Religion / Etat : quelle laïcité pour le Mali ?

Inscrit au Préambule de l’avant-projet de nouvelle Constitution, le terme est devenu hautement sensible dans les débats politiques. Et pour cause : plusieurs leaders religieux sollicitent sa suppression de la Loi fondamentale. Sur la scène publique et dans les mosquées, l’indignation s’intensifie.

Sous les ventilateurs fatigués de la petite mosquée de Sirakoro Meguetana, ce 20 janvier 2023, la température est un peu chaude. Tout comme le discours de l’Imam de ce lieu de culte, toujours en construction. « Au nom de la laïcité, au Mali on réfute les enseignements du Coran », lâche le religieux en plein sermon du vendredi. « Dans ce pays, on se dit tous Musulmans, à commencer par les plus hautes autorités du pays, mais nous refusons de le montrer aux yeux du monde. Par exemple, pourquoi, avant de commencer leurs discours, elles [les autorités] ne commencent pas par invoquer Allah et le Prophète Mohamed (PSL) ? Tout cela à cause de cette soi-disant laïcité importée des pays non Musulmans. Il faut que ça change », s’exaspère-t-il.

À quelques mètres du prêcheur, un fidèle hoche la tête pour marquer son assentiment. Un autre, tout de blanc vêtu, acquiesce à son tour et murmure : « l’Imam dit vrai, les Musulmans doivent se montrer plus fermes sur cette histoire de laïcité ».

De même que dans la petite mosquée de Sirakoro, ces discours s’amplifient dans la capitale malienne. Quelques jours plutôt, le 7 janvier, une dizaine de personnes se regroupait à l’invitation du Collectif des associations musulmanes du Mali, à la Maison de la presse, pour débattre d’une laïcité « négative, sectaire, agressive et intolérante », qui, selon elles, marginalise et exclut délibérément la communauté musulmane de presque toutes les instances de décision du pays.

« La laïcité est un système qui exclut les églises de tout pouvoir politique, administratif,  spécifiquement de l’organisation de l’enseignement. Dans notre cas, il faut remplacer église par la religion. Étant définie comme cela, qu’est-ce qui reste à la religion dans la gestion de l’État ? », s’interrogeait Mohamed Kimbiri. Déterminé, le Président du mouvement haranguait la foule : « tout ce qui se fait sans toi se fait contre toi. Nous n’allons plus quitter la scène politique soi-disant que ça ne nous concerne pas. Et, pendant ce temps, au moment des élections, nous devenons des bêtes électorales dont on sollicite les votes et après on les exclut de la vie politique ».  L’assistance approuve. Le religieux enchaîne : « on constate que depuis l’indépendance tous ceux qui ont essayé de réviser la Constitution ne se réfèrent pas à nos réalités, telles que définies dans la Charte de Kurukanfuga, mais font plutôt un copier-coller de la Constitution française. Alors que nos réalités diffèrent. Par exemple, la loi de 1905 qui a institué la laïcité en France, dans son article 2, dit que « la République ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte ». Cette forme de laïcité est antireligieuse et ne se conforme pas à notre histoire et à notre tradition », certifie-t-il. Même son de cloche au niveau du Dr Ahmadou Bolly. Également membre du Collectif, il estime qu’on ne peut pas construire le Mali Kura avec l’héritage colonial. « La souveraineté idéologique doit être cherchée via la Constitution », renchérit-il.

Le plus farouche des religieux et le plus connu, qui se mobilise contre la présence de la notion de laïcité dans la Constitution est Mohamed Mahi Ouattara. L’Imam de Sébénikoro, l’un des prédicateurs les plus suivis sur les réseaux sociaux au Mali, multiplie les prêches depuis novembre 2022 pour dénoncer « une laïcité qui constitue une entrave pour la religion musulmane » et « au nom de laquelle on se permet de tout faire dans le pays ».

Les raisons d’une révolte

Musulmane, chrétienne, animiste, athée… Plusieurs croyances sont pratiquées au Mali et la religion n’a jamais divisé le pays. De même que la notion de laïcité, qui a été toujours présente dans les anciennes Constitutions. Alors, pourquoi une polémique maintenant sur le sujet ?

« Au niveau de la communauté musulmane, vu qu’on estime le nombre de musulmans à plus de 90% de la population, on veut que la Constitution leur confère un pouvoir dans l’optique de prévenir tout ce qui pourrait faire entrave à leur religion. C’est ce qui suscite la révolte de certains leaders religieux. La laïcité telle que définie par la France ne leur convient pas. Ils pensent que si on laisse le mot laïcité dans la Constitution, tout peut être voté sur la base de ce terme. Je pense par exemple à l’homosexualité. C’est pourquoi ils veulent que cela soit carrément supprimé de la Constitution », explique l’enseignant-chercheur Mady Ibrahim Kanté, instructeur temporaire à l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye.

Ainsi, depuis octobre 2022 plusieurs leaders religieux se montrent de plus en plus critiques envers la laïcité, ce principe qui sépare la société civile et la société religieuse. À la fin de ce mois était apparue sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en scène Mamadou Dembélé, un adepte du kémitisme, piétinant le Coran après avoir tenu des propos blessants sur l’Islam. L’acte avait provoqué une grande polémique au sein de la société et une vive colère des Musulmans.

« S’il est vrai qu’un mouvement de ce genre, qui insulte Allah, notre prophète et le Coran, existe au Mali, nous demandons aux autorités du pays de déchirer le récépissé dès demain. Si le mouvement continue d’exister, cela prouvera que les autorités ont failli à leur mission. À ce moment-là, les Musulmans agiront en conséquence », avait réagi le président du Haut conseil islamique du Mali, Ousmane Cherif Madani Haidara, suite à la publication des images blasphématoires. Dans une vidéo, sur la question de la laïcité, sans l’évoquer directement, il s’était montré ouvert aux différentes religions, estimant que nous avons hérité nos obédiences de nos ascendants et qu’en conséquence il était nécessaire de laisser les autres, notamment les Chrétiens, pratiquer leurs cultes en paix.

Vers un bras de fer ?

Engagées dans un processus d’adoption d’une nouvelle Constitution et d’une loi pour encadrer les prêches, les autorités de la Transition risquent de se confronter aux religieux, en plus des acteurs politiques qui demandent son abandon. Déjà, fin décembre, le Collectif des associations musulmanes du Mali, estimant être écarté du Comité d’Observation Stratégique (COS), de la Commission de Rédaction de la Nouvelle Constitution (CRNC), de l’Autorité Indépendante de la Gestion des Élections (AIGE) et de la liste additive des membres du CNT, avait indiqué via un communiqué qu’il entendait rester « mobilisé » pour « répondre au besoin » aux appels, à tout moment et en tous lieux, pour militer contre « une Constitution copie-conforme certifiée du modèle colonial ».

Le risque est grand et les autorités le savent. Depuis l’avènement de la démocratie et la création du Haut conseil islamique du Mali, en 2002, la réussite de plusieurs manifestations politiques a été rendue possible par la capacité de mobilisation des leaders religieux. Avec presque toujours l’Imam Mahmoud Dicko en première ligne. Le soulèvement contre le projet de loi portant Code des personnes et de la famille en 2009, c’est lui. Les manifestations ayant conduit à l’éviction de Soumeylou Boubèye Maïga de la Primature en 2019, c’est encore lui. De même, l’Imam à la barbe grisonnante a fortement contribué à la chute de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Keïta, qu’il avait pourtant soutenu en 2013. Va-t-il de nouveau se dresser contre l’Exécutif pour la suppression de la laïcité dans la nouvelle Constitution ? La question suscite débat. Début janvier, lors d’un sermon du vendredi, le natif de Tonka, 69 ans, a montré son désaccord face à ce principe. « Partout dans le monde, les pays se glorifient d’être des pays laïcs, c’est à dire qu’ils gèrent leurs affaires sans Dieu. C’est le projet qui est en cours. Ils veulent diriger le monde sans Allah, le Créateur de ce monde. Ça ne marchera jamais », a-t-il fustigé. La CMAS, Coordination de mouvements et associations portant son nom, et dont il est le parrain, a également appelé les autorités de la Transition à surseoir à la révision de la Constitution le 9 janvier dernier, estimant « qu’aucune disposition du droit positif ne donne compétence au Président de la Transition pour élaborer une nouvelle Constitution et la faire aboutir par voie de referendum ».

Un modèle de laïcité à la malienne ?

Au Mali, où la religion occupe une place considérable dans l’espace public, la laïcité « à la française » est remise en cause. Sans autant militer pour un État islamique, certains religieux optent pour une laïcité à la Malienne, « qui respecte nos traditions, nos cultures et croyances », s’exclame Mohamed Kimbiri. Par exemple, comme celle de la Suisse, où la Constitution commence par le nom de Dieu, ou celle de l’Allemagne, où dans le préambule il est écrit « devant Dieu et devant le peuple allemand ». Nous souhaiterons aussi que le nom de Dieu paraisse dans notre Constitution ».

Dans une chronique publiée en novembre dans « Opinion Internationale », l’ancien Premier ministre Moussa Mara trouve aussi qu’il est indispensable de définir « notre propre voie » de la laïcité. « Cela contribuera à faire en sorte que les citoyens sachent que la religion est aussi un facteur de stabilité si elle est bien comprise. Seule la religion bien comprise permettra de lutter efficacement contre l’intégrisme religieux et les intolérances religieuses. En se fermant à la religion, on détourne son regard d’elle et on la confine dans un espace qui facilitera la radicalisation et, à terme, la violence », explique l’homme politique, selon lequel « plus que jamais l’État doit sortir de sa léthargie face à la religion, la considérer comme une donne incontournable et un facteur d’harmonie sociale. Donc une chance plutôt qu’une menace ! ».

Cela suffira-t-il à faire baisser la tension ? « Peut être que oui, peut être que non. Mais l’option d’un modèle de laïcité à la Malienne mérite d’être soigneusement réfléchie par les autorités du pays. Ne serait-ce que pour contenir la colère des religieux, capables d’élire un Président, de le démettre de ses fonctions ou de faire annuler une loi votée par l’Assemblée nationale », signale l’enseignant-chercheur Mady Ibrahim Kanté.

État d’urgence : Suffisant pour tout légitimer ?

Depuis quelques semaines, certains Maliens dénoncent des arrestations extrajudiciaires sur les réseaux sociaux. D’autres se plaignent que leur liberté d’expression ne soit plus garanti. Ces « entraves » à l’état de droit peuvent-elles être légitimées par l’état d’urgence.

Entré en vigueur, sans interruption, depuis novembre 2015, après l’attaque d’hommes armés contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, l’état d’urgence a une nouvelle fois été prorogé d’un an en octobre 2019 au Mali, jusqu’au 31 octobre 2020. Sous l’état d’urgence, certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes, comme la liberté de circulation ou la liberté de presse.

Juridiquement, l’état d’urgence trouve son fondement dans la Constitution. Il renforce les pouvoirs des autorités administratives et judiciaires, des forces de police et même de l’armée, car la situation est telle qu’il faut renforcer le pouvoir exécutif.

Mais, il est instauré au détriment des libertés publiques. « L’état d’urgence est une situation exceptionnelle, une mesure qui viole les libertés publiques. C’est un pouvoir en soi, donc s’il faut tout légitimer par cet état, on sera dans un état de non droit.

L’état d’urgence est nécessaire dans certaines situations. Mais il est bon de se demander s’il a produit les résultats escomptés », estime Maître Makan Diallo, avocat inscrit aux barreaux du Mali et de Paris. L’important, selon lui, est de savoir ce que ce régime d’exception a apporté au Mali.

Certaines interdictions sont des garanties qui normalement sont prévues par la loi et doivent accompagner l’état d’urgence. « On est dans un état de droit, où les gouvernants, tout comme les gouvernés, sont soumis à des règles de droit. Donc, si l’État ne joue pas son rôle, les gouvernés ont le droit de manifester leur désapprobation », ajoute-t-il.

