COP 28 : un rendez vous crucial pour la planète

La Conférence des Parties à la Convention – Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 28) se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï. Pour les Nations Unies, l’action climatique ne peut plus attendre, car les températures de la planète ont atteint des niveaux records et que les phénomènes météorologiques extrêmes perturbent un peu partout la vie des populations. C’est donc « une opportunité unique de rectifier le tir », en accélérant le rythme des mesures à prendre.

La COP 28 fera le bilan des actions entreprises depuis l’Accord de Paris de 2015 et planifiera les actions à envisager. Selon les données scientifiques, pour préserver un climat vivable, la production de charbon, de pétrole et de gaz doit diminuer rapidement et la capacité mondiale d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, hydraulique et géothermique), doit tripler d’ici 2030. Dans le même temps, le financement de l’adaptation et les investissements pour la résilience doivent augmenter.

Rencontre cruciale

La Conférence de Dubaï ne peut pas être une conférence de plus. Elle doit être un tournant où les pays se mettront d’accord sur les mesures strictes à adopter en faveur du climat, mais aussi sur la manière dont ces mesures seront mises en œuvre, et évalueront les progrès réalisés pour l’atteinte des objectifs de Paris en termes d’atténuation, d’adaptation et de financement.

À Dubaï se conclura le premier Bilan mondial, débuté à Glasgow lors de la COP 26. Le processus doit permettre aux pays de mesurer ce qui reste à faire et les inciter à des plans d’action climatique ambitieux et accélérés. Les enjeux sont la santé et le bien-être de notre planète, alerte l’ONU.

« La banquise de l’Antarctique est à son plus bas niveau. De nouveaux chiffres montrent qu’en septembre elle était inférieure de 1,5 millions de kilomètres carrés à la moyenne de la période de l’année, une superficie à peu près égale à la taille du Portugal, de l’Espagne, de la France et de l’Allemagne réunis ». Mais le monde entier  est concerné, « parce que ce qui se passe là-bas a des impacts à des milliers de kilomètres », relève le Secrétaire général de l’ONU. Plus d’un siècle d’utilisation non rationnelle des énergies et des terres a donc entraîné un réchauffement de 1,1°C par rapport aux niveaux préindustriels. Chaque augmentation du réchauffement est susceptible d’aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes, comme la chaleur et les inondations, et entraîner des changements climatiques irréversibles.

Mouvement Mali propre : cinq ans au service de l’environnement

Deux en une. Pour la 5ème édition de son « Brunch vert », rendez-vous annuel consacré à l’environnement, tenu samedi 3 juin au Musée national du Mali à Bamako, le Mouvemenet Mali propre a également célébré son 5ème anniversaire.

Comme à chaque édition, plusieurs personnalités et jeunes engagés pour la cause environnementale n’ont pas manqué à cette édition spéciale du Brunch vert dont le thème était, par ailleurs, « Jeunesse engagée sur les défis climatiques au Mali ».

Le panel qui y a été consacré a réuni 4 jeunes dynamiques aux profils divers mais pour la cause commune de la sauvegarde de l’environnement, en l’occurrence Mme Bagayoko Kadidia Diarra, ingénieure en génie énergétique, Ousmane Birama  Konaté, Mme Diallo Oumou Modibo Keita, Directrice Exécutive de « Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE-Mali) et Mody Adama Kamissoko, journaliste et fondateur  de 2 Celsius Medias. Chacun d’eux a partagé avec le public ses expériences en la matière, parlé de ses actions et proposé des solutions durables pour la préservation de l’environnement.

Placé sous le parrainage de M. Adama Sangaré, maire du district de Bamako, et de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, parrain d’honneur, la 5ème édition du Brunch vert » dont la marraine était Mme Assiétou Anna Touré, militante écologique,  avait pour invité d’honneur le Président du Conseil national du Patronnat du Mali, Mossadeck Bally et invitée spéciale l’ancienne ministre de l’environnement, Mme Keita Aida M’bo.

« Nous savons que l’homme est environ à 90% à la base du dérèglement climatique. C’est pour cela qu’il est indispensable de faire d’avantage entendre la voix des jeunes sur la crise climatique en elle-même. La jeunesse malienne doit être plus engagée en matière de protection de l’environnement mais surtout dans la mise en œuvre d’actions de lutte contre les changements climatiques », a indiqué cette dernière.

Bilan

Au cours de ses  5 ans d’existence, le Mouvement Mali propre a mené plusieurs actions sur à 95% sur fonds propres, à en croire ses responsables. « Femmes et environnement », « Jeunes ambassadeurs pour l’Environnement », sont entre autres des initiatives prises.

Le mouvement a également réalisé 10 grands évènements, reçu des  récompenses nationales, remporté des prix  nationaux et internationaux ainsi que  de nombreuses certificats de reconnaissance pour ses engagements.

Le Mouvement Mali Propre a aussi participé à des rencontres nationales et internationales à l’instar de la COP27, réalisé  30 campagnes digitales pour sensibiliser et  éduquer  à l’environnement, 3 programmes, 10 formations avec les femmes et les jeunes filles, et sensibilisé  20 localités régions, cercles villes, communes et villages avec à la clé 15 de ses  ambassadeurs présents sur le territoire national. Il a en outre distribué plus de 500 poubelles à Bamako et dans les régions, accompagné  20 bâtiments en système avancé de nettoyage et formé plus de 500 jeunes ambassadeurs et femmes.

« Notre approche a été durant ses 5 ans d’agir et de faire du mouvement Mali propre une vision et une conviction partagée au sein de la jeunesse malienne et qui à terme va faire transformer les menaces en opportunités », a souligné Ousmane Tangara, Secrétaire général du Mouvement Mali Propre.

