Classement RSF : le Mali occupe la 113ème place sur 180 pays

Le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) a été rendu public ce mercredi 03 mai, jour de célébration de la liberté de la presse.

Reporters sans frontières classe le Mali à la 113e place sur les 180 pays de son dernier classement. L’organisation pointe du doigt une fragilisation des journalistes par la situation politique et selon eux un durcissement des autorités de la transition relative à des pressions sur le traitement patriotique de l’information qui se multiplierait selon eux.

En Afrique, le pays le mieux classé est l’Afrique du sud qui occupe la 25e juste derrière la France 24e du classement et devant le Royaume Uni qui occupe la 26e place. Autres pays africains mieux classé, Le Cap Vert à la 33e place, la Côte d’ivoire est 54e du classement, le Burkina Faso occupe la 58e place, le Niger est à la 61e place suivi par le Ghana. La Guinée occupe la 85e place, le Sénégal la 104e place.

Le premier pays au monde qui respecte la liberté de la presse est la Norvège qui occupe cette place pour la 7e année consécutive, suivi par l’Irlande et le Danemark. Les États-Unis sont au 45e rang mondial. La Russie est classée à la 164e position. Les pays qui occupent les trois dernières places sont le Vietnam, au 178e rang, suivi de la Chine et de la Corée du Nord.

Selon RSF, il existe une implication des acteurs politiques dans des campagnes de désinformation massive ou de propagande dans beaucoup de pays évalués. L’organisation estime que ceci est le cas en Russie, en Inde, en Chine et au Mali.

Dans un communiqué publié en même temps que le classement, Reporters sans frontières signale que la situation peut être qualifiée de « très grave » dans 31 pays, « difficile » dans 42 et « problématique » dans 55 pays. En revanche, elle est « bonne ou plutôt bonne » dans 52 pays. En ce qui concerne les conditions d’exercice du journalisme ; RSF a déclaré qu’elles sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans à peine trois pays sur 10.

Ressources naturelles : La cote d’alerte !

Le 3 mars est dédié à la protection de la vie sauvage à travers le monde. Au Mali, la question de la protection des ressources naturelles se pose plus que jamais avec acuité, non seulement à cause de l’action des hommes, mais aussi des effets du changement climatique. Malgré l’existence d’un arsenal juridique et d’une multitude d’acteurs chargés de la gestion des ressources naturelles, leur dégradation semble inéluctable. Pourtant, c’est notre survie qui en dépend.

« Le Mali va manquer d’arbres d’ici peu, tant la vitesse de destruction est plus grande que celle de construction », estime l’Inspecteur Général Mahamadou Gakou, Directeur National des Eaux et Forêts. Ce constat, alarmant mais réaliste, a été dressé lors de la réunion annuelle du service des Eaux et Forêts le 24 février. Il  illustre, selon de nombreux acteurs, la situation des ressources naturelles au Mali. Au même moment, la Direction nationale de l’hydraulique préparait une réunion pour « alerter sur le risque de stress hydrique attendu cette année ». Même si 2018 semble particulier, la destruction de nos ressources n’est pas un phénomène nouveau.  L’eau, les ressources en sols, les ressources forestières, l’énergie et tout ce que l’environnement nous procure sont soumis à d’énormes pressions, compte tenu de plusieurs facteurs. Depuis 2003, le Rapport national sur l’état de l’environnement fait un état des lieux de l’évolution de la situation. Pour les  ressources en sols, les pressions concernent l’exploitation de l’or et « l’évolution à ce niveau est très négative », selon Moussa Diarra, Chef du département Information environnementale à l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD), dont la mission est de coordonner la mise en œuvre des politiques de protection. La  dégradation continue et la « détérioration  des conditions et du cadre de vie des populations » sont les principales caractéristiques des problèmes environnementaux au Mali, selon le Rapport 2005 sur l’environnement. Ce constat, couplé à l’insuffisance des ressources pour renverser la tendance, résume toutes les difficultés qui entravent une gestion rationnelle des ressources naturelles du Mali.

