Mali : Soumaila Cissé libéré

Enlevé depuis le 25 mars dernier dans le nord, alors qu’il était en campagne pour les législatives, Soumaila Cissé a été libéré ce jeudi 8 octobre 2020.

Un communiqué signé du président de la cellule de crise, Ousmane Issoufi Maiga précise que la libération a été obtenue grâce aux efforts conjugués des services de renseignement, des forces armées et de sécurité, des partenaires du Mali et de la cellule de crise. Alors que l’enlèvement n’avait pas été revendiqué, le communiqué révèle qu’elle était l’œuvre de filiales du groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM). Trois autres ex-otages dont Sophie Petronin ont également été libérés.

Six long mois

À la tête d’une délégation de 16 personnes, comprenant des membres de son parti et se rendant à Koumaira, dans la région de Tombouctou, Soumaila Cissé et ses accompagnants seront attaqués le 25 mars 2020 entre 16h et 17h par des hommes armés, qui les ont kidnappés.

Un groupe de cinq personnes, comprenant deux blessés par balles ainsi que la dépouille du garde du corps de Soumaila Cissé, sera  libéré quelques jours plus tard. Par la suite, dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 avril 2020, huit autres compagnons de Soumaila Cissé recouvreront la liberté.

Quant au maire URD de Koumaira, lui aussi kidnappé dans sa tentative d’établissement de liens avec les ravisseurs, il sera libéré le dimanche 10 mai 2020 sans avoir vu, ni parlé avec, Soumaila Cissé.

Amadou Djoum est libre

L’agent de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) enlevé depuis le 26 avril 2017 par un groupe armé affilié à la Katiba du Macina à Walado a été libéré dans la matinée du 14 septembre 2017. L’information a été confirmée par un membre du Collectif qui milite depuis des semaines pour ce dénouement heureux.

141 jours de captivité. Aux mains de ses ravisseurs, Amadou Djoum, père de quatre enfants, aura cristallisé les inquiétudes de ses proches qui ont mis en oeuvre tout ce qui était en leur pouvoir pour en obtenir la libération. D’après  nos premières informations, c’est à ces derniers qu’il a été remis à Sevaré(Mopti).  Fatigué mais bien portant, il aurait été invité par les autorités à rejoindre Bamako.

La mobilisation sans cesse croissante pour sa libération aura certainement permis de briser le silence constaté jusqu’il y a peu.  Des jours de repos et de prise en charge permettront à Ndjoum de se retrouver  et reprendre sa vie normale. Et de raconter ce qu’il a traversé pendant cette détention.

PEN-Mali/ Malivaleurs : La nécessité de se réapproprier le passé

Lundi 19 septembre ont commencé les travaux de l’atelier préparatoire du colloque international des écrivains, journalistes et communicateurs traditionnels. Organisé par PEN-Mali et ses partenaires, la conférence inaugurale de l’atelier a surtout mis l’accent sur la nécessité de se réapproprier du passé pour faire face aux défis du présent et du futur.

Sous le thème « Regard croisés entre chartes sociales précoloniales (Kurukanfuga/Dina du Macina) et constitutions. Des énoncés précoloniaux en matière de droits et de libertés ? », la cérémonie d’ouverture de l’atelier préparatoire du deuxième colloque international des écrivains, journalistes et écrivains, a attiré un public important, avec notamment la présence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté, du 4e Vice-Président de l’Adema-PASJ, Moustaph Dicko ainsi que d’éminents chercheurs et écrivains. Désigné commissaire scientifique du colloque, Me Amadou Tiéoulé Diarra, dans son intervention, a surtout fait le constat d’une société malienne où la laïcité est sous le coup d’une menace certaine du fait de la montée en puissance de l’intégrisme : « La floraison des mosquées, la pratique violente de la religion et l’irruption croissante des congrégations  religieuses dans le champ politique sont autant de phénomènes qui nous interpellent aujourd’hui. Ces phénomènes qu’il convient d’appeler sous le vocable ‘’intégrisme’’  mettent à rude épreuve le caractère laïc de la République. », a-t-il expliqué. Citant un article de l’écrivain sénégalais, Cheik Hamidou kane, qui écrivait en 1956, «Si l’islam n’est pas la seule religion d’Afrique occidentale, elle en est la première par importance. Je veux dire aussi qu’il me semble qu’elle est la religion de son cœur », l’avocat a estimé que l’équation est tout sauf simple : « Sommes-nous condamnés à subir impuissamment cette pratique sans nul doute erronée de l’islam auquel cas nous compromettrons l’avenir de la génération future, ou au contraire nous nous devons de nous appuyer  sur notre passé traditionnel soutenu par les réalités de l’heure pour apporter des réponses adaptées à la menace actuelle ? », s’est-il interrogé. Pour lui, il s’agit aujourd’hui de nous appuyer sur le passé, surtout qu’il y a eu une expérience d’existence d’État théocratique au Macina avec Sékou Ahmadou, basé sur les préceptes coraniques (la dina), ainsi que la charte de Kurukanfuka de 1236 qui traite aussi de la question religieuse.

Dans le contexte d’un pays qui sort de crise, la tenue de cet atelier a été salué par beaucoup, surtout ceux qui sont d’avis que le besoin s’impose aujourd’hui de préciser le rôle et la place de la religion, de la politique. Moustaphe Dicko s’est inscrit dans cette démarche et ne s’est pas privé de pointer la faillite de la classe politique malienne, sous-tendue par celle de l’intelligentsia. Pour le ministre de la Justice, Mamadou Ismaël Konaté, « on s’étonne que des sujets qui ne posaient aucune difficultés jadis, en posent aujourd’hui ». Il estime que pour la garantie de nos libertés, il faut que s’établisse un cadre juridique. Or, poursuit-il, « le drame c’est que le droit ne vient pas de nous. La majorité de nos lois sont d’origine étrangère par le biais de traités et conventions que nous signons et qui ont des répercussions sur notre société. » Et le ministre de conclure que « Notre aventure est ambiguë. Tant qu’on ne se lèvera pas pour savoir qui nous sommes, où on va, notre existence sera un perpétuel recommencement. »

Classement mondiale de Liberté de la presse, Le Mali 122ème sur 180 !

Selon le classement mondiale de la liberté de la presse 2016 de l’organisation non gouvernemental (ONG) Reporters sans frontières (RSF). Le Mali se classe cette année à  le 122ème place et accuse une perte de 4 places par rapport à  2015 ou le pays été classé 118ème. Pour RSF, « Les médias maliens, autrefois relativement libres, sont soumis à  des pressions officielles depuis la crise de 2013, notamment lorsqu’ils souhaitent aborder les questions de sécurité ». La prise d’otage à  l’hôtel Radisson Blu de Bamako en novembre 2015, est citée en exemple par l’ONG, la chaà®ne nationale malienne, l’ORTM, avait en effet choisi lors de ces évènements tragiques, de diffuser des séries télévisées. Autre cause pointée du doigt par RSF, l’insécurité des journalistes qui travaillent dans la zone Nord-Mali, qui reste un endroit dangereux, comme l’attestent la prise d’otage de journalistes de l’ORTM par un groupe touareg en 2014 et le meurtre toujours non-élucidé d’un journaliste à  Tombouctou en 2015. Pour comparaison, selon ce classement le Mali obtiendrait l’une des plus basse position du classement par rapport aux pays de la sous-région : le Burkina Faso 42ème gagne 4 places par rapport à  2015, la Mauritanie est 48ème avec un gain de 7 places, le Niger est 52ème et perd 5 places, le Sénégal est 65ème et gagne 6 places, la Côte d’Ivoire 86ème reste stable, seul l’Algérie 129ème obtient la plus mauvaise position avec une perte de 10 places par rapport à  2015.

Liberté de presse: le Mali gagne 4 places

Reporters sans frontières (RSF) estime que 2014 est l’année d’une régression brutale pour la liberté de l’information. « Les deux tiers des 180 pays figurant au classement mondial de la liberté de la presse 2015 affichent de moins bonnes performances, en valeur absolue, que dans l’édition précédente » indique l’ONG. En 2013, le Mali a perdu 74 places et est passé du 25e au 99e rang. En 2014, il perd 23 places. Selon l’édition 2015 du classement mondial de la liberté de la presse, le Mali a légèrement progressé par rapport à  l’année précédente. De la 122è place, le Mali occupe aujourd’hui le 118è rang. Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le Mali a fortement régressé depuis 2012 à  cause de la situation dans laquelle le pays a sombré. Sur le continent, la Namibie occupe la 17e place, le Ghana(22e), le Cap-Vert(36e), l’Afrique du Sud(39e), le Botswana(42e), le Burkina Faso(46e), le Niger(47e), Sénégal(71e), le Togo(80e), la Côte d’Ivoire(86e), la République centrafricaine(110e), l’Algérie (119e) Au niveau international, La Finlande occupe la première place depuis cinq ans, suivie de la Norvège et du Danemark. Le Turkménistan, en Corée du Nord et en Erythrée occupent les dernières places. Outil de référence, le classement mondial de la liberté de la presse de RSF s’articule autour de sept indicateurs à  savoir: le niveau des exactions, l’étendue du pluralisme, l’indépendance des médias, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et les infrastructures.

Liberté de la presse : RSF au secours de trois journalistes camerounais

Au Cameroun, RSF a du pain sur la planche quant à  la violation des droits des journalistes au Cameroun. l’organisation de défense des journalistes, revient à  charge sur la libération des journalistes inculpés par les juridictions camerounaises dans la réalisation de leur mission d’information. En effet, depuis fin octobre, ils sont inculpés par un tribunal militaire pour ne pas avoir révélé leurs sources, après avoir enquêté sur le groupe Boko Haram. RSF a donc renouvelé son appel au gouvernement à  cesser contre eux toutes poursuites. Il s’agit de Felix Ebole Bola du journal Mutations, de Rodrigue Tongué, secrétaire général de la presse camerounaise, et d’un ancien journaliste, actuellement professeur à  l’ESSTIC, l’école des sciences de l’information : «C’’est un exemple vraiment criant de l’abus des autorités camerounaises envers les journalistes. Le fait que les journalistes soient convoqués devant un tribunal militaire non seulement pour révéler leurs sources mais pour avoir en fin de compte été professionnels et appelé les autorités pour vérifier une information. Et là , elle se retourne contre eux puisqu’ils se retrouvent inculpés pour avoir des informations, qu’ils n’ont par la suite pas publiées, puisqu’ils manquaient de confirmations», a confié Cléa Kahn-Sriber, responsable Afrique de RSF sur les antennes de RFI. Un tel acharnement contre les journalistes est monnaie courante dans ce pays. Des hommes et des femmes bravent le danger auquel est exposé la profession , et sont ensuite arrêtés et jetés en prison pour avoir faire leur travail. « (…) ce procès s’ajoute à  la détention depuis plusieurs mois maintenant, de deux journalistes qui sont incarcérés pour des faits liés à  des procès en diffamation, il y en a un qui est en prison depuis neuf mois. La semaine passée, quatre journalistes ont été suspendus par le Conseil national de la communication, ainsi qu’un journal interdit de publication, la situation ne semble pas du tout s’améliorer, le climat continue d’être très tendu pour la presse », a encore affirmé la responsable Afrique de RSF.