« Nous avons un sentiment de satisfaction. Nous ne prenons que du positif. Nous espérons que dans les années à venir, nous aurons l’accompagnement de l’Etat, et des autres organisations jeunes pour ensemble créer une synergie d’actions », a confié pour sa part la présidente du Mouvement, Fatoumata Boubou Koita.

A l’en croire, le Mouvement Mali propre a en perspectives, entre autres, d’étendre son initiative « Jeunes ambassadeurs pour l’environnement » au-delà de Bamako et atteindre les autres régions du Mali et d’impliquer plus de femmes dans son programme « Femmes et environnement ».

Un projet « zéro déchet plastique » au profit d’Abidjan lancé

Financé par une fondation à hauteur de 123,14 millions de Fcfa, ce projet a été lancé ce mercredi 8 février 2023 et vise surtout à empêcher le rejet de déchets plastiques dans les bassins versants.« Ce programme est financé par la Fondation Coca-Cola et a pour but d’assainir le réseau d’évacuation des eaux usées à Abidjan », a déclaré M. Rodrigue Bila, le vice-président de Coca-Cola pour l’Afrique, lors d’une cérémonie à Abidjan.

Il a fait savoir que « ce projet est né d’une volonté de la Fondation et de l’Association ivoirienne pour la valorisation des déchets plastiques (AIVdP) de protéger l’environnement dans le District autonome d’Abidjan », qui concentre près du tiers de la population ivoirienne. 

Selon M. Bila, le programme a également pour objectif de lutter contre la prolifération des déchets plastiques et de désengorger les circuits d’évacuation des eaux usées, permettant à la fois la réduction du risque en temps de saison pluvieuse, la protection de la lagune et de la mer.

Ce fonds, octroyé à l’Association ivoirienne pour la valorisation des déchets plastiques, servira à « renforcer la collecte des déchets plastiques, en général, et plus particulièrement des bouteilles en PET (Polyéthylène Téréphtalate)», a poursuivi M. Bila. 

« Cela se fera par l’entremise des jeunes et des femmes qui vont œuvrer à faire en sorte d’assainir toutes les zones de collecte où les eaux usées sont présentes et faire en sorte que ces endroits soient désengorgés pendant les saisons pluvieuses pour avoir un écoulement facile des eaux », a-t-il expliqué.

Le directeur de cabinet adjoint du ministère ivoirien de l’Hydraulique, de l’assainissement et la salubrité, Gildas Simy, a salué le programme Zéro déchet plastique dans les ouvrages d’assainissement, indiquant qu’il rentre dans la vision de l’Etat de lutter contre la pollution plastique.

« Aujourd’hui, les sachets plastiques sont source d’insalubrité, surtout de désagréments » en saison de pluie, parce que causant des inondations, a relevé M. Gildas Simy, tout en faisant observer qu’à cause des déchets plastiques, les ouvrages d’assainissement ne peuvent pas jouer leur rôle en cas de pluie.

Le directeur exécutif de l’Association ivoirienne pour la valorisation des déchets plastiques (AIVdP), M. Brou Ahoua, a ajouté que « ce projet-ci a la particularité de s’attaquer aux déchets qui sont dans des endroits délicats, notamment dans les bassins versants que nous voulons aller chercher ».

Pour lui, « la solution est de faire en sorte que ces déchets ne soient pas là ». De ce fait, des actions de sensibilisation seront menées dans les quartiers afin d’impliquer les populations pour qu’elles regroupent leurs déchets dans des endroits précis pour être collectés.

Dans cet élan, « on s’organise à pouvoir collecter les déchets plastiques en amont avant qu’ils ne descendent dans les rues », a-t’il ajouté, renseignant que l’Association a installé des points de collecte des déchets plastiques générés pour éviter qu’ils se retrouvent dans les canalisations.

Ensuite, dira-t-il, l’Association s’attèle à les valoriser dans les différentes communes d’Abidjan, où leurs membres ont installé des unités appelées des postes de collecte et dans certaines zones avec l’aide d’une application mobile, permettant de pouvoir signaler la présence de déchets plastiques.

M. Brou a renseigné que l’organisation a installé aussi, dans certaines communes, des unités dans un rayon de 12 à 15 Km, ainsi qu’un conteneur central avec des kiosques qui permettent d’acheter aux populations des déchets plastiques afin de les envoyer à l’usine pour recyclage.

 

le colonel Doumbouya à l’intérieur du pays pour la deuxième fois

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Le Président du Faso a affirmé que le Burkina ne fera pas appel aux mercenaires russes du groupe Wagner.Alors que plusieurs informations ont fait cas de la présence de Wagner au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré a dit l’avoir appris à travers la presse, « comme tout le monde ». « Nous avons appris même qu’ils sont à Ouagadougou. Même logés dans un hôtel », s’est-il étonné.

Il a indiqué c’est une histoire montée de toute pièce pour que tous les partenaires « fuient » le pays.

« Quand vous êtes coincés, c’est là vous créez des situations endogènes. C’est ce que nous sommes en train de faire. Les Volontaires pour la défense de la patrie sont nos Wagner… », a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré.

Avant lui, la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba avait affirmé que « nos Forces de défense et de sécurité et nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) que nous avons recrutés sont le Wagner du Burkina Faso ».

Début janvier, des sources ont fait part de la présence, à Ouagadougou, d’individus parlant le russe, qu’elles ont présenté comme des éléments de Wagner.

