Sénégal : l’élection présidentielle se tiendra finalement le 24 mars

Le président sénégalais Macky Sall a fixé la tenue de l’élection présidentielle au 24 mars, a déclaré mercredi le gouvernement dans un communiqué. Ce scrutin était initialement prévu le 24 février, et son report avait provoqué une vague de manifestations parfois violentes à travers le pays.

L’annonce de cette nouvelle date a été effectuée dans la foulée de la dissolution du gouvernement par le chef de l’Etat, qui a remplacé le premier ministre Amadou Ba par le ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba, afin qu’Amadou Ba, le candidat de la coalition au pouvoir pour l’élection présidentielle, puisse se focaliser sur sa campagne, a précisé le bureau de la présidence.

La journée avait déjà été marquée par le veto opposé par le Conseil constitutionnel à la proposition de la commission du dialogue national d’organiser l’élection présidentielle le 2 juin. Le Conseil a jugé que le scrutin ne pouvait avoir lieu deux mois après la fin du mandat de Macky Sall, le 2 avril. Un degré de confusion persiste cependant sur la date précise, la présidence annonçant que le 1er tour aurait lieu le 24 mars. Un deuxième tour, probable en l’état actuel des candidatures, mais pour lequel aucune date n’a été communiquée, se tiendrait avant ou après le 2. Cependant, une décision du Conseil constitutionnel publiée mercredi dit que, dans la mesure où le premier tour aurait lieu avant la fin du mandat, le président Sall resterait à son poste jusqu’à l’installation de son successeur.

Par ailleurs, mercredi soir, le Parlement a approuvé un projet de loi d’amnistie voulu par Macky Sall dans le but d’apaiser les tensions politiques causées notamment par l’annonce du report des élections.

Le projet amnistie tous les délits ou crimes, jugés ou non, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 et « se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques ».

Le Sénégal a connu entre 2021 et 2023 différents épisodes d’émeutes, affrontements, saccages et pillages déclenchés notamment par le bras de fer entre l’opposant Ousmane Sonko et le pouvoir.

Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle en 2019 et candidat déclaré en 2024, est détenu depuis juillet 2023 et a été disqualifié de la présidentielle dont il était l’un des favoris.

L’amnistie pourrait cependant ouvrir la voie à sa sortie de prison ainsi que celle de son numéro deux, Bassirou Diomaye Faye, désigné pour le suppléer par leur parti et qui pourrait mener campagne comme le réclament à cor et à cri ses partisans au nom de l’égalité entre candidats.

Sénégal : Après le report de la présidentielle, la tension est à son comble

Une plongée dans l’inconnu. Les députés de la coalition présidentielle et du groupe appartenant au Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature du leader, Karim Wade, a été déclaré irrecevable, ont adopté le 5 février une proposition de loi reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain.

Le projet de loi décalant le scrutin a été voté à la quasi-unanimité, après l’exclusion de députés d’opposition de l’Hémicycle par la gendarmerie. Le mandat du chef d’État Macky Sall a également été prorogé jusqu’à l’investiture de son successeur. Le Président de la République, réaffirmant sa décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle, avait annoncé le 3 janvier avoir abrogé le décret convoquant le corps électoral le 25 février prochain, en attendant les résultats de la commission d’enquête parlementaire visant à clarifier les conditions dans lesquelles certaines candidatures avaient été déclarées irrecevables. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) avait demandé et obtenu la mise en place de cette commission après l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour cause de double nationalité. Le PDS avait également émis des accusations de corruption présumée à l’encontre de certains membres du Conseil constitutionnel, chargé de l’examen des candidatures. L’opposition dénonce un « coup d’Etat institutionnel » et cette crise précipite le Sénégal dans l’incertitude car c’est la première fois que la présidentielle est reportée dans le pays. Juste après l’annonce du report, des manifestations ont été organisées, dispersées par des tirs de gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. Une partie de l’opposition appelle à la désobéissance civile. Certains proches du Président Sall ont choisi de démissionner. D’après certains journaux, la décision du report cache un conflit entre le Premier ministre Amadou Ba, dauphin désigné du Président Sall, et des très proches de celui-ci qui ont peu confiance en ses chances de victoire. Après le vote des députés, El Hadji Mamadou Diao, candidat à l’élection présidentielle, a déposé une requête auprès du Conseil constitutionnel « aux fins de poursuite du processus électoral », a annoncé la coalition qui le soutient. La CEDEAO, très scrutée sur ce dossier, a dans un communiqué, le 6 février, « encouragé » la classe politique sénégalaise à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour « rétablir » le calendrier électoral conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal. L’organisation régionale assure qu’elle restera attentive aux évènements et prendra « toutes les mesures nécessaires pour accompagner le gouvernement et le peuple sénégalais à maintenir la tradition démocratique du Sénégal ».

