Le rapport 2018-2019 de l’ARMP à la Une des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais, parvenus ce jeudi à APA, traitent pour l’essentiel du rapport 2018-2019 de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) publié hier, aux côtés d’autres sujets d’actualité.« Positifs aux violations », barre à sa Une Le Quotidien soulignant que « le ministère de l’Economie et des Finances, le Port autonome de Dakar, l’Intérieur, la Lonase… », sont entre autres institutions épinglées par l’auditeur.

« L’ARMP débusque des cafards », titre de son côté Libération avant d’arborer ces sous-titres : « La Poste : opacité totale autour de 946 millions de FCfa ; SNR : des produits d’entretien +payés+, des piles électriques facturées ; Ageroute et Apix : nébuleuse autour de milliards dépensés pour le Ter (train express régional) et des travaux du BRT (Bus Rapide Transit) ; Ministère de l’Environnement : un marché de 13 millions, pour acheter des… ânes, épinglé… »

Cela fait dire à WalfQuotidien que « les mauvaises pratiques persistent ». Et pour L’Observateur, le rapport de l’ARMP révèle « un régime à haut vol ». Toutefois, relativise le Dg de l’ARMP, Saër Niang, dans les colonnes du même journal, « les résultats des 5 cabinets ont révélé une bonne progression dans le suivi  et la prise en charge des recommandations des audits précédents ».

 L’Observateur, relayant une déclaration de Saër Niang, informe que « 6543 marchés publics immatriculés pour un montant cumulé de 2860 milliards FCFA » ont été passés sur la période 2018-2019.

En politique, Sud Quotidien revient sur l’éventuelle validation d’un troisième mandat pour l’actuel président et titre : « Le +Macky+, au piège de la loi référendaire ». A sa page 3, le journal donne la parole au maître de conférences à l’université de Dakar, Pape Mamour Sy, qui déclare : « La seule interprétation plausible (sur la recevabilité ou non du 3ème mandat) est dévolue à la juridiction constitutionnelle ».

WalfQuotidien revient sur ce qu’il qualifie de « Com’ à outrance » du gouvernement à travers la rencontre hebdomadaire avec la presse et souligne qu’il s’agit là de « la nouvelle Macky formula ». 

Sur un tout autre sujet, Vox Populi relaie les « craintes » de l’industrie hôtelière et touristique en donnant la parole à Moustapha Kane, secrétaire général exécutif du Syndicat Patronal de l’Industrie Hôtelière du Sénégal/ Fédération des Organisations Patronales de l’Industrie Touristique du Sénégal (SPIHS/FOPITS) qui tire la sonnette d’alarme.

« On risque de vivre un désastre social et économique avec la crise du Covid. (…) C’est le tourisme international qui risque de voler en éclats et ce ne sera pas seulement le cataclysme pour nos entreprises », avertit M. Kane, soulignant que « le temps presse (et qu’il) est urgent de mettre en œuvre les directives présidentielles ».

EnQuête consacre sa parution du jour à l’exploitation pétrolière et gazière au Sénégal et arbore cette titraille : « La grande incertitude. Johnny West, fondateur d’Openoil, vient de publier un rapport qui douche les espoirs fondés sur le pétrole et le gaz. +Le secteur offshore n’apportera aucune contribution significative aux finances publiques du Sénégal+. La menace vient des véhicules électriques ; un risque d’endettement de Petrosen. Pour le gaz, les prix ont chuté sous l’impact émergent de l’offre excédentaire de gaz naturel liquéfié ».

La campagne arachidière et la protection des huiliers préoccupent Le Soleil qui informe que « Macky insiste sur la surtaxe à l’exportation » pour assurer leur survie face aux concurrents chinois.

Le GIABA invité à souffler sur les braises de la lutte contre le blanchiment d’argent

Après 20 ans d’existence, le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA)doit souffler sur les braises de la lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (LBC/FT), a estimé, mercredi, son Directeur général, Kimelabalou Aba.« Nous projetant dans les 20 prochaines années, j’imagine une institution qui fera la fierté de l’Afrique ; par conséquent (…), faisons entendre notre voix, prenons la parole et soufflons sur les braises de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de sa prolifération avec tous les outils à notre disposition », a dit M. Aba.

Intervenant lors d’une conférence virtuelle dans le cadre de la célébration des 20 ans du GIABA, il a souligné que l’institution continue d’être confrontée à plusieurs défis, au nombre desquels la faible volonté politique à mener le processus de LBC/FT à bien.

« Le GIABA doit aussi, a poursuivi Kimelabalou Aba, relever les défis d’un financement insuffisant pour la mise en œuvre des programmes de LBC/FT, d’une faible capacité (tant humaine qu’institutionnelle) des États membres dans la mise en œuvre effective des mesures de LBC/FT, et des défaillances dans le cadre juridique national et dans la coordination et la collaboration nationales entre les autorités compétentes  ».

Parmi ces défis, figurent également le faible niveau de coopération régionale et internationale, les complexités dans l’administration des dispositifs de LBC/FT, la lenteur dans l’introduction des changements législatifs dans la région, les faiblesses régionales spécifiques (défis liés à la géographie, conflits armés, conflits ethniques et religieux, crime organisé et corruption), et la nature informelle de la région et son économie basée sur les espèces.

Toutefois, M. Aba s’est réjoui, entre autres réalisations, de l’achèvement du premier cycle des évaluations mutuelles des États membres pour évaluer leur conformité aux Recommandations du GAFI et résoudre les lacunes identifiées, de l’adoption des lois de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) par tous ses États membres, de la mise en place des Comité Interministériels de Coordination de la LBC/FT au niveau national dans les Etats membres  et de la mise en place et opérationnalisation des Cellules de Renseignement Financier (CRF), dont certaines sont désormais membres à part entière du Groupe Egmont.

Il en est de même de la publication de plus de vingt (20) rapports de recherche et de typologie qui aident à faciliter la compréhension des risques, tendances, méthodes et techniques de LBC/FT utilisées par les criminels pour mener leurs activités néfastes et de la facilitation et appui à la réalisation des évaluations nationales des risques de BC/FT dans les États membres pour leur permettre de concevoir des stratégies pertinentes pour juguler les risques identifiés.

Afrique: une relance économique modérée en 2022

L’Afrique peut connaître une relance économique modérée en 2021, mais n’atteindra probablement pas les niveaux de croissance de 2019 avant 2022, selon différents analystes dont David Rogovic, vice-président et analyste principal du Groupe Risque Souverain de Moody’s Investors Service.« Le FMI estime qu’il faudra nécessairement mobiliser 345 milliards dollars US au cours des trois prochaines années pour aider les pays à se rétablir complètement des effets économiques de la Covid-19, alors que l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) du G20 ne permettra de fournir aux pays éligibles que 6,5 milliards US$ jusqu’en juin 2021 », rapporte un communiqué de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA).

Il rend compte d’une table ronde virtuelle tenue à Nairobi (Kenya), au cours de laquelle, Manuel Moses, le nouveau Directeur général de l’ACA, a insisté sur l’importance des partenariats pour aider les économies africaines à se relancer suite à cette pandémie sans précédent.

Ce qui pousse les analystes à faire remarquer que les prévisions ne sont pas vraiment surprenantes étant donné que les pays africains susceptibles d’être les plus solides sont ceux qui, comme le Sénégal et l’Ouganda, implémentaient déjà avant la pandémie, des politiques fiscales et monétaires saines, tandis que les pays qui étaient déjà vulnérables avant la pandémie devraient connaître une aggravation de leur situation avec un degré d’endettement atteignant 60 % du PIB en 2020 contre 40 % en 2015.

Comme l’a mentionné Khalifa Sarr, Conseiller auprès du ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, le Sénégal est classé deuxième sur 36 pays au niveau mondial pour sa riposte à Covid. Selon lui, cela n’aurait pas été possible, si le gouvernement n’avait pas mis en œuvre un programme de résilience économique et sociale de 1,7 milliard de dollars US au début du mois d’avril 2020, ce qui représente 7% de leur PIB.

M. Sarr a également fait remarquer que la communauté internationale devrait reconnaître que toutes les dettes ne sont pas égales. Ce programme socio-économique du Sénégal, a-t-il ajouté, a le mérite d’avoir sauvé des milliers de vies et renforcé les infrastructures sociales qui protégeront contre de futures pandémies, tout en s’ajoutant à la prochaine phase de leur programme de relance visant à attirer le secteur privé, grâce à un nouveau cadre de Partenariat Public-Privé et à des politiques qui allégeront la bureaucratie pour les investisseurs.

L’Ouganda a aussi, de son côté, adopté une position proactive. Bien qu’il soit en pleine période d’élection présidentielle, Moses Kaggwa, Directeur des Affaires économiques au ministère des Finances, a fait remarquer que le pays devrait connaître une croissance de 2,9% cette année et de 3,5 à 4% en 2021, ce qui fait de lui l’une des meilleures performances africaines.

De plus, en mettant l’accent sur la création d’emplois dans le secteur agricole, qui emploie 70% de la population, l’Ouganda est en train de renforcer la valeur ajoutée de certaines de ces exportations, outre le tourisme intérieur, tandis que la Banque de Développement de l’Ouganda (Uganda Development Bank) comble le déficit de financement actuel dans les secteurs manufacturier et agroalimentaire.

S’agissant du Ghana, il a mis en place un programme de liquidités qui devrait stabiliser l’économie à court terme et revitaliser tous les secteurs lorsque le pays sortira de la pandémie, selon Samuel Arkhurst, Directeur de l’Economie et Directeur du Trésor et de la Division de la gestion de la dette.

En outre, ce pays d’Afrique de l’Ouest a mis en place un programme de liquidités qui devrait stabiliser l’économie à court terme et revitaliser tous les secteurs lorsqu’il sortira de la pandémie.

Sénégal : décès d’une députée de la majorité

L’élue de Grand Yoff (Dakar), Marie Louise Diouf dite Loulou, est décédée ce mercredi des suites d’une maladie, a annoncé le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow, sans révéler la nature de la pathologie.La parlementaire issue de la majorité présidentielle, serait décédée de la Covid-19, selon plusieurs médias consultés par APA. Une enquête a été ouverte au niveau de l’hémicycle pour identifier ses derniers contacts, selon des confrères.

A l’annonce de la disparition de la députée, le marathon budgétaire en cours à l’Assemblée nationale a été interrompu. Il reprendra cet après-midi.

Le projet de budget du ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique qui était débattu à l’annonce de cette disparition a été adopté sans débat par les élus.

La politique en taille patron dans les quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais, parvenus ce mercredi à APA, traitent essentiellement de sujets politiques notamment la rencontre entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko.« Un contact barrière », barre à sa Une Le Quotidien affirmant que « une alliance (entre Ousmane Sonko et Khalifa Sall est) en gestation pour contrer les retrouvailles Macky-Idy ». Affirmatif, L’AS soutient que « Khalifa (est) aux côtés de Sonko ». Pour Vox Populi, cette rencontre est un « signal fort de Khalifa au pouvoir ».

L’Observateur révèle « les secrets de la rencontre Sonko-Khalifa » et soutient qu’il s’agit là de « la stratégie pour forcer la main à Macky Sall ». Le leader de Pastef/les patriotes, Ousmane Sonko et le président du mouvement Taxawou Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, se sont rencontrés lundi pour discuter de la stratégie à mettre en place pour obliger l’Etat à respecter le calendrier électoral.

En politique toujours, Sud Quotidien s’intéresse au supposé projet de loi d’amnistie pour Karim Wade et Khalifa Sall et titre : « Macky à quitte ou double ! » Dans ses colonnes, le journal informe que « selon plusieurs sources, et relayé par la presse ces derniers jours, un projet de loi visant à amnistier les infractions économiques et financières, est dans le circuit ; (…) Un jeu à quitte ou double auquel se livre le chef de l’Etat qui semble être dans la logique de rassembler la grande famille libérale. Mais à quel prix ? », s’interrogent nos confrères.

Si cette rumeur se confirme, Karim Wade et Khalifa Sall condamnés pour délinquance économique et financière, tout comme d’autres responsables politiques soupçonnés de l’être, ne pourront plus faire l’objet de poursuites judiciaires.

Sous le titre « Le jeu trouble du chef », EnQuête s’intéresse aux ralliements tous azimuts à la majorité et note que « le chef de l’Etat brasse large et rallie à sa cause tous les transfuges du PDS (Parti Démocratique Sénégalais) et même au-delà ».

« Cet activisme se fait au détriment de l’APR qui est l’ombre de lui-même, selon le Pr Moussa Diaw. (Ce dernier affirme d’ailleurs que) +Macky Sall ne veut pas que ses amis d’hier se retournent contre lui. Cela pourrait être dévastateur+ », relate le quotidien.