Dr Ali Maïga, représentant des universités du Mali à la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) et Président de la sous-commission promotion, abonde dans le même sens que l’avocat. « Il n’y a rien de plus naturel que le droit d’aller et de venir. Lorsque vous privez quelqu’un de sa liberté de se déplacer, vous faites une atteinte assez grave à ses droits fondamentaux ».

Il reconnait au citoyen le droit de montrer que ces « droits, qui outrepassent le cadre national et qui sont universels, ne doivent pas être violés sans justification ». Toutefois, il affirme que casser et brûler ne sauraient être des droits pour la population, mais plutôt des délits.

Aminata Keita

État de droit: En net recul

La multiplication des arrestations extrajudiciaires au Mali suscite des inquiétudes. Les cas des personnes interpellées sans aucune procédure, qu’elles soient connues publiquement ou de simples citoyens anonymes, continuent d’être pointés du doigt par les organisations nationales de défense des droits humains. Le Mali a en outre chuté dans le classement 2020 du World Justice Project (WJP) en termes d’état de droit, passant du 104ème au 106ème rang sur 128 pays. Autant de signes qui font craindre un net recul de l’état de droit dans le pays et interpellent au plus haut sommet de l’État pour la sauvegarde des libertés et droits fondamentaux garantis par la Constitution.

« L’AMDH attire l’attention des plus hautes autorités sur l’impérieuse nécessité de judiciariser les dossiers se trouvant au niveau de la Sécurité d’État, en vue de se conformer aux textes en vigueur en République du Mali. En effet, plusieurs cas de personnes qui y seraient détenues depuis des mois, sans nouvelles de leur famille et sans qu’aucune procédure judiciaire ne soit ouverte à leur encontre, ont été signalés à l’AMDH par leurs proches et avocats », indiquait un communiqué de l’Association malienne des droits de l’Homme du 14 mai 2020.

Ce communiqué, qui portait sur la préservation de la liberté d’expression au Mali, faisait en effet suite à l’interpellation cinq jours plutôt, le 9 mai 2020, du Professeur Clément Dembélé, porte-parole de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC).

Ce dernier, dont les proches sont restés sans nouvelles longtemps, aurait été enlevé par plusieurs individus non identifiés, en pleine journée, à Banconi, près de sa résidence.

Deux jours plus tard, le 11 mai, c’était au tour de Nouhoum Sarr, Président du Front africain pour le développement (FAD), d’être arrêté par la Brigade d’investigations judiciaires, puis traduit devant le Tribunal de Grande instance de la Commune III, avant  d’être remis en liberté le lendemain, à la suite du classement sans suite du dossier opéré par le Procureur de la République.

L’ex-député de Kati Bourama Traoré, dit Bananzolé Boura, et certains de ses compagnons avaient été aussi interpelés début mai par le Camp I de la Gendarmerie de Bamako, vraisemblablement dans la foulée des contestations post-électorales.

Un tableau sombre

Les méthodes utilisées pour interpeller les « gens qui gênent » sont à la limite de la correction et du droit, à en croire Maitre Mamadou Ismaila Konaté, avocat et ancien ministre de la Justice du Mali. « Ces méthodes néfastes assombrissent l’environnement judiciaire de notre pays et ces poursuites ne nous avancent pas et n’honorent personne. Dans un contexte d’état de droit, et dans une République digne de ce nom, comme on prétend l’être, aucun autre pouvoir ne peut supplanter la justice ni s’investir en ses lieux et place », fait-il observer.

Dans la même lignée, un professeur de droit à l’université qui a requis l’anonymat pense que le pouvoir est aujourd’hui dans un réflexe de survie qui se traduit par ces arrestations arbitraires et la tentative de faire taire toute dissidence.

« En démocratie, l’État n’a pas besoin de cela. Les choses doivent fonctionner normalement et être régulées dans un cadre institutionnel. C’est ce qu’il y a de plus solide et de plus fort pour un régime », plaide cet enseignant.

Amnesty International Mali a déjà également déploré les arrestations arbitraires et inter
pellé le régime pour le strict respect des libertés fondamentales garanties par la Constitution.

Suite à des correspondances de sa part, adressées aux ministères de la Justice et de la Sécurité l’année dernière, plusieurs cas avaient été finalement judiciarisés et des personnes avaient été libérées par la suite, parce qu’il n’y avait aucune charge retenue contre elles.

« Certains avaient passé plus de deux ans au niveau de la DGSE, sans même savoir le motif de leur arrestation. Ce sont des abus de droit, des violations des personnes arrêtées », déplore Ramata Guissé, Présidente d’Amnesty International Mali.

« Nous invitons les autorités à arrêter ces pratiques. Il y a des voies légales pour arrêter les gens. S’il y a des choses qui leur sont reprochées, qu’ils soit arrêtés dans les règles de l’art », préconise-t-elle.

Net recul ?

De l’avis de la plupart des observateurs de la situation, l’état de droit au Mali est en net recul ces dernières années, comme en atteste également le classement 2020 du World Justice Project, publié en mars dernier, classant le Mali 21ème sur 31 pays dans la région Afrique subsaharienne et 13ème sur 19 parmi les pays à revenu faible.

L’indice sur l’état de droit du WJP mesure la performance en termes d’état de droit de 128 pays et juridictions, répartie en huit facteurs : contraintes aux pouvoirs du gouvernement, absence de corruption, gouvernement ouvert, droits fondamentaux, ordre et sécurité, application des règlements, justice civile et justice criminelle.

« L’état de droit est incompatible avec les poursuites téléguidées contre les uns et l’impunité pour le plus grand nombre. Nul individu ne doit être au-dessus de la loi et faire l’objet d’une protection abjecte du fait des autorités politiques en récompense d’un soutien ou d’une faveur », note Maître Konaté.

À l’en croire, sur ce plan, c’est bien le pouvoir exécutif et les juges qui doivent donner le bon et l meilleur exemple dans un état de droit. « C’est une lutte de longue haleine pour que le pouvoir politique fasse preuve d’élégance telle qu’il laisserait librement poursuivre un proche, un allié, un parent, un fils et une fille qui sont en cause dans le cadre de poursuites judiciaires, sans broncher ni intimider le juge », souligne-t-il.

Pour Ramata Guissé, le respect des droits humains au Mali est clairement en train de reculer, malgré que le fait que le Mali ait ratifié toutes les conventions relatives à la protection et à la défense des droits de l’Homme. « Je suis écœurée de constater de telles pratiques arbitraires continuent. C’est vraiment déplorable ».

« Dans notre pays, il faut sauver les acquis et aller à la conquête non pas des droits, parce qu’ils existent, mais de leur application effective », corrobore l’ancien ministre de la Justice.

La DGSE en substitution à la justice?

La Direction générale de la sécurité d’État (DGSE) est souvent impliquée dans les interpellations hors procédures judiciaires, au point que ce service parallèle de l’État, pourtant nécessaire à son bon fonctionnement, est fortement indexé pour le piétinement par ses agents des règles judiciaires.

Maitre Mamadou Ismaila Konaté le martèle : nul autre service de police, militaire, de gendarmerie, voire même paramilitaire ou de sécurité, y compris la Direction générale de la sécurité d’État, ne saurait échapper à la loi et au contrôle absolu du droit et du cadre judiciaire.

C’est pour cela, rappelle-t-il,  « qu’il est important pour les cadres de ces services, surtout lorsqu’ils sont des officiers de n’importe quelle arme, et les autorités qui sont leurs hiérarchies et / ou leurs commanditaires de prendre conscience des limites strictes à ne pas franchir.

Le professeur de droit juge également inadmissible que le mobile d’atteinte à la sécurité de l’État soit utilisé comme leitmotiv pour procéder à toutes les actions de non droit. « La principale menace pour la sécurité intérieure au Mali, c’est le terrorisme. Ce ne sont pas les personnes qui expriment publiquement leurs opinions, pour ou contre le régime. Ce sont des faux-fuyants. Une autre chose qui menace la sécurité intérieure, c’est la gouvernance elle-même ».

Mais, même avec ce recul, l’espoir de la consolidation de l’état de droit au Mali à l’avenir n’est pas pour autant perdu. Cela peut s’affermir à travers « la conscience collective et ultime d’appartenir à une même Nation, qui a à cœur de prôner la paix et la solidarité entre des peuples unis et engagés vers la construction d’un État où la loi et le droit sont les premières sources de régulation sociale », croit fermement M. Konaté.

Germain KENOUVI

Khalid Dembelé : « Il faut diminuer le train de vie de l’État »

Le Premier ministre a annoncé le 21 janvier la rationalisation de dépenses publiques en carburants, produits alimentaires, achats de véhicules, billets d’avion et missions hors du pays. 14,194 milliards de francs CFA devraient être économisés sur les deux premiers volets. En même temps les grèves se succèdent pour l’amélioration des conditions de vie des Maliens. Le doctorant Khalid Dembelé, économiste et chercheur au CRAPES, répond aux questions de Journal du Mali à ce sujet.

Cette décision était-elle attendue ?

Lorsqu’on regarde les inégalités et l’extrême pauvreté au Mali, l’insécurité et les grèves de l’UNTM et d’autres syndicats, tout cela signifie qu’il y a un gouvernement qui dit qu’il est en difficulté, mais son train de vie ne fait qu’augmenter. La population veut voir, malgré les difficultés, des efforts de sa part. Il y a besoin aujourd’hui de baisser le train de vie de l’État rien que pour calmer le front social, en pleine ébullition.

Quels pourront être les effets de ces mesures ?

Si tout cela s’exécute dans le concret, elles permettront à l’État de faire des économies et d’augmenter sa capacité d’investissement. Quand les gens ont de l’argent ils peuvent améliorer leur niveau de consommation. Ces mesures doivent créer un surplus budgétaire. En épargnant, l’État doit investir et créer de l’emploi. Ce faisant on améliore les conditions de vie des populations de façon collective.

Rien que pour les carburants et produits alimentaires, cela représentera 14,194 milliards de francs CFA. C’est significatif ?

Absolument, surtout dans une économie petite comme la nôtre. Cela permettra de lever des fonds pour investir. Mais le problème c’est l’écart entre ce que notre État dit et ce qui se passe concrètement. Ce n’est pas la première fois qu’on entend de telles déclarations de baisse du train de vie de l’État. Mais quand on regarde la Loi de finances de 2019, le train de vie de l’État n’a pas baissé, mais plutôt augmenté par rapport à 2018. Il y a un écart entre ce que l’Exécutif dit et sa réelle volonté de le matérialiser.

Comment se présente la croissance ?  

La croissance économique va baisser, par ce que l’on passera de 5,1 à 4,9%. Une baisse de croissance fait référence quelque part à une baisse d’activité et d’investissements et il y aura donc une augmentation du chômage. La dette publique  va également augmenter. Cela veut dire que ce sont les générations futures qui seront exposées. Il y a l’insécurité grandissante et un front social en ébullition. Tout cela augure d’une instabilité sociopolitique. Il y a trop d’incertitudes pour qu’un investisseur ayant la tête sur les épaules se lance dans ce contexte.   

État d’urgence : suite ou fin ?

