RDC : un nouveau camp pour l’armée à Kididiwe

L’initiative de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco) vise à permettre aux militaires congolais de « s’installer durablement » dans cette localité reprise en 2019 aux Forces démocratiques alliées (ADF, sigle en anglais).« Éviter un éventuel retour des rebelles », c’est le but poursuivi par la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco). Dans un communiqué, reçu mercredi à APA, la mission onusienne informe que Kididiwe, situé à l’Est de la ville de Beni (Nord-Kivu), est « le théâtre d’opérations menées depuis plusieurs semaines déjà par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus ».

Le nouveau camp « fait partie de notre stratégie de combat contre les groupes armés qui consiste à les délocaliser. Et une fois qu’ils sont délocalisés, on crée les conditions pour que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) prennent le contrôle de la zone et la dominent », explique Abdourahamane Ganda, le chef de bureau intérimaire de la Monusco à Beni.

Dans le cadre de cette stratégie, renseigne M. Ganda, cinq camps comme celui de Kididiwe seront construits et remis à l’armée congolaise. Le Général Bertin Mputela, commandant des opérations Sokola 1, a exprimé son contentement pour la construction de ce « grand site » d’hébergement des militaires congolais.

« Le camp de Kididiwe accueillera quelques centaines d’hommes de troupe de l’armée congolaise engagés dans les combats contre les groupes armés à Beni », rapporte la Monusco.

Conflit au Tigré : Abiy Ahmed est-il prêt pour le champ de bataille ?

Le Premier ministre éthiopien, pour barrer la route aux rebelles déterminés à s’emparer d’Addis Abeba, a pris la direction des opérations. Un pari risqué.Abiy Ahmed, dans un communiqué visant à convaincre ses concitoyens de la nécessité de défendre l’Éthiopie contre « les actes d’agression qui menacent sa souveraineté », a déclaré qu’il montrerait l’exemple.

Le lauréat du prix Nobel de la paix 2019 serait donc disposé à endosser l’uniforme de chef de guerre contre le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) et le Front de libération oromo (OLF).

Les forces fédérales éthiopiennes, qui jouissaient par le passé d’une solide réputation dans toute l’Afrique, semblent avoir perdu l’initiative militaire. Les rebelles ont récemment pris le contrôle de Shewa Robit, une ville située à 220 kilomètres au Nord d’Addis Abeba, ouvrant ainsi un accès direct à la capitale éthiopienne.

L’armée fédérale soutient que la réalité du terrain est tout autre car « le succès spectaculaire des rebelles » serait juste une « propagande » savamment orchestrée. Sur le champ de bataille, les troupes éthiopiennes disent tout simplement avoir abandonné des positions militaires non stratégiques.

Hier lundi, Abiy Ahmed a affirmé sur les réseaux sociaux qu’il va « diriger les forces de défense », non sans inviter les Éthiopiens valides à défendre la patrie en le rejoignant sur la ligne de front.

Pour de nombreux observateurs, le Premier ministre est responsable du manque de dynamisme de l’armée régulière. La décision du Premier ministre de participer personnellement à ce que son gouvernement appelle une « guerre existentielle pour sauver l’âme de l’Éthiopie » suscite des réactions mitigées dans son pays.

Les soutiens d’Abiy Ahmed rappellent qu’il a servi comme soldat pendant la guerre contre l’Érythrée voisine entre 1998 et 2000 d’où son grade de lieutenant-colonel. Durant ce conflit ayant fait des dizaines de milliers de morts dans les deux camps, l’actuel Premier ministre éthiopien aurait eu « une attitude courageuse ».

Pour d’aucuns, Abiy Ahmed veut simplement apparaitre sur le champ de bataille afin de remonter le moral de ses commandants. Il ne serait pas le premier dirigeant à jouer ainsi son va-tout. En avril dernier, le président tchadien Idris Deby est mort dans une escarmouche entre les troupes gouvernementales et des rebelles venus de la Libye.

Getachew Reda, le porte-parole du TPLF, considère la promesse d’Abiy Ahmed comme de « la poudre aux yeux » qui n’arrêtera pas leur combat pour libérer le reste de l’Éthiopie. Jusque-là, les appels au cessez-le-feu de l’Union africaine (UA) sont restés lettre morte.

Afrique : l’insécurité plombe le déploiement de l’aide humanitaire

L’accès aux services essentiels, comme les soins de santé, est extrêmement limité en raison des conflits armés et de la violence en général, alerte le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué, parvenu ce mardi à APA, l’organisation humanitaire affirme que 26 millions de personnes souffrent du manque d’accès à l’aide sur le continent.

Le CICR estime que quelque 16,8 millions de personnes sont confrontées à cette situation dans la région du Sahel et du lac Tchad tandis qu’elles sont 5,5 millions en Afrique orientale et 1,5 million en Afrique centrale. Des poches de populations plus restreintes sont également présentes dans d’autres régions.

« Les affrontements entre les groupes armés non étatiques et les forces gouvernementales empêchent les organisations humanitaires d’atteindre les personnes ayant le plus besoin d’aide en Afrique. Trop souvent, ce sont les personnes qui ne participent pas aux combats qui paient le plus lourd tribut aux conflits », a déploré le Directeur du CICR pour l’Afrique, Patrick Youssef, cité dans le communiqué.

C’est pourquoi, le CICR dit s’efforcer de discuter avec toutes les parties aux conflits. En Afrique, il affirme avoir des contacts directs avec 230 groupes armés non étatiques.

« Le dialogue que nous entretenons avec les porteurs d’armes est un impératif humanitaire pour permettre aux populations d’avoir accès à l’eau, à l’alimentation et aux services de santé », a expliqué M. Youssef.

Pour mener à bien ce travail, le CICR a exhorté les belligérants à autoriser et faciliter le passage rapide et sans encombre de secours humanitaires destinés aux personnes civiles dans le besoin. Cela doit se faire, selon l’organisme humanitaire, sans aucune distinction de caractère défavorable et sous réserve de leur droit de contrôle.

Par ailleurs, le CICR a appelé tous les acteurs à respecter le droit international humanitaire et les autres normes applicables en assurant le respect et la protection des travailleurs humanitaires, des populations civiles et de leurs infrastructures.

Ethiopie : les rebelles du TPLF vident les prisons

Les forces conjointes des rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et du Front de libération Oromo (OLF) ont libéré lundi des centaines de criminels endurcis qui étaient détenus dans le deuxième plus grand centre de détention d’Ethiopie.Les forces rebelles avaient procédé de la sorte lorsqu’ils ont pris le contrôle de la ville de Dessie, à environ 380 kilomètres au nord d’Addis-Abeba. Ils ont libéré tous les prisonniers dans cette ville participant davantage à créer le chaos dans le conflit avec le gouvernement fédéral. Selon un témoin qui s’est confié à APA, des milliers de prisonniers auraient été libérés dans la ville de Shewa Robit

Les combattants des forces rebelles utiliseraient les prisonniers comme boucliers humains vers Debre Birhan, la dernière ville stratégique dans leur tentative de prendre la capitale, Addis-Abeba. Debre Birhan pourrait également tomber bientôt aux mains des forces rebelles, car les troupes des forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) continuent de reculer ville après ville, sans faire le moindre effort pour défendre la vingtaine de villes situées le long de la route de plus de 600 kilomètres qui relie la ville de Mekele à celle de Shewa Robit.

Les forces régionales, notamment les forces spéciales d’Oromia, fortes de 500.000 hommes, restent à l’écart de la bataille. La Force de défense nationale éthiopienne (ENDF) abandonne délibérément ses armes lourdes au TPLF et à l’OLF, et ses troupes fuient les villes les unes après les autres.