Affaire PMU Mali: Haidara hume la liberté

C’’est à  Lafiabougou que le directeur général de Pmu Mali s’est rendu tout de suite après son élargissement. Bien portant, du moins en apparence, l’homme a préféré se diriger dans la grande famille pour remercier ses parents et recueillir leurs bénédictions. A frou-frou carré o๠vivent ses parents, ce fut un ouf de soulagement. Du terrain bélier au terminus des cars Sotrama en passant par Mayanga Tourné, les amis d’enfance, les voisins et les jeunes n’ont pas hésité à  envahir la maison des Haidara pour saluer et encourager ce frère qui, du temps de la splendeur, aidait et casait des personnes en quête de boulot. Des collaborateurs qui lui doivent leur intégration à  Pmu Mali ont aussi tenu à  faire le déplacement pour ne pas rater ce moment historique. Il n’y en avait que pour « Drissa » comme l’appellent les intimes. Le DG libre de tout mouvement ne prit congé des siens qu’en fin de soirée pour rejoindre son domicile à  Bacodjicoroni ACI. Libéré pour des raisons médicales et suite à  la pertinence de justifications pertinentes, Drissa Haidara est autorisé à  voyager. Il devrait dans les quarante huit heures s’envoler pour l’Europe o๠l’attendent ses médecins. Pour rappel, Drissa Haidara a été placé sous mandat de dépôt suite à  des fautes de gestion portant sur trente six milliards et ce entre 2006 et 2011. Devant les enquêteurs du pôle économique, il avait réussi à  démonter le puzzle en justifiant la destination de plus de 34 milliards. Après six mois passés dans la citadelle du silence o๠il supportait stoà¯quement ce qui lui est arrivé, Drissa Haidara recouvre la liberté. Aujourd’hui, ses proches se demandent quel sort lui réservent les autorités puisque son poste reste vacant et mieux il n’a pas jusqu’ici été démis de ses fonctions.

Presse au Mali: sacerdoce ou commerce?

Ce samedi 3 mai 2014 est célébrée à  travers le monde, la journée mondiale de la liberté de presse. Une occasion pour les acteurs de l’espace médiatique des différents pays de faire un nécessaire exercice d’introspection. Histoire d’évaluer les acquis et réfléchir aux améliorations à  apporter. En ce qui concerne le Mali, il importe tout d’abord de saisir cette opportunité pour rendre un hommage mérité à  la presse malienne qui aura joué un grand rôle dans le processus d’émancipation du peuple malien de façon générale, et du combat démocratique en particulier. On se rappelle les célèbres journaux qu’étaient La Roue, Les Echos et Aurore. Ces trois mousquetaires à  la fin des années 80, ont été à  l’avant-garde du combat pour l’avènement de la démocratie au Mali. Auréolée de sa victoire sur la dictature de 23 ans du général président Moussa Traoré en mars 1991, la presse malienne va connaitre un certain épanouissement avec la prolifération des titres et de radios en deux décennies. Le Mali est, dans la sous-région, l’un des pays les plus prolifiques en titres. Ce boom médiatique ne rime pas malheureusement plus avec la qualité. En effet, jusqu’ici, le pays peine à  avoir des entreprises de presse dignes de ce nom, capables de produire un journalisme professionnel axé sur la recherche de la vérité qui est le premier principe du journalisme. Les patrons de presse (dans le privé), préfèrent s’offrir les services du tout venant, des jeunes diplômes en manque d’emploi au lieu des professionnels sortis d’écoles de journalisme ou des journalistes formés sur le tas, aguerris. Conséquence, on assiste à  un dévoiement du métier : peu d’articles de fond, d’enquête, des grandes interviews. Le principe sacro-saint de la sacralité des faits est foulé aux pieds au profit des commentaires. Des commentaires qui frôlent selon les cas la délation, le réquisitoire et le « griotisme ». En toute ignorance des principes du métier, des journalistes se transforment en super flics ou justiciers. Sans compter des articles truffés de fautes qui donnent des boutons aux amateurs de la langue de Molière. l’honneur revient à  la politique qui truste plus de 90% des maigres pages des journaux. Tant pis pour les autres rubriques. La raison de cette prédominance de la politique n’est pas à  chercher loin : les hommes rendent bien la monnaie de la pièce en voyant leur visage dans les colonnes d’un journal ou en entendant des commentaires sur les ondes d’une radio. Bonjour donc le journalisme alimentaire. Pas de quoi offusquer nos mercenaires de la plume qui objecteront sans doute en disant que le pays a des politiciens, des magistrats, des fonctionnaires alimentaires. Ceci étant, qu’est-ce qu’on attendre mieux d’un journaliste payé en monnaie de singe ou pas payé du tout, C’’est selon les journaux. A leur décharge, les patrons sont à  mille lieues de se soucier de leur condition, l’organe de presse étant pour ceux-ci un fonds de commerce. La subvention de l’Etat est vite récupérée par les patrons pour améliorer leur train de vie au détriment de la rédaction et des journalistes, réduits à  la quête des perdiems et autres « business » sur le terrain. Voilà  qui schématise les mauvaises conditions de travail des journalistes au Mali. Ces insuffisantes pourraient bien être palliées si et seulement si les organisations faitières de la presse arrivaient à  assurer une formation continue aux journalistes d’une part, ainsi que l’amélioration des conditions de vie de ceux-ci à  travers, par exemple, une convention collective bien appliquée. Les lignes pourront-elles bouger ? Allons-nous enfin voir une presse malienne consciente de son pouvoir et encline à  en user dans le sens d’un développement du secteur mais aussi du pays ? En attendant, permettez que nous souhaitions bonne fête à  tous les confrères.

Côte d’Ivoire: liberté provisoire pour Affi N’Guessan

Outre le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, bénéficient de cette mesure Michel Gbagbo, fils de l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo, Géneviève Bro Grébé, Justin Koua, Michel Gbagbo, Narcisse Téa Kuyo, Aboudramane Sangaré, Alcide Djédjé, Moà¯se Lida Kouassi, Soukouri Bohui, Alphonse Douaty , Séka Obodji, Henri-Philippe Dakoury Tabley, le colonel Konandi Kouakou et Nomel Djro. Ils étaient quasiment tous détenus à  Katiola (Centre-Nord), à  Bouna (Nord Est) et Boundiali (Nord) après la violente crise post électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire, faisant plus de 3000 morts. Cette crise était née du refus de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo de reconnaitre de sa défaite face à  son adversaire, Alassane Ouattara lors de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Dans un communiqué lu sur les antennes de la première chaà®ne de télévision nationale, le procureur de la République, Christophe Richard Adou, précise « qu’il ne s’agit que de liberté provisoire et les procédures en vue du jugement poursuivront leur cours et connaà®tront sûrement leur dénouement d’ici la fin de l’année ». Le gouvernement a salué cette décision des juges qui est la  »bienvenue »Notre pays doit sortir de l’Etat de belligérance », a déclaré à  l’issue d’un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. « Cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo » Pour les pro-Gbagbo, par la voix de l’ex-conseiller de Laurent Gbagbo Toussaint Alain, ils « sont satisfaits de la libération des 14 détenus politiques , soulignant que C’’est une mesure qu’il faut saluer », mais estiment que C’’est insuffisant. « Il convient de regretter que cette mesure ne s’applique pas à  Simone Gbagbo, l’ex-première dame, Charles Blé Goudé ainsi que les 695 civils et militaires injustement détenus depuis 2011 pour des motifs politiques » a poursuivi Toussaint Alain. Au moins 80 personnalités proches de Gbagbo ont été mis sur le banc des accusés pour crimes de sang, crimes de guerre, atteinte à  la sûreté de l’à‰tat, crimes économiques et entretien de bandes armées. Pour le moment les charges retenues contre eux ont été confirmées en juillet par le tribunal d’Abidjan et n’ont pas encore été levées. Cette décision de mise en liberté provisoire intervient à  la veille de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, prévu le mercredi 7 août.

Mali-Liberté de presse : la dégringolade !

Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le Mali a connu la plus forte chute au niveau mondial selon le dernier classement de RSF. Il a donc perdu 74 places et occupe le 99ème rang. Cette chute est due à  la situation dans laquelle le pays a sombré en 2012. Il s’agit du putsch militaire du 22 marsà  Bamako qui a précipité la prise du nord du pays par les islamistes. Cette situation a exposé les médias à  la censure et aux exactions. De nombreuses radios du Nord ont alors interrompu leurs programmes tandis que plusieurs journalistes, maliens ou étrangers, ont été agressés dans la capitale. Parlant des prédateurs de la liberté d’information dans le monde, le secrétaire général de Reporters sans frontières Christophe Deloire a déclaré que “ces prédateurs de la liberté de l’information sont responsables des pires exactions contre les médias et leurs représentants. Leurs actions sont de plus en plus efficaces : 2012 a été une année historiquement violente pour les acteurs de l’information, avec un nombre record de journalistes tués”.La Journée mondiale de la liberté de la presse, instaurée à  l’initiative de Reporters sans frontières, doit être l’occasion de rendre hommage à  tous les journalistes, professionnels et amateurs, qui payent leur engagement de leur vie, leur intégrité physique ou leur liberté, et de dénoncer l’impunité dont bénéficient ces prédateurs.” Pour l’ONG, les agressions et assassinats de journalistes se soldent généralement par une impunité totale des responsables. C’’est pour les prédateurs un encouragement à  poursuivre les violations des droits de l’homme et de la liberté d’information. Par ailleurs, RSF dénonce le silence coupable de la communauté internationale et l’appelle à  ne plus se cacher derrière les intérêts économiques et géopolitiques. Impunité malgré l’existence des mesures de protection Selon RSF, la persistance d’un haut niveau d’impunité ne s’explique pas par l’existence d’un vide juridique. Des normes et des mécanismes existent pour protéger les journalistes dans l’exercice de leur profession. La protection des journalistes et autres acteurs médiatiques incombe en premier lieu aux à‰tats comme le rappelle la résolution 1738 relative à  la sécurité des journalistes, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2006. Pourtant, les Etats sont trop souvent défaillants, soit par manque de volonté politique de réprimer de telles exactions, soit parce que leur appareil judiciaire est inexistant ou affaibli, soit encore parce que les autorités sont responsables de ces exactions. Au niveau international, la protection juridique des journalistes est également garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les Conventions de Genève entre autres textes. A cela s’ajoute la récente publication des Nations unies du Plan d’Action sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité. Précisons qu’au Mali, des exactions ont été relevées par RSF avant l’intervention militaire de janvier 2013.

