Diversification énergétique : Une solution aux coupures intempestives ?

Au Mali, les périodes de grande chaleur se suivent et se ressemblent : coupures intempestives de courant et d’eau. La période est autant redoutée par les acteurs que par les consommateurs. Le mal est connu depuis des années et des solutions existent. La diversification de l’offre énergétique en est une. Dans notre pays, où le potentiel du seul solaire dépasse de loin celui des pays les plus en avancés dans le domaine, son exploitation est en deçà de cette capacité. Au-delà du développement des énergies renouvelables, où notre pays a de nombreux atouts, les acteurs pointent du doigt une mauvaise gestion du secteur.

Créée en 2014, l’Agence des énergies renouvelables (AER) a pour mission principale leur développement à grande échelle. Elle mène des recherches sur le développement et l’adaptation technologique des équipements afin de participer à l’élaboration de la stratégie des énergies renouvelables et participe au renforcement des capacités des agents des collectivités et des artisans dans ce domaine pour  procéder à la labellisation et au contrôle de qualité des équipements dédiés.

L’AER propose également des modes de financements adaptés au développement  des énergies renouvelables.

Ces énergies, « inépuisables à l’échelle humaine », sont  tirées du vent, du soleil et de l’eau (géothermie). Au Mali, ce sont le solaire (thermique et photovoltaïque), l’éolien, l’eau, avec les barrages hydroélectriques, et l’énergie de la biomasse (issue des déchets ou d’autres produits) qui sont exploités.

Le potentiel le plus abordable et le mieux réparti sur le territoire à ce jour est celui du solaire. Le potentiel hydroélectrique est également  important et « à moitié exploité », explique Monsieur Souleymane Berthé, Directeur général de l’Agence des énergies renouvelables.

« La carte de l’énergie solaire montre un rayonnement moyen de 5 à 7 kWh par mètre carré et par jour, soit le double de ce qui existe en Allemagne, la championne dans ce domaine, aujourd’hui ». C’est-à-dire que lorsque l’on met un module solaire avec la même capacité en Allemagne et au Mali, on a deux fois plus d’énergie au Mali qu’en Allemagne. Quand il s’agit d’une énergie que l’on vend, l’on a deux fois plus d’intérêt à installer une centrale solaire au Mali que dans ce pays européen, selon le spécialiste.

Des études ont également permis d’évaluer un potentiel non négligeable en énergie éolienne, dont « des centrales de grande capacité sont en train d’être développées », assure Monsieur Berthé. À côté de celles-ci peuvent être également installées « de petites éoliennes » pour les besoins domestiques ou de pompage.

La biomasse, dont l’Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB) assure la promotion, fait aussi partie des sources d’énergie, mais « les projets initiés », grâce notamment à la transformation de déchets, peinent à voir le jour, selon ses responsables. Parce que « la filière est très complexe »,  avec toutes les contraintes autour de la collecte et du transport des matières premières pour leur transformation.

Développement insuffisant

Les dernières évaluations ont estimé à 13% la part d’énergies renouvelables dans le mixte énergétique, qui ne prend pas en compte les grandes installations hydroélectriques dépassant une puissance de 10 mégawatts. Un mixte constitué essentiellement donc du solaire.

Très ambitieux, les acteurs du solaire rêvent de faire du Mali un exportateur d’énergie. Un projet actuellement à l’étude doit à terme permettre au pays de produire de l’énergie solaire qu’il pourra vendre dans la sous-région. Dans le programme d’interconnexion de la CEDEAO, le Mali souhaite se positionner comme producteur d’énergie solaire sur le réseau pour 150 à 300 mégawatts. Dans le même temps, un autre projet, de 500 mégawatts, en coopération avec l’Inde, est à l’étude.

Ce qui devrait permettre au Mali de vendre de l’électricité durant la journée aux capitales régionales. Car l’un des goulots d’étranglement du solaire est le stockage, les batteries continuant de coûter cher. Grâce au réseau interconnecté, la production est vendue le jour à ceux qui en ont besoin et le soir les groupes électrogènes reprennent le relais, permettant ainsi une utilisation judicieuse de ces matériels. La fin des études pour ce projet sous-régional est prévue pour 2021.

Des privés et des banques de la place envisagent la construction de centrales solaires pour les industriels, qui paieront en fonction de leurs capacités  Une ligne de crédit de la coopération allemande existe à cet effet.

Le développement de ces énergies nécessite des équipements et une technologie qu’à  ce jour le Mali achète. Même quand des industriels s’installent dans le domaine, ils font essentiellement de l’assemblage de modules solaires, le coût élevé des équipements pour cette technologie constituant l’une des entraves.

Mais il y a une tendance mondiale à la baisse des tarifs, près de 40% ces dernières années, d’après les spécialistes. L’énergie solaire est donc devenue compétitive par rapport aux autres. Cette évolution pourrait changer la donne chez nous, grâce à l’attractivité d’un domaine durable désormais rentable et aussi parce que les particuliers auront la possibilité de s’équiper. Conscient de cette réalité, l’État mis en place un système d’exonération dans l’importation des matériels pour le solaire.

Meilleure gestion

Si la rareté des ressources est une réalité, il faut aussi une gestion stricte de celles qui existent, suggère Monsieur Bagui Diarra, expert en énergies renouvelables et efficacité énergétique. Et, pour cette « utilisation rationnelle », il existe plusieurs options. L’une d’entre elles est la diversification. Et une autre pourrait consister à demander aux industries d’avoir une production additive à celle que leur fournit la société EDM. Par exemple, une usine avec une demande de 5 mégawatts sera sollicitée pour installer en énergie solaire 1 mégawatt sur les 5. Celui-ci pourra soit être redistribué à des ménages soit ne pas être produit, permettant ainsi de réduire les coûts. Multiplié à l’échelle de plusieurs industries, cela peut être important, explique l’expert.

Une possibilité qui s’accroît avec la « baisse drastique du coût des installations solaires », parce  que « la technologie est en train d’être maîtrisée davantage ».  Mais il faut la disponibilité de l’expertise pour bénéficier d’infrastructures appropriées, répondant  au besoin de la clientèle.  Ce qui n’est pas encore le cas au Mali, déplore M. Diarra.

Il existe également d’autres solutions si l’espace n’est pas disponible pour le mégawatt. Il est ainsi possible de produire la quantité nécessaire pour permettre de prendre juste en charge le fonctionnement par exemple de l’administration, ou même de modifier le processus industriel.

Au niveau des grandes administrations, « il y a beaucoup de gaspillage et lorsque l’on a des problèmes d’investissements, de petites solutions peuvent permettre d’économiser localement ».

Ailleurs, des solutions au niveau des ménages, qui ne sont pas encore pratiquées au Mali, sont aussi envisageables. Quelqu’un peut produire une quantité d’énergie solaire supérieure à ses besoins,  avec des équipements aux normes, et vendre son surplus à une société de distribution. Mais cela se fera dans le cadre d’une réglementation qui n’existe pas encore au Mali. Lorsque plusieurs ménages le feront, cela permettra de réduire la quantité que la société de distribution produira et donc aura un effet indirect sur  ses charges.

L’efficacité énergétique est une innovation adaptée à notre contexte de manque de ressources et d’expertise, selon les spécialistes. La bioénergie avec les déchets et les végétaux, et même les déchets municipaux, qui ne font pas partie de la bioénergie formelle, sont également « dans le chapeau de l’efficacité énergétique ».

