Classement RSF : le Mali occupe la 113ème place sur 180 pays

Le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) a été rendu public ce mercredi 03 mai, jour de célébration de la liberté de la presse.

Reporters sans frontières classe le Mali à la 113e place sur les 180 pays de son dernier classement. L’organisation pointe du doigt une fragilisation des journalistes par la situation politique et selon eux un durcissement des autorités de la transition relative à des pressions sur le traitement patriotique de l’information qui se multiplierait selon eux.

En Afrique, le pays le mieux classé est l’Afrique du sud qui occupe la 25e juste derrière la France 24e du classement et devant le Royaume Uni qui occupe la 26e place. Autres pays africains mieux classé, Le Cap Vert à la 33e place, la Côte d’ivoire est 54e du classement, le Burkina Faso occupe la 58e place, le Niger est à la 61e place suivi par le Ghana. La Guinée occupe la 85e place, le Sénégal la 104e place.

Le premier pays au monde qui respecte la liberté de la presse est la Norvège qui occupe cette place pour la 7e année consécutive, suivi par l’Irlande et le Danemark. Les États-Unis sont au 45e rang mondial. La Russie est classée à la 164e position. Les pays qui occupent les trois dernières places sont le Vietnam, au 178e rang, suivi de la Chine et de la Corée du Nord.

Selon RSF, il existe une implication des acteurs politiques dans des campagnes de désinformation massive ou de propagande dans beaucoup de pays évalués. L’organisation estime que ceci est le cas en Russie, en Inde, en Chine et au Mali.

Dans un communiqué publié en même temps que le classement, Reporters sans frontières signale que la situation peut être qualifiée de « très grave » dans 31 pays, « difficile » dans 42 et « problématique » dans 55 pays. En revanche, elle est « bonne ou plutôt bonne » dans 52 pays. En ce qui concerne les conditions d’exercice du journalisme ; RSF a déclaré qu’elles sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans à peine trois pays sur 10.

Liberté de la presse au Mali: Entre inquiétudes et vigilance

Le rapport de Reporters sans frontières (RSF) publié le 25 avril 2018 classe le Mali à la 115ème place sur 180 pays. Ce chiffre illustre une réalité du terrain, il n’est pas facile d’être journaliste au Mali. Arrestations, intimidations, difficultés pour travailler librement sur le terrain, en particulier au nord, ou encore à vivre décemment de sa profession… Les conditions ne sont pas toutes réunies pour faire de la presse un véritable contre-pouvoir. Et, si l’on en  croit ses acteurs, la corporation a bien raison de s’inquiéter. Sans toutefois céder à l’autocensure ou à la peur, les journalistes maliens appellent à être plus attentifs et à combattre les dérives qui remettent en cause la liberté d’informer le public.

Le 24 février 2018, la Maison de la presse du Mali publiait un communiqué dans lequel elle attirait l’attention de l’opinion sur « l’interpellation manu militari de 3 journalistes de MaliActu.net à leur rédaction, le mercredi 21 février 2018 en fin de matinée ». D’après les récits concordants, les journalistes, le rédacteur en chef et deux de ses collaborateurs, ainsi que leur matériel de travail, ont été emmenés par des individus en armes. L’acte que la Maison de la presse a qualifié d’ « enlèvement » a mis toute la profession en émoi. Soupçonnés d’après les déclarations des autorités d’une tentative d’escroquerie sur la personne d’un élu communal, les journalistes ont fini par être relâchés après avoir passé plusieurs jours entre les mains de la Brigade d’investigation judiciaire et de la Brigade des mœurs et être passés devant le procureur du tribunal de première instance de la Commune III. Si Aliou Hasseye et Issa Coulibaly sont aujourd’hui libres de leurs mouvements, Salif Diarra est toujours soumis à un contrôle judiciaire…

Inquiétudes. La procédure contre les journalistes n’a pas fait l’objet de contestation par les acteurs des médias, n’étant toujours pas officiellement classée comme un délit de presse. Ce qui a le plus frappé les esprits, ce sont les conditions de leur interpellation, qui, toujours selon la Maison de la presse, « violent la procédure légale en la matière : aucune convocation ou citation n’ayant été servie ». Cette affaire vient s’ajouter à une liste de plus en plus longue d’attaques contre les professionnels de l’information. Des cas récents de menaces de mort ou d’intimidation après parution d’articles ont été recensés et il n’est plus rare d’entendre des journalistes assurer qu’ils ont été mis en demeure ou « conseillés » de faire attention sur tel ou tel sujet. « Cela s’appelle de la censure », déplore une journaliste, sous couvert d’anonymat. « D’ailleurs, nous finissons par nous-mêmes faire attention à ce que nous disons, à la façon de le dire, non plus seulement du point de vue de l’éthique ou de la déontologie, mais pour couvrir nos arrières ». « On sait qu’on est sur écoute et que nos conversations sur les réseaux sociaux sont suivies. Mais cela ne va pas nous faire taire », assure son confrère, qui reconnait cependant que « c’est pesant. Quand on voit des journalistes molestés en marge de manifestations, par exemple, ce n’est pas facile»…

Le classement RSF où le Mali gagne un point est-il donc erroné ? « Non », répond-on au sein de l’ONG. Les questionnaires remplis dans les différents pays ont été collectés entre fin 2017 et le tout début 2018. Ce qui fait que les récents incidents impliquant des journalistes n’ont pas été pris en compte ». Ils vont du durcissement des conditions de travail des journalistes sur le terrain à des cas de menaces de mort, d’intimidation voire d’emprisonnement. « Les médias maliens sont  soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité », peut-on lire dans le rapport. Si les cas largement cités encore sont ceux celui de l’assassinat des deux journalistes de Radio France Internationale, dossier dans lequel l’enquête peine toujours à aboutir, ou de Birama Touré du Sphynx, dont la disparition depuis près de quatre ans et demi reste non élucidée, il y est également question du traitement réservé aux deux journalistes auteurs d’une enquête sur les comptes richement garnis de l’Episcopat catholique malien dans des paradis fiscaux. Même si les acteurs ne veulent pas céder à la psychose, force est de constater que les « incidents » se sont multipliés et qu’ils touchent un large spectre de professionnels, qu’ils soient de la presse écrite, de radio, de la télévision ou encore de la presse en ligne.

Traitement de « défaveur ». « Vous les journalistes-là ! »… Cette phrase, maintes fois répétée, dit toute la défiance que beaucoup ont vis-à-vis de la profession. « Il suffit de présenter ton passeport à l’aéroport et que le policier voit ta profession. Tu sens un regain d’intérêt subit pour ta personne », témoigne un journaliste. « On ne peut pas dire qu’on subit des pressions directes, mais le fait est qu’il ne fait pas très bon être journaliste par les temps qui courent dans notre pays. Les choses sont tellement tendues que, quel que soit ce que tu écris, il y aura quelque part quelqu’un qui le prendra pour lui ou contre lui », poursuit-il. « Il y aussi le chantage économique que l’on fait aux organes de presse », confie un patron de presse, qui affirme « il y a de nombreux cas d’organes qui ont perdu leurs abonnements avec la Présidence de la République parce qu’indexés comme étant de l’opposition ». A la Maison de la presse, instance-mère de tous les professionnels de médias du Mali, on reconnait avoir été « approché par des journaux comme le Sphynx ou l’Aube, dont les contrats ont été arrêtés parce qu’ils sont critiques vis-à-vis du pouvoir ». « Ce ne sont pas les seuls », poursuit le patron de presse. Il y a d’ailleurs, selon lui, diverses manières subtiles d’empêcher un journal de faire son travail et de priver les journalistes de leur liberté de parole. C’est là le plus grand danger.

Nombreux sont les témoignages de portes qui se ferment devant la carte de presse dûment présentée ou les sollicitations pour obtenir des informations pourtant normalement ouvertes au public. « C’est comme si on ne voulait pas que le public soit réellement informé ». « Il est normal que les gens aient peur des journalistes », assure M. K. chef de service. Pour notre interlocuteur, « ils (les journalistes, ndlr) sont souvent animés de mauvaises intentions et détournent les propos pour aller dans le sens des thèses qu’ils veulent défendre. Sans compter les nombreux journalistes de Facebook aujourd’hui. Ils prennent une photo, la sortent de son contexte et peuvent lui faire dire n’importe quoi. Quand on voit le nombre de personnes qui les suivent, il y a de quoi être prudent ». Les atteintes aux règles fondamentales de la profession, dont la principale est l’impartialité dans le traitement de l’information, se multiplient. L’arrivée dans la profession de nouveaux acteurs, sans formation journalistique et opérant pour la plupart sur les réseaux sociaux, contribue à ce phénomène, qui n’est cependant pas nouveau. « Nous sommes victimes de nos propres insuffisances. Certains journalistes parfois sont à l’origine des maux dont ils souffrent, eux qui sont prêts à vendre un article à 20 000 francs CFA, et à s’asseoir sur l’éthique et la déontologie », reconnait Dramane Aliou Koné, Président de la Maison de la presse. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, plaide-t-il, car la presse est le baromètre de la démocratie et de la liberté des peuples. Au Mali, elle a été comme ailleurs au cœur des grands moments de l’histoire, qu’ils datent des indépendances ou soient plus contemporains. Les « signaux d’alerte » qui se multiplient ne sont donc pas un indicateur positif. L’arrivée dans les prochains jours d’une mission de Reporters sans frontières au Mali est symptomatique de ce mal-être de la profession. Qui ne veut cependant pas céder à « la peur et demeure vigilante ».

Médias en période électorale : entre liberté d’expression et régulation

Les prochaines échéances électorales au Mali sont au cœur de l’actualité et des débats et la régulation et le rôle des médias réapparaissent dans le discours institutionnel. Comment et pourquoi réguler ? C’était le thème du séminaire international de renforcement des capacités organisé par la Haute Autorité de la Communication (HAC) à Bamako, du 13 au 15 novembre 2017. 

La Haute Autorité de la Communication du Mali (HAC), l’autorité indépendante chargée de la régulation des différents médias, s’attèle, selon Amidiata Ouattara, Président de sa commission éthique et déontologie, non pas « à condamner les pratiques », mais à privilégier une « approche pédagogique »

Évolution d’une régulation 

« Auparavant, toute la régulation des médias au Mali se concentrait sur les médias publics. Les médias privés étaient exclus de tout contrôle. La création de la HAC permet dorénavant de s’intéresser à cette question. Notre mission n’est pas faire le gendarme, mais plutôt de guider les médias vers un traitement égal et équilibré des informations électorales et le respect de la déontologie », précise Gaoussou Drabo, Président de la commission relations extérieures de la HAC.

