Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam radié de la liste électorale

Élu Président du PDCI en décembre 2023, Tidjane Thiam était visé par plusieurs plaintes, dont une demandant sa radiation du fichier électoral et une autre pour l’annulation de son élection à la tête du PDCI. Il vient de perdre une première bataille qui éloigne ses ambitions.

Plus de 150 personnes réclamant la radiation du Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, avaient porté plainte auprès des juridictions ivoiriennes. Le tribunal de première instance d’Abidjan a donné une suite favorable à leur requête en prononçant la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale. Une décision qui met fin à son ambition de briguer la magistrature suprême en octobre prochain.  Ni électeur, ni éligible, il ne compte pas pour autant baisser les bras. Galvanisant ses militants, il s’est voulu rassurant le même jour, appelant le PDCI à se tenir prêt pour des batailles futures.

Une décision peut en cacher une autre

Le 24 avril, le tribunal devra à nouveau se prononcer sur la plainte demandant   l’annulation de l’élection de Thiam à la tête du PDCI et de tous les actes qu’il a posés depuis décembre 2023.  La plaignante, Valérie Yapo, une militante du PDCI qui avait été radiée avant de voir cette décision annulée, estime que Thiam, Français à cette époque, ne remplissait pas les conditions pour être candidat. Selon elle, le Comité électoral de son parti aurait fermé les yeux et pris le soin d’exclure d’autres candidats.  Elle se dit confiante de gagner son procès après la décision portant radiation du Président du PDCI de la liste électorale. Face à ces ennuis judiciaires,  le PDCI court le risque d’être placé sous administration provisoire et pourrait ne pas avoir de candidat à la présidentielle de 2025.

Ouakaltio Ouattara 

Côte d’Ivoire : qui pour succéder à Henri Konan Bédié?

À 89 ans, l’ex Président ivoirien Henri Konan Bédié est décédé le 1er août 2023 des suites d’un malaise. Président du PDCI-RDA, il a dirigé ce parti pendant 26 ans.

Président de la Côte d’Ivoire de 1993 à 1999, puis renversé par un coup d’État, l’ex Président ivoirien Henri Konan Bédié a rendu l’âme dans l’après-midi du mardi 1er août 2023 à la PISAM à l’âge de 89 ans. Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) depuis 26 ans, il avait reporté aux calendes grecques sa succession. Candidat unique à celle-ci au sein de son parti pour le congrès prévu en octobre prochain, il était pressenti comme le candidat du PDCI à l’élection présidentielle de 2025.

Des héritiers dans l’attente  

Pendant longtemps, la succession au sein du PDCI est restée un sujet tabou. Interrogé en 2020 par nos confrères de Jeune Afrique sur la date de sa retraite politique, « le Sphinx de Daoukro », comme on l’appelait, avait répondu « autant demander la date de ma mort ».  Cela n’avait nullement empêché plusieurs cadres du PDCI  de se préparer à lui succéder. Parmi ces derniers, l’on compte l’homme d’affaires et politique Jean-Louis Billon, qui depuis 2020 avait émis le vœu d’être le candidat du PDCI à l’élection présidentielle et Tidiane Thiam, son neveu, qui, après une longue absence du terrain politique, est entré au bureau politique du PDCI début 2023. À ces deux figures s’ajoutent plusieurs autres prétendants comme Maurice Kacou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI, ou encore Ouassénan Konan, l’un des plus anciens cice-présidents de ce parti.  Ces derniers pourraient se retrouver face à des héritiers putatifs venant du Centre baoulé (ethnie dont sont issus Henri Konan Bédié et Félix Houphouët-Boigny, majoritairement PDCI). Cette mort brusque, à une trentaine de jours des élections locales (municipales et régionales), plonge le parti dans le doute et ouvre la nuit des longs couteaux pour la succession.

Au-delà de cette bataille, c’est l’avenir du PDCI qui se retrouve en jeu à deux ans de la prochaine élection présidentielle. La mort de son premier Président, Félix Houphouët-Boigny, avait fait exploser le parti en deux, avec la naissance du RDR (actuellement au pouvoir sous l’appellation RHDP). Reste à savoir si les prochains gouvernants résisteront longtemps à l’appel du Président Alassane Ouattara de le rejoindre au sein du parti gouvernemental.