En décembre 2022, le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le sud du pays en échange d’une mine industrielle. Cette sortie avait crispé les relations entre les deux pays.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a séjourné en Russie, début décembre. De même, le Burkina s’est rapproché du Mali où les mercenaires russes seraient déjà en activités aux côtés des forces armées nationales.

La Côte d’Ivoire va cartographier son fond marin

L’exploration du littoral ivoirien, prévue sur la période de février-mars 2023, se fera avec le Royaume du Maroc pour déterminer la biodiversité des différentes eaux.L’accord, signé depuis novembre 2022 « va s’opérationnaliser à partir du mois de février-mars pour venir nous permettre de connaître un peu le disponible dans nos différentes eaux », a dit ce jeudi à la presse le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré.

La Côte d’Ivoire a « demandé à un navire de recherche marocain de venir faire la cartographie des espèces qui existent dans nos eaux pour nous permettre de mieux connaître nos eaux et ce qui permettrait de savoir quelle est la biodiversité dont nous disposons dans nos différentes eaux », a-t-il ajouté.

Cela devrait, par ailleurs, permettre de « savoir en quantité les espèces dans les différentes eaux et pour lever le doute sur plusieurs spéculations qui parlent de pillage des ressources halieutiques » du pays, a-t-il poursuivi.

La recherche implique également les chercheurs ivoiriens qui se trouvent au Centre de recherche océanographique qui est partie prenante dans la conclusion de cet accord, a fait savoir le ministre Sidi Touré, insistant que « c’est pour les eaux du littoral que le navire va cartographier ».

Cette action vise également « le renouvellement des espèces dans nos différentes eaux aussi bien en continental qu’au niveau des lagunes », a-t-il relevé, avant de renseigner que son département a lancé pour cette année 2023 une procédure de gestion des différents plans d’eau.

La mesure devrait permettre de « donner de la respiration à nos poissons pour se reproduire » grâce au « repos biologique », a-t-il expliqué. La Côte d’Ivoire compte 100.000 tonnes de poissons, alors que le pays exprime un besoin de 500.000 tonnes.

« A partir de cette année 2023, dès le mois de juillet à août, il sera instauré le respect biologique des espèces aquacoles (de façon) obligatoire, ce qui permettrait à nos différentes espèces de pouvoir se reproduire et grandir suffisamment avant d’être pêchées », a laissé entendre le ministre Sidi Touré.

Les importations de poissons et de viandes par la Côte d’Ivoire sont estimées à 450 milliards Fcfa en moyenne par an, des devises trop importantes que le pays veut réduire. Pour le ministre des Ressources animales et halieutiques « c’est quand même inacceptable ».

Sur ce volume de 450 milliards Fcfa, la part des importations en termes de production animale est estimée à 100 à 150 milliards Fcfa. Les productions nationales en viandes, abats et halieutiques ne couvrent que respectivement 44,6% et 13,44% des besoins nationaux avec une contribution du secteur au PIB évaluée à 2%.

 

Sénégal : le lac Rose, un patrimoine en péril

Mondialement connue, cette nappe d’eau hyper salée, située à une trentaine de kilomètres de Dakar, a perdu son attrait au grand dam des milliers d’hommes et de femmes qu’elle fait vivre.Papis Kébé, au pas de charge, expérimente des loisirs autour du lac Rose. Quad, jet ski, balade en pirogue, à cheval…, ce Français d’origine malienne âgé de 30 ans a eu sa dose de sensations fortes. « Il est presque 15 heures », lui chuchote une dame portant un débardeur et un cuissard sombres qui moulent ses courbes généreuses.

Loin du froid glacial, Papis est lui aussi en mode été : lunettes de soleil, chemise courtes manches, short et baskets blanches. « Je suis au Sénégal pour la première fois de ma vie. Je suis là depuis dix jours. Je découvre le lac, mais il n’est malheureusement pas rose », regrette-il dans un accent parisien et avec une voix rauque.

En marchant sur la berge boueuse par endroits, où des oiseaux d’espèces différentes se sont posés, on remarque que des nuances de vert et de bleu ont supplanté le rose écarlate originel. Le lac Retba, son appellation officielle, n’est rose que de nom. Il fait peine à voir en cette fin du mois de janvier.

« La coloration est liée à des algues vivant dans le lac et qui ont un pigment rosâtre. Cependant, il faut du vent pour que ces organismes capables de s’adapter à des milieux extrêmes puissent se déplacer et du soleil pour qu’ils reflètent les rayons afin que l’eau soit rose », souligne Dr Cheikh Ibrahima Youm, enseignant-chercheur en Sédimentologie au département de Géologie de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Seule une barque pavoisée navigue dans cette étendue couvrant maintenant une superficie d’environ 3 km² « à cause des effets globaux du changement climatique » contre « 16 km² au XVe siècle », rappelle M. Youm. À l’aide d’un bâton, touchant le fond, un batelier propulse à force de bras une embarcation ayant à son bord trois autres individus. Mais pas l’ombre d’un saunier en activité. Encore moins de monticules de sel blanchissant sous le soleil. L’extraction est au point mort.

Car le niveau du lac est passé de 3 à 6 mètres durant le dernier hivernage. Une large brèche a laissé ruisseler une quantité impressionnante d’eaux pluviales des localités environnantes comme Keur Massar, Kounoune, Bambilor et Sangalkam.

Écosystème bouleversé

Le lac Rose est alors sorti de son lit pour notamment submerger des cabanes et emporter du sel entreposé le long de la rive. « L’eau est trop profonde pour qu’on puisse y récolter du sel.
Les acteurs de la filière sont tous au chômage », fait savoir Maguette Ndiour, le président des exploitants de sel du lac Rose.

