Apurement de la dette intérieure : Soulagement temporaire ?

« L’apurement de la dette intérieure, dont le montant s’élève à plus de 110 milliards de francs CFA, commencera cette semaine », annonçait le Premier ministre Boubou Cissé lors de son allocution du 9 mai 2020, après le Conseil de défense nationale. Environ 66 milliards au titre des mandats de 2019 et 45 milliards pour les mandats du 1er janvier au 30 avril 2020. La décision annoncée coïncide avec la suspension du service de la dette du Mali par le Club de Paris, qui entre dans le cadre des mesures pour soulager les pays en développement frappés par les effets de la Covid-19.

« Environ une centaine de milliards a déjà été payée au niveau des banques », témoigne un acteur. Un soulagement pour l’ensemble de ces entreprises auxquelles l’État devait de l’argent de 2019 au 30 avril 2020. Cette « manne » permettra à ces sociétés de faire face à leurs obligations et de résoudre leurs difficultés de trésorerie, espèrent les autorités. 

Outre cette mesure d’urgence initiée dans le cadre de la riposte contre les effets de la Covid-19, le Mali vient de bénéficier d’une suspension temporaire du service de sa dette. Au terme de l’initiative du G-20 relative au moratoire sur le service de la dette, le Club de Paris a ainsi approuvé la suspension du service de la dette de la République du Mali envers les pays créanciers membres du Club du 1er mai au 31 décembre 2020.

Un accord qui intervient dans le cadre de la facilité accordée par les pays du Club de Paris et du G-20 à 77 des pays les plus pauvres du monde pour leur permettre de faire face à la crise de Covid-19.

« Grâce à la réactivité des services du ministère de l’Économie et des Finances, le Mali est, avec la République de Dominique, l’un des deux premiers pays à bénéficier de cette mesure, qui soulage à sa juste valeur la trésorerie de l’État », se réjouissent les autorités. 

Ce report de paiement permettra d’économiser un montant évalué à 23 milliards de francs CFA, dont le paiement sera échelonné sur quatre ans à partir de la fin de la suspension du service de la dette.

Si tous les autres créanciers bilatéraux du Mali adhéraient à l’initiative, le montant total du report de paiement serait de 33,2 milliards de francs CFA, espèrent encore les autorités.

Fatoumata Maguiraga

Montants à payer pour 2019 : Environ 66 milliards FCFA

Montants à payer janvier – avril 2020 : 45 milliards FCFA

Le Club de Paris annonce la suspension du service des dettes du Mali

Les créanciers du Club de Paris ont annoncé lundi la suspension jusqu’à la fin de l’année du remboursement des dettes du Mali et de la Dominique, dans le cadre d’un accord conclu avec le G20.

Ils deviennent ainsi les deux premiers pays à bénéficier de l’accord. Le G20 pays et le Club de Paris se sont entendus pour geler le service de la dette des 77 pays les plus pauvres du 1er mai à la fin de l’année pour les aider à faire face à la crise du coronavirus.

Les créanciers du Club de Paris promettent dans un communiqué de continuer à se coordonner étroitement avec les autres parties prenantes lors de la phase de mise en oeuvre de cette initiative, en particulier lorsqu’ils envisageront une éventuelle prolongation de la période de suspension.

Sources: Reuters – ZoneBourse

Dette américaine : un accord salvateur ?