Sur un tout autre sujet, Vox Populi revient sur le coût de la connexion qui freine le développement du numérique et arbore ce titre : « La cherté de l’Internet fâche Macky ». En sous-titre, le journal donne la parole au président Sall qui déclare : « Je m’adresse aux compagnies de télécommunications ainsi qu’aux opérateurs : des efforts plus soutenus restent à faire pour réduire le coût de la connexion ».

Le Soleil consacre sa parution du jour à l’attribution du « Prix Macky Sall » et informe qu’il a été décerné au « Programme thématique de recherche-santé ». Lors de cette cérémonie, « le chef de l’Etat (a plaidé) pour le Cames et la recherche », souligne le journal.

L’Observateur relaie par ailleurs « l’alerte du corps médical contre le vaccin anti-Covid ». « (…) pour certains acteurs de la santé, les vaccins sortis du lot de l’OMS ne rassurent pas. Ils invitent les autorités sénégalaises à jouer la carte de la prudence », signale le journal.

Le Sénégal au chevet d’une athlète de 42 ans, alitée depuis 2012

La maladie de la championne d’athlétisme Kène Ndoye a trouvé un écho positif auprès des autorités sénégalaises, qui ont débloqué dix millions FCFA pour les soins.Après l’hommage national rendu vendredi dernier au défunt footballeur Papa Bouba Diop, la toile sénégalaise a pris fait et cause pour l’ex-internationale Kène Ndoye. Championne d’Afrique du saut en longueur et du triple saut entre 2000 et 2004, sa maladie a été rendue publique par un internaute sur Facebook, dénonçant le laxisme de l’Etat sur des situations pareilles que vivent d’anciens sportifs qui ont honoré le drapeau national.

« Elle vit dans un dénouement total, laissée à elle-même et ne pouvant compter que sur sa mère qui la couche et la soulève. Sa situation actuelle est une honte pour le Sénégal. (…) Qu’on n’attende pas qu’elle meurt pour lui rendre hommage : aidons la à retrouver sa santé, à défaut de lui payer ses primes de 2006 pour au moins soulager sa mère », s’était indigné Modou Guèye Seck sur sa page.

Son message est devenu viral dans les réseaux sociaux et n’a pas tardé à faire réagir les autorités. Selon plusieurs médias dont le quotidien national Le Soleil, le ministère des Sports a débloqué la somme de 10 millions pour appuyer l’ancienne championne.

Le journal informe même que le président de la fédération de la discipline, accompagné d’une délégation, s’est rendu hier lundi au domicile de Kène Ndoye pour lui remettre l’enveloppe octroyée par l’Etat.

« Depuis que je suis malade, je n’ai eu aucune assistance ni du ministère des Sports encore moins de la fédération », a précisé au passage à ses visiteurs celle qui est 13 fois médaillée d’Afrique, une fois au Mondial et à deux reprises aux Jeux islamiques.

Afrique: plaidoyer pour l’intégration de la nutrition dans les systèmes alimentaires

Les organisations qui luttent contre la faim et la malnutrition en Afrique, doivent relever le défi de l’intégration de la nutrition dans les systèmes alimentaires, a affirmé, ce mardi à APA, un expert.« L’intégration de la nutrition dans les systèmes alimentaires est un point sur lequel nos organisations comme Action contre la faim et World vision (…) travaillent depuis un certain nombre d’années, souvent se référant à des textes de politiques existantes pour voir dans quelles mesures ils sont sensibles aux questions et aux enjeux nutritionnels », a expliqué Cédric Bernard, Conseiller technique sécurité alimentaire et moyens d’existence au Bureau régional d’Action contre la faim basé à Dakar et qui couvre l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Il prenait part à un webinaire consacré aux résultats des travaux initiés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’intégration de la nutrition dans les secteurs clés de production, à savoir l’agriculture, la pêche, la pisciculture et la foresterie.

L’animation et la coordination du processus dans les pays ciblés par ce projet ont été réalisées par Action Contre la Faim (ACF), principalement sous forme de webinaires. L’objectif est de contribuer à développer les capacités des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux pour optimiser la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des programmes et des investissements afin d’accélérer les progrès dans la lutte contre la malnutrition.

Selon Cédric Bernard, l’idée est de discuter de l’approche innovante pour essayer d’intégrer les aspects nutritionnels dans les systèmes alimentaires et dans les secteurs qui ont un lien avec l’agriculture, mais plus spécifiquement les secteurs de la production végétale, de l’élevage, de la pêche, de l’aquaculture et de la foresterie.

« Il était question d’essayer de repartir à la fois des aspects théoriques mais également des aspects pratiques pour voir comment dans les projets et les programmes en cours et à venir, on peut intégrer ces aspects là pour avoir un impact en termes de résultats probants », a ajouté le conseil d’ACF.

Il s’agit également de préparer le terrain pour l’intégration des interventions agricoles sensibles à la nutrition au sein des programmes, des politiques et des projets locaux, nationaux et régionaux. En outre, ce processus contribuera à l’atteinte de l’objectif stratégique 1 de la FAO qui vise à « éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition».

Car, a indiqué Dr Abdou Badiane, expert en nutrition au bureau de la FAO-Sénégal,  « (…) la Covid-19 nous a montré qu’on doit travailler autrement en se basant sur nos produits avant d’aller voir ailleurs. (…) Si on parvient vraiment à maitriser (…) une bonne production et une bonne accessibilité des différents aliments, on peut aller vers une bonne alimentation, en tout cas pour les Sénégalais».

Initié depuis avril 2020 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce processus de consultations régionales implique sept pays d’Afrique francophone subsaharienne : le Burkina, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, la République Démocratique du Congo, le Sénégal et le Tchad.

Sénégal : le père d’un migrant décédé condamné à un mois ferme

Trois pères de famille ont été reconnus coupables mardi par le tribunal de Mbour, à 80 km de Dakar, de mise en danger de la vie de leurs enfants en les embarquant sur des pirogues à destination de l’Europe.Le juge n’a pas suivi la volonté du procureur. Il avait requis deux ans d’emprisonnement contre les trois parents dont celui de Doudou Faye, cet adolescent qui caressait le rêve de devenir footballeur professionnel en Europe avant de mourir en octobre dernier sur les eaux de l’émigration dite clandestine. Ses co-prévenus ont eu moins de peine, vu que leurs enfants sont des rescapés.

Mais les trois contrevenants sont tous condamnés à deux ans dont un mois ferme. Le tribunal les a relaxés du délit de complicité de trafic de migrants avant de retenir l’infraction de mise en danger de la vie d’autrui.

Le cas tragique du jeune Doudou a suscité émotion et indignation au Sénégal, et à l’étranger. Son père avait payé 250.000 FCFA à un passeur sans parler du projet à la mère de l’adolescent. Pour le procureur, ceux qui ont laissé partir leurs enfants dans ces conditions ont fait preuve de grave négligence en organisant leur voyage.

Depuis quelques mois, les départs reprennent de plus belle, depuis les plages de Mbour, Dakar ou encore Saint-Louis. Des dizaines de candidats au voyage sont entassés sur des pirogues surchargées qui tentent de rejoindre l’Espagne en dépit de conditions météorologiques  difficiles dans l’Atlantique en cette période de l’année.

Les récits dramatiques se succèdent dans les journaux : des embarcations qui prennent l’eau, des moteurs en surchauffe et des pêcheurs ramenant des corps.

Face à cette recrudescence, le président Macky Sall a instruit le mois dernier les ministres concernés et des forces de défense et de sécurité à veiller « sur la nécessité impérative et systématique de renforcer les dispositifs de surveillance et de contrôle de l’espace maritime national, et particulièrement du littoral ».

Covid-19, politique et faits divers dominent la Une des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais, parvenus ce mardi à APA, traitent d’une diversité de sujets de la Covid-19 aux faits divers, sans oublier l’actualité politique.« L’alerte des syndicats », barre à sa Une Sud Quotidienqui dénonce le non-respect du protocole sanitaire dans les écoles sur fond de… seconde vague de covid-19. Dans ses colonnes, le journal donne la parole au secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saems), Saourou Sène, qui déclare : « Le moyen le plus rapide de faire la propagation du virus, c’est qu’il entre à l’école ». 

Son collègue, secrétaire général national du Cadre unitaire syndical des Enseignants du Moyen et du Secondaire(Cusems/authentique), Dame Mbodj, estime qu’: « avec la flambée des cas, la logique voudrait qu’on ferme les écoles ». 

EnQuête se focalise sur la riposte contre le coronavirus et arbore ce titre : « Le vaccin de la peur ». « Alors que les autorités craignent une deuxième vague de la pandémie au Sénégal, la course effrénée pour un vaccin se fait sans toutes les précautions et respect des étapes préétablies. Au risque d’exposer les populations à une solution aux conséquences non-maîtrisées », alerte le quotidien.

Le même journal donne ensuite la parole au Pr Didier Raoult qui se montre « sceptique » face aux dernières annonces prometteuses sur les vaccins contre la pandémie. A l’en croire, « c’est de la science-fiction, de la publicité… »

L’affaire des Centres de redressement de Serigne Modou Kara revient à la Une des quotidiens sénégalais. Le Quotidien, use d’un jeu de mots et affiche : « Karabinée ! ». En sous titres, le journal informe que « Mes El Hadj Diouf et Bamba Cissé (chargés de défendre les disciples du marabout) se désistent, (les) 42 inculpés (ont été) placés sous mandat de dépôt, le marabout confie l’affaire à Serigne Touba (fondateur de la confrérie soufie des mourides) ». 

Sous le titre « La Justice ferme la bizuterie Kara », L’Observateur que les « membres du Diwane (ont été) envoyés en prison pour traite de personnes, actes de torture et blanchiment de capitaux… ». « Ils risquent entre 10 ans et les travaux forcés à perpétuité », poursuit le journal. 

En politique, WalfQuotidien s’intéresse au message d’Idrissa Seck, président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), à Joe Biden et titre : « Le faux pas protocolaire de Idy ». 

« Ses pourfendeurs le dépeignent comme quelqu’un de pressé voire trop pressé. Mais, Idrissa Seck ne fait rien pour se départir de cette étiquette qui lui colle à la peau comme la tunique de Nessus. Après sa note nommant Coumba Ngouye Thiam où il dégage les airs d’un  chef d’Etat avec des formules solennelles et ronflantes, genre +Vu la Constitution…+ ; + Vu la loi numéro…+, Idrissa Seck sombre dans la récidive. Son dernier faux pas protocolaire, c’est ce message qu’il a envoyé au… Président élu des Etats-Unis. Une missive dans laquelle il félicite Joe Biden d’avoir nommé Cécilia Elena Rouse comme chef du CEA (Council Of Economic Advisors) qui est l’équivalent du Cese », écrit WalfQuotidien.

L’AS revient sur la cherté des tarifs de l’autoroute à péage et soutient que « Mansour Faye prend la défense de Eiffage (le gestionnaire) ». Dans les colonnes du quotidien, le ministre des Infrastructures nargue les usagers et déclare : « Ceux qui ne peuvent pas payer n’ont qu’à prendre la route nationale ». 

Le Soleil reprend cette autre déclaration de Mansour Faye : « Le Ter (train express régional) fonctionnel au 2ndsemestre de 2021 ». Selon nos confrères, « les essais vont démarrer en janvier, l’exploitation au second semestre ».

Covid-19: la BAD œuvre pour l’énergie durable en Afrique

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un investissement concessionnel de 20 millions de dollars américains en faveur du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), a appris APA, lundi.Ces fonds, vont favoriser la mise en place de la Plateforme de reconstruction des infrastructures hors réseau (PRC), dotée d’un financement mixte de 50 millions de dollars américains, après les effets néfastes de la pandémie de la Covid-19.

Cette initiative vise à fournir des capitaux d’assistance et de récupération aux entreprises d’accès à l’énergie, en les accompagnant pendant et après la pandémie, souligne le communiqué de l’institution financière dont APA a obtenu copie.

L’enveloppe concessionnelle de 20 millions de dollars sera augmentée de leurs propres capitaux et instruments, ce qui permettra d’obtenir 30 à 40 millions de dollars de financement commercial additionnel et d’offrir des produits d’emprunt plus abordables, souligne le document.

Ce dernier ajoute que grâce à ses partenaires, la plateforme de relance soutiendra les entreprises d’accès à l’énergie qui commercialisent et déploient des systèmes solaires domestiques, des mini-réseaux verts, des systèmes de cuisson propre et d’autres solutions décentralisées d’énergie renouvelable.

