Etats-Unis : le numéro 2 du FBI quitte son poste

Longtemps dans le collimateur du président américain Donald Trump, Andrew McCabe a été poussé vers la sortie ce lundi 29 janvier 2018. Il est, entre autres, soupçonné d’être proche des Démocrates.

Agé de 49 ans, le haut fonctionnaire de police quitte son poste avec effet immédiat, mais comme l’indique une source interne à l’agence, il restera jusqu’en mars 2018 sur le registre de la police fédérale comme employé.

Le désormais ancien directeur adjoint du FBI a été plusieurs fois ciblé dans les tweets de Donald Trump. Ce dernier ne digère pas l’enquête du FBI qui cherche à déterminer si son équipe de campagne s’est mise en connivence avec les Russes pour influencer les résultats de la présidentielle en 2016. Ainsi le patron de la Maison-Blanche avait déjà limogé lui-même le numéro 1 de la FBI, James Comey et a reproché publiquement à son ministre de la Justice, Jeff Sessions, de ne pas avoir chassé Andrew McCabe.
La Maison-Blanche a toutefois nié son implication dans le départ de M. McCabe. La porte-parole de l’exécutif, Sarah Sanders, a précisé lundi dans son point de presse que le président Donald Trump n’a joué aucun rôle dans cette décision.

Andrew McCabe a commencé sa carrière au FBI au bureau de terrain de New-York en 1996 dans les SWAT, une unité spéciale du FBI s’occupant des armes et des tactiques. Il a mené en 2012 l’arrestation d’Ahmed Abu Khattala suspecté d’implication dans l’attaque de Benghazi.

Le chef du Pentagone à Bagdad, l’EI pris en étau à Tal Afar

Le secrétaire à la Défense américain Jim Mattis a entamé mardi une visite à Bagdad pour réaffirmer le soutien des Etats-Unis à l’Irak dans sa lutte contre le groupe Etat islamique (EI) pris en étau dans l’un de ses derniers bastions du pays.

En 2014, au cours d’une percée fulgurante, l’organisation extrémiste s’était emparée de près d’un tiers du pays. Depuis, les forces gouvernementales appuyées par la coalition internationale anti-EI et des unités paramilitaires ont largement repoussé les jihadistes. Elles leur ont infligé début juillet un rude coup en reprenant Mossoul, la deuxième ville du pays où le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait fait son unique apparition publique il y a plus de trois ans.

Et depuis dimanche, elles se sont lancées à l’assaut de Tal Afar, cité historique de 200.000 habitants aux mains de l’EI, située à 70 kilomètres à l’est de Mossoul, dans le nord du pays.

‘L’EI ne disparaîtra pas de sitôt’

Mardi matin, les colonnes de blindés et de chars des forces gouvernementales et paramilitaires n’étaient plus qu’à quelques centaines de mètres de Tal Afar, a constaté un photographe de l’AFP. Les jihadistes retranchés dans la ville – estimés à un millier selon des responsables locaux -, répliquaient par des tirs d’artillerie.

Carte d'Irak localisant Tal Afar et les routes menant à la ville stratégique de Mossoul et à la Syrie © Iris ROYER DE VERICOURT AFP
Carte d’Irak localisant Tal Afar et les routes menant à la ville stratégique de Mossoul et à la Syrie © Iris ROYER DE VERICOURT AFP

L’envoyé du président américain Donald Trump auprès de la coalition internationale en Irak, Brett McGurk, a indiqué qu’au cours des premières 24 heures de leur offensive, les forces antijihadistes avaient repris 235 km². « Ce sera une bataille très dure », a-t-il toutefois nuancé avant l’arrivée de M. Mattis à Bagdad.

« Les jours de l’EI sont comptés, c’est certain », a estimé M. Mattis, mais le groupe ultraradical qui a revendiqué la semaine dernière des attentats meurtriers en Espagne et en Russie « n’a pas encore disparu et cela n’arrivera pas de sitôt ».

En 2014, la prise de Mossoul par l’EI face à des forces gouvernementales en pleine débâcle avait fait redouter à certains l’écroulement complet de l’Etat irakien.

La « libération » de la ville proclamée en grandes pompes début juillet par M. Abadi a restauré la confiance, a assuré M. Mattis, même si les forces irakiennes ont enregistré « plus de 1.200 morts et de 6.000 blessés ».

Cette victoire, a-t-il dit, n’aurait pas eu lieu « sans la main ferme du Premier ministre Abadi qui a reconstitué cette armée, délabrée en 2014, une armée dont il a hérité » en succédant à Nouri al-Maliki. Elle a également été rendue possible grâce aux entraînements fournis par les Etats-Unis et leur appui militaire.

La poursuite de ce soutien par les Etats-Unis qui avaient finalisé en 2011, durant la présidence de Barack Obama, le retrait de leurs troupes restées en Irak après l’invasion du pays alors sous la houlette de Saddam Hussein, devra encore être déterminée.

Défi kurde

Le secrétaire américian à la Défense, Jim Mattis, à bord de son avion lors d'une tournée au Moyen-Orient, le 20 août 2017 © Paul HANDLEY AFP
Le secrétaire américian à la Défense, Jim Mattis, à bord de son avion lors d’une tournée au Moyen-Orient, le 20 août 2017 © Paul HANDLEY AFP

Le chef du Pentagone cherche à maintenir des forces pour entraîner les forces de sécurité irakiennes afin d’empêcher l’EI de ressurgir, explique Nicholas Heras, expert du Center for a New American Security à Washington. Mais, prévient-il, il rencontrera la résistance des milices chiites –engagées au sein des unités paramilitaires du Hachd al-Chaabi dans la bataille de Tal Afar– et de l’Iran.

M. Mattis a indiqué qu’il discuterait avec ses interlocuteurs irakiens des moyens de tirer profit des trois années de front commun contre les jihadistes pour empêcher les fractures politiques dans le pays et limiter l’influence du grand voisin iranien.

L’un des premiers défis auquel fait face le gouvernement fédéral est le référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien prévu le 25 septembre. Washington s’y oppose fermement car, a expliqué M. McGurk, sa tenue « en ce moment pourrait potentiellement être catastrophique pour la campagne anti-EI ». « Il n’y a pas que les Etats-Unis, tous les membres de notre coalition pensent que ce n’est pas le bon moment pour organiser ce référendum », a-t-il martelé.

« Tous les signaux indiquent » que la rencontre avec M. Barzani sera donc « placée sous le signe de la fermeté affectueuse », estime M. Heras.

M. Mattis, en tournée pour cinq jours en Jordanie, Irak, Turquie et Ukraine, doit également évoquer la reconstruction et le relogement des centaines de milliers de déplacés, notamment à Mossoul. « Cela n’arrivera pas du jour au lendemain », a-t-il prévenu.

Donald Trump se dit prêt à frapper la Corée du Nord

L’escalade verbale se poursuit entre Washington et Pyongyang. Le président américain a déclaré que « les solutions militaires [étaient] prêtes à l’emploi ».

Loin d’apaiser la tension après ses déclarations tonitruantes de la veille, Donald Trump a de nouveau menacé vendredi d’employer la force contre la Corée du Nord. « Les solutions militaires sont maintenant complètement en place, et prêtes à l’emploi, si la Corée du Nord se comporte imprudemment », a déclaré le président américain sur son compte Twitter. « J’espère que Kim Jong-un trouvera une autre voie », a-t-il ajouté.

Plus tôt vendredi, la Chine avait tenté de faire retomber la fièvre entre les deux pays. « Nous appelons toutes les parties à faire preuve de prudence dans leurs mots et leurs actions et à agir davantage pour apaiser les tensions », a déclaré Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

La Russie « très inquiète »

Cette montée des tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord pèse sur les marchés financiers et inquiète de nombreux dirigeants mondiaux. « Je ne vois pas de solution militaire à ce conflit », a mis en garde vendredi la chancelière allemande Angela Merkel. L’inquiétude a également gagné Moscou, où le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est dit « très inquiet » des risques de conflit « très élevés » entre les États-Unis et la Corée du Nord.

Le président américain a multiplié ces derniers jours les déclarations bellicistes. Jeudi, Donald Trump a défendu sa formule controversée promettant « le feu et la colère » à Pyongyang en estimant qu’elle n’était « peut-être pas assez dure ». « Si la Corée du Nord fait quoi que ce soit – ne serait-ce qu’en songeant à attaquer des gens que nous aimons, ou nos alliés, ou nous-mêmes -, ils devront vraiment s’inquiéter », a-t-il déclaré depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il passe des vacances.

Il est toutefois resté évasif sur d’éventuelles frappes préventives contre la Corée du Nord, se contentant d’affirmer que les États-Unis se préparent à « de nombreux scénarios différents ». L’armée américaine a indiqué vendredi être « prête à combattre » si le président américain en donnait l’ordre. « Nous maintenons un état de préparation optimum pour faire face à la menace nord-coréenne conjointement avec nos alliés et partenaires dans la région », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le colonel Rob Manning, à l’Agence France-Presse.

Plan contre Guam

La Corée du Nord avait réagi ces derniers jours au changement de ton à Washington en menaçant de lancer une attaque contre l’île américaine de Guam, avant-poste stratégique des forces américaines dans le Pacifique. L’armée doit présenter au jeune dirigeant nord-coréen Kim Jong-un un plan d’offensive contre Guam d’ici à la mi-août, selon les militaires nord-coréens.