Plusieurs autres solutions existent, comme l’utilisation des restes d’abattage pour produire du gaz, pour laquelle des usines se sont installées dans un pays de la sous-région et des prises électriques programmables pour réduire les consommations insidieuses. Mais « la rigueur dans la gestion des subventions de l’État et l’assainissement de la gestion de la société EDM s’avèrent être indispensables », conclut M. Diarra.

Fatoumata Maguiraga

Repères

2014 : Création de l’Agence des énergies renouvelables

13% : Part des énergies renouvelables dans le mixte énergétique

40% : Baisse récente du coût des équipements solaires

(Dossier) Eau et électricité : entre pénurie et optimisme

Comment se porte aujourd’hui, ce « double secteur » indispensable non seulement à  la vie, mais aussi et surtout au développement du pays ? Eléments de réponses. Lundi 25 avril. Il est 19h, tout Kalabancoro, au sud-est du District de Bamako est dans le noir. Après plusieurs « mini-coupures », à‰nergie du Mali (EDM) a fini par concrétiser la crainte des habitants. « Comment dormir dans ces conditions ? », se demande Madou Doumbia, un habitant. Non loin, dans le quartier de Baco Djicoroni Golfe, on attend de pied ferme l’heure à  laquelle, enfin, l’eau coulera du robinet : 23 heures. Le quartier considéré comme résidentiel n’échappe pas à  la corvée des barils, seaux et autres bidons de 10 litres à  remplir avant de dormir. Cristallisation du mécontentement général depuis le mois de mars et le début de la saison chaude contre les structures en charge de fournir l’eau et l’électricité. EDM et la SOMAGEP font donc l’objet de toutes les critiques de la part des consommateurs qui ne savent plus à  quel saint se vouer. Alors que le thermomètre atteint fréquemment ces jours-ci la barre des 45°C, il est tout aussi fréquent de se retrouver sans eau ni électricité. La situation est intenable dans certains quartiers o๠les robinets restent secs pendant des jours. Au ministère de l’à‰nergie et de l’Eau, on se dit conscient de la situation et à  pied d’œuvre depuis le début de la canicule pour apporter solution au problème. La pénurie d’eau, on y fait face en distribuant de l’eau gratuitement depuis plusieurs semaines dans les zones habituellement affectées mais aussi, pour la première fois, sur la rive droite de Bamako. Une situation inédite expliquée par les températures élevées, mais aussi par la croissance exponentielle de la demande dans la capitale. Les besoins en eau de Bamako augmentent en même temps que la population. De plus en plus de personnes s’installent dans les zones excentrées qui ne sont pas couvertes par la SOMAGEP, explique un cadre de cette société qui a la charge de la distribution et de la gestion de l’eau dans 18 villes du Mali, dont Bamako. 250 millions de litres d’eau sont nécessaires pour couvrir les besoins des quelques 3 millions d’habitants de Bamako, or la capacité de production de la SOMAGEP ne dépasse pas les 200 millions de litres. Les stations compactes installées dans les communes, mais surtout le grand projet de station de pompage de Kabala devraient permettre de résoudre le problème dans un proche avenir. Au lendemain de son interpellation à  l’Assemblée nationale le 21 avril dernier, Mamadou Frankaly Keà¯ta, ministre de l’à‰nergie et de l‘Eau, a annoncé que les problèmes d’eau ne seraient bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Lors d’une conférence de presse, il a en effet assuré que le gouvernement avait mobilisé en deux ans plus de 230 milliards de francs CFA pour renforcer l’approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable et plus de 20 milliards pour les villes de Kati, Koutiala, Koulikoro et Sikasso. Des infrastructures en développement En ce qui concerne la fourniture en électricité, elle est elle aussi sujette à  une forte demande alors que les capacités de production de la seule société du pays peinent à  satisfaire les besoins sur le réseau connecté. Des dispositions avaient été prises pour les augmenter sensiblement avec la construction d’une centrale à  Dar Salam. Mais, explique-t-on, le décès du chef de projet de la nouvelle centrale dans l’attaque du Radisson Blu le 20 novembre 2015, a donné un coup de frein à  sa réalisation. Il est normal que « puisque nous n’avons pas de réserve, il y ait des coupures çà  et là  », explique Tiona Mathieu Koné, responsable de la communication d’EDM. Il faut noter cependant que « par le biais de l’interconnexion, la Côte d’Ivoire fournit actuellement au Mali 50 MW », et qu’une location de 50MW a été engagée dont 30 MW pour Kati, 10 MW pour Sikasso et 10 MW pour Koutiala. De quoi redonner du souffle aux abonnés et en particulier aux opérateurs économiques car, on le reconnait volontiers à  la Direction nationale de l’énergie, « les coupures répétées peuvent contribuer à  détériorer la qualité du service fourni et causer des tords aux usagers, notamment au secteur privé ». « Mais, avec les actions en cours, nous estimons que dans les mois à  venir la situation va s’améliorer », explique le Directeur. Les zones rurales peuvent également espérer de meilleurs jours, l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification rurale (AMADER) étant en voie de lancer un nouveau programme permettant de produire et de vendre moins cher de l’électricité grâce à  des centrales hybrides, combustible et solaire, dont le financement est acquis pour une cinquantaine de villages. l’énergie solaire est une option de plus en plus mise en avant. Il faut noter que depuis une quinzaine d’année, les équipements solaires sont exonérés de toutes taxes et tous droits de douanes, à  l’exception des taxes de solidarité et communautaire et les redevances statistiques (environ 2%). Le Président directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP SA), Boubacar Kane est lui aussi optimiste. La construction de la station de Kabala va doubler la capacité de production de la ville de Bamako et combler le déficit entre l’offre et la demande qui s’élève à  plus de 150 millions de litres par jour. En attendant sa réalisation prévue pour fin 2018, « l’opération citerne » se poursuit. Avec plus ou moins de succès : « on dit nous apporter de l’eau mais en réalité tout le monde veut en avoir et il n’y en a pas assez », déplore Sita, qui attend depuis des heures l’arrivée des citernes dans le quartier de Moribabougou. La qualité de l’eau, une autre source de préoccupation des consommateurs qui fustigent souvent l’aspect peu ragoutant du liquide sortant de leur robinet. Boubacar Kane assure que l’eau de la SOMAGEP respecte les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une opinion confirmée par Almoustapha Fofana, Directeur général du laboratoire des eaux qui la contrôle régulièrement. Les réformes en cours pour rassurer les partenaires sur la gouvernance de l’eau et de l’électricité portent leurs fruits si l’on en croit les acteurs du secteur. Avec les financements obtenus des bailleurs de fonds, les chantiers majeurs en cours ou en projet devraient améliorer sensiblement la situation et permettre aux Maliens de bénéficier d’une fourniture constante et de bonne qualité, pour l’eau comme pour l’électricité.