Les forces Amhara (Fano) qui ont subi des actions de sabotage menées par le gouvernement d’Abiy Ahmed ont maintenant recours à la guérilla. En début de semaine, elles ont réussi à libérer des villes telles que Majete et Wore Ilu qui avaient été envahies par l’OLF et le TPLF la semaine dernière. Des combats entre les Amhara Fano et le TPLF sont également signalés dans plusieurs villes du Wollo, des localités que l’ENDF a cédées au TPLF et à l’OLF il y a plusieurs semaines.

Soudan : Le Premier ministre retrouve son fauteuil

Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, destitué par le chef de l’armée Abdel Fattah al-Bourhane le 25 octobre dernier, retrouve son fauteuil.L’accord politique de partage du pouvoir avec le patron de l’armée, prévoit aussi la libération de tous les prisonniers politiques. Abdallah Hamdok, assigné en résidence surveillée par les militaires depuis le coup d’Etat d’octobre dernier, est apparu dimanche à la télévision d’Etat. Il a déclaré que sa décision de travailler avec l’armée était motivée par le désir d’empêcher le pays de sombrer davantage dans « un chaos politique qui ferait couler le sang du peuple soudanais ».

Ce nouveau rapprochement entre civils et militaires a provoqué la colère de la population qui parle de « trahison ». Un adolescent a même été tué par balles dimanche dans la répression des manifestations antiputsch. Les manifestants exigent le retour « d’un régime civil à part entière dans les plus brefs délais ».

Revenu aux affaires, Hamdok devra s’atteler à former un cabinet de technocrates et  de travailler à la tenue des élections d’ici 2023. Toutefois, sa nouvelle feuille de route n’est pas clairement définie durant cette période de transition et beaucoup de Soudanais craignent une mainmise de l’armée dans la gestion du pays. 

Ces retrouvailles entre civils et militaires ont été toutefois rejetées par la coalition de partis politiques qui avait porté M. Hamdok au poste de premier ministre après la chute d’Omar el-Béchir en avril 2019. Nommé chef du gouvernement de la transition au Soudan  en août 2019, Hamdok était évincé de son poste de Premier ministre par le chef de l’armée après le coup de force du 25 octobre 2021.

Ethiopie : les rebelles avancent vers Addis-Abeba

Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et l’Armée de libération oromo (Ola) se sont emparés dimanche de la ville de Shewa Robit située à 220 kilomètres au Nord de la capitale éthiopienne.La force conjointe, lourdement armée, a pris possession sans coup férir de Shewa Robit. En l’absence de l’armée régulière éthiopienne, le groupe Amhara Fano et d’autres milices n’ont pu contenir l’assaut du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et de l’Armée de libération oromo (Ola), ont indiqué des témoins oculaires à APA.

Les rebelles tentaient, depuis la semaine dernière, de contrôler Shewa Robit. L’abandon du combat par les forces éthiopiennes dans la région de l’Amhara facilite leur avancée. Sous équipés, les groupes armés de l’Amhara sont donc livrés à eux-mêmes.

Ethiopie : la guerre des communiqués victorieux fait rage

Le gouvernement éthiopien et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) autorités de la région dissidente du Tigré ont revendiqué jeudi, chacun de leur côté, d’importantes victoires militaires dans le nord-est du pays.Les parties belligérantes du conflit en Ethiopie se sont livrées vendredi à une guerre de déclarations contradictoires de victoire, pendant que le conflit qui dure depuis un an fait encore rage dans le nord-est du pays.

Le gouvernement éthiopien a affirmé vendredi que la tranchée fortifiée des rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans le front de Bati-Asagita, dans les régions d’Afar et d’Amhara, avait été détruite.

Cette affirmation du gouvernement est intervenue à un moment où des rapports indiquaient que la force conjointe du TPLF et de l’Armée de libération Oromo (Ola, sigle en anglais) avait avancé sur la ville de Shewa Robit, à environ 220 kilomètres au nord d’Addis-Abeba, dans le but de se rapprocher de la capitale éthiopienne.

Bati-Asagita, actuellement sous le contrôle des forces éthiopiennes, aurait une importance militaire stratégique. « Les forces ennemies qui se sont réorganisées, avec toute leur puissance, et sont apparues sur le front de Bati-Asagita ont été entièrement anéanties », indique un communiqué du Bureau de communication du gouvernement fédéral.

Le gouvernement estime que le nombre de combattants du TPLF déployés sur ce même front dépasse largement les dizaines de milliers. Selon le même communiqué, c’est la force « Armée 4 » du TPLF qui a été déployée sur ce front.

Les combats se déroulent depuis environ une semaine dans la région et la défaite du TPLF dans la région est intervenue après une journée de bataille épique, a précisé le communiqué. Deux montagnes stratégiques où le TPLF avait une tranchée sont actuellement aux mains des forces éthiopiennes, selon les sources.

Les médias d’Etat ont diffusé des vidéos de combattants du TPLF capturés, qui avouent avoir pillé et détruit des biens dans les régions d’Afar et d’Amhara. Selon les forces de défense éthiopiennes, d’importantes armes à feu ont été saisies sur les forces vaincues du TPLF. Elles ajoutent que les forces spéciales et les milices de la région Afar ont pris part à la bataille.

Les forces rebelles avaient pour objectif de contrôler la route vers Djibouti en s’emparant de la localité de Mille. Après avoir perdu la bataille de Mille, elles se sont retirées dans la région de Bati-Asagita où elles ont réorganisé leurs forces, selon des sources militaires.

Pendant ce temps, des rapports indiquent que le TPLF a pris le contrôle de Woreilu, Wollo Ouest dans la région d’Amhara qui est adjacente à Shewa. Les forces gouvernementales éthiopiennes se seraient retirées à Jamma, une place stratégique. De même, les forces conjointes du TPLF et de l’Ola auraient fait des percées sur Shewa Robit, le long de la route Addis Ababa-Dessie.

Mali : 150 personnalités sur la liste rouge de la Cedeao

Une liste de 150 personnalités maliennes dont le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga sont visées par les sanctions individuelles de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).A côté du chef du gouvernement malien, 27 ministres figurent sur la liste des sanctions individuelles de l’organisation intergouvernementale ouest-africaine. Mais curieusement, révèle le document officiel obtenu mercredi par l’Agence France Presse (AFP), deux personnages clés de la transition sont épargnés : il s’agit du chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta et son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Les sanctions sont aussi étendues aux 121 membres du Conseil national de la transition, qui fait office d’organe législatif. Elles n’épargnent pas leurs familles soumises aux mêmes restrictions.

La Cedeao réunie en sommet extraordinaire le 8 novembre 2021 à Accra, la capitale ghanéenne, a prononcé « le gel des avoirs financiers de ces personnalités et une interdiction de voyager au sein de l’espace régionale ». Des sanctions supplémentaires vont être étudiées et proposées lors du prochain sommet en décembre « si la situation persiste » avait martelé le président de la Commission de la Cédéao, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou.

A travers ces nouvelles sanctions, la Cedeao veut forcer la main à la junte au pouvoir afin d’accélérer le processus de transition. L’Organisation régionale avait prononcé en août 2020 la suspension du Mali de ses instances et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec ce pays du Sahel en proie au jihadisme, après le coup d’Etat perpétré contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Des sanctions finalement levées après la nomination de Bah N’daw et Moctar Ouane, deux civils au poste de président de la transition et de Premier ministre.

