie israélienne à Hébron

Israël a annoncé dimanche de nouvelles habitations pour les colons juifs dans le centre de Hébron, ville de Cisjordanie occupée où le climat est déjà tendu, un projet décrié par les Palestiniens comme un « premier résultat » concret de la nouvelle politique de Washington.

Cette annonce, première mesure concrète concernant les colonies depuis le revirement fin novembre des Etats-Unis selon qui elles ne violent pas le droit international, intervient au lendemain de la mort d’un Palestinien près de cette ville.

Celui-ci a été tué par les forces israéliennes alors qu’il jetait avec deux autres personnes des bombes incendiaires sur des véhicules israéliens, selon les autorités israéliennes.

Elle intervient aussi alors que le spectre de nouvelles élections plane sur Israël, les députés étant incapables de s’entendre sur un prochain chef de gouvernement dans la foulée des élections de septembre qui n’ont pas réussi à départager le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz.

Tentant de multiplier ses appuis dans cette course, M. Netanyahu a récemment abandonné son poste de ministre de la Défense pour l’attribue à Naftali Bennett, un député de l’ultra-droite israélienne.

Dimanche, M. Bennett qui, comme son prédécesseur, courtise l’électorat stratégique des colonies, a ordonné à ses fonctionnaires « de notifier à la municipalité de Hébron qu’un nouveau quartier juif allait être planifié » dans l’ancien marché central, selon un communiqué de son ministère.

La ville de Hébron est une poudrière où environ 800 juifs vivent, pour la plupart par conviction idéologique, sous haute protection militaire, parmi 200.000 Palestiniens.

Les habitants palestiniens de Hébron manifestent régulièrement pour la réouverture de la rue Shuhada (« des martyrs », en français), jadis le centre économique de la vieille ville, aujourd’hui fermée à la circulation en raison des colons qui vivent à proximité.

– Après Trump –

A la suite du massacre de dizaines de Juifs par des Arabes en 1929, Hébron s’était vidée de présence juive, jusqu’à leur retour en 1967, quand Israël a pris le contrôle de la Cisjordanie lors de la guerre des Six Jours.

Depuis 1967, la colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, et elle s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de Benjamin Netanyahu et de son allié à Washington, le président Donald Trump.

Plus de 600.000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui n’ont « aucun fondement en droit » et constituent une « violation flagrante du droit international » selon la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les Etats-Unis, allié clé d’Israël, ont toutefois changé fin novembre leur politique sur les colonies, affirmant qu’elles ne violaient pas, selon Washington, le droit international.

La décision israélienne de construire de nouvelles habitations pour des colons à Hébron est « le premier résultat tangible de la décision américaine de légitimer la colonisation », a réagi le Secrétaire général de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) Saëb Erekat. « Des mesures concrètes, incluant des sanctions contre les colonies, sont une responsabilité internationale », a-t-il ajouté.

Cette décision est « mauvaise du point de vue de la morale, de la sécurité et en termes « , d’autant que la « colonie à Hébron revêt le visage le plus laid de la politique israélienne de contrôle des Territoires occupés », a commenté l’ONG Peace Now, qui suit de près ce dossier sensible.

– 90 ans plus tard –

Le Premier ministre Netanyahu s’était rendu en septembre, pour la première fois depuis 21 ans, à Hébron, affirmant que les Juifs allaient y rester « éternellement ».

Le lieu indiqué par M. Bennett pour les nouvelles habitations destinées aux colons correspond à celui du marché animé il y a 90 ans par la communauté juive, selon le conseil local des colons.

« Récupérer les terres des gens assassinés des mains du maire assassin de Hébron est un acte de justice historique que le peuple juif attend depuis 90 ans », a affirmé le conseil en remerciant « du fond du coeur » le ministre Bennett pour cette mesure qui pourrait attiser les tensions locales.

La ville de Hébron, théâtre hebdomadaire de manifestations contre la colonisation des Territoires palestiniens, est surtout connue pour son tombeau des Patriarches, deuxième lieu saint du judaïsme, également révéré par les musulmans comme la mosquée d’Ibrahim.

Irak: le Parlement accepte la démission du gouvernement, le pays en deuil

Le Parlement a accepté dimanche la démission du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi dans un Irak en deuil, y compris dans les régions sunnites jusqu’ici à l’écart de la contestation, alors que les violences ont fait un nouveau mort à Bagdad.

L’Assemblée, qui s’est réunie en ce premier jour de la semaine, a annoncé qu’elle allait demander au président de la République Barham Saleh de nommer un nouveau Premier ministre. En attendant, M. i (77 ans), un indépendant sans base partisane ni populaire nommé il y a 13 mois, reste à son poste pour gérer les affaires courantes.

Dans le même temps, la mobilisation populaire contre le pouvoir et son parrain iranien se poursuit, dans le sud chiite mais aussi dans le nord sunnite, jusqu’ici resté à l’écart, après un déchaînement de violence ces derniers jours.

– Policier condamné à mort –

Dimanche, pour la première fois en deux mois de manifestations endeuillées par plus de 420 morts et près de 20.000 blessés, un officier de police a été condamné à mort pour avoir tué deux manifestants à Kout, au sud de Bagdad.

Les autorités, qui accusent depuis le 1er octobre « des tireurs non identifiés » de viser indifféremment manifestants et forces de sécurité, ont reconnu par endroits un « usage excessif de la force ».

Elles ont aussi limogé en quelques heures un militaire qu’elles avaient dépêché pour « restaurer l’ordre » à Nassiriya, la ville d’origine de M. Abdel Mahdi mais qui y a ouvert les portes du chaos jeudi.

Le calme est revenu samedi soir dans cette ville, après sa reprise en main par les dignitaires tribaux qui ont fait sortir leurs combattants en armes.

Dimanche, les tribus de la ville sainte chiite de Najaf, elle aussi entrée dans une spirale de violences avec l’incendie mercredi soir du consulat d’Iran, tentaient d’intercéder pour que les tirs cessent.

Là, aux abords du mausolée d’une figure tutélaire d’un parti chiite, des hommes en civil ont tiré sur les manifestants qui avaient incendié une partie du bâtiment.

Après la mort depuis jeudi d’une vingtaine de personnes, pour beaucoup sous les tirs de ces hommes, les habitants redoutent que la situation ne dégénère plus encore.

La démission du gouvernement n’est qu’une « première étape », ont répété à l’envi les manifestants dimanche sur les places de Bagdad et des grandes villes du sud.

– Abdel Mahdi, Parlement, partis, Iran… –

« Qu’Abdel Mahdi dégage, le Parlement aussi, et les partis et l’Iran », a énuméré un jeune manifestant dans la capitale alors que, pour la rue, c’est tout le système politique installé par les Etats-Unis après la chute de Saddam Hussein en 2003 et désormais sous mainmise iranienne qu’il faut changer.

Elle réclame aussi le renouvellement complet d’une classe politique qui a déjà fait s’envoler dans les vapeurs de la corruption l’équivalent de deux fois le PIB de l’un des pays les plus riches en pétrole au monde.

Alors que les cercles politiques ont déjà fuité des noms, comme des ballons d’essai, tous sont rejetés sur la place Tahrir de Bagdad. « Nos martyrs ne sont pas tombés pour les partis, mais pour la patrie », s’est emporté un protestataire.

Alors que M. Abdel Mahdi est le premier chef de gouvernement à se retirer avant la fin de son mandat, l’Irak, dont la Constitution ne prévoit pas la possibilité d’une démission, entre dans l’inconnu.

Au Parlement, le plus éclaté de l’Irak post-Saddam Hussein, le député Sarkawt Shams Eddine a raconté qu’il n’y avait eu aucun vote: « le chef du Parlement a demandé si quelqu’un objectait à la démission du Premier ministre et personne ne l’a fait ».

Dans les rues, les défilés se sont transformés en processions funéraires, y compris à Mossoul, grande ville sunnite du nord, où des centaines d’étudiants vêtus de noir se sont rassemblés.

Les provinces sunnites, reprises au groupe Etat islamique (EI) il y a deux ans, s’étaient tenues à l’écart du mouvement jusqu’ici. Si leurs habitants se plaignent des mêmes maux que dans le sud, ils redoutent d’être taxés de nostalgiques de Saddam Hussein ou de l’EI, accusations déjà portées ailleurs contre les manifestants par leurs détracteurs.

Après deux mois de contestation, Zahra Ahmed, étudiante à Mossoul, estime toutefois que « c’est le minimum » à faire « pour les martyrs de Nassiriya et Najaf », deux villes du sud où près de 70 manifestants ont été tués ces trois derniers jours.

« Tout l’Irak est présent, maintenant le gouvernement doit répondre aux revendications », a renchéri Hussein Khidhir, étudiant en sciences de l’Education.

Vendredi, une autre province sunnite, Salaheddine, avait déclaré trois jours de deuil. Dimanche, huit provinces du sud chiite ont observé ce deuil.

Syrie: environ 70 combattants tués dans de violents affrontements à Idleb

L’accord de cessez-le-feu à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, a été fragilisé par deux jours d’affrontements violents entre les forces prorégime et des factions jihadistes et rebelles ayant fait près de 70 morts, a indiqué dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

Ces affrontements ont entraîné la mort de 36 membres des forces du régime syrien et de 33 combattants dans le camp adverse, selon l’Observatoire (OSDH).

« Il s’agit des combats les plus violents dans la province d’Idleb depuis l’entrée en vigueur de l’accord du cessez-le-feu » annoncé fin août par le régime syrien et son allié russe, a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane.

Dimanche matin, des colonnes de fumée s’élevaient dans le ciel de la région de Maarat al-Noomane, survolée par des avions bombardant des positions des groupes jihadistes et rebelles, a constaté un correspondant de l’AFP.

« Les forces du régime mènent (…) une contre-attaque dans un secteur du sud-est d’Idleb, où les groupes rebelles et jihadistes avaient pris le contrôle samedi de quatre villages », a précisé M. Abdel Rahmane.

« Elles ont réussi à les reconquérir intégralement », a-t-il ajouté, faisant état d’une « poursuite des combats ».