Liberté de la presse au Mali: ce qu’en pensent les journalistes

Alexis Kalembri, directeur de publication « Les Echos » : « La liberté de la presse au Mali est très menacée du fait des multiples représailles contre les journalistes. Il y a aussi chez beaucoup de journalistes, un sentiment de se retenir, de s’auto censurer. Il y a un grand espoir pour cette année 2013, comme l’a dit le ministre de l’information, nous sommes le dernier rempart. C’’est vrai que le rempart est fortement attaqué mais nous ne devons pas céder. Le fait que pour une fois, l’ensemble des professionnels de la presse fédèrent pour organiser une journée (rencontre au CICB ce 3 mai ndlr). Ceci montre la volonté de vouloir faire bloc et de se donner mutuellement courage pour avancer ». Mamoudou Bocoum, directeur de la radio Kaounal de Mopti : « Je crois qu’au Mali, la liberté de presse souffre de tous les maux. Puisque la presse a connu toutes sortes de violences surtout ces derniers temps. Des inculpations aux agressions, on aura tout vu ici au Mali. Dans le classement de reporters sans frontière, notre pays a perdu des places, de 25e, nous nous retrouvons 99e. Ceci constitut un véritable danger pour la liberté d’expression et la démocratie ». Doussou Djiré, journaliste à  l’Essor, quotidien national : « La liberté de la presse est fondamentale pour l’existence des journalistes. Jusqu’à  présent cette liberté n’est pas effective au Mali. Le cas de l’emprisonnement de notre confrère Boukaru Daou est un exemple récent. Mais nous souhaitons qu’elle le soit car la liberté est notre arme de travail, elle est notre fondement. Il faut savoir que le rôle de la presse est essentiel dans le développement d’un pays malgré ce que peuvent penser les gens. Nous informons malgré les risques, nous sensibilisons et nous formons aussi. On est au 21e siècle, le journaliste ne doit plus être enfermé pour ses opinions ». Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’UNAJOM (Union Nationale des Journalistes du Mali) : « On ne peut pas dire que la liberté de la presse est effective au Mali. Avant on avait trop de liberté, cet excès de liberté a dégringolé et nous sommes arrivés au niveau zéro puis au niveau moins. Cela veut dire que rien ne va. La faute n’est pas qu’aux autorités. La journée de la presse constitue un jour d’auto-évaluation et d’auto critique pour le journaliste. Il faut respecter l’éthique et la déontologie. Les journalistes ont subi des cas graves de violations dans notre pays. Je pense qu’avec tout cela, chacun a pris conscience. Les journalistes se doivent de respecter le public et vice versa ». Rokia Diabaté, journal « Le prétoire » : « Le Mali traverse une période assez difficile. Cette 20e édition de la journée de la presse est célébrée dans un contexte de double crise. La liberté de la presse est assez fragilisée et vulnérable au Mali, pour preuve ce que notre confrère Boukary Daou du « Républicain » vient de traverser. Il s’agit pour nous de faire table rase sur tous ces événements pour voir comment la presse malienne peut faire un grand saut en avant par rapport aux difficultés qu’elle vient de traverser et de voir les défis à  relever».

Boukary Daou est en prison!

Il n’aura même pas été entendu par le Procureur. Accusé d’incitation au crime et au délit (article 35 de la loi sur la presse), de publication de fausse nouvelle (article 37), notre confrère Boukary Daou a été transféré de la BIJ à  la prison centrale de Bamako. Son procès est prévu pour le 16 avril 2013 mais d’ores et déjà , des avocats vont demander la mise en liberté provisoire. Le Directeur de publication du journal le Républicain avait été interpellé au siège du journal le 9 mars dernier après la publication d’une lettre ouverte adressée au Président de la République par intérim par un officier de l’armée malienne. La missive indexait le traitement jugé de faveur accordé au Capitaine Sanogo, qui dirige désormais le Comité de réforme de l’armée. Il est reproché à  Daou d’avoir publié ce document qui, selon les autorités maliennes, est de nature à  provoquer des soulèvements au sein de l’armée. Consternation A l’heure qu’il est, ses avocats se battent pour obtenir sa liberté provisoire en attendant sa comparution devant le juge prévue le 16 avril prochain. Me Lamissa Coulibaly, un de ses défenseurs s’est dit surpris de la décision prise ce lundi. « On s’attendait à  ce qu’il soit libéré aujourd’hui » a-t-il déclaré à  RFI quelques minutes après avoir appris la décision de la justice. Plusieurs personnes présentes hier pour soutenir le journaliste ont témoigné que ses confrères «Boukary Daou est le premier surpris de ce qui lui arrive» ajoutera-t-il. La presse malienne se réunit ce matin pour décider de la conduite à  tenir face à  ce qu’elle qualifie d’atteinte à  la liberté de la presse. Un conseil de crise a été mis en place qui avait réussi à  mobiliser la quasi-totalité des organes de presse pour les journées presse morte des 12 et 13 mars derniers. Un comité qui a l’intention de continuer à  se battre dans cette affaire. « 16 avril, quand les débats de fonds vont commencer, nous allons pouvoir faire les observations utiles pour mettre en vue les failles de l’accusation » a fait valoir Mahamane Hamèye Cissé, directeur du journal Le Scorpion, et président du comité. C’’est un Boukary Daou fatigué, mais convaincu de son innoncence, qui a passé sa première nuit à  la prison centrale de Bamako.

Liberté de la presse : Boucary Daou devant le Procureur général

l’information a été donnée ce vendredi 15 mars lors d’une Assemblée générale du comité de crise qui regroupe les patrons et éditeurs de la presse. l’objet de cette AG était d’informer les journalistes sur la suspension du mot d’ordre de grève suite à  la détention arbitraire de Boucary Daou par la sécurité d’Etat depuis le mercredi 6 mars. Pour Sambi Touré, président de la Commission judicaire de ce comité de crise, la presse doit donner des explications relatives à  la suspension de cette grève. Selon lui, un groupe des avocats a été constitué pour la défense du Directeur de publication. Premier objectif pour ces avocats, extraire Boucary Daou de sa cellule de la sécurité d’Etat pour le transférer à  la Brigade d’investigation judicaire. C’’est chose faite. Puis l’introduction d’une plainte contre l’Etat pour arrestation arbitraire. Le combat continue Toujours selon Sambi Touré par ailleurs, Directeur de publication du journal Info Matin, le transfert de Daou à  la BIJ est le début de la normalisation judiciaire : «Nous avons souhaité que Boucary Daou quitte la (sécurité d’Etat) pour être mis à  la disposition de la justice ». Des avocats se sont portés volontaires pour plaider sa cause gratuitement. Selon Hamèye Cissé, Président du comité de crise, le journaliste sera entendu par le procureur général. «Â Détenu une semaine à  la SE, Boukary Daou se porte bien. Nous l’avons rencontré, il a droit à  de la visite et peut rencontrer ses avocats », témoigne Sambi Touré. Le journaliste attend désormais de savoir si la justice malienne va entamer des poursuites contre lui : « On sera fixé sur le sort de mon client », a expliqué l’un de ses avocats, Me Cheick Oumar Konaré. « Mon client m’a dit qu’à  la Sécurité d’à‰tat il a été mis dans une cellule, déshabillé et enchaà®né », a-t-il précisé. En parallèle, une déclaration sera publiée dans tous les organes de presses écrite et radios pour expliquer la raison de suspension de l’opération «Â Presse morte »Â et l’arrestation de Boucary Daou : «Nous resterons mobilisés jusqu’à  l’obtention de la liberté du journaliste » lance Hamèye cissé.

Liberté de la Presse : Boucary Daou toujours aux arrêts !

On croyait l’ère des interpellations musclées et arrestations arbitraires de directeurs de journaux au Mali, derrière nous. Après la journée morte sans Presse du 17 décembre 2012, C’’est tout le corps de la presse malienne qui avait battu le pavé pour protester contre le tabassage de Saouti Haidara, Directeur de l’indépendant, mais aussi les interpellations de Birama Fall du Prétoire, de Chahana Takiou du 22 septembre ou encore d’Abdramane Keita de l’Aurore également molesté par des hommes en civils etc.. Cette fois, il s’agit de Boucary Daou, Directeur de publication du Républicain, mis aux arrêts mercredi par la Sécurité d’Etat. On lui reproche d’avoir publié la lettre du capitaine Touré, militaire au front et critiquant les avantages accordés gracieusement au Capitaine Sanogo, dernièrement investi à  la tête du Comité de suivi et de réformes de l’armée, par les autorités de transition. Dans cette lettre, certains militaires se demandent pourquoi le Capitaine Sanogo touche des émoluments avoisinant les 4 millions de CFA, alors que d’autres risquant chaque jour leur vie au front. La lettre dudit Capitaine Touré, basé à  Gao, aurait ainsi été déposée à  la rédaction du Républicain, qui l’a aussitôt publiée. On croyait les ardeurs des hommes de Kati calmées. On se demande bien pourquoi au moment tout semble rentrer dans l’ordre, une nouvelle sommation vient viser l’un de nos confrères, qui n’a fait que son travail. Quel rapport avec Sanogo ? Le poste nouvellement confié à  lui, serait-il qu’une couverture ? Sans toutefois pointer du doigt du doigt Kati, on se demande surtout si les autorités de transition, ont la pleine mesure de leur rôle dans un climat o๠règne encore la suspicion contre de simples civils. Et pourquoi le citoyen malien ne se sent décidément toujours pas en sécurité ! Du reste, s’il n’a toujours pas été libéré, Boucary Daou garde toute la solidarité du corps de la presse, qui n’entend pas en rester là  ! Affaire à  suivre..

Tribune: Vers une islamisation des médias publics au Mali ?

