Mali – Covid-19 : les classes restent fermées

La rentrée des classes de ce mardi 5 janvier n’est plus d’actualité. Les écoles de tous les ordres d’enseignement  resteront fermées pour cause de covid-19 jusqu’au 25 janvier, a annoncé le ministère de l’Education lundi 4 janvier. Cette décision vient mettre fin à une rentrée des classes en rang dispersé.  A l’Académie d’enseignement de la  rive droite de Bamako, elle était prévue pour ce 5 janvier alors qu’au Centre d’animation pédagogique de Kayes et de Ségou, c’était pour ce lundi 4 janvier.  Au CAP de Markala, elle était prévue pour le 11 janvier. Déjà dans les écoles, tout était fin prêt pour attaquer la nouvelle rentrée. Les résultats des propositions de passage en classe supérieures sont disponibles.  Les classes ont été réparties entre les enseignants lors des conseils de rentrée dans plusieurs écoles.  Les enseignants s’apprêtaient à se laver les mains, porter des masques et prendre la craie. Mais ils vont devoir attendre. La situation de la maladie à la date du 3 janvier est de 7253 cas positifs, 278 décès et  4913 guéris.

Ebola aux frontières : «Mali, je t’aime moi non plus !»

« Je t’aime, moi non plus » C’’est ce que soutiennent beaucoup de Maliens face aux pays limitrophes. Interrogés, ils prennent le contrepied de leurs dirigeants. « Nous aimons bien nos frères guinéens, nous les soutenons dans leur croisade contre Ebola mais nul ne doit aimer l’autre plus que soi-même. Le Mali doit se protéger et préserver ses fils de Ebola » argumente Sow Rabi, qui s’est vue obliger de laver ses mains à  l’entrée d’un grand restaurant sise à  Missira. Son amie hausse le ton et «exige la fermeture des frontières en guise de représailles. Le Sénégal a fermé ses frontières avec la Guinée, la Mauritanie a fait de même avec le Mali or le Président Aziz dirige l’Union Africaine. IBK est un ami de Alpha Condé mais avec plus de 500 personnes en quarantaine, le Mali apeure la communauté internationale » affirme Raissa. Mamadou Traoré, chef d’entreprise et membre des jeunesses politiques du Mali se désole que le « pouvoir joue avec l’avenir du Mali car comment comprendre que face à  Ebola le Président ne rassure pas les investisseurs. J’ai un partenaire hollandais qui devait venir mercredi prochain à  Bamako inspecter des surfaces arables à  Sikasso pour un projet de plusieurs centaines de millions et le week-end dernier il s’est désisté ». Le dégoût se lit sur le visage de ce cadre qui a dû miser sur ce projet majeur. Pour Ball Modibo « lepouvoir en place ne mesure pas l’ampleur des dégâts que cause Ebola. Là  o๠Barack Obama tire la sonnette d’alarme, IBK devrait menacer et taper sur la table en demandant aux frères guinéens de rester chez eux pour permettre au Mali de poursuivre sa convalescence suite à  la crise de 2012. Mais si au djihadisme et à  la mal gouvernance doit s’ajouter Ebola notre pays va sombrer ». Ahuri et circonspect face à  la situation, Moumine se demande « o๠sont passés les vaccins contre Ebola que testait le Mali ? » En attendant les conclusions du centre de production des vaccins, les maliens changent de comportement en ne se serrant plus les mains et en priant pour que le Président IBK prenne des mesures radicales, mesures qui commencent par la fermeture des frontières ».

Sénégal: « Sandaga » ferme!