Avec la crue, « le lac n’est plus saturé. La solution est diluée. La concentration de sel devient trop basse (80 à 350 grammes par litre, en temps normal). Le sel ne se dépose plus. Il se dissout même. Dès lors, il vaut mieux laisser la nature faire son œuvre plutôt que d’essayer d’intervenir. La chaleur de la saison sèche entraînera une évaporation du sel.
D’ici le mois d’avril, les conditions peuvent changer pour permettre au lac de retrouver ses caractéristiques initiales », indique le sédimentologue.

En attendant, le village artisanal comptant près de 70 boutiques de souvenirs reçoit peu de clients. « Les eaux ont détruit de nombreuses marchandises. Des artisans n’ont toujours pas rouvert leurs commerces. Certains l’ont fait après avoir effectué des travaux de remblai coûteux. Le lac n’est pas rose et le sel n’y est plus exploité. Il ne présente plus un grand intérêt pour les touristes occidentaux de plus en plus rares », déclare Mor Guèye, le président des artisans du lac Rose.

Le constat est tout aussi amer pour Mor Fall. Ce gérant d’un restaurant proposant des plats locaux a vu son chiffre d’affaires se réduire comme peau de chagrin. « Je sors d’une réunion où il était question de notre avenir. Les habitants de cinq villages traditionnels sur le pourtour du lac, Niangue wolof, Niangue peulh, Wayembam, Dène et Benoba, sont anxieux. L’heure est grave. Il faut agir au plus vite », résume cet homme trapu et à la barbe touffue.

Issaga Diallo n’avait jamais vécu pareille situation. Gagnant sa vie au lac Rose depuis 1990, ce vieux de 63 ans s’occupe en rafistolant un canot abîmé avec des outils de menuiserie. « Dans le passé, il y avait du sel en abondance et tout le temps. Il fallait en moyenne deux heures pour remplir de sel une barque. Par jour, je pouvais faire cette opération deux fois. Ces dernières années, on ne peut pas en dire autant. Ce sera pire avec la montée des eaux », se désole ce forçat du sel qui, pour la circonstance, a troqué sa tenue de travail contre un bonnet noir et blanc, un pull-over gris, un pantalon kaki beige et des sandales bleues.

Grâce aux petites mains, une partie de la production a été sauvée in extremis. Un jour de septembre, malgré la chaleur d’étuve, un gamin racle avec une pelle le sel pour remplir des sacs de 25 kilogrammes. Mamadou Dieng, sans protection particulière, pulvérise un liquide sur le sel pour qu’il soit iodé. « Les intrants que l’on utilise proviennent de l’Inde », avance-t-il.

Au même moment, des hommes et surtout des femmes portent des bassines pour remonter le sel non encore conditionné. « Ce travail me rapporte entre 2000 et 7000 F CFA par jour. Nous percevons 50 F CFA pour chaque bassine. On multiplie les allers-retours jusqu’à ce que l’on ressente de la fatigue. C’est un boulot harassant. Mais je n’ai pas le choix. J’ai de petits enfants à nourrir et la vie est devenue chère au Sénégal. Quand j’arrive à obtenir assez d’argent pour
assurer la dépense quotidienne, je peux m’octroyer un ou deux jours de repos afin de régénérer mon corps éprouvé », détaille stoïquement Sawratou Barry.

Une source de vie

La population active du lac Rose peut être estimée à 3000 personnes. « Rien que pour le sel,  40 à 50.000 tonnes sont récoltées par an par des Sénégalais, Béninois, Guinéens, Maliens, Burkinabè, Togolais… Le prix de la tonne est compris entre 20 et 30.000 F CFA en fonction de l’offre et de la demande », précise M. Ndiour.

David Mendy, 19 ans, a quitté il y a un an la Guinée Bissau pour tenter l’aventure. « Je m’en sors plutôt bien en remplissant des sacs de sel et en chargeant des camions », dit-il dans un wolof, la principale langue au Sénégal, approximatif.

Sur un périmètre accidenté et délimité avec des moyens rudimentaires, un jeune de bonne humeur puise de l’eau douce d’un puits pour arroser le sol plein de coquillages. « C’est mon père qui m’a remis ce lopin de terre pour que j’y cultive
du persil. J’ai commencé l’année écoulée. Faute d’expérience dans le domaine, les premiers semis n’ont pas donné grand-chose. Mais ça va beaucoup mieux », raconte Cheikh Dia, un des nombreux maraîchers du lac Rose. Ici, les petites exploitations comme la sienne se comptent par dizaines. « Le maraîchage constitue une menace pour le lac. Les gens utilisent beaucoup de pesticides qui sont parfois drainés vers le lac par les eaux pluviales. Cela engendre une pollution chimique », déplore Dr Cheikh Ibrahima Youm.

En allant vers la mer, autrefois reliée au lac, des dunes modelées par le vent donnent l’impression d’être dans le désert. C’est là que l’on trouve des dromadaires. Abdoulaye Sow, la trentaine révolue, en possède six. Il faut débourser 15.000 F CFA pour une balade de 60 minutes, 8000 F CFA pour 30 minutes et 5000 F CFA pour 15 minutes. Pour le tournage d’un clip, une heure est facturée à 50.000 F CFA, 30 minutes à 30.000 F CFA et 15 minutes à 25.000 F CFA.

