Peine de mort pour deux Maliens en Gambie

Le compte à  rebours a commencé pour les 47 geôliers de la Gambie. Le pays va, selon son Président, exécuter au mois de septembre prochain tous les détenus condamnés à  mort. Dans son message diffusé dimanche à  la télévision nationale gambienne, Yaya Jammeh semblait être formel. Connu pour ses discours musclés et ses pratiques qu’il n’a rien à  envier à  un dictateur, l’indécrottable Président gambien avait fait une déclaration qui, pour certains, frise le ridicule. «Vers le milieu du mois de septembre, toutes les condamnations à  mort seront exécutées. Il n’est pas question que le gouvernement permette que 99 % de la population soit prise en otage par des criminels. Le banditisme, le trafic de drogue ou sa consommation illicite, l’homosexualité, le terrorisme, entre autres ne seront pas tolérés», s’est-il exprimé. En annonçant, le bourreau des 47 détenus prend au contre pied la justice de son pays qui avait récemment ordonné la condamnation à  des peines lourdes allant de cinquante ans à  une amende de plus d’un million d’euros. Vives réactions Comme on pouvait s’y attendre, cette déclaration du Président Gambien a suscité des réactions du côté de la Communauté internationale. La France et des organisations de défense des droits de l’Hommes ont fermement condamné cette décision prise par le Président Jammeh. Ce serait sans doute un véritable carnage que d’exécuter toutes ces personnes. à‡’eût été ailleurs, en Europe par exemple, l’Union européenne aurait intimé l’ordre au bourreau de Banjul d’arrêter sa folie, mais étant donné que bien des présidents en Afrique sont à  l’image de Jammeh, il est difficile d’espérer une mesure coercitive de la part de l’Union africaine du reste connue pour son impéritie. Condamnation ultime Parmi ces prisonniers condamnés à  mort figurent des étrangers : Il s’agit de trois sénégalais, d’un Bissau-guinéen, deux Maliens et deux Nigérians. Quant aux Gambiens (39), onze parmi eux sont des prisonniers politiques qui ont été arrêtés pour certains en 1997 et jugés le 28 octobre 1998 pour attaque contre le camp militaire de Kar-tong et pour d’autres au mois de novembre 2008 et jugés le 15 juillet 2010 pour trahison et tentative de coup d’Etat. Sur les 47 détenus visés par la mesure de Yaya Jammeh, figurent 2 maliens. Si certains Etats tel le Nigéria, ont fait des déclarations pour réclamer la vie sauve à  leurs ressortissants, ce n’est pas le cas pour le Mali qui semble cautionner l’exécution de ses deux ressortissants. Aucun pays d’Afrique de l’Ouest n’a procédé à  des exécutions récemment et, au cours des cinq dernières années. Mieux, la peine de mort a été abolie pour tous les crimes dans certains pays comme le Togo, le Burundi, le Gabon et le Rwanda.

Béchir Sinoum condamné à mort !

Dans la nuit du 27 au 28 février, il avait réussi à  s’en fuir de son lieu de détention, occasionnant le limogeage le lendemain, du directeur de la Sécurité d’Etat, le colonel major Mamy Coulibaly, avant d’être repris 72 heures après, à  Gao. La Cour d’Assises de Bamako avait réservé cette affaire, la seule pour cette journée, pour la fin des travaux de cette deuxième session de 2011. Ce jugement ce lundi 28 novembre, a drainé une foule exceptionnelle dans la salle d’Audience de la Cour d’Appel de Bamako, au moment o๠toutes les attentions reposent sur la situation au nord Mali, caractérisée par des actes terroristes, l’insécurité croissante, d’enlèvements d’Européens et l’extension de la zone rouge par la France qui déconseille à  ses ressortissants de s’y rendre. Le juge s’est prononcé, après six heures de débats contradictoires. Béchir Sinoum, courant décembre 2010, voulant attirer sur lui l’attention et surtout la confiance du groupe Salafiste quitta le Sahara pour la région de Gao au Mali avant d’arriver à  Bamako le 28 décembre 2010, o๠il hébergera à  l’hôtel Lac Debo sis au centre commercial. Puis arriva le 5 janvier 2011. Nourri de son projet de malfaiteur, il s’est rendu devant l’Ambassade de France à  Bamako, armé des outils de sa forfaiture : un pistolet automatique 7,62 mm, des grenades et une bombonne de gaz butane. Mais à  cause du dispositif de sécurité, il n’a pu accéder à  l’intérieur de la représentation diplomatique. Or il faut qu’il prouve aux yeux des salafistes et d’Aqmi, qu’il est capable d’acte terroriste. Alors Béchir Sinoum fit exploser une grenade et se mit à  tirer des coups de feu sur le portail, le mur d’enceinte et les gardiens. Il échoua à  faire exploser la bombonne de gaz, avant d’être maà®trisé. Dans sa furie cependant, il avait réussi à  toucher quatre personnes dont un ne résistera pas à  ses blessures. Ces blessés étaient présents au procès : Amadou Maà¯ga employé de commerce, Breà¯ma Traore chauffeur, Badra Kanté courtier (décédé de suite de ses blessures) et Boubacar Dramé, agent de sécurité à  l’Ambassade de France. Devant le juge, Béchir Sinoum a reconnu l’ensemble des faits qui lui sont reprochés, mais réfute avoir eu l’intention d’ôter la vie à  quelqu’un. La motivation de son crime ? Il a choisi comme cible, l’Ambassade de France à  Bamako parce que la France aurait « attaqué des musulmans » et selon lui, cette idée lui est venue le 31 décembre 2010. Il voulait poser un « acte symbolique car ce n’est jamais la même chose de mourir en martyr et de mourir simplement ». Béchir Sinoum affirme avoir regretté pour les quatre blessés maliens mais jamais l’attaque de l’Ambassade de France. Condamné à  la peine capitale et 10 millions d’amendes, il doit payer 30 millions de dommages et intérêts pour les héritiers de feu Alou Badra Kanté, 5 millions pour Boubacar Dramé et 750 mille pour Bréima Traoré.