Mais en mai 2021, le colonel Assimi Goïta, jusque-là vice-président de la transition, va reprendre le pouvoir, arrêtant au passage Bah N’daw et Moctar Ouane, les deux têtes de l’exécutif malien finalement libérés en août dernier. Face à l’engagement des militaires de rendre le pouvoir aux civils après la période de transition de 18 mois, la Cedeao avait desserré l’étau sur les nouvelles autorités de transition. Ce durcissement des sanctions est une réponse à la junte qui a annoncé le report de la présidentielle et les législatives du 27 février 2022 à une date ultérieure pour cause d’insécurité. Un report dont la conséquence logique est la mise en place d’un nouveau chronogramme qui doit déboucher sur nouveau calendrier permettant de fixer la durée de la nouvelle transition.

Dans ce sillage, l’Union européenne partenaire du Mali, plaide à son tour pour « l’adoption d’un cadre légal de sanctions contre la junte au pouvoir au Mali », à l’issue d’une réunion des ministres européens des affaires étrangères le 15 novembre à Bruxelles.

Éthiopie : les États-Unis demandent à leurs ressortissants de quitter le pays

Washington s’inquiète de la « détérioration de la situation sécuritaire » en raison du conflit au Tigré qui s’étend désormais au reste de l’Éthiopie.L’implosion, c’est ce qui guette l’Éthiopie si le Front de libération du peuple de Tigré (TPLF, sigle en anglais) et le gouvernement ne négocient pas la paix. Un message récemment réaffirmé par Antony Blinken. Le Secrétaire d’État américain est d’ailleurs en tournée au Kenya, au Nigeria et au Sénégal du 15 au 20 novembre.

Pour parer à toute éventualité, les États-Unis ont tout simplement invité leurs ressortissants établis en Éthiopie à plier bagage. Toutefois, a précisé l’administration Biden, « il n’est pas prévu d’envoyer l’armée en Éthiopie pour faciliter les évacuations » parce que la situation est différente de celle vécue en Afghanistan.

Washington est tout de même disposé à accorder des prêts à ceux qui le désirent pour leur permettre d’acheter des billets d’avion. L’Éthiopie est en état d’urgence depuis le 2 novembre dernier, soit un an après l’éclatement d’un conflit tigréen.

Dans une tentative visant à rassurer la communauté internationale, des dizaines de milliers d’Éthiopiens se sont rassemblés, la semaine dernière, à Addis-Abeba afin de soutenir le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed et montrer au monde entier que la capitale reste sûre.

Une sécurité appelée à se renforcer avec la formation militaire de 32.000 civils issus de différents quartiers d’Addis-Abeba. Il n’y a pas longtemps, des Éthiopiens ont manifesté pour reprocher aux médias occidentaux la diffusion de « fausses nouvelles », non sans exhorter les États-Unis à « cesser de s’immiscer » dans les affaires intérieures de leur pays.

L’Ethiopie accuse des forces extérieures de soutenir le TPLF

Le gouvernement éthiopien a affirmé détenir des preuves crédibles que des « forces extérieures » soutiennent les rebelles dans la guerre au nord du pays.Le ministre éthiopien des Finances, le Dr Eyob Tekalign, a déclaré mercredi à un média indien que « des forces extérieures sont engagées dans une guerre par procuration contre l’Ethiopie en soutenant les rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ».

Tekalign a qualifié de « très douloureux » les dégâts causés par le conflit et prévient contre toute tentative de déstabilisation de l’Ethiopie. « Nous avons des preuves crédibles concernant le soutien par satellite, le soutien en armement, ce qui est très malheureux car la stabilité de l’Ethiopie est très importante pour toute la région », a-t-il déclaré. « L’Ethiopie est l’icône de la stabilité en Afrique de l’Est. Si l’Ethiopie est touchée, alors le reste de la région d’Afrique de l’Est le sera aussi », a-t-il averti.

Le responsable éthiopien a déclaré que les Etats-Unis n’avaient pas condamné l’apparente réquisition de 872 camions d’aide qui se sont rendus au Tigré depuis d’autres régions d’Éthiopie entre la mi-juillet et la mi-septembre et qui ne sont jamais revenus. Il a accusé les forces du TPLF d’utiliser ces camions pour transporter leurs combattants dans les régions d’Amhara et d’Afar où ils ont pillé les ressources.

Le ministre s’est abstenu de mentionner les pays qui, selon son gouvernement, aident le TPLF à reprendre le pouvoir en Éthiopie. Selon les dernières informations, les forces rebelles ont repris de nouvelles villes et se rapprochent de la capitale.

Le conflit au Tigré commence en novembre 2020 après que le TPLF, qui avait dominé la vie politique éthiopienne avant l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed en avril 2018, perd le contrôle dans la gestion des affaires étatiques. Le TPLF a refusé ainsi son intégration politique au sein du Parti de la prospérité du Premier ministre fédéral, avant de conduire des élections séparées et entrer en rébellion ouverte en novembre 2020.

Le Kenya en alerte après les attentats de Kampala

Les autorités kenyanes déclarent que le pays est placé en état d’alerte maximale, au lendemain du double attentat à la bombe dans la capitale ougandaise, Kampala, qui a fait au moins six morts.Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement kenyan, Cyrus Oguna, a appelé à la vigilance face à des activités suspectes qui pourraient avoir des conséquences sur la sécurité.

Les forces de sécurité kenyanes sont mises en état d’alerte en prévision d’une attaque d’Al-Shabaab, la secte militante islamiste qui mène une insurrection de plus de dix ans en Somalie voisine.

L’état d’alerte renforcé au Kenya s’inscrit dans le contexte de la chasse à l’homme de trois terroristes emprisonnés qui se sont évadés de la prison de haute sécurité de Kamiti, dans la banlieue de Nairobi.

L’un des trois fugitifs en fuite a été identifié comme étant Mohamed Ali Abikar, qui purgeait une peine de 41 ans après l’attaque de 2015 à l’Université de Garissa qui avait fait 148 morts. Les deux autres échappés étaient emprisonnés pour des crimes liés au terrorisme.

Par le passé, le Kenya a été la cible d’attaques sanglantes de la part d’Al-Shabaab, qui s’oppose à ses efforts de maintien de la paix dans le cadre de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).

Les insurgés somaliens n’ont pas caché leur ferme intention de « punir » tous les pays qui fournissent des troupes à la force de maintien de la paix de l’AMISOM, notamment le Kenya et l’Ouganda.

Le groupe Al-Shabaab, qui a fait allégeance à l’Etat islamique (EI), a revendiqué l’attentat à la bombe perpétré le mois dernier dans un bar de Kampala, au cours duquel une serveuse a tuée, et des dernières explosions qui ont secoué le centre-ville, près du siège de la police. Parmi les personnes tuées dans les explosions de mardi à Kampala figurent trois kamikazes présumés.

Ethiopie : arrestations de masse de Tigréens (Onu)

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), au cours de la semaine écoulée, au moins 1000 personnes ont été interpellées à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.Est-ce une purge ? En tout cas, « de nombreuses personnes n’ont été ni informées des raisons de leur détention, ni traduites devant les tribunaux. Elles n’ont pas non plus été formellement inculpées », a regretté mardi Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH). 

Pour procéder à ces arrestations, les forces de l’ordre éthiopiennes auraient effectué des perquisitions là où des groupes d’autodéfense se seraient arrogé le droit de contrôler les identités dans les rues.

Le décret instaurant l’état d’urgence depuis le 2 novembre dernier précise que ces opérations visent les individus « suspectés d’apporter un soutien direct ou indirect, moral ou matériel, aux organisations terroristes ». Dès lors, un « soupçon raisonnable » peut déboucher sur une arrestation sans l’établissement d’un mandat.

Face à la montée en puissance des combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le gouvernement éthiopien a récemment demandé aux habitants d’Addis-Abeba de « se préparer à défendre leurs quartiers ».