A N : nouveau face à face entre Sada Samaké et Oumar Mariko

Vendredi 17 avril 2015, Sada Samaké, le ministre de la Sécurité, a été interpellé par les députés avec d’autres membres du gouvernement, pour s’expliquer sur l’épineuse question de l’insécurité, aussi bien au sud qu’au nord du pays, les difficultés liées à  l’acquisition du passeport et de la carte d’identité nationale. Ce sont sur ces sujets que le ministre a été interrogé à  la tribune des questions d’actualité à  l’hémicycle. Record des interpellations Celui qui détient le record des interpellations a subi pendant quatre heures la pluie de questions des députés. Parlant de l’insécurité, le ministre a évoqué le manque de moyens des forces de l’ordre, et a dit ne pas savoir quand les solutions aux tirs d’obus sur Gao répondront à  l’appel et d’autres parties du pays. Les réponses fournies par le ministre sont, de l’avis de nombre de commentateurs de l’actualité, une preuve du doute qu’il a de l’efficacité des dispositifs sécuritaires et de la capacité des troupes maliennes à  tenir tête à  un ennemi intérieur qui s’enracine –le terrorisme- chaque jour davantage. Le ministre a été interrogé par les députés sur la pénurie des passeports et de cartes d’identité nationale. Questions sur lesquelles des députés ont beaucoup insisté au nombre desquels se trouve l’honorable Oumar Mariko, député élu à  Kolondièba, lequel a décidé d’interpeller de nouveau le 30 avril prochain. Cette interpellation portera sur le problème du syndicat de la police nationale, la pénurie des cartes d’identité et des passeports, ainsi que d’autres questions relatives à  la sécurité et à  une affaire dans laquelle le directeur national de la police est cité. Sada Samaké en sera à  sa 4è interpellation le 30 avril prochain et depuis son entrée au gouvernement.

Dakar sans eau : panne sèche pour le président Macky Sall

Le fatalisme et la résignation ont fini par atteindre leurs limites pour céder la place à  l’exaspération puis à  la révolte chez les Dakarois, privés d’eau depuis la mi-septembre. Dans la soirée du mercredi 25 septembre 2013 plusieurs quartiers de la ville ont initié des manifestations populaires, barrant la circulation à  l’aide des pneus calcinés et des troncs d’arbres, a pu constater un reporter d’Ouestafnews. Cette poussée de fièvre dans la capitale sénégalaise n’est pas sans rappeler les dernières heures de l’ancien régime libéral, du président Abdoulaye Wade, « chassé » du pouvoir par des électeurs excédés par les coupures d’électricité et des conditions de vie qui se dégradaient alors qu’au sommet de l’Etat, on festoyait. Son remplaçant à  la présidence Macky Sall (un de ses ex-collaborateurs devenu un de ses opposants lors de la présidentielle de 2012) n’a pas encore bouclé deux ans de présence au pouvoir, mais commence à  accumuler les passifs. Les Sénégalais semblent retrouver au sein du nouveau régime les mêmes tares que ceux de l’ancien : incompétence, laxisme, insouciance et arrogance face à  la souffrance des populations. Une souffrance caractérisée par la ronde quotidienne des femmes et hommes armés de récipients de toutes sortes, à  la recherche du liquide précieux. Et depuis plus de deux semaines, cette scène fait partie du décor dakarois, en cette période caniculaire. Dans la plupart des quartiers de la capitale pas une goutte d’eau ne tombe des robinets d’o๠le recours aux pompes manuelle souterraines ou aux puits, tandis que d’autres vont se ravitailler dans les quelques rares zones relativement épargnées. Selon les informations fournies par la Sénégalaise des eaux (SDE), l’entreprise chargée de la distribution, l’origine du calvaire réside dans la rupture de la principale conduite d’eau, un tuyau qui mesure 85 mètres de long et 1,20 mètre de diamètre à  la station de Keur Momar Sarr, localité située au nord-ouest de la capitale. Il s’agit « d’un scandale dans la mesure o๠la SDE est assujettie à  un remplacement régulier des conduites, selon un programme contractuel » dénonce dans un communiqué l’Association des consommateurs sénégalais (Ascosen) qui, de concert avec d’autres consuméristes locaux prévoit de porter plainte contre l’entreprise. Les réparations qui trainent en longueur ont cependant fini d’installer le doute dans l’esprit des populations. Pis, à  la SDE tout comme au niveau du gouvernement, on multiplie les pirouettes, arguties et autres propos de circonstances, sans convaincre une population assoiffée et qui désormais craint de plus en plus pour sa santé. Le « retour à  la normale » a été maintes fois annoncé par la SDE en vain. Le gouvernement promet à  présent des « audits », des « sanctions » et la création d’une nouvelle station. Fausse route disent ses adversaires, se faisant l’écho des usagers, pour qui la priorité C’’est trouver de l’eau aux populations et en urgence. Ce que manifestement le gouvernement semble incapable de faire. l’affaire fait la « Une » de l’essentiel des quotidiens dakarois depuis des jours, et constitue notamment le principal sujet des programmes interactives des radios privées de la place Selon les confidences d’un cadre de la SDE, interrogé par le quotidien Wal fadjri (privé) et qui a requis l’anonymat, la pénurie risque de durer encore deux mois. Autant dire une éternité. A côté des consuméristes, d’autres organisations de la société civile sont également montés au créneau pour dénoncer la gestion par le gouvernement de cette crise sans précédent, d’autres organisations de la société civile comme le Collectif des imans de Guédiawaye, installé dans la banlieue dakaroise ou encore le mouvement Y’en-a-marre (mouvement contestataire essentiellement composé de jeunes). Une frange du Mouvement du 23 juin (M23) a aussi organisé une manifestation dans la journée du mercredi 25 septembre 2013 à  Khar Yalla, un quartier populaire dans la proche périphérie de la capitale. Le président Macky Sall, qui s’était rendu à  New York, a interrompu son séjour « du fait la gravité » de la situation. Il fait face à  sa première grande crise, un an et demi seulement après son arrivée au pouvoir. « Si Wade a été électrocuté, Macky sera noyé » ironisent déjà  les internautes sénégalais qui ont créé pour l’occasion sur les réseaux sociaux les mots clés #sunudokh (notre eau, en wolof) et #eauxsecours.

Le Nord du Mali manque toujours d’eau et d’électricité

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) vient de publier son Bulletin N°7 sur le Mali. Il traite de la problématique de l’eau et de l’électricité dans les trois régions du Nord du pays. Après le début de la crise dans le nord du Mali en 2012 et le départ de l’administration publique qui s’en est suivi, une partie du personnel qui assurait le bon fonctionnement des installations électriques et hydrauliques n’a plus été en mesure de faire son travail. La population s’est trouvée privée d’électricité et d’eau potable pendant des semaines. Selon Abdoule-Karim Diomande, délégué du CICR (Comité International de la Croix Rouge) en charge du programme eau et habitat au Mali: « Dans cette situation, il est impossible d’envisager un approvisionnement continu en eau et en électricité dans ces villes. Il est urgent que les entreprises publiques qui doivent assurer ces services redeviennent opérationnelles ». Le CICR a fourni 1 500 000 litres de carburant Depuis avril 2012, le carburant nécessaire au fonctionnement des centrales électriques des villes de Gao, Tombouctou et Kidal est fourni par le CICR. Cette organisation maintient ainsi un approvisionnement partiel en eau potable pour les habitants de ces centres urbains. « l’approvisionnement en eau et en électricité reste toujours critique dans le nord du Mali. à€ Kidal, un seul des sept générateurs existants fonctionne encore. à€ Gao, c’est trois sur sept, et à  Tombouctou, deux sur quatre qui sont en état de marche », explique Abdoule-Karim Diomande, délégué du CICR en charge du programme eau et habitat au Mali. à€ ce jour, le CICR a fourni plus de 1 500 000 litres de carburant pour faire tourner ces centrales. Il a également contribué à  l’entretien des infrastructures existantes, les produits d’entretien et les pièces détachées étant, pour la majeure partie, fournis par à‰nergie du Mali (EDM SA). Des dispositions particulières ont par ailleurs été prises pour assurer l’autonomie de l’hôpital régional de Gao en électricité. Grâce à  un générateur récemment installé par le CICR et à  une livraison quotidienne de 100 litres de carburant, l’hôpital peut continuer de fonctionner 24 heures sur 24 et dispenser les soins dont la population a besoin Le retour des administrations pour prendre le relais Avec le soutien du Comité International de la Croix Rouge, des organisations de la société civile des villes de Tombouctou et de Gao ont mis en place un système de recouvrement partiel des coûts de fonctionnement des générateurs. Ces contributions symboliques ont mis en évidence la volonté de la population de ne pas être simplement assistée. Les sommes collectées ont permis d’acheter du carburant lorsque les livraisons du CICR ne pouvaient se produire à  temps, pour des raisons de sécurité ou de difficulté d’accès. « Si les derniers générateurs qui fonctionnent encore dans ces villes venaient à  tomber en panne, la population serait entièrement privée d’eau potable et d’électricité, ce qui ne manquerait pas d’entraà®ner toutes les conséquences que vous pouvez imaginer », précise M. Diomande. Le retour progressif de l’administration dans le nord du Mali permet une discussion avec les autorités compétentes des moyens à  mettre en œuvre pour que l’approvisionnement soit à  nouveau pleinement assuré par les entreprises publiques en charge. Les spécialistes du CICR ont ainsi des rencontres régulières avec les autorités compétentes et leur transmettent toutes les informations nécessaires pour que le transfert de responsabilité se fasse dans les meilleures conditions.

