« Il n’y aura pas de guerre ethnique au Burkina » (Capitaine Traoré)

Le gouvernement de Transition a recruté 50 000 volontaires pour la défense de la patrie, des auxiliaires civils armés des Forces de défense et de sécurité.C’est en chef de guerre, toujours en tenue d’officier de l’armée Burkinabè, que le capitaine Ibrahim Traoré s’est rendu, dans le plus grand secret, dans l’un des centres d’initiation au maniement des armes des supplétifs, en fin de semaine dernière. C’est ce mercredi 11 janvier 2023 que l’information a été rendue publique.

« Nous allons nous battre, nous allons nous défendre et nous n’allons plus faire cette défense passive parce que nous allons attaquer… Vous allez vous combattre avec nous dans les rangs de l’armée et nous allons libérer nos terres, nous allons donner espoir de vie à ces populations meurtries » a indiqué le président de la Transition ajoutant qu’ils seront dotés de matériels de guerre pour faire face à l’ « ennemi ».

Pour lui, les supplétifs civils de l’armée font partie intégrante de la stratégie de lutte contre les groupes jihadistes. Il a dit être convaincu qu’avec leur mobilisation, le peuple vaincra. A en croire le Chef de l’Etat burkinabé, le moment est historique et cette lutte sera inscrite dans les annales de l’histoire du pays.

« Vous irez [au front] et vous reviendrez très souvent à l’arrière pour raconter vos batailles, pour raconter vos exploits et à un moment donné de l’histoire, vous pourrez dire à vos enfants à telle période, il y a eu ceci et nous nous sommes levés et nous avons défendu les terres sur lesquelles vous vivez aujourd’hui », a expliqué le Président de la Transition.

C’est pourquoi, le capitaine Ibrahim Traoré a appelé les « nouvelles recrues » de l’armée à se départir de ceux qui « sont entrain de tirer sur la fibre ethnique pour espérer une guerre ethnique. Ça n’existe pas et ça n’existera pas au Burkina Faso ». « Vous êtes l’espoir et ne vous laissez pas démoraliser par des apatrides qui sont là pour décourager cet élan patriotique », a-t-il rappelé.

Après sa prise du pouvoir en septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a lancé le recrutement de 50 000 volontaires dont 15 000, à vocation nationale et 35 000, dans les communes. Selon nos informations, la formation des VDP nationaux a débuté, par tranche, dans plusieurs centres de formation depuis décembre 2022.

Selon plusieurs analystes, ils viendront combler le déficit d’effectifs au sein de l’armée, en difficulté face aux groupes djihadistes qui écument le pays depuis 2015.

Mali : le GSIM assure s’installer dans la « banlieue » de Bamako

Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne cache plus son objectif d’encercler la capitale du Mali.Le GSIM a revendiqué mardi 10 janvier deux assauts contre des checkpoints de la gendarmerie à Didiéni et à Sébékoro. La coalition jihadiste sahélienne liée à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), affirme s’installer progressivement « dans les faubourgs de Bamako ».

Dans ces deux localités situées respectivement dans les régions de Kayes (ouest) et de Koulikoro (centre), les insurgés islamistes affirment avoir tué au moins un gendarme, détruit plusieurs véhicules et emporté des armes.

Le 2 janvier dernier, le même groupe s’était attaqué au poste de contrôle de Kassela, à une quarantaine de kilomètres, à l’est de Bamako, tuant un agent de la protection de l’environnement et des forêts. Dans la foulée, les jihadistes affiliés à AQMI ont lancé une offensive contre le poste de secours de la protection civile de Markacoungo, faisant au moins trois morts parmi les sapeurs-pompiers maliens.

Au mois de juillet, la filiale sahélienne d’AQMI avait, à travers sa branche la plus active, la Katiba du Macina dont la zone d’action se situe principalement dans le centre, revendiqué un assaut à la voiture piégée contre le camp Soundiata Keita de Kati, à moins de vingt kilomètres de Bamako.

L’attaque avait été qualifiée « d’audacieuse » par plusieurs observateurs en raison de la cible considérée comme le cœur du pouvoir, incarné depuis mai 2021 par des militaires. À travers ces attaques, le GSIM vise à « isoler » Bamako à l’heure où « le gouvernement prétend avoir pris le dessus » sur le groupe jihadiste.

À la faveur d’une brouille avec Paris, Bamako s’est davantage rapprochée de Moscou et a fait appel à des « instructeurs » russes, considérés par les chancelleries occidentales comme des « mercenaires » du groupe paramilitaire controversé Wagner. Irritées, les autorités françaises ont accéléré le départ définitif de Barkhane, dix ans après l’intervention Serval pour chasser les jihadistes des villes du nord du Mali et contenir une éventuelle progression vers Bamako.

Sécurité : plusieurs attaques contre les FAMa sur l’axe Tenenkou-Macina

Les Forces armées maliennes (FAMa) ont annoncé mardi soir avoir engagé à plusieurs reprises, « de violents combats contre des Groupes Armés Terroristes (GAT) après avoir été victimes de plusieurs incidents à l’engin explosif improvisé ». Les accrochements ont eu lieu sur l’axe Tenenkou-Macina dans la région de Mopti. Une première est intervenue entre les villages de Dia et Diafarabé, ensuite entre Koumara et Macina, indique-t-on dans le communiqué des FAMa. Selon la même annonce, le bilan provisoire était état de trois morts, cinq blessés et trois véhicules immobilisés côté FAMa et de sept terroristes neutralisés. « Les renforts terrestres sont arrivés dans la zone de même que la surveillance aérienne. Il a été réévalué dans un communiqué publié dans la soirée par l’état-major. Le bilan est désormais de 14 morts; 11 blessés et véhicule détruit côté FAMa. 31 terroristes ont été neutralisés en tout indique le communiqué.

L’attaque intervient quelques jours après celles qui ont fait cinq morts ainsi que des dégâts matériels le 2 janvier au poste de secours routier de la protection civile de Markakoungo. En outre, dans la nuit du 8 au 9 janvier dernier, le poste de douane de Didiéni et celui de la Gendarmerie de Sébékoro ont subi des agressions d’hommes armés non identifiés. La double attaque revendiquée par le JNIM ce mardi aurait fait un mort à Sébécoro selon des sources locales.

Démantèlement d’une cellule terroriste en Espagne et au Maroc

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) a réussi, mercredi, dans le cadre d’une opération sécuritaire conjointe avec le Commissariat Général de l’information espagnole, à démanteler une cellule terroriste affiliée à Daech, composée de trois individus s’activant en Espagne et au Maroc.Les interventions sécuritaires menées par les éléments des forces spéciales de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) ont permis l’interpellation de l’un des éléments extrémistes à Chtouka Ait Baha au sud du Maroc, simultanément avec l’arrestation par les autorités espagnoles de deux autres membres de la même cellule à Almeria, indique le BCIJ dans un communiqué.

Les investigations ont montré que les personnes arrêtées ont prêté allégeance à « Daech » et s’activaient dans la diffusion et la promotion des idées extrémistes pour les besoins de recrutement et d’embrigadement, ajoute la même source. Les mises en cause ont montré leur disposition à s’impliquer dans des opérations terroristes faute de pouvoir rejoindre les fiefs de « Daech » dans la région du Sahel et ils entretenaient des liens avec des combattants chargés de recruter et de faciliter l’accès des volontaires pour combattre dans cette zone, relève le communiqué.

La perquisition menée au domicile du mis en cause arrêté à Chtouka Ait Baha a permis la saisie des équipements et supports numériques qui seront soumis à l’expertise technique nécessaire, ainsi qu’une cagoule, une pièce métallique tranchante et des manuscrits faisant l’apologie de « Daech ».

L’individu interpellé au Maroc a été placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête judiciaire menée sous la supervision du parquet en charge des affaires de terrorisme et d’extrémisme, tandis que les autorités espagnoles compétentes mèneront les enquêtes et les investigations nécessaires avec les deux membres de cette cellule arrêtés en Espagne.

Cette opération sécuritaire conjointe s’inscrit dans le cadre de la coordination continue et remarquable entres les services de sécurités marocains et leurs homologues espagnols en vue de neutraliser toutes les menaces terroristes qui guettent les deux pays ainsi que dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale en vue d’identifier les ramifications et les liens existant entre les cellules terroristes actives dans les deux pays, conclut la même source.

Présumée présence de Wagner au Burkina : « chaque choix a ses conséquences » (Secrétaire d’état)

En fin de séjour à Ouagadougou, Chrysoula Zacharopoulou s’est exprimé sur les manifestations contre la présence de l’armée française au Burkina.Devant des journalistes, ce mardi 10 janvier 2023, la Secrétaire d’Etat française n’a pas souhaité parler de la supposée venue ou présence du groupe paramilitaire russe Wagner au Burkina Faso.

« Je ne suis pas venue ici pour parler des hypothèses, je ne suis pas venue parler à la place des autorités. Mais je dis que chaque choix à ses conséquences », a affirmé Chrysoula Zacharopoulou.

Elle a estimé que le Burkina Faso est un pays souverain. « C’est au pays de déterminer le choix de ses partenaires », a-t-elle ajouté.

Plusieurs partenaires soupçonnent les autorités de la transition de vouloir faire appel aux mercenaires russes. Selon nos confrères de Jeune Afrique, jusqu’à 500 hommes de Wagner pourraient bientôt rallier Ouagadougou. Toutefois, le montant mensuel de 10 000 dollars (+ de 6 millions FCFA) par élément demandé par les russes est jugé exorbitant par le Capitaine Ibrahim Traoré.

En marge du sommet UsA-Afrique qui s’est tenu du 13 au 15 décembre à Washington, le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo a affirmé que le groupe paramilitaire se trouvait au Burkina Faso. Des propos qui ont irrité Ouagadougou et ont été à l’origine de la convocation de l’ambassadeur ghanéen par le ministère burkinabé des Affaires étrangères. Accra a dépêché une délégation à Ouagadougou pour tuer dans l’œuf un éventuel incident diplomatique avec son voisin du nord.