D’après les autorités d’Addis-Abeba, environ 32.000 volontaires, issus de différentes zones de la ville, subissent une formation militaire. Le maire Adanech Abiebie a, pour sa part, invité ses administrés à le soutenir dans la mission de sécurisation de la capitale.

Coopération militaire avec la Russie: l’UE cible le Mali et Wagner

En réponse à la coopération militaire nouée entre la Russie et le Mali, l’Union européenne prépare des sanctions contre les autorités maliennes et la société militaire privée russe « Wagner ». L’Union européenne ne voit pas d’un bon œil le rapprochement entre Moscou et Bamako. A travers un « consensus » entre les 27 Etats membres lundi, des sanctions seront prises contre le « la société paramilitaire russe Wagner » annonce le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell lundi 15 novembre.

« Il y a un consensus pour prendre des mesures restrictives contre ce groupe. Elles seront décidées dès que le travail technique aura été achevé. Des propositions spécifiques pour désigner des individus et des entités vont être évaluées », a déclaré M. Borrell à l’issue d’une réunion des ministres européens des affaires étrangères à Bruxelles.

L’Europe des 27 s’est aussi mis d’accord, pour adopter un cadre légal de sanctions contre la junte au pouvoir au Mali pour non-respect de la durée de la transition, après les nouvelles sanctions prises le 8 novembre dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Lors d’une récente visite à Moscou la capitale russe, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, avait évoqué les grands axes de la coopération militaire entre son pays et la Russie. « Une relation qui est censée défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali » dit-il. Le chef de la diplomatie malienne en avait profité pour nier tout contrat avec Wagner, précisant que la relation entre le Mali et la Russie est une « relation d’État à État ».

Mais cette proximité entre les deux pays fait grincer des dents du côté du quai d’Orsay qui prévient Moscou contre tout déploiement de « mercenaires russes » dans la bande sahélo-saharienne. Un tel acte serait « inacceptable », estime Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie française a expliqué que les sanctions qui seront prononcées contre le groupe Wagner ayant recours au mercenariat, vont s’étendre aussi à toutes les sociétés qui travaillent directement avec elle.

Considérée par certains détracteurs de Moscou comme le bras armé de la Russie, la société militaire privée est accusée de servir les intérêts de la Russie à l’étranger. Elle s’est distinguée notamment en Syrie, au Venezuela, au Soudan, Madagascar, au Mozambique, en Libye, et en République centrafricaine entre autres. Dans ce dernier pays, l’Organisation des Nations unies l’accuse de « harcèlement et de violences contre des civils ». Un groupe d’experts de l’Organisation onusienne a même appelé le gouvernement centrafricain à « mettre fin à toutes relations » avec la société militaire privée russe.

Conflit éthiopien : Olusegun Obasanjo optimiste pour une résolution pacifique

Le Haut Représentant de l’Union africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique estime qu’il y a une réelle chance d’arriver à la paix.En Ethiopie, le conflit dans la région du Tigré a causé des milliers de morts. La Commission de l’Union africaine (UA) s’emploie à sortir le pays de l’impasse. Dans un communiqué, publié dimanche et sanctionnant sa rencontre avec les acteurs, Olusegun Obasanjo a déclaré qu’ « un terrain d’entente » pourrait être trouvé.

« Toutes les parties ont exprimé leur souhait de paix, de sécurité et de stabilité », a affirmé l’ancien président du Nigeria. Toutefois, a précisé M. Obasanjo, les belligérants ne s’accordent pas encore sur les moyens à déployer pour atteindre cet objectif.

À en croire le Haut Représentant de l’UA pour la Corne de l’Afrique, « la guerre représente un échec de la politique. Ainsi, le dialogue reste la seule voie fiable et durable vers la paix ».

Cela passe notamment par un cessez-le-feu qui permettrait aux différentes parties de nouer le contact. Récemment, les combats entre l’armée régulière et les rebelles tigréens se sont étendus aux régions voisines de l’Amhara et de l’Afar.

Maroc-Sahara: Retour sur la crise d’El Guerguerat

Au cœur de ce documentaire inédit, Perez Corrales Manuel, un conducteur espagnol qui assure le transport de marchandises entre l’Espagne et la Mauritanie, via le Maroc depuis 30 ans.«The ferryman (Al Abbar, en arabe) : La route d’El Guerguerat». Ce documentaire inédit, réalisé par Monafrique Prodcom et diffusé dernièrement sur la 2ème chaine de télévision marocaine, 2M, mêle habilement des mises en scènes avec des images réelles pour établir la vérité sur le blocage du passage frontalier au Sud du Maroc par les miliciens du Polisario en 2020.

Au cœur de l’histoire : Perez Corrales Manuel, un conducteur espagnol qui assure le transport de marchandises entre l’Espagne et la Mauritanie, via le Maroc depuis 30 ans.  Mais cette fois-ci, le voyage du chauffeur espagnol pour qui, le transport des marchandises n’est pas qu’un gagne-pain, mais aussi une fierté puisqu’il achemine des denrées de première nécessité aux pays de l’Afrique de l’Ouest, a vite tourné au cauchemar.

Arrivé au passage frontalier situé au sud du Sahara, Perez et d’autres chauffeurs se retrouvent bloqués par les miliciens du Polisario. Des dizaines de séparatistes armés à la solde du front du polisario empêchent la circulation et bloquent par des pierres et des pneus l’axe routier traversant la zone tampon d’El Guergarate  qui relie le Maroc et la Mauritanie.

Le documentaire, qui a nécessité plus de deux mois entre préparation et tournage, est ponctué d’images réelles, dont la plupart diffusées pour la première fois, et de témoignages d’experts marocains et étrangers.

Il décrit le rôle historique de la traversée d’El Guerguerat comme trait d’union entre le Maroc et le reste de l’Afrique. Les images et les données mises en avant montrent l’importance de ce tronçon qui s’avère une artère économique vitale pour les pays africains qui reçoivent une grande partie de leurs approvisionnements en marchandises via le Maroc. Le documentaire rapporte des chiffres de l’administration des douanes, montrant l’importance du trafic routier au niveau de ce tronçon et dont le volume a fortement augmenté pour atteindre 66.677 T en 2019 contre 20.803 T en 2018.

La sécurisation de ce passage par les Forces armées royales, le 13 novembre 2020, telle que relatée par le documentaire, a permis aux chauffeurs bloqués par les séparatistes du Polisario depuis plus de dix jours de poursuivre leur « aventure humanitaire ».  

Pour rappel, les forces armées royales étaient intervenues la journée du 13 novembre 2020 pour mettre fin au blocage causé par les milices du Polisario et de rétablir la circulation civile et commerciale au niveau de l’axe routier reliant le Maroc et la Mauritanie. Cette opération rapide et efficace avait permis de libérer le passage sans coup férir et de rétablir l’ordre, définitivement, au niveau de ce point stratégique.

Libye : une réunion à Paris pour soutenir les élections

La conférence de haut niveau, prévue le 12 novembre, verra la participation du président français Emmanuel Macron, de la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris et de la chancelière allemande Angela Merkel.La Libye prépare l’élection présidentielle du 24 décembre prochain. Deux mois plus tard, les citoyens devraient se rendre aux urnes pour les Législatives. Dans un communiqué, reçu jeudi à APA, Human Rights Watch déclare que « des élections nationales sont absolument nécessaires pour permettre à la Libye de sortir de sa violente transition, après le soulèvement de 2011 qui a mis fin à 42 ans de règne de Mouammar Kadhafi ».

Pour que le processus arrive à terme, les dirigeants d’une vingtaine d’États et le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, vont engager la discussion dans la capitale française.

