Écoles fermées : plus de 610 000 enfants privés de classe

Le rapport du Cluster Éducation Mali, publié récemment, dresse la situation des établissements scolaires arrêtée au mois de juin 2025. On y apprend que 2 036 écoles étaient non fonctionnelles, contre 1 984 en 2024, soit une augmentation de 2,62 % en un an.

Cette fermeture prive d’enseignement 610 800 enfants et empêche 12 216 enseignants d’exercer, ce qui correspond à un taux national de fermeture de 20 %.
La répartition régionale met en évidence un contraste marqué entre le sud et le nord du pays. Dans les régions les plus touchées, la majorité des écoles ne fonctionne plus. À Taoudénit, 73 % des établissements sont fermés, soit 120 écoles sur 165, touchant 36 000 élèves. À Kidal, le taux est de 63 % avec 21 900 enfants affectés. À Ménaka et Douentza, près d’une école sur deux est fermée, privant respectivement 43 800 et 84 900 enfants de cours. Bandiagara enregistre 34 % de fermetures, mais détient le chiffre le plus élevé en valeur absolue avec 92 100 élèves concernés. Mopti et Tombouctou affichent chacune plus de 30 % d’écoles fermées, avec près de 80 000 enfants dans chaque région.
Dans les zones où le système éducatif résiste davantage, les chiffres restent néanmoins significatifs. À Ségou, seulement 15 % des écoles sont fermées, mais le nombre d’élèves concernés atteint 88 500, l’un des plus importants du pays. À Koulikoro, le taux est de 18 % pour 31 500 enfants touchés. Dans les cercles de Nara et Koutiala, la proportion est plus limitée, respectivement 10 % et 3 %, avec environ 8 700 enfants affectés dans chacune de ces localités. Sikasso reste la région la moins touchée, avec 1 % d’écoles fermées, soit environ 2 700 élèves.
Le rapport précise qu’au cours du seul mois de mai 2025, quatre écoles supplémentaires ont cessé leurs activités, entraînant la déscolarisation de 1 200 enfants et impactant 24 enseignants.
Ces données confirment que les fermetures d’écoles demeurent un phénomène massif, concentré dans les régions du centre et du nord du pays, avec des répercussions sur des centaines de milliers d’élèves et d’enseignants.

Inondations : Au moins 71 écoles sous les eaux à Gao et Tombouctou

Le Conseil des ministres, dans sa session du mercredi  29 janvier, a abordé les répercussions des inondations dans les régions de Gao et de Tombouctou, ainsi que la mise en œuvre d’un plan d’action pour la gestion des servitudes et lits des marigots dans le district de Bamako. Cette réunion, présidée par le président de la Transition, a permis de passer en revue les mesures concrètes à prendre pour atténuer les impacts de ces catastrophes naturelles sur les populations.

Le ministre de l’Éducation nationale a présenté au Conseil des ministres une mise à jour sur la situation des écoles inondées à Gao et Tombouctou. Le pays fait face à un phénomène inhabituel de montée des eaux le long du Fleuve Niger, affectant des localités dans ces régions. Au total, 71 écoles, relevant de cinq Centres d’Animation Pédagogique des Académies d’Enseignement de Gao et de Tombouctou, ont été impactées par les inondations, perturbant ainsi l’accès à l’éducation pour de nombreux élèves.
Pour assurer la continuité des activités pédagogiques malgré cette situation, le gouvernement a mis en place des mesures d’urgence. Des tentes ont été installées pour servir d’espaces d’apprentissage temporaires, permettant aux élèves de poursuivre leur scolarité dans des conditions adaptées. Par ailleurs, un redéploiement des élèves vers des établissements voisins a été organisé afin d’éviter une rupture prolongée de l’enseignement.
Les autorités locales et nationales se sont engagées à soutenir les établissements scolaires touchés en fournissant des équipements et en facilitant la mobilité des élèves et des enseignants, afin de minimiser l’impact sur la qualité de l’enseignement dans ces régions déjà fragilisées par les aléas climatiques.
Le lendemain, jeudi 30 janvier 2025, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes s’est réuni sous la présidence du Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga. L’un des principaux points à l’ordre du jour était le Plan d’actions pour la libération des servitudes et des lits des marigots du district de Bamako. Ce plan vise à réduire les risques d’inondation dans la capitale en libérant les servitudes des cours d’eau. L’occupation des lits des marigots et des cours d’eau par des habitations et infrastructures est une source majeure de risques d’inondations dans la région.
Les sous-commissions créées dans le cadre de ce plan ont travaillé sur plusieurs axes. Ils ont notamment mis l’accent sur la sensibilisation et la communication auprès des populations, pour expliquer les enjeux liés à la gestion des marigots. Des mesures concrètes ont également été prises pour accompagner les personnes concernées, en prévoyant des démolitions, ainsi qu’un suivi post-démolition afin de garantir l’efficacité des opérations.
Le Premier ministre a salué les efforts des sous-commissions, soulignant notamment les progrès réalisés en matière de réhabilitation et d’assainissement. Il a insisté sur l’importance d’un financement adéquat pour garantir la mise en œuvre complète du plan, appelant à une action rapide et coordonnée pour éviter de nouvelles catastrophes liées aux inondations.