Macky Sall : en visite au Mali, le président sénégalais souhaite que le pays retrouve sa place dans le concert des Nations

Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, est arrivé ce matin à Bamako où il a passé 3 heures pendant lequel, il s’est entretenu avec le colonel Assimi Goïta, président de la transition, chef de l’Etat. Cette visite qui s’inscrit dans le cadre d’amitié et de travail, a permis aux deux chefs d’Etats d’échanger sur plusieurs sujets notamment ceux relatifs à la bonne marche de la transition et à l’appui de l’Union Africaine au Mali mais aussi du renforcement de la coopération entre les deux pays. 

Arrivé à Bamako pour une visite de 3 heures, le président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine a été accueilli à l’aéroport par le colonel Assimi Goïta, président de transition du Mali. A sa descente d’avion, le président Macky Sall a déclaré être porteur d’un message d’amitié, de bon voisinage, un message de l’Afrique auprès du peuple malien. En outre, il a rappelé aussi que le Mali est un pays important, un pays pivot en Afrique de l’ouest. Cependant, il a souligné que, je cite :  »cette visite vise à échanger et à travailler ensemble avec les autorités maliennes pour une issue heureuse à cette transition mais aussi pour que le Mali retrouve sa place dans le concert des Nations africaines et internationales ».

Pour la première fois depuis l’accession du colonel Assimi Goita à la magistrature suprême de l’Etat, cette visite de Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, a permis aux deux chefs d’Etats d’échanger sur plusieurs sujets notamment ceux relatifs à la bonne marche de la transition et à l’appui de l’Union Africaine au Mali mais aussi du renforcement de la coopération entre le Mali et le Sénégal.

A rappeler aussi que cette visite du président en exercice de l’Union africaine intervient à un moment où le Mali traverse certaines difficultés avec certains pays voisins, notamment la Côte d’Ivoire dont 49 de ses soldats, arrêtés par les autorités maliennes depuis le 10 juillet dernier, ont été inculpés ce week-end et mis sous mandat de dépôt par la justice. Même si rien d’officiel n’a filtré en ce sens, selon certaines informations, Macky Sall s’implique pour trouver une issue heureuse à cette crise. Abidjan l’avait d’ailleurs remercié début août pour son implication en faveur de la libération des militaires détenus.

Covid-19 : Macky Sall s’est vacciné

Le chef de l’Etat Sénégalais, Macky Sall, s’est fait vacciner contre le nouveau coronavirus.Accompagné de son épouse, Marième Faye Sall, il a reçu le vaccin, ce jeudi après-midi, lors d’une cérémonie tenue dans la salle des banquets du Palais de la République.

Par la suite, le président du Conseil économique, social et environnementale (Cese), Idrissa Seck, le Directeur de Cabinet du chef de l’Etat, Mahmoud Saleh, et le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba se sont respectivement vaccinés.

Plusieurs membres du Gouvernement, d’autres autorités étatiques et des professionnels de la santé étaient présents.

Dans son discours, Macky Sall a insisté sur « l’ampleur de la pandémie dans le monde » et « dans notre pays », estimant que « plus de 840 morts (852 au total à la date de ce 25 février), c’est beaucoup ».

C’est pourquoi, a-t-il dit, « le vaccin reste le seul moyen de prévention pour vaincre la maladie, en plus des gestes barrières qui doivent rester de rigueur. Il y a eu beaucoup de rumeur sur le vaccin, mais il a fallu beaucoup d’efforts pour arriver aux vaccins ».

« Nous devons prendre les vaccins, sinon je vais les donner aux autres pays africains qui en ont besoin », a indiqué Macky Sall, invitant les populations à se faire vacciner.

Le Sénégal a lancé mardi dernier la première phase de sa campagne de vaccination contre la Covid-19 avec les 200.000 doses reçues du laboratoire chinois Sinopharm.

Crise malienne: Cinq présidents ouest-africains à Bamako le 23 juillet

La crise malienne au centre de l’actualité nationale et internationale. A près un double séjour de la CEDEAO pour une médiation de sortie de crise en terre malienne, c’est au tour des présidents ouest-africains Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Nana Akufo-Addo du Ghana, Muhammadu Buhari du Nigeria et Macky Sall du Sénégal de tenter le tout pour le tout.