Quatre missiles seront tirés simultanément, a expliqué l’armée. Les engins, passant au-dessus du Japon, « voleront 17 minutes et 45 secondes sur une distance de 3 356,7 km, et s’écraseront en mer à 30 ou 40 km de Guam ». Ils s’abîmeraient ainsi à l’extérieur des eaux territoriales américaines.

Selon les analystes, des tirs vers Guam placeraient Washington dans une position délicate : si les États-Unis ne tentaient pas de les intercepter, leur crédibilité en prendrait un coup et Pyongyang se sentirait pousser des ailes pour mener un test d’ICBM grandeur nature.

Trump agacé par la Chine

Donald Trump s’est également une nouvelle fois montré agacé par l’attitude de la Chine, principal partenaire économique de Pyongyang, qui doit « faire beaucoup plus » pour mettre la pression sur son turbulent voisin. « Cela ne va pas continuer comme ça », avait-il tonné jeudi.

Pékin prône une résolution « négociée » du dossier nord-coréen, renvoyant dos à dos Washington et Pyongyang. La Chine avait ainsi proposé à plusieurs reprises, pour désamorcer la crise, un double « moratoire » : l’arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens, d’une part, et celui des manœuvres militaires conjointes des États-Unis et de la Corée du Sud, d’autre part.

La Chine a également approuvé samedi à l’ONU une septième volée de sanctions économiques internationales contre la Corée du Nord, en réponse au tir par ce pays de tirs de missiles intercontinentaux. Ces sanctions étaient proposées par Washington, mais Donald Trump a dit craindre que leur effet ne soit limité.

 

Crise diplomatique russo-américaine : Un défi pour les ressources humaines

En réponse au Sénat américain, qui a adopté jeudi dernier de nouvelles sanctions contre la Russie, le Président russe Vladimir Poutine a décidé de renvoyer 755 diplomates américains. Cette mesure de représailles risque d’affecter considérablement la représentation diplomatique américaine sur le sol russe.

Le « message fort » cher au sénateur républicain John Mc Cain, sous la forme de nouvelles sanctions envoyées à Vladimir Poutine, pour punir l’annexion russe de la Crimée en mars 2014 et les ingérences supposées de Moscou dans la campagne présidentielle américaine de 2016, a bien été reçu. La réponse du maître du Kremlin, confirmée le dimanche 30 juillet, a par contre créé la surprise. Le président russe a en effet annoncé le renvoi de 755 diplomates américains, qui devront avoir quitté le sol russe le 1er septembre prochain. C’est la riposte diplomatique la plus sévère depuis 1986, lorsque les États-Unis et l’Union soviétique avaient réciproquement expulsé des dizaines de diplomates. Cette décision intervient 7 mois après que l’administration sortante de Barack Obama ait expulsé 35 diplomates russes, en décembre dernier. La pratique diplomatique standard, en ce qui concerne les expulsions de diplomates entre deux pays, c’est oeil pour un œil,  dent pour dent. Etrangement, le président russe n’avait pas appliqué cette réponse symétrique à l’époque. C’est désormais chose faite avec l’administration Trump.

Casse-tête diplomatique Plus d’un millier de personnes travaillent dans les représentations diplomatiques américaines en Russie. La décision du Président Poutine plafonne à 455 les effectifs du personnel de l’ambassade et de ses consulats sur le territoire. Le même plafond que pour la diplomatie russe aux États-Unis. Mais un détail de cette annonce a son importance. Le chiffre de 455 inclut tout le personnel employé, américain comme russe, du jardinier à l’ambassadeur. Le casse-tête va être de décider qui partira, sachant que le département d’État a déployé environ 300 diplomates en Russie, contre environ 900 personnes recrutées localement.

Théoriquement, les Américains pourraient simplement renvoyer la majorité de leur personnel russe et ainsi conserver leurs diplomates, ce qui signifierait la mise au chômage de plusieurs centaines d’employés. Reste que le fonctionnement des ambassades et consulats s’appuie sur de nombreux jardiniers, chauffeurs, cuisiniers, gardiens, femmes de chambre, chargés du nettoyage et autres techniciens.

Des coupures massives dans ce personnel obligeraient les diplomates à s’adonner à de nouvelles activités, pour le moins inédites, comme faire la cuisine, passer la serpillière ou tondre la pelouse. C’est ce défi que le nouvel ambassadeur américain, qui sera prochainement confirmé par le Sénat, aura à résoudre en arrivant dans la capitale russe à la fin de l’été.

Donald Trump et Vladimir Poutine ont eu une discussion confidentielle pendant le G20

Une discussion supplémentaire entre les présidents américain et russe, lors d’un dîner du G20 début juillet, a été dévoilée par la Maison-Blanche mardi soir seulement. Dans le contexte des accusations d’ingérence russe, le fait suscite des critiques

Les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine ont eu une discussion supplémentaire en marge du sommet du G20 en Allemagne début juillet, dont l’existence n’a été divulguée que mardi 18 juillet par la Maison-Blanche.

Après une brève interaction au début du sommet de Hambourg et une rencontre bilatérale de plus de deux heures le 7 juillet en compagnie de leur ministre respectif des Affaires étrangères, les deux présidents se sont également retrouvés à l’occasion d’un dîner lors de la dernière soirée du sommet, a indiqué à l’AFP un responsable de la Maison-Blanche. «Il y a eu un dîner purement social pour les couples au G20», a précisé cette source. «Vers la fin, le président a parlé à Poutine au dîner.»

Cette révélation a soulevé des interrogations sur la teneur de leur conversation, sur les personnes y ayant assisté et sur la raison pour laquelle son existence n’a pas été rendue publique plus tôt.

G20 : Quel bilan ?

Inscrite à l’agenda du G20 2017, l’Afrique à défaut d’un plan Marshall pour son développement, bénéficie d’un appui technique pour encourager les investissements privés. Avec en ligne de mire la réduction de la migration clandestine.

Le G20, regroupant les pays les plus industrialisés du monde et l’Union Européenne, s’est réuni à Hambourg du 06 au 08 juillet 2017. Le sommet a pris acte du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat dont le caractère « irréversible » a pourtant été reconnu par les 19 autres.

Sur le commerce mondial, la rencontre s’est contenté d’un compromis difficile à mettre en œuvre entre la réaffirmation de sa volonté de lutter contre « le protectionnisme » et la reconnaissance aux pays de l’usage d’ « instruments légitimes de défense commerciale ».

Autre temps fort de ce sommet, la rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue Russe Vladimir Poutine qui a duré plus de deux heures. « Des échanges vigoureux » mais « une alchimie positive », a jugé le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. Le président russe a de son côté estimé que les Etats Unis étaient devenus plus « pragmatique » sur le dossier syrien, ajoutant qu’il « y a une compréhension mutuelle qui fait que si on unit les efforts, nous pouvons beaucoup faire ».

Et pour la première fois, l’Afrique était inscrite à l’agenda officiel avec la volonté d’aider « les pays africains intéressés » en encourageant « le secteur privé à saisir les opportunités économiques pour une croissance durable et la création d’emplois ». Objectif affiché de cette « aide », réduire les flux migratoires en direction de l’Europe en offrant aux candidats poussés à l’exil par la pauvreté à s’établir chez eux.

Un engagement qui ne satisfait pas les ONG qui souhaitaient « un véritable engagement pour l’éducation, l’emploi et l’émancipation de la jeunesse africaine ».

Autre limite de cet appui technique à investir en Afrique, il concerne sept pays qui attirent déjà les investisseurs et qui sont loin d’être les premiers pays d’émigration.

Feu vert pour la force conjointe, feu rouge pour des financements

Les USA ont accepté de soutenir la création de la force conjointe régionale du G5 Sahel après plusieurs jours de négociation. Alors même que la France continue de soutenir le projet de résolution, la prochaine étape dédiée au financement s’annonce difficile.

Il a fallu attendre une deuxième mouture du projet de résolution sur la création de la force conjointe du G5 Sahel pour que les USA donnent leur feu vert au bout de quinze jours de négociation. Le Conseil de sécurité a donc approuvé à l’unanimité le déploiement de la force antiterroriste du G5 Sahel hier mercredi 21 juin. Les USA se sont montrés très réticents à voter cette résolution qui permet aux pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie et le Burkina Faso) de joindre leurs forces dans la lutte contre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne. Un soutien politique satisfaisant pour les membres africains et la France, qui est l’initiateur de ce projet.

Dans la première mouture du projet de résolution, les USA ont qualifié le mandat de cette force de beaucoup trop large et manquant de précision. Il a donc fallu recadrer certains points et en expliquer d’autres pour convaincre le gouvernement de Donal Trump à se rallier comme la France et l’Union Européenne, qui a d’ores et déjà accepté de verser 50 millions d’Euros pour le fonctionnement de cette force régionale.

Prochaine bataille La prochaine étape qui sera la plus cruciale, va consister à échanger sur l’épineuse question du financement sur lequel les Américains restent totalement opposés. A ce stade, seul le soutien de l’UE est effectif. Le Conseil de sécurité a demandé un délai pour étudier cette question en détail. Une chose est certaine, les pays membres du G5 Sahel devront eux aussi apporter un financement important pour que cette force voit le jour.

 

L’ancien directeur du FBI James Comey dénonce le comportement de Trump dans l’enquête russe

L’ancien directeur du FBI James Comey a commencé jeudi à livrer un témoignage exceptionnel au Sénat sur le président des Etats-Unis Donald Trump, qui l’a limogé le mois dernier après l’avoir pressé pendant des mois dans l’enquête sur la Russie.