Plusieurs  types de menaces

Mais l’environnement, c’est un ensemble de composantes et autant d’acteurs, dont les actions ne peuvent être efficaces que dans le cadre d’une synergie pour sa protection. Ainsi, des acteurs institutionnels, dont le ministère  de l’Environnement, qui  est chargé de la mise en œuvre  de la politique de protection de l’environnement, aux acteurs de la société civile engagés dans le même domaine, en passant par les usagers, tout le monde doit jouer sa partition. Et les interventions s’inscrire dans un cadre bien défini. « Il existe tout un arsenal juridique pour la protection de l’environnement. La Constitution stipule que « toute personne a droit à un environnement sain » », précise Monsieur Diarra. Un dispositif légal existe donc, qui prend en compte les nouvelles donnes, comme celles liées au changement climatique, notamment. Mais, pour agir, il faut des moyens. Et « les Eaux et Forêts n’en ont pas », tranche Drissa Sangaré, ancien agent des Eaux et Forêts. « Les 3 forêts de la Faya, du mont Manding et du Sounsan représentent 120 000 hectares. Elles ont été créées pour ravitailler la ville de Bamako en bois et servir de ballon d’oxygène. Malheureusement, elles se dégradent à cause de la mauvaise gestion », regrette-t-il.

Pour exploiter une forêt, il faut un plan d’aménagement, qui coûte cher. L’État n’a « jamais financé un plan d’aménagement », s’indigne Monsieur Sangaré, ce qui a conduit à une exploitation à « outrance des ressources ».  Il n’y a pas suffisamment d’agents et le  travail de ceux qui sont sur le terrain se limite « à lutter contre les feux de brousse et les exploitants frauduleux et à replanter timidement », relève-t-il.

Des réponses insuffisantes 

Les efforts de reboisement sont bien en deçà de l’ampleur des dégradations que subissent les ressources naturelles, avec souvent un taux de réussite faible (aléas climatiques, feux de brousse et divagation des animaux), selon le rapport 2014 sur l’état de l’environnement au Mali. D’après une étude de la FAO effectuées en 1990, les ressources forestières du Mali (savanes soudaniennes et forêts claires guinéennes) étaient estimées à 14 300 000 hectares. En 2014, les superficies de forêts sèches et savanes boisées étaient estimées à 5 450 000 hectares et on dénombrait 107 forêts classées, représentant une superficie de 7 88 111 hectares. En référence à ces données, entre1990 et 2014, le Mali a perdu environ 8 850 000 hectares de formations forestières.

Une situation confirmée par les inventaires forestiers réalisés dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao en 2006 et 2007 et la création du Système d’information forestier en 2014. Cette diminution considérable des surfaces boisées entraîne également une perte de la biodiversité. Principaux facteurs de cette menace, les aléas climatiques et les activités de l’homme, aggravés par l’accroissement de la population et, partant, des besoins. Sur le plan climatique, ces pressions sur les ressources de la forêt se manifestent à travers des sécheresses récurrentes, la diminution et l’irrégularité des pluies et l’élévation des températures. Parmi les activités humaines qui contribuent le plus à la dégradation de ces ressources, on note en particulier les défrichements agricoles, l’exploitation anarchique des forêts, les feux de brousse et l’exploitation minière.

Face à ces pressions, deux types de réponse sont envisagés par la Direction Nationale des Eaux et Forêts (DNEF) : les réponses d’ordre juridique et  les actions techniques de protection. Le Mali a donc élaboré, en 1996, une Stratégie énergie domestique et des Schémas d’approvisionnement durables, avec la création de 250 marchés ruraux entre 1992 et 2002. L’AMADER avait aussi envisagé la création de 1 000 marchés entre 2005 et 2009, mais ils n’ont malheureusement pas vu le jour et les existants ont rencontré de nombreux  problèmes. Dont, entre autres, la faible rentabilité des exploitations, selon le plan d’aménagement, et l’absence de suivi par l’administration forestière et les collectivités.

Finalement, la superficie en exploitation contrôlée en 2012 était de 350 000 hectares, contre un besoin de plus de 16 700 000. Les superficies de reboisement réalisées  sont également en deçà des attentes (Plan quinquennal de reboisement 2010 – 2014 : 100 000 ha/an), avec un faible taux de réussite, évalué à 55% en 2012 (DNEF,) lié principalement à un manque de suivi régulier et de regarnissage des surfaces reboisées.

