Ousmane Sonko : après une journée de tension, son procès renvoyé une nouvelle fois

Après deux renvois, le procès pour diffamation faux et injures publique, qui oppose Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko devait se tenir aujourd’hui. Cependant, le tribunal correctionnel de Dakar a prononcé, aux environs de 15h, le renvoi du procès au 30 mars prochain, au terme d’une courte audience. C’est dans une ambiance explosive qu’Ousmane Sonko s’est présenté devant les juges, ce jeudi au matin. Le déjà candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle a quitté son domicile de Keur Gorgui avant 9 heures, escorté par ses partisans. Son convoi a été bloqué un moment au niveau du rond-point Stèle Mermoz. Il y a eu un désaccord sur l’itinéraire à prendre. La tension est montée avec des jets de pierres de manifestants et des tirs de gaz lacrymogène des forces de l’ordre. Ousmane Sonko a été extrait de force de son véhicule par les forces de l’ordre et placé dans un véhicule de la police pour le tribunal.
La veille, il avait été empêché de quitter son quartier, les forces de l’ordre ayant quadrillé l’accès à son domicile alors qu’une manifestation de soutien organisée le jour même avait été interdite par le préfet de Dakar. Pour le moment, l’audience est à sa 4e fois suspension, depuis l’appel de l’affaire à la barre. Des pneus sont brûlés sur certaines artères de la capitale. Trois bus de la société publique de transport Dakar Dem Dikk ont été incendiés et un manifestant s’est également blessé à la cheville. Pour mémoire, Ousmane Sonko avait déclaré au cours d’une conférence de presse que l’ex-ministre de la Jeunesse et de l’emploi Mame Mbaye Niang a été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (l’IGE) pour détournement de fonds dans l’affaire dites des 29 milliards de Francs CFA du Programme des Domaines Agricoles Communautaires (PRODAC). Un rapport dont M. Niang, devenu entre-temps ministre du tourisme, conteste l’existence et à donc décidé de le poursuivre.

Affaire dite « blasphème contre les symboles de l’islam », le verdict tombe pour Doumbi Fakoly

Pendant que l’auteur des propos blasphématoires à l’égard des musulmans est toujours introuvable, la justice malienne a délibéré sur l’affaire du mouvement « kamite » dans laquelle l’écrivain Doumbi Fakoly et cinq autres jeunes étaient inculpés pour « délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public ».

Le leader de la religion kamite Doumbi Fakoly, principal accusé dans le dossier a écopé finalement de 12 mois de prison dont 8 avec sursis après requalification des faits par le Tribunal en crimes à caractère religieux, conformément à l’article 58 du code pénal au lieu de trois ans comme l’avait demandé le parquet à l’ouverture du jugement en fin janvier dernier.

Ainsi au terme du verdict, Doumbi Fakoly a été autorisé à se rendre chez lui, parce qu’il a déjà purgé une peine de 4 mois en prison avant l’ouverture de son procès. Ses autres compagnons à savoir Salif Dembélé, Diakaridia Traoré, Lamine Doumbia, Aboubacar Keita et Naman Doumbia, ont été simplement libérés par le jury.

Tout a commencé quand le ressortissant malien du nom de Mamadou Dembélé a tenu des propos jugés « blasphématoires » à l’égard des musulmans, après avoir proféré des injures à l’endroit du Coran et du Prophète Mohamed (PSL), un acte qui a suscité de vives réactions au sein de la communauté musulmane. Par conséquent, le Procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako a ouvert une enquête contre le dénommé Mamadou Dembélé.

Par la suite, l’écrivain Doumbi Fakoly, l’un des doyens du mouvement « kamite » a apporté son soutien au concerné. C’est suite à cette réaction qu’il avait été interpellé avec cinq autres personnes pour « recel d’information » avant d’être placé sous mandat de dépôt. Un dossier visiblement accéléré en partie à cause de la mobilisation grandeur nature le vendredi 4 novembre pour condamner l’acte et demander l’implication de la justice.

Burkina Faso : ouverture du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara

Le procès sur l’assassinat du président Thomas Sankara et douze de ses compagnons s’est ouvert ce lundi 11 octobre 2021 à Ouagadougou, trente quatre ans après les faits. Quatorze personnes dont l’ancien président Blaise Compaoré doivent être jugées pour « attentat à la sûreté de l’État », « complicité d’assassinats » et « complicité de recel de cadavres ». Principal accusé, M.Compaoré est absent. Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, ses avocats ont dénoncé une « carence » de la juridiction d’instruction qui « ne l’a jamais convoqué pour un interrogatoire et ne lui a jamais notifié un acte sinon sa convocation finale devant la juridiction de jugement ».

Blaise Compaoré, en exil à Abidjan depuis sa chute du pouvoir le 31 octobre 2014, sera jugé par contumace, ce sera aussi le cas le fugitif Hyacinthe Kafando, chef présumé du commando à l’origine du massacre du 15 octobre 1987.

Son ancien homme de main, le général Gilbert Diendéré aussi à la barre purge déjà une peine de 20 ans de prison dans le procès du putsch de septembre 2015.

Mali:Le procès d’Amadou Haya Sanogo et coaccusés reprend ce jeudi

Le procès d’Amadou Haya Sanogo et coaccusés  s’ouvre ce jeudi 25 février à la cour d’appel de Bamako. L’ancien putschiste ayant renversé le président Amadou Toumani Touré et 17 autres militaires sont accusés « d’enlèvement, d’assassinat et de complicité d’assassinat » dans l’affaire des 21 bérets rouges tués.

En  2012, plusieurs bérets rouges (parachutistes) avaient été faits prisonniers lors de leur contrecoup d’État. Ils avaient ensuite été exécutés et enterrés dans une fosse commune  à Diago, un village à 15 km de Kati.

Le 22 décembre 2015, la chambre d’accusation  de la cour d’appel de Bamako  a mis en accusation Amadou Haya Sanogo et 17 autres militaires.

Le procès s’est ouvert le 20 novembre 2016 à Sikasso lors d’une session spéciale de la cour d’assises pour être finalement renvoyé afin de permettre une nouvelle expertise médicale.

En janvier 2020, Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés ont bénéficié d’une liberté provisoire après plusieurs requêtes.

 

Procès Sanogo : Une affaire oubliée ?

Depuis son arrestation, le 23 novembre 2013, l’ex-chef putschiste du 22 mars 2012, le général Amadou Haya Sanogo, est en  prison à Selingué. L’ancien patron du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE), accusé « d’enlèvement, d’assassinat et de complicité d’assassinat » dans l’affaire des bérets rouges, a comparu une première fois devant les juges, à Sikasso, le 30 novembre 2016. La récente nomination de Me Malick  Coulibaly, présenté comme chantre de la lutte pour les droits de l’Homme au ministère de la justice pourra-t-elle briser le statu quo ?

« Nous réclamons le jugement, mais, à défaut de cela, pourquoi ne pas négocier avec les victimes ? Nous avons vu des pays qui ont eu des cas plus graves que le nôtre, mais ils ont pu trouver des solutions. Je pense qu’il y a juste un manque de volonté », s’impatiente le colonel major à la retraite Soungalo Coulibaly, père d’un des bérets rouges assassinés. Pour la manifestation de la vérité, il intègre très tôt  l’association des parents des bérets rouges disparus. En décembre 2013, après plusieurs investigations, 21 corps ont été découverts, probablement des bérets rouges, dans un charnier à Diago, près de Kati. Son fils, auquel il avait parlé alors qu’il était détenu par des éléments de Sanogo, ferait partie des victimes.

Après six ans d’attente, le colonel major à la retraite espère que la nomination de Malick Coulibaly au département de la Justice relancera ce dossier, tant attendu. « Je ne peux pas rester comme ça, bien que j’ai de la peine à trainer mes compagnons d’armes devant un tribunal. Mais je suis obligé de le faire en tant que  partie civile », insiste-t-il. Le retour de Malick Coulibaly au ministère de la Justice, poste qu’il avait déjà occupé sous la transition de 2012, fait naitre de forts espoirs quant à la reprise du procès. « C’est quelqu’un que je sais à cheval sur le respect des droits de l’Homme, mais aussi surtout les dépassements de séjour en prison. La loi dit trois ans pour les crimes et Sanogo en est déjà à six ans sans jugement. Cela n’est pas admissible », martèle le Dr Abdourahmane Maiga, commissaire à la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH). Selon lui, il urge que la justice se fasse, et pour les victimes et pour les accusés. « S’il ne le fait pas dans les trois mois à venir, nous allons lui demander pourquoi, non parce qu’il est Malick, mais parce qu’il est le ministre de la Justice », annonce-t-il.

Pour les victimes et les accusés

Dans cette longue attente, les victimes ne sont pas les seules à plaider pour que la justice passe. Les droits de l’accusé Sanogo semblent également être piétinés. « Quand quelqu’un est en prison, sa femme et ses enfants aussi sont emprisonnés, d’une manière ou d’une autre. Il n’est pas condamné mais sa femme ne le voit pas, ses enfants non plus. On viole leurs droits », continue de dénoncer le Dr Abdourahmane Maiga, Président de la sous-commission promotion à la CNDH. Pour le politologue Mamadou Sissoko, la lenteur doit être liée à des difficultés juridiques. « Le procès Sanogo dépend-il de la situation politique ou de difficultés juridiques ? Politiquement, rien ne s’oppose à ce que Sanogo soit jugé. S’il n’a pas pu l’être à Sikasso, c’est parce qu’il y a eu des difficultés juridiques soulevées par les avocats », souligne-t-il. Parmi celles-ci figure notamment la demande d’expertise génétique des corps des victimes. Pourtant, le colonel major à la retraite Soungalo Coulibaly assure qu’il y a bien eu une expertise, menée sans l’aval des autorités de l’époque. « Il y a eu des tests ADN, mais le tribunal de Sikasso a estimé que ceux qui avaient fait ces tests n’étaient pas habilités par les autorités maliennes. Or, à cette époque c’étaient Amadou Haya Sanogo et ses hommes qui étaient les autorités », rapporte le colonel major. Depuis le report de 2016, c’est le statu quo. « La partie civile est en droit aujourd’hui d’exiger le règlement de cette affaire. Cela permettra à certaines personnes de faire leur deuil, mais aussi de comprendre ce qui s’est passé. Il est également dans l’intérêt des inculpés que la vérité soit dite », souhaite le politologue. L’un des avocats de Sanogo, que nous avons contacté, n’a pas souhaité s’exprimer sur l’affaire.

