BRICS : plusieurs pays souhaitent rejoindre le groupe

L’Afrique du Sud accueille à partir de ce 22 août le 15ème sommet des BRICS, alors que plusieurs pays souhaitent adhérer au groupe.

Du 22 au 24 août prochains, l’attention d’une grande partie du monde sera tournée vers Johannesburg, en Afrique du Sud, où se tiendra le 15ème sommet des BRICS. Si longtemps, la participation en présentiel du Président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, a longtemps fait l’actualité, un élargissement sera l’un des principaux enjeux des échanges. Ce groupe d’États (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) représente plus de 40% de la population du globe et près d’un quart du PIB mondial. Les candidats sont nombreux à toquer à la porte. Parmi eux, des pays pétroliers du Golfe comme l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, ou encore l’Iran, dont le chef de la diplomatie était en déplacement à Pretoria cette semaine pour chercher du soutien. Mais les BRICS attirent aussi sur le continent africain, avec des candidatures notamment de la part de l’Algérie, de l’Égypte, du Nigéria, de l’Éthiopie et du Sénégal. D’un côté, la Chine pousse pour cette extension afin d’amplifier son influence et, de l’autre, l’Inde et le Brésil se montrent pour l’instant plus réticents. Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est personnellement rendu en Chine pour pousser son dossier. « L’Afrique du Sud, en tant que Présidente des BRICS, tiendra des pourparlers lors du sommet sur le modèle d’élargissement, ses principes et ses normes », a assuré la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor. En tout, selon elle, ce sont 23 pays qui ont demandé à intégrer les BRICS. « Nous nous dirigeons progressivement vers un consensus sur les questions de l’expansion des BRICS et nous espérons y parvenir lors du sommet », a-t-elle ajouté. Un rapport spécial sera présenté lors du sommet sur les principes d’expansion et la liste des pays souhaitant  adhérer. Selon la cheffe de la diplomatie sud-africaine, les dirigeants sont ceux qui prendront une décision finale à ce propos. Ils seront tous à Johannesburg, hormis Vladimir Poutine, qui assistera au sommet en visioconférence. Selon des sources proches de la présidence sud-africaine, Cyril Ramphosa a envoyé au total 70 invitations, dont 54 pour les pays africains. Mais ni le Président français Emmanuel Macron, qui souhaitait assister au sommet en tant qu’observateur, ni les dirigeants des États-Unis et du Royaume-Uni n’ont reçu d’invitation.

Les BRICS contre les institutions de Bretton Woods

Réunis à  Durban en Afrique du Sud depuis hier, les cinq pays émergents qui forment les Brics – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – se sont mis d’accord pour créer leur banque commune de développement, qui, à  terme, pourrait permettre de financer des projets d’infrastructures en Afrique. C’’est l’une des décisions les plus attendues de ce sommet car cette nouvelle institution va permettre à  ces pays de s’émanciper financièrement des institutions de Bretton-Woods à  savoir le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, des institutions qui sont souvent critiquées pour leur hégémonie et qui ne reflètent pas assez les préoccupations des pays émergents. Coopération Sud Sud La coopération avec l’Afrique est le thème de ce sommet, et le choix de ce thème n’est pas fortuit. l’Afrique du Sud, qui est le dernier pays à  avoir rejoint le groupement, sert en fait de pont entre ces grands pays émergents et le continent africain. Aujourd’hui, la montée en puissance des Brics est la plus ressentie en Afrique et pourrait même dépasser les partenaires traditionnels Europe-Etats-Unis-Japon d’ici quelques années. Cette nouvelle banque internationale de développement devrait être dotée d’un capital de départ de 50 milliards de dollars soit 10 milliards par pays. Pour l’Afrique du Sud, bien que première puissance économique du continent, réunir la somme de 10 milliards de dollars s’avère difficile car cela correspond à  2,5% de son PIB. Malgré tout elle en fait sa priorité, espérant trouver un moyen de financer son ambitieux programme d’infrastructures ainsi que les projets des pays voisins. Prétoria pourrait héberger cette nouvelle institution financière, un choix stratégique pour l’Afrique du Sud qui abrite de puissantes banques et la plus importante place boursière du continent africain. En plus, une partie des produits fabriqués en Chine ou en Inde transitent également par les ports sud-africains. Les Brics pourraient également mettre en commun une partie de leurs réserves de change de afin de rebondir en cas de difficulté, sans l’aide du FMI. La Banque mondiale, a pour sa part « salué » le lancement de cette nouvelle banque, rejetant implicitement toute idée de compétition entre les deux institutions. « Nous sommes prêts à  travailler étroitement avec cette nouvelle banque pour mettre un terme à  la pauvreté », a assuré l’institution de Washington dans un communiqué. Wait and see !