Nécessité d’une régulation 

« Liberté d’expression et responsabilité des médias sont intrinsèquement liées. Et la responsabilité des médias doit être appréciée selon la loi par une autorité indépendante », affirme Bertrand Levant, chargé du programme « Liberté d’expression et régulation des médias » de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Il rappelle que les discours de haine et les appels à la violence des journalistes sont des limites, acceptées internationalement, à la liberté d’expression, tout comme, en période électorale, l’accès inégal et inéquitable aux médias des différents candidats. Concernant le traitement de l’information, M. Levant rappelle que le journalisme, par définition, doit s’en tenir aux faits. C’est ce qui justifie qu’un candidat qui appelle au boycott d’une élection puisse se voir refuser l’accès aux antennes, comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire récemment. Mais le devoir de garantir le droit d’informer les citoyens n’empêche pas le journaliste de couvrir un appel au boycott d’un parti, car c’est « une information qui mérite d’être traitée de manière impartiale, rigoureuse ».

Méthode de régulation

Pour la HAC, l’enjeu est de déterminer comment « améliorer avec les journalistes » la couverture médiatique, afin que soit possible l’accès à une information équitable en période électorale. Elle organisera « des sessions de formation, notamment à Bamako, Ségou et prochainement à Kayes et à Mopti sur les différents principes réglementant l’exercice du métier », assure Amidiata Ouattara. « La première attitude consiste à expliquer, ensuite vient la mise en garde et le dernier recours sera la sanction », explique Gaoussou Drabo. Le séminaire international a permis aux différentes autorités de régulation des médias de la sous-région de partager leurs expériences, pour s’inspirer les unes des autres.

M. Levant rappellera la nécessité que les médias eux-mêmes s’auto-régulent en adoptant un Code de déontologie électorale.

Naissance d’une Alliance des journalistes contre Ebola

La rencontre a eu lieu le samedi 29 novembre 2014 à  la Maison de la presse sous la présidence de M. Mohamed Ag Mohamadoun, conseiller technique au ministère de la santé, en présence du Dr Abdoulaye Nènè Coulibaly, DGA du CNAM, du directeur pays de Save the Children international pour le Mali et la Guinée, Raphael Sindaye, la présidente de l’Alliance, Mme Ramata Tembely et une cinquantaine de journaliste de la presse écrite et audiovisuelle. Financée par l’ONG Save the Children, cette première activité de l’Alliance s’inscrivait dans le cadre de la dynamique de la riposte contre la maladie à  virus Ebola. Selon la présidente de l’Alliance, Mme Ramata Tembely, la lutte contre la maladie à  virus Ebola nous impose en tant que médias, de nous comporter en communicateurs et professionnels des médias éclairés et impliqués. « Le changement de comportement obligatoire et la diffusion et la promotion des bonnes pratiques en matière d’hygiène ne seront compris de nos compatriotes que si nous sommes capables de leur faire expliquer simplement, mais sans schématiser, pourquoi il leur est demandé, en cette période critique et cruciale, d’être prudents et de surseoir à  certains rituels sociaux ou religieux », a-t-elle indiqué pour justifier toute la nécessité pour les hommes de médias d’être mieux informer. Pour le Directeur pays de Save the Children, Raphael Sindaye, l’information et la sensibilisation des acteurs sont la clé de voûte de la lutte contre Ebola. « Nous sommes heureux de savoir que les journalistes à  travers l’Alliance, ont fait preuve d’une bonne vision et d’une grande maturité pour avoir pris, très tôt des initiatives courageuses et volontaristes, avec les moyens de bord afin de jouer pleinement sa partition dans le combat du moment », a-t-il dit, avant de rassurer l’Alliance de tout l’accompagnement de l’ONG international dans la mise en œuvre des actions quotidiennes contre la maladie à  virus Ebola. Le représentant du ministre de la santé, Mohamed Ag Mahamadoun a félicité l’Alliance pour cette initiative, qui pour lui, est d’une grande importance dans la mobilisation générale des citoyens contre Ebola. Deux éminents spécialistes à  savoir le Prof. Daouda K. Minta, médecin agrégé aux maladies infectieuses et tropicales et Dr Abdoulaye Nènè Coulibaly, DGA du CNAM ont expliqué de fond en comble aux journalistes, l’historique de la maladie d’Ebola, sa transmission à  l’homme et les mesures de prévention contre Ebola.

Couverture médiatique du virus Ebola : l’expérience américaine

Cette session de formation organisée à  l’intention de 12 journalistes maliens, a été animée depuis la France par Ilan Moss, directeur de la communication chez DNDi North America. La formation portait sur les meilleures pratiques en matière de couverture médiatique du virus Ebola, comment structurer ses reportages et les sources à  contacter. Au début de l’épidémie, beaucoup de journalistes non spécialisés n’ont pas su transmettre la bonne information au public a indiqué le conférencier. Selon M. Moss, la presse doit aider les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs à  comprendre les points techniques, les informer sur ce que font les organismes internationaux (OMS, MSF, etc.) qui sont aussi des sources importantes en plus du ministère de la santé et les médias sociaux notamment ceux des spécialistes du domaine. Les sources étant globales, il faut une approche globale, a-t-il déclaré en substance. Le conférencier est par ailleurs revenu sur les précautions à  prendre, comment transmettre le message sans semer la panique. La détection à  temps et la prise en charge très tôt sont essentiels pour éviter la transmission. D’après l’OMS, au moins 20% des nouvelles infections par le virus Ebola sont contractées lors de l’inhumation des personnes qui en sont mortes. Aux à‰tats-Unis, quatre cas ont été enregistrés mais seulement un patient libérien, de retour de son pays, est mort des suites de la maladie. Comment accéder à  l’information quand le gouvernement fait de la rétention ou communique peu, comment se fait-il que les patients blancs américains aient survécu, sont entre autres questions posées par les participants.

RFI lance la bourse Claude Verlon et Ghislaine Dupont

RFI lance la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon en hommage à  nos confrères assassinés en novembre dernier à  Kidal. Cette bourse récompensera tous les ans un jeune journaliste et un jeune technicien de moins de trente ans qui viendront suivre une formation à  Paris. Les noms des deux premiers lauréats de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon seront dévoilés à  Bamako le 2 novembre, date du premier anniversaire de l’assassinat de nos confrères à  Kidal. Le 2 novembre 2013 Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient sauvagement assassinés à  Kidal, dans le nord du Mali. Nous n’oublierons jamais. Mais il nous faut aussi construire l’avenir. C’’est pourquoi nous avons souhaité créer une Bourse portant leur nom : « La Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon pour les jeunes journalistes et techniciens en Afrique », a précisé Marie Christine Saragosse, Directrice de France Médias Monde. Il s’agit de poursuivre ce que ces passionnés de reportage et du continent africain aimaient à  faire en transmettant leur savoir, et d’être ainsi fidèles à  leur rôle de passeurs auprès des jeunes journalistes et techniciens qui les côtoyaient dans la rédaction de RFI ou sur le terrain. En leur mémoire, cette journée du 2 novembre a été décrétée par les Nations Unies, Journée internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Nous remettrons ce jour là , à  Bamako, la première « Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon ». Ce sera ainsi l’occasion de défendre aux côtés de nos confrères maliens, une valeur qui nous est essentielle, celle du droit à  l’information libre que le terrorisme vient bafouer. Un droit qui ne peut s’exercer que si les attaques dont les journalistes sont victimes ne restent pas impunies. Avec nos partenaires de l’ORTM, l’Office de Radio Télévision Malienne, qui nous accompagnent cette année, avec nos partenaires français de l’Ecole de Journalisme de Sciences Po et de l’INA, et avec l’ensemble des équipes du groupe France Médias Monde, nous avons tous ce même désir de rendre hommage aux deux grands professionnels qu’étaient Ghislaine et Claude, en transmettant aux jeunes générations leur passion et leur exigence.

Journalistes de RFI tués au Mali : le scénario de l’assassinat se précise

Dans l’enquête sur l’assassinat, samedi 2 novembre, de deux journalistes français de RFI près de Kidal au Mali, le procureur de la République à  Paris, François Molins, a confirmé hier mercredi que l’homme soupçonné d’avoir planifié l’enlèvement s’appelle Bayes Ag Bakabo, comme l’avait affirmé une source sécuritaire malienne. Selon le magistrat, ce Touareg serait un trafiquant de stupéfiants lié à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Cette organisation terroriste avait revendiqué, la semaine passée, les meurtres de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Bayes ag Bakabo «fait l’objet d’intenses recherches» Le haut magistrat a évoqué des «soupçons très précis» pesant sur Bayes ag Bakabo. «Il a été vu circulant au volant du pick-up qui a servi à  enlever les deux journalistes et en train d’acheter 140 litres d’essence la veille ou l’avant-veille de l’enlèvement», a déclaré le procureur lors d’un point sur l’enquête au parquet de Paris. Bayes ag Bakabo «fait l’objet d’intenses recherches» a ajouté François Molins. Sa présence parmi les quatre ravisseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ayant pris part à  l’enlèvement est «l’hypothèse privilégiée», a-t-il ajouté, confirmant qu’Abdelkrim Targui, qui dirige une katiba (unité combattante) d’Aqmi pourrait être le commanditaire du rapt et des assassinats. Deux hypothèses pour expliquer l’assassinat Le procureur a dessiné «deux hypothèses (qui) apparaissent plausibles» pour expliquer l’assassinat des deux journalistes de RFI. Une fois que le véhicule dans lequel ils se trouvaient est tombé en panne, à  une douzaine de kilomètres de Kidal (nord du Mali), «soit les deux otages ont essayé de profiter de ce moment pour essayer de fuir», «soit les ravisseurs n’ont pas voulu gêner ou ralentir leur fuite et ont préféré exécuter leurs victimes plutôt que de les laisser derrière eux, comportement malheureusement déjà  rencontré chez Aqmi, significatif du peu de respect que ses membres ont pour la vie humaine». François Molins a précisé que Ghislaine Dupont a été touchée par trois balles dont une première a été mortelle au niveau de la poitrine. Claude Verlon a été touché de sept balles. Aucune de ses balles n’a été tirée à  bout touchant. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête le 2 novembre, jour des assassinats, pour «enlèvements suivis de mort en relation avec une entreprise terroriste».