Ras Bath acquitté

Mohamed Youssouf Bathily dénommé Ras Bath, animateur et chroniqueur accusé « d’incitation des troupes à la désobéissance »  a été libéré, le 27 novembre. La porte de la Cour d’Appel de la commune VI de Bamako a été prise d’assaut par une foule dénombrable.

Depuis six heures du matin, les fans de Mohamed Youssouf  Bathily dit « Ras Bath » ont entouré la porte de la Cour d’Appel de Bamako. Vers dix heures du matin, un bain de foule se trouvait devant la Cour d’Appel. Les manifestants ont perturbé la circulation  jusqu’à la fin du procès de Ras Bath. La foule dénombrable répétait à chaque fois « nous sommes mobiliser pour soutenir Ras parce que il dit la vérité, non pas pour l’argent ou autre chose. Ras Bath c’est un homme intellectuel et  un homme de droit il ne parle pas à tue-tête. » Parmi ses nombreux soutiens, Ras Cousa nous explique que « si l’Etat a besoin de quelqu’un, il doit répondre, c’est pourquoi nous sommes là soutenir notre frère ». « Nous ne quitterons pas d’ici jusqu’à ce que Ras Bath soit libérer devant nous », a déclaré Mariam Wallet.

À l’instar de cette foule dénombrable, Koko Dembélé  était aussi au rendez-vous. « Je  suis content, car si tu suis la vérité, tu seras toujours avec Dieu et la vérité appartient à Dieu », a-t-il déclaré. « Il est libre il n y a pas de problème », a-t-il ajouté.

L’affaire est désormais close

Après la fin du procès, Mohamed Youssouf Bathily a été libéré devant ses fans. Une fois à la porte de la Cour d’Appel, la foule déclarait « Ras Bath, vive la victoire ».  En plus la foule scandait « bravo aux juges, bravo à l’esprit patriotique des juges. Nous sommes à la quête de la vérité, du respect et surtout  et de la bonne gouvernance. » Pour conclure, Ras Bath s’est enthousiasmé à dire que « c’est un sentiment de  victoire, de joie, de fraternité. C’est une décision qui m’encourage davantage dans ce que je fais  tous les jours  à savoir de mettre l’Etat à sa place. »

Trois anciens dirigeants suspendus à vie par la FIFA, le FIFAGATE continu

Trois anciens responsables du football mondial, qui ont tous plaidé coupables de corruption devant la justice américaine, ont été suspendus à vie, mardi, de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa.

Avant même le verdict de leur procès pour corruption qui se tient actuellement à New-York, la FIFA a décidé de sévir. L’instance dirigeante du football, vient de « suspendre à vie de toute activité liée au football, au niveau national comme international », trois ex-responsables. Richard Lai, ancien président de fédération de football de Guam et ex-membre du comité d’audit de la FIFA, Julio Rocha, ex-président de la fédération du Nicaragua et ex-agent du développement à la FIFA, et enfin Rafael Esquivel, ex-président  de la Fédération du Venezuela, voient donc leurs avenirs s’inscrivent loin du football. Trois nouveaux d’une longue liste qui a déjà vu tomber de nombreux dirigeants.

Des accusations et des morts

La semaine dernière (14 novembre), Jorge Delhon, ancien dirigeant du football argentin, s’est suicidé en se jetant sous en train, seulement quelques heures après avoir été mis en cause dans le procès de corruption au sein de la FIFA. Dimanche 19 novembre, Adolfo Lagos, vice-président de la télévision mexicaine Televisa a été abattu par un commando à moto. Il a succombé à ses blessures à son arrivée à l’hôpital. Televisa est l’une des entreprises de médias  soupçonnées d’avoir versé des pots de vin pour obtenir des droits de diffusion du Mondial.

Coupe du monde 2022 en cause

Au total, 42 personnes sont mises en cause par la justice américaine dans cette affaire. L’un des témoins clé du procès Alejandro Burzaco, a accusé hier trois dirigeants sud-américains d’avoir reçu des pots-de-vin de la part du Qatar en vue de l’attribution du mondial 2022. Ces derniers auraient, donc, donné leurs votes au Qatar, aux dépens des Etats-Unis. Des accusations qui confirment les nombreux soupçons qui pesaient déjà sur cette attribution dès les premiers jours qui l’ont suivi. Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre, et entrainé les suspensions par le FIFA des tout-puissants Sepp Blatter, ex-président de la FIFA, Michel Platini, ancien président de l’UEFA et Jérome Valcke, ex-secrétaire général de la confédération Européenne entre autres.

Kémi SEBA expulsé du sol sénégalais

Jugé pour avoir publiquement brûlé un billet de francs CFA, l’activiste Kémi Séba a fait l’objet d’une mesure d’expulsion du sol sénégalais ce 05 septembre.

Kémi SEBA est arrivé ce jeudi 07 septembre 2017 en France, et a déclaré dès son arrivée : « Jamais noyé, juste en apnée ».

L’activiste franco-béninois Stélio Gilles Robert Capo CHICHI, alias Kémi SEBA a été expulsé, le mercredi 06 septembre 2017 vers la France, « pour des actions préjudiciables à l’ordre public », selon les autorités sénégalaises.

Kémi SEBA, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, avait été arrêté le 25 août 2107 et placé sous mandat de dépôt à la prison de Rebeuss, à Dakar pour avoir brûlé un billet de francs CFA, le 19 août, lors d’une manifestation contre la françafrique. Suite à une plainte de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), institut d’émission du franc CFA, Il a été poursuivi par la justice sénégalaise pour des faits de destruction volontaire et publique « de moyens de paiement ».

Il avait été relaxé avec son compagnon de lutte poursuivi pour complicité, à l’issue de son procès.

« Son expulsion a été prononcée pour devenir immédiatement exécutoire le 05 septembre 2017 », selon le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

 

 

CPI : Ahmad al Faqi devra 2,7 millions d’euros pour les destructions de mausolées de Tombouctou

La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré jeudi qu’un jihadiste malien avait provoqué pour 2,7 millions d’euros de dégâts en faisant détruire en 2012 des mausolées de la cité historique de Tombouctou, dans le nord du Mali, et ordonné des réparations pour les victimes, les premières pour destruction de biens culturels.

« La chambre ordonne des réparations individuelles, collectives et symboliques pour la communauté de Tombouctou, reconnaît que la destruction des bâtiments protégés a causé de la souffrance aux personnes à travers le Mali et la communauté internationale et estime M. Mahdi responsable pour les réparations à 2,7 millions d’euros », a déclaré le juge Raul Cano Pangalangan.

Le Touareg Ahmad al Faqi al Mahdi a été condamné en septembre dernier à neuf ans de prison pour avoir « dirigé intentionnellement des attaques » contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et neuf des mausolées de Tombouctou, classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco et détruits à coups de pioche, de houe et de burin.

Né vers 1975, il était un membre d’Ansar Dine, l’un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France. Il était chef de la Hisbah, la brigade islamique des moeurs.

Toutefois, étant donné l’indigence du jihadiste, la Cour encourage le Fonds au profit des victimes, organe indépendant mis en place par le statut de Rome, traité fondateur de la CPI, à « compléter les réparations ordonnées » et lever des fonds à cette fin.

Créé en 2004, le Fonds, qui reçoit des contributions volontaires versées par les gouvernements membres de la CPI, d’organisations internationales et de particuliers, devra présenter d’ici au 16 février un projet de plan de mise en oeuvre des réparations.

« Une goutte d’eau »

Alors que l’Unesco a achevé à l’été 2015 la restauration à l’identique de quatorze mausolées détruits, la CPI a souligné l’importance des biens culturels « uniques (qui) revêtent une valeur sentimentale ».

« Leur destruction porte un message de terreur et d’impuissance, annihile une partie de la mémoire partagée et de la conscience collective de l’humanité et empêche celle-ci de transmettre ses valeurs et ses connaissances aux générations futures », a affirmé le juge.

Selon Luke Moffett, du centre des droits de l’homme de l’Université Queen’s de Belfast, ces réparations « donnent l’espoir que, tandis que tous les biens culturels ne peuvent être restaurés, les gens et la culture peuvent renaître des cendres et des décombres pour perpétuer leur patrimoine pour les générations futures », a-t-il remarqué dans un communiqué.

Mais pour la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), c’est une « étape insuffisante dans la poursuite des crimes commis à Tombouctou ». « Ce jugement est une goutte d’eau par rapport à ce qu’il s’est passé en termes de violation des droits de l’homme », a réagi auprès de l’AFP Kyra Wigard, membre de la délégation permanente auprès de la CPI.

Et cette ordonnance ne doit « pas faire oublier les autres crimes commis à l’époque dans la ville et qui doivent aussi être jugés », a ajouté le vice-président de la FIDH Drissa Traoré, dans un communiqué.

« Se relever »

Trois catégories de préjudices ont été identifiées par la Cour de La Haye: « l’endommagement des bâtiments historiques et religieux attaqués, les pertes économiques indirectes et le préjudice moral ».

Les réparations collectives doivent permettre à la communauté de Tombouctou de « se (relever) des pertes financières et du préjudice économique subis, ainsi que de la détresse affective ressentie ».

Les personnes dont les sources de revenus dépendaient exclusivement des bâtiments attaqués ainsi que les descendants des défunts dont les sites funéraires ont été endommagés doivent, quant à elles, bénéficier de réparations individuelles, jugées prioritaires par la Cour.