Ces dirigeants vont effectuer le voyage en compagnie de Jonathan Goodluck, médiateur du président en exercice de la CEDEAO, Kalla Ankourao, ministre nigérien des Affaires étrangères, Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO, et Général Francis Béhanzin, commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO.

Annoncés par la presse internationale, ils sont attendus le 23 juillet pour une Mission de médiation afin de tenter de trouver une issue à la crise socio-politique qui secoue le Mali depuis plusieurs mois.

Selon Jeune Afrique, l’objectif de leur présence est de rencontrer Ibrahim Boubacar Keïta et les leaders du Mouvement du 5-Juin -Rassemblement des Forces Patriotiques qui réclament la démission du président depuis plusieurs semaines.

 

Siré Sy : « Sans parrainages, nous en serions à plus d’une centaine de candidatures »

Siré Sy, Président du think tank Africa World Wide Group, répond aux questions de Journal du Mali sur l’élection présidentielle au Sénégal de février prochain.

19 candidats ont été écartés de la course pour un défaut de parrainages. Comment cela a-t-il été vécu ?

Il y’a eu une satisfaction et une acception unanime du principe du parrainage. A la sortie des législatives de 2018, tous les acteurs ont convergé de la nécessité de réguler et de filtrer le jeu politique pour une meilleure lisibilité des offres politiques mais aussi pour la soutenabilité financière et logistique dans l’organisation des futures élections. Il fallait donc trouver une solution intermédiaire avant d’aller à une nouvelle élection qui est la présidentielle de février 2019. Si il n’y avait pas ce filtre de parrainage, nous en serions à plus d’une centaine de candidatures déclarées, ce qui allait techniquement faussé le jeu électoral. L’idée du parrainage est saluée aussi bien par les politiques que par les populations. Mais, ce sont les modalités pratiques et la mise en œuvre qui font qu’il y’a eu beaucoup de choses à dire. L’opposition estime que c’est un moyen de règlement de comptes et d’éliminer de potentiels challengers à l’actuel président et candidat à sa propre succession. Vu la complexité du parrainage qui est une première au Sénégal, le gouvernement a jugé nécessaire d’associer la société civile sénégalaise qui est venue assister le conseil constitutionnel dans le depouillement des listes de parrains. Au départ, la matière n’était que réservée qu’au conseil constitutionnel, mais vu l’ampleur de la tâche, la société civile est venue en appoint pour aider et assister le conseil constitutionnel. Par la suite, cette société civile, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle, elle a affirmé que l’idée était bonne mais qu’il y’a eu des couacs et que la loi même qui a institué le parrainage devait être revue pour plus de clarté. A l’épreuve du terrain, aussi bien le pouvoir que l’opposition se sont rendus compte que ce n‘était pas une loi la plus unanime dans sa mise en oeuvre. Il y avait beaucoup d’insuffisances et d’incorrections. Et cette loi n’est pas contestée dans son principe mais plutôt dans ces modalités pratiques. Aujourd’hui, nous avons cinq à six candidats qui sont déclarés recevables. Les Sénégalais sont heureux de cette situation pour deux raisons. La première est d’ordre politique, parce que aujourd’hui avec six candidats, en terme de choix c’est beaucoup plus clair. Et c’est aussi une aubaine pour le budget national. Plus il y’a de candidats, plus le budget de l’élection est expansif.

Les Sénégalais nourrissent t’ils  un intérêt particulier pour cette élection ?

Les Sénégalais sont fondamentalement politiques. Sociologiquement, tant que les choses n’arrivent pas à leur terme, vous avez l’impression qu’ils ne s’y intéressent pas, chacun vaque à ses occupations quotidiennes. Depuis que Maitre Abdoulaye Wade est à la retraite, nous n’avons pas dans le monde politique ce que nous pouvons appeler ‘’les bêtes politiques’’, c’est-à-dire des gens qui peuvent créer des évènements, de la surtension, de la surenchère et tenir en haleine le monde politique et électoral. Aussi, à y regarder de plus prés, il  y’a comme qui dirait un désamour entre la population sénégalaise et la classe politique classique. Même si au départ, les gens avaient plutôt voter pour sanctionner Wade que pour plébisciter Macky Sall, une partie de la population estime, avec le temps, que sur le plan économique et social, des heureuses initiatives sont prises et des actions menées, même s’il ya encore de l’espace pour apporter des correctifs à la trajectoire d’ensemble. Mais, il me semble à lecture de la température politique, les populations estiment que Macky Sall entreprend des actions pour relever leur niveau de vie, réduire les inégalités sociales, redistribuer les richesses. Même si le tableau n’est pas tout à fait orange, les populations ne se reconnaissent pas dans le jeu politique et ne souhaitent pas être les dindons de la farce du jeu politique.

