Hadj 2023 : le premier contingent de pèlerins maliens déjà en Arabie Saoudite

Le premier contingent de pèlerins maliens pour le hadj 2023 s’est rendu dimanche 4 juin en Arabie Saoudite. Depuis, les différentes agences s’activent afin d’acheminer leurs pèlerins vers le royaume saoudien pour accomplir le 5ème pilier de l’Islam qui débute le 26 juin prochain. Alors que certains y sont déjà, les démarches de visas sont en cours pour d’autres groupes.

Le Mali aura cette année 13 323 pèlerins contre 6000 en 2022. Ces pèlerins ont tous déboursé 4 166 425 FCFA pour la filière gouvernementale et 4 675 000 FCFA pour la filière privée. Les préparatifs du hadj de cette année ont été marqués par une polémique. Se sentant lésées dans la répartition du quota des pèlerins maliens, des agences de voyage regroupées au sein d’un collectif de 57 membres ont animé une conférence de presse le 29 avril dernier. Selon eux, ils doivent bénéficier de 20 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence de voyage, 300 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence ou groupement d’agences de voyage. La Maison du Hadj avait répliqué assurant le quota n’appartient pas au privée mais au gouvernement, et les autorités saoudiennes ne reconnaissent pas selon elle les agences de voyage.

Hadj : le quota accordé aux agences privées fait polémique

Se sentant lésées dans la répartition du quota des pèlerins maliens, des agences de voyage regroupées au sein d’un collectif de 57 membres ont animé une conférence de presse ce 29 avril. Selon eux, ils doivent bénéficier de 20 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence de voyage, 300 pèlerins au minimum et 600 au maximum par agence ou groupement d’agences de voyage. Mais d’après, le directeur général de la maison du hadj, le quota n’appartient pas au privée mais au gouvernement, et les autorités saoudiennes ne reconnaissent pas les agences de voyage. Une commission nationale de suivi et évaluation des agences privées a été mise en place par le ministre en charge des affaires religieuses. Composée de 13 membres c’est cette commission présidée par le directeur de la maison du hadj avec son adjoint en appui qui assure la répartition des quotas. Selon Mahamane Adamou Cissé, directeur général adjoint de la maison du Hadj, les agences qui n’ont pas eu de quota ne remplissent pas les conditions qui vont du paiement des impôts, ou au fait d’avoir un siège. D’après le directeurs général adjoint, parmi ceux qui ont formé le collectif, certains sont persona non grata en Arabie Saoudite. Les responsables de la maison du Hadj précisent que la commission est habilitée à apporter des changements dans la clé de répartition. Le Mali pourra envoyer 13.323 pèlerins contre 6000 en 2022. Sollicité, l’association des agences de voyages et de tourisme n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.

Hadj 2018 : La sécurité au centre des attentions

Dans quelques jours, deux millions de personnes vont effectuer le pèlerinage à la Mecque. Trois ans après les évènements tragiques qui l’ont endeuillé, l’Arabie Saoudite a pris de nombreuses mesures pour assurer un séjour en toute sécurité aux fidèles musulmans.

Le 24 septembre 2015, durant le Hadj, une énorme bousculade avait entrainé la mort de nombreux pèlerins. Le bilan officiel donné par l’Arabie Saoudite fait état de 769 morts, bien en deçà de ceux avancés par des agences de presse, qui dépassaient le millier de victimes. L’Iran et le Mali ont été les pays les plus durement touchés par cette tragédie. Pointé du doigt, notamment par l’Iran qui mettait en doute sa capacité à organiser un évènement qui réunit chaque année deux millions de pèlerins, le royaume des Saoud avait rapidement réagi. Des survivants avaient également reproché à la police d’avoir fermé des routes et d’avoir mal contrôlé les mouvements de foule. Des mesures ont donc été prises par les autorités saoudiennes pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise. Parmi lesquelles l’installation de caméras supplémentaires près des lieux saints et l’augmentation du nombre d’agents de sécurité entre autres. En 2016, ils étaient plus de 100 000, épaulés par près de 260 000 agents de santé.