En termes de réparations symboliques, la CPI a ordonné le versement d’un euro à l’État malien et à la communauté internationale représentée par l’Unesco et suggère « l’édification d’un monument ou une cérémonie de commémoration ou du pardon ».

La Cour a également exigé la publication en ligne des excuses faites par M. Mahdi à l’ouverture de son procès l’été dernier, les jugeant « sincères, sans équivoque et empreintes d’empathie ».

Il s’agit de la seconde ordonnance de réparations dans l’histoire de la Cour fondée en 2012, après celle rendue en mars suite au procès de l’ancien chef de milice congolais Germain Katanga.

Procès Simone Gbagbo : la course d’obstacles

S’achemine-t-on vers une impasse dans le procès de Simone Gbagbo, ancienne Première dame ? La question se pose depuis que la défense de l’accusée exige la comparution en tant que témoins, de hautes personnalités du pays.

Condamnée une première fois à 20 ans de prison en 2015, pour des faits « d’atteinte à la sûreté de l’État», Simone Ehivet Gbagbo, 68 ans, est depuis le 31 mai 2016, à nouveau devant la Cour d’assises d’Abidjan. L’ex-Première dame est cette fois poursuivie pour son implication présumée dans des « crimes contre l’humanité et crimes de guerre » perpétrés lors de la crise post-électorale de décembre 2010 à avril 2011, dont le bilan est de 3 000 morts, selon les chiffres officiels. Après plusieurs reports, ce procès pourrait être bloqué par la multiplication des obstacles de procédures.

Difficile équation

La défense de Simone Gbagbo veut voir témoigner à la barre des per- sonnalités politiques et militaires du pays. Et non des moindres ! Au nombre de celles-ci, les anciens Premiers ministres Jeannot Ahoussou Kouadio et Guillaume Soro, l’ancien ministre Charles Diby Koffi, et les Généraux Philippe Mangou, ex-chef d’État-major, Edouard Kassaraté, ex-patron de la Gendarmerie nationale, et Brindou Mbia, Directeur général de la Police nationale. Une requête à laquelle il sera difficile d’accéder, quand on sait que Guillaume Soro est l’actuel président de l’Assemblée nationale, Charles Diby celui ’ ’ du Conseil économique et social, et les généraux Mangou et Kassaraté, respectivement ambassadeurs au Gabon et au Sénégal.

Procédure en cause

Pour la défense de Simone Gbagbo, le témoignage de ces personnalités est essentiel pour la « manifestation de la vérité». « Voulons-nous que le procès se poursuive ou pas ? Si nous voulons que ce procès continue, il faut que les acteurs des faits viennent. », estime Me Ange Rodrigue Dadjé, l’un des avocats de l’ex-Première dame. Dans un communiqué publié le mercredi 26 octobre, le Procureur général, Ali Yéo, faisait savoir que « ces personnes auraient dû être citées par acte d’huissier, avant l’ouverture des débats. Faute de l’avoir fait dans les formes et délais prescrits par la loi, les avocats de Mme Gbagbo ne pouvaient pas demander à la Cour de réparer, aujourd’hui, ce qui a été une omission de leur part». Cela dit, c’est finalement la date du mercredi 16 novembre qui a été retenue pour la comparution en tant que témoins des personnalités réclamées par la défense de Simone Gbagbo. Reste à savoir si des chefs d’institutions, ambassadeurs, et autres ministres répondront présents…

Simone Gbagbo accuse la France d’’ingérence

l’audience de ce lundi 23 février à  la Cour d’assises d’Abidjan était attendue par les Ivoiriens. l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, 65 ans, surnommée la « Dame de fer » ivoirienne s’est exprimée « à  satiété » pour la première fois en public depuis son arrestation en avril 2011. Comme elle avait promis à  la presse, elle s’est exprimée durant une heure. Sans surprise, Simone Gbagbo dans le sillage de Laurent Gbagbo lors de sa déclaration publique à  la Haye le 1er mars dernier s’est appesantie sur le rôle qu’ont joué la France et l’ONU dans ce qu’elle a qualifié d’« élimination physique du président Laurent Gbagbo ». Elle ira jusqu’à  interpeller l’ex-président français. « De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il ? », s’est exclamée Mme Gbagbo. Très incisive et satisfaite de pouvoir enfin s’exprimer, Simone Gbagbo n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Elle a tiré plusieurs minutes à  boulets rouges sur la France de Sarkozy tout en l’accusant d’avoir joué le rôle de balayeur pour le camp Alassane Ouattara, l’actuel président de la Côte d’Ivoire. Face à  certaines questions sans intérêts de l’accusation, la dame de fer ivoirienne ne se fera pas prier pour rappeler à  la Cour, que seuls les faits doivent être débattus, « On n’est pas ici pour justifier de ce que je pense, mais sur des faits précis » a-t-elle martelé. Les scènes d’esclandre entre Ivoiriens partisans et hostiles à  Simone Gbagbo et aux dignitaires de l’ancien régime sont récurrentes les jours de comparution. Un aspect qui pourrait peser sur la crédibilité du jugement si l’on en croit les déclarations de l’opposition ivoirienne qui soutient que la justice ivoirienne d’aujourd’hui est ‘’la justice des vainqueurs ».

7 ans de prison pour Karim Wade

Le parquet sénégalais a requis ce mardi sept ans de prison ferme et plus de 380 millions d’euros d’amende contre Karim Wade, devant une juridiction sénégalaise anti-corruption. Le procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI, une cour spéciale), Cheikh Tidiane Mara, a requis « sept ans de prison ferme, 250 milliards de franc CFA d’amende » (plus de 380 millions d’euros) contre Karim Wade et l’application de l’article 34 du code pénal sénégalais qui prévoit une interdiction de droits civiques d’un prévenu condamné. Il a en outre réclamé une confiscation des biens de Wade. Karim Wade, arrêté en avril 2013, est jugé avec une dizaine de prévenus, « des complices » de son enrichissement illicite, selon l’accusation. Il est accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps o๠il était conseiller puis ministre de son père. D’après la défense, son patrimoine est d’environ deux millions d’euros, gagnés pour l’essentiel quand il était trader en Europe avant de travailler auprès de son père, qui a dirigé le Sénégal de 2000 à  2012. Depuis le 20 janvier et l’expulsion par le président de la Cour d’un avocat de la défense, les avocats des accusés boycottent le procès estimant que « la messe est déjà  dite et que l’on est dans le cadre d’une parodie de justice. Et nous refusons de nous associer à  une parodie de justice ». Dénonçant un manque de respect à  l’égard des avocats, les conseillers de Karim ne comptent pas assister aux plaidoiries, laissant leurs clients livrés à  eux-mêmes face à  la cour. Plusieurs manifestations, dispersées par la police, ont été récemment organisées à  Dakar par une coalition de l’opposition pour réclamer la libération de l’ancien ministre. Les partisans de Karim Wade ont régulièrement accusé le président Macky Sall de vouloir le condamner pour l’empêcher de se présenter à  la prochaine élection présidentielle prévue en 2017, ce dont le pouvoir s’est défendu.

Sénégal : le procès de Karim Wade s’ouvre

Un « prisonnier politique ». Voilà  comment s’est décrit, pour ses premiers mots à  la barre, Karim Wade, le fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, dont le procès pour enrichissement illicite s’est ouvert jeudi 31 juillet à  Dakar. Dans une salle comble du palais de justice de la ville, l’audience a débuté en présence de la mère de Karim Wade, Viviane Wade et de nombreux responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), sa formation et celle de son père, qui a dirigé le Sénégal pendant douze ans (2000-2012). Une fortune colossale En détention préventive depuis avril 2013, Karim Wade est accusé d’avoir illégalement acquis 178 millions d’euros par le biais de montages financiers complexes du temps o๠il était conseiller puis ministre de son père. Selon l’accusation, cette somme se trouverait aujourd’hui dans des paradis fiscaux, dont Monaco et Singapour. Mais, d’après les avocats de Karim Wade, près de la moitié de cet argent correspond à  un compte à  Singapour dont il est d’ores et déjà  prouvé qu’il n’appartient pas à  leur client. Selon la défense, son patrimoine est d’environ 2 millions d’euros, somme gagnée pour l’essentiel quand il était trader en Europe avant de devenir conseiller puis ministre de son père. Le procès devrait aussi permettre d’en apprendre davantage sur les « complices » présumés de Karim Wade. Parmi eux figure Ibrahima Abdoukhalil Bourgi dit « Bibo », homme d’affaires sénégalais d’origine libanaise qui a bénéficié en juin 2013 d’une mesure de liberté provisoire pour raisons médicales.

La CPI va juger Gbagbo

L’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo sera jugé devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. La majorité des juges de la chambre préliminaire a en effet estimé ce jeudi que l’accusation suffisamment étayée. « La chambre préliminaire de la CPI a confirmé quatre charges de crimes contre l’humanité […] à  l’encontre de Laurent Gbagbo et l’a renvoyé en procès devant une chambre de première instance », a indiqué la CPI dans un communiqué. M. Gbagbo sera poursuivi pour meurtre, viol, tentative de meurtre et persécution. La décision de la Cour était attendue par les partisans de l’ex-président, accusé d’avoir fait basculer le pays dans la guerre civile en refusant de concéder sa défaite à  l’élection présidentielle de 2010. Laurent Gbagbo est passible d’une peine de prison à  perpétuité. Il est le Premier chef d’à‰tat détenu par la CPI, et ce depuis novembre 2011. Il y a un an, la CPI avait estimé que le dossier préparé par les procureurs était incomplet. Son renvoi devant une chambre de première instance avait alors été décidé par deux des trois juges de la chambre préliminaire, le troisième ayant émis une opinion dissidente, précise la CPI dans un communiqué. Laurent Gbagbo, 69 ans, suivra donc le parcours des à‰léphants de Côte d’Ivoire à  la Coupe du Monde 2014 depuis sa cellule du quartier pénitentiaire de Scheveningen.