Journalistes tués au Mali : «l’enquête progresse rapidement», assure Le Drian

Interrogé sur RMC-BFMTV, le ministre de la Défense à  cependant affirmé que les assassins n’ont «pas encore» été identifiés. «Nous travaillons bien sur le sujet», a-t-il souligné. L’engagement des services de police et de justice français dépêchés sur place est «très fort», et «il est accompagné du soutien des Maliens», a-t-il dit. «Il y a une procédure judiciaire que je respecte totalement», a souligné le ministre pour justifier sa discrétion. Selon une source malienne proche de l’enquête, un Touareg du nom de Bayes Ag Bakabo, propriétaire du véhicule qui a servi à  l’enlèvement des deux journalistes le 2 novembre à  Kidal (nord-est), est «très fortement soupçonné d’avoir planifié les enlèvements» pour le compte d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. La discrétion est de mise sur le sort des otages Interrogé sur le sort des autres otages français dans la région, Jean-Yves Le Drian a simplement déclaré qu’ils étaient «vivants». «Je fais remarquer que puisque nous avons réussi à  libérer ceux que l’on appelle les quatre otages d’Arlit, nous l’avons fait à  la fois avec détermination et avec la plus grande discrétion. C’est le même principe que je m’impose à  moi-même et que Laurent Fabius s’impose à  lui-même pour mener à  bien les autres libérations que j’espère prochaines», a conclu le ministre. Deux otages français, Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal, sont probablement encore détenus au Sahel et un, Francis Collomb, a été enlevé au Nigeria. Quatre journalistes français ont par ailleurs été enlevés en Syrie.

Journalistes tués à Kidal: une action plus crapuleuse que politique, estiment des experts

PARIS – Malgré la revendication d’Aqmi, qui assure avoir voulu « faire payer » la France, il est probable que des mobiles crapuleux, des rancoeurs et de complexes jeux d’alliances parmi les Touareg soient à  l’origine de la mort des journalistes de RFI enlevés à  Kidal, estiment des experts. Alors que l’enquête progresse et que l’homme soupçonné d’avoir planifié le kidnapping le 2 novembre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon a été identifié, il apparaà®t que leur mort a été la conséquence d’une tentative de rapt ayant mal tourné et non d’une volonté d’exécuter des ressortissants français pour se venger de l’opération Serval, ajoutent-ils. « La justification politique qui a été donnée par Aqmi de leur assassinat est un maquillage », a confié à  l’AFP l’universitaire et islamologue Mathieu Guidère. « s’ils avaient voulu les tuer ils les auraient exécutés à  l’endroit o๠ils les ont pris. Pourquoi les enlever, faire dix kilomètres, laisser une voiture? Ils voulaient les kidnapper, leur mort est due à  un problème ». Les ravisseurs sont soit tombés en panne avec leur 4à—4 qui filait plein Est dans le désert, soit ont décidé de se débarrasser de leurs captifs de peur d’être rattrapés, estime pour sa part Isselmou Ould Moustapha, spécialiste des réseaux islamistes au Sahel, joint au téléphone à  Nouakchott. « Dès que les hélicoptères français ont décollé pour les pourchasser ils ont été prévenus par téléphone. Tout se sait très vite. Ils se sont certainement dit: C’’est fini, nous allons être pulvérisés dans les secondes qui viennent, sauvons nos vies. Et ils ont sans doute fui à  pied: ce sont de bons marcheurs, ils connaissent le désert, peuvent facilement trouver des grottes et des cachettes ». Dans une région qui bruisse de rumeurs à  la suite de la libération des quatre otages français d’Arlit, avec le chiffre de vingt millions d’euros cité comme rançon, certains pourraient avoir tenté, profitant de la présence de deux reporters français dans une ville que personne ne contrôle, de livrer deux otages supplémentaires à  la katiba (unité combattante) d’Abdelkrim Targui, un ancien lieutenant touareg d’Abou Zeid, dont les services de renseignements estiment qu’il détient toujours le Français Serge Lazarevic. Rancunes, jalousies, compétitions’ « Les noms des suspects et des personnes recherchées sont ceux de gens qui sont dans l’industrie des otages », précise Mathieu Guidère, auteur notamment de « Al Qaà¯da à  la conquête du Maghreb ». « Les chiffres qui circulent, en millions d’euros, suscitent des vocations. Il y a peut-être eu des promesses non tenues lors de la libération des otages d’Arlit. Dans ce milieu il y a souvent des rancunes, des jalousies, des compétitions ». Un notable de la région de Kidal, cité par Radio France Internationale, a assuré que deux des quatre membres du commando de ravisseurs, activement recherchés, « sont des bandits plus que des jihadistes purs et durs », notamment soupçonnés d’avoir fourni à  Aqmi des 4à—4 volés. Dans cette période troublée, qui a vu Aqmi et ses alliés islamistes touareg prendre le contrôle du Nord du Mali puis le perdre face à  l’offensive lancée par Paris, les changements de casaque, les revirements d’alliances et les allégeances à  géométrie variable sont fréquents dans la communauté touareg. Ainsi l’homme soupçonné d’avoir planifié l’enlèvement des journalistes de RFI, Bayes Ag Bakabo, « s’est recyclé un moment dans le MNLA » (Mouvement national de libération de l’Azawad) après avoir été proche d’Aqmi, a confié à  l’AFP une source militaire africaine à  Kidal. « Après l’intervention française, des combattants touareg d’Aqmi ont fait défection et sont passés au sein du Haut conseil de l’Azawad », ajoute Mathieu Guidère. « Tout cela est extrêmement complexe et fluctuant. Certains font des allers et retours. Il y a de nombreuses problématiques internes et locales. Pour tenter de comprendre, il faut toujours partir des grilles de lecture locales, tribales et claniques, intra-Touareg. Les liens familiaux sont primordiaux. Dans cette région du monde tout le monde se connaà®t, les liens sont très personnels ».

Mali : progrès dans l’enquête sur l’assassinat des deux journalistes à Kidal

Moins d’une semaine après le meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de Radio France Internationale (RFI) à  Kidal, l’enquête pour retrouver leurs assassins semble en bonne voie. « Au moins 35 personnes ont été arrêtées depuis (le début des) investigations, nous mettons tout en œuvre pour faire avancer les enquêtes », a affirmé une source sécuritaire malienne. L’information a été confirmée par une source administrative de Kidal, qui a parlé de « quelques dizaines de personnes interpellées sur le territoire malien au cours des dernières 48 heures ». « C’est encourageant », a ajouté cette source à  Kidal, précisant que « dans la voiture abandonnée non loin du lieu du crime, de précieux numéros de téléphone ont été trouvés, ce qui est un détail important ». La source sécuritaire malienne a pour sa part affirmé que « les preuves s’accumulent ». « Nous avons plus que des indices, des sous-traitants (ceux qui enlèvent des otages pour le compte d’un groupe armé, NDLR) actuellement en prison pour une affaire d’enlèvement d’otages français en 2011, ont également permis de prendre de bonnes pistes dans l’enquête », a-t-elle ajouté. En novembre 2011, deux Français, Philippe Verdon, exécuté depuis, et Serge Lazarevic, toujours retenu, avaient été enlevés à  Hombori (nord) par des sous-traitants d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) dont certains ont été arrêtés à  Gao, la plus grande ville du nord du Mali, puis transférés à  Bamako. Des suspects connus des services de renseignement ? Le Mali et la France ont promis que tout serait fait pour retrouver les auteurs de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à  Radio France Internationale (RFI) tués peu après avoir été enlevés à  Kidal par un petit groupe d’hommes armés. Des policiers français sont arrivés lundi à  Bamako pour participer à  l’enquête sur ces assassinats. Selon le quotidien français Le Monde, qui cite mardi des sources malienne et française, « trois des quatre personnes ayant participé à  la prise d’otage (des deux journalistes) ont été identifiées ». « Elles ne figurent pas parmi celles arrêtées depuis dimanche. Selon une source locale à  Kidal, confirmée par une source gouvernementale française, la mise au jour des profils de ces trois membres du groupe de preneurs d’otage a notamment été rendue possible grâce à  un document découvert dans le véhicule trouvé à  proximité des cadavres des deux journalistes », ajoute Le Monde. Le journal précise que « cette pièce a permis d’identifier un premier individu déjà  fiché, en 2010, comme un membre d’Aqmi, et de remonter sur deux autres membres du commando. Il est vite apparu que ces trois personnes étaient connues des services de renseignement français en opération au nord du Mali ».

Assassinat des journalistes de RFI: la traque se poursuit

« Une dizaine de suspects ont été interpellés dans la région de Kidal, après l’assassinat des deux journalistes » de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, a indiqué une source à  la gendarmerie de Gao, la grande ville du nord du Mali. « Nous commençons à  avoir des éléments à  ne pas négliger », a-t-elle ajouté. Selon cette source, « les services maliens et français travaillent ensemble » dans la traque des assassins des deux journalistes qui avaient été enlevés à  Kidal peu avant d’être tués à  une dizaine de kilomètres de la ville. A Paris, l’entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a démenti qu’il y ait eu des interpellations: « Pour nous, France et Serval, aucune arrestation ». Mais les militaires français disposent « d’indications permettant de remonter la trace » des meurtriers des deux reporters français, selon une source proche de M. Le Drian. Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, interrogé par la radio RTL à  Paris, des « opérations pour identifier un certain nombre de personnes dans des campements » ont été lancées dimanche et étaient toujours « en cours » lundi. « A l’heure actuelle, nous n’avons pas de certitudes sur les auteurs, mais nous allons tout faire pour retrouver et punir les assassins » a t-il poursuivi. Ouverture des enquêtes judiciaires Les autorités maliennes et françaises ont ouvert à  Paris et à  Bamako des enquêtes judiciaires. A l’issue d’une réunion de crise hier dimanche 3 novembre à  la présidence, le porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire. Des magistrats français sont attendus ce lundi à  Bamako. Les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été ramenés de Kidal (1.500 km au nord-est de Bamako), via Gao, par un avion militaire français dimanche soir à  l’aéroport à  Bamako. Leur rapatriement en France devait être organisé ce lundi. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, se rendra cet après-midi à  l’Aéroport International de Bamako-Sénou pour saluer la mémoire de deux journalistes.