« J’ai pris le relais de mon père à l’âge adulte. Ces temps-ci, le business tourne au ralenti. C’est très difficile d’avoir 60.000 F CFA après une journée de travail. Auparavant, je pouvais amasser 100 à 150.000 F CFA par jour », affirme-t-il à l’instant où un quad roule à vive allure sur la piste en latérite qui serpente le sable fin. Une voie empruntée par les conducteurs de quadricycles tout-terrain monoplace ou biplace et de voitures de randonnée.

« C’était super. J’ai fait 45 minutes en quad. Ça m’a permis de voir le lac sous toutes ses coutures et de prendre des photos. La balade était géniale », se réjouit une demoiselle énergique. Mamadou Dieng, qui il y a 23 ans a mis toutes ses économies dans ce business, assure que sans le tourisme local, il ne s’en sortirait pas. « J’ai quatre quads. Le prix de la location varie entre 15 et 25.000 F CFA. Un moniteur accompagne le client sur le parcours. En réalité, on ne se frotte les mains que lors des grandes vacances et à l’occasion des fêtes », ajoute-t-il.

Cette tendance baissière, Dieynaba Thiaw, marchande ambulante d’objets d’arts, la vit péniblement. « Nous tirons le diable par la queue. Le coronavirus nous avait beaucoup affectés. Puisque le lac n’est plus ce qu’il était, c’est encore compliqué. Je rends quand même grâce à Dieu dans la mesure où j’arrive à avoir un peu d’argent pour aider mon mari dans la gestion de la famille », relate-t-elle dans un abri au confort spartiate. L’ambiance est bon enfant. On discute, on se chambre et on rigole.

La plupart des guides touristiques y ont leurs habitudes. Le doyen Amadou Wone, en retrait, narre en anglais l’histoire du lac Rose devant un groupe de Blancs attentifs. Avant de remonter dans leur minibus, certains d’entre eux prennent un bain flottant dans les eaux salées. Une scène, banale à une époque, qui n’est plus si fréquente. « Le tourisme international se meurt au lac Rose. Nous sommes parfois là de 8 à 19 heures pour rien », admet Boubou Gaye ayant placé tous ses espoirs dans ce métier « après deux échecs au baccalauréat » en 2012 et 2013.

La menace du béton

À environ une heure de route de Dakar, la zone a pendant longtemps été la dernière étape du rallye Paris-Dakar et plus récemment d’Eco Race. Le contraste avec la capitale prise d’une frénésie est saisissant. Les alentours du lac présentent, à bien des égards, un visage rustique : herbes sauvages, cultures florissantes, ânes et bœufs en divagation ou en pâturage. Bref, la nature en met plein la vue. Un cadre bucolique, propice au farniente, qui attise les convoitises.

Conséquence, en bordure du lac Rose, il y a des chantiers çà et là. Et des hôtels, des maisons vastes, pied dans l’eau, pour les plus nantis. Pour mettre fin aux constructions en dur anarchiques, des agents assermentés de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) sont aux aguets. Leurs inscriptions en rouge « Arrêt Dscos », en guise de sommation, sont lisibles sur des murs de clôture de parcelles.

« La pression démographique et le poids des activités humaines perturbent le fonctionnement naturel de l’espace littoral du lac Retba qui ne possède pas une capacité de charge suffisante pour s’ajuster à la demande », ont signalé six chercheurs dans une étude intitulée « Le géosite du lac Rose (NE Dakar, Sénégal) : enjeux de la préservation d’un géopatrimoine exceptionnel menacé de disparition ».

Après Diamniadio, le gouvernement a créé le Pôle urbain du lac Rose. Quatre arrondissements sur une superficie de 400 à 500 hectares devraient accueillir entre 60 et 75.000 habitants à terme. « Ça peut être une très mauvaise décision. On va augmenter la pression foncière sur le lac », estime l’enseignant-chercheur en Sédimentologie. Parmi les objectifs spécifiques poursuivis par le projet, il y a « la préservation, la valorisation du lac Rose et la promotion d’une urbanisation durable de la zone », promet la Délégation Générale à la Promotion des Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU).

Fin novembre 2022, en Conseil des ministres, « le chef de l’État Macky Sall a demandé au ministre en charge de l’Environnement d’envisager un Comité Régional de Développement spécial (consacré à la sauvegarde de l’écosystème du lac Rose) en présence des ministres concernés, des acteurs économiques, des autorités territoriales et des chefs de villages polarisés ». Il faut aussi impliquer dans la réflexion, conseille Dr Cheikh Ibrahima Youm, « les géologues, hydrogéologues, sédimentologues, environnementalistes… ».

Pour l’heure, le lac Rose, dont le Sénégal a soumis la candidature au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco, sigle en anglais) en 2005, est un joyau qui ne brille plus. Le scénario catastrophe est à craindre.

« Les dunes séparent le lac de la mer. Quand l’eau quitte l’océan, elle s’y infiltre pour finir dans le lac. Sans ce processus, il n’y aura plus de salinité dans le lac. Mais les filaos qui fixent les dunes sont en train d’être éliminés. Ce qui fait que le vent va transporter le sable vers les points les plus bas où il y a le lac. Si tel est le cas, il n’y aura plus d’espace disponible pour le sel et l’eau. Le lac disparaîtra tout simplement. Pire, si on ne fait pas attention, la mer étant à 6 mètres au-dessus du lac aura tendance à regagner le continent pour occuper l’emplacement actuel du lac », avertit l’universitaire.

Le président de la COP28 appelle à lutter contre le réchauffement « sans ralentir » l’économie

La lutte contre le réchauffement de la planète ne doit pas se faire au détriment de la croissance économique, a déclaré lundi Sultan al-Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis. »Nous devons limiter la hausse mondiale des températures à 1,5 degré sans ralentir la croissance économique », a affirmé Sultan al-Jaber, qui est également ministre émirati de l’Industrie et envoyé spécial de son pays pour le climat.

