Eaux minérales : attention aux non certifiées

À partir de 100 francs CFA la petite bouteille, l’eau minérale est de plus en plus accessible et l’offre est diversifiée. Mais, en cette période de fortes chaleurs et de grande consommation, toutes n’ont pas une Autorisation de mise sur le marché (AMM). C’est-à-dire la caution officielle de garantie de leur qualité. Pourtant, la procédure est simple et indispensable pour certifier l’eau.

La marque, la date de péremption, voici quelques-uns des détails auxquels s’intéresse la majorité des consommateurs. Pour le reste, elle fait confiance au nom du produit ou à la société productrice. Pour les consommateurs, peu de doutes sur la qualité des eaux « en bouteille ». Pourtant, ce n’est pas ni gage de sécurité, ni une assurance.

Pour garantir la qualité sanitaire des aliments, y compris les eaux, seule l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (ANSSA) est la référence. À travers un certain nombre de critères, elle délivre l’Autorisation de mise sur le marché (AMM), donnant aux produits non seulement la permission d’être sur le marché, mais aussi la garantie qu’ils répondent aux normes sanitaires requises.

Précautions nécessaires

Mais, compte tenu du principe de « liberté du commerce », plusieurs types d’eaux minérales se retrouvent sur le marché sans ce préalable. Les consommateurs ne sont donc pas à l’abri d’éventuels risques. Pour s’assurer de la qualité de l’eau qu’ils boivent, ils doivent être attentifs au « petit » logo jaune de l’Agence de sécurité sanitaire des aliments sur l’emballage des bouteilles. Il est accompagné de la mention « autorisé par le ministère de la Santé » et du numéro de délivrance de l’AMM.

Donc, en principe, ceux qui s’apprêtent à mettre sur le marché un produit de consommation, en l’occurrence de l’eau minérale, doivent d’abord se munir de cette autorisation. Pour l’obtenir, un certain nombre de conditions doivent être remplies par les demandeurs. Outre une demande manuscrite, un dossier technique, comprenant la description du produit (dénomination, composition, date de fabrication et de péremption, etc.), son origine, la copie conforme de l’AMM du pays d’origine ou son équivalent sont nécessaires pour les produits importés.

Quant aux produits locaux, en plus des documents précités, il faut un rapport d’évaluation de la qualité sanitaire fait par un organisme agréé et une analyse du produit par le Laboratoire national des Eaux.

Les dossiers sont examinés au cours des sessions de l’ANSSA, qui se tiennent en principe tous les trois mois. Les autorisations ainsi délivrées ont une validité de cinq ans, mais des contrôles inopinés peuvent le cas échéant permettre de les retirer lorsqu’elles ne respectent plus le cahier des charges.

Coup d’État du 18 août : Le film de la journée

Alors qu’un climat de panique s’est installé sur Bamako, réveillé tôt par une mutinerie de militaires au camp Soundiata Kéïta de Kati, le mardi 18 août, au Monument de l’Indépendance se tient un regroupement, semble-t-il spontané, d’une centaine de jeunes, impatients de voir le Président Ibrahim Boubacar Kéïta démissionner. Ibrahim Traoré, mécanicien, habits tâchés d’huile, est convaincu du départ d’IBK cet après-midi. « L’armée républicaine malienne a décidé de prendre les choses en main. Nous sommes derrière elle, parce qu’elle veut nous libérer d’un régime corrompu et dictatorial. Que le peuple malien nous rejoigne massivement pour fêter le départ de ce régime. Un nouveau Mali va naître ce soir à minuit », prédit-il. Dans la nuit du mardi au mercredi, la prophétie d’Ibrahim s’est réalisée. Arrêté à sa résidence privée de Sébénikoro avec son Premier ministre, Boubou Cissé, vers 16h 30, et conduit à la garnison militaire de Kati, le désormais ex Président de la République a, contraint, déclaré sa démission vers minuit. « Je voudrais en ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien pour son accompagnement le long de ces longues années, la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment, et avec toutes les conséquences de droit, la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement », a-t-il déclaré. L’histoire ne cesse de se répéter. Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta venait d’être chassé du pouvoir un mardi, comme ses prédécesseurs Modibo Kéïta et Moussa Traoré.

Kati a encore fait peur à Bamako. Tout est parti de cette ville-garnison, à 15 km de la capitale, tristement célèbre pour son putsch de 2012 contre le Président Amadou Toumani Touré. Le même scénario s’est répété ce mardi 18 août 2020. Très tôt le matin, vers 8 heures, le commandant Abdoulaye Gakou, chef de bataillon adjoint du camp, regroupe les militaires. Même si le coup semble bien préparé en amont, certains militaires présents affirment ne pas savoir ce qui va se passer. Le colonel Malick Diaw, ancien du CNDRE, qui a dirigé un groupement tactique interarmées en 2016, vient s’adresser aux troupes. « Je vous retourne votre vérité aujourd’hui », dit-il aux militaires. Un instant, les mots sortent difficilement de sa bouche, à cause de l’émotion. Rapidement, il se dirige vers sa voiture, une Toyota Corolla de couleur grise, prend son arme, tire en l’air et demande aux militaires d’aller prendre des armes. Les soldats s’exécutent. Le magasin d’armes a été ouvert et les mutins s’arment lourdement. Certains ont été dépêchés à la Poudrière, à moins d’une vingtaine de kilomètres de la ville de Kati. Là, blindés, munitions et autres armes lourdes sont en train d’être acheminés. Pendant ce temps, à Bamako, d’autres éléments procèdent à des arrestations. « Le gros du travail a été effectué par des éléments de la police nationale. Alors qu’on se préparait à Kati, ils arrêtaient des ministres, des députés et autres personnalités. Leur choix pour cette mission n’est pas fortuit. Ils sont toujours avec eux et savent là où ils peuvent être », explique un militaire.  

C’est ainsi que, de la matinée jusqu’à tard dans l’après-midi, plusieurs personnalités politiques et militaires ont été arrêtées. Ce sont, entre autres, le Président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, le ministre de l’Économie et des finances, Abdoulaye Daffé, les généraux Ibrahima Dahirou Dembélé, ministre de la Défense et M’Bemba Moussa Keïta, ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, et plusieurs autres hauts gradés.

La Cité administrative a été interdite d’accès et des forces de sécurité se postent en sentinelle devant les bâtiments.

Colère

À côté des mouvements de militaires, plusieurs jeunes se rassemblent vers 13h au Monument de l’Indépendance pour exprimer leur soutien aux mutins. Ils scandent des slogans et propos hostiles au Président Ibrahim Boubacar Kéïta et à la France. Un vieux tacot supporte péniblement deux enceintes, qui crachent les paroles d’une chanson de Tiken Jah Fakoly « quitte le pouvoir, quitte le pouvoir, je te dis quitte le pouvoir ». « Nous sommes ici pour montrer à l’armée malienne que nous sommes derrière elle. Que tous ceux qui hésitent se joignent au combat. On attend que les militaires viennent nous dire qu’IBK a démissionné, sinon on ne rentrera pas à la maison », prévient Elimane Niang, membre de la jeunesse M5-RFP de la Commune III.

Alors que des rumeurs faisant étant de la démission d’IBK se faisaient entendre, certains sont révoltés. Ils ont peur que les militaires aillent signer un compromis avec lui pour le faire sortir du pays. Ils souhaitent qu’il soit jugé et condamné. « En cet instant, on entend qu’IBK a déposé sa démission. Celle-là, on n’en veut plus. Il doit être arrêté, ainsi que les membres de son régime, et jugé. Ceux qui sont morts ne le seront pas pour rien. Les derniers mots d’un de nos camarades de lutte ont été de ne pas arrêter le combat. Si jamais IBK s’en tire facilement, c’est comme si on l’avait trahi »,  prévient un manifestant, très excité. 

La nature des colères est diverse mais elles se rejoignent toutes au niveau des problèmes de gouvernance, que beaucoup voudraient voir changer dans le futur. Kadiatou Traoré est diplômée sans emploi. Habillée d’un complet wax, foulard rose sur la tête, elle a perdu son père, militaire, sur le théâtre des opérations au nord du Mali. Et elle ne cache pas sa colère contre IBK et son régime. « Qu’IBK s’en aille. Aujourd’hui, je suis contente pour deux choses : Moussa Timbiné est aux mains des militaires ainsi que Karim Kéïta. Et, d’ici à 16 heures, le Président de la République sera arrêté. Ce sont nos pères qui sont morts au front. Même le Pharaon n’a pas gouverné de la façon dont IBK l’a fait. Avec le nouveau pouvoir à venir, j’espère que nous pourrions étudier. Que Dieu nous donne un président qui saura bien diriger le pays et que la France ne se mêle pas des affaires maliennes ».

Oumou N’diaye est habillée aux couleurs du Mali. Membre du M5-RFP, elle tient un balai, une branche de neem avec des feuilles, une tapette et une spatule. « Nous, les femmes, sommes là depuis le 5 juin. Nous exigeons qu’IBK démissionne, avec son régime. S’il ne s’en va pas de gré, il s’en ira de force. Ce sont nos maris et nos enfants qui sont tués au Nord. IBK a fait tuer des innocents jusque dans une mosquée. Il a été maudit par le bon Dieu, c’est pourquoi les militaires se sont levés.  Un Musulman ne fait pas cela. Avec ce balai, on va le balayer avec son régime maléfique, qui tombera à l’image de chacune des feuilles de cette branche qui tombe », déclare-t-elle.

Cris de joie

Jusqu’à 15 heures, tout le monde est dans le flou total. « Assistons-nous à un coup d’État ou juste à une mutinerie de militaires en colère ? ». C’était la grande question. Mais les choses ont bientôt commencé à paraitre plus claires. Plusieurs centaines d’éléments des forces de défense et de sécurité, lourdement armés d’armes de guerre, ont pris la direction de Sébénikoro, résidence du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Arrivés au niveau du Monument de l’Indépendance, ils ont tiré des coups de feu en l’air, sous les hourras des manifestants, qui leur tendent la main. Une pluie a arrosé les manifestants, qui y ont vu un signe divin. « Dieu ne dort pas. Le pouvoir maléfique est parti. Enfin ! », s’exclame un manifestant.

Les putschistes sont arrivés à la résidence d’IBK, à Sébénikoro en même temps que plusieurs manifestants, qui les ont suivis. Embouteillage monstre. Un blindé est posté devant l’accès menant directement à la résidence. Joyeux, les soldats tirent en l’air.  Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta est avec son Premier ministre, Boubou Cissé. Des militaires se présentent à eux et leur demandent de les suivre. IBK est mis dans un Toyota V8 noir et Boubou Cissé dans un blanc. Ils sont escortés par les militaires jusqu’au camp de Kati.

Vandales aux aguets

Les rangs des manifestants ne cessent de grossir. Certains affirment attendre d’investir la maison d’IBK. « Il y a de l’or là-dedans », jurent-ils. Cependant, d’autres ont déjà trouvé une mine, qu’ils exploitent : la maison du fils du président, Karim Kéïta, située seulement à quelques mètres de celle du chef de l’État. La maison est pillée. Tout est emporté. Des tonnes de ciment, déposées dans un magasin, sont enlevées par les habitants du quartier. La piscine, dans l’enceinte de la cour, sert de cadre à une « after party » pour des adolescents. Aux environs de 21 heures, la station Total, près du pont « Woyowayanko », à l’entrée de Sébénikoro, est vandalisée. Les pompes à carburant sont détruites et les marchandises de l’alimentation emportées. Une boutique de mode, dans l’enceinte de la cour de la station Shell, près de la maison d’IBK, est cassée et tous les effets dérobés. Les éléments de la Garde nationale qui assuraient la sécurité de la maison du président, pour mettre fin aux pillages, font des tirs de sommation et lancent des gaz lacrymogènes afin de faire fuir les pilleurs.