La quinzaine de sénateurs assis en face de l’ancien premier flic des Etats-Unis voudront savoir si les multiples requêtes présidentielles, formulées en tête à tête dans l’intimité du Bureau ovale ou de la Maison Blanche, représentent une interférence politique et une entrave à la justice, un délit majeur qui dans le passé à conduit au lancement par le Congrès de procédures de destitution contre les présidents Richard Nixon et Bill Clinton.

James Comey a commencé par répondre que ce n’était pas son rôle de qualifier juridiquement les requêtes du président.

A la question de savoir si le président ou l’administration lui avait demandé d’ »arrêter» l’enquête menée par le FBI sur les ingérences russes, il a répondu «non».

Mais il a jugé que les actions du dirigeant américain étaient «très dérangeantes», ne mâchant pas ses mots contre lui.

Il a dénoncé les explications changeantes du locataire de la Maison Blanche sur les motifs de son licenciement, et accusé l’administration de l’avoir «diffamé», défendant l’honneur du FBI, qu’il dirigeait depuis 2013. «Ce sont des mensonges purs et simples», a-t-il dit des propos tenus par l’administration à l’époque sur le mauvais état supposé de la police fédérale à son départ.

Il a confié aussi avoir «craint honnêtement que (Trump) ne mente sur la nature de nos rencontres». «C’est pourquoi j’ai pensé que c’était très important d’en garder la trace», a expliqué le policier, qui a consigné par écrit ses échanges avec le président dès leur première rencontre début janvier à la Trump Tower.

M. Comey, 56 ans, a choisi de ne pas lire la déclaration écrite explosive qu’il avait fait publier la veille, répondant de suite aux questions pour gagner du temps.

Dans celle-ci, il y confirmait que Donald Trump lui avait demandé de lever le pied sur l’enquête visant l’un de ses fidèles, le général Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale, évincé en février pour n’avoir pas dit toute la vérité sur ses discussions avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis. Jeudi, devant le Sénat, il a dit ne pas avoir reçu d’ordre explicite mais l’avoir «interprété comme une instruction».

L’audition doit durer toute la matinée, puis M. Comey s’exprimera à huis-clos devant les mêmes sénateurs à partir de 17H00 GMT afin de pouvoir évoquer librement des informations classifiées.

Accord de Paris : Le monde entier contre Donald Trump

Après plusieurs semaines d’hésitation le président américain Donald Trump a annoncé finalement ce jeudi le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Les réactions de mécontentement se multiplient aux USA et dans le monde.

C’est une nouvelle promesse de campagne que Trump réalise avec le retrait des USA de l’accord de Paris sur le climat, un héritage de son prédécesseur Barack Obama. « En tant que président, j’ai une obligation, et cette obligation est envers le peuple américain », a déclaré Trump, ajoutant, « il est temps de mettre en place un nouvel accord qui protège l’environnement, nos entreprises, nous citoyens, et notre pays ». Par cette décision considérée pour beaucoup comme une « erreur historique » ou une « honte internationale », Donal Trump se met à dos des opposants politiques mais aussi les organisations environnementales et universitaires qui n’ont pas hésité à critiquer cette annonce. Depuis, les réactions se multiplient aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Bill Peduto, maire démocrate de Pittsburgh a assuré qu’il «suivra les directives de l’accord de Paris, pour notre peuple, notre économie et notre futur». Elon Musk, patron emblématique du constructeur de véhicules électriques de luxe Tesla a claqué la porte des différents cénacles qui conseillent M. Trump. D’autres géants de l’industrie américaine telle que Général Motors ou Général Electric ne partagent pas non plus la décision de Trump. Même les grandes majors pétrolières américaines, qui auraient a priori le plus à perdre de la transition énergétique, ont fait entendre leur désapprobation.

Pas de nouvelle négociation. Alors que Trump appelle à une nouvelle négociation sur l’accord de Paris, qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale, de nombreuses voix expriment un refus catégorique ! Comme le président français Emmanuel Macron qui a affirmé que « nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux, en aucun cas», appelant «l’ensemble des pays signataires» de l’accord de Paris « à demeurer dans le cadre» de cet accord. Angela Merkel quant à elle s’est dite plus déterminée, plus que jamais, à agir pour le climat. « Nous sommes plus déterminés que jamais en Allemagne, en Europe et dans le monde à rassembler toutes nos forces», a lancé Merkel. Une chose est certaine, cette décision va mobiliser les différentes puissances qui n’étaient pas forcément alliées à agir de concert pour la protection de la planète.

 

Trump annonce le retrait de l’accord de Paris sur le climat

Donald Trump avait promis de défaire cet accord pendant la campagne électorale au nom de la défense des emplois américains

Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat. Cet accord visant à limiter la hausse de la température moyenne mondiale fait partie de l’héritage de Barack Obama que Donald Trump a promis de défaire pendant la campagne électorale au nom de la défense des emplois américains. « L’accord de Paris désavantage les Etats-Unis au profit d’autres pays », a-t-il justifié se disant par ailleurs « prêt » à négocier un nouvel accord climat.

Donald Trump avait toutefois hésité pendant de longues semaines à prendre cette décision. De nombreuses voix sur la scène internationale (Chine et Union européenne en tête), dans le monde des affaires et au sein même de son administration, l’avaient appelé à revoir sa position, rappelant ces derniers jours l’urgence d’agir face au réchauffement en cours.

Climat : la Chine et l’Europe inquiètes avant l’annonce de Trump

La Chine et l’Union européenne ont vigoureusement défendu jeudi l’accord de Paris sur le climat à quelques heures d’une annonce du président Donald Trump qui selon les médias américains pourrait annoncer une sortie de son pays.

« La Chine va continuer à mettre en oeuvre les promesses faites lors de l’accord de Paris » conclu en décembre 2015 pour limiter le réchauffement climatique, a promis le chef du gouvernement chinois Li Keqiang à Berlin, après une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.

« Mais bien sûr, nous espérons aussi le faire avec la coopération des autres », a-t-il ajouté, dans une allusion aux menaces de sortie du président des Etats-Unis.

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Consensus scientifique autour du réchauffement climatique. / AFP

Pékin avait été, avec l’administration américaine alors conduite par Barack Obama, l’un des principaux artisans de cet accord historique dans lequel 196 pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, ambitionnant de limiter la hausse des températures à 1,5 degré par rapport aux niveaux préindustriels et ses effets potentiellement dévastateurs.

Mme Merkel, sans s’exprimer sur la décision de Donald Trump attendue à 19H00 GMT, s’est « réjouie que la Chine se tienne à ses engagements sur l’accord sur le climat ». Et les deux responsables ont insisté pour dire qu’ils étaient favorables à un « ordre mondial basé sur des règles ».

Les responsables de l’Union européenne ont adopté un ton moins diplomatique à l’encontre de M. Trump.

– ‘N’envenimez pas le climat’ –

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a exhorté le président américain sur un ton ironique à ne pas abandonner l’Accord de Paris. « S’il vous plaît n’envenimez pas le climat (politique) », a-t-il tweeté.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui jugé un éventuel retrait inacceptable.

« Je suis un partisan de la relation transatlantique mais si le président américain devait dire dans les prochaines heures qu’il veut sortir de l’Accord de Paris alors il serait du devoir de l’Europe de dire: cela ne va pas comme ça », a-t-il déclaré lors d’une conférence mercredi soir en Allemagne.

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

Le président américain Donald Trump à Washington, le 31 mai 2017 / AFP

« Dans un texte de loi et dans les accords internationaux, tout ne relève pas des informations bidons », a ajouté M. Juncker, dans une allusion aux accusations récurrentes de Donald Trump contre les « fake news ».

« J’annoncerai ma décision sur l’accord de Paris jeudi à 15h00 (19h00 GMT). Dans la roseraie de la Maison Blanche. RENDRE SA GRANDEUR A L’AMERIQUE! », a tweeté mercredi soir M. Trump, reprenant son slogan de campagne.

Selon des médias américains, un retrait de l’accord est probable.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Trump affiche sa volonté de donner un coup de pouce aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) au nom de la défense des emplois américains.

Un retrait américain serait une déflagration, 18 mois après cet accord historique, alors que les Etats-Unis font partie avec la Chine des deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.

Dans la foulée de la rencontre de Berlin jeudi matin, l’Union européenne et la Chine doivent réaffirmer leur soutien à ce texte lors d’un sommet à Bruxelles jeudi après-midi et vendredi, a indiqué un dirigeant européen sous couvert d’anonymat.

– Signaux contradictoires –

La question a profondément divisé le sommet du G7 qui vient de s’achever en Italie, tous ses participants, à l’exception du président américain, ayant réaffirmé leur engagement envers ce texte.

L'accord de Paris sur le climat / AFP

L’accord de Paris sur le climat / AFP

Pendant sa campagne, l’homme d’affaires avait promis d' »annuler » cet accord. Mais depuis son installation à la Maison Blanche, il a envoyé des signaux contradictoires, reflets des courants contraires qui traversent son administration sur la question climatique mais aussi, au-delà, sur le rôle des Etats-Unis dans le monde et leur rapport au multilatéralisme.

Le patron de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), Scott Pruitt, s’est ouvertement prononcé pour une sortie de l’accord, jugeant qu’il était « mauvais » pour l’Amérique.

Le monde des affaires s’est, dans sa grande majorité, prononcé pour un maintien au sein de l’accord de Paris. Une douzaine de grands groupes, parmi lesquels le pétrolier ExxonMobil, le géant de l’agrochimie DuPont, ou encore Google, Intel ou Microsoft, ont pressé Donald Trump de ne pas en sortir.