Instauré dans un contexte d’alerte maximum après l’attentat du Radisson Blu de Bamako le 13 novembre 2015, l’état d’urgence, qui avait été prorogé de 3 mois par un vote à  l’Assemblée nationale le 29 décembre, prend fin ce, jeudi 31 mars à  minuit. Ce régime d’exception, qui accroà®t considérablement les pouvoirs du Ministère chargé de l’Intérieur, des gouverneurs, des préfets et des autorités judiciaires, a pour conséquences un plus grand contrôle et une restriction des libertés publiques et individuelles. Dès la mi-mars, soit 15 jours avant la fin de l’échéance, une mission d’évaluation a été diligentée par le ministère de l’Administration territoriale auprès des gouverneurs des régions et de Bamako, ainsi que des préfets, pour évaluer l’application de l’état d’urgence durant ces 3 mois. Cette mission a fait ressortir que les pouvoirs élargis des autorités : perquisitions, assignations à  résidence, internements administratif, réquisitions de personnes, de biens ou de services, n’ont pas été fréquents et qu’une prorogation de l’état d’urgence serait peu productive. Par ailleurs, les partenaires techniques et financiers du Mali sont peu enclins à  agir dans ce type de situation d’exception, qui limite les libertés publiques. Elle a aussi fait ressortir que « la situation sécuritaire étant en train de s’améliorer et que les signes de paix étant de plus en plus rassurants sur l’ensemble du territoire national, la prorogation de l’état d’urgence n’était pas jugée nécessaire ». Conformément à  ces conclusions, le ministère de l’administration territoriale a donc décidé de ne pas prolonger ces mesures d’exception au-delà  du 31 mars. Selon bon nombre d’observateurs, il peut paraà®tre surprenant, après l’attaque du quartier général de l’EUTM, les récents attentats de Ouagadougou et de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, de constater que la situation sécuritaire du Mali soit considérée comme étant « en train de s’améliorer ». Néanmoins, selon le ministère de l’Administration territoriale, « la fin de l’état d’urgence n’est pas synonyme d’une moindre protection pour les maliens, et il pourra y être fait recours à  tout moment, en cas de besoin ». Espérons que le futur ne fasse pas mentir les conclusions de cette mission d’évaluation.

Les Maliens face à l’état d’urgence

« De quoi me parlez-vous ? De balani shows ou de prêches à  ciel ouvert organisés à  Bamako ? ». Cette interrogation d’Ali, fonctionnaire, résume bien l’impact de l’état d’urgence dans l’esprit des citoyens. « Celui décrété au Mali n’empêche nullement les citoyens de vaquer à  leurs occupations ou distractions, mais vise plutôt à  muscler le dispositif des forces de l’ordre », explique Moustapha, cadre dans l’administration. Un dispositif pourtant peu visible qui n’a pas empêché certains de sortir le soir du 31 décembre, tandis que beaucoup ont préféré célébrer le nouvel an en famille sans prendre de risques. « Il est important que les populations soient raisonnables, comprennent et respectent l’état d’urgence, ce qui contribue à  la sécurité globale », estime Aicha Walett, résidente à  Moribabougou. Malgré cette mesure exceptionnelle, le risque d’attentat mentionné par les autorités a-t-il réellement été pris au sérieux en dissuadant les grands rassemblements, comme le prévoit la loi instituant l’état d’urgence ? « Si le prêcheur Ousmane Madani Haà¯dara a pu tenir son meeting lors du Maouloud 2015, cela ne va pas en empêcher d’autres de faire pareil, en témoigne la tenue du concert d’Akon à  la mi-janvier au stade Modibo Keà¯ta, un lieu qui peut contenir jusqu’à  30 000 personnes », s’inquiète Fatoumata, réalisatrice, qui estime que l’état d’urgence est mal compris de beaucoup de citoyens. Pourtant, le Maouloud du 30 décembre s’est tenu l’après-midi au lieu du soir, et les églises ont également avancé la veillée de Noà«l du 24 décembre, preuve que le message est bien passé auprès de certains leaders religieux. Par ailleurs, de grandes manifestations comme le Festival sur le Niger de Ségou, incontournable dans l’agenda culturel malien, pourraient être annulées, même si son promoteur Mamou Daffé affirme le contraire. En définitive, l’instauration de l’état d’urgence, après l’attaque de l’hôtel Radisson en novembre dernier, qui a fait l’objet d’une intense communication gouvernementale, entend surtout donner plus de pouvoir d’action aux forces de l’ordre: « Depuis son instauration et jusqu’à  sa fin, explique l’inspecteur Goita du 14ème arrondissement, nos hommes seront en tenues noires dites « Chevron », ou tenues de combat liées à  une situation exceptionnelle. Cela nous permet d’être prompt à  réagir en cas d’urgence justement ». Une urgence que l’on espère définitivement contenue et pour un bon moment.

Les députés prorogent l’Etat d’Urgence

Au terme de 10 jours, le gouvernement du Mali a décidé de proroger l’état d’urgence jusqu’au 31 mars 2016. Pour ce faire, le projet de loi était sur la table des députés pour l’adoption. A l’unanimité les honorable ont voté le projet de loi. Au total 104 députés pour et 0 contre 0 abstention. Ce projet de loi est initié par le ministre de l’administration territoriale, a été adopté par le conseil des ministres en sa séance extraordinaire du 28 décembre 2015. Cette décision de prorogation de l’Etat d’urgence se justifie selon le président de la Commission de lois par la crise sécuritaire et l’occupation prolongée des régions et de Tombouctou, Gao, Kidal ainsi qu’ une partie de la région de Mopti. Tout cela constitue indiscutablement une source d’inquiétude et d’insécurité pour l’ensemble des population maliennes tant dans les zones citées que dans les autres région du pays. « Aujourd’hui, la situation sécuritaire reste fragilisée par des menaces d’atteinte à  l’intégrité physique et aux biens des populations sur l’ensemble du territoire national et même dans la sous région. Ces menaces sont réelles compte tenu des attaques meurtrières dans Bamako et dans les régions » rappelle le rapporteur de la commission lois. [Faire face aux menaces ] Pour le ministre de l’administration territoriale Abdoulaye Idrissa Maiga, proroger l’Etat d’Urgence, C’’est faire face aux menaces terroristes, et à  la nécessité d’instaurer et maintenir un climat serein sur toute l’étendue du territoire national. D’o๠la volonté du gouvernement à  initier un projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence conformément aux dispositions de la constitution du 25 février 1992. l’assemblée nationale recommande également au gouvernement de procéder à  la relecture de la loi N 87-49/AN-RM du 10 aout 1987 relative à  l’Etat de siège et à  l’état d’urgence, de mettre en place de façon diligence la commission consultative de contrôle afin d’éviter des abus éventuels. Les députés recommandent au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver l’ordre public, la tranquillité des populations dans la mise en œuvre de l’état d’urgence, d’organiser une vaste campagne d’information et de sensibilisation des populations et des autorités administratives pour une meilleure appropriation de la notion d’urgence. La question de la célébration du Maouloud et l’état d’urgence a été évoquées lors du débat. En réponse, le ministre de l’administration territorial réaffirme que l’état d’urgence ne signifie l’arrêt de la vie mais plutôt le renforcement du pouvoir des forces de sécurités et celui de l’autorité pour mieux sécuriser le pays.

La Secrétaire d’Etat adjointe Victoria Holt en visite au Mali

La Secrétaire d’à‰tat Adjointe au Bureau des organisations internationales au Département d’à‰tat américain, Victoria K. Holt est en visite au Mali du 1er au 03 Avril. Au menu de son séjour malien, des entretiens avec les responsables de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation Multidimensionnelle Intégrée au Mali (MINUSMA). « En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et principal pourvoyeur financier aux missions de maintien de la paix, les à‰tats-Unis jouent un rôle majeur dans le succès de la MINUSMA dans l’exécution de son mandat » rappelle un communiqué de l’Ambassade des à‰tats Unis au Mali. Mme Holt, qui assume des responsabilités au niveau des opérations de maintien de la paix et de la sécurité internationale, vient donc s’imprégner de « l’environnement dynamique du Mali, et mieux comprendre et évaluer l’efficacité du soutien américain à  la MINUSMA ainsi que les besoins et défis à  venir », toujours selon le communiqué. Elle s’entretiendra également avec le gouvernement du Mali et les partenaires internationaux. Les Etats Unis sont un des partenaires les plus importants du Mali dans le processus de pacification, de reconstruction et de stabilisation engagé depuis 2013. Le gouvernement américain a ainsi fourni près d’un milliard de dollars (530 milliards de francs CFA) d’aide au Mali – dépassant ses engagements initiaux annoncés à  la Conférence des Donateurs de Bruxelles en 2013 – dont plus de 333 millions de dollars (plus de 176 milliards de franc CGA) ont été fournis sous forme de contributions obligatoires à  la MINUSMA. En outre, neuf militaires américains servent actuellement dans la MINUSMA. Depuis 2012, les Etats-Unis ont également fourni plus de 200 millions de dollars (106 milliards de francs CFA) en aide humanitaire au Mali et aux réfugiés maliens déplacés du fait de la crise.

Fiscalité : ce que perd l’Etat malien

Impôts directs et impôts indirects sont les deux types d’impôts appliqués au Mali en sus des droits d’enregistrements et de timbres et à  la fiscalité de porte relative aux droits et taxes applicables aux importations de biens et d’équipements. Les impôts indirects composés de la taxe sur la valeur ajoutée, la taxe sur les activités financières et l’impôt spécial sur certains produits sont rentables et procurent à  l’Etat plus de 75% des recettes fiscales. Entre 1990 et 2013, les recettes fiscales ont décuplé passant de 24 milliards à  plus de 500 milliards de FCFA. La TVA demeure la taxe la plus performante. Elle rapporte le maximum de recettes en plus d’une excellente croissance. La deuxième source en importance demeure les droits de douane. C’’est dire que les autres sources de recettes ne rapportent pas les résultats escomptés du fait de la fraude. Comme l’a relevé le rapport 2012 du Vérificateur général, l’Etat a perdu «49 milliards de FCFA dont 7 milliards dus à  la fraude ». En vérité, des irrégularités dans l’encaissement et le reversement des recettes fiscales dans les caisses du trésor public malien sont légion. Les subterfuges sont multiples : fausses déclarations, retard de versement, duplicité entre imposables et agents assermentés, falsification de vignettes et usage faux documents administratifs. La direction générale des impôts tente difficilement de faire face aux réseaux de malfaiteurs. Législation forte Aujourd’hui, des députés travaillent sur un projet de loi pour contourner la taxe synthétique et la vignette automobile que bon nombre de citoyens ne payent pas. Elus, militaires, douaniers, policiers et même certains fonctionnaires rechignent à  payer la vignette automobile. La solution serait d’imposer un pourcentage sur le litre de carburant pour tordre le bras à  tous les automobilistes. Des vérifications poussées avec à  la clé une prime de rendement pour les inspecteurs permettraient d’aller au-delà  du forfait de la taxe synthétique. Les professionnels des impôts et du trésor reconnaissent que les 278 millions de fraude relevés par le vérificateur général dans son rapport de 2012 sont infimes comparés à  la réalité. l’assiette fiscale doit être élargie et assainie. Le manque à  gagner de l’Etat est énorme. La représentation nationale a un rôle important à  jouer dans la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales.

EBOLA, une affaire d’Etat !