Édition sans épidémie « Des travaux d’agrandissement des voies ont été entrepris afin de rendre plus fluides les déplacements des pèlerins », explique Bandiougou Kanté, PDG de l’agence de voyage Muzdalifa. Présent chaque année sur le terrain, Kanté note une amélioration depuis 2015. « C’est le royaume qui s’occupe désormais de la nourriture de nos pèlerins, même s’il est vrai que nous payons ». Son agence, qu’il a ouverte en 2000, est spécialisée dans le pèlerinage. En plus de 2 médecins, 11 personnes sont chargées d’assurer la sécurité de sa délégation. « Ils se déploient dans les lieux saints de manière à assurer la sécurité de chacun de nos pèlerins », affirme-t-il. Avec 260 personnes cette année, il a dû « étoffer » son équipe pour éviter tout incident. Le dispositif est le même pour la Maison du Hadj. Sans donner d’indications sur leur nombre, Hamza Moustapha Maiga, premier responsable de la structure, fait part de la présence de militaires, de policiers et d’agents de la protection civile dans la délégation.

Le nouvel homme fort du royaume, le prince héritier Mohamed Ben Salmane, souhaite attirer six millions de pèlerins durant le Hadj. Pour y arriver, il entend offrir des garanties sécuritaires aux différentes délégations. Ainsi, l’Arabie Saoudite a interdit aux véhicules transportant des dromadaires d’entrer dans la ville de la Mecque pour éviter aux pèlerins de contracter des maladies contagieuses durant le l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam.

Abdoul-Karim KANADJIGUI, Directeur Général Delta Voyages : « Il faut qu’on s’organise un peu mieux à l’échelle nationale »

Parmi les premières agences de voyages à organiser le pèlerinage, Delta Voyages a vu sa part de marché se réduire comme beurre au soleil. Elle tente de s’adapter face à une concurrence de plus en plus rude.

Présentez-nous votre agence
Delta Voyages existe depuis 1990 et est l’une des plus anciennes agences de tourisme du Mali. Elle compte aujourd’hui cinq employés. Auparavant, c’était l’État qui s’occupait de la grande partie des pèlerins, puis il s’est replié au profit des agences privées, mais leur nombre trop important fait qu’il est difficile d’être rentable avec les chiffres que nous faisons sur le hadj. Au lieu que certaines agences aient 600 pèlerins, elles se retrouvent avec 300 ou 400… Le fait qu’on ait fait des regroupements de trois, quatre, voire cinq agences, permet de faciliter la gestion en faisant des économies d’échelle, par exemple sur le recrutement des agents d’encadrement qui sont mutualisés.

Comment vous en sortez-vous ?
Nous avons décidé de nous replier sur la vente des billets. Le pèlerinage est devenu pour nous une activité secondaire, parce qu’elle n’est plus aussi lucrative qu’avant. Imaginez, nous sommes passés de 50 pèlerins en 2014 à 30 cette année, ce n’est vraiment pas rentable surtout qu’il y a tous les couts organisationnels à prendre en compte. Nous nous focalisons donc sur la vente des billets et nous travaillons avec les administrations, les ONG, etc. On observe maintenant des gens qui font le choix de ne pas partir avec les charters. Ils paient leurs billets et se rendent à la Mecque par vol régulier. D’ailleurs, nous avons fait ce choix cette année et nos pèlerins vont partir avec Turkish Airlines, qui garantit de partir et de revenir à temps, contrairement aux charters qui souvent sont en retard de plusieurs heures, voire plusieurs jours, ce qui se répercute sur tout le voyage.

Comment améliorer la qualité de l’organisation du pèlerinage ?
Il faut qu’on s’organise un peu mieux à l’échelle nationale. Il faut rendre plus strict encore la délivrance des agréments pour les agences de voyages qui proposent le pèlerinage. Apprendre aux gens à respecter les horaires, maintenir la discipline… Nous sommes le reflet de ce qui se passe chez nous, nous ne sommes pas organisés. Nous n’avons pas cette culture là, et cela se répercute dans ce qui se passe là-bas.