« Cette plateforme nous permettra de gagner du temps en fournissant des solutions financières adaptées en tirant parti des ressources, de l’expertise et des infrastructures existantes dans le secteur », a affirmé le directeur de la division des énergies renouvelables à la Banque, Joao Duarte Cunha, cité dans la note.

La plateforme permettra de fournir une aide immédiate ainsi qu’un soutien au redressement et posera les bases d’une reprise économique verte et inclusive après la pandémie.

La politique se paie la Une des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais, parvenus ce lundi à APA, traitent des sujets politiques sans oublier le regain des cas de la Covid-19.Dans sa livraison du jour, Sud Quotidien analyse l’impact des retrouvailles entre Macky et Idy et titre : « Benno, en danger de mort ». Dans ses colonnes, le journal donne la parole à l’enseignant chercheur en Sciences juridiques et politiques à l’université de Dakar, Serigne Thiam qui « prédit une fin tragique » de la coalition au pouvoir depuis 2012. A l’en croire, « le PS 5Parti socialiste) et l’AFP (Alliance des Forces du Progrès) +sont+ en position de grands perdants » au cas où la coalition exploserait.

Pendant ce temps, « Macky recolle les lambeaux de l’APR (Alliance Pour la République) », informe L’AS, ajoutant qu’en « fin tacticien, Macky Sall n’a pas attendu la fin de la clameur (causée par l’entrée dans le gouvernement d’irréductibles opposants) pour engager des audiences tous azimuts avec certains de ses proches avec qui il s’était brouillé, pour recoller les morceaux ».

Sous le titre « Idy tisse sa toile », WalfQuotidien s’intéresse au recrutement au Conseil économique, social et environnemental (Cese) et souligné que « contrairement au président Macky Sall qui s’est débarrassé de cadres de sa formation politique, le tout nouveau patron du Cese fait le plein emploi. Mieux, Idrissa Seck étoffe son entourage avec les nominations, entre autres, de son égérie Awa Guèye Kébé, de Dr Lamine Bâ, Coumba Ngouye Thiam. Sans doute pour assurer la relève ».

Dans les colonnes du journal Le Quotidien, « Mboup se lâche ». Dans une longue interview, l’ancien directeur de Cabinet de l’ex président, Abdoulaye Wade (2000-2012) approuve les retrouvailles des partis libéraux et se prononce sur plusieurs autres sujets de l’actualité dont l’affaire des Centres de redressement de Serigne Modou Kara.

A propos de ce dernier point il déclare : « Il ne faut pas que l’on condamne des lampistes et qu’on laisse les commanditaires ».

De son côté, Vox Populi donne la parole au coordonnateur de la cellule de communication de Benno Bokk Yaakaar (mouvance présidentielle), Pape Mahawa Diouf qui analyse les postures du président du parti Pastef (Patriotes du Sénégal pour l’éthique, le travail et la fraternité), Ousmane Sonko.

A sa Une le journal reprend ces déclations de Pape Mahawa Diouf : « Sonko est un illuminé, il n’est ni patriotique, ni républicain, il a des prétentions démesurées, c’est un spécialiste de la désinformation ».

Le Soleil consacre sa parution du jour à une interview de l’avocat français, Robert Bourgi, qui revient sur plusieurs sujets d’actualité dont celle sénégalaise. Parlant du dialogue national initié par le président Macky Sall, il affirme qu’il « a porté ses fruits ». « Macky Sall est trop respectueux des traditions sénégalaises et africaines pour mettre de côté Wade dans son désir de réaliser le consensus national », poursuit-il.

L’Observateur s’intéresse au regain de la pandémie du coronavirus et arbore cette Une : « Couvre-feu, l’option risqué de l’Etat » pour empêcher une deuxième vague. Le Sénégal a enregistré 180 infections ce week-end.

Sénégal : Papa Bouba Diop reçoit les honneurs de la République

Le défunt footballeur sénégalais, décédé dimanche à l’âge de 42 ans, a reçu vendredi une cérémonie d’hommage peu après l’arrivée de sa dépouille à Dakar.Des visages tristes ont accueilli cet après-midi le corps de l’ancien milieu de terrain des Lions. Une cérémonie officielle d’hommage était organisée sur le tarmac de l’Aéroport international Blaise de Diagne (AIBD) de Diass, à l’est de Dakar. 

Elle était présidée par le chef de l’Etat Macky Sall, en présence d’anciens internationaux dont certains coéquipiers de la mémorable génération 2002, vêtus du maillot national floqué de son numéro 19 fétiche. 

Sous le regard de sa veuve et ses deux enfants, l’unique buteur du match Sénégal-France de 2002 a été décoré au titre de Grand officier dans l’Ordre national du Lion par le président Sall. Cette distinction, à titre posthume, est la plus haute jamais décernée à un sportif sénégalais.

Décédé des suites d’une longue maladie, Papa Bouba Diop va également porter le nom du musée qui sera érigé dans l’enceinte du Stade Sénégal, selon Macky Sall. Le futur édifice footballistique est en construction à Diamniadio, situé dans le département de Rufisque, la ville de naissance du défunt où il sera inhumé demain samedi.

D’ores et déjà, parents, proches et voisins se préparent pour lui donner l’hommage qu’il mérite, à la suite du gouvernement. Drapelets et écharpes aux couleurs nationales sont accrochés sur les poteaux électriques de son quartier natal des HLM. A d’autres endroits les portraits et autres effigies de l’ancien international sont visibles, constate l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

Outre le Sénégal, le monde du football a rendu hommage à Papa Bouba Diop. Les témoignages ont été unanimes sur les qualités humaines et sportives du défunt qui a eu à évoluer en Suisse (Vevey, Neuchâtel et Grasshopers), en France (RC Lens), en Angleterre (Fulham, Portsmouth, West Ham et Birmingham) et Grèce (AEK Athènes).

L’ancien président de Lens, Gervais Martel, qui a accompagné la dépouille jusqu’à Dakar, a dépeint son ancien protégé comme un « monument ».

Covid-19 : vers une seconde vague en Afrique?

L’éventualité d’une deuxième vague de contamination à la Covid-19 ne laisse pas indifférents plusieurs pays africains.En Afrique, la situation de l’épidémie du nouveau coronavirus évolue dans un double sens depuis quelques semaines. La baisse de la maladie et de ses effets semble se poursuivre au sud du Sahara, alors qu’au nord du continent l’une des zones les plus touchées par la pandémie, la situation reste inquiétante. Au point que plusieurs pays ont décidé de réactiver certaines mesures barrières extrêmes pour éviter une seconde vague.

Un des bons élèves, sinon le meilleur, dans la résilience face au nouveau coronavirus, l’Afrique nourrit pour autant des craintes quand elle voit la nouvelle situation en Occident et dans plusieurs autres pays du monde. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà prévenu en octobre que le continent ne peut pas se permettre une deuxième vague, affirmant qu’elle serait particulièrement dévastatrice pour l’économie.

Le président sénégalais Macky Sall, qui a répété la même chose la semaine dernière à Dakar, lors d’un forum sur le numérique, a déjà instruit son gouvernement pour faire respecter les mesures barrières. Le Sénégal recense 20 et 60 cas positifs quotidiens, contre une dizaine les dernières semaines.

Lors du dernier conseil des ministres, le chef de l’Etat sénégalais a demandé de renforcer les contrôles systématiques du port du masque dans les transports, lieux et établissements publics « face au relâchement constaté et à l’augmentation relative des cas communautaires ».

Ce jeudi, son ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a laissé entrevoir un retour du couvre-feu qui avait fait beaucoup de bruit auprès d’une partie de la population.

« Nous ne le souhaitons pas pour l’instant mais toutes les dispositions seront prises pour éviter une deuxième vague. Et le couvre-feu n’est pas exclu si les cas augmentent encore », a-t-il affirmé à la sortie d’une réunion du Comité national de gestion des épidémies.

En Mauritanie voisine, les autorités ont décidé mercredi de suspendre pendant dix jours les cours dans les écoles et universités pour faire face au rebond des contaminations. La République islamique sahélienne a enregistré hier 153 nouveaux cas.

En Afrique du Sud, pays le plus touché par les décès (+21.000, soit plus de 40% du bilan continental), le président Cyril Ramaphosa a averti, le 11 novembre, de la dégradation observée dans la région méridionale du Cap. Il a annoncé la reprise des opérations de dépistage dans les zones où le nombre de cas commence à flamber. Comme son homologue sénégalais, il souligne qu’une deuxième vague « étoufferait » l’économie.

Les pays d’Afrique du nord prennent aussi des initiatives. Les foyers de contaminations y sont toujours actifs. Certains observateurs sont convaincus que cette partie du continent est entrée dans sa deuxième vague. L’Algérie, l’Egypte, la Lybie, le Maroc et la Tunisie totalisent à eux seuls près de 740.000 cas sur un bilan africain de plus de deux millions. Plus de 19.000 personnes ont également perdu la vie de la Covid-19 dans ces pays.

Depuis mi-novembre, l’Algérie a adopté de nouvelles restrictions, en fermant les salles de sport, les espaces de loisirs et les plages. Le Maroc a prolongé son état d’urgence tandis que la Tunisie a maintenu son couvre-feu.

Coronavirus et faits de société au menu de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais, parvenus vendredi à APA, traitent d’une diversité de sujets allant de la recrudescence de la maladie à coronavirus à l’affaire des Centres de redressement de Serigne Modou Kara.L’AS affiche à sa Une une photo du ministre de la Santé très déterminé qui indique « qu’un (nouveau) couvre-feu n’est pas exclu si les cas de Covid-19 augmentent ». Abdoulaye Diouf Sarr prévient que « toutes les dispositions seront prises pour éviter une seconde vague (au Sénégal).

Dans Vox Populi, Diouf Sarr est même catégorique, « s’il faut aller au couvre-feu pour sauver les Sénégalais, on va en arriver là» informe le patron de la Santé qui lance un cri d’alerte sur le danger d’une seconde vague. « Il faut se rendre à l’évidence quelque chose est en train de se passer » dit-il dans les colonnes de Vox Populi.

Application des mesures restrictives, « l’Etat met le max » titre Le Quotidien. A ce titre, les autorités vont mettre le maximum pour le « retour du contrôles dans les transports en commun et les lieux de rassemblements ». Le journal indique que l’option d’un second « couvre-feu » n’est pas à exclure.

L’Observateur parle de son coté du vaccin anti-Covid, comme une « piqûre de rappel d’une réticence farouche d’une partie du peuple ». Dans un jeu de mots, le journal parle de « heurts du démarrage du vaccin anti Covid-19 » face au rebond de la maladie à coronavirus. L’Observateur qui cite Marie Khemesse Ngom, directrice de la Santé, informe que « le Sénégal fera sa soumission d’ici le 7 ou 8 décembre ».

Sur un autre registre, l’affaire des Centres de redressement de Kara continue d’alimenter la presse. Dernier épisode en date, les « excuses du marabout ». Face au tollé soulevé par ses Centres de redressement, « Général Kara capitule » titre Le Témoin. Pendant ce temps, Le Quotidien informe que « le Général bat en retraite ». Dans les colonnes du journal, Serigne Modou Kara précise « que troubler l’ordre public n’a jamais été (son) intention ». Avant d’ajouter : « A tous ceux qui voudraient mettre en place une agence de sécurité, je leur demande de se conformer à la loi. Je demande à mes disciples de se débarrasser des tenues»

EnQuête affiche une photo Serigne Modou Kara, l’air hagard, qui « présente ses excuses » avant d’ajouter, « j’ai vu ces derniers jours ce que vivent ces jeunes, je demande pardon aux chefs religieux et aux autorités ». Le marabout dans des propos rapportés par le journal, affirme « qu’il ne fera jamais rien qui puisse déstabiliser le pays ou faire mal aux populations ».

En politique, Sud Quotidien analyse l’ouverture du gouvernement aux alliés doublée de la mise à l’écart des ténors de l’APR (Alliance pour la république, dirigée par Macky Sall), « quand Macky livre les communes aux opposants » s’exclame le journal. Le journal d’analyser que « compte tenu du pesant électoral de ces ténors de l’Apr mis au frigo, certaines communes ou chefs-lieux de commune risquent de tomber sous l’escarcelle d’opposants ou d’anciens opposants devenus alliés, à la prochaine élection municipale ».

Walf Quotidien commémore l’An II de la disparition du fondateur du Groupe, Sidy Lamine Niass. « Sidy, une vie de rêve » raconte le journal qui donne la parole à Jean Meissa Diop qui « réchauffe le bol de Sidy ». Dans les colonnes du journal, son fils Cheikh Niass, nouvel administrateur du Groupe apporte des précisions sur la ligne éditoriale du Groupe, « Walf n’est pas contre le pouvoir, (mais est) là pour le peuple ».