L’opposition accuse Macky Sall de faire barrage à ses principaux concurrents. Qu’en est-il ?

Pour l’opposition, Macky Sall fait tout pour invalider les candidatures de Khalifa Sall et de Karim Wade. Mais pour les tenants du pouvoir et sa majorité, ils estiment être dans le registre de la loi et rien que du droit, en ce qui concerne la disqualification de Khalifa Sall et de Karim a ses joutes électorales. Tout dépend maintenant de l’angle d’approche sur la question. La revendication des tenants du pouvoir est fondée sur le plan du droit. Il y’a une procédure juridique en cours aussi bien pour Khalifa Sall que pour Karim Wade qui invalide en soi et pour le moment leur candidature. Mais, un problème se pose. Pour Karim Wade, la procédure judiciaire est arrivée en son terme. Donc de fait, il y’a ce qu’on appelle l’autorité de la chose jugée sur son dossier judiciaire. Pour le cas Khalifa Sall, nous n’avons pas encore atteint ce stade et la procédure n’est pas encore à son terme. Et dès lors, il est présumé innocent, il ne perd donc pas ses droits civiques et politiques. Dans l’intervalle de temps selon les défenseurs de Khalifa Sall où ce dernier a été condamné en première instance, il a fait appel auprès de la cour d’appel qui a confirmé la condamnation, maintenant, il se pourvoi en cassation, techniquement, d’ici au 24 février, date des élections présidentielles, la procédure du rabat d’arrêt que les avocats de Khalifa Sall ont introduit, ne pourra être vidé complètement. Juridiquement, Khalifa Sall peut être candidat même du fond de sa cellule, ce serait assez anecdotique. C’est aujourd’hui toute la bataille entre les partisans de Khalifa Sall et ceux de Macky Sall afin de savoir si, il participera ou non à l’élection présidentielle.

Quels sont les candidats qui peuvent inquiéter Macky Sall ?

Il y’a deux candidats qui à mon avis, devraient être pris très au sérieux par le camp de la majorité présidentielle. Le premier, c’est Issa Sall. Il est le candidat du parti de l’unité et du rassemblement. C’est un parti extrêmement structuré car adossé à un mouvement religieux, les Mourtachidines, d’obédience tidiane. Lors des dernières législatives, c’est le parti qui allé seul a cette élection, sans coalition et qui est sorti troisième. Il fallait le faire. Ils ont déjà une base affective et un électorat fidèle, avec les militants de cette confrérie. Celui qui représente le parti, est un acteur nouveau, un homme neuf, qui n’a jamais été du système politique. Le PUR  bat campagne là-dessus. Il essaie de se démarquer en mettant en avant le fait qu’il n’est pas un politicien professionnel, un politicien de métier. Et c’est un discours qui commence à prendre au Sénégal. Les Sénégalais en ont marre de cette classe de politiciens de métiers, ils veulent voir autre chose.

Le deuxième c’est Ousmane Sonko. Il sera un peu la coqueluche de cette élection présidentielle de février 2019. En matière politique, il y’a des dimensions subjectives, qui relèvent de l’esthétique qui aux premiers abords, peut paraitre anodins mais qui peuvent faire une grande différence auprès de l’électorat sénégalais qui est majoritairement jeune et genré. Ousmane Sonko est à la tête d’une coalition de partis et de mouvements de soutien. Il est relativement jeune (44 ans), son discours est hors cadre et tranche avec les discours de politique politicienne habituelles, selon certaines filles : il est beau. Tout ça, ce sont des critères d’identification et de marqueur social qui font que beaucoup pourraient voter pour lui rien que pour ces aspects là sans pour autant comprendre les contours de son programme. Car, fondamentalement et hélas, le vote au Sénégal et en Afrique, se fait souvent sur des bases affectives et suggestives, davantage que sur les bases de programmes et de projets de société. En Afrique et pour les élections, il faudra davantage parler et dialoguer avec le cœur que la raison et l’ordre du discours est extrêmement important. A part ces deux-là, tous les autres ont fait leur temps et les sénégalais ont déjà fini de se faire leur idée et leur opinion sur ces leaders politiques là.