Concrètement, Donald Trump pourrait invoquer l’article 28 de l’accord de Paris, qui permet aux signataires d’en sortir, mais, en raison de la procédure prévue, cette sortie ne deviendrait effective qu’en 2020. Une autre solution pourrait être de sortir purement et simplement de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (Cnucc).

Une solution mise en avant par certains responsables de l’administration consistait à rester dans l’accord tout en lançant un réexamen des objectifs américains.

L’unité du G7 se brise face à Trump sur le climat

Pour la première fois de son histoire, l’unité du G7 s’est brisée samedi à Taormina (Sicile) sur la question cruciale du climat, face à un Donald Trump plus résolu que jamais à jouer sa partition.

« La discussion a été franche, peut-être plus franche que lors des précédents sommets », a reconnu devant la presse le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, dont le pays préside actuellement le G7.

Car en dépit des pressions répétées des Européens (Allemagne, France, Italie, Grande-Bretagne et Union européenne), du Canada et du Japon, M. Trump est resté de marbre.

Et même si son homologue français Emmanuel Macron a trouvé en lui un homme « ouvert », « à l’écoute » et « qui a envie de bien faire », le 45e président des Etats-Unis a surtout déstabilisé ses alliés du G7, après avoir franchement bousculé ceux de l’Otan, jeudi à Bruxelles.

« Le résultat du sommet du G7 montre combien Trump est isolé sur le climat », a jugé de son côté Greenpeace , mettant en avant l’engagement des six autres pays. « On ne changera pas d’un millimètre notre position » sur le changement climatique, a d’ailleurs promis Paolo Gentiloni.

La présidence italienne et d’autres délégations semblaient en tout cas soulagés de voir le président américain continuer à rester dans un cadre multilatéral.

Le point de vue du président américain « évolue, il est venu ici pour apprendre », avait assuré vendredi son conseiller économique Gary Cohn, même si, très vite, les pendules ont été remises à l’heure. « Il y a une chose qui ne changera pas, il prendra ses décisions en fonction de ce qu’il pense être le mieux pour les Américains », a ainsi averti le général H.R. McMaster, conseiller à la sécurité nationale.

Sur l’autre sujet épineux à l’agenda, le commerce international, les dirigeants du G7 se sont montrés plus souriants.

Ils se sont dits d’accord pour lutter contre le protectionnisme et les mauvaises pratiques commerciales, dans une formule équilibrée prenant aussi en compte la préoccupation des Etats-Unis pour un commerce juste et équilibré. La journée avait débuté par une rencontre avec les dirigeants de cinq pays africains: Niger, Nigeria, Ethiopie, Kenya et Tunisie.

Vendredi, les dirigeants du G7 avaient facilement trouvé un terrains d’entente sur la lutte contre le terrorisme, après l’attentat meurtrier de Manchester.

Le G7 a signé une déclaration commune sur le terrorisme dans laquelle il accentue la pression sur les grands groupes internet pour qu’ils luttent davantage contre les contenus radicaux, à la demande de la Grande-Bretagne.

Le G7 a également exprimé son inquiétude face au retour des combattants étrangers, particulièrement après l’attentat de Manchester commis par un Britannique d’origine libyenne qui pourrait s’être rendu en Syrie après une visite en Libye.

Le G7 de Taormina, où l’ombre de la Russie n’a cessé de planer après les nouvelles allégations concernant son rôle pendant la campagne électorale américaine, s’est dit aussi prêt à prendre des sanctions supplémentaires contre Moscou, en raison de sa « responsabilité » dans le conflit ukrainien.

Samedi en fin d’après-midi, quelques 2.000 manifestants ont défilé dans les rues de Giardini Naxos, au pied de Taormina, et la dispersion de ce cortège a donné lieu à quelques moments de tension entre policiers et une poignée de manifestants.

Le G7 face aux coups de butoir de Donald Trump

Les déclarations toniturantes et la gestuelle musclée du président américain Donald Trump risquent de mettre à mal la cohésion du G7, dont le sommet s’est ouvert vendredi à Taormina en Sicile avec un agenda chargé.

« Il n’y a aucun doute que ce sera le sommet du G7 le plus difficile depuis des années », a averti vendredi matin le président du Conseil européen Donald Tusk, alors que les sujets de contentieux -lutte contre le réchauffement climatique et commerce mondial- ne manquent pas avec les Etats-Unis.Les sept chefs d’Etat et de gouvernement se sont retrouvés vendredi midi dans le majestueux théâtre grec de cette petite station balnéaire sicilienne, pour une photo de famille, avant de se diriger à pied vers le lieu de la rencontre.

Passant tout près de la place centrale de cette petite ville, qui surplombe de plusieurs centaines de mètres la mer Méditerranée, plusieurs de ses dirigeants dont M. Trump, la chancelière allemande Angela Merkel ou le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, se sont arrêtés pour profiter de la vue et bavarder un peu.

La gestuelle était scrutée avec attention, notamment celle de Mme Merkel et de M. Trump, après des fuites dans la presse sur des propos tonitruants qu’aurait tenus le président américain. »Les Allemands sont mauvais, très mauvais », a jugé le président américain lors de sa rencontre jeudi à Bruxelles avec les dirigeants de l’Union européenne, selon le site de l’hebdomadaire Der Spiegel. »Regardez les millions de voitures qu’ils vendent aux Etats-Unis. Horrible. Nous allons arrêter ça », a-t-il dit.

De quoi refroidir l’ambiance de ce G7 censé réaffirmer la cohésion de ses membres, notamment sur le terrorisme, après l’attentat meurtrier qui a fait 22 morts dont de nombreux enfants mardi à Manchester en Grande-Bretagne.

La chancelière allemande Angela Merkel n’a fait aucun commentaire à son arrivée vendredi matin à Taormina, qui vit littéralement en état de siège depuis plusieurs jours, avec quelque 7.000 hommes chargé de protéger les chefs d’Etat et de gouvernement de sept des pays les plus riches de la planète (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Canada)Le président de la Commission Jean-Claude Juncker et M. Tusk ont de leur côté tenté de minimiser les propos de Donald Trump, sans toutefois totalement démentir les révélations du Spiegel. »Il n’est pas vrai que le président (Trump) a eu une approche agressive. C’est un problème de traduction. Il n’a pas dit que les Allemands se comportaient mal, il a dit qu’il y avait un problème. Ce n’était pas agressif », a déclaré M. Juncker.

Mais après la poignée de mains très virile entre le président américain et son homologue français Emmanuel Macron jeudi à Bruxelles, ses partenaires du G7 veulent surtout obtenir des clarifications de la position américaine sur plusieurs sujets, dont le réchauffement climatique ou le commerce international.

Réunion utile

M. Gentiloni a promis de tout faire pour rapprocher les points de vue, afin de faire de ce rendez-vous « une réunion utile ».

Le G7 devrait réaffirmer dès vendredi son engagement et sa fermeté dans la lutte contre le terrorisme islamiste.Le Premier ministre britannique Theresa May, qui rentrera dès vendredi soir à Londres, devait prendre la parole en début d’après-midi devant ses collègues pour expliquer combien il est plus que jamais indispensable de ne pas baisser la garde. Elle a d’ores et déjà reçu l’appui du président français, qui assiste vendredi à son premier G7.Mais les choses s’annoncent plus délicates pour les discussions ultérieures sur le climat ou le commerce international.

Le réchauffement climatique, sujet sur lequel le président américain Donald Trump refuse toujours de se prononcer, « sera le plus compliqué », avait prévenu mercredi l’entourage du président français. Et ce dernier, que tout semble opposer au nouveau locataire de la maison blanche, compte bien faire pression sur l’administration américaine.

Toute la diplomatie européenne essaie de « pousser dans la même direction » les Etats-Unis sur le climat, a assuré la présidence française.

Mais, rien ne dit que les dirigeants du G7 parviendront à trouver un terrain d’entente sur ce sujet crucial. L’approche reste « ouverte », mais on ne fera rien qui donne l’impression que six pays font quelque chose contre un septième, c’est un processus ouvert, a-t-on indiqué cette semaine de sources diplomatiques italiennes.

Autre sujet de dissensions, le commerce international et le rôle d’arbitre de l’OMC, où les Etats-Unis veulent réviser leur position, tandis que Paris souhaite l’accord « le plus ambitieux possible sur la défense du système multilatéral ».

Le conseiller économique du président Trump, Gary Cohn, a dit s’attendre à une discussion « ferme » sur le sujet.

« Nous allons continuer à nous battre pour ce que nous pensons juste, c’est-à-dire un commerce libre, ouvert, mais équilibré », a-t-il assuré devant la presse.

Etats-Unis: Jared Kushner visé par l’enquête sur l’affaire russe

Jared Kushner, le gendre et proche conseiller du président américain Donald Trump, fait partie des personnes visées par l’enquête du FBI sur les ingérences russes dans l’élection présidentielle, ont affirmé jeudi plusieurs médias américains.

Les enquêteurs du FBI « pensent que Kushner a des informations importantes concernant leur enquête », rapporte la chaîne NBC, qui précise que cela ne signifie pas que le mari d’Ivanka Trump est suspecté d’avoir commis un délit.

C’est « une série de réunions » auxquelles a participé Jared Kushner ainsi que la nature de ses contacts avec la Russie, qui intéressent les enquêteurs, précise le Washington Post.
Considéré comme un intermédiaire central de Donald Trump en matière de politique étrangère, Jared Kushner avait notamment rencontré en décembre l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, Sergueï Kislyak, ainsi qu’un banquier russe.