En début d’après-midi, le champ de bombardement aérien s’est élargi pour inclure d’autres secteurs de l’est et du sud d’Idleb, dont la ville de Saraqeb, selon le correspondant de l’AFP.

La province d’Idleb est dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d’Al-Qaïda. Cette région, et des secteurs adjacents des provinces d’Alep, de Hama et de Lattaquié, échappe toujours dans sa vaste majorité au régime. Ces zones abritent aussi plusieurs autres groupuscules jihadistes et des rebelles affaiblis.

– Trêve violée –

Entre fin avril et fin août, la région avait été pilonnée par l’armée syrienne, appuyée par l’aviation russe. Près d’un millier de civils ont péri durant cette période, selon l’Observatoire, et plus de 400.000 personnes ont été déplacées, d’après l’ONU.

En dépit de la trêve annoncée le 31 août, les combats au sol, d’abord sporadiques, se sont intensifiés ces dernières semaines. Près de 470 combattants ont péri dans ces affrontements, dont environ 250 combattants des forces du régime et de leurs alliés.

En outre, plus de 160 civils, dont 45 enfants, sont morts dans les bombardements depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon l’OSDH.

Ces derniers jours, des habitants de la région de Maaret al-Noomane ont fui vers des zones plus au nord, et certains villages étaient totalement déserts.

Hafez a quitté le sien il y a deux jours, avec son épouse et ses trois enfants.

« J’ai eu peur pour mes enfants face aux bombardements aériens aléatoires dont le rythme s’est accéléré », affirme à l’AFP ce père de famille âgé de 30 ans, qui a trouvé refuge à la frontière syro-turque.

– Bataille clé –

En octobre, le président syrien Bachar al-Assad a effectué sa première visite dans la province depuis le début de la guerre en 2011, affirmant que la bataille d’Idleb était la clé pour y mettre fin.

Fort du soutien de Moscou et de l’Iran, le régime syrien a enchaîné ces deux dernières années les victoires contre les rebelles et les jihadistes et contrôle désormais plus de 70% du territoire, selon l’OSDH.

En octobre, il a amorcé son déploiement dans des localités du nord et l’est du pays contrôlées jusque-là par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes. Face à une offensive lancée par la Turquie de l’autre côté de sa frontière, les FDS avaient dû appeler Damas à la rescousse.

En dépit de leur retrait d’une bande frontalière longue de 120 kilomètres, les FDS contrôlent toujours un vaste territoire. Leur présence s’étalait sur plus du quart de la Syrie avant le début de l’opération d’Ankara.

Dimanche, leur commandant a indiqué que des forces russes seraient déployées dans trois secteurs FDS.

Un accord a été conclu « pour le déploiement des forces russes à Amouda, Tal Tamr et Ain Issa afin d’assurer la sécurité et la stabilité de ces zones », a dit Mazloum Abdi après une rencontre avec le chef des troupes de Moscou en Syrie. Des soldats syriens sont déjà déployés dans ces secteurs depuis octobre.

Déclenchée il y a plus de huit ans par des manifestations pro-démocratie, le conflit syrien s’est complexifié au fil des ans, impliquant une panoplie de puissances étrangères et de groupes armés. Le conflit a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés.

Mexique: manifestations et célébrations pour la première année du mandat d’AMLO

L’opposition manifestait dimanche à Mexico, pour protester contre la violence à l’occasion de la première année du mandat du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador, lequel réunissait aussi ses partisans sur la place centrale de la capitale.

Avec des indices de popularité en baisse mais qui fluctuent toujours autour des 60% d’opinions favorables, AMLO, son acronyme, est en difficulté: sa politique sécuritaire ne convainc pas.

Devant la place du Zocalo, au coeur de Mexico, noire de monde, des groupes de musique se succédaient à la mi-journée sur une scène géante.

La lutte contre la corruption et la baisse des dépenses de l’Etat ont permis d’accroître le budget pour 2020 « sans augmenter les impôts », a ensuite souligné le chef de l’Etat devant des dizaines de milliers de personnes. « Voilà, dans les faits, l’austérité républicaine », a-t-il ajouté.

L’ex-président bolivien « Evo (Morales) a été victime d’un coup d’Etat! Et depuis Mexico pour le monde, nous soutenons: oui à la démocratie, non au militarisme! », a également lancé le président mexicain qui a dressé le bilan de sa première année au pouvoir.

Evo Morales a été reçu à son arrivée à Mexico le 12 novembre par le chef de la diplomatie mexicaine Marcelo Ebrard, mais il n’a pas rencontré encore, tout du moins publiquement, le président Lopez Obrador.

Lâché par la police et l’armée, Evo Morales a été contraint à la démission le 10 novembre, à l’issue de trois semaines de manifestations pour protester contre des élections entachées de fraudes, selon l’opposition, et où il briguait un quatrième mandat consécutif.

– « Plusieurs suspects » arrêtés –

Alors que M. Lopez Obrador fête sa première année de mandat, de violents affrontements au nord du pays, entre forces de l’ordre et membres présumés des cartels, ont fait au moins 21 morts samedi et dimanche, dont quatre policiers.

Une première fusillade a éclaté samedi peu avant midi à Villa Union, dans l’Etat de Coahuila, à 60 kilomètres de la frontière avec les Etats-Unis, lorsque des véhicules avec des hommes lourdement armés ont été repérés durant une patrouille.

La fusillade a repris tard dans la nuit, selon les autorités de l’Etat de Coahuila, qui ont indiqué que 6 policiers avaient été légèrement blessés.

Dimanche à la mi-journée également, quelque 10.000 personnes défilaient à l’appel des organisation opposées au président Lopez Obrador et du Parti action nationale (PAN, droite) sur la principale avenue de Mexico, le paseo de la Reforma.

Habillés en blanc pour la plupart, ils criaient « ça suffit! », en référence à la vague de crimes.

Avec environ 26.000 morts depuis le début de l’année au Mexique, un nouveau record de violence pourrait être battu en 2019.

« Il faut tout changer, notamment la stratégie (de lutte contre les cartels), il faut s’unir, aucun président ne peut résoudre le problème de la violence à lui tout seul », a déclaré Julian LeBaron, un des leaders de la communauté mormone du nord du Mexique, meurtrie par le massacre de neuf de ses membres début novembre.

Dans cette affaire, le parquet général du Mexique a annoncé dimanche que « plusieurs suspects » avaient été arrêtés, sans préciser le lieu, leur nombre, ni s’ils étaient liés à un groupe criminel.

Le président mexicain a affirmé vendredi qu’il refuserait toute opération armée américaine sur son territoire, en allusion aux propos de Donald Trump assimilant les cartels à des terroristes.

RDC: à Beni, la foule lynche deux personnes, visite-éclair du secrétaire général adjoint de l’ONU

Deux personnes, dont un militaire selon l’armée, ont été lynchées samedi à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, par la foule qui les accusait d’être des membres d’un groupe armé accusé d’avoir tué plus de 100 civils en un mois.

Dans ce contexte explosif, le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, a fait une visite-éclair à Beni, où des émeutes ont visé lundi les Casques bleus, accusés de ne rien faire face aux massacres.

Un homme et une femme ont été tués par plusieurs dizaines de personnes alors qu’ils voulaient prendre un taxi en centre-ville, a constaté un journaliste de l’AFP. L’armée congolaise a tiré pour éviter un autre lynchage, selon la même source.

« Ils n’avaient pas de cartes d’identité et en fouillant dans leurs bagages, nous avons trouvé des munitions, des tenues militaires et des chargeurs », a déclaré à l’AFP un témoin, Fabrice Muhindo, qui se présente comme responsable du parking où a eu lieu le lynchage.

Il s’agissait en fait d’un sergent de l’armée congolaise et son épouse, a indiqué en soirée l’armée congolaise.

Il s’agit du « sergent Bahati Sisimbume rejoignant son lieu d’affectation » dans la province de l’Ituri au nord de Beni, a précisé à l’AFP un porte-parole de l’armée, Mak Hazukai.

Un militaire avait déjà été tué la veille par des civils dans la région, qui l’ont confondu avec un membre du groupe armé ADF.

D’origine ougandaise, les Forces démocratiques alliés (ADF) sont accusées d’avoir tué dans la région de Beni plus de 100 personnes depuis le 5 novembre, et plus de 1.000 depuis 2014.

Au moins 14 personnes ont été tuées vendredi dans une nouvelle attaque en zone rurale au nord de Beni, a indiqué à l’AFP Janvier Kasahirio, membre de la société civile. Aucune source militaire ou onusienne n’a confirmé ces chiffres.

– « Ne pas se tromper d’ennemis » –

« Le message est qu’il ne faut pas se tromper d’ennemis », a déclaré M. Lacroix, en visitant une base de l’ONU saccagée lundi à Beni par des émeutiers qui demandent le départ des Casques bleus.

« Nous, nous sommes du côté du peuple de cette région, du peuple congolais, a-t-il ajouté. « L’ennemi, c’est ceux qui attaquent et tuent la population ».

Il a aussi visé les agresseurs de « ceux qui aident les habitants de cette région à lutter contre Ebola ».

Après Beni, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU s’est rendu à Biakato, où trois agents de la riposte anti-Ebola ont été tués dans une attaque armée dans la nuit de jeudi à mercredi.

L’épidémie d’Ebola a tué 2.201 personnes en RDC depuis août 2018.

« Il faut des enquêtes sur tout ce qui s’est passé. Il ne faut pas qu’il y ait l’impunité », a déclaré M. Lacroix.

– « Tirer les leçons » –

« Nous allons tirer les leçons de ce qui s’est passé et renforcer notre partenariat » avec les autorités congolaises, a-t-il ajouté.

Il a très brièvement rencontré sur place le chef d’état-major de l’armée congolaise et une délégation du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha).

Le mandat des Nations unies en RDC doit être renouvelé d’ici à fin décembre par le Conseil de sécurité.

« Une coopération plus étroite entre les FARDC (l’armée congolaise) et la Monusco (mission de l’ONU en RDC) est nécessaire pour renforcer les mesures de protection des civils », avait déclaré vendredi un porte-parole de l’Union européenne.