« Nous devons rendre notre planète plus riche et plus saine en même temps », a-t-il estimé lors de la cérémonie d’inauguration de l’université Mohamed ben Zayed d’intelligence artificielle à Abou Dhabi.

Avant même sa tenue fin novembre 2023 à Dubaï, la COP28 suscite le scepticisme des militants écologistes.

Ils estiment en particulier que la nomination à la tête de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat d’un patron issu de l’industrie pétrolière « menace la légitimité et l’efficacité de la COP28. »

Sultan al-Jaber est le PDG du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company), mais il est aussi à la tête de Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables. Sa nomination a été saluée par l’envoyé américain pour le climat, John Kerry.

Après des négociations difficiles, la COP27 de novembre en Égypte avait abouti à un texte très disputé sur l’aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique. Mais, elle n’est pas parvenue à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète. Et la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes.

Les Emirats arabes unis, l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, affirment que le pétrole brut reste indispensable à l’économie mondiale et qu’il est nécessaire pour financer la transition énergétique.

La monarchie du Golfe débourse également des milliards de dollars pour développer suffisamment d’énergies renouvelables pour couvrir la moitié de ses besoins d’ici à 2050.

Simon Stiell, le secrétaire exécutif de l’ONU-Climat, a estimé toutefois que la tenue de la COP28 aux Emirats arabes unis sera l’occasion d’aborder les « questions difficiles » des énergies fossiles.

Pour rappel, l’Etat des Emirats Arabes Unis s’est lancé dans le financement et la mise en place d’un certain nombre de projets d’énergie propre en Afrique à travers la société Masdar, dont le conseil d’administration est présidé par Sultan Al-Jaber. Aussi, les EAU, en partenariat avec les Etats-Unis, ont annoncé un investissement de 100 milliards de dollars dans le domaine de l’énergie propre.

Rwanda : le Fmi salue les efforts contre le changement climatique

La directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), Kristalina Georgieva, actuellement au Rwanda pour une visite de travail de trois jours, a salué la contribution du pays d’Afrique de l’Est à la lutte contre le changement climatique.La patronne du Fmi cherche à approfondir les programmes de financement climatique pour les pays en développement de la région par le biais de son nouveau Fonds pour la résilience et la durabilité (RST), indique-t-on à Kigali.

Cette initiative vise à aider les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire vulnérables à renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs et à assurer une croissance durable, contribuant ainsi à la stabilité de leur balance des paiements à long terme.

Mme Georgieva a décrit le Rwanda comme le premier pays africain à accéder à la facilité de financement du FMI pour renforcer la résilience au changement climatique.

Elle a déclaré que, grâce à cette facilité qui vise à fournir un financement à long terme et à faible coût aux pays en développement, le Rwanda a obtenu 319 millions de dollars pour soutenir les initiatives de lutte contre le changement climatique.

Le coût total estimé pour les mesures d’atténuation des contributions déterminées au niveau national par le Rwanda jusqu’en 2030 est estimé à environ 5,7 milliards USD, et à plus de 5,3 milliards USD pour les priorités d’adaptation, ce qui représente un besoin de financement combiné d’environ 11 milliards USD.

Climat : le Sénégal promeut des parcs industriels durables

Le projet « Initiative Villes Durables pour le Sénégal » a permis d’éviter l’émission de plus de 35 000 tonnes équivalent CO2 dans le parc industriel de Diamniadio (Ouest).Diamniadio, la nouvelle ville en construction à la périphérie de la capitale sénégalaise, veut assumer son statut de ville du futur. Le Bureau de Mise à Niveau (BMN) en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel accompagne les entreprises installées dans le parc industriel de la cité à promouvoir les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la gestion intégrée des déchets grâce à l’« Initiative Villes Durablespour le Sénégal ».

« Pour exécuter ce projet déroulé depuis 2018, le Bureau de Mise à Niveau (BMN) a approuvé des investissements de l’ordre de 1,7 milliards de FCFA dont 700 millions ont été déjà octroyés à 16 entreprises. Ces fonds leur ont permis d’acquérir des systèmes de production d’énergie solaire, mais également à mettre en place des systèmes d’efficacité énergétique », a déclaré la Directrice générale du BMN, Fatou Dyana Ba.

Mme Ba s’exprimait ce jeudi à l’occasion de l’atelier de restitution et de partage des résultats de ce plan dénommé : « Initiative Villes durables pour le Sénégal :Promotion des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et la gestion intégrée des déchets dans les parcs industriels durables ».

Financé par le Fonds pour l’environnement mondial (Fem), ce programme a favorisé l’installation de 1 974 KWC d’énergie renouvelable, l’économie de 56 524 Mégawatt heure d’énergie, le renforcement des capacités de quelque 200 personnes, la création de vingt-quatre emplois vert et la certification de 5 entreprises en ISO 50 001 et ISO 14 001, a indiqué Mme Ba.

Cette assistance fournie par la BMN a également aidé à éviter le rejet dans l’atmosphère de 35 156,44 tonnes équivalent CO2 et 5,499 mg Tec de polluants organiques persistants (POPs), a poursuivi Fatou Dyana Ba.

Selon le Conseiller technique du ministre du Commerce, Boubacar Sambe, ces importantes initiatives prises par les entreprises contribueront à réduire leurs coûts de production et leur impact écologique, répondant ainsi aux exigences du développement durable.