Un mort à  Kayes puis deux à  Bamako. Le peuple surpris se réfugie derrière les gels hydro-alcoolisés et les barils d’eau javellisés installés devant les portails des entreprises et les lieux publics. l’église avait ses dispositions depuis plusieurs mois et à  présent les mosquées lui emboitent le pas : en dépit de traditions ancrées, la salutation devient verbale. Plus d’accolades, plus de poignées de main, plus d’épaules collées, le Malien est conscient de la gravité de la situation. EBOLA est une grande faucheuse. Il faut l’éviter. Il faut s’en éloigner puisqu’on n’ignore tout de la réalité du moment. l’Etat ne nous dit pas tout. Il communique pour rassurer. Il n’informe pas et cela les populations ont fini par le comprendre. Les rumeurs les plus folles se répandent à  la minute depuis l’affaire de la clinique Pasteur. Aujourd’hui bunkerisée, cette clinique chère et fréquentée par les nantis a eu le mérite de montrer que EBOLA n’est ni une affaire de pauvres? ni une affaire de caste sociale. C’’est une maladie qui démocratise la mort. La présence de quatre chars de la mission des Nations Unies et d’un détachement de bérets bleus appuyés par la police malienne prouve à  suffisance que l’heure est grave, que l’Etat a déclaré la guerre à  ce virus plus craint que les djihadistes désormais. EBOLA, en plus de détruire le tissu social, chasse les partenaires du pays et ruine l’économie en pleine convalescence. Le pouvoir n’avait pas besoin de ce virus. Le vin étant tiré, il ne faut pas le boire. Il faut le traiter et cette mission revient à  l’équipe en place. Comme le disait le général DE GAULLE « les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». La Guinée est un pays frère, C’’est établi, mais face à  une menace virale aux effets dévastateurs, fermer les frontières n’est ni une trahison ni un crime. La CEDEAO aura beau réprimander les pays et exiger le respect du principe de la libre circulation des biens et des personnes mais la sécurité sanitaire des peuples prime sur une CEDEAO des Etats. Les frontières, dans la sous –région, sont poreuses d’o๠l’effet d’annonce recherché dans la décision de fermer les frontières. Le Président IBK a encore une semaine de surveillance épidémiologique pour rassurer ses partenaires et son peuple. Si les nouvelles ne sont bonnes (ce que nul ne souhaite), la fermeture des frontières s’imposerait au Chef de l’Etat. En attendant, multiplions les mesures d’hygiène.

Coordination militaire de l’Azawad : Le MNLA et alliés sur le pied de guerre

La coordination des mouvements de l’Azawad continue de jouer la provocation. Après le meeting du 23 octobre 2014, du leader du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) Algabass Ag Intallah, pour appeler à  la guerre contre Barkhane et la Minusma, ces mouvements armés posent un ouvel acte qui concrétise cette menace. En effet la coordination des mouvements de l’Azawad vient de mettre en place une coordination militaire de l’Azawad. C’’était à  la faveur d’une rencontre ayant réuni ses secrétaires généraux, officiers supérieurs et personnes ressources à  Anefis du 27 au 28 octobre 2014. Regroupant le MNLA, le HCUA et MAA dissident, cette coordination, dont le commandement sera assuré par Mohamed Ag Najim, est composée de 10 officiers. « Cette nouvelle structure militaire regroupant les forces militaires du MNLA-HCUA-MAA a pour objectif de répondre à  l’insécurité grandissante dans nos régions et protéger nos populations contre les agissements de toute forme d’organisation milicienne gouvernementale », informe le document dont nous avons reçu une copie. La création de cette coordination intervient juste quelques jours après la troisième phase des pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger. Les travaux ont été marqués par la remise du document de synthèse de la médiation internationale aux différentes parties pour examen avant la reprise au mois de novembre pour l’élaboration du préaccord. Un document de synthèse qui exclut toute idée de fédéralisme ou d’autonomie demandée par la coordination des mouvements de l’Azawad. Ce qui a sonné comme une grande désillusion chez les mouvements de la coordination qui avaient du mal à  cacher ce sentiment la semaine dernière à  Alger. Sentant un revers revenir par la voie des négociations, le MNLA et alliés veulent-ils se préparer à  la guerre obtenir au forceps un Etat de l’Azawad ?

« L’Etat Islamique n’est pas une génération spontanée » selon André Bourgeot

Journaldumali.com : Qu’entend t–on par Etat Islamique et o๠est-il localisé ? André Bourgeot: Il y a un abus de langage lorsqu’on parle de l’Etat Islamique. Il s’agit d’une nouvelle mouvance de la tendance salafiste-djihadiste incarnée par Al Qaeda avec une puissance de feu et financière. C’’est une tendance qui dépasse Aqmi, Al Qaeda et autres. Les objectifs sont les mêmes et les modes opératoires sensiblement identiques mais avec l’Etat Islamique il y a un enjeu de leadership. La force de cet Etat Islamique demeure dans son absence d’assise territoriale et donc sa mobilité très grande. Mieux l’EI a une capacité d’adaptation extraordinaire et des armes d’une technologie supérieure à  celle des armées nationales. Journaldumali.com: Au vu de votre analyse, doit-on s’inquiéter pour de la prolifération des groupes djihadistes au nord du Mali ? André Bourgeot: Toute situation qui crée la confusion répond à  des intérêts. Je ne peux comprendre qu’on tienne une réunion à  Kidal regroupant des éléments de la Minusma, de Barkane et des militaires du Mnla pour engager une poursuite contre des groupes narco-djhadistes comme le Mujao, Ansardine et Aqmi ? Comment peut-on reconnaitre au niveau international ces éléments du Mnla qui négocient à  Alger, en ignorant les Forces Armées Maliennes qui ont des compétences ? Tout le monde sait qu’il y a des membres du Mnla proches des circuits d’acheminement de la cocaà¯ne et de la drogue et des réseaux djihadistes. On est en droit de s’inquiéter ! Journaldumali.com: La marginalisation des FAMA ne fragilise t-elle pas le pouvoir de Bamako dans les négociations directes d’Alger? André Bourgeot : Bien sûr que oui. Pour rééquilibrer les choses, l’Etat aurait paraphé des accords avec la Russie pour doter l’armée Malienne de matériels militaires et ceci nuance la présence, l’importance et la dépendance de l’Etat Malien vis-à -vis des forces étrangères présentes au Mali comme Barkane. Il y a un retour au développement avec la Chine et la Russie. La question qui se pose actuellement est la suivante : quelle est la marge de manœuvre du Mali face aux pressions des puissances occidentales et face à  la dominante religieuse malienne ?

Terrorisme : EI, la 3è guerre

La décapitation de l’otage français Hervé Gourdel par un groupe proche de l’« Etat Islamique », illustre l’ampleur d’une menace djihadiste qui dépasse les frontières des états. Les cavaliers noirs de cette nouvelle croisade s’appellent Daech, Boko Haram, Shebab, Aqmi, Ansardine ou Jund Al Khilafa, qui a enlevé Hervé Gourdel, le 21 septembre dans les montagnes de Kabylie. Nous sommes bien loin des attentats du 11 septembre 2001, o๠pour la première fois, une organisation terroriste tuait en masse. Au moins 3000 ressortissants américains y laissaient la vie en réponse à  l’interventionnisme américain en Irak et en Afghanistan. Aujourd’hui, Al Qaeda semble passée aux oubliettes, tout comme Oussama Ben Laden, tué lors d’un raid au Pakistan en mai 2011. Partout dans les médias, on ne parle plus que l’Etat Islamique, un groupe qui veut ériger le califat mondial de la terreur en norme absolue. Selon le chercheur Charles Lister, « tous les groupes liés à  Al-Qaà¯da et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s’ils soutiennent l’à‰tat islamique ou s’ils s’opposent à  lui ». D’o๠vient l’EI ? Daech, C’’est l’appellation arabe de ce qui fut d’abord l’EIIL, l’Etat islamique en Irak et au Levant et qui compterait plus de 30000 combattants selon les chiffres du Centre national anti-terroriste américain. Parmi eux, la moitié serait des djihadistes étrangers venant de France, de Grande Bretagne, d’Allemagne, mais aussi de Suède ou des Pays-Bas. Des jeunes qui débarquent au Moyen Orient pour épouser l’idéologie barbare de l’EI. Pour preuve, l’homme qui a exécuté le journaliste James Foley en Irak, avait un accent britannique et a été identifié comme un jeune rappeur aux textes plutôt violents et qui publiait, la photo du cadavre d’un homme, sur son compte twitter. Ces djihadistes viendraient également des régions d’Asie-Pacifique, mais le gros des combattants est originaire des pays du golfe, d’Arabie Saoudite ou du Maghreb, ce qui explique la poussée de groupuscules prêtant allégeance à  l’EI en Afrique Sub-saharienne. On compte quelques 3000 Tunisiens et Marocains dans les rangs de l’Etat Islamique au Maghreb. La différence avec Al Qaeda, C’’est le durcissement de la méthode. Ces nouveaux djihadistes de l’Etat islamique, ont décidé de faire régner la peur avec des exécutions sommaires, les invasions de villages, l’extermination religieuse…Différence également, dans la guerre sur le terrain. Les « soldats « de l’EI annexent des territoires en Syrie et en Irak, tel les Nazis avec l’Autriche et la Pologne. Selon de nombreux spécialistes, la montée en puissance de l’Etat Islamique au Moyen Orient pose la question de l’expansion géographique de ce mouvement qui inquiète en Europe comme aux Etats Unis. Pour Shashank Joshi, du Royal United Services Institute de Londres, la proclamation du califat « ne change rien matériellement », mais « ce qui change réellement c’est l’ambition » de l’à‰tat islamique, qui montre sa confiance dans sa force et défie Al-Qaà¯da. Face à  cela, l’administration Obama s’est lancée depuis août, dans une offensive aérienne contre « Daech ». Un combat auquel s’est associée la France, rejointe par l’Angleterre et d’autres puissances. Mais sans interventions au sol, cette guerre des coalisés, laisse le champ libre aux djihadistes pour persécuter et massacrer les populations, dont beaucoup ont fui la Syrie. Plus de 70 000 réfugiés kurdes ont trouvé refuge en Turquie. Otages-martyrs l’une des réponses des djihadistes de l’EI à  la guerre aérienne, est la capture des otages. Ils détiendraient encore une vingtaine d’occidentaux en Irak. Steven Sotloff, James Foley, David Haines, tous ont payé le prix de la cruauté de l’EI qui s’exporte jusqu’en Afrique Subsaharienne. « Le business des otages constituait un moyen pour ces organisations terroristes d’exister financièrement. l’otage est désormais exécuté et sauvagement décapité. Preuves à  l’appui pour marquer les esprits. Si la France a déconseillé à  ses ressortissants les régions du Maghreb et du Moyen Orient, nul ne peut prévoir o๠l’EI va frapper ni capturer de nouveaux otages », prévient cet éditorialiste. Au Nord du Mali, malgré l’intervention française, la menace djihadiste n’a pas totalement disparu ni la violence extrême qui en découle. Deux jours avant l’exécution d’Hervé Gourdel, un touareg était retrouvé mort dans la région de Tombouctou. Décapité lui aussi. Avec les tensions interethniques, de nombreux attentats ciblent régulièrement les casques bleus de l’ONU, avec un bilan de plus de 26 victimes depuis le début de l’année. Dans une région o๠les mines sont disséminées un peu partout, l’insécurité n’y a pas dit son dernier mot. En plus d’être le ventre mou du Sahel, le nord du Mali constitue une région stratégique pour le terrorisme sous régional et une zone de prédilection pour la capture des otages occidentaux. Le français Serge Lazarevic, y a été kidnappé le 24 novembre 2011 et n’a toujours pas été libéré. Non à  l’amalgame En réponse à  la violence de l’EI, des voix s’élèvent partout dans le monde, celles de musulmans pour rejeter tout amalgame avec la religion du prophète Mohamed PSL. Dans une intervention récente, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, déplorait un piège sémantique constant dans lequel sont tombés les médias : « Confondre Islam et djihadisme est devenue la norme », une confusion qu’il faut à  tout prix éviter. D’ailleurs, le mouvement #Not in my Name tout juste lancé sur Twitter en est une belle illustration et a déjà  mobilisé plus d’un million de personnes sur le réseau social. Il vise à  dissocier l’islam de paix, du terrorisme radical de l’EI qui prétend agir en son nom.