Je suis extrêmement choquée par ce qui se passe entre l’ORTM et le Haut Conseil Islamique depuis un certain moment. Et encore plus effarée en apprenant qu’il y a eu une rencontre visant à  concilier les deux parties, sur initiative du ministre de l’administration territoriale. Je pense que les médias d’une façon générale et l’ORTM en particulier doivent garder leur indépendance et leur liberté. Le HCI n’a ni à  fixer la ligne éditoriale de l’ORTM, ni à  décider qui est habilité ou pas à  diriger cet organe national. J’ai peur que le mélange des genres ait encore du chemin devant lui au Mali. Comment pouvons-nous comprendre la tentative du Haut Conseil Islamique d’imposer ses règles au directeur de l’ORTM ou de donner un avis sur la personne qui est sensée ou pas diriger ce média public? Depuis quand, donnons-nous ce pouvoir aux musulmans du Mali ? Le pays est-il devenu un Etat islamique ? Et dans ce cas que ferons-nous des autres religions, que ferons-nous des nombreux maliens qui ne disposent d’aucune religion ? Le Mali est-il toujours un pays laà¯c ? « Les médias doivent rester libres, indépendants, impartiaux et pluralistes » Les médias jouent un rôle vital dans les sociétés. Ils permettent de construire une paix durable, favoriser et promouvoir le dialogue entre les communautés au sein d’une société. Ils doivent incarner les valeurs de la société à  laquelle ils appartiennent. Mais il est évident que lorsque ce rôle, ainsi que l’éthique et la déontologie de la profession du journaliste sont incompris au sein d’une société, cela peut être fatal, notamment pour les journalistes et les rend vulnérables aux pressions qu’elles soient religieuses ou politiques. Et lorsque dans un Etat laà¯c, un seul groupe religieux impose sa vision, cela peut également créer un sentiment d’injustice notamment contre les minorités religieuses et celles qui ne disposent d’aucune religion. Une telle situation compromet à  l’évidence la liberté de la presse et la liberté d’expression d’une façon générale dans notre pays. Une telle réalité est extrêmement alarmante, car les médias doivent rester libres, indépendants, impartiaux et pluralistes. Pendant ces temps difficiles dans l’histoire du Mali, les médias doivent veiller au respect des droits de l’Homme et ceux des minorités en particulier. Chaque organe de média a la lourde responsabilité de privilégier l’approche sociale de la profession en se faisant le porte parole de tous ceux qui peinent à  se faire entendre dans notre société. Des médias plus conscients de leur rôle Les journalistes doivent plus que jamais mesurer l’impact de leurs productions sur les populations. Peut-on imaginer les conséquences pendant cette période de crise, lorsque l’information n’est pas donnée ou qu’elle est manipulée ou bridée ? Les médias doivent dire la vérité et évoquer les inquiétudes des populations. Le Haut Conseil Islamique a-t-il vraiment conscience de la fonction des médias et en particulier celle de l’ORTM ? a-t-il pensé aux autres religions dans le pays ? Ne sommes-nous pas entrain de nous diriger vers une islamisation du Mali et ne risquerons-nous pas d’ignorer, voir exclure les minorités religieuses dans notre pays. Nous devons faire attention et être vigilants, en tant professionnels de médias. Nous avons la responsabilité de sauvegarder l’éthique et les valeurs propres aux médias, si nous ne voulons pas perdre à  jamais les sacrifices de ceux qui se sont battus pour l’instauration de la liberté, de l’indépendance et la démocratie au Mali. Vigilance! Les professionnels des médias doivent être plus que jamais solidaires, pour traverser ces moments difficiles que vit le Mali, car le danger d’une perte d’autonomie n’est jamais loin. Nous devons rester debout et défendre nos valeurs. Je suis consciente de la difficulté à  se faire entendre et à  se faire respecter en tant que professionnels de médias au Mali, particulièrement dans une période comme celle que traverse le pays, mais est ce vraiment une raison qui justifierait le laxisme, l’hypocrisie et la manipulation ?

A Bamako, les journalistes marchent pour la liberté de la presse

Ils tous là , confrères de la presse écrite, parlée, audiovisuelle, médias d’Etat, presse en ligne, chargés de communication, acteurs politiques, militants, rappeurs, réunis pour exprimer leur colère au gouvernement suite aux agressions perpétrées sur les journalistes Abderahmane Keita de l’Aurore et Saouti Haidara de l‘Indépendant. Tous ensemble et d’une seule et même voix, ils scandaient les slogans « Vive la liberté de la presse !  » A bas les agresseurs ! ». Les acteurs du mouvement démocratique se sont aussi joints à  la marche, représentés par le Professeur Aliou Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow et son époux Ousmane Sy de l’Adema, Mountaga Tall, président du parti CNID, Fanta Manthini Diarra, élue du CNID à  l’assemblée nationale ou encore l’ancien ministre Djiguiba Keita dit PPR, ainsi qu’Adama Coulibaly, 2è vice président de l’Union pour la république et la démocratie(URD). A 9h30, les marcheurs ont quitté le siège du journal Indépendant sise à  l’ACI 2000 en direction de la Primature en passant par l’Avenue du Mali. Au total, 6km sous un soleil de plomb mais déterminés à  faire entendre leur voix. Guidés par Makan Koné, président de la maison de la presse et de nombreux autres directeurs de publication comme Alexy Kalambry des Echos ou Tiégoum Boubèye Maiga du groupement patronal de la presse, les journalistes ont battu le pavé avec détermination. «Â  Le gouvernement doit prendre ses responsabilités » Sur les banderoles des marcheurs, on pouvait voir la photo de Saouti Haidara blessé, le bras plâtré, symbole d’une lutte pour restaurer la liberté de la presse violée. Egalement agressé, Abderahmane Keita, de l’Aurore, a tenu à  être présent dans le mouvement malgré sa condition physique. «Â Le gouvernement a condamné l’agression mais n’a pas pris de mesures fortes sur la sécurité et la protection des journalistes maliens ». Pour, Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’Union nationale des journalistes du Mali(UNAJOM), trop C’’est trop!: « Nous allons lutter pour préserver la liberté de la presse. Il faut que ces hommes apprennent à  respecter la presse!» . «Â Les acteurs politiques mobilisés » Pour Djiguiba Keita dit PPR, ancien ministre de la jeunesse, cette marche est celle de tous : «Â  Nous sommes les acteurs démocratiques du 26 mars 1991. Nous nous battons pour que la démocratie perdure et que les autorités politiques comprennent que peuple de la révolution du 26 mars restera debout. Aucune pratique d’escadrons de la mort, aucune terreur ne fera taire ce peuple dans la conquête de la liberté». Adama Coulibaly, 2è vice président du Mouvement des jeunes de l’URD estime que les agresseurs doivent arrêtés et jugés. A la primature o๠les marcheurs sont arrivés vers 11h, un important dispositif des forces de l’ordre a encadré le mouvement. Ensuite Makan Koné, président de la maison de la presse s’est adressé aux marcheurs après avoir été reçu par le cabinet du Premier ministre en déplacement à  Ouagadougou : «Je remercie l’ensemble des acteurs politiques et les medias d’Etat qui ont pris part à  la marche. La liberté de la presse est en danger et notre vie est menacée. Nous avons rencontré les représentants du Premier ministre, qui ont promis de lui transmettre notre message. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et protéger les journalistes et cesser de se cacher derrière les militaires . Personne ne pourra nous intimider dans l’exercice de notre métier!» Vers midi, les marcheurs se sont dispersés, satisfaits et ils promettent d’autres actions si la nécessité s’imposait.

Journée sans presse au Mali

Aujourd’hui, c’est journée sans presse au Mali. En effet, plusieurs organisations de médias du Mali ont décrété ce mardi 17 juillet «journée sans presse», en réaction à  l’agression du fondateur et directeur de publication de l’Indépendant, M. Saouti Haà¯dara, dans la nuit du 12 au 13 juillet dernier. Cette action a été décidée le vendredi 13 juillet après une réunion des responsables des organisations comme la Maison de la Presse du Mali, l’Union des radiotélévision libres du Mali ( URTEL), Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM), l’ Association des Editeurs de la presse privée du Mali (ASSEP), l’ organisation des jeunes reporters du Mali (OJRM) et le Groupement patronal de la presse écrite (GROUPE). Une marche de protestation est en cours en ce moment même. Elle est partie à  9 heures du siège de l’Indépendant, à  coté du cimetière de Lafiabougou (ACI 2000). « Suite à  l’agression sauvage de Saouti Haà¯dara par des individus armés et encagoulés, les associations et organisations professionnelles de la presse, à  travers la Maison de la Presse du Mali, invitent tous les journalistes et démocrates à  une marche pacifique de protestation, le mardi 17 juillet en direction de la Primature », a déclaré Kassim Traoré,président de l’OJRM. Non assistance à  journalistes en danger Même son de cloche du coté de la maison de presse du Mali o๠les mesures iront jusqu’à  une plainte contre le gouvernement de transition. « Ce gouvernement est en charge de notre sécurité, il doit protéger l’ensemble des journalistes. Les militaires eux ne sont plus dans le système et ont accepté le retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. A l’issue de la journée sans presse du 17 juillet, nous irons remettre une déclaration au Premier ministre, afin que le gouvernement prenne sa responsabilité dans cette affaire et nous donne une garantie de sécurité. C’est comme ça que la liberté de la presse au Mali sera sauvegardée au Mali. Nous avons même commis un avocat, Me Magatte Sy, pour suivre le dossier. » Confirme Mankan Koné président de la maison de presse du Mali. Au delà  d’un mouvement de solidarité à  l’égard de leur confrère de L’Indépendant, les organisateurs entendent envoyer un signal fort aux acteurs de la transition au Mali. « Les autorités doivent offrir des garanties de sécurité aux journalistes » conclut Mankan Koné.

Makan Koné : « Nous allons porter plainte contre le gouvernement de transition « 

Une journée morte sans presse le Mardi 17 juillet ! C’’est l’appel des organisations de la presse malienne à  tous ceux qui soutiennent la démocratie et veulent le retour à  la paix au Mali. La journée débutera par une grande marche à  9h du siège du journal l‘Indépendant à  la primature o๠les marcheurs remettront une déclaration au Premier ministre. Il s’agira pour les journaux et les radios de ne pas diffuser d‘informations, en réaction à  l’agression physique sauvage, le 12 juillet de Saouti Haidara, Directeur de publication de l’Indépendant. A souligner que l’association des revendeurs de journaux du Mali se joindra à  la marche. Makan Koné, le président de la Maison de la presse nous en parle. Journaldumali.com : Pourquoi l’agression de Saouti Haidara, directeur de l’Indépendant a-t-elle pris une telle ampleur médiatique, après les autres cas de journalistes molestés ? Makan Koné : Je tiens à  dire que C’’aurait été quelqu’un d’autre, nous nous serions mobilisés ainsi. Il faut le dire, l’agression de Saouti Haidara n’est pas la première, mais de loin la plus grave sur le plan physique et émotionnel. Rappelons qu’il s’agit du doyen de la presse malienne (62 ans) et d’un confrère respecté dans la profession. Nous ne pouvions pas rester insensibles face à  ces agressions physiques et interpellations. Depuis un moment, la situation allait crescendo au Mali. Et vous les avez entendu, ils disent : «Â  Vous les journalistes, vous nous emmerdez ! ». Aujourd’hui, C’’est de la sécurité de l’ensemble des journalises qui est menacée. Journaldumali.com : Après l’agression de Mr Saouti Haidara, vous allez porte plainte contre le gouvernement de transition, pourquoi? Makan Koné : En effet. Ce gouvernement est en charge de notre sécurité, il doit protéger l’ensemble des journalistes. Les militaires eux ne sont plus dans le système et ont accepté le retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. A l’issue de la journée sans presse du 17 juillet, nous irons remettre une déclaration au Premier ministre, afin que le gouvernement prenne sa responsabilité dans cette affaire et nous donne une garantie de sécurité. C’est comme ca que la liberté de la presse au Mali sera sauvegardée au Mali. Nous avons même commis un avocat, Me Magatte Sy, pour suivre le dossier. Journaldumali.com : Justement, quel est l’impact souhaité pour cette journée sans presse ? Makan Koné : Que chaque personne qui souhaite la démocratie au Mali, participe à  la grande marche de demain qui partira à  9h pour se terminer à  la Primature. Nous espérons une grande mobilisation, qui sera relayée partout au Mali. Il faut que l’on puisse marquer le coup et qu’on sache que nous n’allons pas rester les bras croisés face à  ces agressions. La journée sans presse s’adresse à  tout le monde !