Le Sénégal « pas au courant » de poursuites contre l’ancien président malien (ministre)

DAKAR – Le Sénégal n’a pas été saisi de poursuites contre l’ex-président malien Amadou Toumani Touré, réfugié à  Dakar et menacé dans son pays d’un procès pour « haute trahison », a indiqué le chef de la diplomatie sénégalaise vendredi. « Nous ne sommes pas au courant de poursuites contre Amadou Toumani Touré. Aucun mandat d’arrêt n’a été lancé » contre lui, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle). « Nous avons simplement pris connaissance d’un communiqué qui a été rendu public par le gouvernement malien informant qu’il y aurait des poursuites à  engager » contre l’ex-président Touré, a-t-il ajouté. A la question de savoir si Amadou Toumani Touré serait remis par le Sénégal aux autorités maliennes si elles en faisaient la demande, il a répondu: « Nous ne sommes pas encore là  et nous aviserons le moment venu ». Le 27 décembre, le gouvernement malien avait demandé que la Haute Cour de justice engage des poursuites pour « haute trahison » contre l’ex-président, accusé d’avoir laissé le nord du pays tomber aux mains de groupes armés. Général à  la retraite élu président du Mali en 2002, Amadou Toumani Touré a été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l’accusaient d’incurie dans la lutte contre des rebelles touareg, associés à  des jihadistes liés à  Al-Qaà¯da, qui menaient des attaques contre les militaires. Il a ensuite formellement démissionné le 8 avril 2012. Onze jours plus tard, il a quitté Bamako avec sa famille pour Dakar, o๠il vit depuis lors. Son renversement avait précipité la chute du nord du Mali aux mains des jihadistes, qui ont été en grande partie chassés par une intervention militaire franco-africaine lancée en janvier 2013 et toujours en cours. Cette intervention a permis au Mali de retrouver la stabilité politique, notamment avec l’organisation durant le deuxième semestre de 2013 d’élections présidentielle et législatives. Le scrutin présidentiel a été remporté par Ibrahim Boubacar Keà¯ta, son parti et ses alliés ont obtenu la majorité aux législatives.

ATT et la présomption d’innocence…

Il a reçu les femmes de militaires une semaine jour pour jour avant sa chute. Il s’est comporté comme un enfant devant sa mère. Les femmes l’ont apostrophé et tancé comme le ferait une mère en colère. Le président ATT a spontanément répondu à  leurs interpellations. Il a juré sur Dieu pour convaincre de sa bonne foi. On peut le croire. On peut le contredire. On peut l’aimer ou le haà¯r mais ses propos autorisent un préjugé favorable. Etre Chef d’Etat, C’’est donner des orientations, prendre des décisions impopulaires parfois mais toujours assumer sa responsabilité. Parce qu’il a le devoir d’assumer sa responsabilité, ATT doit rendre des comptes. Parce qu’il a été chassé par des putschistes n’ayant pas fait mieux que lui, il doit bénéficier de la présomption d’innocence. Parce qu’il a accepté de démissionner pour permettre à  la Cour Constitutionnelle de constater la vacance du pouvoir et de recevoir le serment de Dioncounda TRAORE, il mérite d’être écouté. Parce qu’il a évité la guerre civile à  son pays en refusant la proposition d’un président africain décidé à  l’aider à  se débarrasser des putschistes dans la journée du 21 mars 2012, il mérite un traitement autre. Parce qu’il a jusqu’ici accepté d’endosser seul la déliquescence de l’Etat malien face aux groupes terroristes, il doit sortir de son mutisme. Parce qu’il a été vainement averti par un rapport présenté au Palais Bourbon sur les risques d’embrasement dans le nord du Mali, il mérite d’être jugé. Seulement, il faut éviter de fragiliser l’Etat en théâtralisant l’affaire ATT comme ce fut le cas lors du procès du Général Moà¯se. Si ATT doit être jugé par contumace, condamné puis gracié comme Moà¯se alors vivement le procès et vite. Non, il ne faut pas téter ATT pour renforcer son successeur à  la tête de l’Etat. Nos présidents, pour avoir été aux affaires, savent que les principes de séparation des pouvoirs sont rarement respectés sous nos cieux d’o๠des procès biaisés. Dans cette affaire, il aurait été plus subtil de laisser l’initiative aux parlementaires pour renforcer l’élégance républicaine de l’actuel président. ATT sur le banc des accusés, C’’est un avertissement à  ses anciens compagnons qui doivent rappeler à  IBK que l’annexion du nord s’est faite sous Sanogo et non sous ATT. Au moment o๠la Côte -d’Ivoire tente la réunification FPI / Front Populaire, pourquoi élargir le fossé entre les nouveaux tenants du pouvoir et leurs prédécesseurs. Depuis vendredi soir, des barrons de l’ancien régime ne dorment plus du sommeil du juste. Ils sont partagés entre le désir de fuir avec leur famille et l’idée de faire face pour ne pas ternir leur image. Choix cornélien, n’est-ce pas ? Si le pouvoir, élu pour apporter des réponses à  la question centrale du développement du Mali, veut réussir ses missions alors les décisions politiques ne doivent plus suturer le calendrier annuel du pays. La politique est une succession d’événements dont la maà®trise du courant détermine des positions et à  ce titre l’on comprend IBK qui nous rappelle le Général DE GAULLE. Oui, la meilleure façon d’enterrer une affaire en politique est de créer une commission d’enquête ou de s’en remettre à  la justice qui « doit dire le droit ».

ATT : « je ne suis ni un rebelle, ni un traître »

Amadou Toumani Touré, une semaine avant sa chute, avait rencontré les femmes révoltées de Kati. Bousculé, ATT a fourni des réponses pouvant constituer une ligne de défense face à  la Haute Cour de Justice. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, vous avez trahi le Mali en demandant à  un capitaine de l’armée de céder face aux rebelles, nous avons enregistré l’entretien… ATT : Messieurs de la Cour, on veut m’opposer au peuple malien. Un capitaine que je connais ni d’Adam ni d’Eve m’a appelé de Aguelhok. Mon aide de camp, Aliou l’a rappelé avec son téléphone et je lui ai dit « capitaine, serrez la ceinture, vous allez remporter cette guerre ». Je ne connais pas le capitaine. On dit que je lui ai demandé de se taire et s’il rentre, je le nommerai commandant, Soubhanalla, Lahillaha Ilalah Mouhamadou Rassoulillah. Les gens mentent sur moi. Depuis dix ans que je suis au pouvoir, chaque jour on raconte des choses sur moi, ATT a dit, ATT a fait. On dit en ville qu’ATT a appelée les rebelles pour leur dire que les militaires maliens n’ont plus de munitions. Walahi, ils ont menti sur moi. Comment pourrai-je dire de telles sottises, soyons sérieux ? Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, n’aviez – vous pas tout planifié pour déclencher cette instabilité au nord afin de vous maintenir au pouvoir encore ? ATT : Je pense qu’il y a trois conflits : d’abord le Nord, puis le conflit à  créer entre ATT et son peuple et enfin le conflit contre ATT. On dit que J’ai créé le conflit du nord pour me maintenir au pouvoir, qu’est-ce que je vais encore faire au pouvoir ? Quoi ? 10 ans de pouvoir, la fin arrive donc je dois partir. Si tu sais que tu n’es pas le seul fils de ce pays, tu dois partir et laisser à  d’autres le soin de poursuivre le travail de construction en cours. Il y a des pays o๠le combat est de faire partir le Président, depuis longtemps je vous dis que je suis déjà  parti, je ne suis pas le seul fils du Mali à  pouvoir construire le pays… (Le procureur l’interrompt…) Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : C’’est pourquoi monsieur Touré, vous avez choisi un candidat préparé pour gagner les élections et ainsi protéger vos arrières ! ATT : On parle des élections, certaines candidatures sont déjà  déclarées. En ville, on dit malheureusement que J’ai choisi un candidat. Je veux des élections apaisées pour que le Mali se construise. En janvier 1991, on a fait les élections pendant que le nord était en guerre donc cette élection se fera avec ou sans la guerre au nord. Si on me demande de choisir entre le Mali et le Pouvoir, je choisirai le Mali. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, nous avons des preuves qui montrent que vous étiez plus un chef rebelle qu’un chef d’Etat. ATT : Si on dit que je suis le chef des rebelles cela signifie qu’ils ont gagné la guerre puisque je suis le Président de la République. C’’est même ridicule de penser que je suis le chef des rebelles tout en étant président de la république. J’avais entendu ces propos, je croyais que C’’était une rumeur mais là  C’’est trop. Tout ce que l’homme fait sur terre sera jugé par Dieu et non par les hommes. Tout ce que je cherche, C’’est de partir du pouvoir en paix et en tranquillité en laissant à  la postérité un Mali uni et pacifié. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, pourquoi vous donnez des ordres favorables aux rebelles, vous l’avez par exemple fait lorsque le colonel Gamou a voulu attaquer Iyad Ag Ghaly à  Zakak ? ATT : Je ne donne pas les ordres, J’ai nommé des hommes à  des postes stratégiques. Il y a une chaà®ne de commandement et ces hommes responsabilisés s’occupent des ordres. Ils n’ont qu’à  agir. Mon rôle est de chercher ce qu’il faut aux militaires maliens pour mener à  bien leur mission. Que Dieu me garde d’être un chef rebelle. Je suis Président du Mali. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, n’avez-vous laissé pas la situation pourrir et fragilisé nos militaires au profit des rebelles ? ATT : Nous sommes infiltrés, il faut le reconnaitre. Vous me demandez de me lever, moi je ne suis pas assis. A mon arrivée au pouvoir, le Mali n’avait pas un seul hélicoptère donc aucune possibilité de couverture aérienne or toutes les guerres ont besoin de couverture aérienne. Si je soutenais les rebelles, je n’aurai pas sillonné le monde pour doter notre armée de MIG et d’hélicoptères. Je n’ai jamais hésité à  renforcer l’armée malienne. Tout ce qu’on m’a demandé a été satisfait et nul n’ose dire le contraire à  ce niveau. l’on me parle des décisions des présidents de certains pays, n’oubliez pas que J’ai été dans ces pays dont notamment le Rwanda, le Burundi et la Centrafrique o๠je suis resté deux ans pour gérer la guerre. Combattre les rebelles et faire une guerre conventionnée sont deux choses différentes. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, nous aimerions bien vous croire et le peuple malien avec, mais il se raconte tellement de choses sur vous… ATT : Je suis Président et on me salit tous les jours mais C’’est le lot quotidien d’un Président de la république. Certains mentent sur moi dans l’espoir de gagner quelque chose si la situation dégénère. Je n’ai jamais donné un franc à  un rebelle or mes Gouverneurs de région ont reçu de ma part des dizaines de millions. Je vous le redis, entre le Mali et le Pouvoir, je choisis le Mali, je suis un militaire du Mali et le militaire malien est un homme d’honneur.