Les autorités congolaises ont annoncé lundi des opérations militaires « conjointes » avec les Casques bleus pour rétablir la sécurité à Beni.

L’armée congolaise avait lancé le 30 octobre des opérations militaires unilatérales contre les bases ADF autour de Beni.

Un porte-parole de l’armée congolaise a affirmé samedi à l’AFP qu’un important commandant des ADF avait été tué dans des combats vendredi. Il s’appelle Mohamed Mukubwa, selon la presse congolaise.

Les tueries de civils constituent des représailles des ADF aux opérations militaires en cours, selon les experts.

Les ADF sont historiquement des rebelles ougandais musulmans hostiles au régime du président Yoweri Museveni. Ils se sont repliés dans l’est du Congo au milieu des années 90.

Ils ne lancent plus d’opérations contre la frontière ougandaise voisine. En début d’année, le groupe Etat islamique a revendiqué quelques-unes de leurs attaques dans la région de Beni, sans fournir aucune preuve.

Le nombre de combattants ADF est estimé à quelques centaines. Il ne s’agit pas d' »un groupe militaire qui est clairement identifiable », a déclaré mercredi le porte-parole de la Monusco.

Le mode opératoire des tueries est le même: à l’arme blanche, en pleine nuit, dans des zones souvent reculées, en décapitant ou en fracassant le crâne d’hommes, de femmes et d’enfants.

Destitution de Trump: les prochaines étapes

Après un marathon d’auditions publiques choc, l’enquête sur l’affaire ukrainienne entre dans une nouvelle phase. En vue: un vote pratiquement certain de mise en accusation (ou « impeachment ») de Donald Trump, mais une destitution beaucoup plus improbable.

Si aucun calendrier n’a été officiellement fixé, voici les prochaines étapes attendues, d’abord à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, puis au Sénat, à majorité républicaine.

Avant Donald Trump, seuls trois présidents des Etats-Unis ont fait l’objet d’une procédure en vue d’une destitution mais aucun n’a été démis de ses fonctions.

– Rapport sur les auditions fleuves –

Les commissions de la Chambre chargées de l’enquête ont entendu une quinzaine de témoins dans le secret du huis clos, puis, à nouveau, douze d’entre eux lors d’auditions retransmises dans leur intégralité à la télévision.

Ces dépositions vont servir de base à la commission du Renseignement pour rédiger ses conclusions.

La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, refuse de donner un calendrier mais elle a indiqué qu’elle ne comptait pas s’embarquer dans de longues batailles judiciaires pour obtenir les témoignages de responsables de la Maison Blanche qui ont refusé de se plier aux convocations.

Objectif: aller vite puisque 2020 sera marquée par la campagne pour la présidentielle de novembre, lorsque Donald Trump briguera un second mandat.

Ce rapport pourrait donc être rédigé rapidement, d’ici le 2 décembre selon des médias américains.

– Rédaction des chefs d’accusation –

Sur la base de ce rapport et d’autres documents, la commission des Affaires judiciaires de la Chambre, elle aussi à majorité démocrate, devra déterminer les articles de mise en accusation visant Donald Trump.

La Constitution américaine envisage la destitution en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ».

Les démocrates ont accusé publiquement le président de « corruption », un signe qu’ils envisagent d’en faire l’un des chefs. Ils martèlent aussi qu’il a commis un « abus de pouvoir », et qu’en refusant de coopérer avec l’enquête de la Chambre, il fait entrave à la bonne marche du Congrès (« contempt of Congress ») et à la justice, deux chefs d’accusation utilisés contre le président Richard Nixon en 1974.

La commission judiciaire devrait organiser de nouvelles auditions publiques, mais cette fois, le président pourra être représenté par un avocat qui aura le droit d’interroger les témoins et présenter des éléments.

Les membres républicains pourront aussi, en théorie, convoquer d’autres témoins, mais seulement après accord de la commission, à majorité démocrate.

M. Trump crie au scandale tandis que le chef démocrate de la commission, Jerry Nadler, affirme que le fonctionnement était le même lors de l' »impeachment » de Richard Nixon et du démocrate Bill Clinton en 1998.

– Vote sur l' »impeachment » –

La commission judiciaire devrait ensuite transmettre les chefs d’accusation à la Chambre pour qu’elle les approuve ou les rejette, en séance plénière: c’est l' »impeachment ».

Puisqu’ils détiennent 233 sièges sur 435, les démocrates voteront certainement la mise en accusation de Donald Trump.

Ce vote pourrait intervenir avant la fin de l’année.

– Procès au Sénat –

L’affaire passera alors au Sénat, à majorité républicaine (53 sièges sur 100), pour qu’il organise le procès de Donald Trump sous la supervision du président de la Cour suprême.

Au terme des débats, les sénateurs, faisant office de jurés, devraient voter sur chaque article. Il faut une majorité de deux tiers pour condamner, auquel cas la destitution est automatique et sans appel. Autrement, le président est acquitté.

Télescopage inédit: le procès pourrait intervenir en janvier, juste avant le premier vote crucial de la primaire démocrate, le 3 février dans l’Iowa.

Or six sénateurs démocrates sont candidats et pourraient donc être bloqués à Washington au lieu de faire campagne. Les républicains seraient-ils tentés de faire durer la procédure?

Le flou demeure sur sa durée.

Lors d’une réunion jeudi, des sénateurs républicains et des responsables de la Maison Blanche ont évoqué selon des médias américains plusieurs options, dont un procès rapide sur environ deux semaines ou une procédure plus longue.

Le procès de Bill Clinton avait duré cinq semaines en 1999. Il avait été acquitté.

Irak: le Parlement accepte la démission du gouvernement, le pays en deuil

Le Parlement a accepté dimanche la démission du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi dans un Irak en deuil, y compris dans les régions sunnites jusqu’ici à l’écart de la contestation, alors que les violences ont fait un nouveau mort à Bagdad.

L’Assemblée, qui s’est réunie en ce premier jour de la semaine, a annoncé qu’elle allait demander au président de la République Barham Saleh de nommer un nouveau Premier ministre. En attendant, M. i (77 ans), un indépendant sans base partisane ni populaire nommé il y a 13 mois, reste à son poste pour gérer les affaires courantes.

Dans le même temps, la mobilisation populaire contre le pouvoir et son parrain iranien se poursuit, dans le sud chiite mais aussi dans le nord sunnite, jusqu’ici resté à l’écart, après un déchaînement de violence ces derniers jours.

– Policier condamné à mort –

Dimanche, pour la première fois en deux mois de manifestations endeuillées par plus de 420 morts et près de 20.000 blessés, un officier de police a été condamné à mort pour avoir tué deux manifestants à Kout, au sud de Bagdad.

Les autorités, qui accusent depuis le 1er octobre « des tireurs non identifiés » de viser indifféremment manifestants et forces de sécurité, ont reconnu par endroits un « usage excessif de la force ».

Elles ont aussi limogé en quelques heures un militaire qu’elles avaient dépêché pour « restaurer l’ordre » à Nassiriya, la ville d’origine de M. Abdel Mahdi mais qui y a ouvert les portes du chaos jeudi.

Le calme est revenu samedi soir dans cette ville, après sa reprise en main par les dignitaires tribaux qui ont fait sortir leurs combattants en armes.

Dimanche, les tribus de la ville sainte chiite de Najaf, elle aussi entrée dans une spirale de violences avec l’incendie mercredi soir du consulat d’Iran, tentaient d’intercéder pour que les tirs cessent.

Là, aux abords du mausolée d’une figure tutélaire d’un parti chiite, des hommes en civil ont tiré sur les manifestants qui avaient incendié une partie du bâtiment.

Après la mort depuis jeudi d’une vingtaine de personnes, pour beaucoup sous les tirs de ces hommes, les habitants redoutent que la situation ne dégénère plus encore.

La démission du gouvernement n’est qu’une « première étape », ont répété à l’envi les manifestants dimanche sur les places de Bagdad et des grandes villes du sud.

– Abdel Mahdi, Parlement, partis, Iran… –

« Qu’Abdel Mahdi dégage, le Parlement aussi, et les partis et l’Iran », a énuméré un jeune manifestant dans la capitale alors que, pour la rue, c’est tout le système politique installé par les Etats-Unis après la chute de Saddam Hussein en 2003 et désormais sous mainmise iranienne qu’il faut changer.

Elle réclame aussi le renouvellement complet d’une classe politique qui a déjà fait s’envoler dans les vapeurs de la corruption l’équivalent de deux fois le PIB de l’un des pays les plus riches en pétrole au monde.

Alors que les cercles politiques ont déjà fuité des noms, comme des ballons d’essai, tous sont rejetés sur la place Tahrir de Bagdad. « Nos martyrs ne sont pas tombés pour les partis, mais pour la patrie », s’est emporté un protestataire.

Alors que M. Abdel Mahdi est le premier chef de gouvernement à se retirer avant la fin de son mandat, l’Irak, dont la Constitution ne prévoit pas la possibilité d’une démission, entre dans l’inconnu.

Au Parlement, le plus éclaté de l’Irak post-Saddam Hussein, le député Sarkawt Shams Eddine a raconté qu’il n’y avait eu aucun vote: « le chef du Parlement a demandé si quelqu’un objectait à la démission du Premier ministre et personne ne l’a fait ».

Dans les rues, les défilés se sont transformés en processions funéraires, y compris à Mossoul, grande ville sunnite du nord, où des centaines d’étudiants vêtus de noir se sont rassemblés.

Les provinces sunnites, reprises au groupe Etat islamique (EI) il y a deux ans, s’étaient tenues à l’écart du mouvement jusqu’ici. Si leurs habitants se plaignent des mêmes maux que dans le sud, ils redoutent d’être taxés de nostalgiques de Saddam Hussein ou de l’EI, accusations déjà portées ailleurs contre les manifestants par leurs détracteurs.