Des produits Télécoms spécifiques

Dans le cadre de leurs politiques de marketing et de Responsabilité sociale des entreprises (RSE), Orange Mali et Malitel accompagnent les pèlerins avec des offres spécifiques. Grâce au roaming, ceux-ci peuvent utiliser leurs numéros sur place et bénéficier de services supplémentaires à des tarifs promotionnels. Même si aucun des deux opérateurs n’a voulu dévoiler sa stratégie pour 2016, il est certain qu’ils s’assureront l’un et l’autre que leurs clients continuent de communiquer, même depuis les lieux saints. Ainsi, Aguibou Tall d’Orange Mali annonce des tarifs promotionnels sur les appels voix, les SMS et l’Internet, en plus de nouvelles offres allant jusqu’à la subvention de téléphones pendant le pèlerinage. Chez le concurrent, on n’est pas en reste. Malitel lance pour l’occasion une promotion exceptionnelle comprenant de nombreux avantages, parmi lesquels la réception gratuite de SMS, des offres tarifaires préférentielles et de nombreux autres services en cours de validation. Autant de bons plans qui permettront aux pèlerins de rester connectés avec leurs proches. La plupart d’entre eux voyagent avec les deux opérateurs, histoire de profiter de tous les avantages offerts.

Des produits bancaires adaptés

Au Mali, les banques proposent des produits d’épargne pour permettre de faire face aux frais nécessaires au pèlerinage, de même que pour laisser suffisamment de moyens à leur famille durant leur absence. Des prêts bancaires ou crédits peuvent aussi être proposés, mais le « Riba » (prêt à taux usuraires), doit être réglé avant de commencer le pèlerinage. « Certains utilisent ces comptes, mais très généralement les gens payent cash. S’endetter pour aller au Hadj est mal vu. On ne s’endette pas pour faire le pèlerinage », explique Samba, qui l’a lui-même effectué en 2011, en économisant pendant 2 ans hors des circuits bancaires. Le budget nécessaire pour le pèlerinage dépasse les 2 millions de francs CFA (2,4 millions en 2016). Cet argent permettra de rémunérer l’agence qui organise le séjour (logement, nourriture, transport entre les différents sites) et d’accomplir les rites de la foi. Les banques proposent aussi des cartes de paiement et de retrait spécifiques, ce qui limite les risques de perte ou de vol d’espèces, et sécurise ainsi la famille qui peut recharger la carte à tout moment. Du côté des assureurs, on se plie également en quatre pour les pèlerins. Des contrats spécifiques leur proposent une prise en charge de tous les risques éventuels (frais médicaux, rapatriement en cas de décès, perte de passeport), une assistance adaptée qui permettra à l’assuré de se consacrer entièrement à son hadj tout au long du séjour.

C’est quoi le hadj ?

« Et à Dieu le devoir sur les êtres d’accomplir le pèlerinage de la demeure, pour quiconque en a les moyens. Quant à celui qui se rend ingrat, Dieu est certes au-delà des mondes. » Ainsi parle le Coran du pèlerinage à la Mecque, dans la sourate 3, verset 97.

Cinquième pilier de l’islam, le hadj, qui signifie littéralement « sortir pour se rendre à un endroit », est obligatoire pour toute personne soumise aux obligations religieuses et qui en a les moyens. Ces moyens sont définis, par les jurisconsultes, comme étant la capacité physique de supporter le rituel du pèlerinage, les frais pour le voyage ainsi que la possibilité de laisser suffisamment d’argent à sa famille. Dieu a ordonné le hadj et ses rites du temps du prophète Abraham, qui a construit la Kaaba avec son fils Ismaël. Abraham revenait chaque année à la Mecque afin d’y accomplir le hadj. Mais la pratique fut dévoyée après sa mort, l’idolâtrie ayant gagné l’Arabie. C’est dans ce contexte qu’est arrivé le prophète Muhammad (PSL), qui a débarrassé la Kaaba de toutes les idoles et rétabli les rites établis par Abraham sur la permission de Dieu. Toutes les pratiques pré-islamiques, n’ayant de fondement autre que l’ignorance, ont été écartées pour faire du hadj un évènement basé sur la piété, la simplicité, la sobriété, la pureté, la crainte de Dieu. Pour faire le pèlerinage, il faut être musulman, responsable (pubère et saint d’esprit), et l’accomplir durant les trois derniers mois du calendrier hégirien, soit quelques semaines avant la fête de Tabaski. Comme d’autres pratiques cultuelles, il comporte aussi des rites à observer : l’entrée en état de sacralisation à partir des lieux fixés à cet effet (Ihram), la circumambulation (Tawaf), la marche entre Safa et Marwa (Sa’y), le stationnement à Arafa, le séjour nocturne à Mouzdalifa, la lapidation des stèles (Djamra), et l’immolation d’un sacrifice.