En prélude à cette rencontre, l’organisation de défense des droits de l’Homme a identifié des questions essentielles : « Les autorités libyennes peuvent-elles garantir des élections sans coercition, discrimination et intimidation des électeurs, des candidats et des partis politiques ? Les règles électorales risquant d’exclure arbitrairement des électeurs ou des candidats potentiels, comment les autorités peuvent-elles garantir un vote inclusif ? Existe-t-il un plan de sécurité solide pour les bureaux de vote ? ».

En outre, Human Rights Watch se demande si « le système judiciaire est en mesure de traiter rapidement et équitablement les litiges liés aux élections ? Les organisateurs des élections peuvent-ils garantir que des observateurs indépendants auront accès aux bureaux de vote, même dans les zones reculées ? La Haute Commission électorale nationale a-t-elle organisé un audit externe indépendant du registre des électeurs ? ».

Les prochaines élections, à en croire l’Organisation Non Gouvernementale, sont l’occasion d’une remise à plat indispensable en Libye. Par conséquent, les parties prenantes à la réunion de Paris « devraient saisir cette opportunité pour s’assurer que les Libyens, lorsqu’ils iront voter, auront les meilleures chances d’élire leur nouveau président et leur nouveau parlement de manière libre et équitable ».

Libye : des demandeurs d’asile évacués vers le Niger

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) annonce avoir évacué 172 demandeurs d’asile vulnérables de Libye vers le Niger dans la soirée du 4 novembre.Il s’agissait du premier vol d’évacuation vers le Niger depuis plus d’un an. Celui-ci fait suite à la levée par les autorités libyennes d’une interdiction des vols humanitaires. Les personnes évacuées ont été détenues dans des conditions extrêmement difficiles, ont été victimes de traite ou ont subi des violences en Libye, explique le HCR dans un communiqué parvenu vendredi à APA.

« Le HCR est soulagé de voir la reprise de ces vols d’évacuation vitaux », a déclaré le chef de mission du HCR en Libye, Jean-Paul Cavalieri, cité par la note. « Cependant, précise-t-il, compte tenu du nombre limité de places, l’évacuation ne peut être une solution que pour des personnes extrêmement vulnérables, ayant un besoin urgent de sécurité et de protection ».

Le groupe évacué comprend des familles, des enfants voyageant seuls et un bébé né il y a seulement quelques semaines, informe l’organisme onusien.

Cette évacuation a eu lieu grâce au mécanisme de transit d’urgence (Emergency Transit Mechanism, ETM) mis en place en 2017 en partenariat avec le gouvernement du Niger. Ce dernier a accepté d’accueillir temporairement sur son territoire des réfugiés confrontés à des situations de danger de mort en Libye afin que le HCR puisse travailler à l’identification de solutions durables pour chacun d’entre eux.

Au Niger, le HCR apporte un soutien en matière de soins de santé mentale à ceux qui ont été confrontés à des traumatismes pendant leur séjour en Libye, ainsi qu’un accès à des possibilités de formation professionnelle.

A ce jour, 3361 réfugiés et demandeurs d’asile ont été évacués de Libye vers le Niger. Parmi eux, 3213 ont quitté le Niger vers des pays tiers dans le cadre du mécanisme de réinstallation et de voies complémentaires.

RCA : « les Casques bleus restent déterminés » (Minusca)

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) affirme que le moral des contingents est au beau fixe malgré l’attaque récente de Casques bleus égyptiens.Le 1er novembre dernier, la garde présidentielle a ouvert le feu à Bangui sur « dix Casques bleus égyptiens désarmés et à peine arrivés en République centrafricaine », informe, dans un communiqué reçu jeudi à APA, Vladimir Monteiro, le porte-parole de la Minusca.

Toutefois, le calme est revenu dans les rangs des Casques bleus. « Les blessés sont en train d’être pris en charge. Ils sont prêts à continuer leur mission », renseigne M. Monteiro qui, néanmoins, admet que « c’est difficile » de subir ce type d’incident dès « son premier jour dans une zone de mission ».

Le capitaine Mazalo Agba, porte-parole de la Police de la Minusca, abonde dans le même sens : « Que ce soit à Bangui ou dans l’arrière-pays, nous sommes là pour soutenir les forces de sécurité intérieure pour accomplir la mission de protection des civils pour laquelle nous sommes déployés en RCA et d’appui aux forces de défense et de sécurité ».

Après la survenue de l’incident, la Minusca annonce avoir eu « des contacts normaux » avec le gouvernement centrafricain « à travers les ministres de la Défense et de la Communication ».

Pour tirer cette affaire au clair, la mission onusienne prévoit de mener « ses propres investigations » et demande aux autorités centrafricaines d’en faire de même. Sur ce dossier, il ne peut y avoir « d’enquêtes conjointes », soutient la Minusca.

De l’avis de Vladimir Monteiro, l’attaque du bus qui transportait les Casques bleus égyptiens « venus apporter leur soutien au processus de paix » constitue « un acte inqualifiable » qui a coûté la vie à une personne.

Sur le plan sécuritaire, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, le porte-parole de la Force de la Minusca, affirme que les efforts sont concentrés sur « certaines zones et axes prioritaires » du territoire centrafricain.

Ces actions, poursuit l’officier, ont notamment conduit « un nombre important et croissant de dissidents de groupes armés à déposer ou à montrer leur intention de déposer les armes dans les localités de Bambari, Kongbo, Dimbi et Alindao ».

Conflit en Éthiopie : l’UA appelle à la cessation immédiate des hostilités

Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), observe avec « une profonde inquiétude » l’escalade des affrontements entre l’armée éthiopienne et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle en anglais).Un an après son déclenchement, la guerre au Tigré prend une toute autre tournure. Elle s’étend petit à petit à l’Amhara et l’Afar, deux autres régions de l’Éthiopie. Les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle en anglais) gagnent du terrain sur l’armée régulière. Ils seraient à 400 kilomètres d’Addis-Abeba, la capitale du pays.

La menace qui se rapproche de plus en plus a récemment poussé le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à préparer ses compatriotes au combat en les invitant à s’armer. Ce qui fait craindre une guerre civile.

Face à cette situation qui ne présage rien de bon, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), plaide, dans un communiqué reçu jeudi à APA, pour le respect de « la vie et les biens des civils ainsi que des infrastructures de l’État ».

Dans le document, le diplomate tchadien « exhorte une fois de plus toutes les parties à sauvegarder l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté nationale de l’Éthiopie ». Pour l’organisation panafricaine, le dialogue doit être privilégié « pour rechercher une solution pacifique dans l’intérêt du pays ».

Prête à « soutenir un processus politique consensuel » en Éthiopie, la Commission de l’UA conseille aux forces opposées de « ne pas commettre d’actes de représailles contre quelque communauté que ce soit, et de s’abstenir de tout discours de haine et d’incitation à la violence et à la division ».

Moult rapports ont pointé du doigt les violations des droits de l’Homme commises par l’armée éthiopienne et les rebelles du TPLF. C’est la raison pour laquelle, Moussa Faki Mahamat rappelle aux parties « leurs obligations internationales » en la matière.

Ethiopie : des forces étrangères accusées d’aider le TPLF

Des troupes venues de l’étranger aident les rebelles du Tigré pour renverser le gouvernement d’Addis-Abeba, selon le Premier ministre, Abiy Ahmed.
Les combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) ont pris le contrôle de deux villes stratégiques en Ethiopie, Dessie et Kombolcha, dans l’Etat régional d’Amhara. Ils progressent vers la capitale, Addis-Abeba, sur l’un des trois fronts, tandis que les troupes gouvernementales battent en retraite depuis Mekele, la capitale de l’Etat régional du Tigré.

Les habitants de la ville de Debre Birhan ont fermé la route menant à Addis-Abeba lorsque des centaines de soldats des forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) sont entrés dans la ville à la suite d’un désaccord avec le commandement militaire.