« Cette phase pilote du projet que nous clôturons ce matin, a donné des résultats très satisfaisants, nous encourageant à aller vers une mise à l’échelle », a-t-il plaidé, appelant à l’engagement de toutes les parties prenantes pour la mise en place d’un programme de grande envergure visant à accompagner les entreprises pour l’adoption des procédés de production propre. Cela, afin de répondre au défi crucial de la préservation de l’environnement.

« Soutenir l’intégration des énergies renouvelables, des ressources économes en énergie et promouvoir des solutions de gestion des déchets écologiquement rationnelles sont des objectifs prioritaires pour accompagner le développement durable du parc industriel de Diamniadio », a relevé, de son côté, le directeur de l’Environnement et des établissements classés, Baba Dramé.

Selon ce dernier, c’est dans cette perspective que le projet « Initiative Villes durables pour le Sénégal » a été développé avec comme objectif d’améliorer la capacité de planification et de mise en œuvre de pratiques de gestion durable au niveau des zones urbaines.

Financement climat : le Sénégal peine à mobiliser des fonds

Depuis 2015, Dakar n’a pu récolter que 149,56 millions de dollars, soit 1,15 % du coût global nécessaire à la mise en œuvre de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN).Les CDN convenues dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat représentent les engagements de chaque pays à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et à s’adapter au changement climatique. Conformément aux directives de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le Sénégal a élaboré et soumis sa CDN en Décembre 2020. La valeur globale de sa mise en œuvre d’ici 2030 est estimée à 13 milliards de dollars, dont 8,7 milliards de dollars sont consacrés à l’atténuation et 4,3 milliards de dollars à l’adaptation.

Malgré des efforts considérables, Dakar a du mal à obtenir les ressources nécessaires pour exécuter sa CDN. Les fonds approuvés pour le Sénégal à travers les principaux canaux financiers existants restent très faibles par rapport aux besoins des CDN. Selon une étude de l’Initiative prospective agricole et rural (Ipar) diffusée ce mardi, « entre 2015 et 2021, seulement 149,56 millions de dollars ont été reçus, et 1,5 million d’USD a été approuvé, représentant 1.15% du coût global de la CDN ».

Selon l’auteur de l’étude, le chercheur Dr Ahmadou Ly, cela se justifie « par la complexité des mécanismes de financement », précisant que « l’accès aux ressources du Fonds vert climat fait l’objet de plusieurs validations et cela peut prendre des années ». Il s’y ajoute, d’après lui, le contexte de la pandémie qui a contribué à un ralentissement des activités.

Par ailleurs, souligne la recherche, d’importants goulots d’étranglement entravent la mise en œuvre effective des engagements de la CDN. Outre un accès très limité aux fonds climat, les différentes politiques sectorielles n’intègrent pas pleinement la CDN du pays. Cela empêche le gouvernement de mesurer avec précision les progrès accomplis.

En outre, l’étude note que certaines priorités économiques pourraient aller à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de carbone du pays. De même, relève la recherche, les découvertes de pétrole et de gaz menacent de diluer les engagements précédents en faveur d’une économie à faible émission de carbone, car celles-ci prennent le pas sur les actions gouvernementales visant à promouvoir davantage les options d’énergies renouvelables.

Néanmoins, relativise le document, il y a encore de l’espoir pour des engagements et des actions plus respectueux du climat grâce au Plan Sénégal Emergent Vert (PSE vert), actuellement en cours de formulation. Ce plan devrait développer une voie vers une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique, alignée sur les objectifs de la CDN du pays et d’autres objectifs climatiques.

Parallèlement, un système national opérationnel de mesure, de notification et de vérification ainsi que de suivi et d’évaluation pourrait accroître la transparence et renforcer les efforts déployés en matière d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets.

Intitulée « Le Sénégal est-il sur la bonne voie pour réaliser ses engagements en matière de CDN ? », cette étude a été menée dans le cadre du projet Covid-19 Macroeconomic Policy Response in Africa (COMPRA) développé suite à un appel à la recherche sur les politiques de réponse rapide à la pandémie par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI).

Son objectif général est d’éclairer l’élaboration de politiques macroéconomiques en réponse à la pandémie du coronavirus par les pays à revenu faible et moyen (PRFM) et les partenaires du développement. Cela, afin d’aboutir à des mesures plus inclusives, résilientes au climat, efficaces et sensibles au genre, grâce à une recherche fondée sur des preuves.

Les résultats de ce travail conduit dans six pays (Bénin, Sénégal, Tanzanie, Ouganda, Nigeria et Afrique du Sud) devraient permettre d’atténuer l’impact social et économique de la Covid-19, à promouvoir le rétablissement de la pandémie à court terme et positionner les PRFM à plus long terme pour un avenir plus résilient au climat, plus durable et plus stable.

Au Sénégal, le gouvernement a lancé des réponses socio-économiques pour un montant total de 2 milliards de dollars par le biais du Plan de résilience socio- économique (PRES) afin de soutenir les secteurs et les ménages touchés. A en croire M. Ly, aucune action en faveur du climat n’a cependant bénéficié de ces fonds.

Une plainte contre l’usine de farine de poisson « Barna Sénégal » en gestation

Le collectif Taxawu Cayar a obtenu de la municipalité une interdiction de déverser des eaux issues des industries et des fosses septiques dans la décharge municipale, dans lac de Mbawane et ses environnants.Le Collectif « Taxawu Cayar » (se tenir debout pour Cayar (Ouest) en langue wolof) vient d’obtenir une première victoire dans le bras de fer qui l’oppose à l’usine de fabrication de farine et d’huile de poisson, Touba protéine marine (ex-Barna Sénégal). Dans un arrêté pris le mercredi 18 janvier, les autorités municipales ont interdit le déversement des eaux issues des industries et des fosses septiques dans la décharge municipale, dans le lac de Mbawane et ses environnants.

