COP 28 : un rendez vous crucial pour la planète

La Conférence des Parties à la Convention – Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 28) se tient du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï. Pour les Nations Unies, l’action climatique ne peut plus attendre, car les températures de la planète ont atteint des niveaux records et que les phénomènes météorologiques extrêmes perturbent un peu partout la vie des populations. C’est donc « une opportunité unique de rectifier le tir », en accélérant le rythme des mesures à prendre.

La COP 28 fera le bilan des actions entreprises depuis l’Accord de Paris de 2015 et planifiera les actions à envisager. Selon les données scientifiques, pour préserver un climat vivable, la production de charbon, de pétrole et de gaz doit diminuer rapidement et la capacité mondiale d’énergies renouvelables (éolienne, solaire, hydraulique et géothermique), doit tripler d’ici 2030. Dans le même temps, le financement de l’adaptation et les investissements pour la résilience doivent augmenter.

Rencontre cruciale

La Conférence de Dubaï ne peut pas être une conférence de plus. Elle doit être un tournant où les pays se mettront d’accord sur les mesures strictes à adopter en faveur du climat, mais aussi sur la manière dont ces mesures seront mises en œuvre, et évalueront les progrès réalisés pour l’atteinte des objectifs de Paris en termes d’atténuation, d’adaptation et de financement.

À Dubaï se conclura le premier Bilan mondial, débuté à Glasgow lors de la COP 26. Le processus doit permettre aux pays de mesurer ce qui reste à faire et les inciter à des plans d’action climatique ambitieux et accélérés. Les enjeux sont la santé et le bien-être de notre planète, alerte l’ONU.

« La banquise de l’Antarctique est à son plus bas niveau. De nouveaux chiffres montrent qu’en septembre elle était inférieure de 1,5 millions de kilomètres carrés à la moyenne de la période de l’année, une superficie à peu près égale à la taille du Portugal, de l’Espagne, de la France et de l’Allemagne réunis ». Mais le monde entier  est concerné, « parce que ce qui se passe là-bas a des impacts à des milliers de kilomètres », relève le Secrétaire général de l’ONU. Plus d’un siècle d’utilisation non rationnelle des énergies et des terres a donc entraîné un réchauffement de 1,1°C par rapport aux niveaux préindustriels. Chaque augmentation du réchauffement est susceptible d’aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes, comme la chaleur et les inondations, et entraîner des changements climatiques irréversibles.

Accord de Paris : Le monde entier contre Donald Trump

Après plusieurs semaines d’hésitation le président américain Donald Trump a annoncé finalement ce jeudi le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Les réactions de mécontentement se multiplient aux USA et dans le monde.

C’est une nouvelle promesse de campagne que Trump réalise avec le retrait des USA de l’accord de Paris sur le climat, un héritage de son prédécesseur Barack Obama. « En tant que président, j’ai une obligation, et cette obligation est envers le peuple américain », a déclaré Trump, ajoutant, « il est temps de mettre en place un nouvel accord qui protège l’environnement, nos entreprises, nous citoyens, et notre pays ». Par cette décision considérée pour beaucoup comme une « erreur historique » ou une « honte internationale », Donal Trump se met à dos des opposants politiques mais aussi les organisations environnementales et universitaires qui n’ont pas hésité à critiquer cette annonce. Depuis, les réactions se multiplient aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Bill Peduto, maire démocrate de Pittsburgh a assuré qu’il «suivra les directives de l’accord de Paris, pour notre peuple, notre économie et notre futur». Elon Musk, patron emblématique du constructeur de véhicules électriques de luxe Tesla a claqué la porte des différents cénacles qui conseillent M. Trump. D’autres géants de l’industrie américaine telle que Général Motors ou Général Electric ne partagent pas non plus la décision de Trump. Même les grandes majors pétrolières américaines, qui auraient a priori le plus à perdre de la transition énergétique, ont fait entendre leur désapprobation.