Des actes de vandalisme se sont également déroulés en d’autres endroits. Pendant que les uns et les autres étaient impatients, au Monument de l’Indépendance, du départ du Président de la République, certains manifestants en colère se sont attaqués au cabinet du ministre de la Justice du gouvernement restreint, Me Kassoum Tapo, à Bamako-coura. Du monument on pouvait voir une épaisse fumée noire se dégageant du bâtiment. Du mobilier de bureau, des portes, des climatiseurs et bien d’autres objet sont emportés. Des vandales ont été pris au piège au niveau du quatrième étage. Les accès aux escaliers de secours et à ceux menant à la sortie étant condamnés par le feu, certains décident de sauter du balcon.

En bas, le reste des manifestants se donne pour mission de les rattraper à l’aide d’un matelas dérobé. Quatre jeunes sautent du quatrième étage, mais l’un d’entre eux est blessé au bras. Il est rapidement conduit au centre de santé pour des soins. Des manifestants ont aussi essayé de s’attaquer à l’annexe du ministère des Finances, non loin du monument, mais en ont été empêchés par d’autres manifestants.

Dans la nuit du 18 au 19 août, Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé sa démission et celle du gouvernement. Il a également dissout l’Assemblée nationale. L’épilogue d’une longue journée qui a mis fin à sa présidence.

 

Repères : 18 août 2020

8h : Début de la mutinerie au camp Soundiata de Kati

8h : Arrestation du ministre de l’Économie et des finances

Vers 9h : Arrestation du Président de l’Assemblée nationale

13h : Des manifestants investissent le Boulevard de l’Indépendance

Vers 13h : Arrestation des ministres de la Défense et de la Sécurité et de plusieurs haut gradés

16h : Alors que les putchistes sont à Bamako, un communiqué du Premier ministre demande aux militaires de faire taire les armes

16h30 : Le Président de la République et son Premier ministre sont arrêtés à Sébénicoro, puis conduits au camp Soundiata de Kati

00h : Dans un message télévisé, le Président de la République annonce sa démission

Désenclavement : Dans l’attente des chantiers

Longtemps accessible par la voie ferrée, la région de Kayes n’entend plus siffler le train depuis quelques années et la route qui la relie à la capitale « a  pratiquement  disparu ».

Si la mobilisation a conduit à un début de solution pour la route, les cheminots fondent beaucoup d’espoir sur les « démarches »  en cours pour relancer le chemin de fer, convaincus que ces deux voies sont complémentaires et indispensables pour le désenclavement de la région.

« Avec le trafic actuel, les routes peuvent difficilement tenir au-delà de 3 ans. Il faut donc des trains pour soulager la route », soutient Bolidjandjan Keïta, le Président des Conducteurs de train de la société Dakar Bamako Ferroviaire (DBF), coordinateur traction.

Même si la situation a peu évolué depuis la fin de leur grève de la faim, le responsable syndical reconnait « la bonne volonté » des autorités. Mais malgré le paiement de 4 mois de salaire, ils sont aujourd’hui « revenus à 8 mois de salaires impayés », déplore-t-il.

Sur l’évolution du chantier des rails, il note cependant des progrès. « Sur le tronçon sénégalais, il y avait un pont qui était hors d’usage. Il a été réparé et la réception doit avoir lieu dans les jours à venir ».

De lents progrès

À Bamako, l’administrateur  de la  DBF chargé de gérer la phase transitoire souhaite également lancer les travaux de réfection de la voie ferrée. Une étape essentielle attendue avec beaucoup d’espoir.

Cependant, des avancées réelles ne pourront être enregistrées que lorsque les 12 voitures commandées, ce qui n’est pas encore le cas. « Si la volonté des États accompagne l’administrateur, nous avons espoir dans  la reprise », souligne M. Kéïta.

Lors de la nomination de l’administrateur, en 2018, il avait été demandé au Mali et au Sénégal de verser 10 milliards chacun pour relancer les travaux.

Dans le schéma actuel, il a été décidé de renoncer à ce montant et demandé à chaque partie de jouer son rôle, notamment en payant les travailleurs en attendant cette relance.  Ce qui est le cas au Sénégal mais pas encore au Mali.

À Ménaka, c’est un autre projet qui fait naître l’espoir, celui de la route qui liera la région au reste du Mali et à la frontière avec le Niger, d’où vient la plupart de « ce qui est consommé ici », assure Harouna Ibatane Yattara, le Président du Mouvement des jeunes de Ménaka.

« Ce projet fait partie des actions prioritaires de l’alliance G5 Sahel (2019 – 2021) ». Et les autorités ont promis de faire tout pour accélérer le plaidoyer autour de la construction de cette route », conclut M. Yattara.

La guerre de l’eau (minérale)

Autrefois, les sachets d’eau à  10 francs CFA suffisaient à  étancher la soif, les eaux minérales en bouteille étant considérées comme un produit de luxe. Si la prise de conscience des enjeux sanitaires n’est pas généralisée au Mali, l’eau en bouteille commence à  être considérée comme un bien de consommation courante. Il y a quelques années, seuls deux ou trois noms se partageaient le marché avec des marques étrangères. Aujourd’hui, les Diago, Kirène, Kati, Vitale, Tombouctou, et autre Roc Vert, ont relevé une offre locale qui suit une demande exponentielle. Tirées de sources profondes, les eaux minérales maliennes garantissent une concentration en minéraux et oligo-éléments (calcium, magnésium, sulfate) qui leur donnent des vertus vantées comme thérapeutiques. Ces eaux se sont taillées, en quelques années, une part de plus en plus grande, à  l’instar de la marque Diago, le leader historique du secteur dont le positionnement ne se dément pas avec une production annuelle de plus de 25 millions de bouteilles de 1,5 litres, 4,6 millions de bouteilles de 0,5 litres et 360 000 sachets. « Diago prend des marchés par rapport à  d’autres car elle est de meilleure qualité. Nos processus d’extraction de l’eau et de filtration sont éprouvés.», explique Laura Gana, responsable marketing à  la Société des eaux minérales du Mali (SEMM) qui la produit. Le secret de fabrication de l’eau, c’est sa méthode de filtration, procédé jalousement gardé par les marques. « Toutes les eaux ont quasiment les mêmes minéraux, les mêmes apports mais tout se joue au niveau du traitement », confirme Tania Azar, directrice générale des eaux Kati, un challenger qui depuis plus d’un an a considérablement augmenté son taux de présence avec une production moyenne de 12 000 bouteilles de 1,5 litre par jour et qui s’apprête à  lancer de petites bouteilles de 0,25 litre pour concurrencer les sachets. Ainsi, avec un peu de calcium ou de magnésium par ci, une pointe de marketing par-là , la guerre de l’eau va bon train. Et tout est fait pour que les Maliens se jettent à  l’eau.

Bassam Azar: «Kati est 100% fiable»

Après la publication d’un journal de la place sur la non autorisation de mise et vente sur le marché de l’eau minérale Kati, plusieurs interrogations se sont donc succédées dans les esprits. Les uns arguant que ceci est une pure et simple conspiration basée sur de fausses allégations visant à  nuire à  la SIBEM. D’autres par contre, ont conclu que cela ne pouvait être que vrai. Cependant, Il faut avouer, que la presse malienne souffre de plusieurs maux. Tels que le manque de professionnalisme. Heureusement dans ce sac pourri, il y’a des journaux crédibles pour d’abord écouter les parties en rapport avec le sujet, ensuite confronter les preuves et permettre enfin au lecteur d’en juger. Les faits tels que racontés par la SIBEM. Selon les informations reçues au niveau de la SIBEM, il s’agit d’un règlement de compte entre la société et l’une de ses anciens employés, du nom de Mariam Diawara. En effet, embauché pour assumer les fonctions de Directrice commerciale, Mme Diawara aurait abusé de la confiance à  lui accorder par le PDG de la SIBEM, Bassam AZAR afin de détourner les fonds de la société Kati. Après constat, Mme Diawara s’est fait licenciée et ensuite attaquée en justice. Le tribunal de commerce de Kati après investigation aurait statué en faveur de la société Kati et inculpé Mme Diawara. Libéré sous caution il y’a deux semaines, Mme Diawara serait derrière cet acte, affirme t-on avec conviction au niveau de la SIBEM. Les preuves. Premièrement, la correspondance adressée à  Bassam AZAR par l’agence Nationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSSA) est vraie. « Seulement ce que nous dit pas l’article publié dans le journal en question, c’est que nous avons reçu d’autres correspondances plus tard de différents laboratoires tels que le Prolab, le laboratoire national et la SGS qui nous ont autorisé à  mettre sur le marché l’eau minérale Kati » a indiqué un responsable de l’usine. En effet, les documents y joint étayent ses propos. Par ailleurs, l’ANSSA dont le comité ne se réuni qu’une fois dans l’année, des échantillons sont à  ce jour en attente d’analyse. Quant à  la nationalité du PDG de SIBEM, son frère cadet dira que  » Bassam AZAR, dont la famille est à  sa 4ème génération au Mali est et reste jusqu’à  preuve du contraire un malien ». Le restaurant Amandine. Quant aux allégations faites sur la qualité de la nourriture vendue au restaurant Amandine, Bassam AZAR joint au téléphone affirme que tout cela porte à  nuire à  la réputation de l’usine Kati et celle du restaurant. Il ajoutera « je défie toute personne qui m’apportera la preuve que l’eau Kati ou les mets servis à  l’Amandine ne sont pas saints » car conclura t-il Kati est 100% fiable. Il faut également préciser que les étiquettes actuelles de l’usine Kati sont agréés et donc légales.

Sounakari –Orange Mali : la grande mosquée de Kati reçoit ses paniers

l’infatigable opérateur mobile numéro, Orange Mali, continue de faire son chemin auprès de la population en générale et musulmane en particulier durant ce mois bénis de Ramadan. Comme à  l’accoutumée, Orange Mali, se rapproche des fidèles musulmans dans plusieurs mosquées du district de Bamako à  l’occasion de la rupture du jeûne. l’objectif est de permettre au plus démunis de passer une rupture symbolique dans un cadre idéal. C’’est dans ce contexte qu’Orange Mali a entrepris depuis le début du mois de Ramadan sa tournée dans plusieurs mosquées du district de Bamako. Après les mosquées de Banconi, MedinaCoura, Hamdallaye, Kalabancoro, Niamacoro et Bolibana, l’honneur a été fait ce jeudi 9 juillet à  la grande mosquée de Kati de recevoir les 250 paniers ramadan et les 250 sounakari. Contenant les produits les plus convoités en ce mois béni de Ramadan, tels que le lait, le sucre, des dattes, le fromage etc. les paniers Ramadan ont été reçus avec joie par les fidèles qui se sont réjouis de cette initiative d’Orange Mali. 1 750 paniers pour 8 mosquées. Depuis le début de cette opération ce sont 1 750 paniers ramadan qui ont été déjà  offert à  huit mosquées des différentes communes du district de Bamako a témoigné, José, responsable événementiel d’Orange Mali. Une dernière mosquée est prévue pour ce mardi à  Bamako ; celle de Banakabougou.