Les soldats ont refusé de retourner à Wollo pour combattre les forces du TPLF et ont transféré leurs armes à la milice de Debre Birhan, ont confirmé à APA des source sécuritaires.

Ce qui a poussé le Premier ministre, Abiy Ahmed, à fustiger l’implication de forces étrangères dans ce conflit qui dure depuis un an, mais tout en s’abstenant de mentionner la nationalité des combattants étrangers aux côté du TPLF.

Toutefois, il a déclaré que le gouvernement a identifié les corps de combattants non éthiopiens, à la suite des récentes frappes aériennes menées contre les forces rebelles.

Selon certaines informations, les forces du TPLF pillent actuellement les ressources des villes qu’ils détiennent, principalement les parcs industriels.

L’intensification des combats a aggravé une catastrophe humanitaire dans les zones de conflits au Tigré.

Ethiopie: état d’urgence face à l’avancée des rebelles

Le Conseil des ministres éthiopien a déclaré mardi 2 novembre 2021, l’état d’urgence national, après la prise de deux villes stratégiques par les rebelles du Tigré.Cette mesure a été prise après que des dizaines de milliers de partisans du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) vivant dans les villes de Dessie et de Kombolcha sont entrés dans les combats aux côtés des forces rebelles.

L’état d’urgence national vise à protéger « les civils des atrocités commises par le groupe terroriste TPLF dans plusieurs régions du pays
». Les législateurs devraient approuver la mesure dans les 24 heures.

Ces derniers jours, le TPLF a revendiqué le contrôle de deux villes stratégiques situées à environ 380 kilomètres au nord d’Addis-Abeba et n’a pas exclu de marcher sur la capitale, où aucun combat n’a encore eu lieu.

Le gouvernement a démenti les revendications de gains territoriaux du TPLF qui, s’ils étaient confirmés, représenteraient une avancée stratégique majeure.

Mardi, les autorités ont ordonné aux habitants d’Addis-Abeba d’enregistrer leurs armes à feu et de se préparer à défendre leurs quartiers.

Une grande partie du nord de l’Ethiopie est sous le coup d’une coupure des communications et l’accès des journalistes est restreint, ce qui rend les affirmations concernant le champ de bataille difficiles à vérifier de manière indépendante.

Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé des troupes dans le Tigré il y a un an pour arrêter et désarmer le TPLF, en réponse, selon lui, à des attaques contre des camps de l’armée.

Mali : « les civils de Ségou en danger » (ONG)

Selon Human Right Watch, dans cette région, située à 240 kilomètres de la capitale Bamako, « l’impunité persiste » pour des meurtres présumés commis par des militaires et des islamistes. C’est un signal d’alerte. Il y a juste une semaine, « huit personnes, dont un jeune garçon et un octogénaire, ont été retrouvées mortes » à N’Dola, un village de Ségou, au Centre du Mali. Un villageois a fait savoir à Human Rights Watch que les victimes « avaient été exécutées lors d’une opération antiterroriste du gouvernement ».

L’exécutif a reconnu que « les Forces armées maliennes (Fama) ont bien mené une opération » ce jour-là près de N’Dola mais nie « toute implication dans des exécutions extrajudiciaires ». Dans cette partie du pays, des affrontements opposent depuis fin 2020 le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) et l’armée parfois soutenue par des groupes d’autodéfense.

À Ségou, Human Rights Watch a reçu « des informations d’allégations distinctes concernant d’autres abus plus récents notamment le meurtre d’un sage dans un village par les forces de défense locales et la décapitation d’un membre des forces de défense civile capturé par un groupe armé islamiste ».

Sur les sept « cercles » (zones administratives) de cette région, cinq étaient « occupés » par le Gsim, d’après un responsable de Ségou contacté par l’Organisation Non Gouvernementale. Les jihadistes y chassent les enseignants, les professionnels de la santé, attaquent les agriculteurs et organisent le blocus de villages.

Toutes choses qui font que « des dizaines de milliers de villageois ont fui leurs foyers » ces derniers mois, à en croire un sage de Ségou. Pour Human Rights Watch, « le gouvernement malien devrait faire davantage pour exercer sa responsabilité de protéger les civils », non sans lui demander d’ « enquêter sur les allégations d’abus commis par l’armée ainsi que par les groupes armés d’opposition, et traduire les responsables en justice ».

Source: APA

Mali/Conflit : un plan d’action contre les violences sexuelles

Le nombre alarmant de cas de violences sexuelles commises dans les zones affectées par le conflit au Mali appelle à une réponse urgente.Les Violences sexuelles liées au conflit (VSLC) sont devenues monnaie courante au Mali en proie à des attaques de groupes terroristes. Pour mettre fin à cela, le gouvernement et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont validé un plan d’action pour lutter contre les VSLC.

Le document a été validé au cours d’un atelier organisé du 26 au 28 Octobre 2021 par la Minusma à travers le bureau de la Conseillère principale pour la protection des femmes (BCPPF).

Placé sous la présidence du ministre de la Défense, le Colonel Sadio Camara représentant le Premier ministre, l’atelier a réuni le Représentant de la primature, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies (RSSG) de l’ONU au Mali, des représentants des départements ministériels sectoriels, des membres des organisations de la société civile ainsi que des représentants de la Minusma et des agences des Nations Unies.

Le plan d’action 2022-2024 doit apporter une réponse institutionnelle holistique à l’épineuse question des violences sexuelles en période de conflit. Il contient cinq axes stratégiques, à savoir la prévention et la mobilisation communautaire ; la protection ; l’accès aux services multisectoriels ; la lutte contre l’impunité, et le Suivi/évaluation et la coordination, informe la Minusma.

Elle ajoute que depuis janvier 2021, plus de 900 cas ont été signalés par les prestataires de services au Mali, dont près de la moitié concerne des jeunes filles de moins de 18 ans. « Alors que la plupart des cas rapportés ont été commis dans le nord et le centre du pays, la récente dégradation sécuritaire au sud du Mali a été prise en compte dans l’élaboration du plan d’action afin de prévenir la survenance de cas dans ces régions, et le cas échéant d’y répondre efficacement », poursuit notre source.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies (RSSG) de l’ONU au Mali (RSSG), El-Ghassim Wane, a tenu à renouveler l’engagement des Nations Unies aux côtés du Mali pour lutter efficacement contre les Violences sexuelles liées au conflit (VLSC). Il a déclaré que « le plan d’action permettra de contribuer à atteindre l’objectif de zéro cas de VSLC au Mali ».

G5 Sahel : les experts examinent le rapport d’activités du programme annuel

La rencontre se tient en prélude à la 10e session du Conseil des ministres de cette organisation regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad.C’est l’heure de l’évaluation de la mise en œuvre du programme de travail annuel du G5 Sahel. Ouverts mardi à N’Djaména, la capitale tchadienne, les travaux de deux jours portent sur le rapport d’exécution du budget au 30 septembre 2021.

« D’autres documents, qui relèvent des instructions et recommandations des sessions et sommets, ont été également exposés. Il s’agit du projet de décision portant organisation du Secrétariat exécutif et une fiche d’information sur l’état d’avancement de la révision de la convention de création du G5 Sahel », indique un communiqué reçu mercredi à APA.

Le rapport sur la mise en place du guichet unique et la révision de la Stratégie de Développement et de Sécurité et le Programme d’investissements prioritaires seront aussi au menu des discussions.

Nommé en juillet dernier, Eric Yemdeago Tiaré, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, a déclaré que « les observations, amendements et suggestions seront pris en compte en vue d’améliorer les différents documents avant leur transmission aux ministres ».