L’orgueil de Kati et la revanche du camp Para…

Kati pâtit. Kati la ville militaire ne brille plus de mille feux. Elle pâlit. Elle ne s’attendait pas à  cette tournure grotesque des événements. l’exil forcé du tout puissant capitaine SANOGO naguère craint et adulé surprend le katois. Votre serviteur, ancien prytanée, est arrivé dans cette cité avec la volonté de rencontrer des personnes ayant fait les quatre cents coups avec le capitaine écroué. Les meilleurs guides ne pouvaient alors venir que de l’école militaire de la garnison Soundiata KEITA. Les salamalecs d’usage terminés, notre guide – un officier subalterne- nous conduit auprès de son commandant d’unité, un proche du capitaine déchu. Pendant que nous nous apprêtons à  user d’arguments de taille pour lui tirer les vers du nez, l’officier enlève son béret, le plie en deux sur la diagonale et l’insère sous son épaulette. C’’est un bon signe. Il prend ensuite son téléphone pour lancer un message codé (jumbo-papa-kaolin-ulysse) comprenez « journaliste présent à  Kati, urgence ! ». Le temps de définir les sujets, deux caporaux-chefs et un PF «personnel féminin » des armées nous rejoignent. « Fini l’ère de la grande muette… » Tout ce beau monde manifeste sa soif de s’étendre sur le cas du capitaine. l’ère de la grande muette semble révolue. Le commandant d’unité ouvre le bal pour une intervention ponctuée de hochements de tête et parfois d’applaudissements. « Nous tenons à  savoir si le capitaine se porte bien, o๠est-il détenu, et jusqu’à  quand ? Abba (C’’est ainsi qu’ils l’appellent affectueusement) n’a rien fait si ce n’est d’avoir sauvé le Mali. Il a sa place ici parmi nous, C’’est un homme yéré-yéré (un vrai homme). Les hommes politiques sont faux, ils ont trahi le capitaine, or ils venaient tous le supplier ici mais nous n’avons pas dit notre dernier mot », une salve d’applaudissement suit cette belle entrée en matière. Un des caporaux –chefs embraye avec la manière forte « nous avons arraché le Mali des mains de fils indignes pour ensuite rendre le pouvoir, rien n’empêchait au capitaine de faire comme les SORO Guillaume et autres. Tous ces crimes qu’on lui reproche ne sont que des vues de l’esprit et si jamais Bamako organise son procès, le monde entier découvrira des vérités insoupçonnées ». « Rendez-nous notre capitaine ! » La dame en tenue d’apparat avec des souliers bien cirés se propose de nous conduire en moto quelque part. C’’est une quinquagénaire qui nous reçoit dans sa hutte avec quelques piques « C’’est vous qui retenez derrière les barreaux notre fils, Dieu vous voit, Dieu vous châtiera mais avant la punition divine, vous aurez affaire à  nous ». Il faut expliquer notre mission pour apaiser la bonne dame. Elle fait partie des initiatrices de la fameuse marche de Kati à  la veille du coup d’Etat de 2012. Interpellée sur les crimes et disparitions imputés au capitaine, elle se rebiffe et implore le ciel avant d’affirmer que « tous ceux qui cherchaient le pouvoir rendront compte ici ou dans l’au-delà  d’autant que le pouvoir de Koulouba n’a aucune preuve ; il s’est basé sur les dénonciations de certains poltrons ayant trahi le capitaine pour l’arrêter » mais conclut – elle « les traà®tres s’organisent pour se partager le gâteau Mali et bientôt vous vous en rendrez compte avec leur volonté de réhabiliter et de faire revenir au bercail ATT » (sic). « Djicoroni Para, l’autre camp attend l’heure de la vérité… La nuit tombe sur Kati et nous prenons congés de nos guides de l’école militaire pour un autre cantonnement, celui des commandos parachutistes à  Djicoroni para à  une vingtaine de kilomètres de Kati. Ici, la sentinelle armée d’un fusil fabriqué à  Saint –Etienne en 1936 nous accueille avec une mine de patibulaire. Il nous indique le poste de police o๠nous nous faisons identifier avant d’accéder au bloc administratif. A l’opposé des hommes du capitaine déchu, les officiers rencontrés ici refusent de se prononcer. Un adjudant chef l’explique par « le souci de ne pas gêner l’enquête mais toujours est-il que ce biffin de professeur d’anglais habitué à  la climatisation mérite tout ce qui lui arrive. Nous ne pouvons rien dire car l’heure du grand déballage n’est pas encore arrivée ». Un soldat de première classe qui suivait la discussion en jouant au damier se propose alors de nous conduire dans une partie retranchée du camp pour y rencontrer des familles. Notre première interlocutrice porte encore le deuil de son mari tué lors des échauffourées du 30 avril 2012. « Mon mari est parti très jeune, il était plein d’ambitions et venait à  peine de décrocher son DAGOS qui lui ouvrait les portes des officiers supérieurs. J’ai beau tenter de comprendre pourquoi les bérets verts s’en sont pris à  leurs frères d’armes bérets rouges , je ne comprends toujours pas, je n’arrive pas à  comprendre. Je peux pardonner en tant que mère, je peux et dois m’en remettre à  Dieu mais les enfants ne pardonneront pas. Les autorités auront beau parler de reconstruction de l’armée mais J’ai peur que nos enfants intègrent les rangs aux fins simples de se venger ». « Les blessures restent profondes » Son amie qui assistait à  ce témoignage embouche la même trompette « commission réconciliation dialogue –vérité, arrestation, nous exigeons simplement la tenue du procès de toutes ces personnes accusées. Nous sommes au Mali et nous sommes des femmes, nous détenons des secrets et savons qui est qui dans cette armée malienne. Mieux, ceux qui étaient avec le capitaine et n’ont jamais daigné rejoindre le front doivent rendre des comptes. Vous savez, même si nous devons nous appauvrir avec les féticheurs du Mali pour obliger SANOGO et sa bande à  payer leur faute, nous le ferons ». Le compte est loin d’être bon, Les deux camps se regardent en chiens de faà¯ence. Jusqu’à  quand ? Time will tell…

Sanogo inculpé de meurtres et écroué

Après avoir refusé à  plusieurs reprises de se rendre devant le juge d’instruction Yaya Karembé, le général Sanogo y a été conduit de force ce matin. Il a été entendu dans le cadre d’exactions commises par ses hommes contre des militaires opposés au putsch. Sanogo « a été inculpé de meurtres et assassinats, complicité de meurtres et assassinats, et placé sous mandat de dépôt », a déclaré une source proche du juge d’instruction. Une perquisition a également été menée au domicile d’Amadou Haya Sanogo. Selon une source judiciaire, la justice recherchait des éléments pour faire avancer l’enquête sur des « faits assez graves qui sont reprochés au général ». Une « extraction » musclée Plusieurs dizaines de soldats maliens armés ont pénétré au domicile du général Sanogo et en sont ressortis peu après en l’emmenant à  l’arrière d’un véhicule, selon l’AFP. « Il ne voulait pas se rendre devant la justice » a déclaré un militaire présent sur les lieux. En effet, Amadou Sanogo, ancien capitaine promu général en août, avait déja été convoqué fin octobre. Mais ne s’était pas présenté devant lui, ce qui avait provoqué l’indignation de plusieurs partis et organisations de la société civile au Mali. Aux différentes convocations qui ont suivi la première, il a également refusé de répondre, son entourage brandissant son « statut d’ancien président » que lui octroie l’accord d’Avril 2012. Un statut qui ne lui donne droit à  aucune immunité, retorque la justice malienne qui émet dans la foulée un mandat d’amener. Ordre exécuté donc ce 27 novembre. Dans les mois suivant le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes jihadistes, le quartier général de Sanogo et de ses hommes, situé dans une caserne à  Kati près de Bamako, a été le lieu de nombreuses exactions commises contre des militaires considérés comme fidèles au président renversé, Amadou Toumani Touré.