Kati a désormais son eau minérale

Construite sur une parcelle de 2 hectares avec un bâtiment de production de plus de 1000 m2 abritant l’essentiel des installations techniques et un forage d’une quarantaine de mètres de profondeur, l’usine de production d’eau minérale Kati a accueilli plusieurs personnalités sur son site, ce mardi 23 décembre 2014. La cérémonie d’inauguration a été présidée par le ministre de la Justice, garde des sceaux, Mohamed Ali Bathily représentant le Premier ministre Moussa Mara. Cette unité industrielle entend également lutter contre le chômage des jeunes de la localité. l’usine compte quarante-cinq employés, un effectif appelé à  augmenter dans les jours à  venir a affirmé, la représentante du personnel. Pour le directeur général, M. Bassam Azar, responsable de la société industrielle des boissons et eaux du Mali, en créant cette unité industrielle dont les installations répondent aux normes internationales et validées par des experts dans le domaine, il s’agit d’offrir à  la population malienne une eau de qualité. Avec un investissement de deux milliards quatre cent cinquante millions de F CFA et sous l’agrément N°026-2007-ALNS délivré par le ministère de la santé, l’usine de production d’eau minérale naturelle Kati est sans nul doute l’œuvre d’un projet qui s’inscrit dans la politique de l’excellence, a confirmé Moustapha Ben Karfa, ministre l’industrie et de la promotion des investissements. Ce joyau apportera aux consommateurs maliens, une eau minérale de qualité exceptionnelle. Cependant, la logique d’un bon investissement s’explique par les modalités de la rentabilité qui est le but recherché. Le ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily a saisi l’occasion pour interpeller à  la fois le personnel à  éviter les grèves sans grande importance et les investisseurs à  respecter les codes du travail et de l’investissement. La cérémonie a été clôturée par la visite des installations de la chaà®ne de production par les officiels.

ATT et la présomption d’innocence…

Il a reçu les femmes de militaires une semaine jour pour jour avant sa chute. Il s’est comporté comme un enfant devant sa mère. Les femmes l’ont apostrophé et tancé comme le ferait une mère en colère. Le président ATT a spontanément répondu à  leurs interpellations. Il a juré sur Dieu pour convaincre de sa bonne foi. On peut le croire. On peut le contredire. On peut l’aimer ou le haà¯r mais ses propos autorisent un préjugé favorable. Etre Chef d’Etat, C’’est donner des orientations, prendre des décisions impopulaires parfois mais toujours assumer sa responsabilité. Parce qu’il a le devoir d’assumer sa responsabilité, ATT doit rendre des comptes. Parce qu’il a été chassé par des putschistes n’ayant pas fait mieux que lui, il doit bénéficier de la présomption d’innocence. Parce qu’il a accepté de démissionner pour permettre à  la Cour Constitutionnelle de constater la vacance du pouvoir et de recevoir le serment de Dioncounda TRAORE, il mérite d’être écouté. Parce qu’il a évité la guerre civile à  son pays en refusant la proposition d’un président africain décidé à  l’aider à  se débarrasser des putschistes dans la journée du 21 mars 2012, il mérite un traitement autre. Parce qu’il a jusqu’ici accepté d’endosser seul la déliquescence de l’Etat malien face aux groupes terroristes, il doit sortir de son mutisme. Parce qu’il a été vainement averti par un rapport présenté au Palais Bourbon sur les risques d’embrasement dans le nord du Mali, il mérite d’être jugé. Seulement, il faut éviter de fragiliser l’Etat en théâtralisant l’affaire ATT comme ce fut le cas lors du procès du Général Moà¯se. Si ATT doit être jugé par contumace, condamné puis gracié comme Moà¯se alors vivement le procès et vite. Non, il ne faut pas téter ATT pour renforcer son successeur à  la tête de l’Etat. Nos présidents, pour avoir été aux affaires, savent que les principes de séparation des pouvoirs sont rarement respectés sous nos cieux d’o๠des procès biaisés. Dans cette affaire, il aurait été plus subtil de laisser l’initiative aux parlementaires pour renforcer l’élégance républicaine de l’actuel président. ATT sur le banc des accusés, C’’est un avertissement à  ses anciens compagnons qui doivent rappeler à  IBK que l’annexion du nord s’est faite sous Sanogo et non sous ATT. Au moment o๠la Côte -d’Ivoire tente la réunification FPI / Front Populaire, pourquoi élargir le fossé entre les nouveaux tenants du pouvoir et leurs prédécesseurs. Depuis vendredi soir, des barrons de l’ancien régime ne dorment plus du sommeil du juste. Ils sont partagés entre le désir de fuir avec leur famille et l’idée de faire face pour ne pas ternir leur image. Choix cornélien, n’est-ce pas ? Si le pouvoir, élu pour apporter des réponses à  la question centrale du développement du Mali, veut réussir ses missions alors les décisions politiques ne doivent plus suturer le calendrier annuel du pays. La politique est une succession d’événements dont la maà®trise du courant détermine des positions et à  ce titre l’on comprend IBK qui nous rappelle le Général DE GAULLE. Oui, la meilleure façon d’enterrer une affaire en politique est de créer une commission d’enquête ou de s’en remettre à  la justice qui « doit dire le droit ».

ATT : « je ne suis ni un rebelle, ni un traître »

Amadou Toumani Touré, une semaine avant sa chute, avait rencontré les femmes révoltées de Kati. Bousculé, ATT a fourni des réponses pouvant constituer une ligne de défense face à  la Haute Cour de Justice. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, vous avez trahi le Mali en demandant à  un capitaine de l’armée de céder face aux rebelles, nous avons enregistré l’entretien… ATT : Messieurs de la Cour, on veut m’opposer au peuple malien. Un capitaine que je connais ni d’Adam ni d’Eve m’a appelé de Aguelhok. Mon aide de camp, Aliou l’a rappelé avec son téléphone et je lui ai dit « capitaine, serrez la ceinture, vous allez remporter cette guerre ». Je ne connais pas le capitaine. On dit que je lui ai demandé de se taire et s’il rentre, je le nommerai commandant, Soubhanalla, Lahillaha Ilalah Mouhamadou Rassoulillah. Les gens mentent sur moi. Depuis dix ans que je suis au pouvoir, chaque jour on raconte des choses sur moi, ATT a dit, ATT a fait. On dit en ville qu’ATT a appelée les rebelles pour leur dire que les militaires maliens n’ont plus de munitions. Walahi, ils ont menti sur moi. Comment pourrai-je dire de telles sottises, soyons sérieux ? Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, n’aviez – vous pas tout planifié pour déclencher cette instabilité au nord afin de vous maintenir au pouvoir encore ? ATT : Je pense qu’il y a trois conflits : d’abord le Nord, puis le conflit à  créer entre ATT et son peuple et enfin le conflit contre ATT. On dit que J’ai créé le conflit du nord pour me maintenir au pouvoir, qu’est-ce que je vais encore faire au pouvoir ? Quoi ? 10 ans de pouvoir, la fin arrive donc je dois partir. Si tu sais que tu n’es pas le seul fils de ce pays, tu dois partir et laisser à  d’autres le soin de poursuivre le travail de construction en cours. Il y a des pays o๠le combat est de faire partir le Président, depuis longtemps je vous dis que je suis déjà  parti, je ne suis pas le seul fils du Mali à  pouvoir construire le pays… (Le procureur l’interrompt…) Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : C’’est pourquoi monsieur Touré, vous avez choisi un candidat préparé pour gagner les élections et ainsi protéger vos arrières ! ATT : On parle des élections, certaines candidatures sont déjà  déclarées. En ville, on dit malheureusement que J’ai choisi un candidat. Je veux des élections apaisées pour que le Mali se construise. En janvier 1991, on a fait les élections pendant que le nord était en guerre donc cette élection se fera avec ou sans la guerre au nord. Si on me demande de choisir entre le Mali et le Pouvoir, je choisirai le Mali. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, nous avons des preuves qui montrent que vous étiez plus un chef rebelle qu’un chef d’Etat. ATT : Si on dit que je suis le chef des rebelles cela signifie qu’ils ont gagné la guerre puisque je suis le Président de la République. C’’est même ridicule de penser que je suis le chef des rebelles tout en étant président de la république. J’avais entendu ces propos, je croyais que C’’était une rumeur mais là  C’’est trop. Tout ce que l’homme fait sur terre sera jugé par Dieu et non par les hommes. Tout ce que je cherche, C’’est de partir du pouvoir en paix et en tranquillité en laissant à  la postérité un Mali uni et pacifié. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, pourquoi vous donnez des ordres favorables aux rebelles, vous l’avez par exemple fait lorsque le colonel Gamou a voulu attaquer Iyad Ag Ghaly à  Zakak ? ATT : Je ne donne pas les ordres, J’ai nommé des hommes à  des postes stratégiques. Il y a une chaà®ne de commandement et ces hommes responsabilisés s’occupent des ordres. Ils n’ont qu’à  agir. Mon rôle est de chercher ce qu’il faut aux militaires maliens pour mener à  bien leur mission. Que Dieu me garde d’être un chef rebelle. Je suis Président du Mali. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, n’avez-vous laissé pas la situation pourrir et fragilisé nos militaires au profit des rebelles ? ATT : Nous sommes infiltrés, il faut le reconnaitre. Vous me demandez de me lever, moi je ne suis pas assis. A mon arrivée au pouvoir, le Mali n’avait pas un seul hélicoptère donc aucune possibilité de couverture aérienne or toutes les guerres ont besoin de couverture aérienne. Si je soutenais les rebelles, je n’aurai pas sillonné le monde pour doter notre armée de MIG et d’hélicoptères. Je n’ai jamais hésité à  renforcer l’armée malienne. Tout ce qu’on m’a demandé a été satisfait et nul n’ose dire le contraire à  ce niveau. l’on me parle des décisions des présidents de certains pays, n’oubliez pas que J’ai été dans ces pays dont notamment le Rwanda, le Burundi et la Centrafrique o๠je suis resté deux ans pour gérer la guerre. Combattre les rebelles et faire une guerre conventionnée sont deux choses différentes. Procureur Général Imaginaire de la Haute Cour : Monsieur Touré, nous aimerions bien vous croire et le peuple malien avec, mais il se raconte tellement de choses sur vous… ATT : Je suis Président et on me salit tous les jours mais C’’est le lot quotidien d’un Président de la république. Certains mentent sur moi dans l’espoir de gagner quelque chose si la situation dégénère. Je n’ai jamais donné un franc à  un rebelle or mes Gouverneurs de région ont reçu de ma part des dizaines de millions. Je vous le redis, entre le Mali et le Pouvoir, je choisis le Mali, je suis un militaire du Mali et le militaire malien est un homme d’honneur.