En sport, Stades Quotidien revient l’hommage de la nation à l’ancien international sénégalais décédé dimanche en France. Le journal informe que « Macky Sall va accueillir et décorer Pape Bouba Diop ». La Fédération sénégalais de football mobilise les anciens de 2002. La famille du football sénégalais sera au rendez-vous soutient Me Augustin Senghor, président de la FSF.

Record, l’autre quotidien sportif parle de l’arrivée de la dépouille ce vendredi en mentionnant les « adieux de la Nation à Pape Bouba ». L’ancien international a reçu les « honneurs de la république » puisqu’il a été élevé au rang de Chevalier dans l’Ordre national du Mérite par Macky Sall. Le premier et meilleur buteur du Sénégal en phase finale de coupe du monde va reposer pour l’éternité au cimetière de Dangou de Rufisque, où il sera inhumé samedi.

Vaccin anti Covid-19 : les Africains à la traîne

Alors que le monde entier se prépare à des campagnes de vaccination contre la Covid-19, l’Afrique ne serait pas encore prête.L’organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme. L’Afrique n’affiche à ce jour qu’un score moyen de préparation pour le déploiement du vaccin contre le nouveau coronavirus dont la mise en circulation est imminente dans plusieurs régions du monde. Avec un score de 33% seulement, le continent noir reste très loin du niveau de référence qui est de 80%. 

Hormis le Maroc, aucun autre pays africain ne dispose de capacités de production du précieux liquide. Le Royaume chérifien peut industriellement mettre en flacons la matière première du vaccin et produire des millions de seringues pré-remplies. 

Face à cette situation, la directrice régionale de l’OMS, Matshidiso Moeti, a invité les autres gouvernements africains à « urgemment intensifier leur préparation ». Elle prévient que « la planification et la préparation seront décisives pour cette tâche sans précédent » dans l’histoire sanitaire de l’Afrique. 

S’exprimant lors d’une conférence de presse virtuelle sur la situation épidémiologique du continent, Mme Moeti a noté que les pays africains et les partenaires de son organisation ont besoin « de plans de coordination nationale solides et complets, ainsi que des systèmes en place ». Selon elle, les Africaine ont «besoin d’un leadership actif et d’engagement aux plus hauts niveaux des gouvernements ». 

Les 47 pays africains couverts par l’OMS-Afrique ont reçu l’outil d’évaluation qui prépare à l’introduction du vaccin contre la Covid-19. Mais des défis liés au manque de financement, d’instruments de mesure et de communication avec les populations sont à relever. Pour atteindre ces objectifs, « la solidarité internationale sera impérative », estime Mme Moeti. 

Coût et accès 

En dehors de l’aspect préparatoire et du déploiement, l’accès au vaccin constitue l’autre défi majeur à relever. L’OMS évalue le coût du déploiement en Afrique vers les populations prioritaires à environ 5,7 milliards de dollars, soit plus de 3000 milliards FCFA. 

Ce montant n’inclut pas les coûts supplémentaires de 15 à 20% pour le matériel d’injection et la livraison des vaccins, nécessitant des personnels de santé formés, une chaîne d’approvisionnement et la mobilisation des communautés. Il est calculé à partir de l’hypothèse d’un prix moyen du vaccin de 10,55 dollars par dose, sachant que deux doses seront nécessaires. 

D’ailleurs, l’OMS collabore avec des partenaires comme « Gavi, l’Alliance du vaccin » pour garantir un accès équitable aux vaccins sur le continent. Cette organisation est membre de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Covax). Celle-ci est en fait le mécanisme mondial de partage des risques pour l’achat groupé et la distribution équitable de futurs vaccins contre la Covid-19. 

Selon l’anthropologue sénégalais, Ibrahim Niang, interrogé par APA, l’Afrique devrait toutefois rester sur ses gardes. « Il ne faudrait pas que les relations d’inégalités au niveau international affectent l’appropriation et la circulation des vaccins et que nous soyons pris dans le piège des relations internationales économiques et politiques qui nous dépassent », prévient le chercheur.

 Déjà, « il faudrait que l’Afrique commence à parler d’une seule voix pour avoir une réponse cohérente et adaptée à nos différents contextes », recommande-t-il. 

Selon l’analyse faite par l’OMS, seuls 12% des pays détiennent des plans pour communiquer avec les communautés afin de bâtir la confiance et susciter une demande de vaccination. Cette situation témoigne une fois de plus du travail qu’il reste à faire. Parce que « développer un vaccin sûr et efficace n’est que la première étape d’un déploiement réussi », fait remarquer Dr Moeti.

 Rôle des communautés 

Il n’y a pas de doute que « si les communautés ne sont pas associées et convaincues que le vaccin protégera leur santé, nous ferons peu de progrès », a-t-elle fait savoir, appelant d’ores et déjà les autorités à s’adresser aux communautés et à être « attentives à leurs préoccupations ».

Le sénégalais Ibrahim Niang a beaucoup travaillé dans ce domaine de la communication quand l’épidémie à virus Ebola est apparue il y a quelques années en Guinée. Pour lui, « s’il y a eu des résistances en Afrique par rapport aux vaccins, c’est parce que depuis le siècle passé, il y a eu énormément de tests qui ont été faits sur les populations africaines, particulièrement noires, sans le respect des considérations éthiques ». L’anthropologue juge donc le sentiment de peur « normal » à cause des « souvenirs violents ». 

Mais, relativise-t-il, « les vaccins sont acceptés par les communautés. Elles les utilisent et les réclament même parfois ». Tout dépendra en effet des réponses qui seront apportées aux questions suivantes : « Comment on en discute ? Quelle est la part d’appropriation des populations de ces vaccins ? Et comment les populations peuvent elles-mêmes contrôler leur efficacité et la sûreté du vaccin ? » 

Répondre à ces interrogations est pour lui la seule voie qui permettrait à la future campagne de vaccination contre la Covid-19 de ne pas être perçue comme « une réponse autoritaire ». 

Pour le sénégalais, les chercheurs en sciences sociales devraient être sollicités pour « aider à voir sur quel levier s’appuyer pour avoir une mobilisation communautaire autour de la question du vaccin et de la dynamique de l’épidémie ». 

L’OMS envisage de vacciner, d’ici à mars 2021, au moins 3% de la population africaine et espère atteindre 20% d’ici la fin de l’année prochaine.

Covid-19 : comment l’Afrique a déjoué les pronostics ?

L’Afrique peut jusque-là se targuer de bons résultats vu sa résilience face au nouveau coronavirus.Au début de la pandémie, l’OMS et plusieurs autres organisations internationales prédisaient le « pire » pour le continent. Mais dix mois après l’apparition du premier cas, précisément en Egypte, l’Afrique enregistre un peu plus de deux millions de patients et près de 52.000 décès. Le bilan mondial s’établit à 64 millions de cas et près de 1,5 million de morts.

Ces scores contrastent avec les systèmes de santé fragiles des pays d’Afrique subsaharienne. Ces derniers se réjouissent pourtant d’une tendance baissière des cas ces derniers mois. Au même moment, plusieurs pays européens sont entrés dans leur deuxième vague de contaminations, certains même ayant reconfiné leurs populations.

Expert en santé publique, le Sénégalais Pape Moussa Thior a longtemps défendu la théorie du « laisser le virus circuler » dans la société pour obtenir une « immunité collective ». Il croit aujourd’hui que ce phénomène s’installe progressivement dans cette partie du continent, d’où l’atténuation de la virulence de la Covid-19. 

« Probablement, les populations vivant dans ces zones de l’Afrique subsaharienne ont été pendant longtemps, et certainement bien avant l’arrivée du coronavirus, en contact avec des microbes ayant une parenté antigénique avec le coronavirus. Une situation qui favoriserait une immunité croisée qui a dû beaucoup contribuer à l’atteinte de cet état d’immunité collective », explique à APA l’ancien coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) du Sénégal dont les sorties ont soulevé dernièrement une armée de contradicteurs.

Plusieurs hypothèses

En plus de la présence miroitante sur le continent de maladies comme le paludisme et la tuberculose, l’existence en Afrique de familles de coronavirus pourraient constituer des éléments explicatifs de la résistance des Africains face à l’épidémie, selon le docteur Thior. Selon lui, la jeunesse de la population, le climat, l’ensoleillement et l’environnement peuvent également être des « éléments contributifs de cette faible virulence ».

Pour le praticien sénégalais, l’expérience africaine dans la gestion des épidémies a sans doute été déterminante dans la lutte contre la maladie. « Les techniciens et experts de l’Afrique sont constamment sollicités par les épidémies et situations d’urgence complexes. Ils ont de ce fait développé au fil du temps des compétences remarquables dans la gestion des épidémies », argumente t-il. 

Souleymane Mboup, éminent microbiologiste sénégalais et président de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) prend toutefois le contre-pied de son collègue médecin. Pour lui, si le continent a été épargné par la première vague c’est parce qu’il « a bénéficié de l’expérience des pays d’Asie et d’Europe », en plus des stratégies mises en place par les Etats « qui ont bien fonctionné ».

Mais si plusieurs pays d’Afrique subsaharienne entrevoient l’espoir, d’autres en Afrique du nord sont toujours inquiets face à la progression du virus. Hormis l’Afrique du Sud qui a dénombré plus d’un tiers des décès (+21.000) sur le continent, le tableau montre que les pays maghrébins comptent le plus de cas et de morts dus à la pandémie. L’Algérie, l’Egypte, la Lybie, le Maroc et la Tunisie totalisent à eux seuls près de 740.000 contaminés et plus de 19.000 décès.

Contraste épidémiologique

L’explication, selon Dr Thior, est que ces pays de même que l’Afrique australe « n’appartiennent pas au même bloc épidémiologique que l’Afrique au sud du Sahara. Le climat y est très différent et certaines maladies tropicales comme le paludisme y sont beaucoup moins prévalentes. Cela dit, il faut aussi noter que le niveau d’infection de ces zones d’Afrique sont très loin de ceux observés en Europe et en Amérique », insiste t-il. 

Mais en dépit de la tendance baissière, la maladie rebondit légèrement dans certains pays à l’image du Sénégal. Ces derniers jours, ce pays d’Afrique de l’ouest enregistre entre 20 et 60 cas positifs quotidiens, contre une dizaine les dernières semaines. Cette situation inquiète le président Macky Sall, notant que l’arrivée d’une éventuelle seconde vague serait « insupportable pour l’économie » nationale. Malgré les résultats « appréciables » (16.000 cas sur plus de 330 décès), le chef d’Etat appelle à un meilleur respect des gestes barrières.

Pourtant obligatoire dans plusieurs endroits, le port du masque par exemple n’est pas respecté par une grande partie de la population. Le non-respect de la distanciation physique est venu s’ajouter au relâchement constaté dans les espaces qui accueillent du monde, notamment les transports en commun et les marchés. C’est d’ailleurs un facteur de l’augmentation des nouvelles contaminations dans le pays, nonobstant les conditions climatiques favorables, note Pr Oumar Faye, ancien directeur de la Santé du Sénégal.

Cette nouvelle situation épidémiologique a fait également réagir le patron de de l’Iressef, Souleymane Mboup, dont l’établissement est un des laboratoires choisis pour faire les tests virologiques. Invité samedi dernier à la télévision nationale RTS, l’épidémiologiste a déclaré que « le Sénégal doit se préparer sérieusement à une seconde vague », conseillant d’emblée à son pays de renforcer les mesures prises jusqu’ici pour mieux faire face à cette éventualité.

L’Afrique et la 2e vague

C’est une hypothèse qui ne doit pas être écartée pour lui. Il fonde son inquiétude, notamment,  sur le mouvement des populations qui arrivent parfois avec de « faux tests », la circulation du virus dans la sous-région et le début d’une seconde vague dans certains pays d’Afrique. La presse locale rapporte d’ailleurs que le contrôle sanitaire de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD),

près de Dakar, a détecté le 28 novembre dernier « 23 faux tests sur des passagers de nationalités nigériane et ivoirienne ». Ils ont été par la suite interpellés par la police aéroportuaire.

Le docteur Thior, lui, « ne croit pas à l’avènement » d’une seconde vague, comme une grande partie des citoyens africains. Mais il conseille de « continuer à rester vigilant » et « renforcer la surveillance épidémiologique » vu qu’on peut assister à une mutation du coronavirus « qui remettrait en cause beaucoup de certitudes de nos jours ».

Lorsqu’au début de la pandémie des Etats africains avaient pris des mesures fortes comme la fermeture de leurs frontières, l’instauration d’un couvre-feu ou d’un confinement pour freiner la propagation de la Covid-19, le spécialiste sénégalais avait carrément marqué son opposition. Aujourd’hui, le mot d’ordre pour les pays africains doit être, selon lui, de tirer profit de leur avantage comparatif.