Embargo : panique autour du carburant à Bamako

Le Mali est sous le coup d’un embargo «Â total » de la CEDEAO depuis lundi faute du non rétablissement de l’ordre constitutionnel. Enclavé, le Mali supporte un coût d’importation annuel d’hydrocarbures de 196 milliards de FCFA (chiffres 2007). Ce produit précieux fait tourner sans exception toutes les activités maliennes. En bref C’’est l’économie du pays qui est prise en otage, car C’’est le carburant qui fait tourner la centrale thermique de Balingué, gros fournisseur d’électricité de l’énergie du Mali (EDM). Avec une pénurie du carburant, Bamako pourrait être plongée dans le noir. Alors que la CEDEAO a imposé l’embargo, le Mali fait aussi face à  la rébellion au nord depuis le lundi. Bataille autour du carburant La première préoccupation des populations est de s’approvisionner en carburant avant qu’il ne devienne une denrée rare sur le marché. Ce matin, nous avons fait un tour dans quelques stations d’essence o๠motos et véhicules se suivaient autour des pompistes dépassés. Certains sont venus avec des bidons de 20 litres pour faire des réserves. Dans une station du quartier d’ Hamdallaye Aci, Aminata Diourté confie: « Il faut faire le plein et prendre des réserves au risque de se retrouver en panne sèche dans les jours à  venir. Tu sais, les commerçants profiteront de cette situation pour augmenter les pri au détriment de la population». Un autre motocycliste s’impatiente et vocifère sur la jeune pompiste : « hé toi tu n’as aucune respect envers les motocyclistes ? Nous sommes là  depuis longtemps. Et tu ne sert que des véhicules…. » Au niveau de la station Total de Missira, quartier populaire de la capitale, une colonne de véhicules en rang crée la panique : Alfousseyni Sangaré, au volant de son véhicule ajoute que les putschistes n’ont pas mesuré les conséquences de leur coup d’Etat. Le pays se trouve dans une crispation totale. La preuve, je suis là  depuis 8 h et il est bientôt 10h et je ne suis pas toujours arrivé au service. Parce que je n’ai pas de carburant ». Malgré cette situation les partisans de la junte ne se plaignent pas. Awa Berthé, à  la station d’essence de Badialan, s’approvisionne aussi et comment la situation : « On doit laisser la junte diriger le Mali. Les politiciens sont entrain de détruire le Mali. La CEDEAO veut nous étouffer économiquement, tant pis !. Seul Dieu nourrit un serpent aveugle. Même si la CEDEAO nous coupe de l’Afrique, on va vivre. Vive Sanogo et vive la junte ! ». Dans certaines stations, le gasoil est déjà  introuvable. Les véhicules diesel cherchent désespérément du carburant dans la capitale. Selon les économistes, la flambée du prix des produits de première nécessité est inévitable dans les jours à  venir.

Energie : Grève des vendeurs de charbon

Deux semaines sans charbon Phénomène inédit que cette grève des vendeurs de charbon. Et véritable cauchemar pour les ménagères qui ne savent plus à  quel saint se vouer en ces temps de pénurie de gaz domestique. Elles sont en train de sillonner des quartiers pour chercher du charbon. Cette rareté de charbon sur le marché malien peut être expliquée par les mesures draconiennes qui sont entre autres l’interdiction de couper du bois et de fabriquer du charbon. Pour cela, les vendeurs de charbons en association auraient souhaité rencontrer le ministre de l’environnement afin d’expliquer leurs problèmes auxquels ils sont confrontés. Malheureusement ce dernier n’a pas accepté de leur accorder une audience. Face à  ce refus de la part du ministre, ils ont manifesté leur colère en incendiant le poste de contrôle de Sanankoroba sur la route de Bougouni hier avant d’aller en grève ce matin. La même source nous confirme que la grève « sans charbon sur le marché »va durer deux semaines. Charbon, hors de prix Le petit sac de charbon qui coûtait auparavant de 2000 à  2500 francs est désormais cédé de 4 500 à  5 000 F Cfa. Le sac de 100 kg qui se discutait entre 4 000 à  5 000 Fcfa se vend jusqu’à  10 000 francs. Grand sac qui est d’ailleurs devenu denrée rare puisque la plupart des gens préfèrent acheter le petit sac. On ne reconnait plus certains endroits du marché ou des quartiers qui se distinguaient par des montagnes de sacs de charbon de bois. D’autres sources affirment aussi que le charbon produit dans les zones rurales ne parvient plus à  rentrer dans la capitale du fait des mesures prises par la direction nationale des Eaux et forêts. La colère d’un vendeur de charbon à  Hamdallaye, qui exprime sa déception. « Nous sommes fatigués par les mesures draconiennes de la part des agents eaux forets qui sont devenus trop exigeants. Voilà  la raison pour laquelle nous augmentons le prix ». Selon Moumoune Sylla, agent des eaux et forêts : « C’’est une instruction que nous reçue de notre département pour réduire les coupures abusives du bois qui entraine la déforestation ». Une décision prise pour protéger les forêts qui disparaissent à  vue d’oeil en milieu rural et périurbain. Une autre raison non moins importante de cette crise est la flambée des prix du gaz butane dans notre pays. Les ménages qui les utilisaient se sont rabattus sur le charbon qui est plus abordable. Apparemment, plus pour longtemps.