Enquête : Les énigmes de l’Affaire SANOGO…

Vendredi, six décembre, le froid enveloppe Bamako que nous quittons à  l’aube pour le village de DIAGO via la ville militaire de Kati. Ce désormais ex-fief de la junte porte encore les stigmates de la marche durement par les forces de sécurité. Le macadam est écorché par la chaleur des pneus brûlés par les manifestants. Nous traversons la ville au moment o๠les militaires et les enfants de troupe du prytanée militaire font leur décrassage matinal. La troisième région militaire du pays n’a plus cette ambiance des grands jours. Elle a vu naà®tre dernièrement le quartier HAYABOUGOU et l’école HAYA SANOGO. Opportunisme des autochtones ou reconnaissance pour services rendus ? Allez savoir. Notre équipe a foncé sur le village de DIAGO o๠nous attendait notre indicateur du jour. Premier signe négatif, le jeune ne décroche pas son téléphone et une dizaine de minutes plus tard, il demande à  être rappelé. Ce fut fait. Il confirme le rendez-vous et le lieu tout en prenant le soin de nous demander d’être discret. « 7h10 à  Diago… » Sept heures dix, scotché au téléphone nous tentons en vain de joindre notre contact. Finalement, nous décidons de trouver des solutions de rechange. Vendeuses de galettes, boutiquiers, cultivateurs, vendeurs de carburant, nous interpellons villageois, passants et tout être susceptible de nous indiquer le site du charnier. Un niet catégorique nous est opposé à  chaque fois que nous révélons l’objet de notre visite. Nul ne veut trahir le capitaine. Telle une consigne, personne ne veut parler du charnier. Découragé, nous décidons de claquer quelques billets de banque (quitte à  faire une entorse à  la déontologie) pour délier les langues. Même résultat. Un jeune conducteur de moto SANILI, un baluchon entre les jambes et madame bien installée derrière, accepte de deviser avec nous : « je vais vous dire la vérité. Personne ne vous montrera le site du charnier parce que nous n’avons pas réussi à  le localiser, nous avons appris l’information à  la télévision comme tout le monde. Un beau matin, nous avons vu des cortèges traverser la ville et le soir, à  la télévision, on a appris que la fosse commune est chez nous. Nous n’avons jamais eu vent de cette affaire. Nous n’avons jamais senti des odeurs pestilentielles et jusqu’ici nous estimons que C’’est dans la tête de ceux qui ont découvert le charnier. Ceci dit, même si nous en savions plus, nous ne vous l’aurions pas dit car si votre ennemi vous rate, vous avez l’obligation de ne pas le rater ». Une femme d’âge mûr, la quarantaine révolue, manifesta alors le désir d’y ajouter son grain de sel : « jeunes gens, ne vous fatiguez pas, le Mali n’a plus de grands hommes, SANOGO en était un et ne comptez pas sur nous pour le vilipender ». Las de tourner en rond, décision fut prise de rebrousser chemin pour prendre langue à  Bamako avec un fidèle du capitaine arrêté. « Ce n’est qu’une machination… Sans détour, l’homme, les cheveux grisonnants, raconte le film de l’arrestation de son mentor : « vous savez, tout ceci est une machination. C’’est le patron des bérets rouges sous ATT qui a arrêté le capitaine. Dés son arrivée, le capitaine a repris les derniers mots du capitaine SANKARA en affirmant être désarmé et prêt à  coopérer. Toute résistance lui aurait été fatale. Il était entre les mains de la gendarmerie mais depuis quelques jours C’’est la garde nationale qui veille sur lui. Je veux calmer ses partisans en leur faisant comprendre qu’il se porte bien et se sent vraiment en sécurité. Seulement, par prudence et par intelligence, on aurait dû confier la mission de son arrestation à  un homme neutre ». Après prés d’une demi-heure d’échanges, l’adrénaline monte, notre interlocuteur se fâche et se lâche : « dà®tes-moi, est ce qu’on parle de la mort de Youssouf TRAORE, le chef des opérations secrètes sous SANOGO, mais qui peut attester aujourd’hui de sa mort. Qui ? Pourquoi son épouse refuse de porter le deuil ? Retrouver cet homme et le faire parler au procès équivaudrait à  disqualifier les faits reprochés au capitaine ». Les yeux embués de larmes, l’homme dépité et meurtri, mit un terme à  ses confidences en nous priant de ne jamais révéler son identité. Sa prière est partagée par l’essentiel de nos sources. Une d’entre elles, retrouvée à  la gendarmerie du camp 1 o๠nous croyions pouvoir voir le lieutenant KONARE se débine. Il a peine à  affirmer que KONARE assimilé à  l’époque du coup d’Etat comme l’aile dure de la junte est depuis quelques temps transféré dans un lieu de détention situé hors de la capitale malienne. « Ses relations avec SANOGO ne sont plus au beau fixe ». Jusqu’ici, il n’est pas fait état de l’avocat chargé de sa défense. Parlant de défense, un proche parent d’Amadou Haya SANOGO nous a soufflé que des démarches sont entreprises pour densifier le pool des avocats du capitaine et dans cette optique l’emblématique procédurier sénégalais Maà®tre Ciré Clédor LY pourrait être le patron de ce pool. Il aura à  ses côtés un des grands ténors du procès du Général Moussa TRAORE. Bamako va vers des jours historiques, si et seulement si le procès se tient.

L’orgueil de Kati et la revanche du camp Para…

Kati pâtit. Kati la ville militaire ne brille plus de mille feux. Elle pâlit. Elle ne s’attendait pas à  cette tournure grotesque des événements. l’exil forcé du tout puissant capitaine SANOGO naguère craint et adulé surprend le katois. Votre serviteur, ancien prytanée, est arrivé dans cette cité avec la volonté de rencontrer des personnes ayant fait les quatre cents coups avec le capitaine écroué. Les meilleurs guides ne pouvaient alors venir que de l’école militaire de la garnison Soundiata KEITA. Les salamalecs d’usage terminés, notre guide – un officier subalterne- nous conduit auprès de son commandant d’unité, un proche du capitaine déchu. Pendant que nous nous apprêtons à  user d’arguments de taille pour lui tirer les vers du nez, l’officier enlève son béret, le plie en deux sur la diagonale et l’insère sous son épaulette. C’’est un bon signe. Il prend ensuite son téléphone pour lancer un message codé (jumbo-papa-kaolin-ulysse) comprenez « journaliste présent à  Kati, urgence ! ». Le temps de définir les sujets, deux caporaux-chefs et un PF «personnel féminin » des armées nous rejoignent. « Fini l’ère de la grande muette… » Tout ce beau monde manifeste sa soif de s’étendre sur le cas du capitaine. l’ère de la grande muette semble révolue. Le commandant d’unité ouvre le bal pour une intervention ponctuée de hochements de tête et parfois d’applaudissements. « Nous tenons à  savoir si le capitaine se porte bien, o๠est-il détenu, et jusqu’à  quand ? Abba (C’’est ainsi qu’ils l’appellent affectueusement) n’a rien fait si ce n’est d’avoir sauvé le Mali. Il a sa place ici parmi nous, C’’est un homme yéré-yéré (un vrai homme). Les hommes politiques sont faux, ils ont trahi le capitaine, or ils venaient tous le supplier ici mais nous n’avons pas dit notre dernier mot », une salve d’applaudissement suit cette belle entrée en matière. Un des caporaux –chefs embraye avec la manière forte « nous avons arraché le Mali des mains de fils indignes pour ensuite rendre le pouvoir, rien n’empêchait au capitaine de faire comme les SORO Guillaume et autres. Tous ces crimes qu’on lui reproche ne sont que des vues de l’esprit et si jamais Bamako organise son procès, le monde entier découvrira des vérités insoupçonnées ». « Rendez-nous notre capitaine ! » La dame en tenue d’apparat avec des souliers bien cirés se propose de nous conduire en moto quelque part. C’’est une quinquagénaire qui nous reçoit dans sa hutte avec quelques piques « C’’est vous qui retenez derrière les barreaux notre fils, Dieu vous voit, Dieu vous châtiera mais avant la punition divine, vous aurez affaire à  nous ». Il faut expliquer notre mission pour apaiser la bonne dame. Elle fait partie des initiatrices de la fameuse marche de Kati à  la veille du coup d’Etat de 2012. Interpellée sur les crimes et disparitions imputés au capitaine, elle se rebiffe et implore le ciel avant d’affirmer que « tous ceux qui cherchaient le pouvoir rendront compte ici ou dans l’au-delà  d’autant que le pouvoir de Koulouba n’a aucune preuve ; il s’est basé sur les dénonciations de certains poltrons ayant trahi le capitaine pour l’arrêter » mais conclut – elle « les traà®tres s’organisent pour se partager le gâteau Mali et bientôt vous vous en rendrez compte avec leur volonté de réhabiliter et de faire revenir au bercail ATT » (sic). « Djicoroni Para, l’autre camp attend l’heure de la vérité… La nuit tombe sur Kati et nous prenons congés de nos guides de l’école militaire pour un autre cantonnement, celui des commandos parachutistes à  Djicoroni para à  une vingtaine de kilomètres de Kati. Ici, la sentinelle armée d’un fusil fabriqué à  Saint –Etienne en 1936 nous accueille avec une mine de patibulaire. Il nous indique le poste de police o๠nous nous faisons identifier avant d’accéder au bloc administratif. A l’opposé des hommes du capitaine déchu, les officiers rencontrés ici refusent de se prononcer. Un adjudant chef l’explique par « le souci de ne pas gêner l’enquête mais toujours est-il que ce biffin de professeur d’anglais habitué à  la climatisation mérite tout ce qui lui arrive. Nous ne pouvons rien dire car l’heure du grand déballage n’est pas encore arrivée ». Un soldat de première classe qui suivait la discussion en jouant au damier se propose alors de nous conduire dans une partie retranchée du camp pour y rencontrer des familles. Notre première interlocutrice porte encore le deuil de son mari tué lors des échauffourées du 30 avril 2012. « Mon mari est parti très jeune, il était plein d’ambitions et venait à  peine de décrocher son DAGOS qui lui ouvrait les portes des officiers supérieurs. J’ai beau tenter de comprendre pourquoi les bérets verts s’en sont pris à  leurs frères d’armes bérets rouges , je ne comprends toujours pas, je n’arrive pas à  comprendre. Je peux pardonner en tant que mère, je peux et dois m’en remettre à  Dieu mais les enfants ne pardonneront pas. Les autorités auront beau parler de reconstruction de l’armée mais J’ai peur que nos enfants intègrent les rangs aux fins simples de se venger ». « Les blessures restent profondes » Son amie qui assistait à  ce témoignage embouche la même trompette « commission réconciliation dialogue –vérité, arrestation, nous exigeons simplement la tenue du procès de toutes ces personnes accusées. Nous sommes au Mali et nous sommes des femmes, nous détenons des secrets et savons qui est qui dans cette armée malienne. Mieux, ceux qui étaient avec le capitaine et n’ont jamais daigné rejoindre le front doivent rendre des comptes. Vous savez, même si nous devons nous appauvrir avec les féticheurs du Mali pour obliger SANOGO et sa bande à  payer leur faute, nous le ferons ». Le compte est loin d’être bon, Les deux camps se regardent en chiens de faà¯ence. Jusqu’à  quand ? Time will tell…

Charnier de Diago : quand les morts se mettent à parler…

l’étau se resserre sur le Gal Amadou Haya Sanogo. Après son interpellation suivie de son inculpation, l’ex-homme fort de Kati voit le sort s’acharner contre lui malgré quelques velléités de soulèvement en sa faveur. Pour preuve, la découverte dans la nuit du 3 au 4 décembre d’un charnier à  Diago à  quelques Kilomètres de la capitale n’arrange pas les affaires du Gal Sanogo. Ce dernier rebondissement dans l’affaire dite des bérets rouges relative au contrecoup d’Etat manqué du 30 avril 2012 et réprimé de façon sanglante par le Gal a eu le mérite d’apporter des précisions. D’un côté, la découverte du charnier contenant les corps de 21 bérets rouges permettra aux parents des victimes partagés entre angoisse et expectative, de faire leur deuil. l’histoire donne raison à  cette épouse d’un béret rouge qui, au lendemain de l’inculpation de Sanogo, attendait d’être fixée sur le sort des maris et enfants disparus. Autre précision apportée par la découverte de Diago, elle va permettre de convaincre les derniers sceptiques sur la culpabilité du Gal et qui voyaient son inculpation comme une trahison ou de l’acharnement. « On finira par savoir ce que tout cela cache. En tout si on touche à  Sanogo, C’’est une bonne partie de la République qui va vaciller », lâche malgré tout un partisan de l’ex-capitaine gêné par la découverte de Diago. Même le collectif des patriotes dirigé par Makan Konaté, seul soutien ou supposé tel de Amadou Haya Sanogo (il appelait à  marcher pour la libération du Gal) vient de le lâcher après son avoir tenté un baroud d’honneur. Autre précision, le charnier de Diago permettra à  la justice d’avancer dans l’enquête. Last but not least, un autre charnier est annoncé à  Yélékébougou à  près d’une cinquantaine de kilomètres de Kati. Si cette information s’avère vraie, elle corserait le cas du Gal tout en affaiblissant sa défense. Défense portée par un pool d’avocats parmi lequel, la célèbre avocate des causes perdues, la sénégalaise Dior Diagne. La machine judiciaire n’aura plus qu’à  se mettre en branle pour faire la lumière sur la vérité. Toute la vérité.