Ainsi, préconise-t-il, « l’économie ne doit en aucun cas souffrir plus que de raison de cette situation. La Covid-19 est déjà assez appauvrissante comme maladie. Si cette situation d’immunité collective se confirme, on n’aura pas besoin de se ruiner pour acheter des vaccins » dont le coût de l’acquisition est estimé par l’OMS à 5,7 milliards de dollars, soit plus de 3000 milliards FCFA.

La Belgique alloue 30 milliards f cfa au Sénégal

Sur la période 2019-2023, le Royaume de Belgique prévoit d’investir près de 30 milliards f cfa au Sénégal.L’annonce a été faite, ce jeudi à Dakar, par le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, à l’ouverture des travaux de la réunion du Comité mixte paritaire de concertation sur la mise en œuvre du programme de coopération bilatérale 2019-2023 entre les deux pays.

« Le programme de coopération 2019-2023 a été adopté par nos deux gouvernements lors de la 13ème réunion technique mixte de coopération tenue le 23 juin 2018. Son exécution a été rendue effective par la signature, en juillet 2019, de la convention spécifique. Ce programme porte sur un montant de 45 millions d’euros, soit environ 29,5 milliards de FCFA, sous forme de dons. Il couvre les régions du centre du Sénégal que sont Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel », a notamment indiqué le ministre Hott.

Dans son discours dont APA a obtenu copie, le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération a souligné que cette aide belge vise à contribuer au développement socio-économique durable et à la création d’emplois décents dans ces régions à travers quatre domaines d’intervention, en parfaite cohérence avec le Plan d’Actions Prioritaires accéléré et ajusté (PAP2A) pour la relance de l’économie.

« Le PAP 2A, a-t-il poursuivi,  accorde une place importante aux agropoles qui doivent jouer un rôle majeur dans la transformation industrielle et l’émergence des chaines de valeur agricoles locales et régionales. C’est pourquoi, je me réjouis de la forte implication d’ENABEL (Agence de coopération belge) dans la maturation de l’Agropole Centre ». 

Il a encouragé les acteurs impliqués dans la réalisation du programme de coopération 2019-2023 entre le Sénégal et le Royaume de Belgique « à ne ménager aucun effort pour mener à terme les activités avec une implication des bénéficiaires nationaux dans tout le processus en vue d’une pérennisation des acquis ».

« J’en profite pour féliciter tous les acteurs qui œuvrent de manière constante à l’amélioration de la qualité de cette coopération. Leurs efforts n’ont pas été vains vu le montant de l’aide publique au développement reçue de la Belgique s’élevant sur la période 1990-2019, à 333 millions d’euros, soit 218 milliards f cfa », a indiqué Amadou Hott.

De son côté, Meryame Kitir, ministre de la Coopération au développement du Royaume de Belgique, a rappelé que « depuis 1968, nos pays collaborent pour rendre le monde plus juste, et pour donner à la population sénégalaise les opportunités d’un développement social et économique équitable ». 

« La lutte contre les inégalités sociales et l’extrême pauvreté occupe une place centrale dans le cadre de la solidarité internationale que nous défendons à travers nos partenariats. Je l’ai encore clairement confirmé il y a deux semaines à notre Parlement lors de la présentation de ma note de politique générale. S’assurer que les populations les plus vulnérables, dans nos pays, ne soient pas laissées pour compte est un objectif qu’on partage », a dit Mme Kitir.

La Covid-19 et d’autres sujets en Une de la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais, parvenus à APA ce jeudi, abordent la pandémie de la Covid- 19 et d’autres faits de société.Le Quotidien informe que « le président remet le masque » face à la recrudescence des cas de la Covid-19. « Macky Sall veut renforcer le plan de riposte » annonce le journal, qui indique que le « Sénégal attend ses premières doses de vaccin au premier trimestre 2021 ».

Le Soleil évoque des « mesures vers un durcissement » face au risque d’une vague de contamination. Le journal informe à ce sujet de la « réactivation des comités régionaux et l’application rigoureuse de l’Arrêté 15592 du 10 juillet 2020 (qui prescrit le port obligatoire de masque de protection dans les lieux publics et privés, Ndlr) ». Le journal indique aussi une plus grande « surveillance des transports publics ».

Face au relâchement et la hausse des cas communautaires, « Macky Sall se prépare à serrer le vis » informe Vox Populi. En conseil des ministres, « Il a demandé au ministre de la Santé (Abdoulaye Diouf Sarr) de lui proposer de nouvelles mesures préventives ». Le journal relate que « (Macky Sall) veut endiguer durablement la pandémie (afin) d’éviter l’engorgement des structures sanitaires ».

Regain de la maladie de coronavirus, L’Observateur note de son côté « l’absence coupable de l’Etat ». Le journal dénonce « la réaction tardive de Macky Sall et les grosses inquiétudes du personnel sanitaire ». L’Observateur d’informer que les « forces de l’ordre réinvestissent (à nouveau) la rue » pour faire respecter les mesures barrières.

Au chapitre judiciaire, Walf Quotidien annonce « qu’un projet de loi est dans le circuit » pour l’amnistie des crimes financiers et économiques. Ce qui fait dire au journal que Macky Sall veut « réhabiliter Karim (Wade) et Khalifa (Sall) » et par la même occasion « sauver (aussi) son clan ».

Sud Quotidien se penche de son côté sur la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), qui, malgré un budget de 966 millions alloué par la Loi des finances de 2021, est « payée à ne rien faire ».

EnQuête revient sur l’affaire des Centres de redressement et informe que « tous les chemins mènent vers Kara ». Le journal indique que « les 43 mis en cause dans l’affaire (…) ont à l’unanimité déclaré avoir agi sur ordres de leur guide à qui ils remettaient l’argent des centres ».

Pour rester sur l’affaire « Kara sécurité », L’Observateur parle « des pressions qui s’exercent sur la justice » et évoque « les exigences des organisations des droits humains ». Le journal parle de « retour de parquet pour les 37 mis en cause dans cette affaire ».

Libération évoque l’horreur sur les routes hier mercredi et indique que « trois accidents font sept morts ». Le journal précise que « les chocs sont intervenus sur l’axe Linguère – Matam, Dakar, Mboro et impliquent des gros porteurs ».

Vox Populi indexe les gros porteurs et renseigne que « des camions sèment la mort dans le pays ». Le journal souligne que « cinq personnes dont deux enseignants ont péri dans la collusion entre un véhicule particulier et un camion sur l’axe Linguère – Matam ».

En sport, Stades évoque les « funérailles nationales » de Pape Bouba Diop décédé dimanche à Lens (France). « La dépouille de l’ancien international arrive ce vendredi à 15h25 par vol Air Sénégal suivi de l’enterrement samedi à Rufisque ». Record annonce « une cérémonie funéraire en France et au Sénégal avant son inhumation samedi au cimetière de Dangou où il reposera pour l’éternité ».

Médias: partenariat entre le groupe Medi1 et Timbuktu Institute

MEDI1TV et Radio Méditerranée Internationale (Medi1 radio), dans un communiqué parvenu ce mercredi à APA, annoncent avoir noué un partenariat avec Timbuktu Institute pour valoriser l’expertise africaine dans l’analyse de l’actualité continentale et internationale.Ce partenariat se matérialisera par la contribution des chercheurs du Timbuktu Institute dans les carrefours d’information des antennes de Medi1 (radio et télévision), ainsi que sur l’ensemble de ses plateformes digitales, informe le document.

À cet effet, souligne la note, le canal MEDI1TV Afrique, la chaine panafricaine disponible sur le satellite et le bouquet Canal+ Afrique, lance un nouveau rendez-vous dénommé « l’Hebdo Africain ». Le Directeur du Timbuktu Institute, Dr Bakary Sambe, y exposera, chaque mercredi, les perspectives d’une thématique d’actualité sur le continent lors d’un entretien hebdomadaire.

Medi1 radio et Medi1TV feront aussi régulièrement appel à l’ensemble des chercheurs du Timbuktu Institute, basés dans les capitales d’Afrique de l’Ouest, afin de mieux appréhender les questions économiques, politiques et sociales d’un continent en pleine croissance et transformation, ajoute le communiqué.

Pour Bakary Sambe, cité dans le communiqué, « cette coopération interafricaine marque une reprise de parole de l’Afrique sur elle-même et en dialogue avec les autres, elle donnera une forte visibilité à nos travaux et nos chercheurs pour un débat encore plus profond dans l’espace public ».

« Assumant pleinement leur vocation africaine, Medi1 radio et MEDI1TV ouvrent de nouvelles perspectives de coopération, mutuellement bénéfiques avec les acteurs majeurs de la recherche africaine, qui marquent un intérêt continu et une implication substantielle en faveur du progrès de notre continent, au bénéfice de nos auditeurs en Afrique et ailleurs », a déclaré de son côté le Président Directeur Général de Medi1 radio et de MEDI1TV, Hassan Khiyar.

Une centaine d’acteurs africains formés à Dakar sur les droits de l’homme

Des auditeurs de divers milieux professionnels sont formés à Dakar sur les droits de l’homme, à l’initiative d’un consortium dont la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté.Il s’agit notamment de la 11ème session annuelle de formation délocalisée en Droit International des Droits de l’Homme, qui se tient du 23 novembre au 4 décembre 2020, avec une centaine d’auditeurs venus d’Afrique.

Cité par un communiqué, Joe Holden, directeur régional de l’Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, « cette 11 session annuelle de formation  vise non seulement la protection des droits de la femme, mais il permet un diagnostic sans complaisance de la mise œuvre effective des normes d’efficacité et d’action existantes ».

Selon ses organisateurs, cette session offrira aux différents acteurs la possibilité de mieux se familiariser avec les instruments internationaux et régionaux de protection et de promotion des droits de l’Homme et les mécanismes de surveillance pour leur application effective.

Cette année, l’accent est mis sur la vitalité et l’effectivité du droit international, en prenant en considération le caractère vulnérable des femmes et des filles qui ont besoin d’un cadre protecteur spécifique et adapté à leur statut.

Plus généralement, l’organisation de cette session de formation délocalisée répond à une exigence des acteurs du domaine d’être bien outillés pour mieux faire face à leur obligation de défendre et de promouvoir les libertés et les droits fondamentaux des citoyens ainsi que le renforcement de l’Etat de droit et de la culture démocratique en Afrique.

Les organisateurs comptent ainsi contribuer au renforcement des structures nationales, afin qu’elles manient avec de meilleurs outils les situations relatives à la protection des droits de l’homme.

La formation est fondamentalement centrée sur l’examen du droit international des droits de l’Homme au sens large avec cette année, une attention particulière aux obligations et engagements des Etats de protéger et de promouvoir les droits des femmes et des filles.

Elle permettra de comprendre et d’évaluer les problématiques contemporaines relatives aux droits de la femme, d’analyser et d’apprécier la finalité des instruments juridiques internationaux dans une perspective des femmes et des filles et de reconnaissance de leur statut de sujets de droit.

Les participants seront formés, afin de pouvoir prendre pleinement part à l’élaboration, la mise en application et le suivi de normes internationales relatives à la protection des droits des femmes et des filles, conformément aux cadres internationaux de droits de l’Homme.

La session s’articule autour d’une série de cours fondamentaux, des séminaires spécialisés portant sur des thématiques intéressant particulièrement les Etats d’Afrique, des cours thématiques et des conférences spéciales.

Macky Sall et l’APR, sujets dominants dans la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais, parvenus à APA ce mercredi, sont revenus largement sur le douzième anniversaire de l’Alliance pour la république dirigé par Macky Sall.Walf Quotidien dans sa livraison du jour, parle « d’une fête au goût amer ». Le «chef d’État a brillé par son absence » informe le journal qui ajoute que « beaucoup de cadres (ont) snobé Macky (Sall) », pendant que « Mbaye Ndiaye explique les cas des nouveaux invités au banquet »

L’AS embouche la même trompette et indique que « les douze ans de l’APR (ont été) célébrés dans la morosité ». Le journal de révéler que Macky Sall a fait « faux fond » aux militants au moment où les « défenestrés » du gouvernement ont brillé par leur absence.

L’Observateur dans un jeu de calembour titre, « APR, le nouvel an foiré des militants de la première heure ». Selon des membres fondateurs du parti « Macky Sall a trahi l’idéal commun qui avait motivé la création du parti ». Ils dénoncent l’accaparement du parti « par une bande de copains » face à « des militants relégués au second plan »

Dans le journal Sud Quotidien, « Macky Sall réitère sa main tendue à toutes les casaques pour un Sénégal émergent en 2035 ». Mbaye Ndiaye remobilise les membres du parti, « pour faire face à tous (les) défis qui dépassent les limites et les forces d’un parti ou d’une coalition ».