Gaz domestique : Au prix fort

Habitués aux difficultés d’approvisionnement et à  la spéculation sur le gaz butane, les consommateurs, surtout les bamakois, s’attendaient à  cette situation et espéraient qu’elle intervienne le plus tard possible. Mais, voilà  qu’on y est. Acheter une recharge de gaz domestique relève aujourd’hui du parcours du combattant. Il faut parcourir des kilomètres, faire le tour des revendeurs, pour s’entendre répondre à  chaque fois « gazi bana ! » (il n’y a plus de gaz, en bambara). Et les commerçants de pointer du doigt les opérateurs gaziers qui eux évoquent la crise ivoirienne et leurs problèmes avec l’Etat malien. En effet, le corridor Abidjan-Bamako est en souffrance depuis près de deux mois maintenant. De nombreux chargements de marchandises sont encore bloqués soit au port de la capitale économique ivoirienne soit sur le chemin de Bamako. D’o๠une augmentation des prix de presque tous les produits de première nécessité. Hausse aussitôt répercutée par les autres commerçants quelques soient leurs produits, puisqu’il faut bien qu’eux aussi mangent. l’Office National des Produits Pétroliers(ONAP) prospecte pour trouver d’autres voies comme celle du Ghana. Mais selon operateurs gaziers, les autorités maliennes doivent gérer le problème à  un autre niveau. La plupart d’entre eux connaissent d’énormes difficultés de fonctionnement car toujours en attente de leurs arriérées de subvention de 2010. Il y a quelques semaines, on évoquait une grève des agents sur les sites de remplissages pour expliquer la raréfaction du gaz. Faux, répond un confrère des Echos qui écrit que « les opérateurs gaziers sont contraints à  mettre la clé sous la porte ». l’Etat leur devrait des sommes astronomiques au compte de la subvention du gaz butane domestique. La situation est telle qu’il n’y a pas de gaz sur le marché depuis quelques jours puisqu’il n’y a plus d’importation dans le secteur. Et le peu de stock qui reste fait l’objet d’une spéculation sauvage. La bouteille de 6 kg officiellement vendue à  1820 FCFA est cédée au marché noir entre 4000 à  7000 FCFA. l’offre étant de loin supérieure à  la demande, on assiste à  la naissance d’un véritable marché noir du gaz. Il faut « avoir des bons tuyaux » mais surtout les poches bien garnies pour continuer à  cuisiner au gaz. Sinon « déposez votre bouteille et repasser dans trois jours…pour voir… ». Or, pendant ce temps, le charbon, sur lequel on est obligé de revenir, aussi est hors de prix. Les services des Eaux et Forêts ont entrepris de contrôler de manière drastique la production et l’acheminement du charbon vers les agglomérations dont Bamako. Ce qui complique la vie des familles qui achètent aujourd’hui à  4000F le petit sac auparavant vendu à  2000 ou 2500F. Le silence assourdissant des associations de consommateurs est ce qui frustre le plus dans cette situation. Elles qui sont censées défendre les droits des populations semblent s’en désintéresser totalement. l’Etat, quant à  lui, assiste à  la hausse des prix sans pour autant prendre des mesures pour réguler l’inflation à  défaut de la freiner. Ou en tout cas, si quelque chose est fait, aucune communication n’en est faite, ce qui renforce de sentiment des consommateurs d’être des laissés pour compte.

Charbon et gaz : De plus en plus chers pour le consommateur

Matières principales pour cuisiner Rares sont les ménages à  Bamako o๠l’on ne cuisine pas avec le charbon de bois et/ou le gaz. Tout le fonctionnement culinaire y est donc étroitement lié. Depuis le mois de ramadan donc, les deux matières ont commencé à  se faire rare sur le marché, créant une flambée des prix. Le sac de 50 kg de charbon est passé de 2500 à  3500 dans la capitale. Puis celui de 100 kg varie entre 7500f et 9000francs CFA contre 6000 FCFA auparavant en fonction des quartiers. En ce qui concerne le gaz, la petite bouteille est passée de 2000 à  4500 francs CFA durant le mois de carême. Mais le prix de celui est redescendu légèrement, sans pour autant atteindre son prix initial. Les raisons de la flambée Les probables raisons de cette flambée vertigineuse s’expliqueraient par une restriction et un durcissement de la surveillance des agents des eaux et forêts, par rapport à  la prévention et à  la conservation de la nature. Un agent du service des eaux et forêts que nous avons rencontré explique que, l’une des principales raisons de cette pénurie, est qu’il est formellement interdit de couper du bois vert dans les forêts classées entourant notre capitale (Bamako). Il fait remarquer que les forêts de la Faya et du Susan sont depuis plusieurs mois, sujettes à  des coupes massives de bois. Un facteur favorisant la dégradation de la nature et l’avancée du désert. l’hivernage en cause Par ailleurs, signalons que Bamako ne dispose d’aucune zone de transformation et de fabrication de charbon. Les zones dans lesquelles on retrouve le charbon en quantité sont entre autres : Ségou, Koulikoro et Sikasso. C’’est là  bas que les commerçants vont s’approvisionner pour fournir les habitants de la cité des trois caà¯mans. Il faut dire que la saison hivernale y est pour beaucoup dans ce problème. Le mauvais état des routes et les vieux camions ne facilitent pas non plus l’acheminement du charbon. En effet, les véhicules généralement chargés de cette corvée sont presque tous trop vieux. Quand ces facteurs se combinent, le résultat ne peut être que catastrophique. Commerçants et consommateurs au bord du désarroi Lorsque l’on interroge certains commerçants, ils imputent la responsabilité du problème aux agents des eaux et forêts. « Ce sont eux qui nous empêchent de couper le bois. Or, nous ne nous attaquons pas aux bois verts, nous ne prenons que ceux déjà  fanés. » Explique Amadou, exploitant forestier à  Yirimadio (quartier de Bamako). Par ailleurs, Mme Koumaré, vendeuse grossiste de charbon est désolée de cette situation. Elle explique que :« Les clients pensent que C’’est eux-mêmes qui ont crée cette situation et que C’’est un moyen de s’enrichir. « Ce n’est pas du tout ça, nous sommes impuissants face à  ce qui se passe. Je pense que l’Etat doit mettre en place, une stratégie efficace pour éviter ce genre de situation. Et je ne comprend pas pourquoi Bamako, on ne fabrique pas de charbon. Nous sommes tout le temps obligés d’aller en brousse pour nous approvisionner. Ce n’est pas facile. Nous souffrons de cette situation.» Ces derniers jours, le prix de la bouteille de gaz a repris son cours normal, contrairement au charbon qui continue à  être cher. Plusieurs femmes nous confessent qu’elle seront obligées de diminuer la consommation du charbon et se limiter au gaz beaucoup plus économique selon elles. Le problème reste entier et pour l’instant, aucune stratégie n’est élaborée pour y remédier.

Ramadan: pénurie de gaz à Bamako

Bientôt une semaine de mois de carême, et le gaz devient introuvable sur le marché bamakois. Les points de vente ne désemplissent face au va et vient des clients qui rentrent chez eux bredouilles. La raréfaction du gaz butane suscite la fébrilité dans la capitale surtout au moment o๠le besoin se fait le plus sentir. Le mois de carême à  peine commencé, la population est privée de gaz faute de stocks face à  la demande forte. Un calvaire pour les femmes de ménages et les aides ménagères. « Reste le charbon, le combustible tant apprécié des ménages citadins, mais qui ne supporte pas la pluie. Mouillé, il perd son efficacité habituelle et refuse de s’embraser. Or, au moment de la préparation du « sougouri », le repas de l’aube, le temps dont on dispose est très limité, car il faut manger et boire avant 5 heures du matin », détaille notre confrère du quotidien national L’essor. Les clients aux abois Voilà  une chose qui pousse les dames à  sillonner les points de ventes dans l’espoir d’échanger leur gaz. Wassa est une aide ménagère à  Doumanzana. Elle porte sa bombonne vide sur la tête: « ça fait quatre jours que je cherche du gaz pour la maison et je viens trouver qu’Hamidou le boutiquier n’en a pas! ». Une autre dame à  Moto arrive et s’adresse au boutiquier « Cissé, les gaz sont t-ils disponibles? ». « Pas encore. Dans deux jours incha Allahou ». Dans la colonne du quotidien national, le directeur général de Faso Gaz, Lamine N’diaye, confirme qu’il a rempli sa dernière bouteille samedi. « Mon gaz est fini », annonce-t-il. Mais il faut comprendre que cette situation n’est ni la faute de l’Etat, ni la nôtre », insiste Lamine N’diaye. Un autre nous indique que les camions de gaz sont bloqués dans la capitale ivoirienne et pour cause de grève des douaniers. Mais quelques camions de gaz seraient en voie d’acheminement.