Indispensable coordination

La pluralité des intervenants agissant dans la sauvegarde de l’environnement exige une cohésion entre l’ensemble de ces acteurs. Et, pour agir en synergie, ils doivent disposer d’informations. Les collecter concernant les problématiques environnementales et aider les décideurs à prendre les mesures appropriées, c’est l’une des missions du Rapport biennal qui dresse l’état des lieux des ressources naturelles dont dispose le Mali, les pressions exercées sur elles et leurs impacts et les réponses apportées à ces pressions. Pilier de ce dispositif, l’AEDD « incite les communautés à intégrer la dimension environnementale dans leurs programmes de développement », précise le responsable du département Information environnementale. C’est seulement à cette condition que l’on pourra à long terme obtenir des résultats positifs, ajoute t-il. Associer les communautés, dans le but de les sensibiliser aux problématiques qui les touchent, c’est aussi l’approche préconisée par les Eaux et Forêts. Mais les enjeux de la gestion décentralisée de ces ressources restent les moyens importants nécessaires à la mise en œuvre.

« La gestion concertée est la solution. Mais les moyens ne sont pas suffisants. Notre rôle  est d’informer. La prise de décision est à un autre niveau », explique Madame Cissé Youma Coulibaly, Chef de l’unité de gestion du Programme Conjoint d’appui  à la Gestion Intégrée des Ressources  en Eau (GIRE) à la Direction Nationale de l’hydraulique. Ce programme financé par des partenaires pour la période 2016 – 2019 n’a malheureusement pas les moyens de ses ambitions. Sur les 33 Comités Locaux de l’Eau (CLE) prévus pour tout le Mali, seuls « 10 ont été dynamisés », faute de moyens.

 

MPV-Mali, le bouclier des journalistes

Le métier de journaliste comprend des risques et les disparitions de professionnels du secteur, à travers le monde, font la Une de l’actualité. Après le décès des deux journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le journaliste malien Birama Touré est porté disparu depuis janvier 2016 en faisant son métier. Le Mouvement de Protection de la Presse contre les Violences (MPV-Mali) tend à instaurer un cadre de sécurité aux journalistes et estime que la liberté d’expression est en danger. Boubacar Yalkoué, directeur de publication du journal Le Pays, en est le président. Il nous parle des défis qui attendent son mouvement.

Journal du Mali : Quels sont les constats des risques liés au métier ?

Boubacar Yalkoué : Les constats que nous avons faits, c’est que nous voyons que sur le terrain, au quotidien, les journalistes se plaignent de comportements venant de l’extérieur. Nous avons, aussi, remarquer qu’en cas de problème il n’y a pas de solidarité entre les journalistes. Depuis de nombreuses années, nous avons des confrères qui subissent certaines intimidations, agressions et même des menaces de mort. Après de nombreuses discussions avec d’autres confrères, nous avons décidé de mettre en place ce mouvement et de voir comment nous pouvons faire pour faire face à ces menaces qui deviennent, aujourd’hui, de plus en plus courantes.

Comment expliquez-vous ce manque de solidarité de la part des personnes du métier ?

Ce manque d’entraide est dû à des questions d’intérêts personnels. Même quand vous voyez au niveau des associations, il y a ce même genre de problème. Ce manque de solidarité ne donne pas une bonne vision de la presse. On peut ne pas être d’accord avec un journaliste, mais cela ne doit, en aucun, cas permettre d’abattre ton confrère au profit d’une autre personne. C’est pourquoi nous avons parlé de mouvement. Ce n’est pas une question association ou d’organe, mais d’individus, car l’adhésion est individuelle. Nous avons des journalistes de presse écrite, de radio et de télévision et même des membres issus des médias publics. D’ailleurs, certains confrères de l’ORTM se sont joints spontanément à nous lors du lancement. 

Quels sont les combats que vous allez mener à travers ce mouvement ?

Nous n’avons aucunes nouvelles de notre confrère Birama Touré, enlevé depuis un an. Une enquête a été ouverte, mais jusqu’à présent, nous n’avons aucunes nouvelles de lui. Nous jugeons cela inadmissible. Au niveau de presse, il y a eu des actions dispersées. Nous devons faire en sorte que la corporation puisse travailler main dans la main dans ce genre de cas. Nous avons approché la famille de notre confrère disparu M. Touré afin de conjuguer nos efforts pour le retrouver. Aujourd’hui, le cas Touré, est notre première mission. Nous sommes en discussion avec des organisations des droits de l’Homme et des organisation pour la protection des journalistes. 