Dans son discours, le diplomate burkinabè a notamment salué « la capacité de résilience des populations, l’engagement des armées nationales et de la force conjointe et les autres armées alliées ».

Pour sa part, Nassour Bahar Mahamat Itno, Directeur Général du ministère du Plan du Tchad, a souligné qu’une feuille de route de transition, d’un coût de 840  milliards F CFA, a été élaborée avec trois axes majeures : « le renforcement de la sécurité et de la défense, l’organisation du dialogue, la consolidation de la paix et de l’unité nationale, et le renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit ». Concluant son propos, il a sollicité la participation du G5 Sahel pour la réussite de la transition.

Hissein Abakar M’bodou, Coordonnateur des actions du G5 Sahel au Tchad, a affirmé que « cette session se tient à un moment où l’organisation doit opérer un réajustement stratégique pour s’adapter à un contexte en mutation ».

En effet, le G5 Sahel est appelé à se réorganiser avec le retrait annoncé de la Force Barkhane mais également « l’accroissement de l’activisme des groupes criminels sur le terrain, les massacres récurrents des populations civiles, la faiblesse des projets ayant un impact sur les populations et la difficulté à mobiliser les financements », précise le document.

La 10e session du Conseil des ministres du G5 Sahel est prévue le vendredi 29 octobre à N’Djamena.

Mali : « l’insécurité et le terrorisme occupent 80% de notre territoire » (PM)

Dr Choguel Kokalla Maïga a confié aux émissaires de l’Organisation des Nations unies (Onu) que « les élections ne sont pas une fin en soi » et qu’il était impossible pour « les acteurs majeurs de battre campagne en dehors des capitales régionales ».Sans détours, Choguel Kokalla Maïga martèle que toutes les conditions ne sont pas réunies pour une tenue de la présidentielle et des Législatives le 27 février 2022. « Il est acté que les assises doivent se tenir. Idem pour la mise en place de l’Organe unique des élections, et certaines réformes sont nécessaires » indique-t-il aux membres de la délégation de l’Onu qui ont séjourné à Bamako les 23 et 24 octobre 2021. Pour le Premier ministre malien, les futures élections doivent se tenir sur la base des conclusions des Assises Nationales de la Refondation.

A côté des écueils politiques, il y a surtout le volet sécuritaire. Depuis 2012, le Mali fait face à un violent conflit à la suite d’une insurrection de groupes jihadistes et indépendantistes pro-Azawad. Presque une décennie après l’éclatement de cette guerre, le gouvernement malien a perdu le contrôle de plus de la moitié de son territoire aux mains des jihadistes. « Nous avons rappelé au Conseil de sécurité de l’Onu qu’en 2013 lors de l’intervention de la Minusma et de la communauté internationale, nous avions une insécurité résiduelle qui était dans l’extrême nord. Et aujourd’hui l’insécurité et le terrorisme ont occupé de 60 à 80% de notre territoire », a-t-il indiqué.

Un nouvel agenda pour la transition

Des révélations glaçantes du Premier ministre malien qui invite les partenaires internationaux à aider le pays à améliorer la sécurité des personnes et des biens. « Les élections ne sont pas une fin en soi, aucun acteur majeur ne peut aller battre campagne en dehors des capitales régionales. Nous travaillons donc à créer le minimum de condition de sécurité pour avoir une large frange de la population, y compris les réfugiés qui doivent revenir au pays pour aller aux élections », a-t-il expliqué.

Dr Choguel Kokalla Maiga soutient que « la sécurité des citoyens d’un pays est le principal élément de légitimation d’un pouvoir. Et donc, notre objectif c’est de nous donner les moyens de sécuriser notre population auprès des partenaires parmi lesquels il y a la fédération de Russie avec laquelle le Mali a toujours eu des cadres de coopération assez bons » argue-t-il.

Le Premier ministre malien a rassuré les émissaires de l’Onu sur les ambitions des autorités de la transition. « Les forces patriotiques qui sont à la tête de l’Etat n’ont d’autre agenda que celui du redressement du Mali », confia-t-il. Avant d’ajouter : « Nous reviendrons vers la communauté internationale avec un agenda précis, argumenté, documenté pour dire combien la transition doit durer après la date du 18 février 2022 ».

La délégation de l’Onu forte d’une quinzaine de membres était codirigée par l’ambassadeur du Niger aux Nations unies, Abdou Abarry et son homologue français Nicolas de Rivière. Linda Thomas-Greenfield, la représentante des États-Unis auprès des Nations unies était aussi présente dans cette mission.

Lutte contre les crimes : des progrès en Afrique occidentale

Avec la montée de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest, la question de l’importance de la future juridiction internationale dans la région se pose.Les résultats de la lutte contre les crimes internationaux en Afrique occidentale sont encourageants. Dans la région ouest africaine, les efforts pour poursuivre les crimes internationaux au niveau national ont progressé ces dernières années, notamment en Côte d’Ivoire, en Gambie et au Liberia, selon la Directrice de la fondation allemande Wayamo.

« En Côte d’Ivoire, les crimes commis lors des violences postélectorales de 2010-2011 ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites par la Cour pénale internationale (CPI) et par les Parquets nationaux. Mais avec le récent acquittement de Laurent Gbagbo, il est essentiel de discuter des défis et des enseignements tirés », a indiqué Mme Ambach.

Elle prenait part, ce lundi 25 octobre à Dakar, à l’ouverture d’une conférence internationale sur « Justice pour les crimes internationaux : enjeux et stratégies en Afrique de l’Ouest et ailleurs ». La rencontre de deux jours est organisée par les fondations Konrad Adenauer et Wayamo.

S’agissant de la Gambie « qui poursuit sa transition démocratique » avec la mise en place d’une Commission Vérité, Réconciliation et Réparation, elle a souligné que beaucoup espèrent que les vérités révélées par ladite commission permettront de rendre justice aux victimes du régime de Yahya Jammeh (1994-2017).

« Inspirés par d’autres pays, les défenseurs des droits humains au Liberia continuent de militer pour la création d’un tribunal hybride pour les atrocités commises pendant la guerre civile dans le pays », a poursuivi Bettina Ambach dans son discours dont APA a obtenu une copie.

Malgré ces efforts, elle a affirmé que des inquiétudes demeurent dans la région ouest africaine notamment avec le Coup d‘Etat militaire en Guinée car « on ne sait toujours pas quel effet il pourrait avoir sur les efforts de lutte contre l’impunité dans ce pays ».

Pour Ingo Badoreck, Directeur du Bureau sur l’Etat de droit en Afrique subsaharienne de la fondation Konrad Adenauer, dans ce contexte de défis politiques actuels et de montée de l’extrémisme violent au Mali, au Burkina Faso et au Tchad, la question de l’importance de la future juridiction internationale dans la région et sa relation avec la juridiction nationale dans les pays d’Afrique de l’Ouest se pose.

« Nombreux sont ceux qui parlent d’une crise de confiance fondamentale entre les Etats africains et le système judiciaire international dans ce contexte. Les multiples décisions de contestation d’une décision judiciaire ou de retrait de certains Etats africains des juridictions internationales le démontrent », a dit M. Badoreck.

Il a ajouté : « Le consentement des Etats africains à la juridiction internationale reste mitigé : l’Afrique du Sud face à la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), le Burundi par rapport à la CPI, le Bénin, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie à l’égard de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) ».

Ethiopie : nouveaux bombardements au Tigré

L’armée de l’air éthiopienne a notamment pilonné une base utilisée comme centre d’entraînement et poste de commandement par le Front de libération du peuple de Tigré (TPLF, sigle en anglais).C’est la huitième frappe aérienne au Tigré en une semaine. Les dernières en date ont ciblé, hier dimanche, l’Ouest et le Nord de cette région. A Mai Tsebri, une base de l’armée régulière avant le déclenchement du conflit il y a un an, passée sous le contrôle des rebelles, a été détruite.