Découverte d’un charnier près de Kati

C’est le juge d’instruction en charge de l’affaire, Yaya Karembé, accompagné de la brigade d’intervention judiciaire de la gendarmerie malienne et du ministre de la Justice en personne qui ont procédé à  une fouille à  Diago. Cette découverte a été possible grâce aux témoignages de militaires inculpés dans le cadre de la même procédure que Sanogo. La semaine dernière, ils sont au moins sept à  avoir été inculpés. Une quinzaine d’autres font l’objet de mandat d’amener. La radio affirme que « plusieurs d’entre eux ont avoué avoir participé aux exécutions et ont donné aux enquêteurs les indications qui leur ont permis de localiser le charnier ». La semaine dernière, après avoir refusé deux fois de se présenter devant le juge Karembe, Amadou Sanogo a été inculpé de « complicité d’enlèvement » dans cette affaire et placé sous mandat de dépôt. Le 30 avril 2012, des bérets rouges ont tenté de reprendre le pouvoir lors d’une tentative de contre-coup d’Etat contre l’auteur du putsch du 21 mars 2012, Amadou Haya Sanogo. Au cours de cette opération, une vingtaine d’entre eux ont disparu.

Marche Pro Sanogo à Kati : la fronde continue

De la fumée noire dans le ciel de Kati, selon un confrère sur place. Une ligne de policiers pour barrer la route à  ceux qui voudraient en découdre avec le pouvoir suite à  l’arrestation du Général Sanogo mercredi dernier. Cela nous rappellerait presque la marche vigoureuse des femmes contre ATT l’an dernier. Mais les forces de l’ordre n’ont pas permis un seul instant aux marcheurs d’envisager la perspective de Koulouba, vers la route qui y mène. Tout juste après l’interpellation musclée de Sanogo donc, un mouvement de protestation organisé s’est mis en place. Ainsi, après la marche du 28 décembre, ses partisans ont remis ça dimanche 1er décembre 2013. Des clubs de soutien au général Amadou Haya Sanogo de Kati, composé d’environ 500 personnes, ont battu le pavé à  travers la ville garnison en scandant des messages appelant à  la libération immédiate et sans condition du général écroué depuis mercredi dernier par les autorités du pays. Bilan du jour : 4 manifestants arrêtés et très bien fouettés sur place », a laissé entendre le même journaliste qui était présent sur les lieux. Celui-ci a ajouté que  »les manifestants, o๠figuraient des élèves, ont mis du feu au marché à  des endroits de Kati et détruit les hangars (lieux de stationnement) des policiers qui sont près de la mairie ». D’autres éléments de l’affaire Sanogo font par ailleurs état de l’arrestation d’une quinzaine de proches du Général, de quoi alimenter les choux gras de la presse et les grins de la capitale. S’y ajoute la diffusion d’une interview controversé du Général par la Radio nièta et qui a occasionné l’interpellation de l’animateur fieffé en question. Alors que se profile l’idée du transfert du Général dans un lieu plus sûr que là  o๠il est détenu à  l’heure actuelle, la fronde n’est pas près de s’arrêter dans la cité rougeç. Du côté de Kati, on est mécontent : « Le président oublie que son pouvoir découle de celui d’Haya, parce que tout le monde à  Kati a peur du Général », témoigne cette katoise pas tout à  fait ravie de l’arrestation de Sanogo. Mais c’est oublier que la justice a fait son travail en appliquant les procédures et que l’impunité a pris fin. De son côté, Soumeylou Boubèye Maiga, le ministre malien de la Défense, a précisé que l’arrestation de Sanogo n’est pas une intitiative directe du gouvernement. Il a souligné que la justice a fait son travail en ordonnant un Mandat d’Amener au Général qui pour rappel a refusé plusieurs fois la convocation du Juge Yaya Karembé. SBM a aussi mentionné la demande des familles dont les proches ont disparu ou ont été liquidés par l’ex junte, de saisir l’affaire. A la suite de quoi, le gouvernement a donné son aval à  la décision d’interpeller le capitaine bombardé Général et que l’ORTM dans un communiqué a nommé Monsieur Amadou Haya Sanogo. Le bilan de la marche Pro Sanogo de ce lundi, o๠les forces de l’ordre seraient intervenu fait état de deux policiers blessés… Affaire pas tout à  fait terminée…

Mali: après les évènements de Kati, l’inquiétude des proches des disparus

Après la mutinerie au camp de Kati contre le général Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte, Amnesty International avait demandé aux autorités maliennes l’ouverture d’une enquête impartiale suite à  la disparition et à  la mort de plusieurs militaires qui s’étaient rebellés, le 30 septembre 2013. L’organisation évoque une « purge » menée par un groupe « qui se considère au-dessus de la loi ». Le ministère malien de la Défense a annoncé l’ouverture d’une enquête. Plus de trois semaines après les faits, les familles de militaires morts ou disparus s’inquiètent et demandent des nouvelles de leurs procches. Parmi les militaires maliens disparus, il y a Youssouf Traoré, membre de l’ex-junte au pouvoir. Son épouse Traoré Saaba Sissoko est aujourd’hui très inquiète : « Je le cherche. Depuis qu’il a quitté la maison, la nuit du 30 septembre, je n’ai plus de nouvelles de mon mari. Je sais qu’à  ce moment-là , ce sont des éléments de Kati qui sont venus le chercher. » Après la mutinerie de Kati, au moins quatre militaires maliens ont été retrouvés morts, certains par balle. l’une des hypothèses qui circulent est celle d’un règlement de compte entre militaires auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012. Parmi eux, certains sont actuellement aux arrêts. Devant les enquêteurs, ils auraient fait des déclarations accablantes contre leur ancien mentor, le général Amadou Sanogo. Ce dernier a été contraint de quitter le camp militaire de Kati et selon certaines sources, on l’oblige à  être très discret. Il pourrait être rapidement entendu sur les évènements de fin septembre survenus au camp militaire de Kati et sur les cas de disparitions et de morts de militaires.

Mali : Amnesty International dénonce une purge de soldats mutins

Les corps des quatre soldats ont été découverts au début du mois d’octobre près de la capitale et plusieurs autres, y compris un colonel, sont portés disparus. Ces exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées apparentes font craindre que les soldats fidèles au général Amadou Haya Sanogo, qui a organisé un coup d’à‰tat en mars 2012, ne soient en train de mener une purge dans leurs rangs pour étouffer toute dissidence. « Ceci est le dernier exemple frappant de la manière dont un petit groupe de soldats qui semblent se considérer au-dessus de la loi continuent à  s’accrocher au pouvoir au Mali », a déclaré Gaà«tan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest. L’organisation appelle les autorités maliennes à  ouvrir une enquête indépendante et impartiale sur ces événements très graves, et à  veiller à  ce que les responsables présumés de ces actes soient suspendus de leurs fonctions et traduits en justice. Ces enquêtes contribueront de manière cruciale aux efforts visant à  rétablir l’à‰tat de droit après le conflit armé dans le nord du Mali. « C’est effrayant de constater que malgré l’arrivée au pouvoir d’un président démocratiquement élu en août 2013, un petit groupe de soldats fidèles à  l’ex-junte continuent d’imposer, en toute impunité, la terreur à  leurs opposants présumés. » Réglements de compte Les soldats qui auraient été victimes d’exécutions extrajudiciaires semblent avoir été ciblés pour avoir pris part à  une mutinerie, le 30 septembre 2013, dans la caserne militaire de Kati près de la capitale Bamako. Les soldats se sont rebellés contre certains membres de l’ex-junte, en particulier son chef, le général Sanogo, à  qui ils reprochaient de ne pas les avoir promus. Dans un communiqué, les soldats ont précisé qu’ils avaient décidé de prendre les armes pour revendiquer leur droit à  être promus et à  recevoir la solde qui leur était due. L’un d’eux, Lassiné Keita, soldat première classe, a été arrêté par des militaires fidèles à  l’ex-junte dans un bar à  Bamako la nuit du 30 septembre. Un témoin contacté par Amnesty International, a déclaré : « J’étais avec [Lassiné Keita]. Je suis sorti un moment et quand je suis revenu, on m’a dit que mon ami avait été enlevé par des soldats ». Le corps de Lassiné Keita a été retrouvé le 4 octobre près de la caserne de Kati. Le corps d’un autre soldat, Dramane Cissoko, aurait été déposé à  la morgue de Bamako. Depuis la mutinerie, on est sans nouvelle du colonel Youssouf Traoré et Amnesty International craint qu’il n’ait été victime d’une disparition forcée. Le cadavre de son garde du corps, Salif Maiga, surnommé «Ganda Koy», a été retrouvé avec la tête coupée et son chauffeur est également porté disparu. Le colonel Traoré a été l’un des dirigeants de la junte militaire qui a renversé le président démocratiquement élu, Amadou Toumani Touré en mars 2012. «Il est profondément troublant de voir que les soldats qui seraient responsables de ces exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées continuent à  cibler les militaires ou les civils soupçonnés de résister ou de protester contre le pouvoir imposé de facto par le général Sanogo », a déclaré Gaà«tan Mootoo. Dans le sillage de la mutinerie du 30 septembre, une trentaine de soldats ont été arrêtés et sont actuellement détenus au Camp I de la gendarmerie. Certains d’entre eux se sont livrés à  la gendarmerie pour obtenir une protection. « Les soldats détenus doivent être protégés contre la torture et autres mauvais traitements et contre toute représailles, y compris les disparitions forcées », a déclaré Gaà«tan Mootoo.

Good morning Kati !