L’avocat de M. Kushner, Jamie Gorelick, a indiqué dans un bref communiqué que son client « s’était déjà volontairement proposé de partager avec le Congrès ce qu’il sait de ces rencontres. Il en fera de même pour toute autre enquête ».

L’enquête du FBI, désormais dirigée par le procureur spécial Robert Mueller, doit faire la lumière sur une possible « coordination » entre des membres de l’entourage du président américain et le gouvernement russe.

Au coeur de cette enquête se trouve l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn.
Sous le coup d’une injonction du Congrès et accusé d’avoir reçu des paiements non déclarés de la part d’entités russes, ce dernier a invoqué en début de semaine son droit au silence, refusant de fournir des documents sur ses liens avec la Russie.

Les investigations visent également particulièrement l’ancien directeur de la campagne Trump, Paul Manafort.

Les suspicions de collusion entre des proches de Donald Trump et des personnalités russes ont déclenché une véritable tempête politique à Washington où les révélations par voie de presse se succèdent les unes aux autres.

Depuis le début cette affaire qui empoisonne sa présidence, Donald Trump a toujours farouchement nié tous liens avec Moscou et qualifié l’enquête du FBI et celles menées par le Congrès de « chasse aux sorcières », reconnaissant toutefois qu’il ne pouvait parler que pour lui-même.

Donald Trump : apôtre de la paix au Moyen-Orient ?

Pour son tout premier déplacement en dehors des USA, Donald Trump a marqué sur son plan de vol l’Arabie Saoudite, Israël et la Cisjordanie puis le Vatican, avant un passage à Bruxelles le 25 mai. Objectif : améliorer les relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient et contribuer à le pacifier.

Donal Trump se positionne en « médiateur », en « arbitre » ou en « facilitateur » pour la paix dans le Moyen-Orient. C’est en tout cas le ton des discours qu’il a prononcé ces derniers jours, au cours de son périple. Contrairement à Barack Obama qui avait choisi, en 2009, le voisin canadien pour son premier déplacement officiel, Trump a donc effectué son premier voyage présidentiel au Moyen-Orient. Un choix révélateur des ambitions du président américain qui rêve de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué : pacifier cette région.

De Ryad à Jérusalem et passant par Bethleem, le président américain a donc lancé des appels à la paix, tout en se positionnant en « ami d’Israël ». Pour réchauffer les relations entre les USA et certains pays tels que l’Arabie Saoudite, avec laquelle de faramineux contrats militaires ont été signés, Donald Trump a mis de l’eau dans son vin. Les relations entre les États-Unis et la monarchie saoudienne s’étaient enrhumées depuis 2015 avec la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. En revoyant la position des USA vis-à-vis de cet accord qui irrite encore l’ennemi juré de Téhéran, Trump souhaite redonner au royaume saoudien sa place de leader dans un monde arabe où les individualités nationales essoufflent la cohésion voulue par le géant pétrolier. « Où que vous regardiez au Moyen-Orient, s’il y a des problèmes, il y a l’Iran », a accusé Jim Mattis, le chef du Pentagone en visite à Ryad. Pour le gouvernement Trump, l’Iran est l’ennemi de la paix dans la région et donc également des USA. Il est donc difficile d’arriver à une paix entre Israël et la Palestine tant que « l’Iran possède une arme nucléaire et continue de financer des terroristes et des milices », a appuyé le président américain. « Les rapports entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu étaient exécrables », rappelle Jean-Louis Pourtet, journaliste à RFI, pour qui Trump avait intérêt à se rendre rapidement en Israël pour restaurer les relations.

La paix ? Il est vrai que ce mot a été maintes fois répété lors des différentes allocutions du locataire de la Maison Blanche, qui a fait le voyage accompagné de son épouse et a multiplié les signaux en se rendant sur des lieux chargés de mémoire. Mais ses accents belliqueux et son soutien à Israël, vivement applaudi, risquent de mal passer au sein des opinions palestinienne et arabes, et ne pas servir ses « ambitions pacifiques ».

 

 

 

Robert Mueller, vétéran du FBI en charge de l’enquête Trump-Russie

Décrit comme un homme austère et méthodique, Robert Mueller, nommé mercredi procureur spécial dans l’enquête sur une éventuelle collusion entre des proches de Donald Trump et la Russie, est une figure très respectée à Washington.

A 72 ans, l’ancien patron du FBI sous les présidents George W. Bush et Barack Obama a gagné le respect des républicains comme des démocrates, n’hésitant pas à s’opposer à la Maison Blanche sur des pratiques qu’il considérait comme illégales.

« Mueller est un superbe choix. Un CV impeccable. Il sera largement accepté », a tweeté l’élu républicain Jason Chaffetz.

Robert Mueller peut se targuer « d’une détermination et d’une indépendance d’esprit », a ajouté le sénateur démocrate Richard Blumenthal, l’un des critiques les plus véhéments de Donald Trump.

Robert Mueller est désormais en charge d’une enquête potentiellement explosive sur de possibles collusions entre l’entourage de Donald Trump et la Russie, qui a provoqué une tempête politique dans la capitale américaine, chaque jour apportant son lot de révélations dans la presse.

Il n’a aucun lien connu avec Donald Trump et sera le premier enquêteur indépendant à s’intéresser à l’affaire des possibles ingérences russes dans l’élection américaine avec toutes ses ramifications.

Nommé à la tête de la puissante police fédérale américaine seulement une semaine avant les attentats du 11 septembre 2001, Robert Mueller est resté en poste pendant douze ans.

Son long mandat avait été dominé par les questions de terrorisme et de surveillance. Il avait été crédité d’une remaniement en profondeur du FBI à un moment où l’agence faisait face à des menaces de démantèlement pour avoir échoué à prévenir les attentats du 11-Septembre.

Robert Mueller avait défendu les vastes programmes de surveillance des communications, dévoilés par Edward Snowden, comme étant d’une « importance capitale » pour empêcher les actes terroristes.

En 2004, il avait cependant menacé de démissionner en raison d’un programme d’écoutes extra-judiciaires, ordonné par le président George W. Bush après le 11-Septembre.

Avant de rentrer au FBI, Robert Swan Mueller III — issu de l’aristocratie new-yorkaise et éduqué dans la prestigieuse université de Princeton — avait déjà eu d’importantes responsabilités au sein du système judiciaire américain. Il a successivement occupé les postes de procureur fédéral à San Francisco, procureur fédéral et numéro deux du ministère de la Justice sous la présidence de George Bush père.

Il avait supervisé les procès de l’ancien homme fort du Panama, Manuel Antonio Noriega, condamné aux Etats-Unis pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, ainsi que l’enquête sur l’explosion d’un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am au dessus du village écossais de Lockerbie, dans laquelle 270 personnes avaient été tuées le 21 décembre 1988.

Ancien officier des Marines, Robert Mueller a servi pendant la guerre du Vietnam où il a été blessé au combat.

Sa longévité à la tête de la police fédérale américaine n’a été dépassée que par celle d’Edgard Hoover, le fondateur du FBI qui en a assuré la direction pendant 48 ans, jusqu’à sa mort.

Robert Mueller est actuellement membre d’un cabinet juridique privé dont il va démissionner.

Informations classifiées à la Russie: Trump peut-il être destitué ?

Les accusations visant le président américain Donald Trump, qui aurait divulgué des informations hautement sensibles à des responsables russes, soulèvent la question de savoir s’il a commis un délit et quelles pourraient en être les conséquences judiciaires.

Quelles informations partagées ?

Selon le Washington Post et d’autres médias, Donald Trump a divulgué des informations classifiées sur un projet de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) d’armer des ordinateurs portables susceptibles d’exploser à bord d’un avion, et a nommé une ville en Syrie où une source aurait collecté ces informations.

Trump a-t-il commis un délit ?

Le président a le pouvoir de déclassifier des informations, selon les experts. Certains affirment qu’en divulguant des informations classifiées, le président de fait les déclassifie et ne commet donc pas de délit.

« Je ne pense pas qu’il ait fait quelque chose d’illégal. Le président a généralement le pouvoir de déclassifier des documents. Mais on peut arguer qu’il a été imprudent. Ce n’est pas parce que vous êtes investi d’un pouvoir de faire quelque chose que vous avez raison de le faire », explique Cristina Rodriguez, professeure invitée à la Colombia Law School.

Quelles règles Trump a-t-il enfreintes ?

D’autres experts affirment qu’exposer des informations sensibles à un pays ennemi comme la Russie, alors qu’elles n’ont même pas été partagées avec des alliés, pourrait constituer une violation du serment présidentiel.

Le président jure de « préserver, protéger et défendre » la Constitution américaine. Or le partage d’informations sensibles avec Moscou, accusée par les services américains de renseignement d’ingérence dans l’élection présidentielle ayant porté M. Trump au pouvoir, pourrait représenter une rupture de cet engagement solennel.

Une telle imprudence pourrait être considérée comme « des crimes et délits de haute importance », avancent des spécialistes.

« Cela pourrait très bien aller jusqu’au délit justifiant une destitution. Vous n’avez pas besoin d’avoir commis un délit pour être destitué, vous pouvez être destitué pour abus de pouvoir ou pour avoir outrepassé la confiance de l’opinion », explique Mme Rodriguez.

Qui pourrait enquêter ?

Toute enquête sur une éventuelle procédure en destitution doit être lancée par le Congrès. Mais comme ces informations ont été divulguées à de hauts responsables russes, et que les démocrates réclament la nomination d’un procureur spécial sur l’ingérence russe, ce procureur – s’il est nommé – pourrait aussi se pencher sur cette affaire.

