La quinzaine de l’environnement va porter sur « La pollution de l’air »

Prévue du 5 au 17 juin 2019, la cérémonie d’ouverture de la quinzaine de l’environnement se tiendra le 10 juin sur les bords du fleuve Niger, derrière le palais de la culture, sous le haut parrainage du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Les thèmes retenus pour cette édition sont  » La pollution de l’air » pour le 5 juin, journée mondiale de l’environnement et « 25ans, cultivons l’avenir ensemble » pour le 17 juin , journée mondiale de lutte contre la désertification. En terme d’innovations pour cette édition, des débats et panels de haut niveau, le journal de la quinzaine, ainsi qu’une évaluation des éditions passées sont prévus.

De l’indispensable changement des mentalités

On le répète depuis maintenant des années, environnement et santé sont intimement liés. Non seulement un cadre de vie sain permet de vivre dans de bonnes conditions, mais un environnement sale entraîne des risques de maladies. Au Mali, la question de l’assainissement du cadre de vie est l’une des plus cruciales. Les pouvoirs publics qui en ont délégué la gestion aux collectivités reconnaissent aisément que tout est encore à faire. Mais elles ne manquent pas d’insister sur le fait que « le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ». « Quand on voit les gens baisser les vitres de leurs voitures et jeter des sachets par la fenêtre, il y a de quoi perdre espoir », se lamente un agent des services de voirie de Bamako. Selon lui, si Bamako doit être propre, « ce sera parce que les Bamakois l’auront décidé ». « Donnez-nous des poubelles et nous jetterons plus par terre », rétorque Boubacar, étudiant. Il reconnait cependant que nombreux sont ceux que cela ne gêne pas de vivre dans un environnement sale. « Nous devons nous sentir chacun responsable », affirme quant à lui Ornella Tchanque, activiste écologiste, membre de Climates, une organisation qui sensibilise les jeunes sur les « comportements verts ». La Quinzaine de l’environnement qui prend fin ce 17 juin a également pour objectif d’informer et de sensibiliser le public sur l’impact des mauvaises habitudes quotidiennes sur le cadre de vie. « Les mentalités évoluent », se réjouit le directeur de l’Agence pour l’environnement et le développement durable (AEDD). Le gouvernement doit montrer plus de volontarisme sur cette question, poursuit Mlle Tchanque, en particulier en ce qui concerne l’utilisation des sachets plastiques. De la volonté politique, de l’engagement citoyen et un peu de responsabilité individuelle, et Bamako finira par ne plus envier Kigali, la capitale la plus propre d’Afrique.

Assainissement de Bamako : un chantier colossal

Bamako, capitale du Mali.  Selon des chiffres non officiels, près de 3 millions d’habitants. Au fil des années, la croissance démographique couplée à l’expansion géographique de la ville ont exacerbé le problème pourtant crucial de l’assainissement. La ville croule aujourd’hui sous des tonnes de déchets, alors que les mentalités semblent évoluer très lentement. Au moment où s’achève ce 17 juin la 17ème édition de la Quinzaine de l’environnement, grand rendez-vous annuel qui permet de faire l’état des lieux et de rappeler chacun à ses responsabilités, Journal du Mali se penche sur les différents aspects de l’assainissement de Bamako. Face à une tâche qui paraît immense, les acteurs semblent ne pas encore avoir trouvé leurs marques, entre pouvoirs publics, municipalités et prestataires privés. Bamako peut-elle un jour rêver de ressembler à Kigali ?