Pénurie d’eau au Point G : les malades aux abois

Une situation inadmissible qui, du reste, constitue un vrai défi à  la conscience des activités chirurgicales de dialyse, des travaux de laboratoire, de ceux des salles d’accouchement, le report des rendez-vous pour les patients, le manque d’hygiène. Tout cela, faute d’eau courante, de 11 heures à  minuit à  l’hôpital du Point G. La situation dure depuis 3 longs mois. Un problème qui fâche Lundi 2 juillet 2010. Je suis à  l’hôpital du Point G. A l’intérieur de la cour, si difficile d’accès, un patient me dit «Â ici à  l’hôpital du Point G, de 11 heures à  minuit nous n’avons pas d’eau. Et ce sont les sapeurs pompiers qui viennent à  notre secours. Nous faisons la queue, pour cela. C’’est inadmissible ! J’aurai préféré que mon malade soit ailleurs, dans une clinique, dans un CSCOM, mais nous n’avons pas le choix. Les spécialistes qui doivent traiter mon malade ne sont qu’ici ou dans les cliniques privées, o๠je n’ai pas les moyens d’aller ». Plus loin, je rencontre quelques patients et des accompagnants d’autres patients.Ceux-ci échangeaient des propos : «Â ne gaspillez pas l’eau, donnez moi un peu d’eau à  boire, il ne m’en reste plus rien ». Et d’autres de répondre : «Â moi même, je ne me suis pas lavé depuis 3 jours ». Etonnante situation dans un hôpital national comme celui du Point G, de renommée nationale et internationale. Devant cette scène, je chancèle de stupeur. Comment est-ce possible ? Selon des médecins, infirmiers et autres agents rencontrés sur place, cette situation n’est pas une première. En effet, selon eux, chaque année, en période de chaleur, l’hôpital du Point G a toujours vécu la même situation. Mais, soutiennent-ils, cette année, la situation est des plus catastrophiques, parce que, sans eau, rien ne peut se faire. D’autres médecins sur les lieux me soulignent que cette pénurie d’eau est même à  la base d’une perturbation des rendez-vous des services de la chirurgie, de la néphrologie et tant d’autres. Aucun rendez-vous ne peut être pris dans ces services, avant l’arrivée des sapeurs pompiers.Par ailleurs, une petite visite dans certaines salles de patients m’a permis de constater des problèmes hygiéniques dans les toilettes. Hygiène et mauvaises odeurs C’’est certainement ce qui explique cette odeur nauséabonde qui se dégage des toilettes et… d’ailleurs. A l’hôpital Point G, à  cause du manque d’eau, l’on constate aussi des problèmes hygiéniques comme le non entretien régulier des toilettes, des blocs opératoires et autres lieux importants. Il constitue (le manque d’eau) une menace pour la santé des patients pris en charge par des services qui ne peuvent fonctionner sans eau. Il s’agit principalement de la chirurgie, la réanimation et la néphrologie. «Tous les jours, il y a coupure d’eau au Point G. l’hôpital fait ce qu’il peut, mais le problème est là . En tous les cas, sans eau, il n’y a pas de dialyse, il n’y a pas de chirurgie, bref le manque d’eau est synonyme d’interruption de la quasi-totalité des activités d’un hôpital », me signale, un médecin qui a préféré témoigner dans l’anonymat. Pour celui-ci, ce manque d’eau est inadmissible, car il met en danger la vie des patients.Le comble est que, a-t-il dit, l’on ne sait même pas quant est ce que la pénurie prendra fin. Par ailleurs, pour Siaka Touré, un accompagnateur de patient, le manque d’eau à  Point G, est inadmissible. Car elle met la vie des patients en danger et sape le travail de titan abattu par les médecins dudit hôpital. Pénurie criante d’eau « Je suis là  il y a plus de deux semaines, mais je vous assure que le seul problème que J’ai constaté au sein de cet hôpital, C’’est le manque d’eau, sinon, à  part ça, le personnel sanitaire est très accueillant et compétent », nous explique cet autre patient. Assis, à  côté d’un bidon d’eau vide, et non loin de la sortie afin d’être parmi les premiers à  être servi, Salimata Fofana, une accompagnatrice de patients, m’indique que beaucoup sont les patients ou accompagnateurs de patients qui passent des jours sans se laver, sans faire la lessive. « Ici, à  l’hôpital, chaque jour on fait la queue devant les citernes des sapeurs pompiers pour avoir de l’eau, qui en réalité ne peut satisfaire la moitié de nos problèmes d’eau, dira la dame. Allongé à  l’ombre d’un bus de l’hôpital, Oumar Traoré, un accompagnateur, salue les efforts fournis par les uns et les autres et réclame la multiplication des voyages des sapeurs pompiers. » « Je demande à  ATT de nous aider à  résoudre ce problème », dira une dame qui venait de quitter la maternité. » s’agissant des solutions pour palier le problème d’eau, la direction de l’Hôpital Point G a fait installé des cuves sur les toits de certains bâtiments, a déclaré le Directeur Général de l’hôpital Mamady Sissoko. En plus, l’hôpital a fait appel aux services des sapeurs pompiers qui, depuis trois mois, approvisionnent ledit centre en eau, a-t-il ajouté. Mais, selon nos sources, ceux-ci, sont rémunérés. Toujours selon le DGA, par rapport à  ce grave problème, son administration a contacté la Direction de distribution des eaux de l’EDM-SA qui a mis un agent spécial à  la disposition de l’hôpital afin de trouver une solution au problème. Ce qui sous entend également qu’elle aussi, s’atèle à  résoudre définitivement le problème qui serait dû à  des problèmes techniques, a laissé entendre, M. Mamady Sissoko. En tous les cas, la situation à  l’hôpital du Point G est inadmissible et constitue un défi à  la conscience de ceux qui, non loin n’en souffre guère. EDM s’explique Pour en savoir davantage sur les raisons de la pénurie d’eau à  l’hôpital du Point G, nous avons approché M. Thiona Mathieu, directeur de la Communication d’EDM-SA qui a accepté de nous fournir des explications à  propos. « Je vous rappelle aussi, qu’il n’y a pas que les quartiers de Point G qui souffrent de ces fortes perturbations. Le Point G sous entend l’hôpital. C’’est une zone sensible, et, à  EDM SA, nous avons conscience qu’il faut agir très vite. C’’est pourquoi, une équipe a été désignée et dédiée pour résoudre le plus rapidement possible le problème.Ces perturbations d’eau au niveau du Point G sont dues en fait à  deux choses. Premièrement : avec les grandes tornades par ces temps, il y a eu des coupures d’électricité. Et, comme nos fils électriques sont aériens, il y a eu des dégâts consécutifs à  ces tornades. Cela a naturellement perturbé le fonctionnement de nos stations d’eau qui dépendent de l’électricité. L’eau du fleuve Quant au deuxième facteur, il s’explique par le fait qu’en ce début d’hivernage, l’eau du fleuve est très difficile à  traiter. Parce qu’elle contient énormément de saletés. Or, notre principale source d’approvisionnement, C’’est ce même fleuve : le Niger. Pour nous à  EDM SA, l’eau potable, C’’est de l’eau bien traitée. Ce qui sous entend que, quand elle est sale, son traitement prend beaucoup de temps et impose de la vigilance. Or, la santé de nos clients et des consommateurs de l’eau que nous produisons en dépend. Ces deux facteurs conjugués ont donc joué sur la production et la distribution de l’eau à  Bamako ». Par ailleurs, dira M. Koné, cette perturbation au niveau du Point G est également due à  des difficultés de remplissage de la station de reprise de Missira qui alimente notamment l’hôpital du Point G.Il est à  noter aussi que, malgré l’hivernage qui s’installe, les besoins en eau n’ont pas baissé. « Aussi, il faut le reconnaà®tre, nous sommes en déficit en matière de production d’eau, la demande dépassant l’offre, malgré nos efforts » A noter également que la capacité de production de l’EDM-SA pour Bamako et Kati est de 180 000 m3 contre une demande de 200 000 m3. Pour palier au problème, le gouvernement malien s’atèle à  réunir les conditions de financement de la station de Kabala. Comme pour rassurer, le responsable de la Communication d’EDM a signalé que les services techniques de l’EDM sont à  l’œuvre pour que les choses s’améliorent très rapidement, notamment au niveau de l’hôpital Point G oà¹, des dispositions ont été prises avec l’appui des autorités de cet hôpital.