Après deux mois de contestation, Zahra Ahmed, étudiante à Mossoul, estime toutefois que « c’est le minimum » à faire « pour les martyrs de Nassiriya et Najaf », deux villes du sud où près de 70 manifestants ont été tués ces trois derniers jours.

« Tout l’Irak est présent, maintenant le gouvernement doit répondre aux revendications », a renchéri Hussein Khidhir, étudiant en sciences de l’Education.

Vendredi, une autre province sunnite, Salaheddine, avait déclaré trois jours de deuil. Dimanche, huit provinces du sud chiite ont observé ce deuil.

Présidentielle en Côte d’Ivoire: Ouattara sera candidat si Bedié ou Gbagbo le sont

Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui entretient depuis plusieurs mois le mystère sur une éventuelle candidature à un troisième mandat lors de la présidentielle d’octobre 2020, a annoncé samedi qu’il serait candidat si ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, se présentent au scrutin.

« Mon intention, c’est bien de transférer le pouvoir à une nouvelle génération, mais attention, je ne le ferai que si tous ceux de ma génération comprennent que notre temps est passé (…). Si eux, ils décident d’être candidat, alors je serai candidat » a déclaré Alassane Ouattara à Katiola, lors d’un meeting dans la cadre d’une tournée de cinq jours dans le nord de la Côte d’Ivoire.

« C’est trop facile d’avoir fait ce que certains ont fait et de penser qu’ils peuvent revenir pour faire la même chose. La Côte d’Ivoire appartient aux prochaines générations. Mais comme je vois des hésitations au niveau de certains de ma génération, c’est pour ça que je n’ai pas encore avancé ma décision, » a précisé le président.

« Je ne veux pas que la Côte d’Ivoire retourne entre les mains de ceux qui ont détruit notre pays, que ceux qui ont gaspillé les biens publics ».

Le président est revenu sur la question de sa candidature ensuite lors d’une conférence de presse. « Si les gens de ma génération considèrent aller de l’avant, la Constitution m’autorise à faire deux autres mandats. Je pourrai faire deux autres mandats sans aucune difficulté. Je suis en parfaite santé. »

« Je suis vraiment pour le transfert du pouvoir à la nouvelle génération. Je fais une suggestion. Mais ceux qui ne veulent pas entendre cela, ils ont le droit de se présenter. C’est leur droit ».

Par ailleurs, le président a balayé les demandes de l’opposition qui demande une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). « J’ai dit : +Pas de retour en arrière+ ».

Agé de 77 ans, M. Ouattara a affirmé à plusieurs reprises qu’il annoncerait sa décision sur sa candidature en 2020. S’il aura en 2020 déjà accompli deux mandats, il estime avoir le droit de se représenter en raison d’un changement de Constitution en 2016, ce que conteste l’opposition.

Agé de 85 ans, l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999) entretient lui aussi le doute sur sa candidature.

De son côté, l’ex-président Laurent Gbagbo, 74 ans, attend en liberté conditionnelle en Belgique l’examen de l’appel du Parquet après son acquittement en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), mais son avocat, Emmanuel Altit, a demandé une libération sans conditions émettant « l’hypothèse » qu’il puisse « poser sa propre candidature ».

Ruffin (LFI): Macron « nous prend pour des cons une deuxième fois »

Emmanuel Macron « nous prend pour des cons une deuxième fois » en exprimant sa déception quant à l’ancien site de Whirlpool, a dénoncé vendredi le député LFI de la Somme François Ruffin qui a exhorté le président à reconnaître que l’État avait « merdé », le projet de reprise s’étant soldé par un échec.

En 2017, cinq mois après son élection, le président Macron visitait l’usine avec un repreneur, WN, largement aidé par l’État, qui devait sauver une partie des emplois. Deux ans plus tard, WN est liquidée.

« Venir il y a deux ans dire à tous les salariés qu’ils seront repris alors que derrière il n’y a rien, c’est nous prendre pour des cons. Et venir dire qu’aujourd’hui Emmanuel Macron, comme s’il était un citoyen lambda (…) est déçu, c’est nous prendre pour des cons une deuxième fois », a déclaré M. Ruffin aux journalistes en arrivant sur le parking de l’usine, peu avant la rencontre du président avec les ex-salariés.

« Moi j’ai dit la vérité à Whirlpool », a martelé le chef de l’État, quelques minutes avant de revenir sur les lieux de son déplacement de campagne le plus emblématique.

Lors de la visite sur le site, le député de la Somme a de nouveau vivement interpellé M. Macron: « je pense que vous grandiriez l’État à admettre que vous avez merdé, à la limite pas vous personnellement, mais pendant qu’ici rien ne se produisait, que c’était la catastrophe, que tout le monde pouvait voir que ça allait dans le mur, il y avait des signaux envoyés à l’extérieur et on n’a pas eu de réponse ».

« Cette fameuse reprise, j’ai l’impression que cela a été un montage entre le gouvernement actuel, entre vous, M. Macron, et Whirlpool et un repreneur véreux qui s’appelle Decayeux (ex-patron de WN, ndlr) », a renchéri Patrice Sinoquet, délégué CFDT ex-Whirlpool.

« Il faut qu’il trouve les mots pour expliquer aux salariés comment cela se fait qu’il est venu leur taper sur l’épaule et qu’il n’y a eu aucun suivi derrière, et qu’on les a laissés foncer droit dans le mur », avait déclaré avant cette visite M. Ruffin.

« Il y a beaucoup de choses qui nécessitent des explications et j’espère qu’elles ne se dérouleront pas derrière des portes closes », avait-il ajouté. « J’espère que tout le monde sera également convié à une jolie promenade à l’intérieur d’entrepôts qui sont vides ! C’est un désert à l’intérieur! ». « Les 190 salariés faisaient des tours Eiffel avec spaghettis pour s’occuper (…) Les syndicats ont alerté, j’ai alerté, et nous n’avons eu aucune réponse de l’Elysée, du ministère du Travail », a-t-il encore regretté.

Allemagne: secousses en vue pour Merkel après le virage à gauche de son allié

L’avenir politique d’Angela Merkel, qui entend rester à son poste de chancelière jusqu’en 2021, risque fort d’être agité, le SPD, son partenaire au sein de la coalition gouvernementale venant de se choisir une nouvelle direction penchant à gauche.

Les militants de la formation sociale démocrate ont infligé samedi soir un revers humiliant au ministre des Finances, Olaf Scholz, qui souhaitait co-présider le parti avec Klara Geywitz, leur préférant deux personnalités relativement inconnues et critiques de la coalition au pouvoir à Berlin, Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans.

Cette coalition réunit le SPD et les conservateurs de la CDU-CSU.

Ce coup de théâtre inaugure une semaine d’incertitudes pour la coalition, avec le vote du SPD vendredi prochain pour décider de rester ou pas au gouvernement, lors de son congrès annuel.

Angela Merkel, au pouvoir depuis quatorze ans, a déclaré qu’elle démissionnerait à la fin de son mandat en 2021.

Mais son départ pourrait se produire plus vite que prévu depuis le vote surprise de samedi.

-‘des conditions inacceptables’?-

Meurtri par une déroute électorale en 2017, le SPD a tenté tout d’abord d’entrer dans l’opposition avant d’accepter avec réticence de renouveler son alliance gouvernementale avec Angela Merkel.

Beaucoup néanmoins s’inquiétaient dans les rangs du parti de continuer à gouverner dans l’ombre de la chancelière, redoutant de s’aliéner leurs racines sociales dans une alliance avec les conservateurs.

Ce mariage bancal dès le début a conduit la coalition à tituber de crise en crise.

Les revers électoraux subis aux élections régionales et européennes ont contraint le SPD à se doter d’une nouvelle direction.

Le choix des militants du SPD sanctionnant Olaf Scholz représente « un vote de défiance sans ambiguïté contre l’establishment du parti », estime le quotidien (de gauche) TAZ.

« Au sein du SPD, on considère qu’une sortie de la GroKo est tout à fait possible » avec les nouveaux dirigeants du parti, poursuit le journal Bild, en utilisant l’expression désignant la « grande coalition » du SPD avec la CDU/CSU.

Même si un effondrement du gouvernement est évité dans l’immédiat, « le scénario (des sociaux-démocrates) présentant des conditions inacceptables de façon à préparer leur sortie » de la coalition gouvernementale « est possible », poursuit le quotidien.

Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans ont d’ores et déjà indiqué qu’ils inciteraient l’alliance de centre-droit d’Angela Merkel à investir davantage dans la protection de l’environnement.

Ils ont mis en question également la politique du « zéro noir », aucun nouvel endettement, une ligne rouge pour la chancelière et l’alliance au pouvoir.

Angela Merkel a qualifié encore cette semaine une telle possibilité d' »absurde ».

Le ministre de l’Economie, Peter Altmaier, a multiplié les avertissements sur une remise en cause du « zéro endettement ».

L’engagement à « ne pas contracter de nouvelles dettes était l’une des promesses les plus importantes (de l’alliance CDU-CSU) lors de la campagne électorale », a-t-il souligné dimanche dans le quotidien financier Handelsblatt.

Holger Schmieding, économiste en chef à la Berenberg Bank, a mis en garde: « si les deux partis (CDU et CSU) ne peuvent pas s’entendre sur le fait que la politique allemande penche davantage à gauche comme le souhaitent les militants du SPD, cela pourrait signifer la fin de la coalition ».

-‘un gouvernement minoritaire?’ –

Une telle éventualité pourrait mener Angela Merkel à conduire un gouvernement minoritaire.

La chancelière a écarté une telle option à plusieurs reprises. Le quotidien Die Welt (droite) faisait toutefois remarquer que les conditions n’étaient cette fois ci « pas si mauvaises » pour un tel scénario dans la mesure où le budget de 2020 a déjà été approuvé.

Les portefeuilles ministériels abandonnés par le SPD pourraient revenir alors à l’alliance CDU-CSU.

Son héritière potentielle, Annegret Kramp-Karrenbauer, pourrait également revêtir le rôle de vice-chancelière et assurer la présidence de l’Union européenne à compter de juin prochain, toujours selon Die Welt.