Le difficile choix du prestataire

Combien de fois n’a-t-on pas entendu des pèlerins, pendant ou après le séjour, regretter amèrement le choix de l’organisateur de leur voyage. Chaque année, les choses se passent plus ou moins bien pour la filière gouvernementale, dont la plupart des clients se disent satisfaits. « Ils sont plus organisés. C’est plus fiable que les privés », reconnait Abdoulaye, ancien pèlerin des deux filières. « Moi, j’ai choisi mon agence sur recommandation d’un proche et tout s’est bien passé, hamdoulilah. Mais là bas, il y des groupes qui souffrent vraiment, le suivi médical et les repas n’étaient vraiment pas à la hauteur », explique Hadja Fatoumata. « Je ne fais pas trop confiance en ce que je vois à la télé. Ils ont tous le même discours, alors à qui se fier ? », s’interroge Aminata Diarra, qui fera le hadj pour la première fois. « C’est le professionnalisme qui compte, et la plupart des agences n’ont pas les compétences pour ce type de prestations, explique un acteur du secteur ». Selon lui, il y a bien quelques unes qui ont fait leurs preuves au fil des années et qui disposent « d’un encadrement adéquat pour les pèlerins. C’est cela le plus important ». Ne pas se fier aux « coxeurs » travaillant pour les agences, qui les rémunèrent au nombre de clients. « Ils promettent monts et merveilles et souvent c’est la désillusion, même avant le départ, avec des vols repoussés et une prise en charge sur place inadéquate », explique le professionnel. « Le problème est avant tout organisationnel et aussi une question de mentalité », nuance Abdoul Karim Kanadjigui de Delta Voyages. Selon lui, il faut mieux encadrer la profession, mais aussi mieux former les pèlerins qui ne sont vraiment pas préparés pour ce grand voyage.

Quotas, la question qui fâche

Pour le pèlerinage à la Mecque, chaque pays a un nombre maximum de pèlerins qu’il peut faire voyager. Il est normalement calculé sur la base de 1 000 pèlerins pour 1 million d’habitants. Le Mali n’en a pour l’instant que 9 000, dont 1 500 voyagent avec la filière gouvernementale, prise en charge par la Maison du hadj, qui organise l’avant, le pendant et l’après pour le compte de l’État. La filière privée, qui regroupe toutes les agences de voyages, envoie elle 7 500 pèlerins, également bénéficiaires de l’accompagnement de la structure d’État, en terme de formation par exemple. Il faut cependant noter qu’en ce qui concerne la répartition du quota des privés, chaque année apporte son lot de complications. La première raison en est l’augmentation exponentielle du nombre d’agences, passées de 5 il y a une vingtaine d’années, à plus de 200 aujourd’hui. « Ce qui fait que chaque agence se retrouve avec une portion congrue du marché », déplore un responsable d’agence, selon lequel l’immixtion du ministère du Culte n’arrange rien à la situation. « Nous nous étions organisés, mais maintenant, l’État veut décider combien de personnes nous devons amener. Si tu partais avec 100 personnes et qu’aujourd’hui tu n’en as plus que la moitié, comment peux-tu être rentable ? », s’interroge-t-il.