Idem pour une installation à Adwa où sont fabriqués des « équipements militaires et des uniformes » pour les combattants du TPLF, précise Selamawit Kassa, porte-parole du gouvernement éthiopien.

Selon le Front de libération du peuple de Tigré (TPLF, sigle en anglais), des civils étaient visés dans ces raids aériens. Ce que dément formellement Addis-Abeba.

Mais la semaine précédente, il y a eu des blessées dans un bombardement à Mekele. Face au risque, deux avions humanitaires n’ont pu y atterrir. Dans la foulée, les Nations Unies ont suspendu leurs deux vols hebdomadaires vers le Tigré.

S’exprimant sur cette affaire, Stéphanie Dujarric, le porte-parole de l’Organisation des Nations Unies (Onu), a affirmé que les vols du vendredi 15 octobre ont été autorisés par Addis-Abeba. Cependant, la tour de contrôle de l’aéroport de Mekele a demandé aux équipages de rebrousser chemin. Des médias ainsi que des organisations ont donc fait un lien entre cette décision et les frappes aériennes de l’armée régulière.

L’Ethiopie accuse un média britannique de désinformation

Le journal « Telegraph » est accusé de « traduire de manière inexacte » le discours du Premier ministre, Abiy Ahmed.Le quotidien britannique a « déformé complètement les propos du chef du gouvernement éthiopien et a fait des reportages fondés sur un agenda », selon Addis-Abeba.

Dans l’article intitulé « Le Premier ministre éthiopien menace d’empêcher l’entrée de l’aide alimentaire dans le pays » publié le 18 octobre dernier, l’auteur « a manifestement mal cité le Premier ministre Abiy Ahmed et désinformé ses lecteurs sur les événements en Ethiopie », fustige le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

Il dénonce que l’objectif du « Telegraph » est « d’étayer un récit préétabli dans lequel l’Ethiopie doit être vilipendée. Dans le même temps, les insurgés du TPLF sont épargnés par la critique, quand ils ne sont pas carrément encensés ».

Dans son discours en langue amharique, le Premier ministre Abiy a exprimé son désir de voir « l’Ethiopie devenir autosuffisante sur le plan alimentaire et moins dépendante de l’aide alimentaire venant de l’étranger, un objectif noble largement partagé par le public éthiopien ».

Mais l’article du « Telegraph » a toutefois traduit cette déclaration par « si nous nous assurons que cette chose appelée blé (aide alimentaire) n’entre pas en Ethiopie, 70% des problèmes de l’Ethiopie seront résolus ».

Cela pousse la diplomatie éthiopienne à demander au quotidien britannique de « réévaluer ses hypothèses sur ce que le Premier ministre a dit ou n’a pas dit ».

« Si la traduction de l’amharique en anglais est particulièrement difficile, ils devraient demander de l’aide avant de rendre un mauvais service à leurs lecteurs, qui méritent de connaître ces faits », indique le ministère des Affaires étrangères.

Il considère l’article incriminé comme faisant partie d’une série de fausses informations poussées par les médias occidentaux contre l’administration Abiy depuis le début du conflit au Tigré il y a près d’un an.

Dialogue avec des terroristes: le gouvernement malien « n’a mandaté aucune organisation »

Le gouvernement malien « n’a mandaté aucune organisation nationale ou internationale » pour dialoguer avec des groupes jihadistes liés à Al Qaïda.La junte malienne s’est voulue claire après les sorties du ministère des Affaires religieuses et le Haut conseil islamique sur d’éventuels pourparlers avec des groupes jihadistes.

Dans un communiqué publié jeudi soir, le Gouvernement dit avoir appris par voie de presse, « l’annonce de négociations entre l’État du Mali et les leaders de groupes armés terroristes. »

Partant de ce constat, le « Gouvernement informe l’opinion publique nationale et internationale, qu’à ce jour, aucune organisation nationale ou internationale n’a été mandatée officiellement pour mener une telle activité » indique le communiqué.

L’Etat malien note toutefois que « des bonnes volontés se sont manifestées pour mener des négociations » afin de ramener la stabilité et la quiétude dans les différentes régions du pays.

A ce titre, les autorités maliennes rappellent qu’ils ont bien entendu les « recommandations formulées lors du Dialogue national inclusif (DNI) et la Conférence d’entente nationale, allant dans le sens de négociation entre tous les fils du pays afin de les réconcilier pour la stabilité du Mali ».

La junte au pouvoir depuis le renversement de l’ancien président de la République Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020, informe dans le document que le « peuple malien sera informé par les canaux appropriés s’il juge opportun d’ouvrir des négociations avec des groupes armés de quelque nature que ce soit. »

En début de semaine, le ministre des Affaires religieuses a pourtant révélé « l’existence de contacts » avec des groupes jihadistes. Une information confirmée par le Haut conseil islamique trait d’union entre les autorités politiques et les associations religieuses. Ce rétropédalage du gouvernement malien s’expliquerait-il par une pression des partenaires internationaux et surtout de la France fermement opposée à ces tractations avec des groupes jihadistes?.

Ce débat intervient dans un contexte particulier marqué par la mort du chef jihadiste Nasser Al Tergui, commandant du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) abattu par l’aviation française le samedi 16 octobre 2021. Un timing peut-être mal choisi pour entamer des négociations avec les groupes jihadistes incluant le GSIM, au moment où la France s’est lancée dans une traque contre les chefs jihadistes au Sahel.

Le Botswana, base logistique pour l’armée de la SADC

Le Botswana et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont signé un accord pour un dépôt d’armements.Selon le document, Gaborone va accueillir un arsenal et un dépôt de logistique de maintien de la paix pour la Brigade d’intervention rapide de la SADC.

S’exprimant lors de la cérémonie de signature du protocole d’accord entre le gouvernement du Botswana et le Secrétariat de la SADC, jeudi à Gaborone, le ministre botswanais de la Défense, Thomas Mmusi, a déclaré que le dépôt « garantira une capacité de déploiement rapide de la force en attente de la SADC, ce qui permettra à cette dernière d’agir rapidement pour sauver des vies et empêcher l’escalade des crises ».

« Le récent déploiement des forces de la SADC au Mozambique a démontré que nous avons besoin que ce dépôt soit fonctionnel dès que possible », a déclaré Mmusi.

Il a noté que le déploiement de la force d’intervention de la SADC en juillet pour réprimer les troubles dans la région de Cabo Delgado au Mozambique « a mis en évidence certains problèmes de mobilisation qui peuvent être résolus au mieux par un dépôt logistique pleinement fonctionnel pour soutenir une réaction rapide ».

Le président du Botswana Mokgweetsi Masisi était un fervent défenseur de la solution militaire pour neutraliser les groupes jihadistes au Mozambique. D’ailleurs, il avait porté cette initiative les 28 et 29 avril à Maputo lors d’une réunion des pays de la SADC.

L’organisation régionale fondée en 1980, avait déployé en août 3.000 forces provenant de cinq États membres pour aider les forces gouvernementales mozambicaines à lutter contre les insurgés liés à l’Etat islamique contrôlent le nord du pays depuis 2017.

Pour le président botswanais, la signature de cet accord signifie l’engagement ferme de son gouvernement à faire en sorte que la SADC possède la capacité de maintenir la paix et la sécurité dans la région

Le dépôt logistique régional de la SADC serait utilisé pour stocker du matériel, de l’équipement et des stocks d’utilisateurs finaux qui seront utilisés dans le cadre des opérations de maintien de la paix et des efforts de secours humanitaire de la Force en attente de la SADC.