Journalistes tués au Mali : «Tout s’est passé en cinq minutes»

Mardi. Ghislaine Dupont et Claude Verlon arrivent à  Kidal avec l’ONU. Ils ont quitté ce jour-là  Bamako, la capitale, pour se rendre dans cette ville du nord Mali, berceau de la communauté touareg et de sa rébellion du MNLA o๠des accrochages s’étaient produits entre rebelles et soldats maliens fin septembre. Objectif : réaliser une série de reportages dans le cadre d’une opération spéciale sur le Mali, sur les ondes de RFI, prévue pour jeudi prochain mais annulée hier. Afin de traverser le Mali et parcourir les 1500 km, ils avaient demandé à  être transportés par la force Serval. «Mais elle avait refusé, comme elle le fait depuis un an, en raison de l’insécurité dans cette zone», indique une source gouvernementale française. Selon cette source, «ils ont profité d’un transport de la Minusma (la Mission de l’ONU au Mali), qui continue à  accepter des journalistes». C’était leur deuxième mission dans cette ville. Ils s’étaient déjà  rendus à  Kidal en juillet pour couvrir le premier tour de l’élection présidentielle. Samedi 12h30. Les deux journalistes sont en interview pour RFI. C’est vers cette heure là  (13h30 à  Paris) que Ghislaine Dupont et Claude Verlon arrivent chez Imbeyry ag Rhissa, membre du Mouvement national de libération de l’Azawad ( MLNA), organisation indépendantiste Touareg qui contrôle le centre-ville. «Ils sont arrivés chez moi de manière improvisée. Ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas pour longtemps et on a fait une interview d’une demi-heure environ», confie au Parisien-Aujourd’hui en France Imbeyry ag Rhissa. Il raccompagne à  la fin de l’entretien les journalistes à  leur voiture, conduite par le fils du maire de Tessalit. 13h10. Ils sont enlevés dans leur voiture. C’est en montant dans leur véhicule que Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, sont kidnappés. Imbeyry ag Rhissa raconte avoir entendu des coups de crosse contre la voiture des journalistes. En retournant sur ses pas, il se retrouve tenu en joue par un homme qui lui ordonne de rentrer chez lui. Apparemment, les ravisseurs – «enturbannés et parlant tamachek» selon Ag Rhissa – étaient cachés au coin de la rue. Ils sont arrivés en voiture juste au moment o๠les deux journalistes regagnaient leur propre véhicule. Après au moins un tir de sommation, ils les ont embarqués dans un pick-up beige. «Tout s’est passé en cinq minutes», confirme le chauffeur des deux journalistes, joint par RTL. «On était dans le véhicule. D’autres voitures se sont approchées. Un homme a sauté de l’arrière de sa voiture et m’a braqué avec une arme. Il m’a demandé de me coucher à  terre. Ghislaine leur a dit laissez nous, si vous voulez de l’argent, je vous en donne. Ils l’ont alors attachée. Puis ont fait de même avec Claude Verlon. Tout s’est passé en cinq minutes», a-t-il expliqué. Deux hélicoptères français à  la poursuite des kidnappeurs. Quelques instants après l’enlèvement, l’alerte est donnée. La force Serval envoie immédiatement une patrouille et deux hélicoptères pour prendre en chasse les ravisseurs, en route vers Tin-Essako. En vain. ils n’arriveront jamais à  les rattraper. «Nos forces n’ont eu aucun contact visuel ou physique avec un véhicule en fuite», a confirmé le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’Etat-major de l’armée française. 14h55. Les corps sans vie sont retrouvés. La patrouille au sol découvre les cadavres criblés de balles de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, à  12 km à  l’Est de Kidal. «L’un a reçu deux balles, l’autre trois balles», a précisé Laurent Fabius, le ministres Affaires étrangères. Les corps étaient «à  quelques mètres de la voiture fermée à  clé». il a indiqué qu’il n’y avait «aucun impact de balle sur la voiture.»

Communiqué du Gouvernement suite à l’exécution des deux journalistes de RFI

Le gouvernement de la République du Mali a appris avec consternation et une très grande tristesse ce samedi 02 Novembre, l’enlèvement et l’exécution à  Kidal de deux journalistes travaillant pour Radio France internationale(RFI). Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cet acte barbare et lâche. Le gouvernement prie pour le repos de l’âme de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Ces deux professionnels expérimentés et aguerris n’en étaient pas à  leur premier séjour au Mali, notamment dans la région de Kidal ou ils avaient couvert pour RFI les opérations de vote du premier tour de l’élection présidentielle en Juillet dernier. En cette douloureuse circonstance, le gouvernement adresse ses condoléances émues au gouvernement français et aux familles des personnes disparues. Il renouvelle enfin toute sa détermination ainsi que de celle de ses partenaires à  poursuivre la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Fait à  Bamako,le 02 Novembre 2013 Le gouvernement

Liberté de la presse au Mali: ce qu’en pensent les journalistes

Alexis Kalembri, directeur de publication « Les Echos » : « La liberté de la presse au Mali est très menacée du fait des multiples représailles contre les journalistes. Il y a aussi chez beaucoup de journalistes, un sentiment de se retenir, de s’auto censurer. Il y a un grand espoir pour cette année 2013, comme l’a dit le ministre de l’information, nous sommes le dernier rempart. C’’est vrai que le rempart est fortement attaqué mais nous ne devons pas céder. Le fait que pour une fois, l’ensemble des professionnels de la presse fédèrent pour organiser une journée (rencontre au CICB ce 3 mai ndlr). Ceci montre la volonté de vouloir faire bloc et de se donner mutuellement courage pour avancer ». Mamoudou Bocoum, directeur de la radio Kaounal de Mopti : « Je crois qu’au Mali, la liberté de presse souffre de tous les maux. Puisque la presse a connu toutes sortes de violences surtout ces derniers temps. Des inculpations aux agressions, on aura tout vu ici au Mali. Dans le classement de reporters sans frontière, notre pays a perdu des places, de 25e, nous nous retrouvons 99e. Ceci constitut un véritable danger pour la liberté d’expression et la démocratie ». Doussou Djiré, journaliste à  l’Essor, quotidien national : « La liberté de la presse est fondamentale pour l’existence des journalistes. Jusqu’à  présent cette liberté n’est pas effective au Mali. Le cas de l’emprisonnement de notre confrère Boukaru Daou est un exemple récent. Mais nous souhaitons qu’elle le soit car la liberté est notre arme de travail, elle est notre fondement. Il faut savoir que le rôle de la presse est essentiel dans le développement d’un pays malgré ce que peuvent penser les gens. Nous informons malgré les risques, nous sensibilisons et nous formons aussi. On est au 21e siècle, le journaliste ne doit plus être enfermé pour ses opinions ». Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’UNAJOM (Union Nationale des Journalistes du Mali) : « On ne peut pas dire que la liberté de la presse est effective au Mali. Avant on avait trop de liberté, cet excès de liberté a dégringolé et nous sommes arrivés au niveau zéro puis au niveau moins. Cela veut dire que rien ne va. La faute n’est pas qu’aux autorités. La journée de la presse constitue un jour d’auto-évaluation et d’auto critique pour le journaliste. Il faut respecter l’éthique et la déontologie. Les journalistes ont subi des cas graves de violations dans notre pays. Je pense qu’avec tout cela, chacun a pris conscience. Les journalistes se doivent de respecter le public et vice versa ». Rokia Diabaté, journal « Le prétoire » : « Le Mali traverse une période assez difficile. Cette 20e édition de la journée de la presse est célébrée dans un contexte de double crise. La liberté de la presse est assez fragilisée et vulnérable au Mali, pour preuve ce que notre confrère Boukary Daou du « Républicain » vient de traverser. Il s’agit pour nous de faire table rase sur tous ces événements pour voir comment la presse malienne peut faire un grand saut en avant par rapport aux difficultés qu’elle vient de traverser et de voir les défis à  relever».

Célébration du 3 mai: l’OIF appelle a à un strict respect de la liberté d’expression

« La liberté de la presse est encore trop souvent entravée dans les pays membres de notre Organisation, notamment là  ou surviennent des ruptures de l’ordre constitutionnel mais plus encore durant les phases de transition démocratique » a déclaré Abdou Diouf. Le Secrétaire général de la Francophonie a tenu a rappeler que, « parce qu’elle repose sur la pluralité des médias et la libre communication de l’information, de la pensée et des opinions, la liberté de presse constitue une composante essentielle de la vie démocratique ». Abdou Diouf rappelle les dispositions contenues dans la Déclaration de Bamako de novembre 2000 dans laquelle, les Etats-membres se sont engagés à  « veiller au respect effectif de la liberté de la presse ». Cet engagement a été réaffirmé lors du Sommet de la Francophonie de Kinshasa en octobre 2012 par les chefs d’Etats et de gouvernements qui se sont engagés « à  assurer les conditions d’exercice de cette liberté et une protection effective des journalistes et des autres acteurs de la presse dans l’exercice de leurs métiers, tant au niveau de la législation, de la protection judiciaire que de la sécurité physique » (article 28). l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) oeuvre pour que la liberté de presse, adossée au respect de la déontologie par les journalistes, soit garantie dans ses pays membres à  travers de multiples actions. l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) compte 57 Etats et gouvernements et 20 observateurs. Pour plus de renseignements : www.francophonie.org