Pour l’instant, les ténors des deux bords appellent au calme.

Le secrétaire général de la CDU, Paul Ziemiak, a assuré que « rien n’avait changé » dans les termes de l’accord de coalition conclu avec le SPD.

Et l’ancien dirigeant du SPD, Martin Schulz, a mis en garde sur un départ de la coalition.

« Mon avis est qu’une solution n’est pas à chercher dans une fuite du gouvernement. Elle réside plutôt dans la capacité à mettre les choses en forme au sein du gouvernement », a-t-il dit au quotidien Tagesspiegel.

Ursula Von der Leyen, une proche de Merkel adoubée par Macron

Proche d’Angela Merkel, Ursula von der Leyen prend dimanche la présidence de la Commission, forte d’une image d’Européenne convaincue mais déjà éprouvée par une procédure de confirmation difficile, elle va devoir convaincre.

Elle a été le joker du couple franco-allemand quand toutes les autres options ont échoué dans les jours qui ont suivi les élections européennes de mai.

Son accueil au sein des institutions européennes a été plus que frileux. Le Parlement européen ne lui a donné sa confiance qu’à une courte majorité de neuf voix.

Puis trois de ses commissaires candidats ont été retoqués par les eurodéputés, un record, bousculant la procédure de confirmation et l’empêchant de prendre ses fonctions début novembre, comme prévu.

Ursula von der Leyen a finalement retrouvé le sourire mercredi, obtenant une large majorité pour son nouveau collège de commissaires, avant de prendre enfin les rênes de la Commission dimanche.

Soutenue par le président français Emmanuel Macron, cette francophile est appréciée par Paris, notamment en raison d’une bonne coopération sur les questions de défense franco-allemande.

A la tête de l’armée allemande pendant près de six ans, cette femme énergique de 61 ans fut un temps considérée comme la dauphine toute désignée de la chancelière Angela Merkel, qui l’a nommée ministre dans chacun de ses quatre gouvernements (2005-2019).

Une série de scandales ont cependant éclaboussé la Bundeswehr et son ministère pendant son mandat. Si bien que dans un sondage du quotidien Bild au printemps, les Allemands avaient fini par la considérer comme l’une des deux ministres les moins compétents du gouvernement.

– Carrière spectaculaire –

Malgré cette image écornée, Ursula von der Leyen est arrivée à Bruxelles, la ville qui l’a vue naître et grandir jusqu’au début de l’adolescence, avec un atout important: la confiance de Paris et Berlin, à l’heure où M. Macron et Mme Merkel semblaient ne pouvoir s’entendre sur rien.

Outre l’allemand, la responsable politique parle couramment le français et l’anglais. Elle a perfectionné cette dernière langue en Californie, où son mari a enseigné pendant plusieurs années dans la prestigieuse université de Stanford.

La carrière politique de « Röschen » (petite rose), son surnom en famille, est spectaculaire, même pour la fille d’un baron de la politique régionale allemande, Ernst Albrecht.

Ce n’est en effet qu’en 2002, après les Etats-Unis, qu’elle se lance pour un mandat local dans la région de Hanovre. Trois ans plus tard elle était ministre du Travail.

Femme énergique et tenace –certains la diront cassante–, ce caractère a eu du mal à passer dans le monde très masculin de l’armée.

Elle s’est aussi mise à dos une partie de la hiérarchie militaire pour avoir dénoncé des « faiblesses » et un « esprit de corps mal placé », après l’arrestation en 2017 d’un officier soupçonné de préparer un attentat contre des étrangers.

La ministre a aussi été soupçonnée un temps en 2015 de plagiat de son doctorat, un sujet très sensible en Allemagne qui a causé la chute de plusieurs responsables politiques.

– Médecin mère, ministre –

Elle a été la première femme à occuper le poste prestigieux de ministre de la Défense. A ce poste, elle a aussi multiplié les visites aux forces allemandes en Afghanistan ou en Irak.

Médecin de formation, elle est mère de sept enfants. Dans un pays où il reste difficile pour une femme de concilier carrière professionnelle et famille, elle fit régulièrement la Une des magazines avec sa progéniture, au point d’être accusée de l’instrumentaliser.

Au sein du parti chrétien-démocrate (CDU), elle s’est opposée à son propre camp sur certains dossiers, réclamant par exemple des quotas de femmes au sein de la direction des grandes entreprises.

Dans un pays frappé de vieillissement avec une natalité en fort déclin, Ursula von der Leyen reste aussi la « mère » du salaire parental dont peuvent bénéficier les Allemands pendant les 14 mois suivant une naissance.

Ex-Whirlpool: Macron face à la colère des salariés et de Ruffin

« Comment avez-vu pu être aussi naïf ?! Le repreneur a menti ! »: Emmanuel Macron a affronté vendredi la colère d’ex-salariés de l’usine Whirlpool d’Amiens et du député François Ruffin vendredi, qu’il était venu rencontrer sur place.

Le chef de l’Etat était venu en octobre 2017 pour une visite avec un repreneur, largement aidé par l’Etat. Mais cette entreprise (WN) de l’industriel picard Nicolas Decayeux a été liquidée en août 2019, faute de débouchés commerciaux. Elle employait alors 182 personnes.

« Le repreneur s’est planté mais c’est trop facile de mettre ça sur le dos de l’Etat », a répliqué Emmanuel Macron au milieu des salariés qui l’accusaient d’avoir été « berné » et de ne pas avoir su prévenir l’échec de la reprise.

La passe d’armes a été vive, le chef d’Etat restant à l’écoute sans perdre son calme, dans une scène qui rappelait sa venue sur le parking de l’usine entre les deux tours de la présidentielle de 2017, après que Marine Le Pen l’avait défié par une visite surprise aux salariés le même jour.

Le chef de l’Etat est revenu vendredi dans l’usine pour tenter de rassurer des salariés de nouveau sur le carreau, malgré les promesses du repreneur qui a reçu 7,5 millions d’euros de subventions publiques contre la reprise d’environ la moitié des 290 salariés.

« Une reprise, il y a toujours une part de risque », a plaidé Emmanuel Macron, sans cesse interrompu, tout en reconnaissant un « constat d’échec ».

– « Repreneur véreux » –

« Je regrette tous les jours d’avoir mis la signature du syndicat sur cette reprise », a lancé, dépité, Frédéric Chanterelle, délégué CFDT ex-Whirlpool.

« Cette reprise, j’ai uniquement l’impression que ça a été un montage entre vous et Whirlpool et un repreneur véreux. Vous aviez dit que c’était un projet fiable », a renchéri Patrick Sinoquet, de la CFDT.

« Arrêtez d’être parano! », leur a répondu Emmanuel Macron. « Le repreneur, c’est pas un copain à moi. On l’a aidé, sinon vous me l’auriez reproché. Tout a été vérifié. (…) « Il a raté son affaire, est-ce qu’il a fait fortune sur notre truc ? » En cas de fraude, « il sera jugé, il y aura une condamnation », a-t-il assuré, en rappelant qu’a été lancée une procédure pénale, portant notamment sur « le salaire (…) aberrant » de Nicolas Decayeux, patron de WN.

« Vous vous grandiriez auprès des salariés et auprès de moi à admettre que vous avez merdé, pas vous personnellement mais que l’Etat a merdé », a réclamé François Ruffin.

« Je fais pas ça pour me refaire la cerise », a fait valoir Emmanuel Macron, se voulant apaisant. « J’ai mis la pression sur les ministres sur ce dossier comme je ne l’ai pas fait pour d’autres ».

« L’engagement que je prends est que l’ensemble des salariés de Whirlpool retrouvent des perspectives et de l’emploi », a-t-il dit en faisant allusion à deux projets de reprise, ainsi que le projet de « l’Increvable » pour fabriquer des machines à laver réparables, défendu par M. Ruffin .

« Je veux que dans le trimestre qui vient on réussisse à faire avancer les choses, y compris en investissant sur le site pour réindustrialiser », a-t-il ajouté, promettant un suivi assuré par la ministre Agnès Pannier-Runacher ainsi qu’une cellule psychologique ». « J’ai toujours tenu mes paroles », a-t-il observé.

« Rendez-vous dans un an », a-t-il conclu, sur une note apaisée, l’une des salariés espérant pouvoir alors « boire le champagne » avec lui.

Tonalité nettement plus prudente cependant sur le parking de l’usine à l’issue de la visite: « on a envie d’y croire mais on a été tellement berné qu’on est méfiant car des promesses, tout le monde peut en faire », a ainsi mis en garde Corinne Bizet, une ex-Whirlpool non reprise par WN. « Il y a eu des annonces, maintenant on attend des actes. Mais on a tellement été baladé que là, je ne m’attends plus à rien… », a renchéri Farid Baaloudji, 22 ans de Whilrpool et un an de WN, pendant que Mme Pannier-Runacher, saluant des « échanges francs, directs, dans le respect », affirmait: « Il n’y aura plus de doute quand chacun aura retrouvé un travail ».

Nucléaire: l’Iran menace de « reconsidérer » ses engagements envers l’AIEA

L’Iran s’est dit prêt dimanche à « sérieusement reconsidérer » ses engagements envers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en réaction à la menace des Européens d’activer un mécanisme prévu par l’accord de Vienne pouvant mener au rétablissement de sanctions onusiennes.

L’accord sur le nucléaire iranien visant à garantir la nature pacifique de son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions est en délitement depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018.

Les trois pays européens parties à l’accord de Vienne –France, Royaume-Uni et Allemagne– ont affirmé vouloir en sauver les acquis, mais leurs efforts n’ont jusqu’ici pas abouti.

En novembre, Paris et Berlin ont en outre menacé de déclencher un mécanisme de règlement des différends prévu par l’accord de 2015, qui pourrait mener à terme au rétablissement de sanctions de l’ONU, après une série de violations de ce texte par l’Iran.

« S’ils ont recours au mécanisme, l’Iran serait forcé de sérieusement reconsidérer certains de ses engagements » envers l’AIEA, a déclaré dimanche le président du Parlement, Ali Larijani.

