Justice : Mahamadou Camara remis en liberté sous caution

L’ancien ministre de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication, M. Mahamadou Camara, inculpé depuis le 23 septembre 2021 dans l’affaire dite des contrats d’équipements militaires est remis en liberté sous caution, informe le Procureur général de la Cour Suprême du Mali dans un communiqué en date de ce jeudi  16 mars 2023.

 « Monsieur Mahamadou Camara bénéficie de la mise en liberté, pour avoir acquitté l’intégralité des 500 millions de Franc CFA en terme de sûreté constitué sur chacun des 10 Titres fonciers entre les mains de Monsieur le Directeur National du Cadastre », indique le communiqué. Ancien Directeur de cabinet du président IBK, Mahamadou Camara avait été placé sous mandat de dépôt depuis près d’un an et demi  pour  « favoritisme, faux en écriture, usage de faux et complicité d’atteinte aux biens publics par usage de faux ». Alors qu’elle bénéficie également d’une ordonnance de mise en liberté sous caution, l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko incarcérée également  «  reste dans la position de détenue provisoire pour n’avoir pas, à ce jour encore acquitté la caution de 500 millions de Franc CFA à laquelle est subordonnée sa mise en liberté », précise le Procureur général.

« Il reste entendu que l’information judiciaire ouverte contre les personnes ci-dessus dénommées suit son cours dans le strict respect des principes directeurs du procès pénal, notamment ceux de la présomption d’innocence ainsi que du respect des droits de la défense », poursuit le communiqué.

Par ailleurs, les mandats  d’arrêt internationaux lancés contre l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, les anciens ministres Tiéman Hubert Coulibaly et Mamadou Igor Diarra, l’ancien Secrétaire général de la présidence, Moustapha Ben Barka, l’ancien Directeur Général de la BMS, Babaly Bah ainsi que Mohamed Kagnassi, Amadou Kouma, Nouhoum Kouma,  Soumaila Diaby et Mamadou Lamine Diakité, « attendent toujours de recevoir exécution de la part des destinataires des différents pays où lesdites personnes sont susceptibles de résider ou se rendre ».

L’ancien ministre Mahamadou Camara placé sous mandat de dépôt

Dans l’affaire relative à l’acquisition d’un nouvel aéronef présidentiel, réouverte il y a quelques mois, plusieurs personnes font l’objet d’une instruction judiciaire. Parmi elles, l’ancien directeur de cabinet du Président de la République, aujourd’hui directeur général d’un groupe de médias, placé sous mandat de dépôt vendredi 27 mars.

Dans un communiqué en date du 27 mars, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Commune III du district, chargé du pôle économique et financier de Bamako, Mamadou Kassogué, a précisé qu’en « Décembre 2019, suivant instructions écrites du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, le Parquet a décidé de la réouverture des enquêtes dans l’affaire relative à l’acquisition d’un nouvel aéronef (avion présidentiel) et à la fourniture aux Forces armées maliennes d’un important lot de matériels d’Habillement, de Couchage, de Campement et d’Alimentation (HCCA), ainsi que des véhicules et pièces de rechange; laquelle affaire avait préalablement fait l’objet d’un classement sans suite ».

Une instruction judiciaire a donc été ouverte sur les faits de faux en écriture, usage de faux et complicité de ces faits, de complicité d’atteinte aux biens publics par usage de faux et autres malversations et de complicité de favoritisme, contre les nommés Sidi Mohamed Kagnassy,  Amadou Kouma, Nouhoum Kouma, Soumaïla Diaby, Marc Gaffajoli et Mahamadou Camara.

Accusé de « complicité de favoritisme » dans le dossier des fournitures aux forces armées, Mahamadou Camara, directeur de cabinet du Président de la République avec rang de ministre au moment des faits, a été convoqué par le procureur en charge du pôle économique et financier le vendredi 27 mars puis placé sous mandat de dépôt.

Le communiqué du procureur précise qu’en raison de graves présomptions « de faits de faux en écriture, usage de faux, atteinte aux biens publics, corruption et délit de favoritisme, qui ont pu être relevées à l’encontre des nommés Soumeylou Boubéye Maïga, Madame Bouaré Fily Sissoko et Moustapha Ben Barka, qui étaient tous ministres au moment des faits, le Parquet a procédé à la transmission des éléments d’enquêtes au Procureur général de la Cour Suprême pour saisine de l’Assemblée nationale. Le procureur a tenu à rappeler que les personnes citées sont présumées innocentes à ce stade de la procédure et que des investigations objectives, transparentes et diligentes seront menées pour faire toute la lumière dans cette affaire.