Règles et code du journalisme en temps de guerre

Pendant deux jours, les hommes des medias se sont imprégnés des notion comme « les directives de la Défense et de Sécurité en matière de Reportage sur le Théâtre des opérations des Forces armées et de Sécurité du Mali(FAS) », « l’éthique et déontologie des journalistes en période guerre », « comment distinguer les zones dangereuses et les zones interdites ? » etc. Le capitaine Modibo Naman Traoré, l’un des formateurs a fait sa communication sur les directives de la Défense et de Sécurité en matière de Reportage sur le Théâtre des opérations des Forces armées et de Sécurité du Mali. Dans sa communication, on peut retenir que les journalistes qui choisissent de travailler dans une zone opérationnelle sans escorte militaire doivent être conscients qu’ils le font à  leurs risques et périls et que les Forces armées et de sécurité du Mali ne sont pas responsables de leur sécurité. « Si un journaliste est pris en otage tandis qu’il est sous escorte des FAS, le chef d’Etat-major dans le théâtre des opérations se chargera de collaborer avec les autorités locales pour que le journaliste soit relâché. Il sera aussi le principal point de contact en ce qui a trait aux communications externes et internes », conseille le capitaine. Déplacement limités Sur le théâtre d’opération le journaliste doit limiter ses déplacements sous l’ordre des militaires. « Les journalistes intégrés n’entreront pas dans une zone d’accès restreint sans être accompagnés » , explique –t-il. Lorsqu’ils en recevront l’ordre, poursuit-t-il les journalistes seront escortés en tout temps par des militaires et ils devront obéir aux ordres de ces militaires en ce qui concerne les activités et les déplacements ». Sur le théâtre d’opérations, toutes les informations ne sont pas publiables. Certaines informations font l’objet d’embargos. « Toute information relative aux opérations futures fait l’objet d’un embargo jusqu’à  ce que l’opération soit terminée et que l’autorisation de publier soit reçue du commandant sur le terrain » . Lorsqu’un incident critique se produit , un embargo sera imposé aux journalistes à  des fins de sécurité opérationnelle ou pour protéger la vie privée des membres des forces armées et de sécurité (FAS). Discrétion sur les pertes en vies humaines Dans sa communication, il y a aussi les pertes en vie humaines ou les prisonniers de Guerre. Raison pour la quelle le capitaine explique ce qu’est le « le Signalement des pertes ». « Les noms et les images des militaires décédés ne seront pas divulgués tant que les plus proches parents de ceux-ci n’auront pas donné aux FAS la permission explicite de le faire » conseille Mr Traoré. Les hommes de média peuvent divulguer certaines informations tels que l’arrivée d’unités militaires dans le théâtre (suivant l’annonce officielle), en portant une attention particulière lors de la relève d’une unité. Cependant on interdit aux journalistes de ne pas enregistrer l’identité (C’’est-à -dire le visage, les plaquettes d’identité, l’équipement étiqueté ou tout autre élément permettant une identification) des personnes suivantes : blessés dont les blessures peuvent être reconnues visuellement. Ethique et déontologie en temps de guerre La seconde communication portait sur l’éthique et déontologie du journaliste. Le formateur est un vétéran de la presse malienne, il s’agit de Hamèye Cissé, Directeur de Publication du journal Le Scorpion. Selon lui, en temps de guerre, les journalistes doivent être prudents au risque d’être manipulé par les fausses informations. Citant à  cet effet le cas de la fausse mort du journaliste Kader Touré qui a été à  la Une des journaux et même de RFI : « en réalité Kader n’est pas mort, parce que les journalistes n’ont pas été prudents avant de balancer l’info». Dieu merci !

Migrations : former les journalistes pour mieux informer

Les problématiques liées aux migrations sont parmi les thèmes les plus souvent évoqués par les médias qui s’intéressent à  l’Afrique de l’Ouest. Les pirogues chargées à  ras-bord à  l’assaut de l’Atlantique, les aventuriers du Sahara trompés par des passeurs sans scrupules, les difficultés des migrants réguliers et celles, pires encore, des sans-papiers en Europe… Le sujet est vaste et complexe. Une formation et des reportages l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO, en collaboration avec l’Institut Panos France), a donc estimé que les journalistes africains se devaient de le maitriser, en organisant du 8 au 12 octobre un atelier

Campagne « BIAAG » : journalistes, à vos plumes !

11 octobre. Journée mondiale de la petite fille ! Cette année, l’évènement revet un caractère particulier dans la mesure o๠de nombreuses jeunes filles sont déplacées suite à  la crise dans le nord du pays o๠ont subi des violences consécutives à  l’occupation de Tombouctou, Kidal et Gao par les groupes armées. Pour l’ONG Plan, c’est l’occasion de mettre en oeuvre la nouvelle stratégie 2011 sur l’égalité des sexes et qui sert de fondement à  la campagne « Parce que je suis une fille ». Vulnérable, la femme et particulièrement la petite fille subissent encore aujourd’hui de nombreuses violences. Dès le bas-âge, l’excision, à  la puberté, les mariages forcées, et dans les contextes de conflits géographiques, des viols, sévices ou abus. C’’est toutes ces violations que l’ONG Plan Mali vise à  dénoncer mais aussi à  porter à  la connaissance du plus grande nombre. Se basant sur des rapports produits chaque année et donnant la situation de la petite fille, la journée de la petite fille, le 11 octobre sera l’occasion de lancer la campagne BIAAG «Â Because I am a girl » ou «Â Parce que je suis une fille ». Innovation, pour le lancement de cette campagne, un concours est ouvert à  l’ensemble des journalistes de la presse écrite et de la radio au Mali, afin de produire des articles de presse et des éléments sonores sur les violences faà®tes aux filles. «Â  En procédant ainsi explique, Mme Coulibaly Mariam Keita, chargée de la Campagne BIAAG, cela nous permet de toucher le plus grand nombre et continuer à  sensibiliser la population sur ces thématiques. C’’est pourquoi nous comptons sur l’appui de nos médias partenaires pour diffuser cette campagne ». Tout journaliste travaillant dans un organe de presse privée ou de radio peut soumettre un élément sur le thème des violences faà®tes aux filles, entre le 1er et le 30 septembre. La proclamation des résultats se fera le 11 octobre 2012, date de lancement de la campagne à  Bamako. Journalistes, à  vos plumes !

Presse et politiques : un rapport souvent conflictuel

Les politiques aiment-ils la presse ou plutôt ont-ils peur de la presse ? Il semblerait que les politiques entretiennent une relation à  la fois « passionnelle et répulsive » avec les médias. La relation presse-pouvoir souffre d’un profond paradoxe. Les politiques communiquent, aiment la presse, ont des amis personnels dans la presse privée de leur pays, mais force est constater que les rapports entre ces deux entités restent de nature conflictuelle. Le 4ème pouvoir qui est une invention politicienne pour designer la presse est la bête noire des politiques. Il faut rapprocher son utilisation aux trois autres pouvoirs : le pouvoir Législatif (voter les lois), Exécutif (faire exécuter les lois) et judiciaire (pouvoir de rendre et d’appliquer la Justice). C’est la séparation des pouvoirs, mise en évidence par Montesquieu et mise en pratique dans les régimes parlementaires. Le pouvoir de la presse apparait au yeux des politiques comme une sorte de pouvoir magique qui permettrait aux journalistes d’orienter l’opinion dans le sens qu’ils désirent. Ils pensent qu’un article de presse peut déclencher des émeutes ou porter atteinte à  la sûreté de l’Etat. Napoléon lui-même n’avait il pas dit que «Â des journaux hostiles au pouvoir peuvent faire plus de mal que milles baà¯onnettes ? ». Cette peur de la presse réside dans le fait que quelque chose arrive parce que les populations ont été manipulées selon la volonté de celui qui produit l’information. Les Médias seraient dirigeraient donc et orienteraient l’opinion Publique. En témoigne la propagande orchestrée par certaines radios privées après le coup d’état. La presse : contre pouvoir ou 4è pouvoir ? Les politiques devraient plutôt percevoir la presse comme un contre-pouvoir, tout comme l’épistémologie par rapport à  la science. Elle en étudie les fondements, les structures et le développement. Elle est l’organe qui interpelle les consciences des uns et autres, et les rappellent à  leurs fondements éthiques. Les Médias ne sont pas des institutions malgré l’appellation de 4éme pouvoir, ils restent en général des organes privés. Ils ne possèdent pas de pouvoir direct et concret par rapport à  l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Ils ne sont pas les garants de la constitution, de la république ou de la démocratie. Bien qu’ils soient plus ou moins indispensables dans le respect des libertés individuelles et collectives, de la liberté d’expression, d’opinion. Les médias doivent être perçus en tant qu’informateurs et non pas en tant que contrôleurs de l’opinion. Les Médias restent des outils complémentaires de la liberté d’expression et la démocratie, bien que des dérives puissent exister. Si les rapports entre medias et politiques sont naturellement conflictuels, C’’est par ce que les journalistes ne font pas d’efforts pour s’organiser pour garantir la véracité et la liberté de l’information. La liberté d’expression et d’information est mieux défendue si les journalistes s’unissent et s’organisent en mettant en place une instance régulatrice qui exclurait le gouvernement mais inclurait des représentants de la société civile. Cette instance pourrait être appelée à  établir un code de déontologie et veiller à  ce qu’il soit respecté

A Bamako, les journalistes marchent pour la liberté de la presse

Ils tous là , confrères de la presse écrite, parlée, audiovisuelle, médias d’Etat, presse en ligne, chargés de communication, acteurs politiques, militants, rappeurs, réunis pour exprimer leur colère au gouvernement suite aux agressions perpétrées sur les journalistes Abderahmane Keita de l’Aurore et Saouti Haidara de l‘Indépendant. Tous ensemble et d’une seule et même voix, ils scandaient les slogans « Vive la liberté de la presse !  » A bas les agresseurs ! ». Les acteurs du mouvement démocratique se sont aussi joints à  la marche, représentés par le Professeur Aliou Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow et son époux Ousmane Sy de l’Adema, Mountaga Tall, président du parti CNID, Fanta Manthini Diarra, élue du CNID à  l’assemblée nationale ou encore l’ancien ministre Djiguiba Keita dit PPR, ainsi qu’Adama Coulibaly, 2è vice président de l’Union pour la république et la démocratie(URD). A 9h30, les marcheurs ont quitté le siège du journal Indépendant sise à  l’ACI 2000 en direction de la Primature en passant par l’Avenue du Mali. Au total, 6km sous un soleil de plomb mais déterminés à  faire entendre leur voix. Guidés par Makan Koné, président de la maison de la presse et de nombreux autres directeurs de publication comme Alexy Kalambry des Echos ou Tiégoum Boubèye Maiga du groupement patronal de la presse, les journalistes ont battu le pavé avec détermination. «Â  Le gouvernement doit prendre ses responsabilités » Sur les banderoles des marcheurs, on pouvait voir la photo de Saouti Haidara blessé, le bras plâtré, symbole d’une lutte pour restaurer la liberté de la presse violée. Egalement agressé, Abderahmane Keita, de l’Aurore, a tenu à  être présent dans le mouvement malgré sa condition physique. «Â Le gouvernement a condamné l’agression mais n’a pas pris de mesures fortes sur la sécurité et la protection des journalistes maliens ». Pour, Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’Union nationale des journalistes du Mali(UNAJOM), trop C’’est trop!: « Nous allons lutter pour préserver la liberté de la presse. Il faut que ces hommes apprennent à  respecter la presse!» . «Â Les acteurs politiques mobilisés » Pour Djiguiba Keita dit PPR, ancien ministre de la jeunesse, cette marche est celle de tous : «Â  Nous sommes les acteurs démocratiques du 26 mars 1991. Nous nous battons pour que la démocratie perdure et que les autorités politiques comprennent que peuple de la révolution du 26 mars restera debout. Aucune pratique d’escadrons de la mort, aucune terreur ne fera taire ce peuple dans la conquête de la liberté». Adama Coulibaly, 2è vice président du Mouvement des jeunes de l’URD estime que les agresseurs doivent arrêtés et jugés. A la primature o๠les marcheurs sont arrivés vers 11h, un important dispositif des forces de l’ordre a encadré le mouvement. Ensuite Makan Koné, président de la maison de la presse s’est adressé aux marcheurs après avoir été reçu par le cabinet du Premier ministre en déplacement à  Ouagadougou : «Je remercie l’ensemble des acteurs politiques et les medias d’Etat qui ont pris part à  la marche. La liberté de la presse est en danger et notre vie est menacée. Nous avons rencontré les représentants du Premier ministre, qui ont promis de lui transmettre notre message. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et protéger les journalistes et cesser de se cacher derrière les militaires . Personne ne pourra nous intimider dans l’exercice de notre métier!» Vers midi, les marcheurs se sont dispersés, satisfaits et ils promettent d’autres actions si la nécessité s’imposait.

