Accord de paix entre RDC et Rwanda : L’espoir sous haute vigilance

Signé à Washington fin juin 2025, l’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda marque une avancée diplomatique majeure. Mais, derrière l’engagement affiché, les cicatrices des conflits passés, la méfiance mutuelle et les intérêts croisés rendent l’avenir incertain. Selon le HCR, plus de 118 500 personnes ont fui l’est de la RDC depuis janvier 2025, s’ajoutant aux 6,7 millions de déplacés internes recensés dans le pays.

Le texte prévoit le respect mutuel de l’intégrité territoriale, la neutralisation du FDLR par Kinshasa et le désengagement militaire rwandais de l’est congolais. Le FDLR compterait encore entre 1 000 et 1 500 combattants actifs dans les Kivu, selon une estimation de l’ONU datant de décembre 2024, ce qui complique toute neutralisation effective. Pour autant, ce texte institue un Mécanisme conjoint de sécurité incluant les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine, pour superviser les engagements sous 90 jours. Le plan d’action, issu du « CONOPS » d’octobre 2024, fixe quatre phases, à savoir le désengagement, la démobilisation, l’évaluation et la stabilisation. Le retour volontaire des réfugiés et un cadre économique régional complètent l’ensemble.

Mais l’accord n’aborde pas directement le cas du M23, groupe rebelle au cœur des violences actuelles. Kigali nie tout lien avec lui, malgré des preuves documentées par l’ONU. Pour Kinshasa, ce silence est une faille majeure. « On ne peut pas traiter un abcès en contournant la plaie », glisse un diplomate congolais. Faute de dialogue direct avec les groupes armés, le risque de reprise des hostilités demeure élevé.

Ce n’est pas le premier accord entre les deux pays. De Pretoria (2002) à Addis-Abeba (2013), plusieurs engagements ont échoué faute d’application réelle. Le contexte sécuritaire a certes changé, mais la méfiance est tenace. « La paix ne se décrète pas, elle se construit avec du courage politique », rappelle un responsable de l’Union africaine.

Les États-Unis, très présents dans la négociation, ne cachent pas leurs intérêts. Ils cherchent à contenir le FDLR, classé comme groupe d’extrême dangerosité, et sécuriser l’accès aux minerais critiques dont regorge le sous-sol congolais. Le cobalt, le coltan et le lithium sont devenus des ressources stratégiques pour les industries occidentales.

Cet accord fait écho aux tensions entre États voisins au Sahel : Mali et Algérie, Niger et Bénin, Burkina Faso et Côte d’Ivoire. Le même syndrome de défiance bilatérale menace la stabilité régionale.

Rwanda – RDC : Une rupture qui fissure la sécurité africaine

Le Rwanda quitte la CEEAC dans un contexte de tensions persistantes avec la RDC. Ce retrait s’ajoute aux départs des États sahéliens de la CEDEAO, révélant une fragilité grandissante des organisations régionales chargées de la sécurité collective. Pendant ce temps, les groupes armés progressent, dans un silence institutionnel préoccupant.

Le 7 juin 2025, Kigali a annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Officiellement, la décision découle d’un désaccord avec la République démocratique du Congo, accusée de bloquer la présidence tournante que devait exercer le Rwanda. Mais, au-delà du conflit bilatéral, cette sortie révèle une crise plus profonde de l’architecture sécuritaire régionale.

Depuis plusieurs années, la CEEAC peine à jouer son rôle face à la multiplication des conflits frontaliers, des incursions armées et de la montée des groupes terroristes, notamment dans les zones instables du Nord-Kivu et de l’Ituri. Le retrait du Rwanda fragilise davantage cette structure, déjà minée par les rivalités entre États.

En Afrique de l’Ouest, la CEDEAO vit une implosion parallèle. En janvier 2024, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont claqué la porte pour former l’Alliance des États du Sahel (AES), dénonçant une incompréhension stratégique de leur lutte contre les groupes jihadistes. Là encore, l’enjeu n’est pas seulement institutionnel, il est vital, dans la mesure où ces désengagements désarticulent les mécanismes d’alerte, de coordination militaire et de réponse rapide.

Face à ces fractures, l’Union africaine reste curieusement effacée. Son Conseil de Paix et de Sécurité ne parvient pas à enrayer la dynamique de fragmentation. Quant à l’ONU, son rôle semble cantonné à des déclarations de principe, sans réel levier dissuasif.

Pourtant, les menaces sont partagées, les frontières poreuses et les crises de plus en plus transnationales. Le désengagement des États des cadres multilatéraux revient à affaiblir l’unique rempart collectif face à des ennemis mobiles, armés et coordonnés.

La perte de coordination affaiblit aussi les efforts de partage de renseignements, de patrouilles conjointes et de médiations régionales. Chaque pays tente désormais de bâtir son propre système de défense, souvent au détriment d’une vision collective. Les conséquences dépassent le continent, puisque les failles régionales deviennent des brèches internationales.

Comme le rappelait récemment un diplomate africain, on peut se retirer d’une organisation, mais on ne peut ni effacer une frontière ni déménager un pays. La sécurité, elle, ne connaît pas de rupture administrative.

CAN : place au dernier carré de la compétition

Ils sont tous d’anciens vainqueurs. Le Nigéria du ballon d’or africain Victor Oshimen, l’Afrique du sud du gardien Ronwen Williams qui a été samedi l’une des plus belles révélations de la Can, la RD Congo qui développe une puissance physique impressionnante, et la Côte d’ivoire le revenant qui a réussi à se forger un mental d’acier.

La première demi-finale opposera le Nigéria à l’Afrique du Sud. Les deux équipes se sont déjà affrontées lors des CA? en 2000 et 2004. D’un côté, le Nigéria, porté par Victor Oshimen, avec à ses côtés Ademola Lookman est en quête d’une quatrième étoile après 1980, 1994 et 2013. En 20 participations, le pays dispute sa 16ème demi-finale.  De l’autre côté, l’Afrique du sud emmenée par son gardien Ronwen Williams qui a démontré qu’il est l’un des meilleurs portiers du continent avec quatre tirs aux buts arrêtés et plusieurs parades dans le match, veut sa deuxième étoile après celle de 1996.

Avec huit titulaires jouant dans le même club, les Mamelodi Sundowns, une des meilleures formations d’Afrique, les Bafanas-Bafanas s’appuient sur des habitudes collectives rares qui font la différence. L’Afrique du Sud sera face au Nigéria le 7 février 2024.

La seconde affiche de ce dernier carré opposera la RD Congo à la Cote d’ivoire. Les deux équipes se sont déjà affrontés à ce stade de la compétition, c’était en 2015, en Guinée Équatoriale. Les Ivoiriens l’avaient emporté 3-1, avant de remporter la CAN quelques jours plus tard aux dépens du Ghana. L’atout numéro un des Léopards reste sans nul doute, la force physique notamment dans sa défense ainsi que des qualités personnifiées par Chancel Mbemba. Le pays rêve d’apporter une étoile au pays, lequel n’a pas été auréolé depuis 50 ans en 1968 sous le nom de Congo-Kinshasa et en 1974 sous le nom du Zaïre.

Quant à la Côte d’Ivoire, elle n’est pas prête à laisser la coupe quitter son territoire Les Ivoiriens revenus de nulle part, et qualifiés in-extremis enchaînent depuis les miracles. Jusqu’où le miracle va-t-il s’arrêter, jusqu’à une troisième étoile espère tout en peuple après 1992 et 2015.