UNICEF alerte : six millions d’enfants menacés de déscolarisation d’ici 2026

Dans un rapport publié le 2 septembre 2025, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur la baisse drastique des financements mondiaux pour l’éducation. L’organisation prévient que six millions d’enfants supplémentaires pourraient être privés d’école, portant à 278 millions le nombre d’élèves non scolarisés à travers le monde.

Selon l’agence onusienne, l’aide publique au développement destinée à l’éducation devrait reculer de 3,2 milliards de dollars d’ici 2026, soit une réduction de 24 % par rapport à 2023. Une contraction budgétaire qui, selon les projections, touchera en priorité les pays les plus fragiles. En Afrique de l’Ouest et du Centre, 1,9 million d’enfants sont menacés de déscolarisation. Le Mali figure parmi les pays les plus exposés, avec près de 180 000 élèves à risque de quitter les bancs de l’école dès cette rentrée, soit une baisse estimée à 4 % des effectifs.
Le rapport insiste sur l’impact particulier au niveau du primaire, où un tiers des financements pourraient disparaître. Cette perte se traduirait par un déficit d’apprentissage généralisé et par une chute estimée à 164 milliards de dollars en revenus futurs pour cette génération d’enfants. Même ceux qui resteront scolarisés ne seront pas épargnés. L’UNICEF estime que 290 millions d’élèves risquent de voir la qualité de leur enseignement fortement dégradée, faute d’enseignants formés et de moyens pédagogiques suffisants.
Les contextes humanitaires apparaissent comme les plus vulnérables. Dans certaines situations, les coupes budgétaires pourraient atteindre 10 % du financement national de l’éducation. L’exemple le plus marquant cité par l’UNICEF est celui des Rohingyas, dont 350 000 enfants réfugiés pourraient perdre définitivement l’accès à l’école.
Au-delà des chiffres, l’organisation insiste sur la fonction vitale de l’éducation. L’école, rappelle l’UNICEF, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui protège les enfants, leur assure un accès à la nutrition et à la santé, et leur ouvre des perspectives de stabilité. Sa directrice exécutive résume ainsi l’urgence de la situation : « Chaque dollar coupé dans l’éducation n’est pas juste une décision budgétaire ; c’est l’avenir d’un enfant qui s’éteint ».

Financement du cinéma malien : Le FAIC attend sa dotation initiale

Le Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique du Mali (FAIC) a organisé une conférence-débat sur le thème de la « Problématique du financement du cinéma malien, rôle et place du FAIC », au Centre International de Conférences de Bamako, le mardi 15 octobre.

Pour remédier au problème de financement du cinéma malien, le gouvernement a décidé de créer en 2017 une structure dont le rôle est de soutenir la production cinématographique en apportant un soutien financier aux œuvres. Cette rencontre, qui a réuni plusieurs réalisateurs, producteurs et acteurs du paysage cinématographique malien, n’a toutefois pas atteint son objectif, selon Bréhima Moussa Koné, Directeur général du FAIC. Lors de son mot introductif, il a déploré le manque d’affluence des cinéastes à la conférence.

De son côté, Mme Diarrah Sanogo, représentante du Secrétaire général par intérim du ministère de la Culture, a salué cette initiative qui, selon elle, permettra de pallier plusieurs difficultés. Elle a cependant souligné la problématique du financement du FAIC. En effet, chaque année, le FAIC est censé percevoir une dotation de 6 milliards de francs CFA pour financer des films. « À ce jour, ce fonds n’a pas été alimenté, alors qu’il est destiné à appuyer les réalisateurs dans leurs projets », a-t-elle regretté.

Malgré les difficultés, M. Koné a précisé que le FAIC a pu financer plusieurs films ces dernières années, grâce à ses fonds propres. Il a ajouté : « nous sommes en train de mettre en place les outils et les mécanismes nécessaires pour être prêts le jour où nous recevrons notre dotation initiale annoncée, d’une valeur de 6 milliards de francs CFA ».

Lors des débats, de nombreux questionnements ont émergé, notamment sur le rôle du cinéma dans la société. Présent à la conférence, M. Alou Konaté, Président de la Fédération Nationale du Cinéma et de l’Audiovisuel du Mali (FENACAM), a affirmé que : « le cinéma représente un enjeu sociétal et culturel majeur et constitue un puissant levier de développement de la vie socioéconomique et culturelle d’un pays ». De son côté, M. Salif Konaté, ancien Président de l’Union Nationale des Cinéastes Maliens, a dénoncé le manque de financement des productions, ce qui, selon lui, risque de condamner certains pays à la dépendance malgré leurs riches potentialités artistiques. Toutefois, il a exhorté les autorités à investir dans le secteur du cinéma, affirmant que « la culture est le socle, le poumon de tout État ».

La conférence s’est achevée sur la projection d’un court-métrage mettant en scène une petite fille dialoguant avec le Président Modibo Kéïta sur la situation actuelle du Mali, une séquence qui a enchanté le public.

Fatouma Cissé