Commission Défense : Karim Keita rencontre la hiérarchie militaire

Le président de la Commission nationale sécurité, défense et protection civile, l’honorable Karim Keita a rendu visite au ministre Soumeylou Boubèye Maiga et aux chefs militaires. Cette visite s’est déroulée ce mardi 11 mars au ministère de la défense et des anciens combattants. A sa sortie d’audience, Karim Keita a expliqué que la commission qu’il préside est un pont entre le pouvoir exécutif et législatif. Pour lui, le moral et le mental des militaires sont au beau fixe et une loi de programmation et d’orientation militaires devrait bientôt être adoptée : « Il y a une réelle volonté politique qui est là . Vous avez les militaires qui se sentent aujourd’hui accompagnés et encouragés par le gouvernement du Mali et le Président de la République. Sur Kidal, Karim Keita salue l’avancée du dialogue et les pré-discussions entre les groupes armés et le gouvernement du Mali sur le cantonnement notamment. Un processus déjà  enclenché. Au jour d’aujourd’hui, la question qui interpelle est la reconstruction d’une armée nationale qui a été défaite pendant la rébellion de Janvier 2012 et l’occupation. 4 bataillons ont déjà  été formés par l’Union Européenne qui salue les efforts de l’armée malienne aussi bien sur le terrain que la nomination de nouveaux chefs à  la tête de l’armée. Une réforme en cours et qui prévoit de redonner ses lettres de noblesse à  cette armée malienne, qui a pris part à  de nombreuses batailles en Afrique de l’Ouest.

Egypte: Morsi dégagé

l’armée égyptienne a annoncé mercredi soir une «feuille de route» destinée à  sortir le pays de la grave crise politique, après l’expiration d’un ultimatum lancé au président Mohamed Morsi dont le camp a crié au «coup d’Etat». Le ministre de la défense est apparu à  la télévision et a lu un discours annonçant que Mohamed Morsi n’était plus le président. Les dizaines de milliers d’anti-Morsi toujours massés au Caire et dans d’autres provinces,ont explosé de joie après le passage du discours qui met un terme à  plusieurs jours de manifestations pour exiger le départ de Morsi. Mohamed Morsi, retranché dans un camp de la garde présidentielle entouré par les militaires, appelle quant à  lui ses partisans à  résister « pacifiquement ». Sur son compte Twitter, il a estimé que l’annonce de l’armée est « un coup d’Etat complet ». «Un comité chargé d’examiner les propositions d’amendements constitutionnels sera formé», a poursuivi le général Abdel Fattah al-Sissi. De même, un gouvernement regroupant «toutes les forces nationales» et «doté des pleins pouvoirs» sera chargé de «gérer la période actuelle», a indiqué le général Sissi. Juste avant cette annonce, des sources de sécurité ont affirmé que M. Morsi et plusieurs dirigeants des Frères musulmans avaient été interdits de quitter l’Egypte. Parmi eux, le Guide suprême de la puissante confrérie Mohammed Badie et son «numéro 2» Khairat al-Chater. «La feuille de route» a été discutée lors de tractations entre le chef de l’armée, l’opposition et les chefs religieux du pays. Ces développements surviennent après l’expiration à  14H30 GMT de l’ultimatum de l’armée qui a menacé lundi d’imposer sa propre «feuille de route» à  M. Morsi s’il ne «satisfait pas les revendications du peuple», en allusion à  une partie de la population qui manifeste massivement depuis dimanche pour réclamer son départ. Ce bras de fer entre l’armée et le président constitue la plus grave crise depuis son arrivée au pouvoir en juin 2012, au moment o๠le pays est profondément divisé. Le chef de l’opposition, Mohammed ElBaradei estime que le « peuple égyptien a fait beaucoup de sacrifices pour retrouver sa liberté et sa diginité ». La feuille de route de l’armée répond selon lui à  la revendication du peuple.

Communiqué du Conseil des Ministres Extraordinaire du Mardi 04 juin 2013

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil des Ministres a adopté sur présentation du ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, un projet de loi autorisant une troisième prorogation de l’état d’urgence. Suite à  la recrudescence de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire national se traduisant par des atteintes graves à  l’ordre public, des menées subversives de nature à  compromettre la sécurité intérieure, le Gouvernement a instauré l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national à  compter du 13 janvier 2013 pour une durée de 10 jours. La mise en œuvre de cette décision a favorisé le bon déroulement des opérations militaires pour la libération des Régions occupées et contribué à  l’instauration et au maintien d’un climat social apaisé dans notre pays. Cependant, en dépit de la libération de la quasi-totalité des Régions occupées, il existe toujours des poches d’insécurité et des menaces continuent à  peser sur l’ordre public et sur le retour définitif de la paix sociale. Cette persistance des menaces a rendu nécessaires deux prorogations de l’état d’urgence institué qui ont contribué à  l’amélioration de la situation sécuritaire et à  celle du climat social dans notre pays. La consolidation de cette situation et la pérennisation d’un climat apaisé indispensable pour le parachèvement de la reconquête de l’intégrité du territoire et l’organisation d’élections libres et transparentes requièrent une nouvelle prorogation de l’état d’urgence. Le projet de loi initié à  cet effet autorise une troisième prorogation de l’état d’urgence jusqu’au vendredi 5 juillet 2013 à  minuit. l’état d’urgence prendra fin avant l’ouverture officielle de la campagne électorale pour l’élection du Président de la République. BAMAKO, LE 04 JUIN 2013 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’Ordre National

Etat d’urgence: sale temps pour les artistes

De nombreux artistes maliens vivent grâce à  des spectacles qu’ils donnent dans la ville lors de mariages et d’autres cérémonies. Nainy Diabaté est très connue au Mali et ailleurs dans le monde, elle est griotte et organise de nombreuses manifestations o๠elle gagne beaucoup d’argent. Avec l’état d’urgence, cette abondance est arrêtée net. «Aujourd’hui nous les artistes, nous n’avons plus d’argent. Nous ne recevons même plus nos droits. On nous parle d’état d’urgence mais les autorités auraient du penser à  nous pour que nous puissions joindre les deux bouts. Et pourtant, malgré l’état d’urgence, ici à  Bamako nous voyons beaucoup de gens qui font des regroupements et ne sont pas inquiétés par les représailles » s’indigne Mme Diabaté Nainy Diabaté, artiste malienne. Le musicien touareg Ahmed Ag Kaedi du groupe Amanar a vu sa ville Kidal, aux mains des islamistes qui interdisaient la musique. Il s’était réfugié au Niger durant l’occupation. Il se trouve actuellement à  Bamako. Aujourd’hui avec l’état d’urgence, Ahmed a du mal à  s’en sortir « je gagnais beaucoup d’argent avant l’état d’urgence. J’envoyais de l’argent à  ma famille mais actuellement, je n’arrive plus à  payer mes factures. A un moment donné, J’ai dû demander de l’aide à  un ami qui vit aux USA pour qu’il me dépanne » s’indigne-t-il. Les humoristes aussi paient le prix de l’état d’urgence. Certains d’entre eux sont même injoignables au téléphone. Nous avons pu approcher l’humoriste Djely Moussa Kouyaté alias ATT Junior « l’état d’urgence ne me touche pas particulièrement puisque J’arrive à  voyager et à  joindre les deux bouts. Mais mes frères qui sont ici, n’animent plus de spectacles et tout le monde se plaint. Les artistes d’aujourd’hui vivent vraiment mal », explique-t-il. Au moment o๠l’Assemblée Nationale adopte ce projet de loi sur l’état d’urgence au Mali, l’élection présidentielle s’annonce à  grands pas. Prévue pour juillet prochain, cette élection historique interpelle plus que jamais les citoyens maliens. Les artistes entendent aussi jouer leur rôle surtout dans le cadre de la sensibilisation pour un taux de participation élevée et un scrutin apaisée. l’état d’urgence prendra fin le 06 juin 2013.

20 millions d’euros pour promouvoir l’État de droit

L’Union européenne a annoncé vendredi le déblocage de 20 millions d’euros pour aider à  la stabilisation du Mali, destinés notamment à  la restauration de l’à‰tat de droit et des services publics comme l’éducation. Cette enveloppe s’ajoute aux 250 millions d’euros d’aide publique. La nouvelle enveloppe de 20 millions sera destinée à  rétablir l’à‰tat de droit. Dans le nord du pays, repris aux groupes islamistes armés par l’armée française, les services de sécurité seront dotés de véhicules et d’équipements de communication. L’UE entend aussi aider les autorités maliennes à  protéger les centres urbains et les infrastructures sensibles des menaces terroristes, notamment à  Bamako. Soutien logistique et financier L’aide, qui provient d’un fonds spécial pour la prévention des conflits (Instrument for stability, IfS), permettra aussi de rétablir des services publics de base comme des écoles et des centres médicaux. Une partie servira à  promouvoir les initiatives en faveur du dialogue et de la réconciliation au niveau local, notamment grâce à  des programmes de radio, et à  contribuer au processus électoral. Cette nouvelle aide fait partie de la « réponse globale de l’UE à  la crise malienne, et complète les efforts en cours de la part de l’Union », a souligné la Commission dans un communiqué. Elle rappelle le soutien logistique et financier de l’UE à  la mission africaine (Misma), d’un montant de 50 millions d’euros, ainsi que la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM), dont le déploiement effectif doit être approuvé lundi par les ministres des Affaires étrangères de l’UE. Les grandes villes du Nord reprises par l’armée en deux semaines Mardi, la Commission avait annoncé la reprise progressive de son aide publique au Mali, qui avait été gelée après le coup d’à‰tat de mars 2012, pour tirer les conséquences de l’adoption par les autorités maliennes de la feuille de route pour restaurer la démocratie. L’UE avait rappelé que cette aide publique portait sur 250 millions d’euros. La France est intervenue militairement au Mali le 11 janvier face à  l’avancée vers Bamako des insurgés islamistes qui occupaient le nord depuis la mi-2012. L’opération de l’armée française a permis en deux semaines de reprendre les grandes villes du Nord occupées pendant près de dix mois par les groupes liés à  al-Qaida.

USA: les priorités d’Obama

Le discours sur l’à‰tat de l’Union traitait avant tout de questions intérieures. La lutte contre la prolifération des armes, le retour accéléré des soldats américains d’Afghanistan, la proclamation de « la fin de la guerre » l’année prochaine, ont été évoquées par le président américain. Mais Barack Obama a également parlé de questions qui intéressent le monde entier et qui avaient l’objet de promesses de campagne. Le chef de l’à‰tat a égrené une longue liste d’initiatives qu’il entendait défendre pour stimuler l’innovation et la recherche, améliorer l’éducation maternelle, secondaire et supérieure, venir à  bout des poches de pauvreté, relever le salaire minimal et reconstruire ponts, écoles et autres infrastructures à  travers le pays. Il a promis que «toutes les mesures qu’il proposait n’ajouteraient pas un centime de plus aux déficits». Emploi et changements climatiques Le début du second mandat d’Obama est marqué comme le premier par la persistance du chômage. «La seule réduction des déficits ne peut être un plan économique», a lancé Obama à  ses adversaires républicains, les appelant à  l’aider à  libérer les énergies et attirer de nouveaux emplois vers les rives de l’Amérique. Le président Obama a ramené à  l’ordre du jour son projet, remisé depuis quatre ans, d’augmenter le salaire minimum au niveau décent de 9 dollars l’heure (contre 7,5 dollars aujourd’hui). Se posant en grand défenseur des travailleurs, de la « Working class » cruellement malmenée par la crise de 2008, il a annoncé que des mesures seraient prises pour que soit restauré « l’accord initial de notre pays, assenait-il, qui veut qu’en travaillant dur et en remplissant ses responsabilités, on peut aller de l’avant ». l’autre sujet phare de ce discours a été la question du climat. Il en a déjà  été question lors du discours d’investiture et Barack Obama a précisé ses intentions dans ce domaine. S’employant à  démontrer les bénéfices d’une révolution verte en terme d’emplois, il a réussi à  faire entrer le sujet dans les préoccupations des américains, fortement sensibilisés, il est vrai par les récentes catastrophes naturelles. Il a ainsi promis de fournir des aides fédérales aux villes qui s’engageraient dans des programmes d’économies d’énergie, grâce à  la reconstruction d’immeubles selon des normes «écologiques». Mais aussi immigration et les armes à  feu Le Président américain sait bien qu’il a surtout été réélu grâce au vote des minorités et particulièrement des immigrés d’Amérique latine. Il a donc plaidé une refonte du système d’immigration. «Envoyez-moi une loi de réforme globale de l’immigration au cours des prochains mois et je la signerai immédiatement», a-t-il dit, tandis qu’un jeune immigré illégal buvait ses paroles, assis dans le box de Michelle Obama. Obama, s’adressant aux familles de victimes d’armes à  feu invitées dans les galeries ou assises auprès de son épouse Michele, a également rappelé la nécessité d’un débat au Congrès après le massacre de Newtown. Dans la tribune se trouvaient les parents d’une majorette de 15 ans présente à  la parade présidentielle du 21 janvier, victime d’une balle perdue peu après son retour dans sa ville de Chicago. Le couple, dévasté mais stoà¯que, s’est levé tandis qu’Obama scandait « Ils méritent un vote ». C’’est un Barack Obama détendu, sans pression et pas agressif non plus qui s’est adressé à  ses adversaires républicains. Sa feuille de route décomplexée ne manquera pas d’irriter la majorité conservatrice de la Chambre des Représentants. Qu’il a décrit de facto comme des artisans du blocage politique, des idéologues marginaux éloignés ou insensibles au sort de la majorité des américains. Il a d’ailleurs envoyé très clairement le message suivant : « je suis le président élu et J’ai bien l’intention de profiter des quatre prochaines années pour travailler et faire avancer les causes qui me tiennent à  C’œur. Avec ou sans vous ».