Hadj: les secteurs privé et public en discussion

Après la bousculade du 24 septembre dernier à  Mina près de La Mecque, lors du Hadj 2015 qui a coûté la vie à  plus de 300 pèlerins maliens, les autorités maliennes semblent tirer une leçon de ce drame. Pour une meilleure organisation de ce rite important pour les musulmans du monde entier qu’est le grand pèlerinage dans le premier lieu saint de l’islam, elles ont organisé les premières assises avec le secteur privée. Ce forum des religieux a été initié par le ministère des affaires religieuses et du culte ce mardi 9 février à  la Maison du Hadj. Il a été présidé par le chef du département, Thierno Hass Diallo en présence de Mahamoud Dicko, président du haut conseil islamique. Pour le ministre, le drame de Mina est une leçon qui interpelle le gouvernement à  prendre des résolutions afin d’éviter de pareille situation. Un avis partagé par Mahamoud Dicko, qui espère que cette journée de réflexion soit constructive pour le Mali tout entier. Il faut rappeler que l’ensemble des responsables du secteur privé qui interviennent directement dans l’organisation du Hadj prennent part à  la discussion.

Hadj 2015 : Un pélérinage sans couac?

Le plus grand pays du Golfe, l’Arabie Saoudite, accueillera quelques 10 millions de fidèles, comme chaque année, parmi lesquels trois millions sont des pèlerins. Le Gouvernement du Mali, qui organise le Hadj depuis des décennies, a, lors du Conseil des ministres du jeudi 25 juin 2015, attribué le marché de la filière gouvernementale du Hadj 2015 au groupement Compagnie Flynas/Agence malienne de services aériens (AMSA), qui devra assurer le transport des pèlerins maliens sur les lieux saints de l’Islam, la restauration, l’accès aux soins de santé, l’hébergement, ainsi que toutes les conditions nécessaires pour la bonne exécution du pèlerinage. Ce sont 1 500 pèlerins qui seront concernés, 500 de plus que l’année dernière, pour un coût global de plus de 2 milliards de francs CFA. Pour ce voyage, le pèlerin de la filière gouvernementale devra débourser 2 550 000 francs CFA contre 2 741 000 de francs CFA l’année dernière. Le prix est donc encore une fois en baisse, à  comparer avec les 2 800 000 francs CFA que facturent les agences privées de voyage. Toutefois, le pèlerin aura également à  sa charge le prix du mouton (70 000 francs CFA) et celui du passeport (50 000 francs CFA). Les inscriptions pour la filière gouvernementale ont commencé le 15 juin dernier et s’achèveront le 15 août, le départ étant prévu pour le 27 août prochain. Conflit entre l’à‰tat et les privés « Au Mali, nous avons le coût le plus cher par rapport aux autres pays de la sous-région, alors que les pèlerins maliens sont les plus mal traités », se lamente M. Touré, pèlerin en 2014. Pour remédier aux nombreux couacs, le ministère des Affaires religieuses et du Culte, gère depuis cette année toute l’organisation matérielle du voyage, en collaboration avec celui de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, auquel il a confié 7 500 pèlerins répartis entre 140 agences de voyage privées. Du fait de l’état sinistré du secteur touristique malien, elles sont de plus en plus nombreuses à  se tourner vers le pèlerinage. Aussi, souhaitent-elles le retrait de l’à‰tat de la composante commerciale du voyage en terre sainte, estimant qu’il doit se limiter à  un rôle de régulation, de contrôle et d’accompagnement : «Nous voulons que l’organisation du Hadj soit la seule affaire de la filière privée», déclare Mme Cissé Fatimata Kouyaté, Présidente de l’Agence malienne de voyage et de tourisme (AMAVT), qui représente la filière privée pour le Hadj 2015. « l’à‰tat ne fait pas du commerce, mais l’à‰tat régule (…) Pour