Saouti Haidara, doyen de la presse, tabassé par des hommes encagoulés

Après avoir été arrêté jeudi 12 juillet au soir, à  ses bureaux de l’ACI aux environs de 21h, Saouti Labass Haidara, doyen de la presse et directeur du journal L’Indépendant, a été emmené avec brutalité par des hommes encagoulés. « Ils sont venus le chercher au bureau. Ils ont tiré en l’air pour intimider le personnel et brutalisé notre patron », raconte un journaliste. C’était vers 21h30. Ils ont ensuite emmené Saouti Haidara sur la route Sénou vers l’aéroport. Après avoir été battu par ces individus mal intentionnés, l’homme qui a pu être suivi par ses collaborateurs, a été relâché 4h après et transporté à  la clinique mère-enfant du Luxembourg.  » Nous y avons passé toute la nuit et ils lui ont cassé une main ! », précise un journaliste de la rédaction. On ignore pour le moment le motif de cet acte brutal. C’est un comble ! Des violations de plus en plus grave à  la liberté de la presse au Mali perdurent désormais . Depuis, le début de la crise politique, de nombreux journalistes ont subi les foudres des militaires. Birama Fall du « Prétoire » a lui été interpellé par la Sécurité d’Etat tout comme Chahana Takiou du « 22 Septembre ». Abderahmane Keita de l’Aurora a été tabassé il y a une semaine par des hommes. Citons aussi le cas d’Abdoulaye Barry d’Africable, recherché par les militaires pour avoir voulu diffuser une interview sur la chaà®ne panafricaine. Indignation générale Aujourd’hui, c’est l’indignation généale après l’agression du doyen de la presse. Saouti Haidara souffre de plusieurs contusions et d’une fracture de la main. Le président de l’Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM), Ibrahim Famakan Coulibaly et celui de la maison de la presse de ce pays, Makan Koné, ont « condamné » cet acte. M. Koné a annoncé « la tenue d’une Assemblée générale dès ce vendredi matin à  8 heures (heure locale) à  la Maison de la presse, qui sera suivie d’une marche de protestation contre cet enlèvement et les précédents ». M. Koné a aussi annoncé « la suspension de toutes les publications au Mali à  partir de lundi prochain, toujours dans le cadre de la protestation ». Pour sa part, le président de l’UNAJOM a « appelé le gouvernement malien à  prendre des mesures et dispositions urgentes afin qu’on arrête les enlèvements des journalistes. Celui-ci a précisé que ce qui est en cours inquiétant et que le Mali n’est pas habitué à  cela ». L’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) s’était inquiétée en mai des violations de la liberté de la presse au Mali depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars, qui a accéléré la chute du nord du pays aux mains de groupes armés.

Liberté de la presse : Une semaine noire au Mali pour RSF

« Nous appelons à  une mobilisation générale, de la communauté internationale comme des journalistes maliens, pour obtenir de la Sécurité d’Etat la libération immédiate et inconditionnelle de Haby Barry », a déclaré Reporters sans frontières. Pendant que la crise politique perdure, une situation singulière s’enracine : celle de faire entrave aux enquêtes des journalistes, de définir des lignes rouges et des sujets tabous, de fermer des zones entières du territoire aux reporters. L’armée malienne est devenue une ennemie de la liberté de l’information », a conclu l’organisation, qui exhorte la CEDEAO et l’Union africaine à  prendre la mesure de la dégradation des conditions de travail des journalistes dans ce pays hier modèle en la matière. Le journaliste Habi Baby arrêté pour la seconde fois en un mois Un mois jour pour jour après son arrestation par la Sécurité d’Etat, le directeur de publication du journal Caravane, Habi Baby, a une nouvelle fois été appréhendé par des militaires, venus le chercher directement à  son domicile de Bamako, le 12 juin 2012, vers 20 h 30. Le journaliste a été conduit dans un lieu tenu secret. Dans un article publié la veille dans le mensuel Aujourd’hui-la résistance, le journaliste racontait en détails les circonstances de sa précédente arrestation par la Sécurité d’Etat, les services secrets maliens. Selon lui, les agents de sécurité le suspectaient d’avoir été « promu ministre de l’Azawad », territoire du nord Mali actuellement occupé par différents groupes rebelles. Des allégations que le journaliste qualifie de « fausses », et échafaudées en raison de ses origines arabes. Après avoir critiqué fermement l’action des services de renseignement, son article s’achevait sur la dénonciation des conditions de détention des prisonniers : « Il faut qu’on en parle : il se passe des choses horribles dans ces locaux secrets ; ces cellules isolées ; ces couloirs sombres et effrayants dans lesquels on entend que des cris abominables, des appels au secours ». Une émission de la chaà®ne privée Africable TV censurée Le 12 juin, alors qu’Africable TV prévoyait de diffuser une interview exclusive, une trentaine d’hommes en uniformes ont fait irruption au siège la chaà®ne de télévision privée, à  Bamako, vers 13 heures. Les éléments armés ont empêché les journalistes présents de diffuser l’entretien réalisé par le journaliste Abdoulaye Barry avec Mohamed Lemine Ould Ahmed, le secrétaire général adjoint du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), organisation qui aspire à  l’autonomie du Nord Mali. Cet entretien, réalisé en Mauritanie en marge d’une rencontre politique du MNLA, devait être diffusé à  20 h 30, au cours de l’émission « Champ contre Champ ». « Il s’agissait d’une menace très claire à  notre égard : les militaires nous ont reproché de les prendre régulièrement à  partie dans nos émissions, alors qu’ils ne sont qu’un aspect de la vie politique et institutionnelle malienne », a confié à  Reporters sans frontières, le directeur de l’information de la chaà®ne, Sékou Tangara. « Le débat du dimanche » une émission qui invite des personnalités politiques de différents courants à  débattre sur l’actualité, a également été la cible des incriminations des hommes armés. Selon différentes sources, cette agression contre le média panafricain proviendrait des milieux putschistes qui, malgré leur abandon du pouvoir mi-avril, restent très influents à  Bamako. La direction d’Africable TV a décidé de ne pas diffuser l’entretien avec le responsable du MNLA afin « d’éviter tout risque inutile en exposant les confrères ». « Nous devons céder à  leurs exigences le temps que la crise dure », a ajouté Sékou Tangara.Reporters sans frontières s’inquiète du sort de l’auteur de l’interview, Abdoulaye Barry, contraint de vivre dans la clandestinité, selon l’Agence France-Presse, en raison des recherches menées par les militaires. Pour rappel, cette semaine noire pour la liberté de l’information au Mali avait commencé par l’interpellation de la journaliste de la chaà®ne de télévision privée TF1, Liseron Boudoul. Au cours du week-end du 10 juin 2012, celle-ci a été empêchée de se rendre dans le ord du Mali « pour des raisons de sécurité », avant d’être rapatriée vers Bamako pour rejoindre la France.

Liberté de la presse au Mali : haro sur les arrestations arbitraires

Alors qu’en matière de liberté de la presse, le Mali s’est classé 25è, dans le rapport 2012 de Reporters sans frontières, il risque de perdre quelques points dans le classement, au vu du contexte politique et sécuritaire qui prévaut depuis le putsch du 22 Mars. Un contexte propice aux dérives et atteintes de toute sortes. « Deux interpellations en une semaine » En l’espace d’une semaine, deux directeurs de publication de journaux privés ont été interpellés à  Bamako dans l’exercice de leur fonction, par la Sécurité d’Etat. Il s’agit de Birama Fall, directeur du Prétoire et de Saouti Labass Haidara, patron du Journal l’indépendant. Le premier a été convoqué par la sécurité d’Etat le vendredi 11 Mai. Il subira un interrogatoire sur des entretiens téléphoniques relatifs à  l’existence d‘un « charnier ». Birama Fall sera libéré 4h plus tard dans l’après midi. Au deuxième, on reproche de s’être fait l’écho d’un tract mentionnant des attentats à  Bamako et des attaques contre le CNRDRE et signé de la main d’un certain capitaine Touré. Interpellé aux environs de 18h, le mercredi 16 Mai, Saouti Haidara a été interrogé. Les agents de la SE lui ont demandé de fournir toute information complémentaire concernant ce tract. Il a été relâché dans la soirée. « La Maison de la presse monte au créneau » En réaction à  ces interpellations et soucieuses d’en prévenir d‘autres, les associations de la presse réunies sous la coupe de la Maison de la Presse, ont émis une déclaration pour dénoncer ce qu’ils appellent  » des tentatives d’intimidation et de musèlement de la presse pour intentions inavouées et par des méthodes policières aux antipodes de la démocratie et de la liberté de presse utilisées par les autorités actuelles (la présidence de la république, le gouvernement et la junte militaire) ». Pour Makan Koné, président de la Maison de la Presse, les atteintes à  la liberté de la presse sont manifestes et sont citées dans une déclaration à  l’intention du grand public mais aussi des autorités actuelles : Alors que les acteurs de la presse reprochent aux autorités leur silence sur ces deux arrestations, ils entendent porter ces affaires à  la connaissance de tous et ne point passer sous silence ces atteintes à  la liberté de la presse. Affaire à  suivre…

Liberté de la presse pour des sociétés plus justes

Célébrée depuis 1991, la journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de faire le point sur l’état de la presse dans le monde et particulièrement du respect des droits de ceux qui exercent dans les médias. La liberté de la presse et la liberté d’expression sont aujourd’hui plus que jamais intimement liées. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon et la directrice de l’UNESCO, Irina Bokova, dans un communiqué conjoint en ce 3 mai, affirment que «la liberté d’expression est un de nos droits les plus précieux. Elle sous-tend toutes les autres libertés et constitue un des fondements de la dignité humaine. Des médias libres, pluralistes et indépendants sont indispensables à  l’exercice de cette liberté ». Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication et leurs applications sans cesse plus performantes ont définitivement révolutionné le monde et la presse. Médias nouveaux pour sociétés nouvelles De nombreux événements sociopolitiques, économiques et culturels ont été relayés à  travers le monde en entier avec une célérité jamais égalées grâce à  des vecteurs de plus en plus populaires que sont Internet, les téléphones portables, les télévisions satellitaires. Les populations, en particulier les jeunes, se sont approprié ces outils et la « révolution des médias sociaux » a permis d’amorcer des changements significatifs dans bon nombre de pays comme on l’a vu l’an dernier dans les pays du Maghreb. Au Sénégal, le rôle du téléphone portable dans la transparence des élections a encore été prouvé lors de la récente présidentielle qui a vu Macky Sall accéder à  la magistrature suprême. Selon l’UNESCO, tout cela est signe que « la liberté des médias fait partie de l’ensemble des droits fondamentaux pour lesquels les peuples se battront ». Les médias sont dorénavant des espaces qui n’appartiennent pas qu’aux seuls journalistes, mais à  tous ceux et partout dans le monde. Des émissions comme « les Observateurs » sur France 24 donnent la parole au citoyen lambda qui partage ainsi avec le monde entier les informations dont il dispose. Cependant une attention particulière doit être encore portée sur la vérification de la véracité des informations diffusés, certains médias se laissant prendre au piège de la désinformation et de la rumeur. Situation inquiétante pour les journalistes du Mali Acteurs de cette lutte pour la liberté, les journalistes sont eux-mêmes malheureusement pris à  partie par ceux qui se sentent menacés par leur travail. Ainsi, en 2011, 62 journalistes ont été tués à  cause de leur profession. Des dizaines d’entre eux continuent de subir des menaces ou sont agressés pour leurs écrits ou propos. Ce fut le cas récemment au Mali, o๠le journaliste Malick Alioune Maà¯ga a été « passé à  tabac » par des rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Selon Reporters Sans Frontières, ce journaliste de radio locale commentait des images de bâtiments pillés et de fuite de prisonniers, ce qui lui a valu des représailles de la part des rebelles l’exhortant à  bien « parler d’eux ». l’organisation de défense des journalistes a d’ailleurs fait part le 12 avril dernier de son inquiétude par rapport à  la situation qui prévaut dans le pays. Le fait que l’Office de Radiodiffusion et de Télévision du Mali (ORTM) soit toujours sous le contrôle des militaires, et il y a à  peine deux jours, lieu de violents combats révèle à  quel point il est difficile d’exercer dans la quiétude pour les journalistes maliens. Depuis l’éclatement de la crise politique le 22 mars, plusieurs d’entre eux, ainsi que des reporters internationaux ont été pris à  partie par des militaires, toujours selon RSF. l’organisation a déploré les récents événements qui portent un coup très dur à  l’image positive que véhiculait le Mali jusque-là  classé 25ème sur 179 pays, dans le classement 2011-2012 en matière de liberté de la presse.