Pénurie d’eau potable à Bamako : il faut veiller pour boire !

L’eau se fait rare à  Bamako Au 21ème siècle, boire de l’eau de qualité dans certains quartiers de Bamako est devenu un luxe en cette période de chaleur. Il s’agit des zones de Doumanzana, Sabalibougou, Dialakorodji, Niamakoro Boulkassoubougou Kouloubleni, Sangarébougou, entre autres. Dans ces quartiers, on ne dort plus. l’heure est alarmante « entre 1 heure et 2 heures du matin »: des femmes en majorité des aide-ménagères, le pagne solidement noué et retroussé aux genoux, d’autres portant des bébés à  califourchon ou aidées par des bambins va-nu-pieds, s’attroupent autour des fontaines pour prendre de l’eau. Dans les familles voisines on n’entend que des bruits d’ustensiles à  l’arrivée de ces « chercheuses » d’eau. Là  commence autour des fontaines publiques, dans ces quartiers, un véritable concert de récipients déjà  entassées. Et ce « depuis la prière de l’aube », explique Assanatou Cissé, une vaillante mère de famille qui monte la garde autour de l’unique borne-fontaine du coin à  Sabalibougou. Depuis six ans qu’elle vit dans ce quartier, elle témoigne : « La journée, il n’y a pas d’eau, surtout en cette période de chaleur (mars avril mai) et même quand l’eau coule, il y a des coupures intempestives (…) », peste-t-elle. Dans ces quartiers, ils sont environ 80.000 personnes qui n’ont pas accès à  l’eau courante des heures durant la journée. l’eau coûte cher en période de chaleur Autour du propriétaire de la fontaine, la ronde s’organise. « Je suis arrivée avant toi, C’’est ma place !…. ». « Il faut que chacun respecte sa place ! », avertit le maà®tre des lieux. La trentaine, cet homme est le gérant, de la « fontaine » publique à  Doumanzana côté est. « Depuis quelques semaines, dit-il, je ne travaille plus dans la journée, puisqu’il n’y a pas d’eau. Je suis obligé de me rabattre sur autre chose, en attendant de venir guetter la première goutte d’eau tard dans la nuit. C’’est difficile de veiller toute la nuit avec un débit si faible… l’eau coule au compte-goutte ! », se plaint-il. Pourtant, cet homme « se remplit bien les poches ! », rétorque Ama Guirou, puisque « Nous payons le seau d’eau (environ 20 litres d’eau) à  30 F ; plus cher qu’il ne l’était il y a quelques jours. Il était à  20 f. Et depuis que cette pénurie a débuté, les tarifs d’eau ne font que grimper ». « Les revendeurs d’eau ambulants nous cèdent à  50 et parfois 75 F ! », se plaint Mme Sidibé Oumou Diallo. Factures, factures ! Les clients des bornes-fontaines ne sont pas les seuls à  se plaindre. l’augmentation du prix des factures d’eau est tout aussi préoccupant. Selon Issak Dembélé, un fonctionnaire à  la retraite,  » Ce mois-ci, on a nous remis une facture d’eau qui a flambé jusqu’à  27.000 F, et pourtant nous ne consommons pas beaucoup d’eau puisque les pompes sont sèches toute la journée ». En attendant, les populations touchées par cette crise d’eau, ne peuvent même pas satisfaire à  une hygiène élémentaire et aux besoins des ménages. à€ signaler que la journée mondiale de l’eau a été célébrée dans le monde, une occasion pour les acteurs intervenant dans le domaine de définir une stratégie pour faire accéder toute la population à  l’eau en quantité et en qualité.

Pénurie d’ eau à Bamako : l’EDM manque de moyens

L’offre inférieure à  la demande Le Mali est tous les ans, confronté au problème de fourniture d’eau sur l’ensemble du territoire. l’énergie du Mali (EDM.SA) est continuellement confrontée au problème de livraison d’eau. Le directeur des relations publiques d’EDM.SA, Mr Tiona Mathieu Koné reconnait que l’offre est inférieure à  la demande. Il précise que l’EDM ne peut fournir que 175000 m3 d’eau à  Bamako et Kati, or, les demandes sont estimées à  environ 200.000 m3 pour les deux zones. Ce qui explique aisément les nombreux soucis aux quels sont confrontés les agents de la société. « Les capacités d’EDM en eau, sont à  leur maximum de production. C’’est ce qui est très souvent à  la base de nombreux incidents. Et, les coupures peuvent être volontaires ou involontaires. ». Selon Mr Koné, une coupure est dite volontaire, lorsque qu’un transformateur (transfo) de l’EDM explose sous une demande excessive. l’eau est alors coupée par la société afin de réparer la partie défaillante. Contrairement à  cela, la coupure est dite involontaire lorsque l’incident est produit par une tiers personne. Dans ce cas de figure donc, l’eau se coupe automatiquement. Par ailleurs, il faudrait signaler que l’eau et l’électricité vont de pairs parce que, les usines d’eau fonctionnent uniquement avec de l’électricité. Changement de comportement Mr Koné, au nom de l’EDM, estime que les populations doivent changer de comportement. « Elles gaspillent beaucoup trop. Il faut que chacun prennent conscience que l’eau est une denrée rare et précieuse. Par conséquent, il est impératif que chacun soit conscient de sa valeur. l’utilisation rationnelle de l’eau peut nous aider à  la fournir au maximum de personnes possibles.» Indique Mr Koné. Implication de l’EDM s’il parait évident que l’EDM n’a pas assez de possibilité pour fournir tout le pays en eau de façon équitable, un effort doit être fait par le ministère de tutelle. Ces efforts qui ont déjà  débuté certes, doivent être doublés. Il est aussi important de saluer ces efforts. Il ne cesse de construire des stations de pompage d’eau partout dans le pays. Surtout, dans les zones les plus reculées du Mali o๠les populations manquent cruellement d’eau potable. N’oublions pas la construction de la future station de Kabala (Bamako) qui devrait permettre d’assurer un approvisionnement en eau durable. Cette station comprendra un réseau de distribution, de stockage et une station d’eau de pompage et traitement. Le coût global s’élève à  150 milliards de FCFA (soit 15% du budget national). Il faut savoir que la production journalière d’eau potable s’élève 32.000 m3 par jour, avec une population qui augmente chaque année, de 100.000. Reste plus qu’à  espérer la séparation des sociétés d’eau et électricité apportera une meilleure solution au problème. En attendant, la journée Mondiale de l’eau se profile à  l’horizon…