Vieux de plus de 80 ans, le batà®ment principal du marché de Sandaga présente des risques en matière de sécurité pour les dizaines de milliers d’usagers qui l’arpentent chaque jour. Pour cette raison, le préfet de la ville de Dakar a donc pris la décision de le fermer provisoirement. « Nous avons pris un arrêté portant fermeture provisoire du marché Sandaga pour des raisons liées à  son état de dégradation qui pose un problème de sécurité pour les populations » qui s’y rendent pour vendre ou acheter, a déclaré le préfet de Dakar, Alioune Badara Diop. La fermeture sera effective ce samedi à  minuit, selon la RTS, la télévisoon nationale sénégalaise. « Le niveau de dégradation du marché (…) est très important », et le bâtiment principal autour duquel s’articulent les activités « date de 1933 », a ajouté M. Diop, précisant ne pas être en mesure de fournir de délai pour la durée de la fermeture. Cette décision a été prise « afin de préserver notre pays d’une éventuelle catastrophe liée à  l’état de dégradation très avancé des locaux » ayant fait l’objet de plusieurs visites, rapports et réunions « avec les acteurs concernés », a-t-il insisté. Selon le préfet de Dakar, des réunions se sont tenues et des rapports établis sur l’état de dégradation du marché. La « vétusté » du marché justifie cette décision, a-t-il souligné. Alyoune Badara Diop assure que les occupants du marché Sandaga seront recasés au camp Lat Dior, situé dans le quartier d’affaires du Plateau. Lors du conseil des ministres du 3 octobre, le président Macky Sall avait « invité le gouvernement à  veiller scrupuleusement à  l’amélioration du cadre de vie dans les marchés ». Il avait surtout recommandé aux membres du gouvernement de veiller « surtout à  la sécurité civile des bâtiments, en engageant un audit technique, sans délai, de l’édifice principal du marché de Sandaga, afin d’entreprendre, en rapport avec la Ville de Dakar, les travaux de réhabilitation et de sécurisation appropriés ». M. Sall avait consacré le premier point de sa communication à  l’insalubrité dans les marchés, en parlant de « risque sanitaire majeur ». Aussi avait-il demandé au gouvernement d’engager, dans les meilleurs délais, les voies et moyens de la réhabilitation et de la modernisation du marché central de Kaolack (Centre).

Fermeture de la mine de Yatéla: plus de 400 licenciements

A Yatela dans la commune rurale de Sadiola dans le cercle de Kayes, cette nouvelle bouleverse la population. Cette dernière s’inquiète des conséquences économiques de la fermeture de cette mine. Ils sont nombreux, les ouvriers à  chercher d’autres moyens pour pouvoir survivre. Quand certains envisagent de se lancer dans l’exploitation artisanale des mines, d’autres comptent se lancer dans le commerce. « On ne sait plus o๠donner la tête. Si nous rentrerons dans nos droits, nous allons tenter nos chances ailleurs, soit faire le commerce ou créer d’autres activités génératrices de revenus » nous confie un chauffeur de la mine. Quant à  l’ouvrier Tidiane Diarra, il compte se lancer dans l’exploitation artisanale des mines. « On n’a pas d’autres choix que d’aller au « dama » » c’est-à -dire l’orpaillage traditionnel. Les autorités locales sont également inquiètes. « La fermeture de cette mine laissera un vide dans notre mairie. Leur soutien à  nos activités est immense » déclare un conseiller municipal de Yatela. « Qu’est-ce que nous deviendrons quant cette mine fermera? » s’interroge Amadou Mariko, un commerçant de la localité. Les raisons de la fermeture Ouverte en 2000, la mine d’or de Yatéla devrait fermer en 2005. Suite à  des négociations, la fermeture a été repoussée jusqu’à  2010. Et pourtant, ce n’est pas l’arrêt total à  Yatéla. Des sources concordantes indiquent que la société s’est donnée le temps de constituer d’importants stock de minerais. Le traitement des dépôts de ces minerais se poursuivra jusqu’en 2016. Le plan de fermeture de la mine prévoit d’autres activités génératrices de revenus comme le maraà®chage, etC’…. D’autres sources affirment que les raisons évoquées par les Sud-africains pour justifier la fermeture de cette mine importante sont entre autres, les problèmes de sécurisation du puits, la baisse du cours actuel de l’or sur le marché mondial et la diminution de la marge de profitabilité. La combinaison de ces facteurs a entraà®né la suspension de certaines activités dans la mine, notamment l’excavation minière. Il revient au nouveau gouvernement de veiller à  ce que les licenciés rentrent dans leurs droits et les accompagner dans la reconversion afin d’éviter le cas amer des travailleurs licenciés de l’Huicoma sous le régime d’Amadou Toumani Touré. Il faut rappeler que la Société d’exploitation des mines d’or de Yatela SA est une joint-venture entre les compagnies AngloGold Ashanti et IAM GOLD qui détiennent chacune 40% du capital et l’Etat du Mali qui en détient 20%.