L’ombre du Général Sanogo ou en tout cas, celle de ses hommes en treillis et kalachnikov en bandoulière, ne devrait plus planer sur la tête des Katois, réputés tenaces, fiers, de véritables gaulois avant l’heure, et jaloux de leur promontoire doré. Ainsi, l’ancien chef des putschistes du 22 Mars a quitté avec sa famille, le célèbre Camp Soundiata Keita, qui fit les beaux jours du Coup d’Etat, avec ce ballet incessant de diplomates, hommes politiques, chefs religieux, opérateurs économiques et autres médiateurs de la CEDEAO, soucieux de vite parvenir à  un accord de sortie de crise. Ce fut chose faite lorsque mais l’influence du capitaine récemment bombardé Général, pour reprendre la formule de notre confrère Serge Daniel, n’aura cessé de planer tout au long de la transition. Mais, querelle de grade, de leadership, les mutins que l’on disait à  bloc, certains à  fleur de peau, ont voulu créer une deuxième mutinerie dans la première. Manque de gouaille ou manque de chance, un autre général veillait au grain. Le tout puissant chef suprême des armées en a décidé autrement ! « Il suffit !, lança IBK sur les ondes nationales. « Que la hiérarchie prévale et que les chefs militaires s’assument! ». Le président de la République a donné le ton. Sanogo quittera Kati, o๠il avait pris ses aises et ses quartiers en s’y édifiant un rempart, dernière façade d’une mégalomanie rampante et d’un culte certain de la personnalité. La nature a horreur du vide, alors, elle a repris ses droits. Général Sanogo, vous n’êtes plus utiles à  Kati désormais, laissez faire l’armée. Pour l’ex capitaine, direction Bamako donc, à  la Base B, une résidence rénovée rapidement pour la circonstance et pour accueillir celui que beaucoup ont plébiscité pour avoir fait chuté l’autre Général exilé à  Dakar. « Sur le trajet Kati-Bamako, soit 15 kilomètres, le Général, rapporte t-on, était à  bord d’un convoi de six véhicules civils. De Kati, il n’a pas été autorisé à  emporter une partie de son impressionnant arsenal de guerre, qui est déjà  passé sous le contrôle de l’état-major des armées maliennes », prétend la radio mondiale. Ainsi passé de Charybde en scylla, Sanogo, obligé de se mettre sous les ordres du grand chef suprême des armée, devra désormais faire profil bas et regarder cette armée malienne, pour laquelle il avait été chargée de réformer, se transformer sous ses yeux, et nostalgique, du temps o๠il régnait en maà®tre sur Kati, l’orgueilleuse… Enfin, précise t-on, un nouveau commandement militaire devrait être nommé sur place. Et Sanogo, conseiller aux affaires militaires ? La rumeur n’est plus très loin…

Kati ne fera plus peur à Bamako…

Kati ne fera plus peur à  Bamako. Voilà  l’expression qui circule sur toutes les lèvres ce vendredi matin. Après qu’une opération de « nettoyage » ait eu lieu dans la ville garnison, située à  une quinzaine de kilomètres de Bamako, il semble que le mot d’ordre soit désormais à  la discipline. A écouter les propos du chef d’Etat major des armées, le général Dahirou Dembélé, les soldats devront se mettre sous le commandement de leurs chefs et états majors ou s’en aller. Voilà  qui répond au discours à  la Nation du chef de l’Etat, prononcé suite aux évènements de lundi dernier, o๠une dispute a éclaté entre éléments de l’ex junte, avec un blessé dans l’histoire. La suite, on la connaà®t. Opération « Saniya » En résumé, toutes les armes individuelles et collectives qui étaient en possession des mutins ainsi que celles détenues à  la résidence du Général Amadou Aya SANOGO ont été récupérées et réintégrées dans les dépôts logistiques sécurisés par les troupes déployées dans le cadre de l’Opération « SANIYA », a précisé le lieutenant-colonel à‰lisée Jean Dao, qui menait les opérations. On apprend ainsi que la place d’armes de Kati, qui a fait les beaux jours du coup d’Etat, est bien sous contrôle de l’Etat-major Général des Armées. En effet, des obus, des missiles et même des mortiers étaient en possession d’éléments incontrôlés, pouvant mener à  une attaque d’envergure. Souvenons-nous de la guéguerre fratricide entre bérets rouges et verts, très vite contrôlée par les bérets verts et en quelques heures seulement. Ces derniers disposant d’un arsenal incroyable. Et pis, les rumeurs ont enflé entrer hier jeudi et ce vendredi, lorsque beaucoup affirmaient à  Kati et à  Bamako que le Gal Sanogo était introuvable ou encore que certains éléments de l’ex junte avaient fui. Du reste, si certains ont été appréhendés, on a même évoqué des mercenaires en appui au Gal Sanogo. Des informations à  prendre avec précaution. Ce vendredi matin, le calme est revenu à  Kati, la ville garnison, qui s’enorgueillissait d’être une forteresse imprenable, après le coup d’Etat, à  tel point que certains avaient acclamé les ex putschistes. Désormais, il faudra se mettre au pas. Car Kati, on l’espère en tous cas, ne devrait plus faire peur à  Bamako. Militaire au garde à  vous !

Kati : le capitaine Amadou Konaré et le colonel Youssouf Traoré aux arrêts

Oui les masques tombent sur les raisons de la mutinerie manquée de la garnison de Kati du lundi dernier. Des militaires avaient tiré des coups de feu, saccagé les locaux du comité de réforme et de suivi de l’armée avant de blesser et enlevé momentanément le colonel Mohamed Diallo. Ces incidents malheureux et honteux seraient orchestrés par le capitaine Amadou Konaré et le colonel Youssouf Traoré, tous deux membres de l’ex-junte. Le premier est introuvable pendant que le deuxième est aux arrêts depuis hier matin vers 11 heures après s’être caché depuis le lundi. Que voulaient ces deux officiers ? Selon nos informations, le capitaine Amadou Konaré, ancien numéro deux de l’ex-junte n’était plus en odeur de sainteté avec le désormais général Sanogo depuis belle lurette. Il n’aurait pas digéré le fait de n’être pas promu général ou à  défaut colonel-major. Quant au colonel Youssouf Traoré, récemment au centre d’une tentative d’empoisonnement du général Sanogo, en veut à  Amadou Haya Sanogo depuis le retour à  l’ordre constitutionnel. Un retour, selon nos sources, qui n’a jamais été du goût du colonel Traoré. Ce sont pour toutes ces raisons que les deux officiers mécontents ont manipulé des militaires, tout aussi mécontents de ne pas bouger en grade, de semer le trouble. Ce qui a occasionné les mouvements du lundi dernier avec la blessure du colonel Mohamed Diallo. Aux dernières nouvelles, l’officier supérieur touché au pied à  été évacué hier en direction de la France. Les militaires impliqués dans les mouvements seront, nous indiquent-on, recherchés arrêtés et traduits devant la justice.

La parole au peuple : « Trop, c’est trop! »

Les Bamakois ont écouté avec satisfaction le président IBK lors de son adresse à  la Nation ce mercredi soir. Les décisions prises vont dans le bon sens, de l’avis général, mais il faut serrer la vis encore plus fort, pour mettre un frein définitf à  l’insécurité tant dans le nord du pays qu’à  Kati. Naman Toure, agent commercial, ne comprend pas pourquoi on parle toujours de négociations avec les groupes armés du nord. « Le président IBK doit lancer un ultimatum de 24 heures pour dire aux rebelles de déposer les armes et de laisser les revendications qu’ils font pour diviser ce pays. C’est seulement par la guerre que ce problème peut être réglé ». Quant aux militaires maliens, « ils doivent oublier leur affaire de grade et aller se battre. l’intérêt de la nation doit être leur priorité ». Kadija, communicatrice: « Le temps des discours est fini, il faut passer à  l’action. Dissoudre le Comité Militaire pour la réforme des forces de sécurité et de défense n’est pas la solution. Il faut prendre des sanctions, radier ceux qui posent des actes d’indiscipline aggravée. On ne peut pas continuer à  passer l’éponge. Les gens doivent comprendre qu’ils doivent faire face à  leurs responsabilités ». Pour Boubacar Diané directeur des études à  l’ISC-BS, nos militaires doivent savoir que les « fusils qu’ils ont en main ont été achetés avec l’argent de Maliens pour les protéger et sauvegarder l’intégrité territoriale. Personne ne doit prendre ces fusils pour faire sa propre loi ou pour revendiquer. L’armée C’’est la discipline et si la discipline ne règne pas, rien n’est possible ». En ce qui concerne le nord et le retour des attaques des groupes armés, M. Diané, « le président doit montrer à  ces bandits, ces terroristes que le Mali ne peut pas jouer continuellement à  ce jeu. Donner de l’argent pour calmer leurs revendications et finalement être prisonnier de leur chantage ». Oumar Maà¯ga, enseignant:  » Les événements qui se sont passés à  Kati et dans le nord du pays sont des actes qui doivent être considérés comme des actes de trahison nationale ». Il est catégorique, il ne fallait même pas discuter avec les rebelles. « Leur attaque montre qu’ils sont là  seulement pour semer le désordre. Il faut qu’ils répondent de leurs actes ». En ce qui concerne les incidents de Kati « trop c’est trop! il faut de véritables sanctions. Il faut radier tous les indisciplinés. C’est vraiment trop honteux cette image qu’ils donnent de notre armée ». « Donc je demande aux Maliens de soutenir notre président pour qu’il puisse prendre ses responsabilités et mettre fin à  tout ces problèmes ».