Allô, journaliste en danger !

Le journaliste dans l’exercice de sa fonction, est exposé à  tous les dangers. Le comité international de la croix rouge dispose d’un numéro vert appelé pour être alerté en cas d’enlèvement, de séquestration ou de disparition d’un journaliste. Cette information a été donnée lors d’une journée d’échanges avec la presse sur le droit international humanitaire et la protection des journalistes. . Le thême reste d’actualité au Mali dans la mesure o๠les journalistes sont interpellés, menacés, enlevés et battus par des hommes armés ou encagoulés. Le cas récent du doyen de la presse malienne, Saouti Labass Haidara, directeur de publication du journal l’Indépendant, en est une illustration parfaite. Ce vieux de 62 ans a été enlevé jeudi 12 juillet, par des individus armés et battu. D’après Maurice Grundbacher, chef de Mission de la Croix-rouge malienne, « l’information est une arme redoutable. Celui qui maitrise et contrôle l’information risque d’emporter la victoire en temps de paix et d’autant plus en temps de conflits. Si l’information est une arme, le journaliste est un porteur d’armes. Il intéresse donc le CICR ». A cet effet, la Croix rouge condamne avec la dernière énergie l’agression d’Abderahmane Keita et de Saouti Haidara, deux professionnels de l’information victimes de violences et de pression visant à  les intimider. « Ils violent non seulement des personnes, mais la liberté de la presse et l’accès à  l’information ». Sur la protection des journalistes en situation de conflit armé, le formateur de la croix rouge Germain Mwehu explique que le droit international humanitaire(DIH) protège les populations civiles et les personnes qui participent à  la guerre. Le journaliste en tant que personne civile est protégé par le DIH. Aussi le CICR dispose d’un service « Hotline », d’un numéro vert destiné à  assurer la protection des journalistes en période de guerre. « Ce numéro peut être activé lorsque le journaliste a été enlevé et porté disparu pour alerter la croix rouge dans tous pays du monde. Le CICR a pour mission de visiter les prisonnier de guerre, d’offrir des services de santé et des vivres aux populations et de protéger leur droits. Dejà  au Mali la Croix rouge est entrain de faire un travail remarquable au nord avec l’acheminement de vivres, la prise en charges médicale des victimes

Processus Electoral au Mali : Il faut outiller les journalistes !

IFES, (l’international Foundation for electoral systems), le NDI Mali(National démocratique Institute) et Internews, une ONG américaine s’intéressent au processus électoral Malien. A l’approche des élections, la participation de citoyen au débat démocratique, la transparence dans les élections ainsi que la maà®trise du processus électoral par les journalistes, sont une nécessité. En effet au Mali, les médias sont confrontés au défi de la bonne couverture des élections. Une réunion a donc réuni des spécialistes des médias autour de la question. Pour Sidi Mohamed Diawara, chef de mission, il s’agit de proposer une plateforme d’échanges et de collaboration entre journalistes afin d’informer dans le respect de la déontologie du métier. Surtout, il faut former et outiller les journalistes pour assurer une large couverture des élections sur l’ensemble du territoire national. «Â Il ne s’agit de donner des leçons de démocratie aux maliens, insiste Ian Noble de l’ONG Internews, mais de proposer une assistance, un soutien aux médias pour les aider à  mieux restituer le processus électoral à  l’ensemble de la population ». Ce dernier a donc rendu visite à  de nombreux médias, nationaux et visité des radios locales du pays pour identifier les besoins en matière de formation et d’assistance. La Formation, la clé de tout ! Qui former et comment ? Il s’agit pour le groupe d’experts, d’identifier un panel de journalistes, désireux d’avoir la maà®trise du processus électoral dans son ensemble. Du code électoral, au suivi des campagnes des divers candidats, à  la restitution du scrutin en temps réel, jusqu’au comptage des voix dans les bureaux de vote, l’organisation de débats politiques est aussi prévue. Inviter les acteurs et candidats des partis politiques à  se confronter devant le public, et retransmettre ces débats sur tout le territoire : « Le problème C’’est que toute l’information est centralisée à  Bamako. Elle remonte vers la capitale mais l‘inverse est difficile », explique Zoubeyrou Maiga, consultant. « Pourtant, une grosse partie de l’électorat se trouve dans les villages contrairement à  ce qu’on pense, les ruraux s’intéressent aux élections », ajoute un autre. « Et les candidats sillonnent les localités du Mali, pour rassembler les voies ». Pour les journalistes, la mission consistera donc à  récolter l’information partout o๠elle se trouve et dans les zones les plus éloignées du Mali. « Et les moyens alors ? », s’interroge Ramata Dia, de Radio Guintan qui remet en cause le montant dérisoire de l’aide à  la presse malienne (environ 200 millions par an). A cela, Sidi Mohamed Diawara, d’IFES, promet des réponses. Mais attention, il ne s’agit pas de donner de l’argent, plutôt de former. Le problème, C’’est que les journalistes maliens pour la plupart, ont trop peu de ressources pour faire correctement leur travail. Souvent trop partisans dans le traitement de l‘info, ils sont manipulables par les partis politiques et ne restituent pas l’information ou commentent sans expertise véritable, explique un paneliste. Voilà  tout le défi du groupe de journalistes, et la distance nécessaire pour livrer la bonne information lors de ces échéances électorales ». Pour parer à  toutes ces lacunes, IFS, Internews et le NDI ont invité à  cette réunion des membres de Radio Guintan, d’Africable Télévision, de l’URTEL (l’Union des Radios et télévisions du Mali), de l’UNAJOM, l’ORTM, L’AMAP, Maliweb, l’Essor, la Maison de la Presse et d’autres organismes de la presse privée comme l’ASSEP et le Journaldumali.com.

WASH-JN pour porter la voix des sans-voix

A l’issue d’une assemblée générale de trois jours a pemis de mettre en place une nouvelle organisation sous-régionale. Elle regroupe les journalistes qui s’interessent et écrivent sur ls questions d’Eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Racine Kane dirige le comité de coordination mis en place à  l’issue des travaux. Il nous présente le WASH-JN. Journaldumali.com : Mr Kane, faites nous la genèse de votre réseau. Racine Kane : Tout est parti de l’initiative de deux organisations qui s’activent dans le secteur Eau Hygiène Assainissement (WASH, en anglais). Ce sont Water Aid, dont le bureau Afrique de l’Ouest est à  Accra, o๠nous avons tenu notre assemblée générale et la WSSCC qui met l’accent particulièrement sur l’assainissement. Ce sont donc ces deux structures qui s’appuyant sur des réseaux de journalistes nationaux qui existent déjà  dans les pays o๠WaterAid est présent, ont émis l’idée de la création de ce réseau sous-régional. Pour cela, ils ont invité d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest pour unir les capacités de sensibilisation, de plaidoyer, avec un champ d’action beaucoup plus élargi. La première étape a été une rencontre à  Bamako en novembre dernier. Nous y avons fait le point de tout ce qui touche à  la nécessité de mettre en place ce réseau, à  sa mission pour que nous puissions atteindre autant de cibles que possible, décideurs, populations, etc. A Accra, du 27 au 29 avril dernier, nous avons mis sur pied le Réseau des Journalistes en Eau Potable, l’Hygiène et l’assainissement de l’Afrique de l’Ouest. Treize pays en sont membres, représentés ici par les réseaux existants ou en création de journalistes qui se sentent concernés par cette question de développement qui est cruciale pour notre continent et en particulier l’Afrique de l’Ouest. Journaldumali.com : Quels sont les objectifs de WASH-JN? Racine Kane : Nous nous sommes fixés trois principaux objectifs. Le premier, C’’est de porter la voix des pauvres au niveau le plus élevé possible. Parce que le journaliste doit communiquer, éduquer mais avant tout informer. Donc, il faudra qu’on fasse entendre à  travers nos plumes, nos micros, la voix des sans-voix. Deuxièmement, il s’agit de capitaliser les capacités des journalistes pour atteindre les cibles, les sensibiliser et obtenir en retour les attentes des populations. Le troisième objectif est de fédérer les actions des médias pour arriver à  un changement de comportement pour arriver à  une véritable promotion des questions d’eau potable et assainissement, et ce à  travers un plaidoyer à  l’endroit de toutes les cibles. C’’est ce qui justifie qu’on mette en place ce réseau qui a fini de se structurer et qui va maintenant passer à  l’action. Journaldumali.com : Comment va s’articuler le plan d’action du réseau ? Racine Kane : Notre stratégie tourne autour de ce que les journalistes savent faire. Il s’agit de la sensibilisation et de l’information aussi bien des populations qui devront changer de comportement, que des décideurs pour qu’ils tiennent leurs engagements et prendre en compte les besoins pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. On sait que parmi les OMD, la question de l’eau potable est centrale. Beaucoup d’autres objectifs, d’ailleurs, ne sauraient être réalisés si la question de l’eau et de l’assainissement n’est pas réglée. l’autre axe de travail ce sera le plaidoyer envers des cibles qui sont connues. Nous voulons également, à  travers nos actions, intéresser les médias internationaux aux questions WASH pour qu’ils portent encore plus haut le combat du Réseau mais surtout des populations qui sont concernées. Nous avons prévu aussi une série d’autres actions comme des caravanes par exemple, mais cela se fera de concert avec les réseaux nationaux parce qu’il ne faut pas oublier que WASH-JN est l’émanation des réseaux dans les différents pays, qui font déjà  un travail appréciable sur le terrain. Journaldumali.com : Un appel aux confrères, aux partenaires ? Racine Kane : Il faut d’abord que nous journalistes, nous nous rendions compte du rôle qui est le nôtre. Il nous faut nous intéresser aux questions qui peuvent nous faire jouer le rôle premier qui est le nôtre, C’’est-à -dire, des acteurs de développement. Il faut que les décideurs que le réseau est venu pour les accompagner. Mais aussi en tant que partenaire. Parce que de nombreuses activités sont menées mais qui ne sont pas connues et encore moins dupliquées parce qu’il n’y a pas cette chaà®ne d’information qu’il faut pour les mettre en lumière. Il faut que nous unissions nos efforts à  ceux de la société civile, des décideurs, pour que nous arrivions tous ensemble on puisse arriver à  résoudre les problèmes auxquels nos populations sont confrontées. La machine est lancée et il ne dépend que de nous de dépasser nos propres attentes.