« S’ils pensent que c’est plus avantageux pour eux, ils peuvent le faire », a ajouté M. Larijani, lors d’une conférence de presse.

Les inspecteurs de l’AIEA présents en Iran sont chargés du suivi de l’application de l’accord international de 2015.

Depuis mai, Téhéran a enclenché un désengagement progressif de l’accord, en riposte au retrait des Etats-Unis et au rétablissement de lourdes sanctions américaines asphyxiant son économie.

Par ces mesures, L’Iran veut faire pression sur les autres Etat parties de l’accord pour qu’ils l’aident à contourner les sanctions américaines qui ont plongé son économie dans la récession.

Mais face à la dernière mesure prise par l’Iran début novembre en contravention avec l’accord de Vienne, la France et l’Allemagne ont averti que le mécanisme prévu par le texte en cas de différend pourrait être activé.

Ce dispositif compte toutefois de nombreuses étapes et durerait probablement plusieurs mois.

A terme, il peut mener jusqu’à un vote au Conseil de sécurité de l’ONU pour décider si l’Iran peut toujours bénéficier de l’allègement de sanctions décidé lors de l’accord.

M. Larijani a aussi suggéré dimanche que l’impasse actuelle avec Washington pourrait être « réglée » si l’ennemi juré de Téhéran acceptait de s’inspirer du passé.

L’ancien président américain Barack « Obama a écrit une lettre disant +j’accepte l’enrichissement (en uranium) de l’Iran, à présent négocions+ », a-t-il dit.

« Si les responsables américains actuel ont assez de sagesse pour s’inspirer des expériences passées, alors ils peuvent régler ce problème ».

Adel Abdel Mahdi, Premier ministre irakien funambule, jusqu’à la chute

Adel Abdel Mahdi, un indépendant sans base partisane ou populaire choisi pour faire consensus, quitte le pouvoir dans un Irak au bord du chaos où la mort de centaines de manifestants n’a pas entamé un mouvement qui veut tout renverser.

Ce vétéran de la politique irakienne de 77 ans devait permettre d’arrondir les angles face au Parlement le plus fracturé de l’histoire récente de l’Irak.

Economiste de formation, passé par toutes les tendances politiques au cours de décennies d’opposition –en exil– au dictateur Saddam Hussein, il devait servir de pont. Entre les pro-Iran dont l’influence n’a cessé d’enfler en Irak, les alliés des Américains désormais aux abonnés absents, les partisans de l’indépendance politique du pays et même les Kurdes qui disputent âprement à Bagdad les revenus du pétrole.

Il était surtout, assurent ses détracteurs, la personnalité la plus faible face à des partis tentant d’élargir leur emprise sur un Etat rongé par la corruption et le clientélisme.

– Consensus et coup d’Etat –

« Il aime le consensus et déteste prendre des décisions radicales », affirme un haut responsable qui a longtemps travaillé avec le chef du gouvernement au physique massif, une moustache poivre et sel barrant son visage au teint hâlé.

Mais face à des manifestants sortis par dizaines de milliers dans les rues, « il a été convaincu qu’il devait lutter contre un coup d’Etat », poursuit-il, sous le couvert de l’anonymat.

Et, ne tenant que grâce à ses alliés politiques parce qu’il n’a lui-même pas de parti ni de soutien populaire, « il savait qu’il ne pouvait pas se poser en révolutionnaire », ajoute ce responsable.

Ce chiite natif de Bagdad mais originaire de Nassiriya dans le Sud, à feu et à sang depuis qu’il y a dépêché un militaire pour « restaurer l’ordre », a longtemps fréquenté les cercles diplomatiques en Irak.

Ces deux derniers mois, ce francophone, formé dans des universités françaises, qui parle également un anglais parfait, a de nouveau reçu de nombreux diplomates. Cette fois-ci, tous dénonçaient la répression des forces qu’il commande encore jusqu’à la nomination de son remplaçant et l’absence de réforme face à la rue en colère.

Dimanche, il est devenu le premier chef de gouvernement à quitter son poste avant la fin de son mandat de l’Irak post-Saddam Hussein.

Sous la pression des manifestants qui l’associaient régulièrement à un scandale vieux de dix ans. Il avait alors été accusé de couvrir des membres de sa sécurité personnelle qui venaient de commettre un hold-up sanglant dans une banque bagdadie.

Mais aussi sous la pression de la plus haute autorité chiite du pays, le grand ayatollah Ali Sistani, et après que ses grands alliés, les paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi, ont finalement appelé au « changement ».

A la tête de leur groupe parlementaire, le deuxième bloc de l’Assemblée, se trouve Hadi al-Ameri, chef de la très puissante organisation Badr.

Dans les années 1980 et 1990, lui et M. Abdel Mahdi dépendaient du même mouvement d’opposition à Saddam Hussein, le Conseil suprême islamique irakien, fondé par un dignitaire chiite dont le mausolée est aujourd’hui au coeur des violences dans la ville sainte chiite de Najaf.

– Revirements politiques nombreux –

Fils d’un ministre du temps de la monarchie, abolie dans le sang en 1958, Adel Abdel Mahdi rejoint à ses débuts le parti Baas, qui portera Saddam Hussein au pouvoir à la fin des années 1970.

Il devient ensuite un opposant notoire au dictateur, d’abord dans les rangs des communistes puis dans ceux des islamistes, et revient en Irak à sa chute.

Il s’est retiré il y a quelques années des formations politiques.

Ces nombreux revirements « disent qu’il ne veut qu’une chose : le pouvoir », assure un ancien haut fonctionnaire, lui aussi sous le couvert de l’anonymat.

Membre des autorités intérimaires mises en place par le commandement militaire américain après le renversement de Saddam Hussein en 2003 et brièvement ministre des Finances de cette autorité de transition, il devient vice-président de la République après les premières élections multipartites d’Irak, en 2005.

Nommé ministre du Pétrole en 2014 par le Premier ministre de l’époque Haider al-Abadi, auquel il a succédé, il démissionne toutefois au bout de deux ans.

Le 25 octobre 2018, en prenant son poste, il assurait avoir « dans sa poche » sa lettre de démission. Il ne l’aura sortie qu’après deux mois de manifestations et plus de 420 morts.

Ex-Whirlpool: Macron face à la colère des salariés et de Ruffin

« Comment avez-vu pu être aussi naïf ?! Le repreneur a menti ! »: Emmanuel Macron a affronté vendredi la colère d’ex-salariés de l’usine Whirlpool d’Amiens et du député François Ruffin vendredi, qu’il était venu rencontrer sur place.

Le chef de l’Etat était venu en octobre 2017 pour une visite avec un repreneur, largement aidé par l’Etat. Mais cette entreprise (WN) de l’industriel picard Nicolas Decayeux a été liquidée en août 2019, faute de débouchés commerciaux. Elle employait alors 182 personnes.

« Le repreneur s’est planté mais c’est trop facile de mettre ça sur le dos de l’Etat », a répliqué Emmanuel Macron au milieu des salariés qui l’accusaient d’avoir été « berné » et de ne pas avoir su prévenir l’échec de la reprise.

La passe d’armes a été vive, le chef d’Etat restant à l’écoute sans perdre son calme, dans une scène qui rappelait sa venue sur le parking de l’usine entre les deux tours de la présidentielle de 2017, après que Marine Le Pen l’avait défié par une visite surprise aux salariés le même jour.

Le chef de l’Etat est revenu vendredi dans l’usine pour tenter de rassurer des salariés de nouveau sur le carreau, malgré les promesses du repreneur qui a reçu 7,5 millions d’euros de subventions publiques contre la reprise d’environ la moitié des 290 salariés.

« Une reprise, il y a toujours une part de risque », a plaidé Emmanuel Macron, sans cesse interrompu, tout en reconnaissant un « constat d’échec ».

– « Repreneur véreux » –

« Je regrette tous les jours d’avoir mis la signature du syndicat sur cette reprise », a lancé, dépité, Frédéric Chanterelle, délégué CFDT ex-Whirlpool.

« Cette reprise, j’ai uniquement l’impression que ça a été un montage entre vous et Whirlpool et un repreneur véreux. Vous aviez dit que c’était un projet fiable », a renchéri Patrick Sinoquet, de la CFDT.

« Arrêtez d’être parano! », leur a répondu Emmanuel Macron. « Le repreneur, c’est pas un copain à moi. On l’a aidé, sinon vous me l’auriez reproché. Tout a été vérifié. (…) « Il a raté son affaire, est-ce qu’il a fait fortune sur notre truc ? » En cas de fraude, « il sera jugé, il y aura une condamnation », a-t-il assuré, en rappelant qu’a été lancée une procédure pénale, portant notamment sur « le salaire (…) aberrant » de Nicolas Decayeux, patron de WN.

« Vous vous grandiriez auprès des salariés et auprès de moi à admettre que vous avez merdé, pas vous personnellement mais que l’Etat a merdé », a réclamé François Ruffin.

« Je fais pas ça pour me refaire la cerise », a fait valoir Emmanuel Macron, se voulant apaisant. « J’ai mis la pression sur les ministres sur ce dossier comme je ne l’ai pas fait pour d’autres ».

« L’engagement que je prends est que l’ensemble des salariés de Whirlpool retrouvent des perspectives et de l’emploi », a-t-il dit en faisant allusion à deux projets de reprise, ainsi que le projet de « l’Increvable » pour fabriquer des machines à laver réparables, défendu par M. Ruffin .

« Je veux que dans le trimestre qui vient on réussisse à faire avancer les choses, y compris en investissant sur le site pour réindustrialiser », a-t-il ajouté, promettant un suivi assuré par la ministre Agnès Pannier-Runacher ainsi qu’une cellule psychologique ». « J’ai toujours tenu mes paroles », a-t-il observé.

« Rendez-vous dans un an », a-t-il conclu, sur une note apaisée, l’une des salariés espérant pouvoir alors « boire le champagne » avec lui.