Mali 25ème mondial pour la liberté de la presse. Peut mieux faire!

Chaque année, RSF classe tous les pays du monde selon les efforts qu’ils font pour garantir la liberté de la presse et des médias. Le rapport 2011-2012 est paru ce 25 janvier et il contient une bonne surprise pour les autorités maliennes. Notre pays y est en effet classé 25ème, devant des pays comme l’Australie(30ème) ou encore la France (38ème). La palme sur le continent revient au Cap-vert qui est à  la 9ème place. De nombreux pays africains ont également progressé dans ce classement. Reporters sans frontière applaudit le Niger, 29ème, qui «effectue la plus forte progression mondiale avec un bond de 75 places». Dans ce pays, la presse a beaucoup bénéficié d’une «législation favorable. Les violations ont presque disparu» nous dit RSF. La Mauritanie, dont les avancées sont également saluées se place au 67ème rang. En 2011, les différents foyers de tension générés, pour la plupart, par le Printemps arabe, ont compliqué le travail des journalistes. Nombre d’entre eux se sont retrouvés en prison ou ont été blessés, voir tués dans l’exercice de leur profession. Des pays comme le Rwanda, 156ème, la Côte d’Ivoire, 159ème ont fortement régressé, le premier à  cause de mesures de surveillance accrue de la presse, le second en raison de la crise post-électorales de 2010-2011. La Chine et l’Iran, respectivement à  la 174ème et la 175ème places, la Somalie164ème, le Soudan 170e et l’Erythrée 179e se retrouvent dans le peloton de queue de ce classement. Pour RSF, la tendance générale sur le continent est largement positive, puisqu’en 2011, davantage de pays africains se trouvent dans le top 50, à  savoir 9 d’entre eux contre 7 l’an passé. Avec l’ouverture de l’espace audio-visuel marquée en décembre dernier par l’ouverture d’une seconde chaà®ne nationale, le Mali progresse dans les acquis de la liberté de la presse. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les médias souffrent encore de maux que sont une mauvaise organisation du secteur, des conditions salariales bien souvent déplorables et une surveillance, qui existe bel et bien, même si elle essaie d’être la plus discrète possible. Les journalistes maliens « se livrent à  l’autocensure, parce qu’ils ont peur des représailles »nous confie un confrère qui ajoute que «quand on dépend de la publicité étatique pour payer les salaires», on ne peut pas dire qu’on est indépendant. l’actualité récente porte à  croire qu’il reste du chemin à  parcourir. En effet, pas plus tard que ce lundi 23 janvier, le fondateur de la Radio Klédu l’une des premières radios privées du Mali, a été entendu pendant quelques heures par le procureur de Kati. Motif : une des émissions diffusées par la chaà®ne intitulée «TIYEN KA FO, JAMANA KA DJà”» (littéralement « que la vérité soit afin que le pays se construise » et dont le principe est la libre antenne sur un sujet d’actualité a « offensé le chef de l’Etat »Â….

ATT, la radio et les élections : « Il faut éviter le scénario rwandais »

Mercredi 23 novembre, au Centre international de conférence de Bamako, le ballet des véhicules gouvernementaux et diplomatiques était remarquable. Ce n’est pas tous les jours que ce lieu des rencontres revêt une telle ambiance. Mais ce jour, l’enjeu était bien là Â : il s’agit du lancement officiel des activités de la 8ème édition du Festival «Â Ondes de liberté ». Placée sous la présidence du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, cette cérémonie a enregistré la présence d’autres membres du gouvernement (comme celui chargé de la communication) et de plusieurs membres du corps diplomatique accrédités dans notre pays. Dans un contexte d’élections Le Festival «Â Ondes de liberté » est l’une des manifestations majeures et un haut lieu de rencontre et d’échanges entre les acteurs des radios. Organisé par l’Union des Radios et télévisions libres du Mali (URTEL), l’agence Américaine de développement (USAID) et l’Institut Panos Afrique de l’Ouest, ce festival en est sa 8ème édition et placée sous le thème : «Â Radio et processus électoral en Afrique ». Pour le ministre de la communication, Sidiki N’Fa Konaté, le choix n’est pas fortuit, quand on sait que notre pays s’apprête à  organiser en avril prochain des élections présidentielles, référendaires et législatives. La rencontre de Bamako, qui durera trois jours, va donc brasser des panels, sur le rôle des médias dans la diffusion de l’information politique et plus particulièrement, celui des journalistes de radios dans un contexte préélectoral. La radio, explique le ministre Konaté, qui est vecteur essentiel de ce processus, a une lourde responsabilité. Eviter l’exemple de la «Â radio des mille collines » Abondant dans le même sens, le président de la République a souhaité «Â éviter à  notre pays le scénario des tensions sociales dues au rôle des radios dans certains pays par le passé ». Le cas du Rwanda en 1994 en est une illustration parfaite. Il était une fois une radio dite des «Â mille collines », qui a été l’un des acteurs déclencheurs de la guerre interethnique dans ce pays entre hutus et tutsis. Le Mali n’a pas besoin d’un tel scénario en 2012, prévient Amadou Toumani Touré, dans une diatribe qui ne dit pas son nom. «Â Les radios sont appelées à  encadrer les élections et les candidats en compétition. Vous avez la lourde responsabilité de faire prendre conscience au peuple des enjeux électoraux, et de son devoir civique, voire constitutionnel d’électeur qui en découle. L’action de formation, d’information et de vulgarisation à  travers la radio est importante pour vulgariser auprès de ses auditeurs, le contenu de la loi électorale, le profil et les programmes des candidats, d’éduquer les uns et les autres au respect des règles de jeu démocratique… » a déclaré ATT. Qui a annoncé (une fois de plus) la libéralisation du secteur de la télévision et dont le dossier est à  l’Assemblée nationale. Tous les coups sont permis en période électorale, comme diraient certains. Mais pour le chef de l’Etat, les radios ont le devoir de modérer les débats et d’éviter de faire le jeu de certains politiques. En clair, conclue ATT, le devoir de prendre la pleine responsabilité de son rôle dans ce processus électoral est indispensable pour des élections apaisées en 2012.

Ondes de Liberté : Les Radios Africaines en fête à Bamako

Le festival Ondes de Liberté est devenu une référence pour le monde de la radio et ses acteurs. Cette 8è édition s’articule donc autour de la thématique « Radio et Processus électoral en Afrique », durant trois jours au Centre International de conférence de Bamako. Organisé par l’URTEL, l’Union des Radios et télévisions libres du Mali, l’Usaid, l’agence Américaine de développement et l’Institut Panos Afrique de l’Ouest, cette importante rencontre va brasser des panels, sur le rôle des médias dans la diffusion de l’information politique et plus particulièrement, celui des journalistes de radios dans un contexte préélectoral mais aussi in et post électoral. La radio étant un média de large couverture et qui touche au plus près des villages et contrées reculées du pays, son rôle dans la campagne à  venir sera conséquent. Pour cela divers panels s’articuleront autour de thèmes comme « le rôle et la responsabilité des fédérations des radios dans la tenue d’élections libres et apaisées » ou encore  » le code de couverture des élections : Cas du Burkina Faso,  » Témoignages de gestions des élections et de la Coproduction (Côte d’Ivoire, Burundi, RDC). La radio étant un média de large couverture et qui touche au plus près des villages et contrées reculées du pays, son rôle dans la campagne à  venir sera conséquent. Pour cela divers panels s’articuleront autour de thèmes comme « le rôle et la responsabilité des fédérations des radios dans la tenue d’élections libres et apaisées » ou encore  » le code de couverture des élections : Cas du Burkina Faso,  » Témoignages de gestions des élections et de la Coproduction (Côte d’Ivoire, Burundi, RDC). A cet effet, des acteurs de radios étrangères sont aussi à  Bamako pour exposer le cas de leur pays. Par ailleurs, le festival se penchera sur le rôle des Radios et des Nouvelles Technologies dans la proclamation des résultats. Le rôle des observateurs dans le processus électoral ou encore celui de « Femmes et élections ». Des intervenants comme Rokia Ba de l’Unesco, Mamadou Kaba ou encore Mamadou Iam Diallo, Yaya Sangaré, député exposeront leurs contributions au public. Autant de thématiques pertinentes et qui appellent à  la citoyenneté de tous, grâce à  l’outil Radio. Le festival Ondes de Liberté se tient du 23 au 25 novembre au centre International de conférence de Bamako.

Le Regard de Fatoumata : La liberté d’expression !