Tabaski 2009 : pénurie de « moutons » à l’horizon

Pénurie de bétail Comme premier constat ; les prix ne sont pas abordables à  18 jours de la fête. Nous sommes aux «Â garbals » de la zone industrielle de la commune II. Des vendeurs rencontrés sur les marchés à  bétail témoignent que leurs camarades marchants ne sont encore venus de l’intérieur du pays. A cause des récoltes en cours pour le moment. Tamsir Maiga témoigne : « cette année l’hivernage a démarré tardivement ce qui fait que bon nombre des marchants n’ont pas encore acheminé leurs moutons vers la ville. ». D’autres commerçants de moutons pensent que dans dix jours, il risque d’y avoir pénurie de moutons pour la simple raison que les bêtes sont en train d’être exportés vers les pays voisins.. Les petits béliers oscillent entre 35 000 et 40 000 FCFA, les moyens vont jusqu’ à  70 000 et les propriétaires de gros béliers exigent 90 000 voire à  100 000 FCFA. «J’ai des collègues qui ont préféré revendre leurs moutons au Sénégal, au Burkina Faso. Si J’ai en ai l’occasion, je vendrai mes moutons dans ces pays ou le bétail fait prix » déclare un berger peulh au «Â garbal ». Des prix exorbitants pour la capitale De nombreux Bamakois rencontrés sur les marchés à  bétail ou en ville jugent que les prix sont assez élevés. Sur les différents marchés, le bélier moyen est proposé à  40.000 Fcfa. Il y a également de gros béliers pour lesquels il faut débourser 100 000 voire 135 000 Fcfa. Des prix jugés exorbitants pour nombre de nos compatriotes. « Depuis deux jours je fais le tour des points de vente pour trouver un bon mouton. Avec les prix pratiqués, je n’arrive pas au regard des mes moyens », témoigne Amadou Keita croisé dans un marché en train de marchander le prix d’un bélier blanc tacheté de noir. « Je ne comprends pas pourquoi à  chaque veille de fête les vendeurs de mouton font la surenchère », se plaint un autre acheteur rencontré dans un point de vente à  Doumanzana. « Je crois que je vais attendre la veille de la fête pour acheter mon bélier, en espérant que les prix vont chuter », poursuit l’homme visiblement irrité contre les propriétaires de bêtes. Au même moment, passe Ibrahim Camara qui se mêle à  la discussion. Lui aussi pense les deux derniers jours sont les meilleurs moments pour acquérir un bon bélier à  un coût raisonnable. Manque d’organisation des commerçants Le chef de la division Industrie animale du ministère, souligne deux facteurs qui expliquent le phénomène de hausse des prix du mouton à  la veille de chaque fête :  » le manque d’organisation des professionnels du secteur et l’intervention des commerçants étrangers. Ceux-ci profitent de l’ouverture qu’offre l’intégration sous-régionale pour se rendre dans les coins les plus reculés de notre pays et acheter en grande quantité des animaux qu’ils vont revendre beaucoup plus chers dans leurs pays. Ces acheteurs étrangers, une fois dans les zones d’élevage, achètent sans discuter les bêtes à  des prix qui perturbent le marché national, explique le technicien. Depuis les marchés primaires, explique-t-il, le prix des animaux commence à  augmenter. De sorte qu’à  la veille de la fête, on se retrouve avec des tarifs trop élevés pour la majorité de nos concitoyens. Le rôle du ministère de l’élevage et du commerce Il ne fixe pax des prix, mais il peut mettre en oeuvre des instruments de contrôle des prix à  la baisse. Autrement, la fête cette année, risque d’être ternie par la pénurie de moutons.

Pénurie d’ eau à ATTbougou : La population excédée !

Construit depuis 5 ans aujourd’hui, ATTbougou est un bloc de logements sociaux initié par le président malien, Amadou Toumani Touré en 2004, année d’installation des premiers habitants. Depuis les débuts, la cité a rencontré des difficultés d’obtention d’eau et d’électricité avec des coupures incessantes. Tout avait été mis en œuvre pour mettre la population dans de bonnes conditions, mais les choses ne se passent pas comme prévues. Ces logements sont destinés aux personnes démunies, maliens de l’extérieur, veuves, enseignants, journalistes et même l’Ensemble Instrumental du Mali. Toutes les classes sociales s’y retrouvent donc. Cette année est la pire que la population d’ATTbougou aient passé. Lorsque l’on coupe l’eau à  6 h du matin, elle ne revient qu’entre 2h et 3h du matin suivant. Beaucoup sont obligés de rester éveillés la nuit afin de recueillir l’eau. Le paradoxe est que dans certaines habitations, il peut s’ écouler une dizaine de jours sans qu’une goûte ne tombe du robinet, et cela dure parfois deux semaines pour d’autres. Les plus chanceux sont ceux qui restent éveillés toute la nuit. Approvisionnement par les citernes d’eau Face à  ce déficit d’eau, deux citernes de l’Energie du Mali(EDM) et de la protection civile (sapeurs-pompiers) ont conjugué leurs efforts pour approvisionner presque chaque matin, la population en eau potable. On imagine donc aisément que la distribution se fait dans un tohu-bohu incroyable. Chacun voulant être servi le premier, la bousculade devient infernale. Cette initiative conjointe demeure insuffisante car les 1008 logements ne sont pas seuls, il existe d’autres logements sociaux dans la même zone : les 320, les 501, et 759 logements qui avec les 1008, constituent une vaste zone à  Bamako. Chaque jour, on assiste à  un défilé continu des habitants d’ATTbougou en quête d’eau dans les quartiers environnants comme Faladié ou Banakabougou. Les raisons de la coupure Elle se manifeste généralement en saison sèche. Le fleuve Niger, principale source d’approvisionnement en eau, voit son débit baisser. Et l’extension de la ville de Bamako limite les capacités d’action d’EDM, la demande étant nettement supérieure à  l’offre. Entre 2004 et 2007, il a été construit environ 2588 logements sociaux proches les uns des autres. Nouveaux quartiers donc avec plus d’un millier d’habitants, l’EDM n’a pas toujours les moyens pour subvenir aux besoins de tous. Un habitant du quartier, Mr Cissé, invite le gouvernement malien à  plus d’implication dans le problème que subit ATTbougou aujourd’hui. ‘’je ne peux pas comprendre que pour un quartier qui porte son nom, le président ATT reste aussi insensible à  notre situation. Nous sommes fatigués de courir le matin. Il est temps que cela cesse une bonne fois pour toute. » Ina, vendeuse de légumes au marché des 1008 déplore elle le manque de pragmatisme de la population : « Il faut conjuguer nos efforts pour sortir de cette crise. Nous ne devons pas toujours accuser le gouvernement, si chaque famille acceptait de cotiser 50 francs par mois, tous les matins, nous serions tous approvisionnés en eau, et cela éviterait à  certains de se déplacer dans les autres quartiers à  la recherche d’eau. Et les citernes viendraient tous les jours au lieu de trois à  quatre fois dans la semaine ». Etudiant à  la Faculté des Sciences juridiques de Bamako, Cheick Oumar estime que ce problème est l’affaire de tous ! l’Etat malien doit plus s’investir afin de pallier au besoin d’eau de la population Bamakoise. Et fort heureusement, la pénurie va s’atténuer, avec la saison des pluies proche.