Le CICB fait peau neuve

Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) a rouvert ses portes le 26 janvier, après 22 mois de rénovations. Fruit de l’amitié sino-malienne, le joyau désormais  aux normes internationales  vient cimenter un demi-siècle de coopération entre le Mali et la République populaire de Chine.    

« Nous célébrons aujourd’hui le symbole d’une amitié de plus d’un demi-siècle tissée entre deux pays qui se connaissent, deux peuples qui se fréquentent et qui se respectent, la Chine millénaire et le Mali multiséculaire (…)  Pour chaque malien, le nom de la Chine se conjugue avec la solidarité dans l’égalité, la fidélité sans rupture, l’assistance sans condition et la coopération sans réserve ». C’est par ces mots que N’Diaye Ramatoullaye Diallo, ministre de la Culture, a entamé son discours lors de la réouverture officielle du CICB. La réception du chef d’œuvre s’est fait sous la présidence du chef de l’Etat, de l’ambassadeur de la République populaire de Chine, et de personnalités de haut niveau.

Un nouveau visage

‘’Un travail d’orfèvre’’, ‘’un carat de première classe’’,  ‘’un joyau’’,  tels sont quelqu’un des qualificatifs entendus lors de cette journée. Un visage nouveau pour  répondre aux rendez-vous du moment et à venir. D’une dimension imposante, l’établissement public  offre toutes les commodités requises avec un équipement technologique de pointe.  Situé sur la rive gauche du fleuve  Djoliba, à proximité du pont Fahd en commune III du District de  Bamako, le CICB comble dorénavant les attentes. Une véritable transformation qui aura couté  17 milliards de Franc CFA, 80% au gouvernement Chinois sous forme d’aide non remboursable et 20% de prêt sans intérêt  mais remboursable par  l’Etat malien sur une durée indéterminée.

Tout le long de son discours, la ministre n’a cessé de magnifier l’œuvre du jour. « Le bijou que nous avons entre les mains aujourd’hui inscrit dans le paysage de Bamako et du Mali depuis 1995 comme étant le plus grand centre de Conférence sera désormais rendu à ses usagers habituels », annonce-t-elle.  Les célébrations de mariage, les conférences, les ateliers, les spectacles, le CICB nouvelle formule apparait comme étant le lieu idéal. Le président de la République,  émerveillé,  n’a pas manqué de faire les éloges d’ « un ami fidèle ». « Je me fais beaucoup de bonheur, en découvrant cet espace que vous nous offrez désormais, qui nous permettra la tête haute d’accueillir quelque rencontre que ce soit de niveau mondial », s’est  réjoui le président avant de conclure : gloire à la Chine et vive l’amitié sino-malienne ».

Une amitié solide

Les relations entre le Mali et la Chine remontent aux premières heures de l’indépendance. Depuis elles ne se sont jamais refroidies.  « Dès l’abord que nous fumes indépendants, nous avons trouvé à nos côtés la République  Populaire de Chine », a rappelé le président IBK.  Pour l’ambassadeur chinois, Zhu Liying  « la coopération sino-malienne a une histoire longue, solide mais durable ».  Aussi, cette réouverture coïncide avec la célébration du nouvel an chinois qui débute le 5 février.  Selon l’ambassadeur,  les images de cette soirée seront transmises en chine le jour même du nouvel an chinois devant au moins 1 milliards de téléspectateurs.

La rénovation du CICB s’inscrit donc dans la continuité, car c’est la Chine qui a construit en 1995 ce qui  s’appelait jadis le Palais de Congrès.

Pourquoi le palais présidentiel n’a t’il pas encore été rénové ?