Une coalition de l’opposition peut-elle voir le jour dans l’éventualité d’un second tour?

Oui absolument. Actuellement, tous les jeux sont possibles. Il y’a eu beaucoup de leaders politiques qui ont vu leurs candidatures invalidées par le conseil constitutionnel. Les recalés s’organisent afin de constituer des grands pools pour combattre Macky Sall. Ce dernier lui-même, se bat pour créer de fortes alliances autour de sa candidature. Mais vous savez le second tour d’une élection n’est la seconde mi-temps d’un match mais c’est un tout autre match. Un second tour n’est pas un deuxième tour mais une nouvelle course, une nouvelle élection. D’après nos projections, nous risquons d’aller vers une situation inédite au Sénégal, où pour la première fois dans sa trajectoire politique et électorale, un président candidat à sa propre succession, ira au second tour et finira par remporter la présidentielle. La jurisprudence politique nous enseigne au Sénégal que lorsque qu’un Président est contraint à un second tour, il le perd au bout du jeu. Cela a été le cas avec Abdou Diouf en 2000 mais aussi avec Abdoulaye Wade en 2012. D’après nos analyses, pour que le challenger batte le favori, président sortant au second tour, il faudrait que les écarts de voix entre le favori et le challenger ne dépassent pas les 15%. Mais d’après les tendances lourdes et les sondages sous nos coudes, il risque d’avoir entre 25 à 30% d’écart de points entre Macky Sall le favori et son challenger qui viendra en deuxième position et le mettre en ballotage. Ce qui est un gap assez important. Nous situons l’électorat de Macky Sall autour de 38 à 42%, donc insuffisant pour passer au premier tour. Son second, nous estimons son score entre 15% et 18%, le gap est de presque de 20 points. Avec le jeu des alliances, Macky Sall pourrait passer au second tour. En ce moment, ce sera pour les candidats malheureux, plus de l’analyse arithmétique davantage que de calcul géométrique,  en ce sens qu’ils pourront se dire que si Macky Sall, qui a déjà fait un mandat, va vers son second et dernier mandat de cinq ans. Politiquement, ils pourront se dire que ce serait plus soutenable de le voir réélit , à leur corps défendant, pour cinq ans, il fera ses cinq ans et après, les cartes seront redistribuées, que de soutenir un nouveau candidat qui s’il est élu président, a potentiellement 10 ans devant lui. Certains pourraient se dire que c’est leur propre carrière politique qui est en jeu. C’est une grille d’analyse. Nous allons vers l’élection présidentielle la plus ouverte de toute son histoire politique.

Une éducation pour tous

La troisième conférence de reconstitution des fonds du Partenariat Mondial pour l’Éducation (GPE), ouverte à Dakar prend fin ce vendredi 2 février 2018. Cette rencontre a pour but de mobiliser 3,1 milliards de dollars sur la période 2018-2020.

Le choix du Sénégal est une reconnaissance de la communauté internationale des efforts soutenus du gouvernement en faveur de l’éducation et de la formation. En plus, ce choix se justifie, à travers les différentes allocations budgétaires en faveur du secteur et de son programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de transparence dans l’éducation. « Nous sommes honorés d’accueillir la conférence de financement du Partenariat Mondial pour l’Éducation à Dakar. Et nous nous réjouissons de continuer notre étroite collaboration avec le GPE », a déclaré Macky Sall, président de la République du Sénégal. Le Partenariat Mondial pour l’Éducation, créé en 2002, œuvre aux côtés des pays en développement pour garantir à chaque enfant une éducation de base de qualité, et en priorité aux plus pauvres.

Au cours de ces deux jours de rencontre, les experts vont échanger sur plusieurs thèmes. Parmi lesquels, « un investissement pour l’avenir », ou encore « les politiques de financement de la stratégie du secteur de l’éducation ».

Un fonds pour une éducation pour tous

Cette conférence réunit les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, les fondations philanthropiques, ainsi que des organisations internationales. Cet évènement a pour objectif de mobiliser 3,1 milliards de dollars sur la période 2018-2020, afin de pouvoir financer l’éducation des centaines de millions de filles et de garçons, à travers le monde. Plus particulièrement, ceux qui n’ont toujours pas l’accès et les pays touchés par les conflits.