que nous nous retirions, il faudrait quand même qu’elles (les agences privées) tamisent un peu leur semoule et que nous soyons avec les bons grains pour le bonheur des pèlerins, déclarait Thierno Amadou Hass Diallo, ministre des Affaires religieuses et du Culte, dans une interview accordée à  notre confrère Les Echos le 22 juin 2015. Le manque de sérieux de certaines agences est, aux yeux du ministre, un facteur qui les décrédibilise et renvoie d’elles une image qu’elles ne veulent pas changer : «Je suis ce ministre de la République qui pense que le dernier mot revient à  l’à‰tat. Et cela, je l’assumerai dans le respect des agences sérieuses, crédibles pour le rayonnement du secteur privé.» Innovations pour éviter les déconvenues à‰vènement spirituel mais aussi lucratif, le Hadj est toujours l’objet des plaintes des pèlerins relatives à  leurs conditions. Comme ce fut le cas en 2014 lorsque ceux de la filière gouvernementale dénoncèrent les logements insalubres et inadaptés. « Sur la liste de répartition affichée au Centre islamique de Bamako, on devait être quatre pèlerins par chambre. Arrivés à  Médine, nous étions 500 personnes accueillies par un seul agent à  la réception de l’hôtel. Et là , il n’y avait plus de protocole, nous avons été balancés dans les chambres à  6, 7 et 8 ! Le pèlerinage n’est pas difficile, ce sont les conditions dans lesquelles se trouve le pèlerin qui le rendent dur », renchérit Moussa Ben Deka Diabaté, assureur et pèlerin de la filière gouvernementale de 2014. Toutes choses que le ministre Thierno Amadou Hasse Diallo n’a aucun mal à  admettre : «Il faut dire que nous partons pour chercher Dieu, ce n’est pas pour être dans le confort. Je suis d’accord que lorsqu’on fait sortir les pèlerins, il faut bien les traiter. Nous n’allons jeter l’anathème sur personne. Cette année, nous ferons en sorte que cela ne se reproduise pas. C’’est pourquoi il y a des innovations ». En termes d’innovations, contrairement aux autres années, le ministre explique qu’en plus du délégué, il y a deux adjoints issus du milieu religieux. Il a également été créé un poste de superviseur assisté du directeur de la maison du Hadj et d’un membre des agences de voyage, ceci pour garantir la fonctionnalité «des lieux d’hébergement », «les promesses tenues par les agences aux pèlerins, et la restauration ». Pendant les deux mois de la campagne du Hadj, le ministre a bon espoir que toutes les conditions seront réunies. En outre, poursuit Thierno Amadou H. Diallo, à  la différence des autres années, ce n’est plus le ministère de l’Administration territoriale qui envoie le quota des pèlerins au département du Tourisme, et le transport ne sera pas non plus assuré par le ministère des Transports : «Cette année, nous avons tout centralisé». Moussa Ben Deka Diabaté reste pessimiste malgré ces garanties. Pour lui, « le gouvernement envoie d’abord 100 à  200 personnes à  La Mecque, gratuitement et qui seront prises en charge par les pèlerins qui ont payé ». Ensuite, il y a «ces guides qui n’apportent rien aux pèlerins, mais qui, logés confortablement, se prennent pour la projection orthogonale de Dieu sur terre !». «En 2014, 144 agences privées étaient impliquées, 110 n’avaient pas d’hôtels pour loger les pèlerins. Mais l’à‰tat gagne dans ça, C’’est une manne financière », ajoute-il. Et de proposer qu’on ramène le pèlerinage à  deux semaines au lieu d’un mois, «parce que le pèlerinage, ce n’est que Arafat ». Cette année, le ministère en charge de l’organisation du pèlerinage est déterminé à  tout mettre en œuvre pour éviter le scenario catastrophique vécu par les pèlerins en 2014, et qui en gardent le souvenir comme une relique. On ne peut que le prendre au mot.