Pour sa part, la Secrétaire d’Etat française a préféré s’étaler sur la présence de « Sabre » du nom de l’opération militaire française. Pour elle, les soldats resteront aussi longtemps que leur présence est souhaitée. « Les militaires de Sabre sont bien présents (à Kamboinsin) en accord avec les autorités du Burkina Faso », a-t-elle dit.

Pour ce qui est de ceux qui accusent son pays de ne pas mener d’actions offensives contre les groupes armés djihadistes, elle a fait savoir qu’il n’est pas question pour la France de lutter contre le terrorisme à la place des pays concernés. Il s’agit « de le faire avec nos partenaires, à leur demande, en appui à leurs stratégies, en réponse à leurs besoins », a laissé entendre la secrétaire d’Etat française Chrysoula Zacharopoulou.

La France fait face à une vague de contestations au Burkina depuis fin septembre 2022. Plusieurs manifestants s’en sont pris à ses enseignes et exigé le départ des troupes françaises du pays.

Prise en charge psychologique des 49 soldats ivoiriens à Assinie

Le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, a rendu visite à ces soldats à Assinie, une cité balnéaire située à 104 Km au Sud-Est d’Abidjan.M. Téné Birahima Ouattara était « ce mardi 10 janvier 2023, à Assinie, aux (côtés des) 49 soldats précédemment retenus au Mali, où ils sont pris en charge par des spécialistes en réarmement moral de l’armée de Côte d’Ivoire au point de vue psychique et physique », selon une note du ministère.

Le président de la Transition, chef de l’Etat du Mali, le colonel Assimi Goïta, a accordé le vendredi 6 janvier 2023 la grâce avec remise totale de peines aux 49 soldats ivoiriens condamnés par la justice malienne pour « crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement ».

Arrêtés à Bamako le 10 juillet 2022, et soupçonnés d’être des « mercenaires », ils étaient accusés également d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective.

Après deux jours de procès devant la Cour d’assises de Bamako, en audience spéciale, les 29 et 30 décembre 2022, 46 soldats ivoiriens ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle. Trois soldates, libérées en septembre ont, elles, écopé de la peine de mort par contumace.

Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a accueilli le samedi 7 janvier 2023 les 46 militaires graciés à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, en présence du vice-président, des membres du gouvernement et des familles des soldats.

Burkina : une trentaine de jihadistes neutralisés à l’Est du pays

Les exactions des groupes armés ont fait plus d’un millier de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.Au moins 30 présumés jihadistes ont été neutralisés, lundi 9 janvier 2023, au cours de « violents affrontements » entre des hommes armés et les combattants Burkinabè, dans la commune de Gayéri, dans l’est du pays, ont rapporté des sources sécuritaires et locales.

Elles ont indiqué que les combats ont opposé les soldats et leurs auxiliaires civils, appuyés par de l’armée de l’air à des militants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

Au terme de violents affrontements qui ont duré des heures, une trentaine d’assaillants ont été neutralisés et plusieurs assaillants ont été blessés et transportés par les siens en fuite. Une dizaine de volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et quatre soldats ont trouvé la mort. D’importants dégâts matériels ont été signalés.

Depuis plusieurs mois, la ville de Gayéri, chef-lieu de la province de la Komondjari souffre d’un manque criard de réseau téléphonique du fait des actions des groupes armés terroristes. Mi-novembre 2022, des populations de cette localité ont battu le pavé à Gayéri, pour exprimer leur ras-le-bol face à la situation qui prévaut dans la Komondjari.

Le Burkina est en proie au terrorisme depuis plus de sept ans. Les exactions des groupes armés non étatiques ont fait plus d’un millier de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.

Guinée : sur les traces de « Toumba » Diakité

Ancien chef de la garde présidentielle en Guinée, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, qui a longtemps cultivé l’image d’un personnage sulfureux et craint, est devenu en l’espace de trois mois le chouchou de plusieurs observateurs du procès des massacres du 28 septembre 2009.Au tribunal spécial de Conakry, le président Ibrahima Sory 2 Tounkara appelle Aboubacar Sidiki Diakité, surnommé Toumba, à la barre. L’ancien aide de camp du capitaine Moussa  Dadis Camara descend du box des onze accusés de la boucherie du 28-Septembre. 150 personnes parmi des milliers qui manifestaient contre la présence de la junte militaire (2008-2009), à l’approche de la présidentielle de 2010, avaient été massacrées au stade de Conakry en plus de dizaines de femmes violées. Vêtu d’un élégant trois-pièces africain, Toumba, 54 ans, s’avance lentement vers le prétoire et semble ne pas ressentir le poids des accusations contre lui.

Considéré à tort ou à raison comme le cerveau des événements tragiques de 2009, ce lieutenant de l’armée guinéenne, médecin de formation, tient en haleine les spectateurs du procès du 28-Septembre tant ses prises de parole amusent parfois grandement son auditoire. Il nie en bloc d’avoir joué un rôle dans ce carnage, mettant tout sur le dos de son ancien patron, le capitaine Moussa Dadis Camara, parmi les accusés présents dans ledit procès historique retransmis en direct par la télévision nationale. Les petits extraits des réparties du natif de Conakry entre les avocats adverses et le chef du parquet égayent les journées de plus d’un internaute sur les réseaux sociaux.

Pur produit du système éducatif guinéen, Toumba Diakité a été longtemps médecin interne au service cardiologie du centre hospitalier et universitaire Ignace Deen de Conakry avant d’intégrer par pur hasard l’armée, en 1993. « J’étais médecin interne affecté au service cardiologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ignace-Deen de Conakry. J’ai fait sept ans là-bas. Mais un jour, ma voiture est restée garée dehors. Un fou (sic) est venu caillasser toutes mes vitres, et le matin, ils ont trouvé que je l’avais attaché. Tout le monde parlait de moi. Vu que l’armée manquait d’effectif, le Professeur Condé (un médecin) m’a dit : +Toumba, il faut prendre la tenue+ », une manière de lui dire de troquer sa blouse blanche contre la tenue militaire, se souvient-il.

De la médecine aux armes

Aidé par un certain colonel Nabé, ancien médecin chef, et d’autres hauts gradés de l’armée, Toumba fait ses débuts en tant qu’élève militaire au sein du camp Kémé Birama de Kindia, situé à 135 kilomètres de Conakry. Après la formation commune de base, il bénéficie d’un autre stage aux côtés des Américains pour une spécialisation en embuscade et en raid. Il obtient son diplôme à l’issue de cette formation, auréolé du titre de ranger. 

Il fait son bonhomme de chemin et sera muté au camp Soronkoni de Kankan, à plus de 700 kilomètres de Conakry où il est nommé médecin chef. Lors des attaques rebelles le long des frontières guinéennes avec le Libéria au début du 21e siècle, il est envoyé sur le théâtre d’opération au sein du détachement des rangers, à la quatrième région militaire. « Je reviens encore à Soronkoni pour besoin de services. Dr Abdoulaye Chérif Diaby, ex-ministre de la Santé sous l’ex-junte, le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui était médecin chef de l’armée, m’a ramené à Conakry en me nommant chef de service cardiologie à la direction générale. C’est là-bas où je suis resté, mais on m’a ensuite envoyé à la gendarmerie de Sonfonia. C’est là-bas ou nous sommes restés jusqu’à la prise du pouvoir le 22 décembre 2008 », raconte-t-il, se rappelant avoir été surnommé « Toumba » par un « grand frère militaire » alors « j’étudiais au camp Alpha Yaya ».

A l’époque, poursuit Toumba, feu général Mamadouba Toto Camara, aidé par d’autres officiers de l’armée, était sur le point de prendre le pouvoir après le décès du président Lansana Conté (1984-2008). Mais contre toute attente, un jeune capitaine, en l’occurrence Moussa Dadis Camara, réussit à se porter en décembre 2008 à la tête d’une junte au nez et à la barbe du général Camara. Aboubacar Sidiki Diakité affirme avoir contribué grandement à cette prise de pouvoir.

Féru des arts martiaux dont il se vante d’avoir la maîtrise- il est ceinture noire en karaté-, le lieutenant Diakité est nommé aide de camp et patron de la garde présidentielle par Dadis Camara. Les deux hommes s’entendaient bien pendant une dizaine de mois. Le chef de la junte ne cache pas ses envies de vouloir rester au pouvoir en déclarant sa candidature à l’élection présidentielle de 2010. La société civile et l’opposition, irritées, appellent sans autorisation, le 28 septembre 2009, une date symbolique pour les Guinéens, à un rassemblement au stade éponyme, à Conakry. L’édifice était à son comble et il s’en est suivi ce qui s’en est suivi après l’arrivée des éléments armés de la junte militaire. Plus d’une centaine de personnes ont été massacrées, des femmes violées pendant que plusieurs autres victimes gardent encore les séquelles de leurs blessures. 

Devant le tribunal criminel de Dixinn, chargé de juger cette affaire, Toumba  ne nie pas avoir été au « stade » le jour du massacre. Il argue avoir été sur les lieux du crime pour « protéger les leaders de l’opposition », mais aussi pour rechercher le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, sur qui il n’a pas hésité, le 3 décembre 2009 au camp Alpha Yaya, à braquer son arme et ouvrir le feu. Le capitaine Joseph Loua dit Makambo qui a tenté de s’interposer a été tué par Toumba Diakité qui reconnaît devant le tribunal de Dixinn avoir « exécuté » ce membre de la garde présidentielle d’alors. « C’était une attaque injustifiée et une réponse proportionnelle », justifie-t-il, imperturbable. Blessé grièvement, Dadis appelle le Sénégal à la rescousse. Le président Wade (2000-2012) lui envoie des urgentistes en service dans un hôpital de Dakar où l’ancien chef de la junte transite avant d’être évacué au Maroc. 