David Golove, professeur de droit à la New York University, affirme que c’est une chose si Donald Trump a « juste bavardé dans son style inimitable » – ce qui pourrait être considéré comme de l’imprudence -, mais c’est autre chose s’il l’a fait comme un « signe de bonne foi » pour réchauffer les relations américano-russes. « Cela pourrait être considéré comme une décision de commandant en chef, même si ça semble stupide ou erroné », explique-t-il.

Le Congrès va-t-il destituer Trump ?

Les républicains sont dans l’ensemble fidèles au président. Il y a donc peu de chance pour qu’une procédure en destitution soit lancée.

Mais la colère de l’opinion pourrait mettre la pression sur le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, qui devra peser cette éventuelle décision avec les intérêts de son parti. « Tant que Donald Trump sera protégé par les républicains, il n’y a pas vraiment de comptes à rendre », selon M. Golove.

Quel impact sur le renseignement ?

Les opposants de Donald Trump craignent que les alliés de l’Amérique ne soient désormais réticents à partager des informations sensibles de peur qu’elles ne tombent dans de mauvaises mains. Selon le New York Times et d’autres médias, les informations sur l’EI ont été fournies par Israël, et transmises à la Russie, grande alliée de l’Iran qui est l’ennemi juré de l’Etat hébreu.

D’autres craignent aussi que la Russie n’exploite ces informations pour retrouver la source elle-même et l’empêcher qu’elle soit utilisée contre ses propres intérêts en Syrie.

« Hormis la question de la légalité, il y a une tradition de longue date (au sein du renseignement) selon laquelle personne ne doit compromettre d’aucune manière ses sources », rappelle Mark J. Rozell, doyen de la Schar School of Policy and Government à l’université George Mason.

Donald Trump frappe la Syrie pour sanctionner le régime de Bachar El Assad

Les États-Unis ont mené des frappes sur une base de la force aérienne syrienne en réponse à l’utilisation présumée par le gouvernement syrien d’une attaque chimique dans la région d’Idlib qui a tué au moins 80 civils cette semaine.

59 missiles Tomahawk américains ont ​​frappé l’aérodrome d’Al Shayrat dans la nuit de jeudi à vendredi et détruit des avions de chasse et d’autres infrastructures, mais ont évité tout ce qui endroit qui pourrait stocker des armes chimiques.

Les missiles de croisière Tomahawk tiré de puis des navires de guerre américain ont été programmé pour éviter également les avions de combat russes et d’autres installations militaires russes.

La Russie, fidèle allié du gouvernement syrien dirigé par Bachar El Assad a joué un rôle déterminant dans la coordination de certaines des frappes aériennes militaires du pays sur les positions des rebelles.

Le Pentagone a déclaré qu’il avait informé les fonctionnaires militaires russes avant le raid aérien.

« Avec le lancement de nombeux Tomohawks, nous ne voulions frapper aucun avion russe », a déclaré un responsable militaire américain sous anonymat.

« Ce soir, j’ai ordonné une frappe militaire ciblée sur la base aérienne en Syrie d’où a été lancée l’attaque chimique », a confirmé plus tard Donald Trump dans une allocution. Le président américain Donal Trump, dans un communiqué émis de son domaine à Mar-a-Lago en Floride a expliqué que cet attaque est dans « l’intérêt vital de la sécurité nationale des États-Unis d’empêcher et de dissuader la propagation et l’utilisation d’armes chimiques mortelles ».

Les missiles, qui ont été lancés depuis deux navires de guerre de la Marine, ont frappé la base aérienne pendant environ 4 minutes. Selon les responsables militaires des États-Unis, cet action était destiné à envoyer un message clair à M. Assad selon lequel les États-Unis ne s’empêcheraient pas d’utiliser la force militaire, s’il continue à utiliser des armes chimiques.

Cette frappe est la première action militaire ordonnée par la Maison-Blanche contre les forces syriennes depuis le début de la guerre civile en Syrie. C’est aussi une attitude différente de la nouvelle adminstration par rapport à l’approche restreinte de l’administration Barack Obama.

Les responsables militaires américains ont déclaré que la rapidité avec laquelle l’administration de M. Trump avait répondu, était destinée à capitaliser sur l’élément de surprise.

Des victimes possibles Les frappes américaines sur la base militaire en syrienne ont fait des « morts », a annoncé à l’AFP le gouverneur de Homs, la province où elle est située.

« Il y a des martyrs, mais nous n’avons pas encore de bilan ni pour les martyrs ni pour les blessés », a affirmé Talal Barazi au téléphone.

« Il y a des blessés qui sont atteints de brûlures (…) Il y a des incendies que nous tentons de maîtriser. Ca va prendre un peu de temps pour évaluer les dégâts », a-t-il ajouté.
« Bien sûr nous condamnons » ces frappes, et « toute action visant les bases militaires syrienne est condamnable», a encore poursuivi M. Barazi.

« L’armée de l’air présente dans l’aéroport d’al-Shayrat est un soutien important aux forces armées dans la bataille contre le groupe Etat islamique dans la région de Palmyre », a encore précisé le gouverneur.

L’armée syrienne a annoncé ce vendredi 7 avril, que les frappes américaines contre une base aérienne du centre du pays avaient fait six morts et d’importants dégâts matériels, sans préciser s’il s’agissait de victimes civiles ou militaires.

Réactions politiques Le président russe Vladimir Poutine qui soutien le régime de Bachar El Assad considère les frappes américaines contre la Syrie comme une « agression contre un Etat souverain » se fondant « sur des prétextes inventés », a déclaré le président russe, ajoutant qu’il y a « un préjudice considérable » aux relations russo-américaines.

La Chine a appelé à « éviter toute nouvelle détérioration de la situation » en Syrie après les frappes américaines contre une base militaire du régime de Damas.

L’Iran,  qui apporte un soutien financier et militaire au régime du président Assad, a condamné « vigoureusement » les frappes américaines. 

Les frappes américaines ayant visé le régime syrien en représailles d’une attaque chimique présumée sont « compréhensibles », a déclaré le chef de la diplomatie allemande, tout en appelant à une solution politique sous l’égide de l’ONU.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, actuellement en visite au Mali, estime que ces frappes constituent un « avertissement » et une forme de « condamnation » du « régime criminel »de Bachar al Assad. « J’ai été informé par Rex Tillerson (le secrétaire d’Etat américain) dans la nuit », a déclaré le chef de la diplomatie française à l’agence Reuters ce vendredi matin.

La Turquie considère les frappes américaines comme « positives » a déclaré vendredi le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus, cité par l’agence progouvernementale Anadolu.

La candidate Front nationale à l’élection présidentielle française, Marine Le Pen, a estimé qu’il fallait attendre « les résultats d’une enquête internationale avant d’opérer des frappes en Syrie. Je suis étonnée de cette réaction », a-t-elle déclaré sur France 2 ce vendredi matin.

Le gouvernement britannique « soutient pleinement » les frappes américaines en Syrie.

En Arabie saoudite, allié des États-Unis au Moyen-Orient, un responsable au ministère des Affaires étrangères a assuré que son pays « soutenait complètement » les frappes américaines en Syrie.

L’attaque américaine sur la base aérienne syrienne a été décidée par le président Trump sans que le Congrès américain ne soit consulté, sans les résultats d’une enquête internationale et sans mandat de l’ONU, objectent les détracteurs de la décision américaine qui s’interrogent sur les conséquences à venir.

Trump face à face avec le grand rival chinois

Donald Trump, qui n’a pas ménagé la Chine avant son élection, va se retrouver jeudi face à face avec le chef du pays le plus peuplé du monde, dans le cadre décontracté de Mar-a-Lago, la luxueuse résidence que possède le président-milliardaire américain en Floride.

Le président chinois Xi Jinping s’est jusqu’à présent montré mesuré dans ses réactions aux provocations de Donald Trump, qui s’en est pris peu diplomatiquement à la Chine depuis son arrivée à la Maison-Blanche fin janvier, l’accusant tour à tour de concurrence commerciale déloyale ou de mollesse face à la menace nucléaire nord-coréenne.

L’homme fort du régime communiste arrive avec «du grain à tweeter» pour le président américain, selon des sources diplomatiques à Pékin, qui évoquent des concessions chinoises en matière de commerce et d’investissement, avec à la clé des créations d’emplois aux États-Unis.

En échange, il attend de l’exubérant milliardaire des garanties par lesquelles Washington renoncerait à un contrat d’armement avec Taïwan… au moins temporairement.

Peu d’éléments ont filtré sur le programme exact de cette rencontre, si ce n’est que les présidents des deux premières puissances économiques mondiales doivent dîner ensemble jeudi avec leurs épouses, avant une série d’entretiens vendredi.

Le président républicain de 70 ans, dont le positionnement diplomatique vis-à-vis du géant asiatique reste flou, aura l’occasion de fournir une première indication de l’orientation qu’il entend donner à la relation sino-américaine.

Il a en tout cas dit s’attendre à une rencontre «très difficile» avec l’homme fort de Pékin.

Car le magnat de l’immobilier n’avait pas hésité, en campagne, à ériger la Chine en principale rivale des États-Unis, notamment dans le domaine du commerce international. Il avait accusé Pékin de «manipuler» sa monnaie.

Contrôle des banques

Au premier rang des différends géopolitiques entre les deux puissances du Pacifique figure l’épineux dossier de la Corée du Nord, qui a de nouveau défié cette semaine Washington et la communauté internationale en tirant un nouveau missile.