Rappelez vous le monde à  une certaine époque : tant de personnes ont étés exécutées parce que leur simple opinion allait à  l’encontre de certaines lois. En effet, Galilée s’est fait emprisonner parce que ses découvertes contredisaient certaines conceptions de l’église catholique. La liberté d’expression nous permet de dire ce que l’on pense d’un sujet. Du moment qu’un sujet nous intéresse et que nous avons un avis sur la question, nous avons le droit de l’exprimer. En ce siècle, ne pas faire valoir ce droit revient à  ne pas respecter le souvenir de toutes les personnes qui ont donné leur vie pour cette modeste cause. On peut tous changer le monde! Cela commence juste par dire ce qu’on pense. Si notre opinion ne comptait pas, nous n’aurions pas à  voter et la société resterait figée. Nous serions fatalistes : C’’est comme ça on n’y peut rien! Mais, il n’en est pas ainsi. De nos jours, il existe des syndicats pour défendre les droits des travailleurs qui sont le résultat de la lutte ouvrière. Regardez juste autour de vous, si tout le monde s’était tu, les êtres humains ne seraient pas jugés comme étant égaux. Donc, nous n’aurions pas le droit d’aller dans les mêmes écoles, de se marier avec la personne de notre choix, de travailler dans le secteur que nous avons choisi. Pourtant, dans certains pays du monde cette liberté n’est toujours pas acquise. Certaines personnes doivent se cacher pour exprimer leur opinion, mais une fois découverte, les conséquences sont inimaginables. Dans ces pays là , la prise de parole est une lutte quotidienne. Cependant, dans les sociétés occidentales, se taire quand on a un tel pouvoir, peut être associé à  un acte de lâcheté. Ceux qui choisissent de se taire, alors qu’un seul mot de leur part pourrait changer bien des choses, ne se rendent pas compte du pouvoir de la parole. La liberté d’expression va de pair avec celle de la presse. Un pays qui censure les médias parce qu’ils divergent de la politique mise en place par les dirigeants, empêche ses citoyens de voir les différents aspects d’un même fait. Regardez les publicités des campagnes américaines : beaucoup les trouvent agressives. Cependant, elles sont aussi très révélatrices. De nos jours, il est fréquent d’entendre des paroles de chansons contenant beaucoup de propos vulgaires qui sont malheureusement exposées à  l’ouà¯e de tous. Cependant, il est important d’accorder un temps à  la réflexion et de différencier cet excès de familiarité et la vie réelle. Chacun à  le droit de dire ce qu’il pense, mais le récepteur du message doit réfléchir à  ce qu’il doit en faire. Tout être humain dispose d’une liberté de penser et d’agir. De ce fait, l’industrie musicale n’est pas la seule à  blâmer : tout adulte doit être tenu responsable de ses actes. Si dans une chanson, il est dit que le ciel est jaune, alors qu’il ne l’est pas, nous saurons quoi faire de ce message. Le seul problème qui se pose est quand les destinataires ne sont pas des adultes mais des mineurs. Ces derniers n’ont pas la maturité requise pour analyser le message, donc le contenu peut sérieusement affecter leur jugement. Tout ce que qui est dit ne peut pas être vrai, il faut souvent se fier à  son esprit critique. Aujourd’hui, il est courant de voir dans le domaine politique des candidats se discréditer mutuellement. Est-ce nécessairement une mauvaise chose? Non, empêcher une personne de dire ce qu’elle pense, ce serait comme l’empêcher de vivre : la liberté d’expression est un droit fondamental. Mais, il est à  noter que la diffamation peut faire objet de poursuites judiciaires! Oui, il est possible d’exprimer ses pensées haut et fort, mais en faisant attention à  ne pas nuire aux autres. J’ai souvent entendu dire que la parole s’envole, mais les écrits restent. Toutefois, un proverbe dans mon pays met en garde sur le pouvoir immuable de la parole. On ne peut pas reprendre des mots déjà  prononcés. Pour preuve, les relations diplomatiques sont souvent interrompues à  la suite de propos tenus contre un pays. Des hommes et femmes se sont battus, et ce, des siècles durant pour qu’aujourd’hui nous pussions jouir d’une liberté d’expression. Cependant, il faut bien comprendre que cette même liberté peut être une arme à  double tranchant, car si on peut changer les choses positivement, on peut aussi le faire négativement. Ainsi, parfois, serait-il plus sage de se taire?

Liberté d’expression en Afrique : encore un long chemin à parcourir !

Le gouvernement algérien de Bouteflika s’est illustré ce 3 mai, Journée internationale de la liberté d’expression, en interdisant la parution du dernier roman de l’écrivain Mohamed Benchicou. En effet, sur instruction du ministre de la culture, Mme Khalida Toumi, le Directeur de la Bibliothèque nationale a refusé le dépôt légal du dernier roman de Mohamed Benchicou, «Â Le mensonge de Dieu » qui devait paraà®tre chez un éditeur algérois. Ce dernier avait introduit sa demande le 19 janvier dernier. «Â Le mensonge de Dieu », roman historique, va sur les traces du peuple algérien de 1870 à  nos jours à  travers les destins croisés d’une famille de combattants indigènes, insoumis et séducteurs. Le roman sort en librairie ce jeudi en France et au Canada chez les «Â Editions Michalon ». Contraire à  la constitution du pays A l’heure o๠la parole se libère partout dans le Maghreb et dans le monde arabe, le régime algérien vient de légaliser la censure en transformant une formalité administrative en «Â autorisation de paraà®tre », s’indignent dans la presse, les défenseurs des droits l’homme en Algérie.  «Â l’Algérie devient le seul pays dans le monde à  utiliser la délivrance du numéro d’ISBN, simple enregistrement dévolu à  la Bibliothèque nationale pour immatriculer les ouvrages afin d’en faciliter la gestion par les professionnels, en «Â permission d’éditer », a déploré l’auteur dans un communiqué publié dans la presse algéroise. «Â Mme le ministre de la Culture se substitue à  la justice de son pays, dont elle bafoue les lois, déplore Mohamed Benchirou. Qui précise que la censure d’une œuvre de création intellectuelle relève des prérogatives exclusives de l’autorité judiciaire, et non d’un ministre. La Constitution algérienne proclame dans son article 38 : l’auteur a, en effet, saisi toutes les instances nationales (Syndicat des éditeurs du livre, SNJ…) et internationales (Unesco, Organisation mondiale des écrivains, presse internationale…)   à  propos de cette nouvelle censure d’un autre temps décidée à  la veille de la célébration de la Journée internationale de la liberté d’expression. Des efforts au Mali La nouvelle de cette censure a indigné les défenseurs des droits de l’homme. Elle relance, une fois de plus, le débat sur le respect de la liberté d’expression dans les pays africains o๠de nombreux journalistes et écrivains sont censurés, traqués à  cause de leurs idées. Beaucoup d’entre eux sont exilés, ou ont disparu dans des conditions non élucidés. Selon le rapport 2011 de Reporters sans frontières (RSF), 18 journalistes ont été tués à  travers le monde. l’exemple de notre confrère Norbert Zongo (de « l’Observateur Paalga » du Burkina Faso) en est une illustration parfaite. En Gambie, au Rwanda, en République démocratique du Congo (RDC), au Cameroun, etc. (pour ne citer que ces pays), la liberté d’expression a véritablement du chemin à  parcourir. Dans ces pays, plusieurs citoyens régulièrement victimes de chasse aux sorcières à  cause de leurs prises de positions. Au Mali, si des efforts sont à  saluer, certains cas d’emprisonnements de journalistes restent encore de mauvais souvenirs. En 2006, plusieurs journalistes et animateurs de la radio « Kayira » ont payé les frais de leur liberté d’expression à  Niono. l’affaire dite de « la maitresse du président », a occasionné l’emprisonnement de cinq journalistes maliens, une page sombre de notre démocratie. Le débat en cours pour la dépénalisation des délits de presse sonne ainsi aux yeux des observateurs, comme une réponse aux menaces sur la liberté d’expression au Mali.

Adame Ba Konaré : « Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué »

Ceux qui n’ont pas la liberté d’expression se battent pour l’obtenir ; ceux qui l’ont n’en usent pas. Telle me semble être le paradoxe de l’Afrique. Alors qu’ils clament urbi et orbi l’unité de leur continent, qu’ils ont créé une organisation -l’Union Africaine – pour affirmer leur volonté d’union, mieux faire entendre leurs voix, compter davantage et s’imposer, les Africains, mystérieusement et incompréhensiblement, en ces temps graves o๠quelque part le sort de leur continent se joue, restent silencieux. Une fameuse Communauté internationale, qui n’a d’international que par la volonté des puissances occidentales, s’agite pour expulser un «Â dictateur africain », au grand mépris de l’avis des chefs d’Etat africains et des Africains. l’Afrique est exclue d’un débat qui aurait dû être prioritairement le sien. Mais l’Afrique se tait : les chefs d’Etat se taisent ; les classes politiques et les sociétés civiles sont aphones ; même les «Â ELDERS » (le comité des sages africains) sont muets. Les quelques tentatives d’expression sont peu visibles. Nous avons appris, alors que d’autres grandes puissances – l’Allemagne, la Russie, la Chine, le Brésil, l’Inde – se sont abstenues, que trois pays africains, en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Gabon et le Nigéria, ont voté, dans le mépris souverain de la résolution adoptée à  Addis Abeba par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, pour la résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la zone d’exclusion aérienne en Libye, pour des frappes ciblées, contre un pays africain. A aucun moment, les puissances occidentales n’ont fait référence à  l’appartenance de ce pays à  l’Afrique. l’Union africaine, en tant qu’institution, était absente à  la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Tout au long du débat, C’’est de ligue arabe qu’on a parlé et là  aussi, C’’est un pays arabe qu’on livre aux Occidentaux, en utilisant d’autres pays arabes. Insidieusement, on insiste sur la participation arabe, le parapluie arabe. Ce samedi, une réunion s’est tenue à  Paris regroupant des pays européens, arabes et nord-américains. A son honneur, l’Union Africaine a refusé d’aller à  cette rencontre. Quatre avions français, notamment, furent immédiatement déployés dans le ciel libyen : deux Rafale et deux Mirage. Puis ce fut le carnaval macabre, baptisé «Â Aube de l’odyssée », une coalition de cinq armées, frappant depuis les airs et la mer Méditerranée : France, Grande-Bretagne, Etats-Unis d’Amérique, Italie, Canada. Une véritable armada : en ce samedi déjà , 111 missiles Tomahawk furent tirés par des navires de guerre et des sous-marins britanniques et américains contre des sites libyens. Des grêles plus drus sont attendus. On nous assène solennellement que «Â le seul objectif est de venir en aide à  un peuple en « danger de mort », « au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes », qu’on ne fait que «Â protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité. » (Dixit Nicolas Sarkozy.) Pendant ce temps, le mouroir palestinien est là Â ; il ne suscite nulle compassion de la part de notre fameuse communauté internationale et ne heurte nullement la «Â conscience universelle. » Un Internaute du site du journal «Â Le Figaro » écrivait: «Â je ne comprends pas. En Libye, des rebelles armés, ça s’appelle des «Â civils » et il faut les protéger. En Palestine, des gamins ramassent des pierres, ça s’appelle des terroristes. Comprend pas la différence de traitement. » Oui, cette différence de traitement, il faut qu’on nous l’explique. Il faut que l’on nous explique la politique de «Â deux poids deux mesures », non seulement en Palestine, mais aussi dans la situation des immigrés, et de bien d’autres situations dans le monde. Africains, la Libye est sous les feux de forces étrangères en quête de gloriole personnelle et de défense de leurs propres intérêts. De quelle légitimité politique, de quelle crédibilité morale, ces puissances qui ne tiennent pas leurs engagements, qui affament les peuples, pillent les ressources des pays, peuvent-elles se prévaloir ? Le pétrole et le gaz libyen sont-ils absents de leurs motivations? Ne veut-on pas régler aussi ses comptes à  Kadhafi pour des marchés non tenus, et pour avoir exigé un dédommagement au titre de la colonisation à  l’Italie, l’ancienne puissance coloniale ? De quelle révolution parlent-elles ? Qui ne se souvient de leurs amitiés et de leurs embrassades avec ceux qui sont tombés, Ben Ali et Hosni Moubarak ? Qui a déroulé le tapis rouge à  Khadafi dans sa capitale ? Qui lui a proposé des armes sophistiquées ? Dans quelles banques sont déposés ses fonds? Africains, la partition de la Libye est en marche. Bientôt peut-être, flottera, à  Benghazy, le drapeau de la Cyrénaà¯que, enjeu réel de toutes ces agitations, aux couleurs de la monarchie. A qui le tour demain ? Quel autre mets va nous servir cette organisation au fonctionnement anachronique que sont les Nations-Unies avec des privilèges datant d’une autre époque, notamment ce fameux droit de véto obsolète ? Africains, un de nos proverbes dit : «Â si tu tues ton chien méchant, celui d’autrui te mordra. » Africains, sont révoltantes, au plus haut point, les appétences bellicistes des Grands de ce monde, qui le pressurent selon leur volonté, tout simplement parce qu’ils en ont les moyens. Le plus paradoxal est qu’il ne se trouve, parmi leurs entourages, aucune voix pour en appeler à  la mesure, à  la sagesse, pour mettre le pointeur sur les conséquences de leurs actes sur le reste de l’Afrique et du monde. l’Afrique peut-elle continuer à  n’enregistrer qu’humiliations sur humiliations ? Malgré ses méthodes souvent étranges, le caractère contestable de ses théories, Khadafi n’aura-t-il pas été l’un des chantres de l’unité africaine ? N’a-t-il pas essayé d’apporter plus de ressources à  maints pays africains que nombre de puissances qui aujourd’hui le condamnent ? N’a-t-il pas soutenu les mouvements de libération et la lutte contre l’apartheid en Afrique ? Lui qui n’aime pas les partis n’a-t-il pas aidé des partis politiques en Afrique ? Certes tout cela ne saurait le dédouaner d’actes répréhensibles qu’il a pu commettre, tel que le soutien à  des mouvements terroristes ou la violence contre des populations civiles mais son sort peut-il être décidé en dehors de l’Afrique ? Certainement non. Je suis inquiète. Hurlons notre inquiétude, Africains, clamons nos opinions, nos appréciations. Mobilisons-nous pour défendre notre continent meurtri et bafoué. Ne laissons pas le monopole de l’expression à  nos seuls chefs d’Etat ; prononçons-nous en tant qu’opinion publique, à  travers nos partis politiques, nos sociétés civiles, nos intellectuels, nos jeunes et nos femmes. Surmontons nos peurs, nos misérables petits tas d’intérêts personnels pour nous tourner vers l’Afrique et seulement vers l’Afrique. Osons barrer la route à  la désintégration de notre continent, afin d’éviter sa recolonisation. Osons barrer la route au sectionnement de l’Afrique en Afrique noire et Afrique blanche. l’Afrique est une et indivise, de Tripoli au Cap, de Dakar à  Djibouti. Bamako, le 20 mars 2011.