Caravane médiatique sur la nutrition : un réel succès

Pendant un mois, les journalistes de la presse nationale et internationale(écrite, parlée et audiovisuelle) ont sillonné Bamako, Koulikoro Fana, Kati, Mopti, Sévaré, Badiagara, Mandoli, Gao, Gabero, Berra, Koutiala et Sikasso à  la rencontre des spécialistes et des populations pour parler non seulement la malnutrition, mais aussi créer une mobilisation sociale et communautaire pour combattre le fléau. Formation de terrain Près deux cent journalistes animateurs et réalisateurs ont bénéficié de formations de mise à  niveau sur les notions relatives à  la nutrition. Les journalistes ont produit des articles diffusés et publiés sur les radios de proximité et dans les journaux. Des tables rondes sur les différents aspects de la nutrition, des émissions publiques ont été organisées à  chaque étape, des magazines produits et un carnet de la nutrition tenu au fil de la caravane. Autant de productions de qualité qui incitent l’UNICEF et l’Union européenne à  renouveler cette expérience originale. Pour le représentant résident de l’UNICEF, Marcel K. Rudasingwa, grâce à  cette caravane largement diffusée, le spectacle d’enfants faméliques aux ventres ballonnés et au regard éteint, n’est désormais plus qu’un lointain souvenir. Signalons que la dernière émission publique a été tenue dans l’après midi du 7 mars dans le quartier de Sanoubougou II à  Sikasso. Lors de la conférence de presse, les questions des journalistes ont porté sur l’impact de cette caravane médiatique sur la malnutrition. Pour le représentant de l’UNICEF, l’objectif visé par cette caravane était d’impliquer les hommes de médias pour la bonne diffusion de l’information sur la nutrition.

Le « Nafiguiya » : Sport national ou déformation professionnelle des journalistes et autres experts ?

s’il est un défaut de l’être humain, C’’est bien celui de divulguer ce qu’on lui a confié en secret. Au Mali, en langue bambara, on appelle ça faire du « Nafiguiya » ou « dénonciation ». A l’origine, il s’agit d’une information qu’untel vous a confié sur quelqu’un. Cette information détenue par vous, peut soit rester un secret ou devenir une véritable boà®te de pandore. Elle peut aussi vous influencer, vous convaincre ou semer le doute en vous, car vous connaissez la cible de l’information. Il y a alors plusieurs manières de réagir face à  cela : Méthode 1, la loi du silence Motif 1, minimiser cette information qui ne doit en rien influencer ce que vous pensez de la personne concernée ou détruire l’ordre social, polluer l’environnement, gâter vos plans. Motif 2 : vous appréciez cette personne, mais le doute est en vous… Motif 3, vous n’êtes pas un « Nafigui », un rapporteur professionnel, et vous n’avez pour habitude de divulguer ce qu’on vous dit sur quelqu’un. Et d’ailleurs, l’Islam prône ceci : « Si vous savez quelque chose de « mal » sur quelqu’un taisez le ! Vous pourriez avoir à  en rendre compte un jour ». Méthode 2 : Prêcher le faux pour savoir le Vrai Ah les Curieux, voilà  leur arme : essayer de deviner, de confirmer l’information détenue en posant milles et une questions détournées à  d’autres. « Mais au fait, comment va Lalla ? Est-ce qu’elle a le moral ces jours-ci ? Ca fait longtemps que je l’ai pas vu celle là  , ah Lalla, elle m’a lâché Walai ! Tu as de ses nouvelles, dis ? Alors que vous savez déjà  par un tiers que Lalla est entrain de divorcer et que les choses vont mal dans sa vie. Vous voulez confirmation en fait. Méthode 3 : Le téléphone arabe -Oumou à  Safi : « Eh Safi, il parait que Lalla divorce, toi tu savais ah ? Et Allah, vraiment, les divorces là , ça n’arrête pas ici ! Vraiment, je suis surprise. Bon je te laisse, tu n’es pas au courant ! » – Safi à  Fanta : « Eh Fanta, tu as entendu la nouvelle ? Lalla divorce ! Pardon, C’’est Safi qui m’a dit, je t’ai rien dit hein ». -Fanta à  Oumar : « Oumar, tu savais toi que Lalla divorçait, chut ne le dis pas hein ? » -Oumar à  Thiékoro : « Thiékoro, notre sœur Lalla est entrain de divorcer, walai, ce sera la honte dans sa famille ! » Méthode 4 : La dénonciation pure et simple Dans ce cas précis, on a pas pu retenir sa langue. Cela peut arriver si l’on est excédé, à  tort ou à  raison, alors, on jette à  la figure de quelqu’un l’information détenue pour lui faire mal, obtenir un résultat hypothétique sans trop en dire. Après, on se rend compte qu’on aurait mieux fait de se taire. Nota bene : Donc, s’il vaut mieux tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler, ou retourner 10 fois sa plume avant d’écrire, parce que les écrits restent, et les paroles s’envolent, le « Nafiguiya », ne profite jamais, au contraire entraine t-il la confusion, crée la méfiance, brise la confiance, le respect et J’en passe ! Et souvent, le Nafigui est un personnage qui ne se respecte pas lui-même. Nafiguis professionnels Et nous autres journalistes, qu’on traite parfois de « Nafigui professionnels » ou « dénonciateurs publics » au Mali, il faut pouvoir juger si l’information est d’utilité publique ou non ? La déontologie du métier impose le respect, l’information vraie, et désavoue l’intoxication médiatique, la kabbale personnalisée ou la surinformation. Parce que C’’est ainsi que les autorités nous craignent. Il existe une pratique, faire du chantage à  des hommes politiques et négocier contre « Nafiguiya » une monnaie sonnante et trébuchante! Ah les tares du métier… Conclusion : Un proverbe du Nord, dit qu’il vaut mieux avaler ce qui brûle ta langue, que de laisser le vent l’emporter et tout détruire sur son passage… Il y a manière et manière de faire…

Violences en milieu scolaire : Plan Mali forme les journalistes maliens

l’atelier qui compte de nombreux journalistes Maliens et consultants africains, vise à  former et à  outiller les journalistes sur leur engagement professionnel contre la violence faà®te aux enfants. Aussi, nous avons été invités à  réfléchir à  des pistes de solutions pour décrire les formes de violences qui touchent les enfants, comment les en protéger et comment en parler pour conscientiser les masses. La presse écrite, les radios, et la télé, toutes les catégories sont incluses dans la formation qui dure du 13 au 16 Avril 2010 à  Bamako. Plan Mali s’engage Plan Mali est une ONG internationale basée dans de nombreux pays du monde et qui fait de la protection de l’enfance, un sacerdoce. Elle travaille en partenariat avec de nombreuses institutions internationales comme les Nations-Unies, Save the Children ou l’Unicef pour promouvoir le droit des enfants partout dans le monde. L’objectif de l’atelier de Bamako est donc de créer une masse critique de journalistes, pour réaliser des reportages, des enquêtes, des articles en 4 jours et au delà , afin de générer une information fiable et de qualité sur les violences contre les enfants. Pour Thiékoro Coulibaly, chargé de communication à  Plan Mali, il s’agit d’un « engagement constant, de campagnes de sensibilisation, d’affichages, pour éviter la violence. D’un point de vue familial, car l’engagement familial fait partie de la formation, il faut être un bon père pour éduquer les enfants contre les enfants et privilégier par là  le dialogue ». L’atelier compte de nombreux consultants internationaux comme Sophie Ly Sow, basée à  Dakar et pour elle : « la valeur d’un enfant est immense et la responsabilité de l’éduquer ». Pour Alain Koffi, l’un des animateurs, » C’est aussi Dieu qui éduque un enfant pour nous ». Charte Africaine des droits de l’enfant L’enfant est donc au coeur de cet atelier de quatre jours, qui nous permettra de cerner la question des violences contre cette population vulnérable et dont les droits sont garantis par la Charte Africaine des Droits de l’enfant. Il s’agit aussi de mesurer l’état d’avancement de la mise en oeuvre des outils culturels et institutionnels pour produire des documents sur le droit des enfants. Cela fait aussi partie des objectifs du millénaire pour le développement (OMD.  » Il existe plusieurs formes de violences en milieu scolaire qui entrainent le sentiment d’impuissance, des brimades et l’isolement de l’enfant », a rappelé le Directeur de Plan Mali lors de l’ouverture de l’atelier. C’est pourquoi Plan Mali veut déterminer et valoriser le rôle des médias dans catte campagne de sensibilisation contre la violence. Au programme de l’atelier, des jeux de rôles, des interventions et même des reportages sur le terrain sur la thématique de l’enfant, des évaluations etc. A l’issue de cette formation de 4 jours, des certificats seront délivrés aux journalistes, juniors ou séniors de la formation.