Tonalité nettement plus prudente cependant sur le parking de l’usine à l’issue de la visite: « on a envie d’y croire mais on a été tellement berné qu’on est méfiant car des promesses, tout le monde peut en faire », a ainsi mis en garde Corinne Bizet, une ex-Whirlpool non reprise par WN. « Il y a eu des annonces, maintenant on attend des actes. Mais on a tellement été baladé que là, je ne m’attends plus à rien… », a renchéri Farid Baaloudji, 22 ans de Whilrpool et un an de WN, pendant que Mme Pannier-Runacher, saluant des « échanges francs, directs, dans le respect », affirmait: « Il n’y aura plus de doute quand chacun aura retrouvé un travail ».

Allemagne: secousses en vue pour Merkel après le virage à gauche de son allié

L’avenir politique d’Angela Merkel, qui entend rester à son poste de chancelière jusqu’en 2021, risque fort d’être agité, le SPD, son partenaire au sein de la coalition gouvernementale venant de se choisir une nouvelle direction penchant à gauche.

Les militants de la formation sociale démocrate ont infligé samedi soir un revers humiliant au ministre des Finances, Olaf Scholz, qui souhaitait co-présider le parti avec Klara Geywitz, leur préférant deux personnalités relativement inconnues et critiques de la coalition au pouvoir à Berlin, Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans.

Cette coalition réunit le SPD et les conservateurs de la CDU-CSU.

Ce coup de théâtre inaugure une semaine d’incertitudes pour la coalition, avec le vote du SPD vendredi prochain pour décider de rester ou pas au gouvernement, lors de son congrès annuel.

Angela Merkel, au pouvoir depuis quatorze ans, a déclaré qu’elle démissionnerait à la fin de son mandat en 2021.

Mais son départ pourrait se produire plus vite que prévu depuis le vote surprise de samedi.

-‘des conditions inacceptables’?-

Meurtri par une déroute électorale en 2017, le SPD a tenté tout d’abord d’entrer dans l’opposition avant d’accepter avec réticence de renouveler son alliance gouvernementale avec Angela Merkel.

Beaucoup néanmoins s’inquiétaient dans les rangs du parti de continuer à gouverner dans l’ombre de la chancelière, redoutant de s’aliéner leurs racines sociales dans une alliance avec les conservateurs.

Ce mariage bancal dès le début a conduit la coalition à tituber de crise en crise.

Les revers électoraux subis aux élections régionales et européennes ont contraint le SPD à se doter d’une nouvelle direction.

Le choix des militants du SPD sanctionnant Olaf Scholz représente « un vote de défiance sans ambiguïté contre l’establishment du parti », estime le quotidien (de gauche) TAZ.

« Au sein du SPD, on considère qu’une sortie de la GroKo est tout à fait possible » avec les nouveaux dirigeants du parti, poursuit le journal Bild, en utilisant l’expression désignant la « grande coalition » du SPD avec la CDU/CSU.

Même si un effondrement du gouvernement est évité dans l’immédiat, « le scénario (des sociaux-démocrates) présentant des conditions inacceptables de façon à préparer leur sortie » de la coalition gouvernementale « est possible », poursuit le quotidien.

Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans ont d’ores et déjà indiqué qu’ils inciteraient l’alliance de centre-droit d’Angela Merkel à investir davantage dans la protection de l’environnement.

Ils ont mis en question également la politique du « zéro noir », aucun nouvel endettement, une ligne rouge pour la chancelière et l’alliance au pouvoir.

Angela Merkel a qualifié encore cette semaine une telle possibilité d' »absurde ».

Le ministre de l’Economie, Peter Altmaier, a multiplié les avertissements sur une remise en cause du « zéro endettement ».

L’engagement à « ne pas contracter de nouvelles dettes était l’une des promesses les plus importantes (de l’alliance CDU-CSU) lors de la campagne électorale », a-t-il souligné dimanche dans le quotidien financier Handelsblatt.

Holger Schmieding, économiste en chef à la Berenberg Bank, a mis en garde: « si les deux partis (CDU et CSU) ne peuvent pas s’entendre sur le fait que la politique allemande penche davantage à gauche comme le souhaitent les militants du SPD, cela pourrait signifer la fin de la coalition ».

-‘un gouvernement minoritaire?’ –

Une telle éventualité pourrait mener Angela Merkel à conduire un gouvernement minoritaire.

La chancelière a écarté une telle option à plusieurs reprises. Le quotidien Die Welt (droite) faisait toutefois remarquer que les conditions n’étaient cette fois ci « pas si mauvaises » pour un tel scénario dans la mesure où le budget de 2020 a déjà été approuvé.

Les portefeuilles ministériels abandonnés par le SPD pourraient revenir alors à l’alliance CDU-CSU.

Son héritière potentielle, Annegret Kramp-Karrenbauer, pourrait également revêtir le rôle de vice-chancelière et assurer la présidence de l’Union européenne à compter de juin prochain, toujours selon Die Welt.

Pour l’instant, les ténors des deux bords appellent au calme.

Le secrétaire général de la CDU, Paul Ziemiak, a assuré que « rien n’avait changé » dans les termes de l’accord de coalition conclu avec le SPD.

Et l’ancien dirigeant du SPD, Martin Schulz, a mis en garde sur un départ de la coalition.

« Mon avis est qu’une solution n’est pas à chercher dans une fuite du gouvernement. Elle réside plutôt dans la capacité à mettre les choses en forme au sein du gouvernement », a-t-il dit au quotidien Tagesspiegel.

Présidentielle en Côte d’Ivoire: Ouattara sera candidat si Bedié ou Gbagbo le sont

Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui entretient depuis plusieurs mois le mystère sur une éventuelle candidature à un troisième mandat lors de la présidentielle d’octobre 2020, a annoncé samedi qu’il serait candidat si ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, se présentent au scrutin.

« Mon intention, c’est bien de transférer le pouvoir à une nouvelle génération, mais attention, je ne le ferai que si tous ceux de ma génération comprennent que notre temps est passé (…). Si eux, ils décident d’être candidat, alors je serai candidat » a déclaré Alassane Ouattara à Katiola, lors d’un meeting dans la cadre d’une tournée de cinq jours dans le nord de la Côte d’Ivoire.

« C’est trop facile d’avoir fait ce que certains ont fait et de penser qu’ils peuvent revenir pour faire la même chose. La Côte d’Ivoire appartient aux prochaines générations. Mais comme je vois des hésitations au niveau de certains de ma génération, c’est pour ça que je n’ai pas encore avancé ma décision, » a précisé le président.

« Je ne veux pas que la Côte d’Ivoire retourne entre les mains de ceux qui ont détruit notre pays, que ceux qui ont gaspillé les biens publics ».

Le président est revenu sur la question de sa candidature ensuite lors d’une conférence de presse. « Si les gens de ma génération considèrent aller de l’avant, la Constitution m’autorise à faire deux autres mandats. Je pourrai faire deux autres mandats sans aucune difficulté. Je suis en parfaite santé. »

« Je suis vraiment pour le transfert du pouvoir à la nouvelle génération. Je fais une suggestion. Mais ceux qui ne veulent pas entendre cela, ils ont le droit de se présenter. C’est leur droit ».

Par ailleurs, le président a balayé les demandes de l’opposition qui demande une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). « J’ai dit : +Pas de retour en arrière+ ».

Agé de 77 ans, M. Ouattara a affirmé à plusieurs reprises qu’il annoncerait sa décision sur sa candidature en 2020. S’il aura en 2020 déjà accompli deux mandats, il estime avoir le droit de se représenter en raison d’un changement de Constitution en 2016, ce que conteste l’opposition.

Agé de 85 ans, l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999) entretient lui aussi le doute sur sa candidature.

De son côté, l’ex-président Laurent Gbagbo, 74 ans, attend en liberté conditionnelle en Belgique l’examen de l’appel du Parquet après son acquittement en première instance de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), mais son avocat, Emmanuel Altit, a demandé une libération sans conditions émettant « l’hypothèse » qu’il puisse « poser sa propre candidature ».

Destitution de Trump: les prochaines étapes

Après un marathon d’auditions publiques choc, l’enquête sur l’affaire ukrainienne entre dans une nouvelle phase. En vue: un vote pratiquement certain de mise en accusation (ou « impeachment ») de Donald Trump, mais une destitution beaucoup plus improbable.

Si aucun calendrier n’a été officiellement fixé, voici les prochaines étapes attendues, d’abord à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, puis au Sénat, à majorité républicaine.

Avant Donald Trump, seuls trois présidents des Etats-Unis ont fait l’objet d’une procédure en vue d’une destitution mais aucun n’a été démis de ses fonctions.

– Rapport sur les auditions fleuves –

Les commissions de la Chambre chargées de l’enquête ont entendu une quinzaine de témoins dans le secret du huis clos, puis, à nouveau, douze d’entre eux lors d’auditions retransmises dans leur intégralité à la télévision.

Ces dépositions vont servir de base à la commission du Renseignement pour rédiger ses conclusions.

La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, refuse de donner un calendrier mais elle a indiqué qu’elle ne comptait pas s’embarquer dans de longues batailles judiciaires pour obtenir les témoignages de responsables de la Maison Blanche qui ont refusé de se plier aux convocations.

Objectif: aller vite puisque 2020 sera marquée par la campagne pour la présidentielle de novembre, lorsque Donald Trump briguera un second mandat.

Ce rapport pourrait donc être rédigé rapidement, d’ici le 2 décembre selon des médias américains.

– Rédaction des chefs d’accusation –

Sur la base de ce rapport et d’autres documents, la commission des Affaires judiciaires de la Chambre, elle aussi à majorité démocrate, devra déterminer les articles de mise en accusation visant Donald Trump.

La Constitution américaine envisage la destitution en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ».

Les démocrates ont accusé publiquement le président de « corruption », un signe qu’ils envisagent d’en faire l’un des chefs. Ils martèlent aussi qu’il a commis un « abus de pouvoir », et qu’en refusant de coopérer avec l’enquête de la Chambre, il fait entrave à la bonne marche du Congrès (« contempt of Congress ») et à la justice, deux chefs d’accusation utilisés contre le président Richard Nixon en 1974.

