Immatriculation systématique des parcelles de terrain : Le ministère de l’Urbanisme fait le point

Un an après le démarrage de la phase pilote de l’opération d’immatriculation systématique des parcelles de terrain, la commission technique a dressé un état des lieux lors d’un point de presse tenu le 2 septembre 2025 à la Direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat.

La phase pilote de l’opération, menée en partenariat avec l’Ordre des Géomètres Experts du Mali, a concerné les quartiers de Yirimadio-Zerny, Kalaban Coura sud-extension, Medina Coura dans le district de Bamako, et Kalaban Coro-plateau dans la commune rurale de Kalaban Coro, dans le cercle de Kati.
Selon la commission technique, la situation au 29 août 2025 fait état de 3 262 titres fonciers créés au total, dont 2 045 pour Kalaban Coura sud-extension et 1 217 pour Yirimadio-Zerny. À Kalaban Coro-plateau, la copie du titre foncier mère couvrant le secteur a déjà été transmise au Bureau des Domaines du Cadastre de Kati pour la création du titre foncier, tandis que dans le quartier de Medina Coura, l’évolution de l’opération est « confrontée au règlement de certains détails techniques et administratifs ».
Appel au retrait des titres fonciers disponibles
La commission technique a appelé les propriétaires des parcelles situées dans les quartiers de Kalaban Coura sud-extension et Yirimadio-Zerny à obtenir les titres fonciers créés en formulant une demande au directeur régional des Domaines et du Cadastre du district de Bamako et en payant les frais de cession, lesquels comprennent le prix de cession conformément au Décret N°2025-028/PT-RM du 24 janvier 2025, ainsi que les droits et taxes connexes.
La demande doit énoncer les noms, prénoms, qualité, nationalité et domicile du demandeur, et doit être accompagnée d’une photocopie de la pièce d’identité en cours de validité, de deux photos d’identité, d’une copie légalisée du titre provisoire, d’un certificat de réponse à la réquisition de renseignements délivré par le Bureau spécialisé des Domaines et du Cadastre compétent et d’un extrait de plan de situation de la parcelle de terrain concernée.
« Au cas où le requérant ne dispose d’aucun document d’attribution de la parcelle de terrain, cela donne lieu à une cession directe. Dans ce cas, la demande doit être accompagnée d’une photocopie de la pièce d’identité en cours de validité, de deux photos d’identité et d’un extrait de plan de situation de la parcelle de terrain concernée », a expliqué Youssouf Alhousseini, conseiller technique chargé de la gestion domaniale et foncière au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat.
Opération élargie
Suite au bon déroulement de la phase pilote, l’opération a été élargie à tous les quartiers du district de Bamako ainsi qu’à toutes les régions administratives du pays.
Pour cette nouvelle étape couvrant l’ensemble du territoire national, des commissions de coordination et de pilotage, ainsi que la délivrance des réquisitions aux géomètres experts, sont en cours.
« Ces opérations vont dans le sens de la formalisation de la propriété foncière, de la sécurité foncière, de la réduction des litiges fonciers et de l’amélioration des recettes transactionnelles provenant du foncier. De ce point de vue, elles sont à encourager et à poursuivre », a souligné Hammadoun Maiga, directeur général des Domaines et du Cadastre.
L’opération d’immatriculation systématique des parcelles de terrain a été initiée dans le cadre de la mise en œuvre de la loi domaniale et foncière de 2021, qui, non seulement a retenu le titre foncier comme seul document juridique attestant la propriété foncière, mais a aussi donné un délai de 10 ans aux détenteurs de documents provisoires pour transformer ces documents en titre foncier.
Elle vise, entre autres, à soulager les citoyens de certains efforts dans le cadre de la procédure d’immatriculation, à créer les données nécessaires à la mise en place du cadastre et à minimiser les risques de litige et de contentieux fonciers.
Mohamed Kenouvi

SAMAC : Bamako capitale de l’architecture durable et innovante

Le Salon Malien de l’Architecture et de la Construction (SAMAC) ouvre sa première édition à Bamako du 31 juillet au 3 août 2025. Dans un pays confronté à une urbanisation rapide, un déficit de logements massifs et une pression foncière croissante, il veut être un rendez‑vous économique majeur pour repenser le secteur du bâtiment.

Le secteur de la construction contribue significativement à la création d’emplois et représente une part importante des investissements privés dans le pays. Le Salon Malien de l’Architecture et de la Construction se tiendra au Centre International de Conférences de Bamako, sous le haut patronage du Général Assimi Goïta. L’événement, initié par l’Ordre des Architectes du Mali, fondé en 1989 et réunissant aujourd’hui 250 membres, prévoit la participation d’environ 2 000 visiteurs et 30 exposants, dont des architectes, urbanistes, ingénieurs et décideurs économiques. Le thème choisi, « Habitat durable, culture et innovation », illustre la volonté de positionner l’architecture comme un moteur de développement économique et social.

Avec 47% de la population vivant en milieu urbain et une croissance urbaine estimée à 4,7% par an, la demande en logements et infrastructures ne cesse de croître. Selon le ministère de l’Habitat et le CAHF, le déficit en logements atteindra environ 1,5 million d’unités dans les cinq prochaines années. Pourtant, le coût du foncier reste prohibitif, représentant parfois jusqu’à 50% du coût final d’une maison et le prix d’un sac de ciment dépasse les 6 000 francs CFA, alourdissant la facture pour les ménages. Cette pénurie alimente la croissance des quartiers informels, fragilise la cohésion sociale et pèse sur les finances publiques, contraintes d’intervenir en urgence.

Impact environnemental

Face à ces défis, le SAMAC valorise les innovations locales, écologiques et résilientes. En 2024, près de 30% des constructions neuves incorporaient déjà des matériaux locaux et des techniques traditionnelles pour réduire leur impact environnemental et leur coût. Ces approches locales permettent aussi de limiter l’importation de matériaux coûteux, réduisent l’empreinte carbone des constructions et favorisent l’économie circulaire. Cependant, 41,9% des foyers urbains vivaient encore dans des conditions précaires la même année, traduisant l’ampleur du chemin à parcourir.

Le salon ambitionne aussi de dynamiser davantage les partenariats régionaux, notamment avec l’AES et l’UEMOA. En 2024, la CRRH‑UEMOA a mobilisé plus de 340 milliards de francs CFA pour soutenir le logement social, démontrant l’importance économique d’un secteur qui génère des milliers d’emplois et structure durablement les villes.

Cette première édition du SAMAC veut inscrire durablement l’architecture malienne dans une dynamique où la durabilité, la performance économique et la qualité iront de pair.

Massiré Diop