Dans ce sillage, Le Soleil rapporte les propos de Macky Sall lus par Mbaye Ndiaye devant les militants, « (l’APR) doit opérer sa mue et épouser la marche du temps politique, économique et social » a expliqué le directeur des Structures du parti.

Au chapitre politique toujours, EnQuête réserve sa Une à Idrissa Seck, nouvel allié de Macky Sall. Face aux remous et la réorganisation au sein de Rewmi (Le Pays, parti de la mouvance présidentielle), Idrissa Seck déroule son « ambition et sa stratégie» titre le journal. Pour matérialiser cela souligne le journal, Idy a mis en place « une nouvelle task-force composée de Awa Gueye Kebe, Lamine Ba et Ass Babacar Gueye ».

L’affaire des Centres de redressement de Kara suite et pas fin dans le journal L’Observateur. « Kara Sécurité, le côté obscur d’une enquête » titre le journal qui évoque « les pressions qui ont extirpé Kara de la procédure ». Le journal parle d’une affaire qui n’a pas encore livré tous ces secrets puisque « 17 morts présumés» seraient dénombrés selon des propos d’un pensionnaire. L’Observateur rajoute que « 37 des 43 mis en cause (sont) déférés aujourd’hui devant le Procureur ».

En sport, « Matar Bâ, balle au pied » dans Vox Populi. Le ministre des Sports soutient sans ambages que, « le Sénégal doit ambitionner de gagner une Can de foot » vue son rang. Le maire de Fatick (région ouest du pays) informe qu’ils vont « investir l’Afrique pour soutenir la candidature de Me Augustin Senghor » à la présidence de la Caf. Matar Bâ s’est aussi exprimé sur la réfection du stade Léopold Sédar Senghor en annonçant « l’arrivée des chinois le 12 décembre pour démarrer les travaux de réfection ».

Toujours en sport, Record met en évidence le choc entre le Psg et Manchester United en Ligue des champions et indique que « Gana et Cie sont en danger ». Stades quotidien estime que « Paris (est) en danger à MU ». Le quotidien sportif rajoute que « Neymar et Mbappe dans le dur » retrouvent leur ex-coéquipier Cavani en grande forme.

Humanitaire : l’Onu lance un appel record de 35 milliards de dollars

Pour faire face aux « ravages » causés par la pandémie de la Covid-19, l’Organisation des Nations unies (Onu) et ses partenaires ont lancé, mardi, un appel humanitaire record de près de 35 milliards de dollars américain pour 2021, a appris APA.Jamais, dans l’histoire récente de l’humanité, les besoins humanitaires n’avaient atteint un tel niveau. Les nécessiteux aussi. En effet, selon le rapport « Global Humanitarian Overview » de l’Onu 235 millions de personnes dans le monde auront besoin d’une assistance humanitaire en 2021.

Pour la plupart, souligne le document, ce sont des millions de personnes, parmi les plus vulnérables, qui sont confrontées à la faim, aux conflits, aux déplacements et aux conséquences du changement climatique et de la pandémie de Covid-19.

« Les budgets de l’aide humanitaire font face à des coupes terribles alors que l’impact de la pandémie mondiale continue de s’aggraver », a constaté, pour s’en émouvoir, le Secrétaire général de l’Onu, António Guterres. Il appelle donc le monde à « se tenir aux côtés des populations dans les moments les plus sombres de leur vie ». Il s’agit ainsi, d’après lui, de se mobiliser pour éviter la famine, lutter contre la pauvreté et maintenir les enfants vaccinés et scolarisés.

En 2020, fait remarquer le document onusien, la pandémie de la Covid-19 a modifié le paysage de la réponse humanitaire en rendant 235 millions de personnes tributaire de l’aide internationale. Il s’agit d’une augmentation de 40 % par rapport à la même période l’année dernière (160 millions), renseigne le document.

Justice, Politique et santé au menu des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais, parvenus à APA ce mardi sont revenus largement sur le procès de Souleymane Teliko et d’autres sujets liés à la politique et la santé.Sur l’audition de Souleymane Teliko, Walf Quotidien retrace « les minutes d’un procès houleux » et informe que le président de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) « écope d’un blâme ». Le journal note que c’est « le deuxième degré de sanction administrative après l’avertissement ».

EnQuête révèle « qu’il a fallu douze heures de débats acharnés pour arriver à la sanction du président de l’Ums ». Le journal indique que Teliko s’en sort avec « un blâme pour violation du droit de réserve ». Le président de l’Ums a été défendu selon le journal par « onze magistrats et dix avocats lors de son audition ».

L’affaire des Centres de redressement de Serigne Modou Kara Mbacke revient dans Vox Populi qui s’est penché sur ce dossier. Le journal informe que le marabout « bride ses disciples » avant d’ajouter que le leader du Parti de la vérité et du développement (PVD) a ordonné le « silence total » à ses hommes. « Chaque chose à son temps, j’ai voulu aller en prison, mais Serigne Touba n’a jamais accepté. Tous ceux qui sont en prison, y sont pour moi » confié-t-il à son entourage dans des propos rapportés par le journal.

Sud Quotidien dans le sillage de l’affaire Kara, consacre un dossier sur « l’organisation de milices privés » au Sénégal et indique que « l’Etat (est) pris en défaut ». Dans les colonnes du journal, Me Assane Dioma Ndiaye, de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) soutient qu’il appartient à « l’Etat de veiller à ce que tout comportement social soit conforme aux exigences de État de droit ». Le journal estime que face « aux développements de l’affaire des centres d’éducation de Serigne Modou Kara (…), la nécessite d’une dissolution ou d’encadrement de ces groupes «armés s’impose »

L’AS consacre sa Une sur le « calvaire sans fin des sidéens » partagés entre la rupture des antirétroviraux, les impacts de la Covid-19 et la stigmatisation. Le journal souligne même un fait inquiétant avec le décès des malades sous traitement légèrement à la hausse, informant qu’entre « 2008 et 2018, 38,9% des malades ont disparus».

Toujours au chapitre santé, Le Soleil lance un cri d’alerte sur la montée en flèche des cas de Covid-19 au Sénégal ces derniers jours. Le journal donne les « raisons d’un rebond des contaminations » qui peuvent s’expliquer par le relâchement, les conditions climatiques et la familiarité avec le nouveau coronavirus.

En politique, Walf Quotidien informe qu’après sa destitution au poste de numéro deux de Rewmi (Le Pays, parti de la mouvance présidentielle), « Dethié Fall risque d’être à l’étroit » dans le parti. Selon l’analyste politique Mamadou Seck, le désormais ex-numéro de Idrissa Seck « ne sera plus à l’aise s’il continue d’avoir cette posture. Mamadou Seck d’ajouter que : « la destitution de Dethié Fall doit pousser à réfléchir sur le fonctionnement des partis politiques où les chefs font la pluie et le beau temps »

L’Observateur reste sur le deuil qui frappe le football sénégalais avec le décès de Pape Bouba Diop dimanche à Paris. Le journal donne la parole à son ami et confident Henri Camara. L’ancien attaquant des Lions ouvre l’album souvenir et révèle « qu’entre lui et moi (Pape Bouba) il y avait un truc divin ». L’ancien numéro 7 des Lions explique « qu’il est tombé sous le charme de Bouba Diop dès le premier jour de leur rencontre au Jaaraf»

Stades revient sur le parcours d’un Lion qui a marqué son époque. « La discrétion, l’autre terrain de Bouba Diop » relate le journal qui évoque « sa dernière apparition en public en 2016 et le début de la maladie en 2017 ». Son frère qui s’est exprimé dans le journal révèle que « tout dépend du gouvernement pour le rapatriement de son corps ».

Record se veut plus précis et informe que « la dépouille de Pape Bouba Diop arrive à Dakar au plus tard vendredi ». La levée du corps aura lieu à Lens et la prière mortuaire aux Hlm de Rufisque.

En sport, Stades et Record sont revenus sur la cinquième journée de la Ligue des champions qui débute ce mardi. Record barre à sa Une que « Sadio Mane et les Reds (sont) à une victoire des 8emes ». Stades de son côté, évoque un double défi pour Liverpool et le Real Madrid : « gagner pour se qualifier les 8emes de finale ».

La Suisse alloue plus de 5 milliards f cfa aux petits agriculteurs de l’Afrique de l’Ouest

L’accord de partenariat, paraphé ce lundi entre le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) et la coopération suisse, vise à aider les petits agriculteurs du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest à accéder aux innovations et aux technologies agricoles améliorées.Les innovations technologiques sont de plus en plus utilisées pour une meilleure résilience face aux effets du changement climatique. Et le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) ne compte pas rester en marge de ce mouvement. En effet, le centre de recherche vient d’obtenir de ses partenaires suisses un nouveau financement pour doter les producteurs de technologies agricoles améliorées.

« Nous voulons faire de la technologie un levier du développement au niveau communautaire. Il ne s’agit plus d’échanger les technologies entre pays mais, de faire en sorte qu’une technologie disponible dans un pays puisse aller immédiatement au niveau des communautés », a expliqué le directeur exécutif du Coraf, Abdou Tenkouano.

Ce premier appui de la coopération suisse permettra de financer principalement le Plan Stratégique 2018-2027 du Coraf. Il couvre la période 2020-2024 et constitue la première phase d’un engagement de 12 ans entre la représentation diplomatique helvétique et le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles. L’enveloppe globale de ce partenariat s’élève à 18 milliards FCFA.

« Concrètement, cette contribution vise la sécurité alimentaire, nutritionnelle et économique de plus de 10 millions de personnes (bénéficiaires directs et indirects) dont 50% de femmes et 60% de jeunes en Afrique de l’Ouest », a fait savoir l’Ambassadrice de la Suisse au Sénégal, Madame Weichelt Krupski Marion.

A en croire cette dernière, cette contribution permettra à environ 2 millions de producteurs dont 50% de femmes et 60% de jeunes d’utiliser plus d’innovations et technologies pour augmenter les rendements dans leurs champs de maïs, mil, riz, manioc, tomates et dans leurs entreprises agricoles.

Poursuivant, elle a indiqué que les innovations seront développées de manière participative afin qu’elles soient adaptées aux besoins des populations. Ces dernières seront aussi informées et formées pour une bonne connaissance et une bonne utilisation de ces innovations.

Cette première phase de partenariat qui s’inscrit dans le cadre du Plan Stratégique du Coraf vise les agriculteurs de cinq pays que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger.

Le monde entier rend hommage à Papa Bouba Diop

Les hommages continuent de pleuvoir après le décès, dimanche, à 42 ans de l’ancien international sénégalais Papa Bouba Diop.A l’annonce de son rappel à Dieu, beaucoup de personnes se sont remémorées cette phase du match inaugural de la Coupe du monde 2002 qui le rendra célèbre à jamais. Sur une déboulée du gauche, El hadji Diouf, le meilleur joueur des Lions de l’époque, élimine Franck Leboeuf avant de délivrer une passe décisive, au milieu de la défense française, à son coéquipier de Lens.

Le colosse bute une première fois sur le gardien Barthez avant de parfaire une seconde fois son tir alors qu’il était à terre. C’était à la trentième minute. Dakar et plusieurs villes africaines exultent de joie pendant que le buteur sénégalais, entouré de ses coéquipiers, les visages sereins, s’en va célébrer au poteau de corner où il étale son maillot.

Ce but contre la France « marquera à jamais l’histoire du football sénégalais, africain et mondial aussi ! Il est rentré dans toutes les têtes », a déclaré sur RFI El hadji Diouf, « très touché » par le décès de son « frère » Papa Bouba Diop.

« Je me souviens de l’entraînement à la veille du match contre l’équipe de France. On se disait que le but pouvait venir de lui. Il était adroit dans la surface. Il était très fort », a témoigné le double Ballon d’or sénégalais, aujourd’hui membre du staff technique de l’équipe nationale entraînée par le capitaine de la génération 2002, Aliou Cissé.

Auteur de 63 matchs et 11 buts en sélection, l’ancien joueur de Fulham était selon Diouf « un joueur hors norme, une personne qui partageait, quelqu’un qui avait à cœur de travailler pour son Sénégal natal et son Afrique natale. C’était facile de jouer avec lui, parce qu’il était généreux dans l’effort comme dans la vie de tous les jours ».

« Solide comme un Baobab »

A l’image de Diouf, plusieurs autres anciens Lions ont rendu hommage, dans les réseaux sociaux, à leur coéquipier terrassé par la maladie de Charcot. « Ta mission a été accomplie avec Bravoure, Humilité et Discrétion. Je suis triste et sans parole, je ne verserai pas des larmes, car tu mérites plutôt nos applaudissements », note Salif Diao, qualifiant Bouba Diop d’« emblème de notre Nation ».