Prévoyez-vous d’autres missions, par exemple, expliquer aux Maliens ce qu’est le métier de journaliste, redorer le blason de la profession qui est mise à mal dans le pays ?

Oui, bien sûr, cela fait aussi partie de nos objectifs. Nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés dont nous-mêmes journalistes sommes responsables. Nous travaillons afin que nous puissions vivre de notre métier, que le journaliste respecte l’éthique et la déontologie dans le traitement de l’information. Notre première mission est de nous protéger, tant que cela ne sera pas fait, nous ne serons pas stables et en mesure de poursuivre les travaux que nous souhaitons réaliser. Nous allons initier des formations et d’autres programmes pour permettre aux journalistes maliens d’avoir des lignes directives pour aborder d’autres combats. Nous ferons en sorte de redorer l’image de la profession au Mali, il ne faudrait pas que l’on se voile la face, il y a beaucoup de choses inadmissibles qui se produisent. Nous devons avoir des antennes au niveau des régions pour nous puissions connaître les difficultés rencontrées par tous les journalistes du pays. 

 

 

Attention, henné dangereux!

Pour un tatouage éphémère, préférez le henné brun ou orange au noir. Ce sont les recommandations de l’agence nationale française de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans une campagne d’alerte lancée le 30 juillet 2013, rapporte Le Point. Le noir n’est pas une couleur produite naturellement par le henné, explique l’article. Il est obtenu par l’ajout illégal d’une substance appelée paraphénylènediamine (PDD). Cet élément est en principe utilisé pour colorer les textiles et il est autorisé à  faible concentration uniquement dans les teintures capillaires, souligne le site. Les instituts homologués ne sont pas en cause mais les tatoueurs ambulants qui se déplacent sur les plages ou sur les marchés pendant l’été ont recours à  ce produit, qui augmente par ailleurs la longévité du tatouage, ajoute Le Point. Si le PDD entre en contact avec la peau, cela peut provoquer une réaction allergique grave, nécessitant parfois une hospitalisation. De plus, la victime peut développer une intolérance irréversible aux textiles ou aux cosmétiques contenant le colorant, conclut l’article

Le riz augmenterait les risques de cancer

Devenu base de l’alimentation dans bon nombre de pays comme le Mali, le riz serait un produit dangereux pour les enfants. C’est en tout cas ce que pensent les autorités sanitaires danoises, qui alertent sur la concentration d’arsenic dans le célèbre féculent. Les autorités danoises ont même lancé une campagne de communication pour déconseiller aux parents de donner à  leurs enfants des produits à  base de riz, comme les céréales au riz soufflé, les gâteaux au riz ou le lait de riz. Pourquoi une telle inquiétude ? Le riz contient naturellement de l’arsenic inorganique, et « les personnes consommant des aliments avec de l’arsenic inorganique quotidiennement courent un risque accru de cancer », ont expliqué les autorités danoises sur leur site internet. Elles ont ainsi appelé les parents à  être « particulièrement attentifs » à  la consommation des enfants, en raison de leur poids. D’autres tests sur d’autres produits à  base de riz ont été commandés pour déterminer leur concentration en arsenic inorganique, comme les nouilles à  base de riz. Les résultats des analyses doivent être publiés en juillet. La présence d’arsenic dans le riz attire de plus en plus l’attention. En septembre, les autorités américaines de sécurité alimentaire (FDA) ont annoncé qu’elles allaient mener des analyses pour déterminer la dangerosité du riz et d’aliments en contenant. Les adultes moins sensibles « Dès qu’on parle d’arsenic, les gens paniquent. Des taux significatifs ont été détectés, mais une bonne partie de cet arsenic est déjà  métabolisé par le riz, ce qui signifie qu’il a perdu une grande part de sa toxicité », nuance toutefois Jean-Yves Dionne, directeur en pharmacologie, cité par Terra Femina. « La capacité de détoxification des bébés est moins forte que celle des adultes », reconnait toutefois le spécialiste.