Hormis le Secrétariat Général de la Présidence qui est fonctionnel, Koulouba a désormais des allures de palais endormi par endroits. Passé la route sinueuse qui monte sur la colline du pouvoir, on accède enfin à  ces bâtiments blancs, épuisés par le temps et qui ont subi un véritable assaut des militaires pendant le coup d’Etat du 22 Mars 2012. Vestiges du coup d’Etat Traces d’impacts de balles, murs fissurés, parc automobile vidé, vitres brisées et meubles emportés, les ex putschistes, il faut le dire, s’en sont donnés à  C’œur joie, au moyen de coups de canon et démoli en quelques heures, ce symbole phare de la République. « Désormais, commente un travailleur du lieu, les rats y circulent en toute liberté.  » Comment voulez-vous que le président investisse les lieux dans un tel état », ajoute un fonctionnaire sur place. Il est la première institution de la République enfin ». Si Dioncounda Traoré, l’ancien président de transition, y a été agressé le 21 Mai 2012, il a ensuite fallu le faire résider à  la Base en plein centre-ville pour des raisons de sécurité. Pour Ibrahim Boubacar Keita, Sébénicoro, sa résidence principale lui sert lieu de « petit palais ». Un important dispositif de sécurité y est déployé en attendant son déménagement sur les hauteurs de la ville. Malgré tout, le président a son bureau au Secrétariat de la Présidence. Et s’y rend régulièrement depuis son investiture le 4 septembre, avant de rentrer chez lui comme tout bon citoyen malien. Petit coup de lifting Parmi les raisons invoquées au retard dans la mise en route du processus de rénovation, la question financière est le nœud du problème. 4 milliards de FCFA, c’est le coût estimé de la rénovation du Palais Koulouba. Et pendant seize mois de transition, l’équipe de Dioncounda Traoré, n’a pu trouver de partenaires financiers pour réhabiliter le palais présidentiel et lui donner une nouvelle splendeur. « Les partenaires chinois ont été sollicités pour rénover Koulouba gratuitement alors que la transition tirait à  sa fin », précise une source au ministère de l’économie et des finances. De son côté, Abdel Karim Konaté, ex ministre des finances a précisé les choses lors d’une réunion avec le Groupe de suivi budgétaire: «C’’est le Secrétariat Général de la présidence qui a évalué une requête de financement, sous forme de dons, adressée aux autorités chinoises à  travers le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale pour rénover Koulouba à  hauteur de 4 milliards et poussières de FCFA. Mais, la partie chinoise a négativement répondu à  cette requête». Autre écueil, la rénovation n’était sans doute pas la priorité des autorités de transition confrontée à  un déficit budgétaire. Un budget d’Etat réduit de moitié et évalué à  l’époque à  environ 700 milliards à  cause de la crise et le gel des bailleurs de fonds. Mais des sources officielles nous indiquent que l’Etat est prêt à  s’engager dans la rénovation du palais à  défaut de partenaires financiers. Quelque soit le coût. Axe Koulouba-Sébénicoro : nouveau boulevard de la République En attendant les populations de Sébénicoro se manifestent et certains habitants avouent être pressés de voir Ladji Bourama déménager à  Koulouba : « Nous faisons parfois plus de 20 à  30 minutes bloqués dans la circulation pour laisser passer le cortège présidentiel », martèle un habitant du coin, qui déplore que l’axe Koulouba-Sébénicoro soit devenu le boulevard de la république.  » Certains policiers zélés bloquent littéralement les motocyclistes et pendant plus de 10 minutes pour satisfaire au protocole d’Etat », se plaint Madou, étudiant. Enfin, quelques vindicatifs vont jusqu’ à  suggérer que le Procureur de la république se saisisse rapidement du dossier Koulouba, pour juger les vandales qui se sont emparés des bijoux, objets précieux, lambris dorés et espèces sonnantes et trébuchantes pendant le Coup d’Etat. Le casse du siècle!

Nouveau look pour Kabala

Sise à  Kabala (15 km de Bamako), le Centre «Â Ousmane Traoré » est le cadre o๠sont internés l’ensemble des équipes nationales afin de les préparer à  diverses compétitions. Très souvent, il est inapproprié pour les unes ou les autres. Ce qui pousse les équipes à  élire domicile, le plus souvent, à  l’extérieur à  coup de grands frais pour réussir une bonne préparation. Pour donc, minimiser le coût de la préparation des sélections nationales et offrir une vitrine malienne aux délégations sportives étrangères, le Gouvernement s’est résolu à  investir dans ce centre. «Â C’’est désormais la vision du Ministère de la Jeunesse et des Sports par rapport à  l’exploitation du Centre d’Entraà®nement pour Sportifs d’Elite de Kabala. l’ambition est donc d’en faire aujourd’hui un centre convivial susceptible d’accueillir non seulement toutes les sélections nationales en préparation, mais aussi celles d’autres pays de passage au Mali », souligne un communiqué du département des sports. La concrétisation de ce rêve nécessite sans doute un investissement à  hauteur de souhait dans ce centre réalisé dans le cadre de la CAN « Mali 2002 »… Préparer la CAN 2013 Les futurs échéances sportives, notamment la CAN «Afrique du Sud 2013 », offrent au Département l’opportunité d’ouvrir ce gigantesque chantier de rénovation. Elle sera marquée par la réalisation de nouvelles infrastructures dans l’enceinte dudit centre. Ainsi, que près de 100 millions de F CFA viennent d’être investis dans d’importants travaux afin de relever le standing des infrastructures existantes. Les travaux ont porté sur la rénovation de la literie et du rééquipement des différents salons, la plomberie, l’électricité, le renforcement de la pelouse du terrain d’entraà®nement de foot, l’entretien du plancher de la salle multisports, le perfectionnement des équipements indispensables à  l’utilisation des NTIC’… «l’Etat a consenti de gros efforts pour offrir un cadre idéal aux Equipes nationales afin de préparer leurs compétitions dans le maximum de confort et de sérénité. Il s’agit maintenant de mettre ensemble nos énergies pour que ce sacrifice puisse produire les effets escomptés», se réjouit Moussa Konaté, 1er vice-président de la Fédération malienne de football (MALIFOOT). « Que de travail réalisé en un temps record! », s’exclame un habitant de Kabala, admirant et saluant l’effort consenti par le gouvernement à  travers le Ministère de la Jeunesse et des Sports. La presse malienne, ayant effectué ce mercredi, le déplacement sur le site a eu droit à  une visite guidée conduite par Mohamed Kélétigui Dembélé, Directeur du Centre «Ousmane Traoré». Elle se fera sans doute les échos des efforts déployés dans la rénovation du prestigieux Centre sportif. Le président de l’Association des Journalistes Sportifs du Mali (AJSM), Oumar Baba Traoré, a donné l’assurance que le soutien et l’accompagnement de la presse sportive ne fera jamais aux autorités maliennes pour bâtir une grande nation sportive. Aux différentes sélections nationales de jouer leur partition !