Échange de fugitifs 

Après cet incident, il réussit à s’exfiltrer de la Guinée pour se réfugier au Sénégal. Il choisit une vie incognito, mais les regards inquisiteurs parviennent à le débusquer de son refuge le 16 décembre 2016. Arrêté le même jour par la gendarmerie sénégalaise, il est extradé trois mois plus tard, le 13 mars 2017 exactement, dans son pays. Toutefois, son rapatriement ne s’est pas fait sans contrepartie. Selon des sources sécuritaires, Dakar et Conakry ont convenu d’un échange de personnes recherchées de part et d’autre.

A l’époque, le Sénégal traquait ardemment ses ressortissants revenus du Nigéria, d’anciens combattants du groupe jihadiste Boko Haram. L’un d’eux, Mouhamed Lamine Mballo, était un jeune aventurier embrigadé par l’un des recruteurs sénégalais des insurgés islamistes qui sont à l’origine de plus de 500 attaques en 2022, selon l’agence de propagande du groupe jihadiste l’Etat islamique (EI). A son retour du Nigeria, il vivait en Guinée jusqu’à son rapatriement au Sénégal. Jugé en 2018, M. Mballo a été condamné à Dakar à cinq ans de prison ferme pour activités terroristes par association de malfaiteurs. 

Présenté comme le cerveau des événements du 28 septembre 2009, Toumba Diakité a quant à lui attendu six ans pour que son procès s’ouvre en Guinée. Au début de son interrogatoire, le 19 octobre 2022, il dit avoir été caricaturé dans le but de faire de lui le principal responsable de cette tragédie. Il accuse l’ex-chef de la junte, également traduit devant le tribunal criminel de Dixinn après plusieurs années d’exil au Burkina Faso, de vouloir lui faire porter le chapeau.

Dans sa ligne de défense, l’ancien chef de la garde présidentielle, qui vient souvent au palais de justice avec une tenue de sport, n’hésite pas à faire recours au Coran, agaçant parfois les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara. L’un d’eux, Me Péné Antoine Lamah, est convaincu que Toumba n’a livré « qu’une partie de sa part de vérité truffée de contrevérités, de contradictions et d’incohérences ». Il déplore le fait que l’ancien aide de camp de son client cherche à « jouer sur la fibre communautariste pour se faire une image dans l’opinion », en omettant « les questions pour lesquelles le tribunal a été saisi ».

En revanche, Me Paul Yomba Kourouma se réjouit de la posture de son client. « Entre Toumba et moi, c’est le pasteur qui rencontre l’imam. Les deux sommités religieuses convergent vers un Dieu unique qui ne peut qu’exposer la vérité. C’est pourquoi nous avons dit que Toumba pouvait se défendre sans avocat. Nous l’assistons pour des formalités. Nous n’avons pas voulu organiser des conférences de presse parce que nous ne voulions pas parler de Toumba lui-même. C’est un homme qui a été préparé dans la solitude, dans sa cellule. C’est un bon étudiant, mais c’est aussi un grand érudit. C’est quelqu’un qui assimile et il véhicule le langage de la vérité », s’extasie Me Yomba Kourouma. 

Pour lui, le tableau dépeint de son client par l’accusation est pourtant antinomique de l’homme dont la seule évocation du surnom « Toumba » inspirait « la crainte, la terreur et Lucifer  ou encore le Satan déguisé en humain ». Selon l’avocat, Toumba Diakité avait à cœur de prouver qu’il était humain et dispensateur de grâce ». La justice décidera. En attendant, Toumba Diakité du fond de sa cellule, garde une certaine popularité auprès de l’opinion publique guinéenne. Il a remporté haut la main le vote de la personnalité de l’année 2022, une distinction qui est régulièrement organisée par un média privé guinéen de la place.

Côte d’Ivoire : l’Armée de l’air lance un test de présélection

Le test, également ouvert au sexe féminin, débute par un tri des candidats aptes qui ensuite prendront part au concours avant la formation des meilleurs profils au métier de l’aviation.Dans un communiqué officiel, les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) annoncent des tests de présélection en vue de créer un vivier de potentiels personnels de l’armée de l’air. Ces tests sont prévus du 16 au 21 janvier 2023 à la Base aérienne d’Abidjan.

Peuvent faire acte de candidature, les Ivoiriens des deux sexes remplissant certaines conditions requises : Etre titulaire d‘un Baccalauréat scientifique (C, D, E) et être âgé de 21 ans au plus au 31 décembre 2022.

En outre, peuvent postuler, les jeunes titulaires d’un BAC+3 (Baccalauréat scientifique : C, D, E) et âgés de 23 ans au plus tard au 31 décembre 2022. Les dossiers de candidature, eux, sont reçus à la Base aérienne d’Abidjan du 9 au 12 janvier 2023, à 12h.

Les tests de sélection comprennent des épreuves académiques, notamment en mathématiques, en sciences physiques, en électricité et en français. Le communiqué prévient que, seulement, les candidats retenus à l’issue des épreuves académiques subiront des tests psychotechniques complémentaires.

Du fait de la complexité à organiser en un temps record un test de sélection pour la formation aux métiers de l’aviation, l’Armée de l’Air sélectionne chaque année sur concours des jeunes Ivoiriens aptes intellectuellement après une présélection en vue de les ssoumettre à des formations très pointues.

Après la présélection, lorsque le concours est lancé, ces jeunes préalablement identifiés au regard de leurs cursus académiques sont convoqués pour entrer en compétition afin d’honorer les places qui sont généralement offertes par l’extérieur.

Mali : le Général de division, Mamadou Gaye, prend la tête de la Minusma

Le haut gradé de l’armée sénégalaise va assurer l’intérim à compter de ce 9 janvier jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force.Fin de mission pour le Général C.J. Kees Matthijssen. L’officier militaire néerlandais qui assurait le commandement de la force de mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a cédé sa place à son adjoint sénégalais, le Général de division, Mamadou Gaye.

« Le Général Gaye va assurer l’intérim à compter du 09 janvier et pour la période à venir, jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau Commandant de la Force. Il me plait donc de vous remercier chaleureusement pour votre présence parmi nous cet après-midi afin de rendre hommage au Général Matthijssen et exprimer notre ferme soutien au nouveau Commandant par intérim de la Force, le Général Mamadou Gaye », a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la Minusma, El-Ghassim Wane.

S’exprimant à l’occasion de la cérémonie de passation de commandement tenue vendredi 6 janvier à Bamako, M. Wane a indiqué que cette cérémonie de passation se passe dans un contexte sécuritaire difficile.

Il en veut pour preuves les multiples atrocités commises dans les régions de Gao et Ménaka contre les populations civiles, les représentants de l’Etat, les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes (FDSM), contre les forces internationales ainsi que d’autres acteurs y compris les acteurs humanitaires. Le Centre du Mali continue lui aussi, malheureusement, de connaître une situation difficile, a-t-il ajouté.

L’agent onusien a rappelé que rien qu’en 2022, la Minusma a comptabilisé 26 Casques bleus tombés au champ d’honneur et 125 autres blessés. A l’en croire, 276 Casques bleus ont perdu la vie depuis le déploiement de la mission en 2013. La Minusma a ainsi « le triste privilège d’être l’opération onusienne de maintien de la paix la plus meurtrière au monde ».

Face à ce décor sombre et aux multiples défis qui attendent le nouveau Commandant par intérim, El-Ghassim Wane a réitéré son soutien total ainsi que celui de l’ensemble de la Mission.

Avant d’intégrer la mission onusienne, le Général de division, Mamadou Gaye, a occupé de très hautes responsabilités dans son pays. Il a entre autres été Commandant de l’École Nationale des Officiers et de l’École des sous-officiers ; Directeur Général de l’Agence Nationale de Réinsertion sociale des militaires retraités et plus récemment Chef d’État-Major adjoint des forces armées sénégalaises.

« Mon Général, depuis votre prise de fonctions en qualité de Commandant adjoint de la Force en juillet 2022, vous avez insufflé une dynamique fort appréciée dans votre action. […] Votre engagement constant dans la gestion des questions de relèves, de coopération aérienne et bien d’autres domaines démontrent incontestablement que vous êtes à la hauteur de la mission qui vous est confiée ce jour. Je reste convaincu que vos décennies d’expérience de leadership au sein de l’armée sénégalaise, […] seront mis à profit dans le cadre de l’exécution efficace et efficiente du mandat de la Mission », a soutenu M. Wane.

L’année 2023 est une année charnière pour le Mali avec d’importants rendez-vous électoraux (référendum constitutionnel, élections législatives et présidentielles au début d’année 2024), mais aussi pour la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles engagées, le tout dans un contexte sécuritaire qui reste encore difficile.

Le chef de la Minusma a indiqué que la mission continuera à soutenir la mise en œuvre diligente de l’Accord de la paix et de la réconciliation de 2015 qui est un élément essentiel de la stabilisation du Mali, de sa refondation. « De même, nous poursuivrons notre appui à la mise en œuvre de la stratégie de stabilisation des régions du Centre adoptée par le gouvernement malien ainsi qu’au processus de Transition y compris les élections. Nous continuerons à accorder une attention particulière à la protection des populations civiles qui n’ont que trop souffert », a-t-il assuré.

Pour y arriver, El-Ghassim Wane a souligné la nécessité de renforcer la coordination avec les forces armées maliennes, tout en réitérant sa solidarité avec le peuple et les autorités du Mali pour toutes les souffrances et toutes les tragédies que ce pays a connues au cours des 10 dernières années.

Par ailleurs, il a rappelé que la gravité de la crise qui prévaut au Sahel appelle à une mobilisation internationale toujours plus forte en appui aux pays de la région au titre de la sécurité collective. « Si les défis qui restent à relever sont de taille, ils n’ont rien d’insurmontable », a-t-il conclu.