Liberté de la presse au Mali : Les débats autour de la question

Le Mali, à  l’instar des autres pays a célébré hier 3 mai, la journée internationale de la liberté de la presse. Cette célébration a été marquée par une conférence débat sur la presse malienne, sur l’historique et l’évolution de l’indépendance à  nos jours. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président de la maison de la presse du Mali, Makan Koné, en présence de la représentante de directrice générale de l’UNESCO et du représentant du projet de renforcement de capacité des journalistes de l’Afrique de l’ouest (PRC-UJAO) et la de représentante de Malamine Koné, Nadia Dussol. C’’était à  la maison de la presse Aujourd’hui aucun journaliste Malien n’est emprisonné La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse est une occasion pour les acteurs de la presse de jeter un regard rétrospectif sur leur activité professionnelle, son devenir et son avenir. C’’est aussi une occasion d’avoir une pensée émue et toute affective à  l’endroit de nos confrères qui seraient morts en fonction ou en activité parce que victimes d’injustice, de violences de droits, d’oppressions et de brimades. C’’est en terme que le président de la maison de la presse, Makan Koné s’est exprimé dans son discours d’ouverture. Selon lui, nombre de nos confères, bien qu’en vie, sont menacés, arrêtés, ou poursuivis dans des pays et des autorités qui n’ont de cesser de s’en prendre à  cette presse qui les empêche de mettre en œuvre leurs systèmes de pouvoir absolu et de dictature. Le président de la maison de la presse s’est réjoui de l’amélioration de la situation des journalistes au Mali, notamment en ce qui concerne leur rapport avec l’Etat et les pouvoirs publics. A lui, en croire, aujourd’hui, aucun journaliste ne se trouve emprisonné, arrêté, voire poursuivi. Makan Koné n’a pas passé sous silence la situation de nos confères Sambi Touré, Alexis Kalambry , Birama Fall et Hameye Cissé dont les sorts restent toujours suspendus devant la cour d’appel à  la suite du jugement de condamnation intervenus en instance. Il en a appelé aux plus autorités afin que leur sort soient dénoués dans le sens de leur faire jouir pleinement et entièrement de leurs droits professionnels et de citoyens. Encore que selon le président de la Maison de la presse, la liberté de la presse, la liberté d’expression constitue des évidences dans notre pays. Cette situation fait sans doute parties des avantages démocratiques définitivement acquis pour les journalistes et pour le bien des populations maliennes. Pour autant dit-il, ces libertés, si chèrement conquises ne sont pas à  l’abri des velléités, des gens de pouvoirs politiques, économiques et de la rue. C’’est contre toutes ces menaces que les gens et acteurs de la presse que nous sommes, devons plus que jamais nous interroger sur ce que nous sommes aujourd’hui, sur ce que nous devons être, sur le rôle et la mission qui doivent être les nôtres dans des Etats de droit en construction a déclaré Makan Koné. Droit des journalistes violés dans certain pays africains Le représentant du projet de renforcement de capacité (PRC-UJAO) a fait un état de lieux succinct de la liberté de la presse dans la sous -région ouest africaine. Selon lui, en dépit d’une relative éclaircie au cours du dernier trimestre 2009, des cas flagrants de graves violations de droit de journalistes ont été constatés ça et la. A commencer par le Nigeria, le Niger, la Guinée et la Gambie. Le représentant du PRC/UJAO a lancé un appel aux gouvernements ouest africains et à  la commission de la CEDEAO pour créer un cadre idoine et des instruments légaux appropriés en faveur du libre accès à  l’information. Quant à  la représentante de la directrice générale, Irina Bokova, de l’UNESCO, a appelé les gouvernements, la société civile, les médias et chacun à  se mobiliser aux cotés de l’UNESCO pour promouvoir la liberté d’information dans le monde entier. La Fondation Malamine Kone a saisi cette occasion pour faire un don de matériel informatique à  la maison de la presse afin qu’elle joue pleinement son rôle d’information et de sensibilisation. Débats des confrères Après la cérémonie d’ouverture, deux conférenciers à  savoir le doyen Madou Diarra de l’Essor et Daniel Téssogué ont fait leur communication. Madou Diarra a fait l’historique de la presse malienne et son évolution de l’indépendance à  nos jours. Quant à  Daniel Téssogué, il a fait sa communication sur la corruption. Auparavant un débat télévisé sur la situation presse de la malienne a été diffusé par l’ORTM. Il s’agit de débattre sur le thème « liberté d’information : le droit de savoir, toutes les vérités sont elles bonnes à  dire ». pendant 1 h 30 minutes un débat houleux entre les acteurs de la presse représentés par Ramata Dia, promotrice de la radio Guitan «la voix des femmes », Mamadou kaba, ancien président du conseil supérieur de la communication, Maà®tre Konaté avocat célèbre, et l’ancien ministre de l’éducation Adama Samassekou. Nous avons retenu la précarité de la presse malienne comme l’un des dysfonctionnements pour faire jaillir la vérité. C’’est ainsi que maà®tre Konaté propose que l’Etat accompagne la presse pour renforcer notre démocratie au même titre que les partis politiques. Autre point évoqué par le ministre Adama Samassekou : la presse ne doit pas dire des vérité qui peuvent nuire à  la cohésion sociale. Toutes chose que les acteurs politiques notamment Ramata Dia et maà®tre Konaté ont rejeté en bloc. Selon eux, une fois que les informations sont recoupées, le journaliste est dans son droit de dire la vérité. Point final !

Liberté de la presse : 5 pays africains, dont le Mali, font office de bons élèves

Liberté de la presse en Afrique La journée mondiale de la liberté de la presse a été initiée par les nations unies en 1993. C’’était deux ans après la déclaration de Windhoek, la capitale namibienne, sur la promotion de médias indépendants et pluralistes, notamment le 3 mai 1991.Le thème choisi cette année est « la liberté d’information, le droit de savoir. » RSF a dressé une liste de quarante prédateurs de la liberté de la presse. Parmi ce nombre, huit se trouvent sur le continent africain. Les pays o๠la liberté de la presse se trouve entravée sont généralement ceux de l’Afrique subsaharienne. Il s’agit notamment de à‰rythrée, de la Gambie, du Nigeria, du Rwanda, de la Somalie, du Swaziland, du Zimbabwe et de la Guinée équatoriale. Le directeur Afrique de RSF, Ambroise Pierre rappelle que 2009 a été une année très difficile pour les journalistes du contient. 5 bons élèves en Afrique Cependant, certains pays restent de bons élèves en matière de liberté de presse. Ainsi parmi les 50 pays les plus respectueux de la liberté de la presse, cinq sont du continent africain. Ce sont entre autres : Le Mali, le Ghana, l’Afrique du sud, la Namibie et le Cap vert. Néanmoins, ce chiffre reste encore très faible quand on assiste quotidiennement aux condamnations arbitraires de milliers de journalistes. Et malgré les mises en garde de la communauté internationale, de nombreux pays continuent de mener la vie dure aux journalistes, le bilan reste alarmant chaque année qui passe. La majeure partie de ces pays sont selon Ambroise Pierre, ceux o๠règnent l’insécurité, l’intimidation, la guerre, etc. ce sont le Nigéria, le Zimbabwe, la république démocratique du Congo, le Rwanda, l’Ouganda… Toujours selon le rapport de Reporters sans frontières, les présidents Ben Ali de la Tunisie, Robert Mugabe du Zimbabwe et Yaya Jammeh de la Gambie, font partie des plus extrémistes en matière de répression de journalistes. Des chiffres alarmants Le secrétaire général des nations unies Ban Ki-Moon, rappelle qu’à  travers le monde, « des gouvernements et d’autres détenteurs de pouvoir trouvent de nombreux moyens d’entraver la liberté de la presse. » l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) indique que 77 journalistes ont été assassinés dans le monde en 2009. Pour le cas de l’Afrique, le Nigeria reste le pays o๠le métier de journaliste semble de plus en plus dure à  exercer. En moins d’une année, quatre journalistes nigérians se sont fait tuer dans des circonstances assez peu claires. Certains se sont même fait abattre à  leurs domiciles, triste scénario pour un continent en quête perpétuelle de repères et de lendemains meilleurs.