Quel Etat après la guerre ?

On parlera ici de l’échec quasi total de l’Etat malien ces dernières années, et donc de ses politiques. Quelques données suffisent pour en évoquer les dégâts : un IDH (indice de développement humain) qui reste scotché dans les bas-fonds du classement mondial (même s’il augmente depuis les années 1990), une émigration continue des populations, fuyant la déliquescence des différents secteurs comme l’éducation, la santé, l’économie… Une fois la vitrine démocratique écroulée, minée par des présidences corrompues, cédant au clientélisme et à  la gabegie, l’ampleur des défaillances s’est faite jour, planquée derrière une façade que la communauté internationale feignait de prendre pour un édifice solide. C’est notamment à  l’occasion du coup d’Etat du 22 mars 2012 du capitaine Sanogo – à  quelques semaines de l’élection présidentielle (premier tour prévu le 29 avril 2012 !) – que l’on a compris ce qui se cachait derrière les murs blancs du palais de la colline de Koulouba. On se dit à  Bamako et ailleurs que le professeur Alpha Oumar Konaré, président de la République du 8 juin 1992 au 8 juin 2002, a notamment réussi à  mettre par terre le secteur de l’éducation malienne, et que le militaire Amadou Toumani Touré, président du pays du 8 juin 2002 au 22 mars 2012, n’aura réussi qu’à  faire voler en éclats une armée si peu républicaine, et dont les hommes de troupe et les sous-officiers sont prêts à  décamper devant l’ennemi… et à  fondre sur le palais de la présidence. Les résultats de ces dernières années ne sont pas glorieux. Comme le précise Marie-Françoise Durand, professeur agrégé de géographie à  Sciences-Po et auteure de L’Atlas de la mondialisation, le constat est amer et peut se résumer en trois points. – Un Etat en décomposition, favorisant une culture de prédation, de corruption et une défaillance notoire au développement. Sans oublier une incapacité à  dialoguer avec des Touareg, en rébellion armée pratiquement toutes les décennies, à  avancer vers une solution politique. – Une société civile en souffrance, fatiguée de l’échec des politiques de développement depuis plusieurs décennies. Une jeunesse importante sans beaucoup de perspectives, vouée au chômage, qui n’a comme recours que l’émigration (de plus en plus difficile vers l’Europe), le « business » (on pourrait dire trafic) en tout genre (il faut bien avoir « le prix des condiments »), la violence parfois ou la religion (ou du moins une interprétation de cette dernière qui permet une fiction d’égalité). – L’apparition du grand banditisme transnational, qui se développe d’autant plus que l’Etat s’écroule et que les populations souffrent. Trafic de haschich marocain, de cocaà¯ne colombienne, de voitures, de cigarettes, d’armes, d’êtres humains (migrants)… parfois en connexion avec des réseaux salafistes, eux aussi transnationaux et déterritorialisés. Sans oublier des mobilisations qui se font, crise oblige, sur des bases ethniques ou religieuses et qui mettent à  bas l’idée de concorde nationale, d’ouverture, privilégiant le repli sur soi. Lorsque la guerre se terminera, ou du moins sera circonscrite au fin fond du nord-est du pays, au niveau de l’Adar des Ifoghas, il sera temps de penser à  refonder cette démocratie que l’on avait eu tort de croire en marche. Evoquée lors du triomphant passage éclair du président français François Hollande à  Tombouctou et à  Bamako le 2 février, l’élection présidentielle malienne devrait se tenir avant la fin du mois de juillet prochain. Du moins, c’est l’objectif annoncé. Car il s’agit notamment de convaincre les centaines de milliers de Maliens de « rentrer au pays », après avoir fuit l’obscurantisme islamique moyenâgeux en Mauritanie, en Algérie, au Niger, au Burkina, d’établir de nouvelles listes électorales, d’organiser toute une logistique au moment o๠les pluies de l’hivernage inonderont le pays… Un travail titanesque. Quelques hommes s’y préparent déjà . Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) est de ceux-là . Ancien premier ministre d’Alpha Oumar Konaté de 1994 à  2000, ancien président de l’Assemblée nationale de 2002 à  2007, réputé homme à  poigne, candidat malheureux à  l’élection présidentielle de 2007 et à  celle avortée de 2012, il vient de passer quelques jours à  Paris, rencontrant probablement ce qu’il faut de personnalités influentes. Il aurait les faveurs de la France et des Etats-Unis. Demeure une inconnue de taille : que manigancent le petit capitaine Sanogo et sa bande, celui qui se prend pour le De Gaulle du Sahel !? Après avoir lancé ses sbires à  l’assaut du palais de Koulouba le 21 mai 2012, qui a failli coûter la vie à  Dioncounda Traoré, le président par intérim, après avoir arrêté et fait démissionné Cheick Modibo Diarra, le premier ministre par intérim le 11 décembre 2012, il vient d’essayer de régler ses comptes avec les « bérets rouges ». La garde prétorienne de l’ancien président Amadou Toumani Touré, qu’il a chassé du pouvoir lors du coup d’Etat du 22 mars 2012, a été attaquée en plein Bamako, près de son camp militaire dans le quartier de Djicoroni. La guerre des bérets continue donc, minant la vie politique malienne déjà  si fragile. Responsables d’arrestations arbitraires avec son lot de « mauvais traitements » envers des civils et des militaires, de disparitions inexpliquées, les « bérets verts » de Sanogo n’ont pas supporté l’arrivée des troupes françaises lors du déclenchement de l’opération Serval. Cantonné à  Kati, à  quelques kilomètres de Bamako, Sanogo négocierait avec la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) quelques postes diplomatiques juteux pour ses compagnons. Ce dernier coup de force contre les « bérets rouges » serait-il un moyen de faire comprendre qu’il rêve d’être incontournable ? Le pire pour le Mali… Enfin, quid des rapports entre les autorités de Bamako et le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ? Au moment o๠les deux parties semblent enfin pouvoir se parler, la justice malienne vient de lancer des mandats d’arrêt envers certains chefs des groupes narco-djihadistes d’Ansar Dine et du Mujao, mais aussi à  l’encontre de certaines personnalités du MNLA. Comme amorce au dialogue, on peut rêver mieux… Revenu sur la scène politique et militaire après avoir été balayé par les groupes narco-djihadistes, le MNLA a mis de l’eau dans son thé, parlant maintenant d’autodétermination dans le cadre d’un Etat fédéral, après avoir déclaré unilatéralement l’indépendance de l’Azawad le 6 avril 2012. Un fait semble clair : même sous couvert de la communauté internationale, la volonté sincère de dialogue ne pourra se faire si l’une ou l’autre des deux parties n’est pas réellement prête à  parler, à  négocier. Aucune solution pérenne ne pourra venir de l’extérieur des frontières du Mali. Depuis l’indépendance du Mali, les rébellions dites touarègues ont secoué pratiquement toutes les décennies le nord du pays, se révélant de plus en plus fortes au fil des années, toujours d’abord matées dans le sang par Bamako, pour enfin trouver un accord précaire. Faudra-t-il de nouveaux drames, supportés essentiellement par les populations civiles, pour qu’une véritable solution politique partagée émerge ? Ce chantier colossal devra faire partie de l’une des toutes premières priorités du nouveau pouvoir à  Bamako. A la charge du MNLA de prouver qu’il est un mouvement supporté par la majorité des populations du nord, prêt à  participer au profit de tous les peuples de l’Azawad, sans exclusive, comme le déclarait Bilal Ag Achérif, secrétaire général du MNLA, à  Africamix.

Etat d’urgence: 3 mois de plus

Dans le but d’assurer le bon déroulement des opérations qui se passent actuellement au Mali, l’état d’urgence a été prolongé de trois mois, a annoncé le gouvernement dans un communiqué. La décision a été prise ce lundi lors d’un Conseil des ministres extraordinaire. Cette décision vient du fait que le gouvernement entend au mieux garantir « le bon déroulement des opérations militaires en cours pour la libération des régions occupées de notre pays et la nécessité d’instaurer » et « maintenir un climat social serein dans tout le pays commandent la prorogation de l’état d’urgence sur l’étendue du territoire national ». a indiqué le gouvernement dans un communiqué. l’état d’urgence, instauré le 12 janvier, deux jours après l’offensive surprise lancée par des groupes islamistes armés, a donc été prolongé de trois mois. Pour rappel, l’état d’urgence interdit les réunions publiques, rassemblements, manifestations de rues et tout ce qui est de nature à  troubler l’ordre public. A Gao et Tombouctou, au plus dans un mois Sur le front, la situation évolue favorablement aux troupes maliennes et leurs alliés français. Elles sont rentrées dans les villes de Diabali et Douentza sans rencontrer de résistance sur le terrain. Les militaires de l’opération «Serval» ont d’ailleurs quitté Diabali, après l’avoir rendue aux forces maliennes, et vise désormais les deux grandes villes de la partie nord du pays. Le chef d’état major de l’armée malienne, le général Ibrahima Dahirou Dembélé, a affirmé sur les ondes de RFI que «si les appuis sont conséquents, cela ne dépassera pas plus d’un mois pour Gao et Tombouctou». Gao (1 200 km de Bamako) et Tombouctou (900 km de la capitale) sont deux des principales villes du vaste Nord du Mali, contrôlé depuis plus de neuf mois par des groupes islamistes armés, qui ont multiplié les exactions.