Côte d’Ivoire : ouverture du poste à péage de l’autoroute de Tiébissou

Cette autoroute, reliant la ville de Tiébissou à celle de Yamoussoukro, la capitale politique, devrait être prolongée dans « dans le premier semestre de 2023 » jusqu’à Bouaké, la métropole du Centre ivoirien.Le ministre ivoirien de l’Equipement et de l’entretien routier, Amédé Koffi Kouakou, a procédé ce lundi 9 janvier 2023 à la mise en service officielle du poste à péage de l’autoroute de Tiébissou (centre), une « continuité » de l’autoroute de Yamoussoukro.  

Les usagers peuvent emprunter l’« ancienne route », a fait observer M. Amédé Kouakou, indiquant qu’ « avec cette autoroute, c’est une réduction du coût d’exploitation des véhicules, ce qui permettra à nos automobilistes de réaliser des économies sur l’usure de leurs véhicules et les temps passés sur la route ». 

« Quand vous passez sur l’ancienne voie (dont le bitume est dégradé par endroits), vous passez deux ou trois fois plus de temps, donc vous consommez plus de carburant », a-t-il renchéri. Cette autoroute vient accroître le réseau routier du pays estimé à plus de 7.500 Km de voies bitumées.  

Le tarif arrêté pour les véhicules légers (classe 1) est de 1.000 Fcfa, et celui des véhicules intermédiaires (classe 2) également à 1.000 Fcfa, tandis que pour les poids lourds, autocars, véhicules à deux essieux (classe 3) il est fixé à 1.500 Fcfa et les véhicules à trois essieux et plus (classe 4) à 2.000 Fcfa.

Dans l’optique d’assurer une mobilité aisée et de maintenir les routes en bon état, l’Etat de Côte d’Ivoire a mis en place les postes à péage sur les autoroutes. Selon M. Amédé Kouakou, « ces prix ont été déterminés par le gouvernement et ce sont des prix qui ont été étudiés ».

Par ailleurs, le ministre Amédé Kouakou a souligné que pour l’autoroute de Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, « ceux qui habitent à proximité sont autorisés pour deux véhicules et ils paient 1.000 Fcfa par jour même s’ils passent 1.000 fois ».

Le directeur général du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier de Côte d’Ivoire, M. Ibrahim Diaby, s’est félicité de cette infrastructure routière. Pour lui, « la bonne route est un outil de développement du transport routier », voire de l’économie d’un pays.

Sur les deux tronçons de l’autoroute de Tiébissou, sont positionnés deux gares de péage respectivement au PK 266 pour celui de Yamoussoukro-Tiébissou et la seconde gare à environ 14.5 Km de Bouaké, la deuxième plus grande ville du pays.

Burkina : 6.000 établissements fermés à cause de l’insécurité

Plus d’un million d’élèves ont été affectés par des exactions jihadistes à la date du 31 décembre 2022.La crise sécuritaire continue d’affecter le secteur de l’éducation au Burkina Faso. A la date du 31 décembre 2022, ce sont au total 6 253 établissements scolaires qui ont été fermés du fait de l’insécurité. Ces chiffres ressortent dans le dernier rapport statistique mensuel de données de l’Education en situation d’Urgence (ESU) du 31 décembre 2022.

Entre fin novembre et fin décembre, ce sont 679 structures éducatives, selon l’ESU, qui ont été fermées du fait des activités jihadistes portant le total des établissements fermés à 6 253.

Ces fermetures représentent environ 23,88% des structures éducatives du pays. Au niveau régional, le Sahel a le plus grand nombre d’établissements fermés (18,81%) suivi de la Boucle du Mouhoun (18,45%).

Le nombre d’élèves affectés passe de 977 187 à 1 076 155, soit près de 100 000 élèves de plus en un mois, fin novembre à fin décembre. Seulement, 258. 516 d’entre eux ont été réinscrits ailleurs et 817 639 d’autres sont actuellement privés d’éducation.

Le rapport du ST-ESU, signale que 31. 594 enseignants sont touchés par la crise sécuritaire. Parmi eux, 6. 327 ont été redéployés en décembre 2022, dans d’autres localités.

Selon le même rapport, les établissements d’accueil des élèves déplacés internes (EDI) est passé de 6 459 en fin novembre à 6 707 en fin décembre, soit une hausse de 248 établissements d’accueil des EDI. Pour le cas des établissements délocalisés, le nombre en fin novembre qui était de 315 est passé à 373 en fin décembre, soit une hausse de 58 établissements. 

Le secteur de l’éducation est durement éprouvé par la crise sécuritaire depuis le début de l’insurrection jihadiste en 2015.

Arrivée à Abidjan des 46 soldats ivoiriens condamnés au Mali

Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a accueilli ce samedi 7 janvier 2023 ces militaires à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, en présence du vice-président, des membres du gouvernement et des familles des soldats.L’avion transportant ces 46 militaires, un appareil de l’armée de l’air, a atterri sur le tarmac à 23h43 (GMT, heure locale). Le président Ouattara, le drapeau ivoirien en main, a salué chacun de ces soldats qui foulaient le sol de leur patrie, après près de six mois dans les geôles à Bamako.

Ce retour a été retransmis en direct sur la RTI 1, la première chaîne de la télévision nationale. « Nous sommes en direct, il est minuit et demi, mais nous sommes en direct parce que nous voulons que la Nation entière, tous les Ivoiriens soient témoins du retour de nos soldats », a déclaré M. Ouattara.

« Mes chers soldats, je voudrais que vous soyez rassurés que vous n’avez absolument rien à vous reprocher (…) vous étiez allez en mission, c’était d’ailleurs la 8e rotation pour six mois, la mission n’a pas été facile, mais vous voilà de retour six mois après. Je dirais mission accomplie », a-t-il lancé.

A l’endroit des familles des soldats, le président ivoirien Alassane Ouattara a souligné que ce fut « des moments douloureux » pour eux, mais également pour lui en tant que chef de l’Etat, et chef suprême de l’armée parce que c’était sur ses instructions que ces soldats sont allés au Mali.

Et ce, « pour apporter la paix à ce pays frère et ami, et voilà que malheureusement pour des problèmes administratifs, une terrible incompréhension s’est installée entre nos frères Maliens et nous. Mais, je voudrais vous remercier de votre patience et de votre compréhension », a-t-il expliqué.

« Aujourd’hui, ils sont de retour (nos soldats) et je dois dire qu’ils sont des héros, bravo », a affirmé M. Ouattara, ajoutant que « nous n’avons ménagé aucun effort pour leur retour » et a rendu un hommage au président togolais Faure Gnassingbé, le médiateur dans la crise entre Abidjan et Bamako.

Il a salué également son « jeune frère et fils Umaro Embalo », président en exercice de la Cedeao, les chefs d’Etat de la sous-région, du continent et même au-delà, tous ceux qui s’y sont impliqués pour que « cette incompréhension soit levée », ainsi que le secrétaire général de l’ONU.

« Quelles que soient les incompréhensions, les frères arrivent toujours à se comprendre et à se retrouver et c’est ce qui s’est passé avec nos frères Maliens. Nos soldats et nos enfants sont aujourd’hui de retour, bravo à vous ; bravo, la diplomatie a payé », a-t-il relevé.

« Nous estimons qu’avec un pays frère et ami, il n’était pas nécessaire d’avoir une voie autre que celle de la diplomatie. Et, je me réjouis de vous voir aujourd’hui de retour sur la terre ivoirienne, nous sommes heureux pour vous, heureux pour nous, pour vos familles et pour la Nation », a-t-il poursuivi.

M. Ouattara a par ailleurs souhaité que le Mali « retrouve la paix et arrive à combattre le terrorisme, l’insécurité pour faire des élections démocratiques et constitutionnelles dès l’année prochaine comme arrêté d’un commun accord entre les autorités maliennes et la Cedeao ».

Plus de 1,2 million de Maliens vivent en Côte d’Ivoire. Pour M. Ouattara, « il fallait tout faire pour maintenir ces liens séculaires, d’amitié et fraternels entre la Côte d’Ivoire et le Mali », se disant « heureux qu’on règle ce problème sans autre difficulté ».

Le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima a laissé entendre être « un homme heureux ce jour, heureux parce que cela fait bientôt six mois que les Ivoiriens sont dans l’angoisse » et ces soldats, partis dans le cadre de la recherche de la paix, ont été détenus.

M. le président « vous avez évité de croiser le fer avec le pays frère du Mali et nous avons aujourd’hui, ce que nous attendions, la libération de nos soldats. Nous venons de Lomé, où nous avons à votre demande transmis au président Faure Gnassingbé, vos remerciements, pour sa médiation et sa détermination pour une sortie heureuse de cette situation », a-t-il fait savoir.

Dans un discours, le lieutenant Adam Kouassi Sanni, le chef de détachement de ces soldats, a au nom de l’ensemble des militaires libérés, traduit « la joie » qui les anime et la quiétude, indiquant qu’ils sont « très heureux et soulagés de retrouver la mère patrie ».

Le président de la Transition, chef de l’Etat du Mali, le colonel Assimi Goïta, a accordé le vendredi 6 janvier 2023 la grâce avec remise totale de peines aux 49 soldats ivoiriens condamnés par la justice malienne pour « crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement ».

Arrêtés à Bamako le 10 juillet 2022, et soupçonnés d’être des « mercenaires », ils étaient accusés également d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective.

Après deux jours de procès devant la Cour d’assises de Bamako, en audience spéciale, 46 soldats ivoiriens ont été condamnés le vendredi 30 décembre à 20 ans de réclusion criminelle. Trois soldates, libérées en septembre ont, elles, écopé la peine de mort par contumace.

Le colonel Assimi Goita accorde la grâce présidentielle aux 49 soldats ivoiriens

Quarante-six (46) militaires ivoiriens ont été condamnés par la justice malienne à 20 ans de prison et trois soldates, à la peine de mort par contumace.Dans un communiqué lu au journal télévisé, une « remise de peine totale » des 49 soldats ivoiriens condamnés pour « attentat et complot contre le gouvernement » a été annoncé.