Egypte: procès ajournés pour Moubarak et les chefs des frères musulmans

Le procès des trois principaux chefs des Frères musulmans s’est ouvert dimanche 25 août 2013 avant d’être aussitôt ajourné au 29 octobre en raison de l’absence des accusés. Ces derniers sont poursuivis pour «incitation au meurtre» de manifestants le 30 juin dernier. D’autre part, le procès en appel de l’ex-président égyptien pour «complicité de meurtres» de manifestants lors de la révolte populaire de 2011 a lui aussi été ajourné au 14 septembre, peu après avoir repris dimanche au Caire en présence de l’accusé. Hosni Moubarak encourt la peine de mort. Il est apparu, en position assise sur un brancard, derrière les barreaux de la cellule réservée aux accusés au sein du tribunal, en compagnie de neuf co-accusés dont ses deux fils. Couvre – feu allégé Par ailleurs, le pouvoir égyptien a écourté de deux heures samedi la durée d’application du couvre-feu nocturne, dix jours après l’avoir imposé dans la foulée de l’intervention sanglante contre les sit-in des Frères musulmans au Caire. Avec effet immédiat, le couvre-feu commencera désormais à  21h00 locales (19h00 GMT) et prendra fin à  06h00, à  l’exception du vendredi o๠il débutera à  19h00 (17h00 GMT), a indiqué le gouvernement dans un communiqué. La décision, dit-il, a été prise « pour alléger le fardeau porté par les citoyens et en réponse à  la demande de la population ». Les autorités ont imposé le couvre-feu le 14 août, jour o๠les forces de sécurité ont démantelé les campements mis en place par les Frères musulmans au Caire pour réclamer le rétablissement dans ses fonctions du président Mohamed Morsi, déposé par l’armée le 3 juillet. Les autorités ont dit alors que le couvre-feu resterait en vigueur pendant au moins un mois.

Sénégal : Hissène Habré inculpé

Crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture: deux jours après son arrestation, l’ancien président tchadien Hissène Habré a été inculpé mardi à  Dakar, o๠il vit, pour ces chefs d’inculpation. Les juges d’un tribunal spécial ont aussi ordonné sa mise en détention provisoire. Un de ses avocats, Me El Hadji Diouf, a également cité le terme de « génocide » parmi les chefs d’inculpation retenus contre Habré. Une « commission d’enquête sur les crimes et détournements » commis pendant les années Habré, créée par le gouvernement tchadien après sa chute, a estimé à  plus de 40 000, dont 4000 identifiées, le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées au cours de ses huit ans de présidence, de 1982 à  1990.. Selon Me François Serres, un autre de ses avocats, il son incarcération dans une prison à  Dakarqui prenait effet dès mardi. Selon une source proche du dossier il va être placé en détention préventive « au pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec », une structure dans le centre de Dakar qui accueille habituellement des détenus malades. Des « collaborateurs » également visés « Depuis des années, Hissène Habré est pourchassé et fait l’objet d’un acharnement. La décision de l’incarcérer avait été prise depuis longtemps », a affirmé Me Diouf. Pour Jacqueline Moudeina, présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDH), l’inculpation de Hissène Habré est au contraire « un point culminant de nos 22 années de campagne pour que justice soit rendue ». Outre Hissène Habré, cinq Tchadiens sont considérés comme des « suspects » et ont été cités dans les faits reprochés à  l’ancien président. Il s’agit de Guihini Koré, un neveu de Hissène Habré, Mahamat Djibrine, Zakaria Berdeye, Saleh Younouss et Abakar Torbo, présentés comme ses anciens collaborateurs. « Ces cinq suspects seront sous peu visés par des mandats d’arrêts qui seront lancés par le juge d’instruction » du tribunal spécial, selon une source judiciaire.

Saif al Islam devant les juges pour « communication illégale »

Le fils du défunt président libyen, Saà¯f al-islam Kadhafi, a comparu jeudi devant un tribunal de Zenten. Agé de 40 ans, l’ancien bras droit de Mouamar Kadhafi doit répondre à  la justice de son pays qui l’accuse d’avoir tenté de communiquer illégalement avec l’extérieur en juin 2012. Selon LeNouvelobs.com, la comparution de Saà¯f al-islam jeudi n’a aucun lien étroit avec le dossier de la Cour Pénale Internationale (CPI), qui réclame son extradition. Il a en effet comparu pour avoir rencontré en juin 2012 son avocate, Melinda Taylor, à  qui il aurait transmis des informations susceptibles de nuire à  la sécurité nationale, selon la justice libyenne. A sa sortie du procès, les journalistes ont pu échanger brièvement avec l’accusé qui a répondu par l’affirmative à  la question de savoir s’il allait bien, faisant un signe avec le pouce. Mais Saà¯f al-islam n’était pas le seul accusé à  comparaà®tre devant la justice. Quatre membres de la Cour Pénale Internationale co-accusés dans cette affaire ont également comparu par contumace. La CPI réclame toujours son transfèrement Saà¯f al-islam a été capturé en novembre 2011 après une longue cavale. Il a été arrêté dans le désert aux abords de la ville d’Obari. Les circonstances de son arrestation restent encore floues. Selon LePoint.fr, il aurait promis une somme d’un million d’euros à  un nomade, si ce dernier réussissait à  le faire passer au Niger. Le nomade lui fait croire qu’il exécutait la tâche et finit par contacter les services libyens de renseignement. Saà¯f al-islam parle de trahison. Il sera transmis plus tard aux autorités libyennes de transition. Depuis lors, un bras de fer oppose la Libye à  la CPI. Cette dernière le soupçonne d’avoir pris une part active à  la répression du soulèvement contre le régime de son père et l’inculpe. Mais les autorités libyennes refusent de le livrer à  la CPI et souhaitent le juger dans son propre pays.

Affaire Daou : « le procureur veut rejouer un match déjà terminé »(Me Mamadou Camara)

La prolongation continue dans l’affaire Boukary Daou. Le tribunal de 1ère instance de la commune IV a remis le verdict du procès du journaliste Boukary Daou au 30 avril 2013. A la fin de l’audience, Mes Lamissa Coulibaly, Mamadou Camara et Hamady Karembé ont échangé avec la presse. En effet, les avocats de la défense avaient soulevé du 16 avril 2013 l’exception de nullité. Pour la défense, il s’agissait d’annuler la poursuite contre son client car n’ayant pas reçu de citation à  comparaitre comme le veut la loi sur la presse. Contre toute attente, le procureur a voulu rouvrir hier les débats sur les débats. Ce à  quoi se sont refusés les avocats avant de décider de suspendre leur participation tant que la forme ne sera pas respectée. Une stratégie de défense, selon Me Lamissa Coulibaly, qui vise à  ne pas cautionner la décision du parquet. Me Mamdou Camara, l’un des 17 avocats du directeur de publication du journal Le Républicain, estime que le procureur veut rejouer un match déjà  terminé. « On est dans un match de football o๠une équipe après le coup de sifflet final revient voir l’arbitre pour dire qu’elle a oublié de faire une passe ou un tir et demande de rejouer le match », ironise l’avocat. Les avocats ont déclaré avoir foi en l’indépendance de la justice malienne et affichent une confiance quant à  une issue heureuse du procès. Ils estiment d’ailleurs que la mise en délibéré de l’affaire pour le 30 avril prochain est la preuve que le juge n’a pas suivi le parquet dans sa tentative de violer la loi.

Gbagbo à la CPI: les détails renversants du bureau du procureur

l’audience de confirmation des charges s’est poursuivie hier après-midi, avec de longues heures consacrées à  élucider les principaux massacres attribués aux forces de M. Gbagbo. On en sait un peu plus sur des événements graves survenus au cours de la période postélectorale. Notamment la marche sévèrement réprimée des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix sur le siège de la Radiodiffusion-télévision ivoirienne (Rti), le massacre des femmes d’Abobo et les tueries et viols de femmes commis quelques heures après la chute de Laurent Gbagbo. l’acte 3 de l’audience de confirmation des charges, hier, à  la Cpi, a permis d’avoir d’importants détails relatifs à  ces tueries ignobles. Successivement, le premier substitut du procureur, Eric Mc Donald, puis ses collègues substituts Maria Berdennikova, Kristztina Varga et Florie Huch ont narré lesdits événements avec précision. Et surtout preuves à  l’appui. A propos de la marche sur la Télévision ivoirienne du 16 décembre 2010, l’accusation est formelle, «il s’agissait d’une attaque planifiée et coordonnée au plus haut niveau par la hiérarchie militaire des Fds (Forces de défense et de sécurité)», a laissé entendre M. Mc Donald. Prenant à  rebrousse-poil Me Emmanuel Altit qui a pointé des miliciens pro-Ouattara, mercredi 20 février à  l’audience. Le bureau du procureur, s’appuyant sur des enquêtes extérieures, comme celle d’Amnesty international, croit savoir qu’il y a eu une volonté délibérée de réprimer dans le sang tous les militants du Rassemblement des républicains (R qui tenteraient de mettre le nez dehors ce jour-là . Résultat : de nombreux manifestants « aux mains nues », mis aux arrêts, tués et blessés. Sans compter des dizaines de cas de viol. Massacre à  l’arme lourde des femmes Le deuxième fait significatif, qui a suscité de l’émoi au-delà  des frontières ivoiriennes, constitue le massacre à  l’arme lourde de sept femmes parmi les manifestantes du 3 mars 2011 à  Abobo. Les éclairages du procureur étaient très attendus sur le sujet, tant il a charrié à  l’époque dans l’opinion, des thèses les plus invraisemblables. Après recoupements des témoignages et des rapports internationaux, Mme Fatou Bensouda pointe la responsabilité partagée d’éléments de la Garde républicaine et de la Gendarmerie qui avaient comme base le camp commando d’Abobo. En outre, le nom de Bruno Dogbo Blé, ex-patron de cette Garde républicaine, récemment jugé et condamné pour l’assassinat du colonel-major Adama Dosso, est avancé. Les images de la vidéo, poignantes, projetées au cours de l’audience situent le contexte : des femmes rassemblées du côté du rond-point du Banco ont voulu jouer leur partition. Elles ont initié l’ «Opération Gbagbo dégage» croyant que l’absence significative d’hommes dans leur rang les épargnerait d’une répression habituelle de l’armée. C’’était sans compter la détermination à  « écraser tout soutien à  Alassane Ouattara et exécutée en toute connaissance de cause », dans la logique du «plan commun» élaboré. Scénario identique quelques jours plus tard, soit le 17 mars 2011. Ce jour-là , des obus de mortiers sont tirés « depuis le camp commando », selon l’accusation, et près de 25 morts et une quarantaine de blessés graves dans les secteurs du marché Siaka Koné, et des quartiers Derrière-Rails et Village Sos. Le fait nouveau, dans ce dossier, C’’est l’identification des deux officiers en service ce jour-là  dans ledit camp. Et dont les noms ont été cités, hors micro, à  la barre. Le bureau du procureur, s’appuyant sur une enquête de l’Onuci et des témoignages internes au commandement militaire indexe formellement des éléments du Bataillon d’artillerie sol-air (Basa). Cette utilisation des mortiers en zone Utilisation de mortiers en zone urbaine urbaine, d’après les conclusions du procureur, entrait dans une logique. Celle de conserver le contrôle à  tout prix de la commune d’Abobo, menacée par des harcèlements attribués au fameux «commando invisible». Pour clore ce chapitre des violences postélectorales, Mme Huck est longuement revenue sur les exactions conjointement commises par des «éléments de la police, des jeunes miliciens et des mercenaires » à  partir du 12 avril. « En représailles de l’arrestation de leur leader (ndlr : Laurent Gbagbo) et en continuité de la politique de ce dernier », des tueries, des viols et des victimes du fameux « article 125 », notamment dans les quartiers Doukouré et Mamie Faitai à  Yopougon. Bilan : plus de quatre-vingts morts. Au cours de cette troisième audience, la défense s’est simplement contentée de prendre des notes. Elle aura enfin l’occasion cet après-midi de réfuter point par point les pièces à  conviction versées au dossier de Laurent Gbagbo. La tâche s’annonce très délicate : il s’agira de démonter, par des preuves irréfutables les arguments avancés par le bureau du procureur. Une stratégie de défense axée sur une batterie d’imprécisions risque de conforter les juges de la chambre préliminaire à  renvoyer l’affaire devant une chambre de première instance.