Pèlerinage 2014: un pactole de plus d’un milliard pour les agences

Le pèlerinage à  la Mecque est l’un des cinq piliers de l’Islam. Il est recommandé mais pas obligatoire du fait de son coût onéreux. En conséquence, il demeure une traite pour les voyagistes qui profitent du mois de ramadan pour lancer leur campagne de communication en direction des potentiels candidats. Les voyagistes agréés pour le business du pèlerinage sont au nombre de cent dix au Mali. Constitué en agence, chaque voyagiste jette son va-tout dans la communication pour séduire environ cinq cents clients. La télévision, l’affichage, la radio et la presse sont inondés de publicité ayant trait aux inscriptions mais que proposent les agences de voyage ? Les voyagistes mettent en avant leur agrément IATA pour exhiber une crédibilité et un sérieux certifiés par un organisme international. Chacun se targue d’avoir été félicité par les autorités saoudiennes pour sa bonne campagne précédente. Chaque voyagiste communique sur le confort de ses avions, la qualité de ses encadreurs, ses bus climatisés entre Jeddah et Médine, sa franchise bagages, son hébergement de qualité et la proximité de ses résidences avec la grande mosquée des lieux saints. s’agissant du tarif, les 2 800 000 francs exigés sont pratiqués par toutes les agences de voyage qui cachent certaines vérités. En vérité, le point focal du pèlerinage reste la Maison du Hadj au Centre Islamique de Hamdallaye. Ici, la formation des pèlerins permet à  tous les candidats au départ de comprendre les procédures et les secrets du pèlerinage. l’Etat qui commercialise mille places met dans ce centre toutes les informations importantes à  la disposition du pèlerin. Mieux, l’Etat a des tarifs moins chers puisqu’il demande 2 740 000 francs pour le pèlerinage aux lieux saints. Ce business d’environ un milliard et demi de francs CFA aiguise bien des appétits et les voyagistes privés profitent de la faible communication commerciale de l’Etat pour gagner de bonnes parts de marché. Les premiers vols sont prévus vers le 12 septembre et les retours à  la mi-octobre.

Hadj 2012 : jour J – 17

8000, dont 1240 pour le gouvernement. C’’est le nombre de pélerins que le Mali est autorisé à  envoyer cette année dans le cadre du Hadj à  la Mecque. Le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, et son collègue en charge des Affaires religieuses et du culte, Yacouba Traoré, étaient le 7 juillet à  la Maison du Hadj de Hamdallaye pour s’enquérir de l’état d’organisation du pèlerinage. Le Mali aurait pris du retard dans l’organisation, ce qui explique le report de la date limite d’inscription au 14 septembre. 1077 personnes sont officiellement inscrites pour le moment et 1044 ont déjà  effectué le versement. 581 passeports ont été traités et remis à  l’ambassade du royaume d’Arabie Saoudite pour obtenir les visas nécessaires. Au niveau des uniformes pour les pèlerins, 729 tissus ont été livrés. 2.400 000 FCFA par pèlerin Au cours de leur visite, les deux ministres ont fait le tour des différents services pour se rendre compte de la logistique et mieux comprendre les différentes étapes qui jalonnent la démarche des pèlerins. Les frais de pèlerinage sont estimés cette année à  2 400 000 FCFA par personne. Moussa Sinko Coulibaly a invité les pèlerins à  se rendre à  la maison du Hadj pour remplir les formalités du voyage. Des sessions de formations sur les différents aspects du pèlerinage seront par ailleurs organisées du 15 au 20 septembre. Les premiers convois pour ce Hadj 2012 doivent partir de Bamako les 27, 28, 29 septembre 2012. Retour prévu fin octobre.

L’heure du Hadj a sonné !