Les militaires ivoiriens, détenus à Bamako depuis le 10 juillet 2022, et soupçonnés d’être des « mercenaires », ont été condamnés le vendredi 30 décembre à 20 ans de réclusion criminelle après deux jours de procès devant la Cour d’assises de Bamako, en audience spéciale.

La justice malienne a inculpé le 15 août 2022 les 49 militaires ivoiriens pour tentative d’atteinte à la sécurité de l’Etat. Après des contacts avec les officiels maliens, trois soldates ivoiriennes ont été libérées pour raison humanitaire et ont regagné la Côte d’Ivoire, le 3 septembre 2022.

La Côte d’Ivoire affirmait qu’ils ont tous été déployés au Mali en qualité de 8e détachement de l’élément de soutien national au sein de la Minusma, ce que les autorités maliennes ont réfuté, maintenant qu’ils sont des « mercenaires ». La Cedeao avait sommé Bamako de libérer les 46 soldats en détention avant le 1er janvier 2023, sous peine de sanctions. Mais, la justice malienne a en dépit de cela mis au rôle l’affaire pour être jugée. Cette libération est le fruit du dialogue et de la négociation.

Recevant les vœux du nouvel an, ce jeudi 5 janvier 2023, à la présidence de la République, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré que Abidjan a de façon résolue privilégié le dialogue et la diplomatie en vue d’une issue favorable de la crise.

Le président de la République togolaise, Faure Gnassingbé, médiateur dans la crise, a rencontré le mercredi 4 janvier 2023, Assimi Goïta, à Bamako. Après un entretien avec les autorités maliennes, il a échangé, ce même jour, dans la soirée avec M. Ouattara, à huis clos à Abidjan.

M. Faure Gnassingbé, avait selon des sources proches du dossier plaidé auprès du chef de l’Etat Assimi Goïta pour la grâce présidentielle au profit des soldats ivoiriens condamnés. Quelques jours avant, une délégation ivoirienne conduite par le ministre d’Etat, ministre de la Défense Téné Birahima, avait signé le 22 décembre dernier avec Bamako un mémorandum  en vue d’une issue heureuse et apaisée de la crise.

Côte d’Ivoire : 14 morts et 71 blessés dans un accident de la route

L’incident est survenu à Yamoussoukro, la capitale politique du pays, où un autocar suivant un cortège funèbre et un second car de transport se sont percutés frontalement.Selon une note du ministère ivoirien des Transports, cet accident qui a eu lieu ce 05 janvier 2023, aux environs de 12 heures (GMT, heure locale) intervient alors que « les fêtes de fin d’années n’ont enregistré aucun accident à lourd bilan ».

Ce grave accident de la route vient endeuiller le pays avec des pertes en vies humaines, des blessés et des dégâts matériels importants. Il ressort que l’un des autocars suivant un cortège funèbre, provenant d’Abidjan pour Séguéla, a quitté son sens de marche au quartier Nanan à hauteur de la station Districom, pour se retrouver dans le sens inverse, percutant frontalement le second car..

Le deuxième car, lui, évoluait dans le sens Yamoussoukro-Abidjan. Le bilan provisoire de cet accident survenu à Yamoussoukro fait état de 14 tués et 71 blessés, indique le ministère des Transports qui exprime les sincères condoléances du gouvernement aux parents des victimes décédées et formule des vœux de prompt rétablissement à l’endroit des blessés.

« En attendant de déterminer les causes exactes, avec le concours des services compétents, le ministre des Transports appelle une fois de plus les automobilistes et les usagers de la route à plus de vigilance et au respect du code de la route », conclut le texte.

Le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GMSP) avait établi aux premières heures de la collision entre ces deux cars de transport un bilan provisoire de 90 victimes, dont plusieurs cas de décès et des blessés graves incarcérés dans les engins. 

Tchad : onze officiers de l’armée inculpés pour tentative de coup d’Etat

Ces accusés doivent répondre des chefs d’accusation d’atteinte à l’ordre constitutionnel, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et complicité.Les onze officiers de l’armée nationale tchadienne et le président de l’Organisation tchadienne des Droits de l’Homme, Baradine Berdei Targuio, interpellés pour tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat, sont officiellement placés sous mandat de dépôt ce jeudi 5 janvier 2023. Ils sont détenus depuis le 8 décembre 2022 dans les locaux des services des Renseignements Généraux dans le cadre de l’enquête sur la tentative de coup d’Etat.

Dans un communiqué publié le jeudi 5 janvier 2023, le gouvernement a indiqué que le juge d’instruction a procédé à leur inculpation conformément au réquisitoire introductif du Procureur de la République. Ils doivent répondre devant les juges des chefs d’accusation d’atteinte à l’ordre constitutionnel, association de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et complicité, suivant l’information judiciaire ouverte à cet effet. Selon des sources, ils sont transférés depuis des jours des locaux des Renseignements Généraux à la maison d’arrêt et de correction de Klessoum, à la sortie Sud-Est de N’Djamena.

Le 8 décembre 2022, ces personnes ont été interpellées par les éléments de la Direction générale des Renseignements et Investigations de la Police nationale. Le gouvernement les accuse de vouloir déstabiliser les institutions de la République en préparant un coup d’Etat. La procédure suit son cours et le gouvernement entend faire toute la lumière sur cette affaire, assure son porte-parole, Aziz Mahamat Saleh.

Le Général Mahamat Idriss Deby Itno à été porté à la tête de l’Etat du Tchad en avril 2021 après le décès de son père, le maréchal Idriss Deby Itno dans une contre-offensive de l’armée contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT).

Soudan du Sud : les tensions intercommunautaires refont surface

Les fêtes de fin d’année au Soudan du Sud ont été marquées par de violentes tensions intercommunautaires.Les tensions entre les communautés Lohilai et Lohiri ont fait des victimes parmi les habitants d’Omuruo, en Équatoria oriental, au Soudan du Sud. Des centaines de membres de la communauté ont abandonné leurs maisons et leurs propriétés, craignant pour leur vie.

« Presque tous les habitants d’Omuruo et de ses environs ont été déplacés et craignent de rentrer chez eux car ils savent malheureusement très bien qu’un conflit peut éclater très rapidement et entraîner des pertes massives de vies humaines », a révélé Tadeo Oliha Pacifico, chef par intérim d’Omuruo, à une patrouille de la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan (MINUS).

Les affrontements ont soudainement éclaté à Omoruo il y a deux semaines, lorsque le village a été attaqué par des voisins de Lohilai et Lohiri, ce qui aurait fait de nombreux blessés. La violence a éclaté après que les deux parties se sont accusées mutuellement d’orchestrer des assassinats ciblés et des embuscades sur les routes au cours des derniers mois.

« Les gens sont nerveux à l’idée d’emprunter la route Torit-Omoruo-Lohilai et nous demandons instamment au gouvernement d’intervenir et de résoudre nos différends afin que la paix puisse revenir et que nos communautés puissent reprendre une vie normale », a déclaré Dominic Oreste, un responsable de la jeunesse de Lohilai, aux soldats de la paix en patrouille.

Le conflit a affecté le trafic normal le long de cette importante route d’approvisionnement, qui était déjà assaillie par des embuscades rendant les déplacements dangereux. La mission de maintien de la paix des Nations unies a intensifié ses patrouilles dans la région.

« Nous sommes ici parce que nous voulons vous encourager tous à embrasser le dialogue et à réconcilier pacifiquement vos différends », a déclaré Francis Jeremiah, un officier des affaires civiles de la MINUSS.

« De tels conflits perturbent le commerce, empêchent les malades d’atteindre les prestataires de soins de santé à temps, et font payer un tribut disproportionné aux femmes et aux enfants », a-t-il ajouté. « La seule façon productive d’aller de l’avant est le dialogue ; vous avez tous la responsabilité collective de nourrir une paix durable ».

« Nous sommes venus ici pour vous parler afin que vous gardiez la paix si chère à vos yeux et à ceux de vos voisins ; sans vous, il n’y aurait pas de Sud-Soudan. Vous avez toujours été connus pour la paix ; ce malentendu devrait prendre fin ici et vous réconcilier », a déclaré Francis Jeremiah, officier des affaires civiles de la MINUSS en Equatoria oriental.

Actuellement, le calme est revenu dans la région, malgré le vandalisme des propriétés, grâce aux efforts du gouvernement de l’Etat et des amis internationaux comme la MINUSS.

« Notre rôle en tant que gouvernement est de nous assurer que ces communautés se réconcilient, que les routes sont sûres et que de telles attaques ne se reproduisent pas », a déclaré Angela Quitino, la députée de la région à l’Assemblée législative de l’Etat d’Équatoria oriental.

Pour quelque 1.500 civils déplacés, cependant, il n’est pas encore temps de retourner dans leurs installations d’origine.

Mais grâce à la volonté de paix grandissante de toutes les parties concernées, l’espoir est permis de les voir rentrer chez eux et reconstruire leur vie.

En 2022, l’Etat islamique revendique 1027 attaques en Afrique

En 2022, l’Etat islamique a mené près de la moitié de ses attaques en Afrique.L’État islamique (EI) a publié, mercredi 4 janvier, via son agence de propagande « Amaq », le bilan de ses opérations dans le monde en 2022. L’organisation jihadiste revendique 2058 attaques dans 22 pays. Ces actions ont coûté la vie ou blessé 6.881 personnes. 

Près de la moitié des opérations du groupe jihadiste, soit 1027 attaques se sont déroulées dans 13 pays africains et ont occasionné la mort ou blessé 3195 personnes.