La commission judiciaire devrait organiser de nouvelles auditions publiques, mais cette fois, le président pourra être représenté par un avocat qui aura le droit d’interroger les témoins et présenter des éléments.

Les membres républicains pourront aussi, en théorie, convoquer d’autres témoins, mais seulement après accord de la commission, à majorité démocrate.

M. Trump crie au scandale tandis que le chef démocrate de la commission, Jerry Nadler, affirme que le fonctionnement était le même lors de l' »impeachment » de Richard Nixon et du démocrate Bill Clinton en 1998.

– Vote sur l' »impeachment » –

La commission judiciaire devrait ensuite transmettre les chefs d’accusation à la Chambre pour qu’elle les approuve ou les rejette, en séance plénière: c’est l' »impeachment ».

Puisqu’ils détiennent 233 sièges sur 435, les démocrates voteront certainement la mise en accusation de Donald Trump.

Ce vote pourrait intervenir avant la fin de l’année.

– Procès au Sénat –

L’affaire passera alors au Sénat, à majorité républicaine (53 sièges sur 100), pour qu’il organise le procès de Donald Trump sous la supervision du président de la Cour suprême.

Au terme des débats, les sénateurs, faisant office de jurés, devraient voter sur chaque article. Il faut une majorité de deux tiers pour condamner, auquel cas la destitution est automatique et sans appel. Autrement, le président est acquitté.

Télescopage inédit: le procès pourrait intervenir en janvier, juste avant le premier vote crucial de la primaire démocrate, le 3 février dans l’Iowa.

Or six sénateurs démocrates sont candidats et pourraient donc être bloqués à Washington au lieu de faire campagne. Les républicains seraient-ils tentés de faire durer la procédure?

Le flou demeure sur sa durée.

Lors d’une réunion jeudi, des sénateurs républicains et des responsables de la Maison Blanche ont évoqué selon des médias américains plusieurs options, dont un procès rapide sur environ deux semaines ou une procédure plus longue.

Le procès de Bill Clinton avait duré cinq semaines en 1999. Il avait été acquitté.

Meurtre d’une journaliste maltaise: le Premier ministre reste en poste

Le Premier ministre de Malte, Joseph Muscat, soupçonné d’ingérences dans l’enquête sur le meurtre de la journaliste Daphne Caruana Galizia et soumis à une intense pression pour démissionner, a obtenu dimanche le soutien de son Parti travailliste pour rester en poste probablement jusqu’en janvier.

Samedi, des sources au Parti travailliste avaient indiqué que le parti se choisirait un nouveau dirigeant le 18 janvier et que M. Muscat « démissionnerait formellement quand le nouveau chef sera choisi ».

M. Muscat, au pouvoir depuis 2013, avait organisé dimanche une réunion urgente avec 36 parlementaires et ministres de son Parti travailliste.

« L’ensemble du groupe a soutenu et nous lui avons dit que c’était à lui de décider quand démissionner. L’élection (du nouveau dirigeant du Parti travailliste) aura lieu du 8 au 18 janvier et jusque-là, il restera chef du parti et Premier ministre », a indiqué une source de cette formation à l’AFP.

La réunion, qui a duré quatre heures, avait été convoquée en urgence après l’inculpation samedi de l’entrepreneur Yorgen Fenech, pour complicité dans l’assassinat de dans l’explosion de sa voiture piégée le 16 octobre 2017.

Au début de la réunion, une source haut placée du Parti travailliste a laissé entendre à l’AFP que M. Muscat pouvait partir à tout moment maintenant qu’avec l’inculpation de Fenech, il a « accompli sa mission » consistant à « résoudre ce meurtre ignoble sous sa supervision ».

Mais le Parti travailliste a souligné à l’issue de la rencontre que « son groupe parlementaire avait exprimé un soutien unanime au Premier ministre pour toutes les décisions qu’il voudrait prendre », sans mentionner l’échéance de janvier ni une éventuelle démission anticipée.

Les Travaillistes ont aussi décidé de débattre au parlement la semaine prochaine des derniers développements de l’enquête sur l’assassinat de Daphne Caruana Galizia. Avec notamment les déclarations d’un intermédiaire, chauffeur de taxi et usurier qui ont abouti à l’arrestation le 20 novembre de Fenech.

Une délégation du Parlement européen menée par la députée néerlandaise libérale Sophie in’t Veld se rend à Malte de lundi soir à mercredi. Cette mission urgente avait été annoncée, de source parlementaire européenne, en raison d' »interrogations sur l’indépendance du système judiciaire et de graves accusations de corruption aux plus hauts niveaux ».

Lundi, un tribunal maltais doit aussi se prononcer sur un recours de Fenech, qui réclame la révocation de l’enquêteur en chef, Keith Arnaud, suspecté d’avoir des liens étroits avec le Premier ministre et son bras droit et ami, Keith Schembri.

Pendant la réunion, M. Muscat a annoncé que le ministre de l’Economie, Chris Cardona, qui s’était auto-suspendu, allait reprendre son poste qu’il cumule avec celui de Premier ministre adjoint.

– « Tout ce qu’il sait » –

La pression s’est intensifiée ces derniers jours sur le chef du gouvernement travailliste pour qu’il quitte immédiatement ses fonctions.

La famille de la journaliste Daphne Caruana Galizia, l’opposition (Parti nationaliste) et des mouvements civiques l’ont accusé d’intervenir dans l’enquête, notamment pour protéger son chef de cabinet, Keith Schembri.

Les détracteurs de M. Muscat le soupçonnnent d’avoir obligé le gouvernement à rejeter cette semaine une mesure de grâce pour l’entrepreneur Fenech qui promettait en échange de dire « tout ce qu’il sait ».

Ce magnat de 38 ans, copropriétaire du groupe familial Tumas (hôtellerie, casinos, automobile, énergie) venait alors de désigner à la police M. Schembri comme le « vrai commanditaire » du meurtre.

Le chef de cabinet a démissionné en milieu de semaine en même temps que le ministre du Tourisme, Konrad Mizzi, et M. Cardona.

Entendu par les enquêteurs, M. Schembri est ressorti libre jeudi, déclenchant la colère de la famille Caruana Galizia qui a argué qu' »au moins deux témoins et de multiples indices impliquent Schembri dans l’assassinat ».

Daphne Caruana avait creusé la partie maltaise des Panama Papers et découvert des documents reliant des sociétés panaméennes à Schembri, Mizzi et Cardona.

Elle avait aussi révélé qu’une société de Dubai, la 17 Black, avait payé 2 millions d’euros à MM. Schembri et Mizzi pour des services non précisés. Le consortium de journalistes Daphne Project, qui a repris ses enquêtes, a révélé que la 17 Black appartenait à Fenech.

Dimanche, la famille a pressé de nouveau M. Muscat de « quitter ses fonctions », appelant le Parlement à « permettre une enquête libre et complète sur son rôle (de Muscat) et celui de Keith Schembri dans l’assassinat de Daphne ». Une nouvelle manifestation, la septième en 15 jours, éait prévue en fin d’après-midi à La Valette.

Manifestation à Alger en faveur de la présidentielle

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Alger « contre l’ingérence étrangère » et pour la tenue de la présidentielle du 12 décembre, rejetée par le mouvement de contestation qui agite l’Algérie depuis février, a constaté un photographe de l’AFP.

La manifestation était organisée à l’appel de l’Union générale des Travailleurs algériens, (UGTA, ex-syndicat unique), proche du Front de libération nationale (FLN) parti d’Abdelaziz Bouteflika que le syndicat a soutenu durant ses 20 ans de présidence jusqu’à sa démission, en avril, sous la pression de la rue.

Plusieurs manifestations « spontanées » en faveur des élections ont déjà eu lieu à travers le pays, mais il s’agit de la 1ere organisée de manière officielle par une structure proche du pouvoir, à moins de 15 jours du scrutin.

La participation était bien plus faible que celle des gigantesques manifestations hebdomadaires du mouvement (« Hirak ») populaire de contestation du régime, qui expriment massivement depuis des semaines leur rejet du scrutin.

« Non à l’ingérence étrangère », pouvait-on lire sur des banderoles, répondant à une résolution votée jeudi par le Parlement européen. Ce texte appelle Alger à trouver une solution à la crise actuelle via « un processus politique pacifique et ouvert » et a dénoncé les « arrestations arbitraires » visant le mouvement de contestation.

D’autres exprimaient un « soutien à l’armée », dont le haut commandement, incarné par le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major, exerce ouvertement le pouvoir depuis la démission de M. Bouteflika et est conspué chaque semaine dans les manifestations antirégime.

« Il y aura des élections le 12 décembre », ont scandé samedi les manifestants qui ont qualifié de « zouaves » les participants au mouvement de contestation, en référence aux régiments coloniaux de l’armée française, historiquement majoritairement constitués d’Algériens.

Alors que toute manifestation est officiellement interdite à Alger depuis 2001, de nombreux policiers, en tenue ou en civil, ont encadré cette marche et arrêté plusieurs des nombreux badauds criant des slogans hostiles aux élections ou lançant des insultes au cortège.

Trois journalistes, travaillant pour des médias algériens en ligne favorables au « Hirak », ont été arrêtés et retenus deux heures dans un poste de police avant d’être relâchés, ont-ils indiqué sur les réseaux sociaux.

Si la police tolère les manifestations hebdomadaires de la contestation, très massives, elle disperse systématiquement ces dernières semaines à Alger tous les autres rassemblements hostiles à l’élection.

La contestation estime que la présidentielle vise à permettre au « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962, dont elle veut se débarrasser, de se régénérer.

La télévision nationale, ainsi que plusieurs chaînes privées, soupçonnées de proximité avec le pouvoir et accusées de ne pas couvrir le « Hirak » ou de le faire de manière biaisée, ont diffusé en direct des images de la manifestation de samedi.

D’autres manifestations contre « l’ingérence étrangère », exprimant leur « soutien à l’armée » algérienne et à la présidentielle du 12 décembre, ont été organisées dans plusieurs villes du pays, à l’initiative de mairies, d’associations d’anciens militaires ou de « citoyens », selon l’agence de presse officielle APS.