Peiné également par la disparition de son « frère », Khalilou Fadiga parle de son « courage » et de sa « force » qui leur rendaient « heureux ».

Au-delà de la « tristesse » de l’annonce de son décès, écrit son cadet de la sélection Demba Bâ, Papa Bouba fut « un modèle pour les jeunes sénégalais de ma génération ».

Il était « un géant » qui a « soulevé nos cœurs en 2002 », mentionne Habib Bèye, son coéquipier de 2002 devenu consultant à Canalplus.

L’ancien international malien, Frederick Oumar Kanouté, n’est pas en reste dans les hommages, se disant « peiné par le décès de son frère, la légende du football sénégalais Papa Bouba Diop ».

Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, note que c’est « grâce à lui et sa Génération 2002 (que) le monde entier a découvert le Sénégal, terre de Téranga (hospitalité en wolof) et de football ».

Des personnalités de divers domaines ont dit également leur peine, à l’instar du réputé économiste sénégalais Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, Rufisquois comme le défunt milieu de terrain : « Tu t’es révélé au monde un vendredi 31 mai 2002. Tu as porté ton pays par ton talent et ton efficacité. Tu as fait connaître le Sénégal dans les coins les plus reculés de la planète. Tu as fais honneur à ta patrie. Ta vie aura été utile Pape Bouba Diop ».

Ainsi pour toute son œuvre, Diomansy Kamara note que son aîné de la sélection « mérite un hommage national ». Le chef de l’Etat Macky Sall n’a encore rien dit à ce sujet mais souligne que « le décès de Pape Bouba Diop est une grande perte pour le Sénégal ». Il rend du coup hommage « à un bon footballeur, respecté de tous pour sa courtoisie et son talent, nous rappelant fièrement l’épopée des Lions en 2002 ».

Sénégal: repli du nombre d’employés dans le secteur moderne

Au deuxième trimestre 2020, le nombre moyen d’employés salariés au Sénégal, recevant une rémunération de leur employeur, dans le secteur moderne hors administration publique est passé à 304 003 contre 341 347 à la même période de 2019, soit une baisse de 10,9%.Cette évolution est en relation avec la diminution des effectifs dans la quasi-totalité des sous-secteurs, notamment ceux de l’hébergement et de la restauration, de la construction, des activités extractives, des activités de fabrication, du transport et entreposage et du commerce, explique l’Agence National de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

Plus en détails, l’ANSD précise que le fléchissement de l’effectif dans la construction est imputable à l’achèvement de certains gros chantiers. Tandis que les baisses enregistrées dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, du transport et de l’entreposage ainsi que du commerce, sont essentiellement liées aux mesures prises par l’Etat pour limiter la propagation de la nouvelle maladie à coronavirus.

Dans cette étude intitulée « Enquête sur l’Emploi, la Rémunération et les Heures de travail (EERH) », l’ANSD révèle par ailleurs que sur le premier semestre 2020, le nombre moyen d’employés salariés dans le secteur moderne hors administration publique s’est contracté de 7,5% par rapport à celui enregistré à la même période de 2019.

De même, souligne l’ANSD, à l’instar du nombre moyen d’employés, la rémunération dans le secteur moderne s’est repliée de 9,4% par rapport au deuxième trimestre 2019. La masse salariale est ainsi ressortie à 306,3 milliards de FCFA au deuxième trimestre 2020 contre 338,0 milliards de FCFA un an plutôt.

Selon les experts de l’Agence National de la Statistique et de la Démographie, cette évolution est consécutive à la baisse de la rémunération dans la quasi-totalité des sous-secteurs suite à la réduction de leurs nombres d’employés.

Sur les deux premiers trimestres de 2020, la rémunération dans le secteur moderne s’est contractée de 5,2% par rapport à celle de la même période de 2019, note l’Agence.

En outre, fait remarquer l’ANSD, le nombre moyen d’heures travaillées par semaine s’est établi à 40,9 heures au deuxième trimestre 2020 contre 41,1 heures au même trimestre de l’année précédente, soit une diminution de 1,4%.

Cette situation est imputable principalement à la réduction des heures moyennes hebdomadaires travaillées dans le secteur du commerce, de la construction, du transport et l’entreposage, de l’hébergement et la restauration, de l’information et de la communication ainsi que dans les activités spécialisées scientifiques et techniques. Cependant, dans le secteur de la santé, il est noté un redressement de 29,8% des heures hebdomadaires moyennes travaillées.

Sur les six premiers mois de 2020, le nombre moyen d’heures travaillées par semaine a aussi régressé (-0,8%) relativement à celui de la période correspondante de 2019, conclut l’étude.

La presse sénégalaise salue la mémoire de Pape Bouba Diop

Les quotidiens sénégalais, parvenus à APA ce lundi, ont tous salué la mémoire de Pape Bouba Diop, décédé, dimanche à Paris.« Pape Bouba Diop à jamais le premier ! » titre Stades dans sa Une. Le quotidien sportif revient sur la riche carrière de l’international aux 63 sélections et 11 buts. Stades rappelle aussi qu’il a été « le premier sénégalais à figurer dans le top 30 du ballon d’or mondial avec (El Hadji) Diouf ».

« Le héros de Séoul n’est plus » indique Record. « Adieu Pape Bouba » lance le journal qui informe le Lion a été emporté par « la maladie de Charcot », une maladie « neuro-dégénérative qui atteint progressivement les neurones et entraine une faiblesse musculaire puis une paralysie».

Décès de Pape Bouba Diop, le « bourreau des Bleus » s’est éteint informe Le Quotidien qui s’arrête sur l’hommage de la Fifa au premier buteur de Mondial 2002 contre la France en match d’ouverture. « Un jour héros du Mondial, toujours héros du Mondial » salue l’Institution mondiale dans un Tweet. Le journal rapporte aussi la « grande tristesse » qui a habité Demba Bâ qui cite le défunt comme « un modèle pour les jeunes sénégalais de (sa) génération ».

L’Observateur évoque les « derniers volontés de Bouba Diop ». « Sur une chaise roulante, il devait être rapatrié au Sénégal cette semaine » informe le journal qui revient sur « les démarches de El Hadji Diouf et l’avion médicalisé de Macky Sall. L’Observateur ajoute que « sa famille tient à rapatrier son corps au Sénégal pour faire des funérailles à Rufisque là où sa carrière a démarre (…) »

Le Soleil rend hommage à « l’homme qui a terrassé la France » et rappelle qu’il rejoint au ciel d’autres « acteurs indirects » des Lions de 2002 comme Bruno Metsu, Jules Bocandé, Mansour Wade, et le Dr Fallou Cissé. Toujours dans le quotidien national, Matar Bâ, ministre des Sports salue la mémoire du disparu qu’il définit comme « un exemple à offrir à la jeune génération ».

Au chapitre politique, Sud Quotidien revient sur les remous au parti de Rewmi (le Pays, parti de la mouvance présidentielle) qui oppose son président Idrissa Seck et son numéro deux Dethié Fall. Ce dernier est « limogé » de son poste de vice-président après « ses critiques contre la politique agricole du président Macky Sall »

Alliance Macky – Idy « Dethié, premier dindon sacrificiel » ajoute Walf Quotidien qui informe ironiquement que Idrissa Seck vient de « créer le délit d’opinion dans sa formation politique ».

Dans le journal EnQuête, « Idy s’explique » sur les raisons de la colère de son désormais ex-numéro 2. « La cause première est (sa)  non sélection (du vice-président du parti Rewmi) pour rejoindre (le gouvernement) » soutient Idrissa Seck devant ses collaborateurs. Un argument démenti par Dethié Fall dans le même journal. Ce dernier précise « qu’il n’a jamais été demandeur ni d’un poste de député ni d’un poste de ministre auprès de qui que ce soit » avant de marteler que « son engagement politique reste exclusivement orienté au service du peuple sénégalais ».

Toujours en politique, Walf Quotidien réserve sa Une à Ousmane Sonko, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef, opposition). Dans un large entretien, l’opposant radical au régime de Macky Sall revient sur le budget 2021, l’émigration clandestine, le train de vie de l’Etat et la fiscalité entre autres sujets.

Sur tout autre registre, Le Quotidien parle du démantèlement « d’un réseau de trafic d’êtres humains » et indique que « (Serigne) Modou Kara (marabout et leader du Parti de la vérité pour le développement PVD) est au centre de la polémique ».

Vox Populi évoque aussi cette affaire et parle « d’horreur dans les daaras de Kara ». Le journal révèle que « dans les lieux, les gendarmes ont trouvé des individus âgés de 17 à 42 ans placés sous haute surveillance et victimes de séquestration, de maltraitance, voire de torture ».

Ce qui pousse L’Observateur a parlé de « la vie de bagnard dans les centres de redressement de Serigne Modou Kara Mbacké ». Le journal informe que les « pensionnaires sont soumis à un régime de rigueur ». Une diète « drastique » qui a fait sombrer dans une « démence latente les plus fragiles ».

Caf : Ahmad Ahmad, une descente aux enfers express

Trois ans seulement après sa surprenante victoire devant le dinosaure Issa Hayatou, le Malgache tombe de son piédestal. Récit d’une chute pour le moins prévisible.Le patron du foot africain était sur le fil du rasoir. Le coup de grâce est porté dans la matinée du 23 novembre par la chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la Fédération internationale de football amateur (Fifa). 

La justice interne de l’instance faîtière du foot mondial interdit au président de la Confédération africaine de football (Caf) d’exercer, durant cinq ans, toute activité relative à ce sport. Une peine assortie d’une amende de 200.000 francs suisses, soit 121 milliards F CFA.

Ahmad Ahmad (60 ans) est jugé coupable d’avoir enfreint les articles 15 (devoir de loyauté), 20 (acceptation et distribution de cadeaux et autres avantages) et 25 (abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa ainsi que de l’article 28 (détournement de fonds) de sa version 2018.

 « Il n’y a pas une grosse surprise. C’était dans les tuyaux. D’autant plus que les présidents des fédérations sénégalaise et mauritanienne de foot, proches  d’Ahmad, ont annoncé leur candidature à la présidence de la Caf », commente Salif Diallo de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS, publique).

L’équipe de communication de l’ancien homme politique malgache soutient que la sentence « n’a pas été rendue de façon juste et impartiale ». C’est la raison pour laquelle, les conseils d’Ahmad ont introduit, dans la foulée, un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (Tas).

Mais pour M. Diallo, journaliste sportif, « il n’y a pas de fumée sans feu ». En tout cas, la déchéance de ce dirigeant, qui promettait il y a peu « de changer (le) mode de gouvernance » de la Caf, est éclair.

Dans son enquête, la Commission d’éthique de la Fifa a notamment affirmé qu’Ahmad a organisé un pèlerinage à la Mecque (Oumra) aux frais de la Caf. Ce voyage, ayant eu lieu durant le Ramadan 2018, aurait nécessité un peu plus de 100 mille dollars (54 milliards F CFA) d’après la presse sportive. La délégation était composée du Malgache, de deux membres de son cabinet et de quinze présidents de fédérations africaines. « Est-ce qu’on doit utiliser l’argent public à des fins privées ? », s’interroge Salif Diallo.

Bien sûr que non ! Mais dans la sphère footballistique, la rumeur d’un complot ourdi par Gianni Infantino, le patron de la Fifa, se répand à la vitesse d’un ballon. « Les juges sont partis des faits. Jusqu’à la preuve du contraire, la Commission d’éthique de la Fifa est indépendante. C’est elle qui avait sanctionné Michel Platini et Sepp Blatter », rappelle ce membre de l’Association Nationale de la Presse Sportive du Sénégal (ANPS).

A l’ère du foot business, les confédérations gèrent des budgets mirobolants grâce notamment à la cession des droits TV pour les compétitions internationales que s’arrachent surtout les chaînes spécialisées. « Dans un passé récent, ceux qui s’occupaient du sport au Sénégal avaient du temps. Car ils ne travaillaient pas. Maintenant, il y a des milliards en jeu. Et cela attire forcément d’autres profils », explique Salif Diallo.

En effet, l’âpreté de la concurrence dans les élections au niveau des instances nationales et internationales est un indicateur de l’attractivité exponentielle de ces postes. « Il y a de plus en plus d’argent. Si l’on ne met pas en place des mécanismes qui permettent de bien gérer ces fonds, il y aura toujours des suspicions », prévient M. Diallo. 