Le Nigeria en tête 

Le Nigeria arrive en tête de ce classement, tous continents confondus avec 517 attaques dans lesquelles 887 personnes ont perdu la vie ou ont été blessées. La dernière en date visait même le président de la République Muhammadu Buhari, le jeudi 29 décembre 2022. Une voiture piégée a explosé trente minutes seulement avant l’arrivée du chef de l’Etat nigérian dans l’Etat Kogi (centre) précisément dans la ville d’Okéné au sud-ouest d’Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Le pays le plus peuplé d’Afrique (213 millions d’habitants en 2021) est suivi de l’Irak qui a enregistré 484 incidents liés à l’insurrection jihadiste.

Sur le continent africain, la République démocratique du Congo (RDC) où l’État islamique compte une « province » vient en deuxième position du tableau consulté à APA. Dans ce pays d’Afrique centrale, l’EI a revendiqué 167 attaques pour 607 morts ou blessés.

Au Mozambique où 156 raids ont été menés par les « shebab » du Cabo Delgado affiliés à l’Etat islamique alors que leurs « frères » d’Ansar Bait al Maqdis d’Egypte en ont perpétré 95 et fait 263 victimes.

En Somalie, les jihadistes affirment avoir tué ou blessé 61 personnes dans 22 attaques.

Dans le Sahel central, l’EI se dit responsable de 22 attaques au Mali, 11 au Niger et 4 au Burkina Faso. Soit un total de 37 opérations entraînant 938 décès ou blessés. Depuis mars, les jihadistes se sont lancés dans une serie d’exactions dans le nord du Mali, précisement à Ménaka où ils sont accusés par plusieurs organisations de défense des drois humains d’avoir tué des centaines de civils. 

Lire aussi : Jihadisme : l’inquiétante expansion de l’Etat islamique en Afrique

Dans le bassin du Lac Tchad, l’organisation jihadiste a aussi ciblé des pays comme le Tchad et le Cameroun où elle affirme avoir été à l’origine de 17 attaques. Lesquelles auraient fait 99 victimes.

Cependant, l’EI a été peu présent en Libye, au Bénin et en Ouganda où il a globalement commis 6 attaques qui ont tué ou blessé 19 personnes.

Décentralisation 

D’idéologie salafiste jihadiste, l’Etat islamique a été proclamé en 2014 en zone syro-irakienne par l’irakien Abou Bakr al Baghdadi, tué en 2019 par l’armée américaine en Syrie. Sous son impulsion, le groupe jihadiste qui a eu à administrer des territoires où il appliquait la version ultra-rigoriste de la charia, s’est étendu dans d’autres régions du monde. S’inscrivant dans cette dynamique, son successeur Abou Ibrahim al Hachimi Al Qourachi a travaillé à exporter l’idéologie de l’organisation jihadiste qui compte qui compte depuis 2022 sept « provinces » en Afrique.

En mars, le Sahel central a été érigé en « province » à part entière, ne dépendant plus du Nigeria. Le Mozambique qui était sous l’autorité de la « Province en Afrique centrale » a bénéficié également d’une « promotion » et vole de ses propres ailes. Une politique d’expansion qui sera sans doute maintenue par l’actuel « calife » Abou Al Hussein al Husseini al Qourachi, successeur d’Abou al Hassan Al Hachimi Al Qourachi.

RDC : des policiers formés à la gestion des engins explosifs improvisés

Les groupes armés font de plus en plus recours à ces armes non conventionnelles dans leurs combats contre les armées régulières.« La menace est réelle ». Les responsables de la police à Beni, ville située au Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), le reconnaissent. En 2021, au soir de la célébration de Noël, un engin a explosé dans un bistrot de la ville, faisant six morts et une dizaine de blessés.

Une année après, en cette période de festivité, la ville reste toujours sous la menace des Engins Explosifs Improvisés (EEI). Pour y faire face, la police de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République Démocratique du Congo (UNPOL) a organisé, jeudi 29 décembre, une formation à l’intention des officiers de police de Beni. L’objectif est de renforcer leurs capacités contre ce danger.

Les officiers du Service de la lutte antimines des Nations unies (UNMAS, sigle anglais) les ont appris comment détecter les EEI, quels sont les bons gestes à faire quand on est en face d’un engin explosif et quels gestes éviter. Les notions sur la sécurisation d’un lieu où un objet suspect a été détecté ont aussi été dispensées, souligne un communiqué parvenu mercredi à APA.

Pour le maire de la ville, le commissaire supérieur principal Narcisse Muteba Kashale, cité par la note, cette formation est d’une importance capitale. « L’année passée pendant la même période, nous avons été attaqués par des terroristes qui ont posé des bombes. Nous cherchons comment sécuriser la population de la ville de Beni », explique-t-il.

Présent à la formation, le commissaire supérieur principal Jean-Pierre Wumbi, commandant de la police dans le territoire de Beni, se dit aussi conscient de la menace que font peser les engins explosifs sur la population civile.

« Il y a de cela pratiquement deux ans que nous avons subi les atrocités des ADF, avec des explosions de bombes en ville de Beni, à Oicha [chef-lieu du territoire], dans des écoles et marchés. Nous avons des détecteurs de métaux. Et avec la formation que nous avons suivie, je pense que nous allons essayer de répondre à ce besoin », indique l’officier.

C’est le mandat de la Monusco

Depuis l’année passée, UNMAS organise régulièrement à Beni des formations à la gestion des risques liés aux engins explosifs improvisés. En avril dernier, ce sont des militaires congolais engagés dans les opérations de traque des groupes armés dans la région de Beni qui avaient été formés à la détection d’engins explosifs improvisés et à leur danger.

En juillet 2021, UNMAS avait également sensibilisé des chefs de quartier, des membres de la société civile et de la protection civile à la même question.

Pour le chef de bureau de la Monusco à Beni, ces formations entrent dans le cadre du mandat de la mission onusienne. « Le but est de former la police et la population à la gestion des engins explosifs. On est dans une période de festivité. On a eu une réunion avec le maire de la ville et les autres responsables de la sécurité pour discuter comment on peut sécuriser ensemble la ville pour épargner la population. Cette formation est très importante. Elle rentre dans le cadre de notre nouveau mandat qui demande à la Monusco d’aider l’Etat dans la réforme du secteur de la sécurité », explique Josiah Obat.

Dans la guerre non conventionnelle que mènent les mouvements jihadistes au Sahel, ces bombes artisanales hantent au quotidien les forces armées et de sécurité qui les combattent. Depuis le début de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) en 2013, les engins explosifs improvisés ont tué au moins 93 Casques bleus (bilan de juin 2022).

Un rapport de la Minusma, arrêté au 31 août dernier, a recensé 245 attaques aux EEI en 2021 et 134 en 2022 pour 103 morts en 2021 contre 72 en 2022. « Presque les trois quarts des victimes se trouvent dans les rangs de l’armée malienne et des forces internationales, plus du quart parmi les civils », souligne le document.

La Somalie dit avoir acculé les islamistes d’Al-Shabaab

Plus de 2000 combattants terroristes ont été neutralisés ces derniers quatre mois par l’armée somalienne.Le gouvernement de Mogadiscio a affirmé que les militants d’Al-Shabaab ont été acculés et dépassés grâce à une campagne militaire vigoureuse contre leur insurrection dans les poches décroissantes de territoire sous leur contrôle.

Dans cette optique, le Premier ministre Hamza Abdi Barre, a présidé ce mercredi 4 janvier 2023 une réunion sur la situation sécuritaire du pays et de l’embargo sur les armes qui frappe la Somalie depuis des décennies.

Depuis 2006, les Al-Shabaab mènent une insurrection sanglante pour renverser le gouvernement fédéral somalien. En 2011, une campagne militaire dirigée par l’Union africaine a aidé l’armée somalienne à repousser les insurgés de pans entiers de Mogadiscio et des régions environnantes.

Des responsables des ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure ont fait état d’opérations visant à libérer davantage de territoires du contrôle d’Al-Shabaab, une campagne qui a connu des succès spectaculaires, notamment dans les régions de Galgaduud, Hiraan et du Moyen-Shabelle.

Les opérations visant à éradiquer l’insurrection ont permis de tuer plus de 2000 insurgés au cours des quatre derniers mois, selon une déclaration du gouvernement.

Le Premier ministre Barre a déclaré que le temps des militants était compté.

La réunion a proposé la création d’un comité exécutif et d’un comité technique qui travailleront à la mise en œuvre des objectifs prévus par le gouvernement pour assurer la levée complète de l’embargo sur les armes dans le pays. Cet objectif sera atteint dans un délai d’un an, selon le calendrier du gouvernement.

En novembre dernier, malgré les fortes objections de Mogadiscio, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté en faveur du maintien de l’embargo sur les armes, arguant que les militants représentent toujours une menace sérieuse pour la paix et la stabilité et que ces mesures sont nécessaires pour réduire leur capacité de nuisance.

L’Ethiopie va retirer le TPLF de sa liste d’organisations terroristes

Addis-Abeba poursuit ses efforts de pacification du Tigré (nord) en proie depuis novembre 2020 à un conflit meurtrier.Le gouvernement éthiopien a annoncé ce mercredi 4 janvier 2023 qu’il lèvera la désignation d’organisation terroriste du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) après le désarmement de ses combattants et des combattants alliés.

Redwan Hussein, le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre, Abiy Ahmed, a déclaré aux journalistes que le Parlement éthiopien lèvera cette appellation lorsque l’exercice de désarmement sera terminé.

Il a ajouté que cette mesure sera suivie de l’abandon des poursuites pénales à l’encontre des responsables du TPLF qui sont toujours détenus à Addis Abeba.

Redwan s’exprimait en présence du président du Parlement, Tagese Chafo et du ministre éthiopien de la Justice, Gedion Thimotiows.

Le Parlement éthiopien a inscrit en mai 2021 le TPLF et l’Armée de libération oromo sur sa liste d’entités terroriste.

M. Redwan a déclaré qu’au début des pourparlers politiques, des questions comme la nature de l’administration transitoire et la date des élections dans la région du Tigré seront abordées.