Fermeture Université: Ce qu’en pensent les acteurs

La décision du gouvernement fermant des structures de l’enseignement supérieur a suscité de beaucoup de réactions à  Bamako. Quant certains pensent que l’année peut être sauvée, d’autres arguent que C’’est une année blanche que ne dit pas son nom. Le Conseil des ministres, au cours de sa session ordinaire du 15 juillet dernier sous la présidence du président de la République, Amadou Toumani Touré, a examiné une communication relative au rapport sur l’enseignement supérieur et au plan d’actions à  court terme. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le plan d’actions analyse le secteur, fait des propositions d’amélioration en matière de gouvernance, de ressources humaines et financières, d’œuvres universitaires et d’infrastructures. Toujours selon le document officiel, le plan d’actions à  court terme pour une bonne reprise de l’année universitaire prévoit notamment la fermeture des résidences universitaires en vue de leur réhabilitation avant la rentrée scolaire 2011-2012, la création de quatre universités en plus de celle de Bamako et enfin le renforcement des capacités d’encadrement et des capacités de gestion de structures d’enseignement. Pour mener à  bien ces actions, ajoute le communiqué, toutes les structures de l’enseignement supérieur seront mises en congés en même temps pour préparer la rentrée 2011-2012 dans les meilleures conditions. Les réactions des uns et des autres Le syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) de Dr Abdou Mallé fustige ainsi dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : ‘’Nous sommes convaincus que l’année académique 2010-2011 est bel et bien sauvable comme l’année 2009-2010 si vous arrêtez de la voir en noir, pour discuter avec le Snesup… Le Snesup proteste vigoureusement contre votre croisade pour une fermeture fatale des structures de l’enseignement supérieur pour des raisons qui vous sont propres… », peut-on lire dans la lettre. Dans le milieu estudiantin, C’’est l’inquiétude et la stupéfaction générale, même si l’information, à  l’allure de rumeur, circulait depuis un certain temps déjà . Pour les étudiants, aucun doute, C’’est une année blanche que décide le gouvernement sans le dire. D’o๠leur hostilité à  une telle décision. Le secrétaire général du comité de l’association des élèves et étudiants du Mali (Aeem), Hammadoun Traoré affirme avoir rencontré le ministre Siby Ginette Belgarde pour lui faire état de cette hostilité des étudiants. « Pour le moment, de nombreux étudiants sont hostiles à  la décision. On tient compte de leur position. Mais on est en concertation. Tout dépendra de nos militants », a-t-il souligné. Au département en charge de l’enseignement supérieur, on persiste et on signe, il ne s’agit nullement d’une année blanche. Selon une source au sein du département, la mesure a été prise dans l’intérêt supérieur de la nation. La patronne du département, Mme Siby Ginette Belgarde ne veut pas en entendre parler. Le mot «année blanche» l’irrite, l’agace. Mme Siby Ginette Belgarde préfère parler de report d’année. Elle prône de poursuivre les concertations avec les partenaires de l’école. l’année sera validée pour ceux qui ont fait les examens. Lors de sa déclaration de politique générale, Mme Cissé Mariam Kaà¯dhama Sidibé avait affirmé, sans entrer dans les détails, que des efforts sont en train d’être faits pour harmoniser les dates des rentrées scolaires et universitaires. Mais de façon explicite, elle n’a jamais fait allusion à  cette fermeture des structures universitaires devant les élus de la nation. Selon des observateurs, la nouvelle de la mise en congés des facultés et autres grandes écoles est triste. Mais ils affirment que cette décision était devenue nécessaire compte tenu de la situation très critique dans plusieurs facultés dont certaines n’ont pas encore fini avec les examens de l’année universitaire 2009-2010. Face à  l’hostilité des deux partenaires clés à  savoir le Snesup et l’AEEM, que va faire le gouvernement ? La tâche ne s’annonce pas aisée pour Siby Ginette Belgarde, surtout que le gouvernement semble engagé dans la logique d’écarter l’Aeem de la gestion du campus universitaire. Un gros morceau difficile à  retirer de la bouche des crocodiles de l’organisation estudiantine.