Dans un communiqué parvenu ce vendredi à APA, l’ONG « Greenpeace Afrique se joint au collectif Taxawu Cayar pour magnifier une décision courageuse et utile pour la préservation du bien-être des populations et la biodiversité du lac en question ». 

Pour Dr Aliou Ba, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique, cette décision « est une grande victoire des communautés de Cayar dans cette lutte qu’elles mènent contre l’usine de farine de poisson Barna Sénégal ». A l’en croire, cette industrie déversait depuis des années ses déchets liquides dans ce lac Mbawane qui est directement relié à la nappe phréatique de toute la localité. « Il était vraiment temps de stopper cette forfaiture », a-t-il dit. 

Au mois de novembre dernier, un procès avait opposé les propriétaires de l’usine au collectif Taxawu Cayar. Celui-ci avait été remporté par les promoteurs de Touba protéine marine (ex-Barna Sénégal) malgré « des documents vidéo montrant le camion de l’usine déversant illégalement des déchets dans le lac, ainsi qu’une analyse indépendante effectuée par le laboratoire d’hydrologie et de toxicologie de la Faculté de médecine de l’Université de Dakar révélant des niveaux de chrome et de sélénium dépassant les limites légales dans l’eau de robinet de Cayar ».

Ragaillardi par cet arrêté de la mairie, le collectif entend déposer une nouvelle plainte contre l’usine de farine et d’huile de poisson.

« Cette décision nous conforte car elle vient confirmer tout ce que nous disions depuis le début. Barna Sénégal nous prive de nos ressources et pollue notre air, nos terres et notre eau. Nous ne cesserons de dénoncer cette injustice que nous vivons car notre survie en dépend. D’ailleurs, une autre plainte sera déposée par nos conseillers juridiques pour un jugement sur le fond du dossier. Ce n’est qu’une bataille gagnée, la victoire finale est proche », a annoncé, le porte-parole du collectif, Mor Mbengue. 

La Côte d’Ivoire vise 6,5 millions d’ha de forêts en 2030

Le ministre des Eaux et forêts, Laurent Tchagba, engage le corps préfectoral en vue de la restauration du couvert forestier estimé à 2,97 millions d’hectares, à travers le reboisement et la lutte contre les feux de brousse.« De 16 millions d’hectares en 1900, nous sommes aujourd’hui à environ 2,97 millions d’hectares de forêts », a déclaré vendredi M. Laurent Tchagba, lors d’une rencontre avec les préfets à Yamoussoukro, la capitale économique ivoirienne.

C’est pourquoi, dira-t-il, « nous devons tous nous mobiliser pour la restauration du couvert forestier national en le faisant passer de 2,97 millions d’hectares de forêt à 6,5 millions d’hectares de forêts d’ici à 2030 ».

Cette situation est due à la pression sur la forêt ivoirienne qui est de plus en plus forte du fait de la croissance démographique, de l’urbanisation accélérée et incontrôlée, ainsi que la création de zones industrielles, des exploitations agricoles, de l’orpaillage clandestin et surtout des feux de brousse.

Le ministre des Eaux et forêts, Laurent Tchagba a fait observer qu’à cette allure, les forêts ivoiriennes disparaîtront dans une dizaine d’années si rien n’est fait. En outre, sans forêt, il n’y a pas de gîte pour les animaux.

C’est la première rencontre du genre depuis sa nomination le 22 avril 2022 à la tête du département ministériel des Eaux et Forêts avec le corps préfectoral sur sa politique reboisement et la lutte contre les feux de brousse, un phénomène nocif avec son corollaire de dégâts notamment la destruction des forêts.

La Côte d’Ivoire a connu un fort recul de son couvert forestier et pour inverser la courbe, dont la tendance haussière préoccupe extrêmement, a décidé d’impliquer toute la population et les entités morales pour la restauration des forêts.

M. Laurent Tchagba qui préside le Comité national de défense de la forêt et de la lutte contre les feux de brousse, a procédé ce samedi 14 janvier 2023 au lancement officiel de la campagne nationale de lutte contre les feux de brousse à Kangrassou, dans le Département de Dimbokro (centre).

Ce comité, créé par décret en 1986 puis modifié en 2012 avait mis en place plusieurs comités villageois qui ont mené des activités. Mais, pour diverses raisons, ce comité n’a pu fonctionner correctement depuis six ans. Cette campagne vient relancer les activités de cette structure.  

La réactivation de ce comité vise surtout la redynamisation des comités locaux villageois de lutte contre les feux de brousse. Et ce, pour permettre aux paysans et aux producteurs des cultures de rente de pratiquer une agriculture responsable.

Maroc: Lancement de la 14-ème édition du Prix Hassan II pour l’Environnement

La nouvelle édition du Prix Hassan II pour l’Environnement visant à encourager la protection de l’environnement est lancée ce mardi.Ce prix vise à encourager toute initiative pouvant contribuer à la protection de l’Environnement et au Développement Durable dans 6 domaines : Recherche Scientifique et Technique, Médias, Action Associative, Initiatives des Entreprises, Initiatives des Collectivités Territoriales, et enfin Exemplarité de l’Administration en matière de Développement Durable, indique le ministère dans un communiqué.

Les dossiers de candidature doivent être envoyés par courrier recommandé ou déposés au bureau d’ordre du Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable – Département du Développement Durable, et ce avant 31 mars 2023, selon le communiqué