Sénégal : procès Habré, les choses s’accélèrent

Les familles des victimes de l’ex-dictateur ont longtemps reproché au Sénégal de traà®ner les pieds dans cette affaire. Le régime de Macky Sall veut montrer sa bonne volonté en accélérant le processus. Ainsi, le 1er avril prochain, l’actualité sur le continent sera, sauf évènement majeur inattendu, le début du procès de l’ex-dictateur tchadien, Hissène Habré. Un tribunal international pour rendre justice aux tchadiens Le tribunal spécial créé au Sénégal pour le juger a démarré ses activités et se prépare pour rendre justice aux milliers de victimes et leurs familles qui la réclament depuis des décennies. La fin de leur quête se précise de plus en plus. «J’ai attendu ce jour pendant 22 ans », a déclaré Souleymane Guengueng, qui a failli succomber aux mauvais traitements endurés pendant près de trois ans dans les prisons de Hissène Habré, puis a fondé l’Association des Victimes des Crimes du Régime de Hissène Habré (AVCRHH). « Je veux voir Habré comparaà®tre devant la justice avant que d’autres victimes ne meurent». Selon les victimes ou les familles des victimes qui ont porté plainte, il serait responsable d’un millier d’assassinats politiques. Après l’élection de Macky Sall à  la présidence du Sénégal en avril 2012 et l’arrêt de la Cour internationale de Justice du 20 juillet 2012 ordonnant au Sénégal de poursuivre en justice « sans autre délai » ou d’extrader l’ancien dictateur du Tchad, l’Union africaine et le Sénégal se sont mis d’accord sur un projet pour créer les « Chambres africaines extraordinaires » en vue de mener le procès au sein du système juridique sénégalais. Le tribunal chargé de juger M. Habré est composé de plusieurs Chambres qui poursuivront « le ou les principaux responsables » des crimes internationaux commis au Tchad entre le 7 juin 1982 et le 1er décembre 1990. Il est toutefois possible que Hissène Habré soit la seule personne à  être jugée devant ce tribunal. Le Statut des Chambres extraordinaires prévoit la participation des victimes à  tous les stades de la procédure en qualité de parties civiles, représentées par leurs avocats, ainsi que l’attribution de réparations en leur faveur. Un procès à  gros budget « Nous allons démontrer que Habré dirigeait et contrôlait les forces de police qui ont tué ou torturé ceux qui s’opposaient à  lui ou qui appartenaient simplement au mauvais groupe ethnique », a déclaré Jacqueline Moudeà¯na, avocate des victimes et présidente de l’ATPDH. « Les preuves montrent clairement que Habré n’était pas seulement politiquement responsable, mais aussi juridiquement responsable de graves crimes commis à  grande échelle». La phase préliminaire du procès, qui comprend une instruction conduite par quatre magistrats sénégalais, doit durer 15 mois. Elle sera vraisemblablement suivie d’un procès en 2014. Le procès Habré pourrait coûter une dizaine de milliards de francs CFA. L’Union africaine(Ua), l’Union européenne(Ue), la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg, la France, les Etats-Unis et le Sénégal sont les grands contributeurs pour l’organisation et la tenue de ce procès. Le Tchad du président Idriss Deby a donné sa participation. Les autorités de N’Djamena ont déboursé deux milliards de francs CFA. Une contribution critiquée car elle met à  mal l’impartialité du tribunal ainsi financé par le « tomber » de Habré, l’actuel président, Idriss Déby Itno. Récemment, le gouvernement sénégalais a lancé un avis d’appel d’offres pour la construction d’une prison. L’annonce destinée aux entreprises est parue dans plusieurs journaux sénégalais. La presse sénégalaise qui a tôt fait d’y voir, la volonté du gouvernement sénégalais de prendre de l’avance dans l’affaire Habré. Tout porterait à  croire que l’établissement pénitentiaire abritera le célèbre prisonnier à  la fin de son procès.

Fonds Mondial : Tous (ou presque) innocents !

Neuf jours auront suffi à  la Cour d’Assise présidée par Mamadou Baba Traoré pour établir l’innocence des présumés auteurs de détournements dans la rocambolesque affaire du Fonds Mondial. Oumar Ibrahim Touré, Ousmane Diarra, l’ex coordinatrice du Programme national de lutte contre la tuberculose, Alimata Naco et 17 autres ont tour à  tour comparu à  la barre pour permettre aux juges de se faire une opinion. Et celle-ci est en faveur des prévenus : ce mardi 12 décembre 2012, ils ont tous été acquittés. Des ténors du barreau à  la défense Inculpés pour atteinte aux biens publics par faux, usage de faux, détournement, complicité d’atteinte aux biens publics, délits de favoritisme et complicité de ce délit, certains d’entre eux avaient passé plusieurs mois derrière les barreaux. Après les interrogatoires, le réquisitoire du ministère public, les recommandations de la partie civile, la plaidoirie des avocats, les arguments et prétention des parties, le président de la cour a délibéré : « En vertu des pouvoirs qui me sont conférés dans le code de procédure pénale, les 19 personnes que je vais citer tout suite ne sont pas coupables des faits qui leur sont reprochés. Il s’agit d’Oumar Ibrahim Touré, ex ministre de la santé ; Ousmane Diarra, ex DAF du ministère de la santé ; Toumani Sidibé, l’ex directeur national de la santé ; Doullaye Coulibaly, Charles Sanogo, Alassane Coulibaly, Youssouf Boré, Badra Alou Coulibaly, Mohamed Berthé, Alimata Naco, Satigui Sidibé, Djoumbogo Yalcouyé, Issiaka Béréthé, Djofflo Coulibaly, Mamadou Ousmane Ba, Mambé Coulibaly, Dramane Simpara, Mamadou Makadj, Issa Sow. Ils ont tous été acquittés et doivent être mis en liberté ». Pour les défendre, les célèbres avocats du barreau malien Me Mountaga Tall, Me Amidou Diabaté, Me Magatte Sèye, entre autres. Des irrégularités dans les dossiers Me Mountaga Tall qui défendait l’ex ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré a affirmé que ceux qui ont diligentée l’enquête préliminaire ont péché. Me Magatte Sèye, qui défendait pratiquement tous les dossiers soutenant qu’ils ont été montés de toutes pièces, a appesanti sa plaidoirie notamment sur de délit de favoritisme évoqué. Pour lui, il n’y’a pas eu de violation des règles du marché public. Pour l’avocat, un dossier n’est crédible que lorsqu’il dit la vérité. A l’issue du verdict d’acquittement de ses clients, l’homme de loi a exigé que la nullité de l »arrêt de renvoi soit faite devant la cour suprême car « cet arrêt est une injure contre le droit et contre la procédure ». Me Alassane Diop qui défendait l’ex directeur national de la santé, Toumani Sidibé a fait savoir qu’il y’a eu des arrestations irrégulières dans cette affaire. Il a également dénoncé les insuffisances du juge d’instruction lors des enquêtes préliminaires et la vexation dans les commissariats. Lors de sa réplique, le ministère public, à  travers Daniel Téssougué, a crié sa déception devant la décision de la Cour. « Un juge travaille avec sa conscience en appliquant la loi. Le droit n’a pas été dit dans cette affaire », a-t-il déploré. Un seul condamné Ichiaka Diallo, l’ex comptable du Fonds mondial est le seul perdant dans cette affaire. La Cour d’assise l’a condamné à  5 ans de prison. Cependant, il est question que des circonstances atténuantes lui soient accordées même si la partie civile représenté par Daouda Doumbia lui réclame le remboursement de la somme de 121 097 900 FCFA qu’Ichiaka Diallo a reconnu avoir spolié. l’arrêt de la Cour d’assise a établi la non culpabilité des présumés auteurs du détournement. Mais les 3 milliards de francs CFA ont bel et bien disparu des caisses. Alors, qui les a volés ?