Django Cissoko :  » Il y a convergence de vues entre l’Algérie et le Mali « 

A l’invitation de mon frère et ami, Son Excellence Monsieur Abdelmalek SELLAL, Premier ministre, je termine une visite de travail à  Alger. J’étais accompagné d’une délégation de haut niveau, comprenant notamment le Colonel Moussa Sinko COULIBALY, Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire et le Colonel Abdoulaye KOUMARE, Ministre de l’Equipement et des Transports. Cette visite s’inscrivait dans le cadre des concertations politiques régulières entre nos deux pays. Elle a été surtout l’occasion pour nous de discuter avec les autorités algériennes des derniers développements de la profonde crise que traverse aujourd’hui le Mali. A cet égard, nous avons constaté une convergence de vues sur les principaux aspects de la gestion de cette crise et examiné les moyens à  mettre en œuvre pour renforcer notre coopération bilatérale et la coopération sous-régionale en vue d’éradiquer le terrorisme et le crime organisé, qui constituent la menace la plus grave pour la stabilité et la sécurité de la région du Sahel. Je viens d’être reçu en audience par Son Excellence Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA, Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire. Au cours de cette audience, j’ai remercié, au nom de Son Excellence Monsieur Dioncounda TRAORE, Président par intérim de la République du Mali, du Gouvernement et du peuple maliens, le Président BOUTEFLIKA, le Gouvernement et le peuple algériens pour les efforts multiformes supplémentaires qu’ils déploient au profit du Mali en cette période particulièrement difficile de son histoire. J’ai salué la condamnation avec la dernière énergie par l’Algérie des incursions et des attaques menées par les groupes terroristes dans notre pays. J’ai également salué la sollicitude et la disponibilité constantes de l’Algérie à  l’endroit du Mali. Je suis très satisfait de cette visite cours de laquelle la partie algérienne a réaffirmé que les liens entre l’Algérie et le Mali ont été et demeurent des relations d’Etat à  Etat. J’ai invité mon frère et ami, le Premier ministre Abdelmalek SELLAL, à  effectuer dans les meilleurs délais possibles, une visite d’amitié et de travail au Mali.

Le ministre de la communication explicite l’état d’urgence

Le Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement rappelle aux responsables des organes de presse et de média et à  l’ensemble des professionnels de la communication que l’état d’urgence entre en vigueur, ce samedi 12 janvier 2013 à  partir minuit. Le décret instituant cette mesure stipule en son article 14 les dispositions suivantes: 1. Conférer aux autorités judiciaires compétentes ainsi qu’au Ministre de l’Intérieur, aux Gouverneurs de régions et aux Préfets le pouvoir d’ordonner en tout lieu des perquisitions de jour et de nuit ; 2. Habiliter l’autorité administrative compétente à  prendre toutes mesures appropriées pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques ou télévisées, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales. Par conséquent, le Ministre invite les responsables d’organe et tous les professionnels de la communication à  Âœuvrer en toute responsabilité et strictement dans le cadre des dispositions en vigueur. Tout manquement aux dispositions suscitées exposera les auteurs aux sanctions prévues par la législation en vigueur. Aucune défaillance ne sera tolérée. Le Ministre sait pouvoir compter sur le professionnalisme et le patriotisme de l’ensemble des acteurs de communication. Bamako, le 12 janvier 2013 Le Ministre de la Communication

VIDEO: Message à la Nation du Président de la République

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a affirmé dans uen adresse à  la Nation ce vendredi soir que la situation sur le front est globalement sous contrôle dans le pays. L’armée malienne est engagée dans une offensive depuis maintenant quatre jours contre des groupes islamistes contrôlant les régions du Nord.

Etat d’urgence, une situation exceptionnelle

Le Mali est en guerre. Et à  circonstances particulières, décisions exceptionnelles. Le gouvernement, après s’être réuni ce vendredi en conseil des ministres extraordinaires a décidé d’instaurer l’état d’urgence. Face à  la « recrudescence de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire national se traduisant par des atteintes graves à  l’ordre public, des menées subversives de nature à  compromettre la sécurité intérieure », les autorités ont donc décidé de prendre « des mesures appropriées » pour faire face à  la situation, selon le communiqué publié ce vendredi soir par la Primature. Libertés restreintes A l’annonce de cette mesure qui prend immédiatement effet, un vent de panique s’est emparé de al capitale, des rumeurs de couvre-feu immédiat ayant commencé à  circuler dans la ville. Nombreux sont ceux qui se posent la question dans le contenu à  mettre dans la notion d' »état d’urgence » et sur les réseaux sociaux, chacun y va de son explication. Voici ce qu’on pouvait lire sur le mur d’un internaute de Bamako qui conseille prudence et vigilance. « Le conseil des Ministres vient de décréter l’état d’urgence. Le pouvoir des autorités militaire et policière est renforcé. Les libertés individuelles et collectives sont réduites. Tout individu peut être interpellé à  n’importe quelle heure et à  n’importe quel lieu et gardé sans procès sur la base de simple soupçon » écrit-il. Avant de préciser qu’il faut « obtempérer donc à  tout contrôle de tout porteur d’uniforme du Mali, une question de sécurité nationale ». 10 jours voire plus Dans le droit français dont le nôtre s’est largement inspiré, la situation d’état d’urgence « confère aux autorités civiles, dans l’aire géographique à  laquelle il s’applique, des pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur la réquisition des armes ». Ainsi, les réunions publiques, rassemblements, manifestations de rues et « tout ce qui est de nature à  troubler l’ordre public » sont interdits. Selon le ministre de l’Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, cette mesure est prévue légalement « pour une dizaine de jours, mais nous nous donnerons les moyens de prolonger (la mesure) si c’est nécessaire ». Il a ajouté que le pays « est dans une situation exceptionnelle. On a besoin de nous assurer que la situation sécuritaire est maà®trisée » et l’état d’urgence permet « aux « forces de sécurité et à  l’administration territoriale de pouvoir contrôler toutes les manifestations et tous les regroupements ». Le décret adopté à  cet effet, détermine les pouvoirs conférés aux autorités administratives pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Il faut préciser que l’état d’urgence décrété ce soir s’applique à  tout le territoire national.

« L’Etat au Mali » : Moussa Mara livre le deuxième tome

Pour l’auteur, l’écrit rime avec tout. Son statut d’expert comptable, de professeur d’enseignement supérieur, de Consultant de réputation internationale, ou encore d’élu municipal… n’ont jamais pu l’empêcher de prendre la plume pour exprimer sa pensée. Composé d’environ 500 pages, le Tome 2 de «Â l’Etat au Mali » temoigne sans doute de l’esprit de partage de l’auteur, dans un contexte mondial o๠l’essence du développement C’’est d’abord des idées. l’œuvre prodigieuse et monumentale est entièrement rédigé de ses propres mains, est cédé à  un prix subventionné (5 000 F CFA). Donnant la latitude aux lecteurs de se faire une meilleure idée des dysfonctionnements dans les relations gouvernants et gouvernés, l’ouvrage est sorti à  propos à  un moment o๠on parle beaucoup de la défaillance de notre Etat. «Â C’’est mon quatrième ouvrage après le premier livre sur la comptabilité sorti en 2000, le second intitulé « pour un Mali meilleur », et le troisième qui constitue le tome 1 de « l’Etat au Mali »Â », indique l’auteur. Diagnostic sans complaisance l’évaluation de la problématique des rapports administration et administrés d’un pays sous développé n’est pas tache aisée. Si le Tome 1 de cet ouvrage portant sur l’Etat décrypte de manière approfondie ce qui met à  mal le pacte entre le malien et l’Etat -que l’Etat soit responsable et que le Malien soit citoyen -, le Tome 2 s’évertue à  jeter les bases d’un nouveau contrat qui verra un fonctionnement plus efficient de l’Etat. «Â Il s’agira simplement de donner un nouveau sens à  notre outil commun de bien être, en l’occurrence notre bonheur dans le vivre ensemble. Pour que chacun s’épanouisse et que personne ne soit laissé au bord du chemin. C’’est cela l’ambition de l’Etat. C’’est aussi sa vocation et sa raison d’être ». l’auteur se réfère surtout aux pratiques et à  la qualité des prestations des acteurs gouvernementaux qui affectent négativement la sûreté et le bien-être des citoyens. «Â Les conséquences, telles le manque de communication, d’éducation, de promptitude pour les prises de décisions appropriées et d’organisation sont clairement cernées dans votre livre », témoigne Ousmane Issoufi Maà¯ga, ancien Premier Ministre. « La responsabilité de l’Etat ? » Dans le mot introductif de l’ouvrage, Moussa Mara confère à  l’Etat tout son rôle de responsabilité et la culture citoyenne qui incombe à  chaque Malien. Comme pour couper court aux questionnements du genre «Â l’Etat n’est il pas à  réinventer ? Ne faut-il pas tout reprendre ? », l’auteur répond : «Â Il n’y a pas de fatalité à  la crise de l’Etat au Mali ». Et Moussa Mara de poursuivre, «Â il nous faut nous remettre simplement à  la tâche. Avec l’intelligence, l’engagement et l’esprit de sacrifice qu’il faut. Avec finalement l’amour de notre pays qu’il faut, nous arriverons ainsi à  faire de l’Etat malien un véritable Etat ! ». En définitive, l’ouvrage sonne comme une véritable invitation à  l’amélioration continue des pratiques et prestations administratives. l’optimisme de son auteur ne se démontre pas : «Â Ce sera difficile. Mais pas impossible ! », espère t-il;

L’autorité d’état : un slogan de campagne pour Moussa Mara

La restauration de l »autorité de l’Etat est longtemps demeurée une faille de notre pratique démocratique ces dernières années. Moussa Mara, candidat aux futurs élections pense avoir la bonne formule pour s’attaquer à  ce mal qui ronge l’Etat. Le candidat Moussa Mara, toujours prompt à  réagir sur des questions d’actualité et surtout d’intérêt national, croit fermement que s’il venait à  être élu en 2012, il pourrait restaurer l’autorité de l’Etat. Ce volet, dit-il, occupe une place prépondérante dans son projet de société. Echec de l’état au pouvoir La restauration de l’autorité de l’Etat étant un point sur lequel l’actuel Président aura lamentablement échoué, le parti Yelema entend en faire son cheval de bataille. Ainsi, pour Moussa Mara, la restauration de cette autorité est la première des priorités sur le chantier de la construction nationale et un préalable au bon fonctionnement de notre administration, de nos services publics et de l’Etat tout court. Pour relever ce défi, le candidat Mara préconise que l’administration, les services publics et les agents publics soient impartiaux à  l’égard de l’usager, de l’homme d’affaires, du parti politique ou du citoyen, par un traitement indépendant de son statut, de sa catégorie sociale ou des circonstances. Sécurité et justice Sans tabou, le candidat à  la prochaine élection présidentielle s’insurge contre les violations et atteintes faites à  l’autorité de l’Etat. Ces dernières années, l’on peut se tromper comprendre à  quel niveau l’autorité de l’Etat s’est perdue. D’aucun, sinon les plus caciques nieront tout simplement l’existence d’une quelconque autorité. En effet, le projet de société du candidat de Yelema à  la présidentielle de 2012, Moussa Mara, tourne autour de vingt axes majeurs. Dans son projet de société, Mara plaide pour un Etat qui assurera l’équilibre entre les régions, en termes d’infrastructures et d’accès aux services de base. l’Etat porté par Moussa Mara est celui o๠le mérite sera promu et o๠les fautes seront sanctionnées, indépendamment des personnes concernées. l’Etat de rêve que Yelema nous propose, C’’est celui dans lequel le train de vie de l’administration sera adapté à  la richesse du pays, avec une moralisation des dépenses. Concernant la justice, Yelema s’engage à  Âœuvrer pour la rendre plus efficace, avec comme qualités principales les probités morale et intellectuelle. Yelema estime aussi qu’il faut maintenir la peine de mort dans notre arsenal répressif. Autres mesures préconisées par Moussa Mara dans son projet de société, la suppression de la fonction publique des collectivités territoriales et l’augmentation de la rémunération des agents publics de 10%.   Pour Moussa Mara, les principes qui gouvernent sa politique de restauration de l’autorité de l’Etat tournent autour de deux missions essentielles, à  savoir la sécurité et la justice. Pour Moussa Mara, la question sécuritaire ne saurait connaitre une solution si, dans nos grandes villes, nos forces de défense et de sécurité ne sont pas mieux équipées. «Â  Il faut aussi une mobilité plus accrue des militaires et une discipline de rigueur ».

Crises au Sahel : L’Etat responsable ?