Les Démocrates ne sont pas disposés à  supporter le risque politique d’accepter des réductions absolument nécessaires de dépenses publiques. Les Républicains de la Chambre résistent contre l’augmentation des revenus fiscaux. l’accord final annoncé dimanche comprend seulement 1 billion de dollars de réductions des dépenses « discrétionnaires », avec une augmentation de la limite d’endettement suffisante pour l’an prochain. Ainsi, cet accord réalise trop peu en termes de réduction de dépenses, garde ouverte la possibilité de nouvelles taxes, et relève le plafond d’endettement de manière substantielle : comme cela était prévisible, on repousse le problème après les élections de novembre 2012. l’accord, par conséquent, ne réduit pas l’incertitude économique qui maintient le pays en récession. Les causes majeures du déficit (Medicare, Medicaid et la sécurité sociale) ne sont pas traitées. Cette tâche est confiée à  un comité spécial de 12 sénateurs et membres de la Chambre qui devront être convoqués par les leaders du Congrès. Le comité devra produire un rapport d’ici le 23 novembre 2011 sur de nouvelles mesures de réduction du déficit. Mais ses membres seront sans doute incapables de s’entendre sur des mesures sensibles de réduction du déficit, ou bien ses recommandations pourront ne pas être votées par le Congrès. Si cela arrivait, la réduction du déficit sera déclenchée par des coupes automatiques et aléatoires dans des programmes « discrétionnaires », mais la sécurité sociale, Medicaid, la défense, les programmes pour les anciens combattants, et la paye des fonctionnaires civils et militaires, resteront protégés. Cela laisse donc beaucoup de domaines complètement hors de la table des négociations, et les dépenses sur deux des trois causes majeures du déficit vont continuer à  s’aggraver. Dans les nouvelles en relation avec ce problème, les agences de notation ont signalé qu’un « petit deal », ce qui est le cas, se révélerait peu susceptible d’éviter une dégradation des titres du Trésor américain. Si une dégradation de la notation se faisait, les retombées économiques négatives vont interrompre le cadre de cet accord censé réaliser des réductions de dépenses, et ce, en forçant le législateurs futur à  revenir sur les coupes budgétaires. l’échec d’aujourd’hui à  générer des réductions de dépenses sera alors perçu, correctement, comme l’occasion manquée qu’il représente réellement. Les médias appellent cet accord une victoire pour les républicains, surtout pour le Tea Party. Comment cela pourrait-il être le cas ? Aucun des objectifs de la législation « Cut, Cap and Balance » des Républicains de la Chambre n’est inclus dedans. Il ne supprime pas les hausses d’impôt, qui pourront donc examinées par le nouveau comité mixte. Les Républicains n’ont pas été non plus en mesure de faire passer leur option préférée d’un relèvement à  très court terme du plafond d’endettement, de manière à  entraver l’effort de réélection du président Obama. Enfin, bien que l’accord planifie un vote sur l’Amendement sur l’à‰quilibre Budgétaire après octobre 2011, rien, pas même un futur relèvement du plafond de la dette, n’y est subordonné. Ainsi, un élément crucial de garantie de la discipline budgétaire au-delà  de 2021 a été bradé. Le débat sur la réduction du déficit sera désormais caché sous le tapis jusqu’à  ce que le Comité conjoint donne ses conclusions. Ce comité est chargé de recommander la réduction du déficit à  hauteur de seulement 1,5 billions de dollars sur les 10 prochaines années. Or, même des réductions de 4 billions de dollars sur 10 ans qui étaient à  l’étude antérieurement, seraient insuffisantes pour empêcher l’aggravation de la situation financière du gouvernement fédéral d’ici 2021. « l’escarmouche au bord du précipice » à  laquelle nous venons d’assister n’a rien produit en matière de discipline budgétaire à  long terme, contrairement aux affirmations de l’administration Obama et des dirigeants du Congrès. Nous semblons piégés dans une situation particulièrement kafkaà¯enne : le Congrès actuel est tenu de payer les factures contractées par les Congrès du passé, mais il est incapable de lier les futurs Congrès à  des règles garantissant une discipline budgétaire continue. Voilà  donc deux mois de frustration à  regarder les politiciens alternativement se contorsionner et faire des pirouettes pour parvenir en définitive à  un accord qui ressemble à  un pétard mouillé. Mais cette frustration sera vite oubliée quand nous serons tous happés dans le tourbillon d’un déclin économique persistant, duquel cet accord semble peu susceptible de nous sauver. Le président a été critiqué pour n’avoir pas réussi dans son rôle de leader. Mais si cet accord est adopté, les conservateurs mériteront également une partie du blâme pour leur manque de détermination, à  gagner plus de concessions sur des réductions de dépenses et à  réorienter substantiellement la trajectoire budgétaire incontrôlable de la nation.

Afrique: la recolonisation par la dette continue !