Procès Fonds Mondial : on attend OIT

Depuis le début du procès, tout le monde ne parle que de cela. Il a focalisé toutes les attentions à  l’éclatement de l’affaire de détournements massifs de fonds de quatre subventions destinées à  la lutte contre le paludisme et la tuberculose dans notre pays. A présent, C’’est devant les juges qu’est attendu l’ex-ministre de la santé, Oumar Ibrahim Touré, qui doit comparaitre dans les jours à  venir. OIT comme on le surnomme, serait, si l’on en croit les conclusions des enquêtes menées par le pôle économique courant 2010 et 2011, le seul responsable des crimes économiques objet de ce procès. Après avoir été débarqué du Gouvernement en 2010, les charges qui pèsent contre lui sont nombreuses : Crime d’atteinte aux biens publics, détournement de deniers publics, faux, usage de faux, favoritisme et complicité de favoritisme. Pour sa défense, l’ancien ministre a commis Me Mountaga Tall, député à  l’assemblée nationale. 19 personnes au total sont impliquées dans cette affaire portant sur le détournement de plus de 3 Milliards de F CFA par d’anciens hauts responsables du Ministère de la santé. On peut citer l’ex DAF du Ministère de la Santé, Ousmane Diarra, arrêtés en même temps que 15 autres personnes, par le pôle économique et financier de Bamako, puis écroués à  la Maison d’Arrêt Centrale de Bamako pendant de longs mois. Certains d’entre eux étaient à  la barre hier jeudi 06 décembre. La coordinatrice du PNLT à  la barre Mme Diallo Halima Naco, coordinatrice du Programme National de Lutte contre la Tuberculose, est donc passé hier à  la barre. Inculpée d’atteinte aux biens publics par le détournement de la somme de 34 437 410 FCFA, elle est accusée d’avoir signé et utilisé des fausses factures fabriquées par son adjoint Mohamed Berthé pour masquer des cas de détournements de fonds mais aussi pour justifier des dépenses réelles dont les documents étaient perdus. l’inculpée a réfuté toutes ces accusations. Pour se disculper, elle a affirmé que le but de la reconstitution des pièces justificatives n’était pas de marquer la perte d’une somme mais de permettre de faire le bilan de toutes les activités menées après la perte des documents comptables. Elle a déclaré avoir été informée à  la veille d’un voyage de la perte des documents comptables. « Je ne me reconnais pas dans cette affaire de détournement » conclura-t-elle. Concernant les justificatifs des différentes missions qu’elle a effectuées au Mali et à  l’étranger, Halima Naco reconnait avoir négocié avec les promoteurs des différents hôtels. Une manière, dit-elle, de faire des économies. En outre, elle dira qu’au cours d’une mission à  Kidal, elle a été victime d’un braquage o๠elle a perdu son véhicule. l’ancienne coordinatrice du PNLT attend désormais la délibération de ses juges. Nombreux sont ceux qui ont critiqué la lenteur avec laquelle cette affaire a été traitée. Le procès en cours viendra peut-être faire la lumière sur les responsables des détournements.

Apple vs Samsung

Apple accusait Samsung d’avoir, en « trois mois intense de copie », volé le travail de quatre années de travail d’Apple et réclamait 2,75 milliards de dollars US à  son concurrent. Samsung, elle, réclamait 422 milliards de dollars à  la société américaine pour avoir violé ses propres brevets. Le verdict est tombé ce samedi 25 aout 2012. A l’avantage de la société du défunt Steve Jobs. « Samsung a copié le design de l’iPhone 3G pour quatre de ses modèles. Les brevets d’Apple ont été considérés comme « valides »,(…) outre le design, Samsung a été également reconnu coupable sur le fameux zoom en pinçant avec ses deux doigts, de même que sur le zoom en double-tapant sur l’écran. Autre violation de brevet : l’effet « ressort » qui donne l’impression que la page rebondit lorsque l’on arrive en bas ». Les neuf membres du jury du tribunal de Californie ont conclu que Samsung a copié six des sept brevets en litige et l’ont condamnée à  payer 1,05 milliards de dollars à  son concurrent. Ce qui est loin des 2, 75 milliards demandés par Apple. Mais, suffisant pour faire chuter de 7% la valeur boursière (bourse de Séoul) de la firme sud-coréenne ce lundi. La firme Sud-coréenne a décidé d’interjeter appel. Selon certains analystes, cette victoire d’Apple contre Samsung est également une victoire contre Google qui détient la plate-forme Android utilisée par Samsung. Le marché des smartphones, véritable champ de bataille A quelques semaines de la sortie de son Iphone5, la firme américaine pourra s’appuyer sur certaines de ces décisions pour attaquer d’autres smartphones similaires utilisant Android. Si Samsung est débouté à  l’issue de son recours, elle devra changer certains de ses modèles de smartphones, même les plus performants telles que les Galaxy. Et là , elle va laisser le champ libre à  Apple dans cette guerre des smartphones. Heureusement, son modèle phare, le Galaxy S3, n’est pas encore concerné. Un autre procès est en cours sur ce modèle. C’’est donc dire que la guerre des brevets entre le numéro un mondial des téléphones portables (Samsung) et le numéro un mondial des tablettes (Apple) a de beaux jours devant elle. De nombreux procès pour violation de brevets opposent les deux géants de l’électronique dans plusieurs autres pays. Il y a moins d’une semaine, un tribunal sud-coréen avait renvoyé dos à  dos les deux sociétés. Mais, le verdict du tribunal californien risque d’avoir des répercutions sur les autres procès en cours. Et, C’’est peut-être le consommateur le grand perdant comme l’a souligné les représentants de Samsung à  l’issue du verdict de Californie.

Verdict du procès des membres Yèrèwolo Ton et COPAM  : six mois de prison avec sursis

On connaà®t depuis ce matin le verdict du procès de membres de Yèrèwolo Ton et de la COPAM. Boubacar Boré, Yacouba Niaré et Mamadou Sangaré de Yèrewolo Ton et Hamadoun Amion Guindo, Younouss Hamèye Dicko et Rokia Sanogo de la Copam, ont été condamnés à  six mois de prison avec sursis par le tribunal de 1ère instance de la commune III. Un verdict sans surprise pour beaucoup d’observateurs qui estiment qu’il répond à  une logique d’apaisement du climat social dont le pays a tant besoin aujourd’hui. «Â Je te l’avais dit, emprisonner ces gens empoisonnera le climat sociopolitique  », a commenté laconiquement un jeune homme, étudiant en droit à  l’Université de Bamako à  l’annonce du verdict. Délit de complicité Le tribunal a disqualifié les faits de troubles graves à  l’ordre public retenus contre les accusés pour le délit de complicité de troubles graves à  l’ordre public. C’’est à  dire qu’ils ne sont pas auteurs mais complices du chef d’inculpation retenu contre eux. Ce qui est vigoureusement contesté par les avocats de la défense. Ils ont décidé tout simplement de faire appel de la décision de justice. Pour Me Moussa Kéà¯ta, l’un des avocats des membres de la Copam présent à  l’audience, ses clients ne sont ni auteurs ni complices «Â Je vais rencontrer mes collègues avocats pour introduire un recours contre cette décision du tribunal ». Même réaction de désapprobation chez Me Mariam Diawara qui fait partie des avocats commis par Yèrèwolo Ton. l’appel de la décision du tribunal est d’autant plus urgent que le verdict vise, selon elle, à  faire taire des hommes décidés à  faire sortir le pays de l’ornière. Younouss Hamèye Dicko, arrivé à  8 h 15 au tribunal était le seul accusé présent à  l’audience. Tous les autres accusés étaient aux abonnés absents.

Procès sur l’agression de Dioncounda Traoré : verdict le 28 août pour les responsables de la COPAM

Le 21 Mai 2012, des dizaines de milliers de manifestants en colère ont pris d’assaut le palais présidentiel de Koulouba et agressé le président par intérim Dioncounda Traoré. A l’origine de la marche qui a précédé l‘agression, la COPAM, la coordination des associations patriotiques du Mali, un mouvement po-junte et dirigé par Housseini Amion Guindo, syndicaliste, ainsi que d’autres leaders de mouvances sympathisantes. Ce jour là , une convention nationale avait été prévue et devait désigner un nouveau président pour la transition en la personne du capitaine Amadou Haya Sanogo, lequel se dérobera à  cette initiative visant à  le placer sur orbite. Si la convention a été boycottée par bon nombres de leaders politiques pro-junte, les choses ont par la suite mal tourné ce 21 Mai. Animés d’une haine incontrôlée pour le président Dioncounda, les manifestants ont orchestré un lynchage sans précédents sous l’œil impassible des bérets verts censés assurer la sécurité du président et dont les Maliens se souviendront longtemps. Surtout, C’’est la perte totale des repères d’une société basée sur des valeurs de respect et la crédibilité des institutions de la République qui ont été mises à  mal ce jour là . La suite, on la connaà®t…. Comparution Ce mardi 7 Août, Housseini Guindo, le Professeur Younouss Hamèye Dicko (RDS) et Rokiatou Sanogo ( MP 22) ont comparu ensemble au Tribunal correctionnel de la Commune III de Bamako, et sont accusés par le président Karamoko Diakité : Des charges que les accusés réfutent en insistant sur le fait que la convention nationale proposée, ne saurait être assimilée à  des troubles à  l’ordre public pour paraphraser Rokia Sanogo du MP 22. Du reste, cette comparution vient en renfort de celle des leaders du mouvement «Â Yéréwoloton », qui réclament toujours la démission de Dioncounda Traoré. Ce dernier est rentré le 27 juillet à  Bamako et s’apprête à  nommer un nouveau gouvernement de transition après les vives critiques formulées contre la gestion de Cheick Modibo Diarra. Accusés de vouloir semer une atmosphère délétère au Mali, la marche entamée aux abord de l’Assemblée Nationale par les sympathisants de Yéréwoloton, dont Bakari Boré est le leader a vite été dispersée par les forces de l’ordre tout comme celle prévue par la COPAM ce mercredi a été annulée. Pour les responsables de la COPAM, cités dans l’agression de Dioncounda Traoré, les charges pèsent toujours. Notamment sur l’illégalité de la convention du 21 mai, qui n’avait été validée par aucune autorité de la transition et qui a conduit au pire… Après d’intenses discussions, l’audience des responsables de la COPAM a été repoussé au 28 Août.