Pas de nouvelle négociation. Alors que Trump appelle à une nouvelle négociation sur l’accord de Paris, qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale, de nombreuses voix expriment un refus catégorique ! Comme le président français Emmanuel Macron qui a affirmé que « nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux, en aucun cas», appelant «l’ensemble des pays signataires» de l’accord de Paris « à demeurer dans le cadre» de cet accord. Angela Merkel quant à elle s’est dite plus déterminée, plus que jamais, à agir pour le climat. « Nous sommes plus déterminés que jamais en Allemagne, en Europe et dans le monde à rassembler toutes nos forces», a lancé Merkel. Une chose est certaine, cette décision va mobiliser les différentes puissances qui n’étaient pas forcément alliées à agir de concert pour la protection de la planète.

 

Trump annonce le retrait de l’accord de Paris sur le climat

Donald Trump avait promis de défaire cet accord pendant la campagne électorale au nom de la défense des emplois américains

Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Cet accord visant à limiter la hausse de la température moyenne mondiale fait partie de l’héritage de Barack Obama que Donald Trump a promis de défaire pendant la campagne électorale au nom de la défense des emplois américains. « L’accord de Paris désavantage les Etats-Unis au profit d’autres pays », a-t-il justifié se disant par ailleurs « prêt » à négocier un nouvel accord climat.

Donald Trump avait toutefois hésité pendant de longues semaines à prendre cette décision. De nombreuses voix sur la scène internationale (Chine et Union européenne en tête), dans le monde des affaires et au sein même de son administration, l’avaient appelé à revoir sa position, rappelant ces derniers jours l’urgence d’agir face au réchauffement en cours.

Climat : la Chine et l’Europe inquiètes avant l’annonce de Trump

La Chine et l’Union européenne ont vigoureusement défendu jeudi l’accord de Paris sur le climat à quelques heures d’une annonce du président Donald Trump qui selon les médias américains pourrait annoncer une sortie de son pays.

« La Chine va continuer à mettre en oeuvre les promesses faites lors de l’accord de Paris » conclu en décembre 2015 pour limiter le réchauffement climatique, a promis le chef du gouvernement chinois Li Keqiang à Berlin, après une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.

« Mais bien sûr, nous espérons aussi le faire avec la coopération des autres », a-t-il ajouté, dans une allusion aux menaces de sortie du président des Etats-Unis.

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Pékin avait été, avec l’administration américaine alors conduite par Barack Obama, l’un des principaux artisans de cet accord historique dans lequel 196 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ambitionnant de limiter la hausse des températures à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels et ses effets potentiellement dévastateurs.

Mme Merkel, sans s’exprimer sur la décision de Donald Trump attendue à 19H00 GMT, s’est « réjouie que la Chine se tienne à ses engagements sur l’accord sur le climat ». Et les deux responsables ont insisté pour dire qu’ils étaient favorables à un « ordre mondial basé sur des règles ».

Les responsables de l’Union européenne ont adopté un ton moins diplomatique à l’encontre de M. Trump.

– ‘N’envenimez pas le climat’ –

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a exhorté le président américain sur un ton ironique à ne pas abandonner l’Accord de Paris. « S’il vous plaît n’envenimez pas le climat (politique) », a-t-il tweeté.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui jugé un éventuel retrait inacceptable.

« Je suis un partisan de la relation transatlantique mais si le président américain devait dire dans les prochaines heures qu’il veut sortir de l’Accord de Paris alors il serait du devoir de l’Europe de dire: cela ne va pas comme ça », a-t-il déclaré lors d’une conférence mercredi soir en Allemagne.

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

« Dans un texte de loi et dans les accords internationaux, tout ne relève pas des informations bidons », a ajouté M. Juncker, dans une allusion aux accusations récurrentes de Donald Trump contre les « fake news ».

« J’annoncerai ma décision sur l’accord de Paris jeudi à 15h00 (19h00 GMT). Dans la roseraie de la Maison Blanche. RENDRE SA GRANDEUR A L’AMERIQUE! », a tweeté mercredi soir M. Trump, reprenant son slogan de campagne.