L’Accord de paix de Pretoria conclu en novembre 2022 entre le gouvernement éthiopien et le TPLF prévoit notamment le rétablissement de l’ordre public, le retrait des forces armées étrangères et non éthiopiennes, le désarmement des combattants tigréens, le rétablissement des services de base et l’accès sans entrave aux fournitures humanitaires.

Tout comme l’Accord de Pretoria, celui dit de Nairobi est critiqué par certains belligérants qui estiment qu’il n’aborde la question des prisonniers détenus par les deux parties et des échanges possibles.

Mali : vers une grâce présidentielle pour les soldats ivoiriens ?

Malgré la signature d’un mémorandum entre Abidjan et Bamako, les 46 soldats ivoiriens ont été condamnés à une lourde peine.Après six mois de détention préventive, les 46 soldats ivoiriens arrêtés en juillet pour « mercenariat » ont été fixés sur leur sort par la justice malienne. Au terme d’un procès qui a duré deux jours, ces militaires accusés d’ « atteinte à la sureté extérieure » du Mali par le parquet ont écopé de 20 ans de réclusion criminelle tandis que les trois femmes du groupe, libérées en septembre dernier ont été condamnées à la peine de mort.

Ce verdict rendu par la cour d’assises spéciale de Bamako a surpris plus d’un. « Je trouve que la peine prononcée est lourde et même très lourde », réagit un analyste politique malien qui a requis l’anonymat. « La justice aurait pu et dû être clémente », prône-t-il, surtout que « des démarches sont en cours » entre les autorités des deux pays pour trouver une sortie heureuse à cette crise.

À la veille du procès, Bamako a reçu la visite d’un officiel ivoirien, le ministre d’Etat, chargé de la Défense, Birahima Téné Ouattara. Le frère cadet du président Alassane Ouattara qui a pu rencontrer les 46 soldats ivoiriens, a signé avec les autorités maliennes un « mémorandum » dans l’esprit de régler ce contentieux à l’amiable. Ce qui fait que le procès était considéré par beaucoup d’observateurs comme un « préalable » vers la libération de ces militaires. Sauf que les choses ne semblent pas s’être passées comme « prévu ». L’analyste politique ivoirien Yannick Houphouët Kouablan estime que « la condamnation à 20 ans de prison pour les 46 soldats ivoiriens est purement symbolique, et s’inscrit toujours dans cette volonté des autorités maliennes de la transition d’affirmer leur souveraineté et de se présenter comme garantes de l’intégrité territoriale ».

Face à ce qui ressemble fort à un « blocage », la grâce présidentielle reste le seul « espoir » des partisans d’une solution négociée. Mais cinq jours après, aucune décision de Bamako, faisant craindre de nouvelles sanctions contre le Mali d’autant plus que cette option n’est pas écartée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Lors de son sommet du 4 décembre à Abuja, l’organisation communautaire avait exigé la libération des soldats ivoiriens avant janvier, sous peine de nouvelles sanctions, après un embargo de six mois en réponse au refus des autorités de la transition d’aller vers un retour à l’ordre constitutionnel dans les meilleurs délais.

Pour le cas des soldats ivoiriens, cette carte est déconseillée à l’institution sous-régionale. « Toute pression de la Cédéao dans ce dossier risque d’être contreproductive », craint l’analyste politique malien, privilégiant la médiation menée par Lomé depuis le début. « Elle doit s’appuyer sur le Togo pour une issue heureuse, plutôt que de chercher à sanctionner à nouveau le Mali », conseille-t-il. Yannick H. Kouablan est persuadé que l’absence de réaction de la Cédéao depuis la fin de l’ultimatum « pourrait s’interpréter comme une volonté de privilégier les missions de bons offices, afin de trouver un dénouement heureux », alors que « la partie ivoirienne reste confiante comme l’a indiqué le président Ouattara lors de son adresse à la nation, indiquant que les soldats détenus à Bamako rentreront bientôt en Côte d’Ivoire ». Selon lui, la visite prévue ce mercredi du président togolais Faure Gnassingbé « devrait permettre d’accélérer les démarches en vue d’une libération prochaine des soldats ivoiriens ».

Mali : une attaque près de Bamako fait plusieurs morts

Deux sapeurs-pompiers et trois civils ont été tués au poste de secours routier des sapeurs-pompiers de Marka-Coungo, à plus de 50 kilomètres à l’est de Bamako.La capitale malienne est toujours dans le collimateur des jihadistes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). Lundi 2 janvier, la région de Koulikoro (Centre) a été le théâtre d’un incident sécuritaire. Des hommes armés ont attaqué le poste de secours routier des sapeurs-pompiers de Marka-Coungo, à 50 kilomètres à l’est de la capitale de Bamako, faisant plusieurs victimes. Selon le communiqué de la Direction de la protection civile, « le bilan fait état de cinq morts dont deux éléments de la Protection civile et trois civils ainsi qu’un blessé ».

Pour le moment, l’attaque n’est pas revendiquée, mais elle pourrait porter l’empreinte du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). En juillet dernier, la filiale sahélienne d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avait mené un assaut contre la plus grande garnison du Mali, le camp Soundiata Keita de Kati, à moins d’une vingtaine de kilomètres de Bamako.

L’attaque avait été qualifiée d’ « audacieuse » car elle visait le cœur du pouvoir de Bamako, incarné par des colonels depuis mai 2021. L’Etat-major général des forces armées maliennes (EMAG) avait indexé la Katiba du Macina comme meneur de l’attaque qui n’avait pas fait de victimes chez les soldats maliens. Les insurgés islamistes liés à AQMI ont revendiqué le raid qualifié dans leur communiqué diffusé par leur média « Az Zallaqa », de réponses aux opérations de l’armée malienne et de son allié, la compagnie militaire privée Wagner dans le centre du Mali.

Depuis et aucune attaque d’envergure n’avait ciblé les forces de défense et de sécurité maliennes. Cette accalmie pourrait trouver son explication dans la guerre fratricide entre groupes jihadistes dans le nord du pays. D’autres sources sécuritaires évoquent aussi « la multiplication des interventions aériennes » de l’armée. Vers la fin de l’année dernière, le Mali s’est doté de drones armés turcs de type Bakraytar TB2 qui a le vent en poupe dans plusieurs pays sahéliens.

Burkina : un prêtre tué par des jihadistes

Les guides religieux et les lieux de culte sont régulièrement la cible des groupes jihadistes s’activant au Burkina Faso.Un prêtre de 67 ans a été assassiné par de présumés jihadistes, hier lundi 2 janvier 2023 dans le village de Soro, située dans le département de Toeni, dans la province du Sourou, a appris APA mardi de l’évêque de Dédougou.

Monseigneur Bonaventure Ky « a la très profonde douleur d’annoncer le décès de l’abbé Jacques Yaro Zerbo, survenu suite à l’attaque d’hommes armés non identifiés à Soro », rapporte un communiqué signé par l’évêque.

Il précise que le religieux a été intercepté et exécuté alors qu’il avait quitté la ville de Dédougou pour se rendre dans la localité Gassan pour des activités pastorales. Les assaillants ont emporté son véhicule et son chauffeur, porté disparu.

gé de 67 ans, le prêtre catholique a passé 37 ans de sacerdoce à l’évêché de Dédougou. Il y avait créé un centre de rééducation des jeunes dans la région de Tougan, qu’il avait dû délocaliser par la suite à Moundasso (Dédougou) à cause des attaques terroristes.

L’abbé Jacques Zerbo était aussi responsable de la Commission diocésaine de suivi de la cause de béatification de Dii Alfred Diban Ki-Zerbo.

Somalie : trois morts dans le contingent ougandais

Le meurtrier est soupçonné d’être dans un état de détresse mentale.Trois soldats ougandais de la paix stationnés en Somalie sont morts après que leur collègue a retourné son arme contre eux lors d’une fusillade.

Le soldat des Forces de défense populaires (UPDF) de l’Ouganda, le caporal Simon Agaba a tiré au hasard et tué trois autres soldats servant sous le même contingent que lui dans la capitale somalienne, Mogadiscio.

Dans un communiqué publié ce mardi 3 janvier 2023, le porte-parole de l’UPDF en Somalie, le capitaine George William Musinguzi a déclaré qu’Agaba, dans un incident non provoqué, a ouvert le feu sur un collègue et deux autres personnes qui ont essayé de l’arrêter.

Selon lui, l’incident a eu lieu lundi à 6 heures du matin alors qu’Agaba montait la garde à l’aéroport international d’Aden Adde.

Ses victimes ont été identifiées comme étant les caporaux Christopher Kigongo et Lord Charles Mangwi et le soldat Charles Akatwongyera.

Selon le porte-parole du contingent ougandais en Somalie, Kigongo a été la première victime et a reçu une balle à la poitrine.

Le deuxième, qui s’est précipité pour découvrir la raison du premier tir, a été visé par une grêle de balles qui l’ont atteint à la tête.

La troisième victime a été touchée dans le dos alors qu’elle tentait de fuir.

Musinguzi a déclaré que d’autres soldats avaient désarmé Agaba qui n’a pas résisté à l’arrestation mais a demandé à être abattu.

Ce n’est pas le premier incident de tir impliquant un casque bleu ougandais en Somalie.

En 2019, un capitaine a retourné son arme contre lui après avoir abattu un membre du contingent de maintien de la paix de l’UPDF déployé en Somalie dans le cadre d’une force hybride de l’Union africaine pour lutter contre une insurrection de 15 ans menée par le groupe islamiste al-Shabaab.

Burkina : une enquête ouverte après la « découverte » de 28 corps sans vie à Nouna

Le gouvernement de la transition a exprimé sa solidarité et sa compassion aux familles endeuillées.Le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Nouna, Armel Sama, a annoncé, lundi 02 janvier 2023, avoir ouvert une enquête après la « découverte » de 28 corps sans vie dans la ville de Nouna, dans la région de la Boucle du Mouhoun.