Adresse à la Nation de Son Excellence Ibrahim Boubacar KEÏTA

Mes chers compatriotes, Comme vous le savez, J’étais hors du pays pour porter votre salut et dire votre gratitude aux amis du Mali qui avaient accouru, dans un élan sans précédent, à  son chevet, quand il en avait le plus besoin. A New York, à  la faveur de la 68ème Assemblée Générale des Nations-Unies, J’ai dit votre estime à  la Communauté Internationale. J’y ai surtout annoncé le retour du Mali sur la scène mondiale. Un Mali qui a tiré les leçons de sa crise et qui est déterminé à  être un partenaire sûr du monde. Parce que sa glorieuse Histoire l’y invite. Parce qu’il est fondateur de civilisations et parce que je ne me méprends pas sur la signification du vote qui me vaut le redoutable et insigne privilège de parler au nom du grand peuple que vous êtes. A Paris, mes échanges avec le Président François HOLLANDE me permettent de compter sur l’accompagnement de la France pour la résolution de notre crise multidimensionnelle. Hélas, ma visite parisienne a dû être écourtée à  la veille d’un dialogue qui s’annonçait fécond avec le Parlement Français. J’ai dû interrompre cette importante mission de mobilisation internationale pour le Mali à  cause des évènements de Kati, Kidal et Tombouctou. Mes chers compatriotes, Me sachant, vous imaginez aisément l’indignation et l’humiliation que me causent les évènements dont Kati est le triste théâtre depuis lundi. Une investigation est en cours sur les raisons et les acteurs de cette gifle à  la nation au moment, je le répète, o๠les soldats d’autres nations, quittant leurs pays et leurs familles, sont sur notre sol, pour nous défendre, et cela parfois jusqu’au sacrifice suprême. Si nous voulons demeurer un pays d’honneur, cet honneur nous commande en toute humilité d’être attentifs aux déséquilibres, à  l’iniquité et d’une manière générale aux dysfonctionnements dans l’armée. Pour l’armée républicaine promise et attendue comme pour les autres segments de la nation, il n’est guère de salut en dehors de l’ascenseur républicain. C’est-à -dire le mérite, la prévisibilité, l’équité et la justice. Mais je ne saurais tolérer l’indiscipline et l’anarchie. Je veux renouveler ici tous mes engagements pour l’avènement de la nouvelle République et la nouvelle armée. J’ai d’ailleurs instruits au gouvernement de procéder sans délai à  la liquidation des comptes et l’établissement du procès verbal de dissolution du Comité Militaire Pour la Reforme des Forces de Sécurité et de Défense. Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaà®ne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et incompétente, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai. Je n’ai pas été porté à  la tête de ce pays pour l’affaiblir, le trahir, le piller, en faire la risée du monde ou le laisser aller à  la dérive. Je suis là  pour servir avec foi, ardeur et détermination constantes ce peuple du Mali qui me fait confiance, une confiance totale et sans faille. Rien ne me divertira donc de mon devoir. Aucun danger, aucun risque, aucune intrigue. l’Etat de droit, le pays porteur des plus belles opportunités ne sera pas facile à  construire. Mais, pour qu’il soit demain, il faut que nous en posions le socle dès aujourd’hui. Je n’ai pas promis, non plus, un pays clé en main, vous le savez. Mes chers compatriotes, Tant que je resterai investi de votre confiance, J’assumerai mes très hautes fonctions en toute sérénité et avec une inébranlable détermination. Je le redis et je veillerai à  ce que cela soit ! Je le redis aux auteurs des évènements honteux de Kati. Mais je le redis également à  ceux qui, à  Kidal, continuent le chantage, la violence et la violation de l’accord du 18 juin 2013 à  Ouagadougou. Nous avons eu suffisamment d’illustrations que l’Etat central n’est pas celui de nos vœux. Nous avons voulu, avec la réforme de la décentralisation que je peux qualifier de réforme majeure de la 3ème République, remettre les communautés au centre et à  la fin de nos politiques. Je travaillerai, sans relâche, à  la stratégie d’un développement local qui rendra Kidal, Tombouctou, Gao, Mopti, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Kayes et le District de Bamako en responsabilité totale de leur développement dans un Etat éclairé, riche, pertinent et fier de sa diversité. Les états généraux de la décentralisation incessamment attendus tireront toutes les leçons de notre dispositif de gouvernance, en faisant appel à  toutes les compétences internes et y compris celles internationales. C’’est une opportunité irremplaçable pour évaluer le passé et projeter un futur inclusif. Ma main reste tendue. Laissons de côté la kalachnikov et venons à  ce dialogue. Je prends à  témoin la Communauté Internationale, l’offre de paix ira de pair avec une volonté farouche de défendre le Mali, l’honneur du Mali, les soldats du Mali, les populations du Mali, toutes ethnies confondues Les corps déchiquetés, les maisons effondrées, les mêmes horreurs qui peuplèrent le passé récent, doivent cesser. Aux familles endeuillées de Tombouctou, J’adresse mes condoléances et celles de la Nation. Pour les blessés de Tombouctou et de Kidal, je prie pour leur prompt rétablissement. Enfin à  vous tous, compatriotes, amis et partenaires du Mali, je redis avec force : notre Peuple n’aspire qu’à  vivre en paix, mais une paix dans l’honneur et la dignité ! Notre Peuple n’aspire qu’à  son développement pour être enfin contemporain de son siècle! Vive la vaillante armée nationale du Mali qui ne saurait jamais être une armée sans honneur ! Dieu veille sur le Mali éternel ! Vive le Mali !

IBK veut une « armée à la hauteur de ce qu’est le Mali »

Tout le Mali sera branché ce mercredi soir sur la chaine nationale pour suivre le discours du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce dernier, qui a dû rentrer au Mali après avoir écourté sa visite officielle en France, s’exprimera sur les sujets de l’heure. Avec, présente à  l’esprit de tous après les derniers jours mouvementés, la question sécuritaire. IBK, qui a présenté le Mali comme de retour dans le concert des Nations, c’était la semaine dernière à  la tribune de l’ONU, doit faire face à  de sérieux incidents qui pourraient remettre en cause le processus de normalisation enclenché depuis les élections dernières. Attentat-suicide meurtrier à  Tombouctou, échanges de tirs à  Kidal et révolte dans l’armée, une situation à  laquelle les autorités entendre mettre rapidement le hola. Le Président de la République en a déjà  donné le ton à  sa descente d’avion en provenance de Paris, il y a à  peine quelques heures. Evoquant les troubles du lundi dernier au camp Soudjata de Kati, provoqués par des militaires mécontents de ne pas avoir reçu d’avancement en grade, le chef de l’Etat a déclaré qu' »il est temps que certains comprennent qu’on ne leur donne pas les armes pour qu’il s’en servent pour leurs intérêts personnels, mais pour servir la République ». On se souvient que lors de sa campagne pour la présidntielle, le candidat Kéita promettait une réforme profonde de l’armée, qui sera mise dans les conditions idoines pour remplir sa mission. « En retour, je veux une armée disciplinée, une armée à  la hauteur de ce qu’est le Mali, une armée à  la hauteur de l’estime fabuleuse que le monde entier porte au Mali aujourd’hui » a déclaré le Président de la République. Qui a tenu à  rappeler chacun à  ses responsabilités: « ce sera la responsabilité des chefs militaires de faire respecter la discipline au sein des forces armées ».

Kati : où était le Gal Sanogo?

La journée du lundi 30 septembre a été une fois de plus mouvementée à  Kati avec la réaction des éléments mécontents de la promotion accordée au capitaine Amadou Haya Sanogo et ses acolytes. Une irruption de quelques éléments proches du lieutenant Amadou Konaré et du colonel Youssouf Traoré chez le capitaine Sanogo a provoqué une panique générale dans le camp militaire de Kati. La suite est connue. Le président par intérim du comité de réforme et du suivi de l’armée, le colonel Mohamed Diallo, un proche du Gal Sanogo, sera grièvement blessé et gardé dans un lieu inconnu. l’homme fort de Kati qui était visé aurait pris la poudre d’escampette avant de réapparaà®tre 24 h après grâce à  la médiation des griots et notables de Bamako. On affirme qu’il est actuellement chez lui à  Kati sous haute protection. D’autres sources militaires proches du Gal Sanogo démentent que leur mentor n’a pas fui qu’il était toujours chez lui. « Le général Sanogo est chez lui. Il n’a pas fui, C’’est un problème interne entre nous on va les surmonter. Il faut arrêter d’exagérer » lance un jeune militaire à  Kati. C’’était la panique dans le camp militaire hier dans la ville garnison située à  15 km de la capitale malienne. Les populations se sont retrouvées prises à  nouveau en otages car restées terrées chez eux. Les deux voies qui relient Kati à  Bamako étaient verrouillées et les activités étaient paralysées. Après l’audience que lui a accordée son homologue français à  l’élysée ce matin, le président Ibrahim Boubacar Kéita est attendu ce mardi à  Bamako. Dans les heures à  venir, IBK s’exprimera sur les événements qui ont secoué le Mali ces derniers jours indique-t-on dans l’entourage du président.

Kati, une épine dans le pied du pouvoir

Le calme est donc revenu à  Kati. Lundi, les habitants s’étaient terrés chez eux après que des militaires insatisfaits aient échauffé la ville garnison. En cause, les grades de certains militaires , frustrés. On ne nomme pas impunément un capitaine putschiste Général. Et ceux qui réclament justice, le feront savoir très vite. Alors qu’on se plaà®t à  écrire partout que l’ex junte n’a plus d’influence sur les affaires du pays, il faut croire que ses caporaux et sergents ont le chic pour perturber la tranquillité sociale du pays. Kati, ville garnison, ancien fief de la junte, continue de faire des siennes. Encore une fois, la querelle est interne. Les militaires se déchirent et cette affaire ne va pas en rester là . Un général lui ne dort certainement pas la nuit. Quelle option va t-il choisir ? L’exil ? Comment justifier ce grade aux yeux de l’histoire et des peuples, et ces millions amassés en 5 jours et qui faisaient rêver un bande d’ex putschistes devenus les rois de Kati. « Personne ne leur a demandé de faire un putsch et il est temps de remettre de l’ordre dans tout ça », estime une bamakoise. la nature a horreur du vide et s’il est reproché à  Dioncounda Traoré d’avoir porté Amadou Haya Sanogo sur le mont Olympe, il est demandé à  Ibrahim Boubacar Keita de montrer qui est le vrai chef pour en finir avec ce désordre. Quitte à  taper très fort du poing sur la table !

Kati : le colonel Mohamed Diallo, kidnappé par des sous officiers

Une source militaire anonyme confirme que les coups de feu entendus ce lundi 30 septembre provenaient bien de la ville-garnison de Kati. Un proche du Général Amadou Haya Sanogo serait retenu en otage depuis ce matin. On aurait d’abord tiré sur le Colonel Diallo qui a récemment été promu à  ce grade. Une promotion non justifiée selon les auteurs des coups de feu et exigent d’en discuter avec le Général Sanogo. Ce dernier aurait alors opposé une fin de non recevoir à  cette requête et exigé la libération pure et simple du Colonel qui est en charge de la gestion de ses finances. Le Général Sanogo aurait déclaré que l’otage sera libéré par la force. L’inquiétude règne dans la ville de Kati et au-delà  à  Bamako. Ce qui s’est passé à  Kati ce matin, source militaire Une autre source à  Kati, a donné une version différente : il s’agirait de plusieurs militaires qui ont blessé et enlevé le président par intérim du comité de réforme et du suivi de l’armée, Mohamed Diallo. Cinq militaires seraient à  l’origine de ces échanges. Trois caporaux et deux sous-officiers (un sergent et un sergent-chef) qui font office de gardes du corps du capitaine Konaré(non mêlé à  cette histoire) et du colonel Youssouf Traoré, également membre du comité. Les bidasses n’auraient pas apprécié le fait de ne pas être promus au grade supérieur. Le responsable désigné pour eux est le président intérimaire. Selon nos sources au comité de la réforme et de suivi de l’armée, les cinq éléments ont commencé ce matin à  tirer des rafales en l’air. Provoquant du coup une espèce de panique. Ce qui a amené les uns et les autres à  se tenir sur le qui-vive… avec des armes. C’’est sur ces entrefaites, indiquent nos sources, que le président intérimaire du comité, Mohamed Diallo sera blessé avant d’être enlevé par la bande des cinq. Pour l’instant, on est sans nouvelle du colonel toujours entre les mains des révoltés, même si l’on affirme qu’il a reçu les premiers soins. Aucune idée également sur la planque des militaires kidnappeurs. « Ces éléments ont voulu semer le trouble mais n’ont pas été suivis. En retenant le colonel Diallo, ils filent du mauvais coton et risquent gros », a laissé entendre notre source, choqué par l’attitude d’indiscipline de ses frères d’arme. Tout en ignorant d’éventuels saccages de certains membres de l’ex-junte, notre interlocuteur assure que le calme est de retour dans la caserne de Kati. Pour l’heure aucune information n’est donnée sur la libération de Diallo.