Quelques heures avant de recevoir Xi Jinping, Donald Trump a assuré au premier ministre japonais Shinzo Abe, lors d’un entretien téléphonique, que les États-Unis allaient «continuer de renforcer» leurs capacités militaires «face à la menace sérieuse que la Corée du Nord continue de poser».

Depuis plusieurs semaines, Washington exhorte Pékin à faire pression sur son allié pour qu’il renonce à son programme nucléaire. Dans un entretien publié dimanche, le 45e président des États-Unis a laissé planer la menace d’une intervention militaire, se disant prêt à «régler» seul le problème si la Chine continue à tergiverser.

Selon des sources diplomatiques dans la capitale chinoise, M. Xi, qui a déjà stoppé les importations de charbon nord-coréen, conformément aux sanctions de l’ONU, pourrait offrir à Donald Trump de renforcer le contrôle des banques chinoises qui travaillent avec le régime de Kim Jong-Un.

Il pourrait exiger en échange de son hôte qu’il renonce à un important contrat d’armement à destination de Taïwan, l’île que Pékin considère comme une province destinée à être réunifiée à la mère patrie.

Au moins d’ici au prochain congrès du Parti communiste à l’automne, lors duquel M. Xi doit décrocher un nouveau mandat de cinq ans à la tête du pays.

Accès aux marchés

Autre question brûlante qui devrait être évoquée en Floride, le commerce.

L’homme d’affaires new-yorkais reconverti dans la politique veut aborder le sujet délicat du déficit des États-Unis avec la Chine, qui s’est élevé à près de 350 milliards de dollars en 2016.

La Maison-Blanche a promis des paroles «franches» sur ce thème. Avec pour objectif de «réduire les barrières à l’investissement et aux échanges créées par les Chinois», selon les termes d’un responsable américain.

M. Xi pourrait offrir une ouverture accrue du marché chinois dans les secteurs de l’automobile et de l’agriculture, selon des sources diplomatiques.

En échange, il demanderait à son hôte que les États-Unis adhèrent à la BAII, la banque asiatique de développement des infrastructures que Pékin a mise en place pour concurrencer des institutions comme la Banque mondiale, jugées par trop sous influence des Occidentaux.

M. Xi réclamerait aussi des assouplissements des contrôles à l’exportation vers la Chine dans les secteurs des biotechnologies et du traitement des eaux.

Trump – Al-Sissi : Une rencontre pour renforcer les liens

Le président américain Donald Trump accueille lundi son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, avec la volonté affichée de renforcer les liens et de mettre en sourdine les critiques sur les droits de l’homme de l’administration Obama.Pour l’homme fort de l’Egypte, qui fut l’un des premiers à féliciter chaleureusement le républicain lors de sa victoire surprise, le tête-à-tête dans le Bureau ovale aura une saveur particulière; il n’avait jamais été invité à la Maison Blanche par son prédécesseur démocrate. Le magnat de l’immobilier et l’ancien général, qui n’ont pas prévu de conférence de presse commune, s’étaient déjà rencontrés à New York en septembre, lorsque la campagne battait son plein.

Donald Trump n’avait alors pas tari d’éloges sur son interlocuteur: « C’est un type fantastique. Il a pris le contrôle de l’Egypte, vraiment pris le contrôle ».

L’administration Trump loue aujourd’hui avec force celui qui dirige l’Egypte d’une main de fer, saluant ses « mesures courageuses » dans le domaine économique et dans la lutte contre le terrorisme.

La lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), mais aussi la façon dont la Maison Blanche entend esquisser des propositions sur le conflit israélo-palestinien, devraient être au coeur des discussions.

Mais la rencontre donnera aussi de précieuses indications sur la façon dont le nouveau occupant de la Maison Blanche entend aborder la question des droits de l’homme avec des dirigeants montrés du doigt sur ce thème.

Indignation des ONG 

Son équipe a déjà donné une indication: ce sera de façon « privée et discrète ». « Nous pensons que c’est la façon la plus efficace d’aborder ces sujets », a indiqué un responsable américain.

Cette approche a provoqué l’indignation des ONG de défense des droits de l’homme.

« Inviter M. Sissi pour une visite officielle à Washington au moment où des dizaines de milliers d’Egyptiens croupissent en prison et où la torture est de nouveau à l’ordre du jour est une étrange façon de bâtir une relation stratégique stable », a estimé Sarah Margon, responsable de Human Rights Watch dans la capitale fédérale américaine.

L’administration Obama avait gelé son aide militaire à l’Egypte en 2013 après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi et la répression sanglante de ses partisans.

Mais le rôle incontournable de l’Egypte, le plus peuplé et le mieux armé des pays arabes, avait poussé la Maison Blanche à infléchir sa position et à reprendre les livraisons d’armes lourdes en 2015.

Les Etats-Unis allouent chaque année environ 1,5 milliard de dollars d’aide à l’Egypte, dont 1,3 milliard dans le domaine militaire.

La Maison Blanche, qui vient de lancer un débat budgétaire qui s’annonce houleux sur fond de réduction drastique de l’aide internationale, a promis de maintenir un niveau d’aide « fort » à l’Egypte. Mais ne s’est engagée sur aucun chiffre.

La nouvelle administration républicaine serait-elle prête à désigne la confrérie des Frères musulmans de Mohamed Morsi comme une « organisation terroriste » ?

« Le président souhaite entendre la position du président Sissi sur le sujet », a répondu, prudent, un haut responsable américain avant la visite. « Comme d’autres pays, nous avons des inquiétudes concernant diverses activités des Frères musulmans dans la région ».

Le FBI confirme enquêter sur les contacts entre proches de Trump et Russes

Le directeur du FBI a infligé lundi un double revers à Donald Trump en confirmant enquêter sur une possible collusion avec la Russie pendant la campagne électorale, et en battant en brèche l’idée que Barack Obama aurait placé sur écoute la Trump Tower.

James Comey Lors d’une rare intervention publique au Congrès, le directeur du FBI James Comey a confirmé le lancement à la fin du mois de juillet 2016 d’investigations sur une éventuelle « coordination » entre des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump et le gouvernement russe. Une affaire régulièrement reléguée au rang de « fake news » (« fausse information ») par le président américain, qui nie toute collusion avec Moscou contre Hillary Clinton.

Chronologie sur les accusations de liens avec la Russie visant la président américain Donald Trump / AFP

James Comey a également tenté d’éteindre la rumeur lancée par Donald Trump lui-même sur Twitter il y a deux semaines, selon laquelle Barack Obama l’aurait placé sur écoute avant l’élection. « Le département (de la Justice) n’a pas d’informations soutenant ces tweets », a-t-il déclaré sobrement.

Le FBI confirme très rarement l’existence d’une enquête en cours, mais le chef de la police fédérale a brisé le silence au nom de « l’intérêt général ».

« J’ai reçu l’autorisation du ministère de la Justice de confirmer que le FBI, dans le cadre de notre mission de contre-espionnage, enquête sur les tentatives du gouvernement russe de s’ingérer dans l’élection présidentielle de 2016 », a-t-il expliqué devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants.

Le directeur du FBI, James Comey, le 20 mars 2017 au Capitole à Washington / AFP

« Cela inclut des investigations sur la nature de tout lien entre des individus liés à l’équipe de campagne Trump et le gouvernement russe, et pour déterminer s’il y a eu coordination entre la campagne et les efforts russes », a dit le patron du FBI, confirmant ce dont plusieurs médias américains avaient fait état.

Mais il s’est refusé à citer des noms ou à s’avancer sur la teneur des communications entre certains personnages de la galaxie Trump et des Russes.

« Enquêter et avoir des preuves sont deux choses différentes », a réagi peu après le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer.

Mais M. Spicer a surpris en prenant ses distances avec le deuxième directeur de campagne de M. Trump, Paul Manafort, et qui selon la presse serait l’un des individus visés par l’enquête.

Le directeur de l’Agence de la sécurité nationale (NSA) Mike Rogers lors d’une audition devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, le 20 mars 2017 au Capitole à Washington / AFP

Il « a joué un rôle très limité pendant un temps très limité », a assuré le porte-parole.

M. Manafort, consultant républicain et lobbyiste, a travaillé dans le passé pour l’ex-président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch. La révélation de paiements pour ces prestations avait précédé sa démission en août dernier.

Fuites dans la presse 

Hillary Clinton et son porte-parole, Brian Fallon dans un avion à l’aéroport de White Plains à New-York, le 3 octobre 2016 / AFP

Lors de l’audition, le directeur de l’Agence de sécurité nationale (NSA) Mike Rogers a aussi rejeté une théorie reprise brièvement la semaine dernière par M. Spicer, selon laquelle Barack Obama aurait demandé aux services britanniques d’espionner Donald Trump.

« Je n’ai rien vu du côté de la NSA sur une telle activité », a déclaré Mike Rogers, insistant sur l’illégalité de cette requête hypothétique. Londres avait qualifié cette allégation de « ridicule ».

« Le président Trump doit présenter aux Américains et au président Obama plus que des explications: des excuses », a déclaré le chef de file de l’opposition démocrate au Sénat, Chuck Schumer.

Au terme de cette longue audition, les démocrates ont dénoncé le traitement inéquitable de leur ex-candidate par le directeur du FBI.

James Comey avait bouleversé la campagne en octobre en révélant la relance des investigations sur les emails d’Hillary Clinton, mais il avait alors gardé le silence sur celles visant l’entourage du républicain.

« Il est normal de demander pourquoi il a estimé que les électeurs ne méritaient pas d’être mis au courant », a réagi Brian Fallon, ancien porte-parole de Mme Clinton.