Selon des médias américains, un retrait de l’accord est probable.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Trump affiche sa volonté de donner un coup de pouce aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) au nom de la défense des emplois américains.

Un retrait américain serait une déflagration, 18 mois après cet accord historique, alors que les Etats-Unis font partie avec la Chine des deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.

Dans la foulée de la rencontre de Berlin jeudi matin, l’Union européenne et la Chine doivent réaffirmer leur soutien à ce texte lors d’un sommet à Bruxelles jeudi après-midi et vendredi, a indiqué un dirigeant européen sous couvert d’anonymat.

– Signaux contradictoires –

La question a profondément divisé le sommet du G7 qui vient de s’achever en Italie, tous ses participants, à l’exception du président américain, ayant réaffirmé leur engagement envers ce texte.

L'accord de Paris sur le climat / AFP

L’accord de Paris sur le climat / AFP

Pendant sa campagne, l’homme d’affaires avait promis d' »annuler » cet accord. Mais depuis son installation à la Maison Blanche, il a envoyé des signaux contradictoires, reflets des courants contraires qui traversent son administration sur la question climatique mais aussi, au-delà, sur le rôle des Etats-Unis dans le monde et leur rapport au multilatéralisme.

Le patron de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), Scott Pruitt, s’est ouvertement prononcé pour une sortie de l’accord, jugeant qu’il était « mauvais » pour l’Amérique.

Le monde des affaires s’est, dans sa grande majorité, prononcé pour un maintien au sein de l’accord de Paris. Une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l’agrochimie DuPont, ou encore Google, Intel ou Microsoft, ont pressé Donald Trump de ne pas en sortir.

Concrètement, Donald Trump pourrait invoquer l’article 28 de l’accord de Paris, qui permet aux signataires d’en sortir, mais, en raison de la procédure prévue, cette sortie ne deviendrait effective qu’en 2020. Une autre solution pourrait être de sortir purement et simplement de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc).

Une solution mise en avant par certains responsables de l’administration consistait à rester dans l’accord tout en lançant un réexamen des objectifs américains.

Environnement : l’Accord de Paris est entré en vigueur

Ce 04 novembre 2016 rentre dans l’histoire comme la date d’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le Climat, adopté il y a un an à l’issue de la Conférence des Parties (COP) 21, tenue dans la capitale française.

A quelques heures du début de la COP22 à  Marrakech au Maroc, les acteurs environnementaux saluent l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le Climat, adopté le 12 décembre 2015 au Bourget. La présidence française a salué « un jour historique pour la planète ».  « Le seuil des ratifications – 55 Etats représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre – a été atteint en moins d’un an », s’est réjouit  l’Elysée. « C’est la preuve que la communauté internationale a pris toute la mesure de l’urgence climatique et c’est le résultat de la mobilisation de la France dans le cadre de la présidence de la COP21 assurée par Ségolène Royal », poursuit le communiqué.

L’entrée en vigueur de l’Accord est une avancée significative mais les acteurs veulent rester vigilants pour son application par les pays signataires. Les engagements pris au Bourget sont irréversibles mais pas contraignants, rappelle Thomas Drouineau, avocat membre du réseau Eurojuris France spécialisé en droit de l’environnement : « La déclinaison de l’accord dans chaque pays va dépendre des législations nationales », précise-t-il. Autrement dit, si un pays n’a pas l’intention de mettre en œuvre des politiques de transition énergétique cohérentes avec l’objectif de limiter le réchauffement moyen du globe à 1,5°C, ce n’est pas la ratification de l’accord de Paris qui l’y obligera. A l’inverse, certains pays, comme la France, ont déjà adopté des lois allant dans ce sens, sans attendre l’entrée en vigueur de l’accord.

Marrakech accueillera du 7 au 18 novembre la COP22, qui sera justement centrée sur la mise en œuvre de l’accord de Paris dont l’entrée en vigueur de l’accord de Paris n’est qu’un début dans la lutte contre le changement climatique : les ONG rappellent que l’objectif inscrit dans le texte d’un réchauffement contenu à +1,5°C est d’ores et déjà impossible à atteindre.