Campagne électorale: IBK prend le train pour conquérir l’électorat de Kati

« Je me suis rendu aujourd’hui à  Kati en train afin d’y rencontrer les populations. J’y ai reçu un accueil des plus chaleureux. Je me rendrai aussi à  Kita. » pouvait-on lire sur la page Facebook du candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Keita dit « IBK ». Après avoir sillonné presque toutes les localités du Mali par les airs et le macadam, IBK s’est rendu ce jeudi 25 juillet à  Kati, la ville garnison, située à  environ 15 km de Bamako pour convaincre l’électorat à  voter pour lui. A la descente du train, une foule que la sécurité avait du mal à  gérer dans un premier temps était venue l’accueillir. Il a ensuite pris la direction de la place publique o๠des hangars ont été érigés pour la circonstance pour délivrer son message à  la population. Après Kati, IBK s’est rendu à  Dio, localité située à  une vingtaine de kilomètres de la ville garnison, toujours en train, et y a reçu un accueil des plus chaleureux. S’exprimant en langue bambara, il a demandé les bénédictions de la population afin de remporter l’élection de dimanche et engager son vaste programme pour le bonheur des Maliens. Après Dio, connue pour sa cimenterie industrielle, le candidat du RPM a pris la route de Kita, capitale de l’arachide.

Route de Kati : Des présumés membres du Mujao arrêtés

Des bandits armés qui appartiendraient au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao) ont été arrêtés par les militaires hier mardi à  Samé avant d’être livrés à  la gendarmerie de Kati. Selon un témoin oculaire de la scène d’hier, des individus armés suspects à  bord d’un muni car de 22 places ont été dénoncés par un informateur anonyme. « Venus de Mauritanie » Au poste de contrôle situé entre Samé et Sirakoro Dounfing, des individus, au nombre de plus d’une dizaine selon lui, ont forcé la porte de la voiture pour prendre la poudre d’escampette. La course poursuite qui s’en est suivie n’a pas permis aux forces de sécurité de les arrêter. Mais d’après un habitant de Sirkoro Dounfing interrogé ce mercredi après-midi, les bandits ont été mis aux arrêts. Une information confirmée par un officier de Kati ayant requis l’anonymat. Selon ce dernier, les personnes arrêtées appartiendraient au mouvement terrorisme Mujao et venaient de la Mauritanie. A en croire notre interlocuteur, les bandits seraient de connivence avec le chauffeur. Ce dernier aurait réquisitionné deux taxis qui devaient se charger de les amener en ville pour échapper au contrôle de forces de sécurité au poste de Samé. C’’est justement au moment de regagner les taxis pré positionnés qu’ils auraient été cueillis par les militaires informés de leur présence dans le car. D’après notre officier, un d’entre eux avait pu s’échapper avant d’être arrêté à  Koulouba vers 23 heures. Les présumés membres du Mujao sont, a-t-il expliqué, sont entre les mains de la gendarmerie sans toutefois donner des précisions sur leur nombre exact. Affaire à  suivre.

Le capitaine Sanogo attend son heure

Toutes les «grosses pointures» de la scène politique malienne étaient là  pour assister, mercredi, à  l’investiture du capitaine Amadou Haya Sanogo à  la tête du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. Un poste censé préparer la reconstruction de l’armée malienne, auquel il avait été nommé il y a déjà  six mois… La cérémonie organisée dans le palais présidentiel de Koulouba a rassemblé le président de transition, le premier ministre, les présidents des grandes institutions nationales et tous les responsables des forces armées et de sécurité, ce qui est assez exceptionnel. Est-ce à  dire qu’on assiste au retour du capitaine Sanogo, qui dirigeait la junte militaire à  l’origine du coup d’à‰tat du 22 mars dernier? Après avoir rapidement rendu le pouvoir aux civils, le capitaine avait continué de jouer un rôle important en coulisses. L’arrestation, puis la démission forcée de l’ancien premier ministre en décembre dernier, sur ordre du capitaine Sanogo, en étaient un parfait exemple. Mais depuis le début de l’intervention militaire française, l’ancien chef des putschistes se faisait discret. Pas de grande déclaration publique, aucune interview: le capitaine Sanogo restait reclus dans son camp militaire de Kati, fief des bérets verts auteurs du coup d’à‰tat, à  15 kilomètres de Bamako. «Le comité n’a aucune vocation politique et ne saurait se substituer à  la chaà®ne de commandement militaire», a très clairement affirmé Sanogo lors de son investiture, dans une forme d’allégeance au pouvoir en place. «Cette nomination procède d’une stratégie d’endiguement, analyse un proche collaborateur du président de transition, membre de son cabinet. C’est une ceinture qu’on lui met pour mieux le contrôler. On lui offre un placard doré, poursuit-il, mais il devra rendre des comptes au président. Il devient notre collègue!», s’amuse même cette source qui, il y a quelques jours, jugeait déjà  que Sanogo était «sur la touche». Une sentence sans appel qui résume la position de nombreux acteurs de la scène politique malienne. Une hiérarchie sous contrôle Mais pas celle du camp de Sanogo, bien sûr! Interrogé sur la discrétion du capitaine depuis plusieurs semaines, son porte-parole assure que Sanogo «suit les événements et travaille avec un comité de crise». Pour ses partisans, cette investiture en grande pompe revêt un caractère solennel, symbolique de l’importance du rôle futur de Sanogo dans le processus de réconciliation nationale. «Le cadre reste à  définir, mais le comité militaire de suivi aura un rôle à  jouer», assure ce proche de Sanogo. Il justifie cette participation en rappelant que «ce sont les militaires qui ont été tués sur le terrain et le président le sait très bien». Le capitaine Sanogo est pourtant investi à  la tête d’un simple comité de suivi, et non à  un poste de commandement. Doit-on comprendre que le meneur des mutins du coup d’à‰tat est toujours aux manettes? «C’est une évidence! s’exclame le collaborateur du président de transition. Il contrôle encore tout. Toute la hiérarchie lui est redevable.» Entre autres, le ministre de la Défense, le ministre de l’Administration territoriale – en charge de l’organisation des élections à  venir -, ou encore le chef d’état-major des armées, sont directement issus de l’ex-junte militaire. De nombreux jeunes officiers lui sont toujours fidèles. Des sources diplomatiques laissent même entendre qu’il aurait préparé un nouveau putsch au moment o๠l’armée française est intervenue au Mali, lui coupant l’herbe sous le pied. Le fameux comité dirigé par Sanogo sera dissous au terme de la période de transition, qui s’achèvera avec les élections générales prévues pour le mois de juillet. «Il est encore là  pour quelques mois, reconnaà®t le collaborateur du président, il faudra ensuite qu’il s’éclipse.» Le capitaine Sanogo a promis, lors de son investiture, qu’il ne resterait pas «un instant à  la tête de cette entité après la période de transition». Cela ne dit pas ce qu’il a prévu pour la suite.

Quand les ex putschistes de Kati cherchent leur sortie…

Ces derniers temps, les ex putschistes n’ont plus la côte au Mali. Et pour cause, l’intervention française a réduit toute marge pour le capitaine Amadou Haya Sanogo, de s’exprimer devant les Maliens. Et pour trouver une sortie d’honorable, le capitaine Sanogo a envoyé des émissaires à  Ouagadougou pour négocier son sort et celui de ses camarades. La libération des bérets rouges malgré l’opposition des hommes forts de Kati a suscité beaucoup d’interrogations sur le sort incertain des ex putschistes. D’aucuns pensent que dans cette affaire, Sanogo a perdu le contrôle, même s’il demeure à  la tête du Comité de réforme de suivi de l’armée malienne. D’autres estiment que la justice a tout bonnement fait son travail sans tenir compte des volontés de l’ex homme fort de Kati. D’ailleurs, des sources informent qu’il ne serait plus dans son bunker de Kati mais caché dans Bamako avec ses proches. Le bouillant tombeur d’ATT n’a même pas montré le bout du nez lors de la visite de François Hollande au Mali. Sortie honorable « Des discussions se seraient ainsi engagées entre la CEDEAO et les ex-putschistes installés à  Kati pour trouver la voie de sortie. Que deviendront alors les hommes politiques qui se sont affichés pour l’ex junte ? Le capitaine Sanogo et ses hommes sont-ils sur le point de quitter la garnison de Kati ? Officiellement, le déménagement n’est pas encore possible mais la question est d’actualité.  » Nous sommes prêts à  quitter Kati mais à  condition d’obtenir une sortie honorable ? », révèle un proche du capitaine. Sanogo veut-il mettre sa vie en sécurité face à  l’arrivée de troupes étrangères auxquelles il était fermement opposé. « Concrètement, certains ex-putschistes souhaitent même des postes consulaires à  l’étranger ou des retraites dorées à  Bamako » rapporte par ailleurs RFI. Du côté de la CEDEAO qui a mené la médiation au Mali, la demande des putchistes est recevable : « Reste le cas du capitaine Sanogo. Nommé par décret Président du Comité militaire de suivi et de réformes des forces de défense et de sécurité, le chef des ex putschistes souhaiterait garder le poste pour poursuivre la réforme de l’armée ». Du côté de la Cédéao, on assure que cette exigence n’est pas négociable. Les militaires doivent se retirer définitivement du pouvoir. Quoiqu’il en soit, les discussions se poursuivent dans un climat positif. Selon la CEDEAO, « Kati ne constitue plus un blocage dans le processus de réconciliation ».

Affaire des bérets rouges : la libération annoncée attendra encore !

Dans la nuit du 18 janvier, la nouvelle de la libération des bérets rouges et autres militaires détenus au camp I a été accueillie avec joie dans leurs famille respectives. De sources concordantes, l’accueil de ces détenus au camp para de Djikoroni ou est basé le 33è régiment des commandos para aurait constitué une mobilisation de taille comme le témoigne cette femme : « Je serai tellement heureuse de voir mon mari rentrer à  la maison ». Hélas ! la joie fut de courte durée, car après l’annonce de la libération des détenus, parents, épouses et enfants devront encore attendre. l’information est pourtant parvenue de militaires, sur cette remise en liberté ordonné par le juge d’instruction en charge du dossier… Les interrogation des uns et des autres vont bon train après le blocage de la procédure. « Pourquoi ces bérets rouges ne sont pas encore libres?», « Qui bloque cette libération ?», s’interrogent parents et proches des détenus. Parmi eux, le commandant Malamine Konaré, fils de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, toujours détenu. Impatience et procédures judiciaires Sur cette libération, les informations sont contradictoires,. Pour les uns, le Procureur de la République du Tribunal de la Première instance de la commune III tarde à  donner l’ordre de remise en liberté. D’autres sources indiquent que les ex putschistes avec à  leur tête, le capitaine Sanogo, cherchent à  influencer le parquet chargé du dossier. « l’ex-junte de Kati ne va jamais accepter cette libération, qui constitue un vrai risque pour les bérets verts », exprime un proche de Kati. Le juge chargé du dossier joint par téléphone se refuse lui à  tout commentaire. Au niveau du ministère de la justice, on rejette toute instrumentalisation du département. Le Code de procédure pénale, peut on lire dans une note d’information du ministère de la justice (voir-ci contre), donne au Ministère public un délai total de 15 jours pour soit s’opposer à  la mise en liberté o๠bien au contraire l’ordonner. « Nul doute que le ministère public aura à  C’œur de concilier le droit des détenus et la nécessité de protéger l’ordre public, surtout en ce moment de crise sécuritaire. ». « En tout état de cause, le Ministère de la Justice donne l’assurance à  la communauté nationale et internationale qu’il veillera scrupuleusement à  l’observation stricte de la loi et des droits des personnes visées. », conclut ladite note. Il faudra pour les proches des bérets rouges encore détenus prendre leur mal en patience, d’autant que ce corps de l’armée malienne avait fait savoir sa volonté de participer à  l’offensive militaire française menée en terre malienne par la France.