« Il ressort que la plupart des victimes, toutes de sexe masculin, ont été tuées par balles », a ajouté le parquet de Nouna.

Il a assuré que tout est mis en œuvre pour que les auteurs de ces « agissements d’une gravité inouïe » soient interpellés et répondent de leurs actes devant la justice.

Le gouvernement s’est dit solidaire de la souffrance des familles endeuillées et leur a exprimé sa compassion, dans un communiqué du porte-parole, Jean-Emmanuel Ouédraogo. Il a soutenu que toutes les dispositions sont prises pour faire la lumière sur ces violences inacceptables et que l’exécutif reste « fermement engager à assurer la protection de tous les Burkinabè sans distinction ».

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a expliqué plus tôt que des dozos (chasseurs traditionnels) identifiés comme des Volontaires de défense de la patrie (VDP) avaient pris pour cible des quartiers majoritairement habités par la communauté peulh, à la suite d’une attaque terroriste contre leur quartier général, dans la nuit du 29 au 30 décembre 2022. Il a fait cas de plus d’une vingtaine de victimes dont des enfants et de pillage de biens des populations.

L’organisation de la société civile a accusé les supplétifs de l’armée d’être responsables d’une trentaine de cas d’exécutions sommaires et extra-judiciaires depuis mi-décembre 2022. Elle a appelé le gouvernement à les encadrer.

Nigeria : l’EI revendique la tentative d’assassinat de Buhari

L’État islamique (EI) a revendiqué une tentative d’assassinat du président nigérian, Muhammadu Buhari qu’il présente comme un « tyran apostat ».Jeudi 29 décembre, une explosion à Adavi, dans la ville d’Okéné, à 268 kilomètres au sud-ouest d’Abuja, au Nigeria, a fait quatre morts selon la presse locale. Cinq jours après, cet incident sécuritaire sur lequel peu d’informations filtraient a été revendiqué par l’Etat islamique. Lundi 2 janvier, le groupe jihadiste affirme dans ses différents canaux de propagande avoir tué trois gardes du Palais de l’émir d’Okéné, dans l’Etat de Kogi.

Fait important, le groupe jihadiste dit avoir ciblé le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, au pouvoir depuis 2015. Le chef de l’Etat nigérian était attendu à Adavi le jour de l’incident, pour inaugurer un hôpital à moins d’un kilomètre du palais de l’émir, Ado Ibrahim. Mais l’attaque à la voiture piégée s’est produite trente minutes avant son arrivée sur les lieux.

Pourtant, cet incident qui aurait pu coûter la vie à Buhari qui doit quitter le pouvoir à l’issue de la présidentielle du 25 février 2023, est passé inaperçu. « Je suis surpris de constater que cette attaque n’a pas reçu suffisamment d’attention », s’étonne Tomasz Rolbiecki, spécialiste de l’insurrection jihadiste au Lac Tchad. « Il s’agit d’une tentative d’assassinat du président nigérian en exercice », relève-t-il, stupéfait.

L’opération n’a pas atteint ses objectifs pour des raisons liées au « renseignement », précise Wassim Nasr, spécialiste des groupes jihadistes. Le journaliste de France24 estime que « le plus important ici, c’est la capacité des jihadistes à préparer et à infiltrer une voiture piégée » dans cette localité dans un contexte de visite du président de la République du Nigeria.

Tomasz Rolbiecki souligne que l’utilisation d’une voiture piégée dans cette opération signifie que la Province de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (PEIAO) dans cette opération « est capable de lancer des attaques de plus grande envergure et pas seulement se limiter à harceler des civils ou des postes de polices locaux ».

« La cellule de Kogi qui n’est active que depuis quelques mois a été capable de préparer une voiture explosive et de cibler directement le président nigérian, ce qui constitue clairement une montée en puissance de PEIAO au-delà de sa zone de confort du Borno », soutient Damien Ferré, directeur de la société Jihad Analytics.

Cette ambition a été mise en avant lors de la campagne d’allégeance au nouveau « calife » de l’Etat islamique, Abou Hussein al Husseini al Qourachi. A cette occasion, plusieurs petits groupes de trois ou de quatre personnes ont été montrés dans le centre du Nigeria, vouant allégeance au successeur d’Abu al Hassan al Hachimi al Qourachi.

Créé en 2002, le groupe jihadiste Boko Haram est entré dans une nouvelle ère de son insurrection contre l’Etat fédéral du Nigeria, après la mort de son fondateur Mohamed Yusuf en 2009 à Maiduguri,  dans l’Etat de Borno (nord-est). Depuis 2016, le groupe est divisé en deux factions après que Abubakar Shekau a contesté le choix de l’État islamique d’installer Habib Yusuf dit Abou Musab al Barnawi comme nouveau « gouverneur ». Refusant de se soumettre à l’autorité de ce dernier, Shekau a été contraint au suicide en mai 2021 dans la forêt de Sambisa.

Burkina : Le capitaine Traoré a promulgué la loi sur les VDP

La loi qui institue les supplétifs civils de l’armée a été votée, le 17 décembre 2022, à l’unanimité par les députés de la transition.Le capitaine Ibrahim Traoré a ratifié, jeudi 29 décembre 2022, les lois instituant les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et portant création de la Brigade de veille pour la défense de la patrie (BVDP).

A la différence de la loi de juin 2022, la nouvelle loi VDP reconnaît l’emploi des supplétifs civils de l’armée, à vocation nationale. La loi ne fait cas de la prise en charge financière mais le gouvernement a décidé d’octroyer une prime de 60 000 FCFA par supplétif.

La loi qui crée la BVDP lui donne un cadre juridique, en tant qu’entité administrative. Elle est placée sous l’autorité du Chef d’état-major général des armées. Le commandant de la BVDP a rang de Chef d’état-major d’armée.

Les deux dispositions légales ont été adoptées à l’unanimité par les députés, le 17 décembre 2022.

Le gouvernement a reçu plus de 90.000 candidatures de VDP pour un besoin de 50 000 personnes. Leur prise en charge financière et leur équipement coûteront plus de 100 milliards de FCFA à l’Etat.

Burkina : Des VDP accusés d’avoir tué une trentaine de civils

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a dénoncé des exactions extra-judiciaires à l’encontre de la communauté peulh.L’organisation de la société civile a énuméré une trentaine de victimes civiles, depuis mi-décembre 2022, qu’elle a attribué aux auxiliaires de l’armée. Elle a parlé « un autre type de terrorisme qui se développe dans les régions » et a dit craindre qu’il ne « gagne progressivement du terrain ».

Le cas le plus emblématique est celui qui s’est produit dans la ville de Nouna, dans la Boucle du Mouhoun. En effet, le CISC a expliqué que des dozos (chasseurs traditionnels) identifiés comme des VDP ont pris pour cibles des quartiers majoritairement habités par la communauté peulh, à la suite d’une attaque terroriste contre leur quartier général, dans la nuit du 29 au 30 décembre 2022.

« A cette heure, le bilan s’élève à 21 personnes tuées y compris des enfants, mais il ne cesse de s’alourdir au fur et à mesure des informations qui nous arrivent du terrain. Les même dozos VDP seraient revenus dans la nuit piller les maisons et emporter des animaux », a affirmé le communiqué signé par le Dr Daouda Diallo.

Le CISC s’est inquiété de la récurrence de ce genre de pratiques. Le 22 décembre 2022 à Marmisga dans la commune de Gourcy, région du Nord, il a accusé des VDP d’avoir enlevé et exécuté des hommes du village et le chef coutumier de la communauté peulh, un septuagénaire et pillé des biens dans la localité.

Dans la nuit du 18 décembre 2022, des supposés supplétifs civils de l’armée ont enlevé et exécuté un père de famille et son fils, un étudiant, à Kongoussi, région du Centre-Nord.

« Le 15 décembre 2022, des personnes identifiées comme étant des Dozos ont enlevé et tué cinq (05) personnes de la commune de Lorépeni, région du Sud-Ouest. Toujours dans la même région, le 20 décembre le chef de la communauté et les membres de sa famille ont eu la vie sauve grâce à l’intervention efficace des éléments de la police de Loropéni », a soutenu le CISC.

Le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés a dénoncé « des pillages organisés et des exactions ciblées sur des populations civiles sur un fond de délit de faciès et de stigmatisation ».

« Dans le cadre des actions en cours contre l’insécurité, il faudra impérativement rectifier le tir pour plus d’efficacité. Cette nouvelle approche commande dans sa mise en œuvre, une définition discernée de la méthode de lutte dans le strict respect des droits humains », a conseillé Dr Diallo.

Côte d’Ivoire : près de 17.000 accidents de circulation en 2022 (pompiers)

Le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) a réalisé 32.937 interventions, soit une hausse de +7,2% par rapport à l’année 2021.Dans un bilan des activités opérationnelles pour l’année 2022, le GSPM indique que sur ces 32.937 interventions, l’on dénombre 23 956 victimes transportées (-0,76 %), 6 234 refus d’évacuation, un total de 31.010 victimes (+1,85%) et 820 décès (+3,93%).  

Les accidents de la circulation sont estimés à 16.790 soit 50,98 %, précise le rapport du GSPM qui mentionne 3 833 transports de malades (11,64 %), 3 072 interventions d’extinction de feu (9,33%) et les autres opérations représentant un taux de 28,05%.

La Côte d’Ivoire a adopté en juillet 2021 une stratégie en matière de sécurité routière sur la période 2021-2025 en vue de réduire le nombre de morts et de blessés dans les accidents de la circulation, à travers le pays.  

Le pays enregistre chaque année un taux moyen de 24 décès pour 100 000 habitants selon l’OMS, un ratio en dessous de la moyenne africaine. Au cours de ces dernières années, la Côte d’Ivoire a enregistré en moyenne par an plus de 12 000 accidents corporels, plus de 1200 tués et plus de 21 000 blessés.