A l’initiative du Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), la concertation sur les crises au Sahel a eu pour thème ‘’ Quels rôles pour les élus, les partis politiques et la société civile ? » Plus de 300 participants venus du Burkina-Faso, du Niger, de la Mauritanie , du Sénégal, du Tchad et du Mali, ont pris part aux travaux à  l‘hôtel Laico Amitié de Bamako. Pour le président du Parena, Tiébilé Dramé, il ne s’agit pas d’un tribunal, encore moins d’une énième rencontre mais d’une concertation des partis politiques, des élus, des experts et des responsables de la société civile pour diagnostiquer les maux du Sahel. Pour le président du Parena, la recherche de solutions aux crises au Sahel qui est malade des décisions non prises au moment o๠il fallait les prendre, ne saurait être l’apanage des seuls gouvernants, des seuls services et des seuls diplomates. Selon lui, les élus, les partis politiques, les leaders d’opinion ont un rôle irremplaçable à  jouer. Trois sous thèmes ont été développés au cours de cette concertation, à  savoir : ‘’ Le Sahel aujourd’hui : état des lieux », ‘’ La coopération sous-régionale » et ‘’ Quels rôles pour les partis politiques, les élus, la société civile et les leaders de communautés dans la résolution des crises au Sahel ». Le sous thème ‘’ Le Sahel aujourd’hui : état des lieux » a donné lieu à  des débats au cours desquels les intervenants ont accusé l’Etat. Pour Nock Ag Attia, député élu à  Diré, ce sont les nordistes mêmes qui peuvent résoudre ce problème. Il met en avant le patriotisme, un vecteur essentiel dans la résolution de la crise. De l’avis de l’honorable Nock Ag Attia, les trafiquants de drogue, les voleurs de bétails, les enleveurs des véhicules sont connus. ‘’Il faut prendre les malfaiteurs et les mettre en prison. C’’est un manque de l’autorité de l’Etat qui ne joue pas son rôle. Les partis politiques manipulent car ils cherchent le pouvoir », a-t-il souligné. A en croire l’honorable Abou Sidibé de Gao, l’insécurité est en train de détruire le Mali dans cette région. ‘’ C’’est le manque de l’autorité de l’Etat sous toutes ses formes. Il n’y a pas d’Etat », a-t-il martelé, tout en estimant que le communautarisme est un danger mortel pour notre pays. ‘’Le jeu du communautarisme est plus dangereux que le racisme », a conclu l’honorable Abou Sidibé. Danger au Sahel : Aqmi et trafic de drogue ! Selon Dr Abdou Maà¯ga, notable du nord, les forces de sécurité ont démissionné. Ce n’est pas l’absence de l’Etat mais la démission de l’Etat. De l’avis de l’ancien premier ministre, Ousmane Issoufi Maà¯ga, ceux qui accusent l’Etat sont dans leur droit. Cela, affirme l’ex-chef du gouvernement, est légitime. Ousmane Issoufi Maà¯ga a la ferme conviction que l’Etat a joué son rôle avec des insuffisances et des erreurs. ‘’l’Etat a été fragilisé. Il faut rebondir. Nous avons la capacité de le faire », a précisé l’ancien premier ministre. Col Mahamane Abou, président de la Haute autorité pour la consolidation de la paix et de la sécurité au nord à  la présidence du Niger, estime que le sens de l’urgence devrait être ressentie par les Etats au moment de l’implantation d’Aqmi et des narcotrafiquants. Le trafic de drogue, a affirmé le colonel Mahamane Abou, pourrit l’Etat de l’intérieur, les forces armées et de sécurité, la classe politique. ‘’Les questions d’Aqmi et du trafic de drogue ont été négligées. », a déclaré Mahamane Abou. A l’heure actuelle, a analysé Mohamed Anako, président du Conseil régional d’Agadez au Niger, le danger, C’’est Aqmi et le trafic de drogue. Cet ex-chef rebelle aujourd’hui conseiller à  la présidence du Niger, craint plutôt la manipulation des communautés par les éléments d’Aqmi. ‘’J’ai peur de la récupération », a-t-il déclaré en substance. Le président du Conseil de cercle d’Ansongo va plus loin en déclarant qu’Al-Qaà¯da est « le préfet de certains cercles du Mali. » Le maire de M’Bouna dans le cercle de Goundam a fait part d’une cohabitation exemplaire entre les éléments d’Aqmi et les villageois. De l’avis de cet élu, ils viennent dans les villages o๠ils donnent des cadeaux aux personnes âgées, des billets de 10 000 CFA aux femmes et aux enfants. Aussi visitent-ils les mosquées et les écoles. Ils n’hésitent pas à  attirer l’attention des uns et des autres sur la salubrité des lieux de culte comme la mosquée. Aux dires du maire, ils déclarent ne pas avoir comme cible les Maliens mais les Occidentaux.

Moyens de l’état : Gaspillage au sommet !

Le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance, SADI, ne lâche pas d’un iota ATT et son gouvernement en matière de contrôle de leur action. Alors que le contentieux judiciaire sur la mise en place de la CENI est loin d’être vidé, la formation politique en veut au gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé pour «Â l’utilisation abusive » des moyens publics. La manifestation de colère a pris la forme d’une déclaration qui vient d’être rendue publique. «Â Le parti SADI dénonce l’utilisation des ressources de la République pour des campagnes anticipées conduites par certains partis politiques soutenant l’action du gouvernement pour conduire clandestinement des campagnes d’information et de sensibilisation et induire ainsi en erreur les populations afin qu’elles votent sans aucune analyse objective en faveur des réformes imposées par le Général Amadou Toumani TOURE et votées par les députés des partis ADEMA PASJ, l’URD, le RPM, l’UDD, MIRIA, UM RDA, PDS, CODEM, CNID, PARENA, MPR, PSP », révèle la déclaration de l’opposition. Qui rappelle au président Amadou Toumani Touré et à  son Premier ministre que «Â ce traitement inégal des partis politiques est une pratique connue et intolérable qui doit immédiatement cesser ». Car, explique-t-il, «Â elle a comme base matérielle la corruption et l’achat des consciences ». « Des réformes imposées et budgétivores » Depuis le début du processus de mise en œuvre des réformes constitutionnelles, le parti SADI reste inflexible sur sa position que le projet est « inopportun et budgétivore » pour un pays comme le Mali qui s’apprête à  organiser des élections générales en avril 2012. Le projet qui doit faire face à  la forte résistance d’une grande partie de la société civile (notamment les syndicats, les magistrats, etc.) a fortement besoin de campagnes de sensibilisation et d’information pour obtenir le « oui » au référendum d’avril 2012. Pour le parti SADI, les moyens de cette campagne en rajoutent à  son caractère budgétivore. « l’organisation de faux ateliers et séminaires, de missions sans objet vous permettent de « sensibiliser » les cadres et responsables des partis politiques par la distribution généreuse de perdiems, de frais d’hôtel, des frais de missions, de frais de carburant et autres avantages, et renforcer ainsi l’idée de certains acteurs politiques soutenant le président dans leur conviction que pour réussir en politique, il faut être du coté du pouvoir qui détient les moyens de l’Etat », remarque le parti SADI. Qui déplore qu’une telle situation touche au fondement de la démocratie acquise de hautes luttes. Pis, dénonce la déclaration de du parti d’opposition « le Comité d’Egal Accès aux Médias Publiques reste indifférent à  cette distribution inégale et illégale entre le pouvoir et les partis d’opposition et organisations opposées à  ces réformes ». « Des postes de responsabilités et des sinécures sont proposés à  ceux là  qui battent illégalement campagne pour le « OUI » aux réformes au sein des prétendues nouvelles institutions pour les «motiver » davantage à  mentir au peuple et meublent le coup d’Etat qu’Amadou Toumani Touré et Kafougouna Koné opèrent contre la démocratie » poursuit le parti SADI dans sa déclaration. Qui a appelle à  la mobilisation contre lesdites réformes.

Révision constitutionnelle : L’explication de texte

Le ministre de la Réforme de l’Etat, Daba Diawara était face à  la presse le samedi 2 juillet pour expliquer les grands axes du projet de révision constitutionnelle. Le document devrait être transmis à  l’Assemblée Nationale en ce début de semaine et il devenait indispensable de communiquer sur son contenu. D’autant plus que le sujet est l’objet de nombreuses interrogations, la presse ayant diffusé ces derniers jours différentes versions du document. Le ministre de la réforme de l’Etat s’est entouré de son homologue de la Communication, porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté et de tout son cabinet pour donner des informations détaillées sur la révision proposée pour la constitution du 25 février 1992. La rencontre s’est déroulée à  la Maison de la presse. Pendant près de trois heures, le ministre a expliqué des mesures comme la suppression du Haut Conseil des Collectivités Territoriales qui sera remplacé par un Sénat, des conditions d’éligibilité du Président de la République, de la possibilité d’utiliser un système mixte pour les législatives… Un réaménagement de l’Exécutif est ainsi prévu avec le renforcement des prérogatives du Président de la République qui définit et est le premier responsable de la politique de la Nation que le gouvernement exécute. Il devra également désormais être « malien d’origine, âgé de moins de 75 ans », et déclaré de manière vérifiable ses biens au moment de sa prise de fonction. Daba Diawara a également signalé que la procédure de révision de la constitution est assouplie par la possibilité ouverte d’y procéder sans passer par le référendum qui ne demeure obligatoire que pour la modification de la durée et de la limitation du nombre de mandats présidentiels. En parlant de limitation des mandats et pour répondre aux préoccupations des maliens, il s’est voulu très clair. La réforme en cours ne change rien aux acquis de la démocratie malienne qui date de la conférence nationale de 1991. « Le nombre de mandats présidentiels est limité à  deux, cumulés ou non, aucun ancien président ne pourra donc se présenter à  nouveau » a dit le ministre.. Des institutions nouvelle formule et exit le HCCT «Le Haut Conseil des Collectivités territoriales a montré, en 10 ans d’existence, ses limites. Il devait être une force de propositions pour l’exécutif. Mais force est de constater que cette mission n’a pour ainsi dire jamais été remplie. Nous avons donc proposé sa suppression et son remplacement par un « Sénat » qui est par ailleurs le type d’institution existants dans les pays de la sous-région. Ceci répond donc aussi à  un désir d’harmonisation», a-t-il déclaré. Le législatif malien répondrait à  une configuration de « bicaméralisme inégalitaire ». Les législatives pourraient se dérouler, si le texte est adopté, selon un système mixte combinant le scrutin majoritaire et la représentation proportionnelle. Une meilleure assise juridique, a dit le ministre, est donnée aux mesures de discrimination positive favorisant l’accès des femmes aux mandats électoraux et fonctions électives. Un haut conseil de l’Audiovisuel sera mis en place et sera chargé de la régulation du secteur pendant la campagne et les opérations électorales. La presse écrite elle sera renforcée pour pouvoir assurer son autorégulation. Le Conseil Economique Social et Culturel sera réaménagé dans ses attributions et des modalités de fonctionnement. Daba Diawara a rassuré la presse et à  travers elle, l’opinion publique nationale. Les élections seront bel et bien organisées en 2012 et dans les délais constitutionnels et le référendum aura également bel et bien lieu. Il a déclaré ne pouvoir cependant pas pouvoir avancer de chronogramme, ceci revenant « au Chef de l’Etat qui seul connait la date du référendum ». Il a toutefois signalé que toutes les conditions étaient réunies pour que les élections se tiennent dans les délais constitutionnels. « Nous avons besoin de 110 jours pour la totalité du processus, et d’ici le 8 juin 2012, nous avons beaucoup de 110 jours encore devant nous ». Sur le plan financier, le budget 2011 a prévu les moyens de l’organisation du référendum en 2011 qui se déroulera bel et bien et permettra d’insuffler « une nouvelle dynamique à  l’Etat malien ».