Cette année, de nombreuses innovations ont été opérées pour le bien-être des pélerins. Chaque année, ils sont des centaines à  fouler le sol des lieux saints de l’Islam à  la Mecque (en Arabie Saoudite) pour accomplir le cinquième pilier de la religion musulmane, à  savoir le pèlerinage saint. Majoritairement composés de personnes du troisième âge, les pèlerins ont besoin d’un réel encadrement tout au long du Hadj. C’’est en tout cas la conviction qui semble animer les plus hautes autorités maliennes qui n’ont pas manqué d’insuffler, sur le plan national, une nouvelle dynamique dans l’organisation du Hadj. Surtout que, cette année, le nombre de pèlerins maliens est porté à  7 000. Le gouvernement s’implique Toutefois, sur les 7 000 pèlerins, le Gouvernement malien a accepté de confier 5 500 à  des Agences de voyage privé, et d’assurer la prise en charge et l’accompagnement de 1 500. Selon le Directeur Général adjoint de la Maison du Hadj, Hassana Arama, «Â C’’est dans un souci d’équité et de bonne gestion que le Gouvernement malien a décidé de diviser la poire en deux ». Cependant de nombreuses différences existent dans la prise en charge des pèlerins de la filière gouvernementale et ceux de la filière privée. Cette différence se joue d’abord au niveau des frais d’inscription. Par exemple, cette année, le pèlerin qui veut s’inscrire au compte de la filière gouvernementale devra payer 2 100 000 F CFA (tout frais compris), par contre, ceux qui choisissent la filière privée devront payer en moyenne 2 500 000 F CFA (tout frais compris). l’autre différence se joue au niveau des compagnies de voyage. Si les 28 Agences de voyages retenues doivent se partager les 5 500 pèlerins à  travers différentes compagnies de voyage, la compagnie attitrée de la filière gouvernementale demeure «Â Ethiopian Airlines ». Par ailleurs, tous les pèlerins de la filière gouvernementale sont soumis à  la visite médicale, seul critère de validation de leurs inscriptions. Ce qui n’est pas forcément le cas chez les Agences privées. Limitation de poids Pour couper court aux nombreux problèmes nés autour des bagages, la Maison du Hadj et les responsables de la Compagnie «Â Ethiopian Airlines » ont œuvré à  la limitation du poids des bagages. Ainsi, le volet calibrage des bagages n’autorise que 56 kg par pèlerin. En terme d’innovation, la Direction de la Maison du Hadj a pensé à  initier la formation de ses pèlerins, c’est-à -dire ceux de la filière gouvernementale. Selon le DGA de la Maison du Hadj, Hassana Arama, cette formation qui se déroule les samedi est non seulement théorique mais aussi pratique. Et elle vise surtout à  faire apprendre aux pèlerins l’accomplissement des formalités administratives ainsi que les rites du pèlerinage. Notons que les inscriptions ont effectivement démarré le 04 août dernier et prendront fin le 08 octobre 2011. Comme à  l’accoutumée, la seule banque qui encaisse l’argent des pèlerins à  l’inscription C’’est la Banque de développement du Mali (Bdm sa). Le guichet unique se trouve implanté au sein de la Maison du Hadj, histoire de faciliter les choses aux pèlerins.

Koumbi voyages, une agence leader au Mali

Koumbi voyages est une agence spécialisée dans les prestations de billetterie d’avions, d’hébergement, de restauration, de change et de tourisme au Mali. Au delà  de ses prestations, l’agence a un centre de formation en hôtellerie et tourisme. Cette année, l’agence fête ses 11 ans d’existence sous le signe de la maturité. Créée depuis le mois mars 2000, l’agence s’est imposée dans le domaine du tourisme pour sa qualité de prestation de services. «Â Notre agence de voyage se distingue par sa qualité d’accueil et d’orientation des clients. C’’est pourquoi la communication est au C’œur de notre agence», a précisé Chouadou Soumaré, directeur de l’agence. Pour lui, toute chose que l’homme entreprend doit être faite avec sérieux. «Une décennie d’existence sans être l’objet de plaintes, prouve à  suffisance que nous respectons les règles et les normes de la profession», ajoute t-il. Au service du Hadj Chaque année, l’agence Koumbi Voyages reçoit plus de 3000 clients pour le pèlerinage à  la Mecque sans compter des centaines de clients pour effectuer la «Â Umra » ou petit pèlerinage. l’agence est également représentée en Angola et en Egypte et a participé à  des foires internationales aux Etas-Unis et en France. La menace terroriste Des agences les hôtels au Mali souffrent de la baisse des fréquentations depuis que la France a déconseillé à  ses ressortissants de se rendre dans certaines régions du Mali au Nord considérées  comme «Â zones rouges » en raison de la menace terroriste. Les principaux sites touristiques ont été désertés et les hôtels vidés depuis 2009, avec une répercussion sur les agences de voyages en manque de clients. l’agence Koumbi n’a pas fait exception à  la règle. Par ailleurs, la multiplication anarchique des agences crées par de richissimes opérateurs entrave l’activité des autres agences. C’’est pourquoi l’agence a eu l’idée de créer un centre de formation en hôtellerie et tourisme. Ce centre qui a bénéficié du concours du Fonds d’appui pour la formation professionnelle (FAFPA) va former une centaine de personnes par an. Certains de leurs étudiants sont aujourd’hui des responsables d’agences et d’autres occupent des postes de responsabilité dans les hôtels. A noter : Le pèlerinage 2011 est ouvert chez Koumbi voyages