Changements climatiques : Les journalistes maliens outillés

La formation a eu lieu grace au Secrétariat Technique Permanent du 15 au 16 février dernier à  la Maison de la Presse. Outiller les journalistes sur l’impact des changements climatiques Au cours de ces deux jours de formation, les journalistes ont été éclairés sur des sujets comme : l’impact des changements climatiques sur les conditions socio-économiques de notre pays, la dégradation des terres cultivables, les techniques de collecte des eaux de ruissellement, les stratégie de communication en matière d’environnement, les pluies provoquées, les outils d’adaptation aux changements climatiques… Dans son discours d’ouverture, le représentant du Ministre de l’environnement, M. Oumar Ouattara, dira que le rôle des médias est d’une grande importance dans la lutte contre les aléas climatiques. En outre, M. Ouattara, a cité les conséquences des changements climatiques dans notre pays. Il s’agit entre autres, de la réduction de la pluviométrie, la dégradation des terres, la désertification, l’immigration…. Selon le représentant du Ministre, ladite session de formation vise deux objectifs que sont : la création d’un espace de dialogue entre les scientifiques et les hommes de médias et la mise en place d’un cadre d’échanges entre les décideurs et les hommes de médias. En marge de la formation, le Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, a animé un point de presse afin d’échanger avec les journalistes sur les activités de son département pendant l’année en cours. «Comme vous le savez, 2010 est une année exceptionnelle dans notre pays, du fait de la décision du Président de la République de célébrer avec faste le cinquantenaire de notre accession à  l’indépendance. Le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement jouera pleinement sa partition pour la réussite de cette célébration », a déclaré le conférencier. Reboisement et sensibilisation Aussi, le Ministre Sangaré a énuméré les activités que son département entend mener cette année. Parmi celles-ci, il y a une campagne de reboisement qui portera sur 100 000 hectares, l’institutionnalisation d’une journée de l’Environnement et la Quinzaine de l’Environnement. « Cela constitue une indication forte de la place de la protection de la nature et de notre cadre de vie dans le projet de développement économique et social du Président de la République », a souligné le Ministre. Aussi, le conférencier a signalé qu’un projet de loi afin d’interdire l’importation des plastiques est en cours et des sanctions seront désormais prises contre ceux qui dégradent notre environnement. A cet effet, deux brigades d’assainissement dont un troisième en (gestation). « Nous sommes en contact avec une société chinoise afin de venir à  bout des plantes qui surgissent dans le fleuve à  Bamako à  côté du pont Fad », a déclaré le Ministre. Enfin concernant la propreté de notre cadre de vie, ledit département, en rapport avec la Commission du Cinquantenaire et les municipalités, a mis sur pied un programme spécial d’assainissement dont le rôle sera de faire en sorte que l’ensemble des maliens fêtent le cinquantenaire de notre indépendance, dans un environnement assaini.

L’ UJAO, l’ Union des Journalistes d’ Afrique de l’ Ouest prône un Journalisme épanoui

l’Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest (UJAO), à  travers son Projet de Renforcement des Capacités (PRC), a tenu mercredi, une conférence de presse à  son siège sis à  Hamdallaye ACI. Animé par notre compatriote, Ibrahim Famakan Coulibaly, Président du comité de pilotage/PRC-UJAO, la rencontre avait pour but de restituer les travaux de l’atelier sous-régional tenu à  Kpalimé (Togo) du 13 au 15 mai 2009 sur le thème « médias élections et transitions en Afrique de l’Ouest ». Organisé grâce à  la bonne collaboration de l’UNESCO et l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UIT), ledit atelier visait à  former des formateurs, des membres des équipes d’encadrement des Rédactions, qui pourront mettre en œuvre les résultats des travaux dans leurs Rédactions d’une part, assurer la formation au niveau national d’autre part. Ainsi, son objectif était de contribuer à  améliorer le niveau des journalistes en matière de couverture des élections dans l’espace UJAO ; réfléchir sur les situations de transitions et d’interruption de processus démocratiques et leurs impacts sur les médias ; réfléchir sur le rôle des Médias comme vecteur du dialogue pour la compréhension et la réconciliation dans ces situations. Dans son allocution, Ibrahim Famakan Coulibaly, a laissé entendre que l’atelier de Kpalimé a été un succès, tant du point de vu de son contenu pédagogique. « D’éminents confrères avaient accepté de venir animer les communications sur la couverture des élections en Afrique de l’Ouest dans ses différents aspects, les moyens dont disposent les rédactions pour faire leur travail en toute indépendance, le respect des règles d’éthique et de déontologie, comment assurer une couverture plus professionnelle des élections » a-t-il dit. Par ailleurs, l’atelier s’est interrogé sur la contribution des pouvoirs publics à  la création des conditions d’une information pluraliste, honnête et équitable et à  la sécurité des journalistes. Le point de presse a également permis au comité de pilotage UJAO, de procéder à  la présentation de la Charte révisée de l’UJAO et au lancement officiel de la 2ème édition du Prix d’Excellence UJAO qui a pour thème : Droits des consommateurs usagers dans les pays et dans l’espace CEDEAO. En effet, dans sa quête constante de l’excellence en journalisme, l’UJAO à  travers son Projet de Renforcement des Capacités a initié en 2008, un concours en écriture journalistique ouvert aux journalistes des 16 pays membres de l’union. A la fin de ses propos, le président du comité de pilotage de l’UJAO, M. Coulibaly s’est largement penché sur l’urgence qui incombe à  nos autorités d’accompagner le projet de convention collective, signée il y ‘a deux mois. Par conséquent il a demandé aux journalistes de rester solidaire dans une profession sérieusement menacée. « Tout le monde veut se servir de la presse, cependant, personne ne songe à  l’aider. D’o๠J’en appelle à  nos autorités de faire de rehausser l’aide annuellement faite à  la presse. Car il y va de l’indépendance des journalistes. Un journaliste qui n’est pas dans les conditions demeure facilement manipulable ». Il faut rappeler que, depuis sa création en juin 1986, l’UJAO (qui regroupe les 16 Etats membres de la CEDEAO) s’est fixé entre autres objectifs, la sauvegarde dans l’espace médiatique ouest africaine (en pleine mutation) d’une pratique digne des métiers de la communication dans le respect de l’éthique et de la déontologie professionnelles.

Signature de la première convention collective de la presse au Mali

le 26 mars 2009, à  la Maison de la presse de Bamako, la première convention collective de la presse a été ratifiée. l’évènement est d’ autant plus marquant que le 26 mars commémore la date anniversaire de l’insurrection populaire qui a amené la démocratie au Mali, et dans laquelle, la presse a joué un rôle majeur. Signée en présence du Ministre de la Fonction Publique, Mr Abdul Wahab Berthé et de la Ministre de la communication, Mme Diarra Mariam Diallo, la convention collective de la presse est l’aboutissement d’un long processus, enclenché depuis 1990. Jusqu’alors, il n’existait aucun texte, à  caractère juridique, régissant les rapports entre journalistes et entreprises de presse. Cette absence de texte a beaucoup fragilisé le statut des journalistes maliens, confrontés à  la précarité, à  la corruption et à  une liberté d’expression limitée. Pour Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’UJAO, l’Union des journalistes d’ Afrique de l’ Ouest « Il ne peut y avoir de liberté d’ expression quant les journalistes sont exposés à  la précarité, à  la pauvreté ou à  la peur…». Ce qui a amené les organisations comme l’UJAO, à  tracer pour le journaliste, « un cadre légal définissant les conditions légales, lui permettant le libre exercice de sa profession ». Pour Makan Koné, le président de la maison de la presse « la presse a joué un rôle déterminant dans l’avènement de la démocratie au Mali , et aujourd’hui, les entreprises de presse doivent devenir rentables afin de ne subir aucune sorte de pression… » Cette convention collective prévoit de rendre obligatoire l’obtention d’une carte de presse qui précisera le statut du journaliste (cadreur, photographe, animateur, journaliste etC’…), l’adhésion à  une union syndicale, les grilles salariales des journalistes maliens, qui touchent environ 50000 fcFA par mois. Une somme dérisoire au vu du coût de la vie. Certains ne sont même payés. Cette précarité a souvent favorisé les publi-reportages, les arrangements de toutes sortes, qui permettant à  un journaliste de s’en sortir financièrement et contre toute règle inhérente à  la profession même de journaliste. Selon le texte, la nouvelle Convention garantit aussi le droit d’exercice des libertés syndicales au sein de l’entreprise de presse conformément aux lois et règlements en vigueur sur le territoire de la République du Mali. Mariam Diallo, la ministre de la Communication du Mali, a approuvé la signature de cette convention « qui va permettre d’améliorer les conditions de travail des journalistes ». Elle a également annoncé la tenue des 3è journées nationales de l’Information et de la Communication, un évènement lors duquel,l’autorégulation et l’ accès à  l’ information seront débattus. Séparer le bon grain de l’ Ivraie « Je suis sûr qu’avec cette convention, les vrais journalistes sauront respecter et tenir leur engagement», a insisté Moussa Ballo Coulibaly, le patron du Patronat du Mali. « Ne peut s’improviser journaliste qui veut ! » Quant aux journalistes présents à  la signature, beaucoup sont satisfaits d’avoir un texte sur lequel s’appuyer afin de garantir leurs droits les plus élémentaires de journalistes. Si la signature de cette nouvelle convention, ( ratifiée par les organisations syndicales représentatives des Médias, comme l’ ASSEP ( l’association des éditeurs de Presse Privée), l’ AJSM,( l’association des journalistes sportifs du Mali ) et aussi l’UNTM ( l’Union nationale des travailleurs du Mali ), est une avancée pour le droit de la presse au Mali, qu’ en sera-t-il de son application réelle ? Pour Fofana, journaliste au Nouvel Libération, un quotidien malien, «cette convention n’arrange pas tous les patrons de presse…». Pour d’autres comme Maurice Dabo, du Nouvel Observateur, « la convention ne va rien changer au statut des journalistes qui se précarise davantage…». Le Mali compte plus d’une cinquantaine de titres de presse, une centaine de radios publiques et privées et le droit des journalistes ne saurait être négligé, au profit du monopole de certains magnats. Mais depuis longtemps, le communiqué final* règne, les « gombos » de toutes sortes, comme on dit dans le jargon journalistique et il faut pourtant s’ en sortir tout en excerçant son métier avec la déontologie inhérente à  la profession ! C’’est là  le défi quotidien des journalistes maliens, tous supports confondues !