Ahmad Ahmad a été élu président de la Caf lors de l’Assemblée générale tenue le 16 mars 2017 à Addis Abeba (Ethiopie). A la surprise générale, le président de la Fédération Malgache de Football (FMF) avait récolté 34 voix contre 20 pour Issa Hayatou. « A un mois du vote, j’ai discuté avec Hayatou en marge de la Can U20  à Lusaka (Zambie). Il n’était pas inquiet pour sa réélection. Pour lui, il allait gagner largement. La victoire d’Ahmad a été une vraie surprise », se souvient ce journaliste chevronnée. 

Sauf un rebondissement dans cette affaire, une nouvelle page s’ouvre pour le foot continental. M. Ahmad aura quand même mis en œuvre de profondes réformes à la Caf : « Tout n’a pas été négatif sous son magistère », note le journaliste de l’APS.

Caf : les signes avant-coureurs de l’effondrement d’Ahmad

La suspension du président de la Confédération africaine de football (Caf), avant même le terme de son mandat, est la résultante des nombreuses casseroles qu’il trainait.S’il ne semblait craindre rien au départ, Ahmad Ahmad a été rattrapé par les accusations de corruption et de détournement de fonds. Au plan interne et externe, les lanceurs d’alerte ne se cachaient plus en continuant de dénoncer le mode de gouvernance du Malgache. Parmi plusieurs autres observateurs, ils voyaient venir depuis octobre la sentence de la Commission d’éthique indépendante de la Fifa. Prononcée le 23 novembre dernier, elle sonne comme un coup de grâce pour le tombeur du tout-puissant Hayatou.

Beaucoup de dirigeants voyaient en Ahmad l’homme du renouveau qui pouvait redresser l’instance africaine. Le Malgache pouvait se targuer de quelques réformes majeures dans l’organisation des compétitions comme le passage de la Coupe d’Afrique des nations à 24 équipes depuis 2019 et la création d’une Ligue africaine féminine. A son actif aussi, un bilan financier honorable et une bonne gestion des conséquences de la Covid-19.

Mais derrière ce tableau, se cachent des zones d’ombre. Car les quatre ans passés par l’ancien Secrétaire d’Etat aux Sports malgache à la tête de la Caf n’ont pas été un long fleuve tranquille. Sa gestion a souvent été pointée du doigt par certains dirigeants à l’instar de Manuel Nascimento Lopes, le président de la Fédération bissau-guinéenne. « Je n’ai rien contre la personne d’Ahmad mais c’est sa gestion de la Caf qui me pose problème. Il monopolise les choses. Les gens le savent mais ils n’osent pas à en parler. Même quand il commet des erreurs, ces derniers l’applaudissent », s’insurgeait-il.

Quand Pape Diouf alertait…

Avant lui, le défunt président sénégalais de l’Olympique de Marseille (France), Pape Diouf, s’était carrément démarqué d’Ahmad. Dans une tribune publiée au journal Le Monde le 17 janvier 2020, il avait plaidé pour « l’arrivée d’un homme fort à la tête de la Confédération africaine de football ». Il avait qualifié la décision de la Caf de retirer la Can 2019 au Cameroun au profit de l’Égypte de « fumisterie ».

En coulisses, l’organisation procède au licenciement spectaculaire de son Secrétaire Général, Amr Fahmy à deux mois de la Can 2019 au pays des Pharaons. Ce dernier avait adressé une lettre à la Fifa dans laquelle il accuse le patron du football africain « de harcèlement sexuel » et de « corruption ».

En juillet 2019, la BBC en remet une couche, mettant en cause l’ancien homme politique malgache dans une autre affaire financière. Le média britannique révèle que, contrairement à sa promesse faite à son arrivée en 2017 de ne pas percevoir de salaire, le président déchu de la Caf avait bel et bien touché 40.000 dollars mensuels. Ce qui correspond à 480.000 dollars par an sans compter la prime annuelle de 80.000 dollars.

Après deux ans de mandat, Ahmad sollicite la Fifa pour un « audit » de la Caf. Une décision qui crée des remous au sein même du Comité exécutif qui y voit une mise sous tutelle de l’institution mondiale, dont il est pourtant un des vice-présidents.

« Ahmad Ahmad, on a vu ses limites, ses incompétences. Après deux ans de mandat, voilà que, par son incompétence, son ignorance des textes, il amène aujourd’hui la Fifa à mettre son nez dans les affaires de la Caf qui devient néocolonisée », déplorait encore Pape Diouf, décédé en mars dernier de la Covid-19.

Le lâchage de la Fifa

Gianni Infantino, très impliqué dans l’élection d’Ahmad, avait prévenu la Caf dans une lettre au ton assez menaçant en juillet 2019. « Compte tenu des circonstances actuelles, l’administration de la Fifa a déjà recommandé qu’un audit central soit effectué sur tous les fonds avancés de la Fifa alloués à la Caf afin de s’assurer que les fonds ont été, et sont, utilisés correctement et qu’il n’y a pas de preuve de malversation ou de mauvaise gestion ».

Six mois plus tard, la déléguée générale pour l’Afrique, Fatma Samoura Ndiaye qui avait pris ses quartiers au Caire (Égypte) pour s’imprégner des dossiers, est priée de retourner à Zurich (Suisse) suite à une décision du Comité exécutif de la Caf de ne pas prolonger l’expérience. Une décision qui ne serait pas du goût d’Infantino, accusé dès lors par des proches d’Ahmad d’avoir torpillé la candidature de celui qu’il a grandement soutenu pour déboulonner l’inamovible Hayatou.

Après s’être tiré d’affaire dans son audition en France en juin 2019, qualifiant de « fausses, malveillantes et diffamatoires » les accusations de « corruption » et « d’abus de confiance » dont il fait l’objet, le président de la Caf n’a pas échappé aux griefs de la Fifa. Cette instance l’accuse d’avoir « enfreint le Code d’éthique » la veille de l’officialisation de sa candidature le 29 octobre.

Ironie du sort, c’est le patron du football africain qui a fait appel à la toute puissante Fifa pour se donner bonne conscience. Certainement, Ahmad n’imaginait pas sa défenestration quelques mois plus tard par l’un de ses organes.

Un feuilleton dont la prolongation se jouera au Tribunal arbitral du sport (Tas). Tout compte fait, cette affaire plonge l’instance africaine dans un tourbillon.

Caf : une mauvaise gouvernance systémique ?

Bien avant la suspension du président Ahmad Ahmad pour notamment détournements de fonds, les accusations de corruption ont longtemps miné la gestion de la Confédération africaine de football (Caf).La bonne gouvernance, un voeu pieux au sein de l’instance faîtière du foot continental ? En tout cas, certaines pratiques ont la vie dure à la Caf. Pourtant, Ahmad Ahmad avait comme challenge de « lutter efficacement contre la corruption » dans le football africain avant que celle-ci ne précipite sa destitution. En juillet 2018, à l’île Maurice, le Malgache déclarait que ce phénomène existe « partout dans le monde et tout le monde essaie de (le) combattre ».

Avant lui, Issa Hayatou qui a dirigé pendant 27 ans l’institution a maintes fois été accusé d’avoir reçu des pots-de-vin en échange d’avantages. Mais la preuve n’avait jamais été établie selon certains observateurs interrogés par APA. Ce n’était que des « allégations », estime Babacar Khalifa Ndiaye, un des doyens du journalisme sportif sénégalais. Durant sa longue carrière, il n’a « pas souvenance de corruption avérée » contre l’ex-dirigeant camerounais.

En revanche, on qualifie souvent Hayatou de personnage « secret et tortueux », s’entourant « d’affidés » qui lui ont assuré des réélections à la pelle. Il était aussi considéré comme un « protégé » de Joseph Sepp Blatter, l’ancien homme fort du foot mondial emporté par la Fifagate en 2015. En ce sens, il fut tout le contraire d’Ahmad que beaucoup considéraient comme très proche de l’actuel président de la Fifa, Gianni Infantino, avant que leurs relations ne deviennent « tendues » ces derniers mois.

« Au nom de la Caf »

En 2010, suite à des révélations de la BBC, Issa Hayatou a reconnu avoir reçu la somme de « 25.000 francs suisses »… mais « au nom de la Caf ». Ce versement avait été effectué par International Sports and Leisure (ISL), une société de marketing qui avait obtenu l’exclusivité des droits pendant plusieurs Coupes du monde, avant sa liquidation en 2001.

« Je ne vois pas en quoi nous sommes concernés par ce que la BBC raconte. C’est quelque chose qui date de 16 ans. Pourquoi la BBC n’avait pas révélé ça depuis 16 ans si elle avait la preuve que c’était de la corruption ? Je n’ai rien à craindre. J’ai le soutien de Joseph Blatter », déclarait-il dans les médias français.

Épargné par la vague d’arrestations dans l’immense affaire de corruption révélée au sein de la Fifa en 2015, l’ancien patron de la Caf avait été rattrapé par la justice égyptienne deux ans plus tard après des accusations d’abus de pouvoir. Issa Hayatou avait été suspecté d’avoir attribué des droits de retransmission de plusieurs compétitions à la société Lagardère Sports. Au final, les deux parties avaient nié l’ouverture d’une quelconque procédure.

Dans l’attribution du Mondial 2022 au Qatar, il a aussi été accusé de corruption après que la Caf a reçu 1,8 million de dollars en janvier 2010. Il expliquait que les Qataris leur avaient donnés ce montant « pour exposer leur projet (de candidature) lors du Congrès » afin de désigner les pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022.

Début de la fin

A l’inverse, le Malgache Ahmad n’a pas connu le même sort face aux accusations et soupçons. En avril 2019, le défunt Secrétaire Général de la Caf, l’Égyptien Amr Fahmy, envoie une lettre à la Fifa dans laquelle il accuse son supérieur de corruption et de harcèlement sexuel à l’encontre de plusieurs salariées. Il sera licencié plus tard. Mais cette dénonciation semble avoir déclenché la procédure de la Commission d’éthique indépendante de la Fifa, menant une enquête sur diverses questions liées à la gouvernance de la Caf couvrant la période 2017-2019.

Sur cette question, Ahmad, placé brièvement en garde à vue à Paris (France) en juin 2019, avait sollicité la supervision de l’instance continentale par la Fifa. C’est ainsi que la Secrétaire Générale, la Sénégalaise Fatma Samoura, a effectué un séjour de six mois au Caire (Égypte) en tant que « déléguée générale pour l’Afrique ». Mais la mission de la numéro 2 de la Fifa n’a pas été renouvelée à son terme en février dernier. Dès lors, plusieurs soupçons n’ont pu être levés.

Lundi 23 novembre dernier, la chambre de jugement a établi qu’Ahmad a « manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la Caf ». Les griefs portaient notamment sur l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités. En conséquence de quoi, il a été suspendu cinq ans de toute activité liée au football même s’il a déposé mercredi un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (Tas).

Nouvelle ère ?

En outre, la Caf et plusieurs proches d’Ahmad, comme le Sénégalais Augustin Senghor, se préparaient déjà à cette sentence de la Fifa. Candidat à l’élection du président de la Caf du 12 mars 2021 à Rabat (Maroc), le président de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) affirmait récemment qu’il était prévu « de prendre le maximum de précautions pour les risques ». Ainsi, « des voix se sont élevées pour dire que j’étais l’homme de la situation pour gagner l’élection et redresser la Caf », poursuivait-il devant une équipe de campagne dans laquelle on reconnait déjà le Media Officer de la Caf, le journaliste sénégalais Aliou Goloko.

Dans un passé récent, le maire de Gorée disait à qui veut l’entendre qu’il ne se présenterait jamais contre Ahmad, candidat à sa propre succession, pour trois raisons : « la loyauté, le souci d’une certaine stabilité et la continuité ». Mais aujourd’hui, « le contexte actuel au sein de l’institution » l’a poussé à prendre cette décision, en plus de « différents facteurs ».

Membre du Comité exécutif de la Caf, Augustin Senghor note des avancées dans la gestion du Malgache bien que tout ne fut pas rose :« Je dois, cependant, à la vérité dire que ces dernières années, malgré toutes les clameurs et rumeurs colportées ici et là sur la gestion de la Caf, des avancées notables ont été réalisées dans beaucoup de domaines par les dirigeants en place. Il me plaît ici de saluer et de rendre hommage au président Ahmad et à mes collègues du Comité exécutif sortant ».

Aujourd’hui, l’intérim à la tête de la Caf est assuré par le vice-président congolais Constant Omari. Non moins président de la Fédération congolaise de football (Fecofa), ce dernier a été placé en garde à vue, en avril 2018, à Kinshasa (RD Congo), en compagnie de trois autres dirigeants sportifs pour de « présumés détournements d’un million de dollars destiné à l’organisation de quatre matchs de football ».