A caude du mécanisme de la dette, le continent africain continue à  être dominé et pillé par ses anciennes puissances colonisatrices et par le biais de politiques imposées par des institutions financières comme la banque mondiale et le fonds monétaire international FMI. C’’est du moins ce qui ressort de la communication du forum des peuples de Bandiagara sur le thème ‘la dette : peuples et droits humains’. Une fois de plus Thomas Sankara a du se retourner dans sa tombe. l’ex président du Burkina Faso a tenu un discours en juillet 1987 à  la 25e conférence du sommet des pays membres de l’organisation de l’unité Africaine (actuelle Union Africaine). Parlant à  cette époque de la dette extérieure publique des pays africains, Thomas Sankara affirmait que « C’’est (…) une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéissent à  des palliers, à  des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne des esclaves financiers. C’’est à  dire l’esclave de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser ». Voila ce que l’homme a compris depuis 1987 , avant d’etre assassiné de façon odieuse au nom de ses idéaux pour sortir l’Afrique de l’ornière. Le fardeau de la dette : Des années 50 à  nos jours… Le sujet a refait surface au forum des peuples tenu du 8 au 10 juillet dernie. Selon l’orateur Samir Abi, cette recolonisation de l’Afrique par la dette a été mise sur pied après la seconde guerre mondiale afin de faciliter la reconstruction des pays européens et de consolider la paix dans le monde en favorisant la stabilité économique. La banque mondiale et le fonds monétaire international sont vite devenuS des instruments au service des Etats-Unis et de l’Europe pour poursuivre leur politique impérialiste envers les pays du Sud qui accédaient alors à  l’Indépendance. La banque mondiale a alors entrepris une politique d’incitation à  l’emprunt pour les pays en voie de développement. Le but officiel de ces prêts était de développer les pays du tiers monde en les modernisant. Histoire de caresser les esprits des africains pour leur imposer des chefs d’Etat devenus ‘dinosaures’ et qui ne songaient qu’a conserver leurs fauteuils. C’’est pourquoi ils acceptaient toutes les décisions de la Banque mondiale et du FMI. Le FMI va ainsi prendre le contrôle de l’économie des pays du Sud en leur imposant des programmes d’ajustement structurel (PAS) pour veiller à  ce qu’ils contrinuent à  payer leur dette. Le viol de l’imaginaire… Les conséquences de ces programmes d’une part sont l’arrêt des subventions des Etats pour les produits de première nécessité, l’arrêt des investissements sociaux vers les pays du Sud dans les domaines de la santé et de l’éducation. D’autres parts, la privatisation de la plupart des entreprises publiques au profit des multinationales, le développement des produits agricoles de rentes au détriment des produits vivriers, l’ouverture totale des marchés par la suppression des barrières douanières, la dévaluation des monnaies locales. En bref les programmes de l’ajustement structurel vont favoriser la soumission des pays du tiers monde à  la domination néolibérale. Et ils engendront une catastrophe humanitaire silencieuse ave des millions de victimes comme le décrit si bien Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre de la culture malienne dans son ouvrage, Le Viol de l’imaginaire: « l’ajustement structurel est au corps social ce que le virus du Sida est au corps humains : il fragilise par des reformes économiques inopportunes, à  tel point que les défaillances qu’ils auraient du être en mesure de gérer prennent des dimension dramatiques, d’autant plus que les solutions prônées sont externes. A l’orée du troisieme millénaire, le fardeau de la dette s’alourdit sur les pays africains et faute de dirigeants clairvoyants pour dire NON à  la politique de la main tendue, l’Afrique aura du mal à  décoller économiquement. Et le président Obama l’a bien répété dans son discours d’Accra le 11 juillet dernier : ‘ Votre valeur ne se mesurera pas au montant des dollars que nous allons vous donner, mais à  votre capacité à  changer votre propre sort. L’avenir de l’Afrique appartient aux Africains d’abord !’

Fin du forum de Bandiagara : les peuples s’opposent au diktat du G8

Les rideaux sont tombés sur les travaux de la huitième édition du forum des peuples à  Bandiagara. Au terme de ce contre forum au G8, les peuples s’engagent a continuer le combat pour rehausser le sort de l’Afrique avec les africains. Pendant trois jours de débats, d’échanges sur plusieurs thèmes à  Bandiagara, le forum des peuples a été sanctionné par des déclarations, et des synthèses. Ces déclarations contiennent en résumé la dénonciation du dictat du Nord, la stratégie de paupérisation de l’Afrique par la Banque Mondiale et le FMI et l’exploitation abusive des ressources naturelles. Plus de 700 participants ont débattu de la crise financière, de l’endettement de l’Afrique, du problème du Sida, de l’accès à  l’eau potable, la gestion de l’environnement, l’immigration, la souveraineté alimentaire , mais aussi la libre circulation des personnes et des biens. Pour l’organisatrice, Mme Barry Aminata Touré, il s’agissait de faire du slogan « un autre monde est possible ! » une réalité de plus en plus tangible. Faire sortir l’Afrique de l’ornière en se démarquant du fardeau de la dette. Un forum pour un autre monde Deux déclarations ont été lues lors de ce forum. La première a été faite par une Sénégalaise: « nous nous opposons au dictat des G8, » a déclaré Yacine Touré. De son coté, le maire sous le coup de l’émotion a remercié les participants qui ont honoré leur présence ce forum et contribué au facteur d’intégration africaine. Le Niger, a fait l’objet d’une déclaration des sans voix, une lecture faite par un jeune ivoirien. Dans cette déclaration depuis Bamako, les peuples appellent le président Mahamadou Tandja à  respecter la constitution du pays et d’éviter qu’il ne se présente pour un troisième mandat. Pour sa part, Mme Barry Aminata Touré, après avoir remercié les participants venus des quatre coins du monde, pense que ce forum a crée une alliance non seulement entre les peuples mais entre les étrangers et les populations locales. Pour clôre ce forum en toute beauté, le maire a gratifié la cérémonie par la danse dogon.Prestation réalisée par des filles dogons.