L’administration Obama a officiellement accusé Moscou en janvier d’avoir mené une vaste campagne de désinformation et de piratage du parti démocrate au profit de Donald Trump.

Les conclusions du renseignement n’ont pas changé: « Poutine haïssait tellement Mme Clinton qu’il avait mécaniquement une préférence évidente pour la personne qui était candidate contre elle », a répété James Comey.

Le président Trump le 20 mars 2017 à Washington / AFP

Donald Trump estime de son côté que le FBI et le Congrès devraient plutôt se concentrer sur les fuites d’informations dans la presse sur cette complexe affaire.

Pour les élus républicains, c’est également la priorité.

« Nous voulons identifier qui fait fuiter ou a permis la fuite d’informations classifiées, afin que ces individus soient jugés », a déclaré le président républicain de la commission, Devin Nunes.

James Comey, tout en notant que les fuites avaient toujours été un problème, a relevé qu’elles étaient devenues « inhabituellement fréquentes ».

 

 

Premier tête-à-tête Trump/Merkel à la Maison-Blanche

La rencontre est très attendue des deux côtés de l’Atlantique: Donald Trump reçoit vendredi Angela Merkel avec la volonté de mettre en avant la solidité des liens entre les deux pays alliés après une série d’échanges tendus.

L’Europe aura les yeux braqués sur ce tête-à-tête pour voir jusqu’où — et sur quel ton — la chancelière allemande, figure centrale de l’Union européenne, se démarquera du nouveau locataire de la Maison-Blanche.

Après un échange dans le Bureau ovale, les deux dirigeants participeront à une conférence de presse commune prévue à 13 h 20.

«Je la respecte, je l’aime bien, mais je ne la connais pas», déclarait M. Trump mi-janvier.

L’heure est venue de faire connaissance pour cet homme et cette femme aux parcours, aux styles et aux choix politiques radicalement différents.

À l’approche du rendez-vous, l’exécutif américain a souligné la force de la relation avec l’Allemagne et insisté sur le fait que M. Trump entendait profiter de l’expérience de la chancelière, en particulier dans ses relations avec le maître du Kremlin Vladimir Poutine ou encore sur le dossier ukrainien.

Un responsable de la Maison-Blanche a prédit une «rencontre cordiale et très positive». La chancelière se rend à Washington «l’esprit ouvert», a de son côté souligné un responsable gouvernemental allemand. «C’est toujours mieux de discuter ensemble que de parler les uns des autres.»

Mais les déclarations tonitruantes, parfois contradictoires, du président américain au cours des semaines écoulées donneront une coloration particulière à ce premier tête-à-tête.

M. Trump s’en est pris avec virulence à l’Europe – louant le «merveilleux» Brexit ou prédisant que d’autres pays quitteraient l’Union –, mais a aussi attaqué frontalement l’Allemagne, dénonçant son rôle par trop dominant et qualifiant sa politique d’accueil des réfugiés de «catastrophique».

«L’Allemagne regarde aujourd’hui les États-Unis avec un mélange de perplexité et d’inquiétude», résume Jeffrey Rathke, du Center for Strategic and International Studies (CSIS), soulignant à quel point l’administration Trump était impopulaire au sein de la première économie européenne.

Et l’expert de citer en particulier les inquiétudes liées «aux affinités du président et de certains membres de son cercle rapproché envers les mouvements nationalistes et populistes en Europe».

Tensions sur le libre-échange

Pour Angela Merkel, qui vise un quatrième mandat et qui parlera donc aussi à ses compatriotes, cette visite s’apparente à un exercice d’équilibriste: confirmer la vigueur des liens transatlantiques, économiques comme militaires, tout en gardant une certaine distance avec l’équipe Trump.

Il est probable que la dirigeante allemande prendra soin de ne pas reproduire une surprenante image qui avait marqué les esprits: celle de la première ministre britannique Theresa May tenant la main de Donald Trump en marchant sous la célèbre colonnade des jardins de la Maison-Blanche.

Sur le fond, Mme Merkel devrait signifier son attachement au libre-échange au moment où la nouvelle administration, qui articule son action autour du slogan «L’Amérique d’abord», campe sur un discours résolument protectionniste.

Hasard du calendrier – la rencontre initialement prévue mardi avait été reportée en raison de la neige – les deux dirigeants se retrouvent le jour même de l’ouverture du G20 Finances à Baden-Baden.

La ministre allemande de l’Économie Brigitte Zypries a laissé planer vendredi la menace d’une plainte de son pays à l’OMC au cas où Washington concrétiserait son projet de taxe d’ajustement aux frontières («border adjustment tax»).

«L’incertitude» sur les intentions des États-Unis en matière commerciale «agit comme un poison» sur l’économie, a-t-elle mis en garde.

Autre point de friction qui semble inévitable: le climat, dont l’Allemagne entend faire un des sujets centraux du G20 qu’elle préside (sommet à Hambourg en juillet).

Dans son projet de budget dévoilé jeudi, Donald Trump a laissé peu de place au doute: sur les plans nationaux comme internationaux, il entend faire des coupes claires dans la quasi-totalité des fonds consacrés à la lutte contre le changement climatique.

Le bouillonnant président républicain devrait une nouvelle fois insister sur une nécessaire hausse des dépenses militaires de ses partenaires au sein de l’OTAN. Berlin, qui dépense actuellement 1,2 % de son PIB pour sa défense, est d’accord pour viser à terme le seuil des 2 %, mais le débat politique reste très vif sur le calendrier.

Donald Trump promet le « renouveau de l’esprit américain »

Loin de la tonalité sombre de son discours d’investiture, Donald Trump a plaidé mardi, sur un registre plus présidentiel qu’à l’habitude, pour un « renouveau de l’esprit américain » indissociable, selon lui, d’une grande fermeté sur l’immigration.Devant le Congrès réuni au grand complet, le 45e président des Etats-Unis a salué, dans une allocution d’une heure au cours de laquelle il s’est tenu à son texte, l’émergence d’une « nouvelle fierté nationale ».

« Un nouveau chapitre de la grandeur américaine débute », a-t-il affirmé dans l’hémicycle de la Chambre des représentants au Capitole, où siégeaient également sénateurs, ministres et juges de la Cour suprême.

 / AFP PHOTO / EPA POOL / JIM LO SCALZO

Avare en nouvelles annonces et en explications sur le financement de ses projets, le président républicain a repris ses grands thèmes de campagne, promettant de ramener « des millions d’emplois » ou dénonçant les accords de libre-échange.

Rompant avec la tradition, les démocrates ont réservé un accueil glacial au président, la plupart restant assis dans leurs sièges, le visage fermé, les bras croisés.

L’autre moitié des élus, les républicains, applaudissaient à tout rompre et multipliaient les ovations à la mention des grands projets de la présidence Trump: construction d’oléoducs, érection du mur à la frontière mexicaine, ou encore lutte contre le « terrorisme islamique radical ».

En signe de protestation silencieuse, une quarantaine d’élues démocrates étaient habillées de blanc, couleur symbolisant la défense des droits des femmes.

Réforme sur l’immigration ?

Profitant de cette occasion solennelle de redonner une cohérence à son action après un premier mois chaotique au pouvoir, Donald Trump a longuement promis une extrême fermeté aux frontières, l’un de ses principaux thèmes de campagne.

« En appliquant enfin nos lois sur l’immigration, nous augmenterons les salaires, aiderons les chômeurs, économiserons des milliards de dollars et renforcerons la sécurité de nos communautés », a lancé le président qui avait invité deux veuves de policiers californiens tués en 2014 par un clandestin.

/ AFP PHOTO / POOL / JIM LO SCALZO

Sans aborder directement la question de la régularisation des sans-papiers, il a évoqué une réforme législative et proposé d’abandonner le système actuel d’adopter à la place « un système basé sur le mérite ».

Le président républicain a annoncé la création d’un bureau spécial pour les victimes de crimes « d’immigration » baptisé VOICE (Victims Of Immigration Crime Engagement). « Nous donnons une voix à ceux qui sont ignorés par les médias et réduits au silence par les intérêts particuliers ».La signature d’un nouveau décret sur l’immigration après l’échec du premier qui a été bloqué par la justice, pourrait d’ailleurs intervenir dans les jours qui viennent.Très attendu sur l’économie, Donald Trump, qui avait délaissé sa célèbre cravate rouge pour une à rayures, a promis devant les élus une réforme fiscale « historique » qui se traduira par une baisse « massive » des impôts pour la classe moyenne et permettrait aux entreprises de « concurrencer n’importe qui ».

« Nous devons faire en sorte qu’il soit plus facile pour nos entreprises de faire des affaires aux Etats-Unis et plus difficile pour elles de partir », a-t-il martelé.

Comment va-t-il payer ?

Proposant un vaste plan d’investissements dans les infrastructures, qui devait se heurter à l’opposition de nombre d’élus républicains, il a déploré que son pays ait dépensé « des milliards et des milliards de dollars à l’étranger ».

Chuck Schumer, chef des démocrates du Sénat et visage de l’opposition, a dénoncé une rhétorique « populiste »: « Il y a un décalage complet entre ce que le président dit aux travailleurs et ce qu’il fait pour les riches ».

« Il y a des choses que l’on pourrait vraiment saluer. Mais comment va-t-il payer tout ça? On ne me l’a fait pas à moi », a dit à l’AFP Gwen Moore, une élue démocrate, vêtue de blanc.Dans ce discours servant aussi de prélude à la bataille pour le budget 2018 qui s’ouvre au Congrès, Donald Trump a demandé aux élus de voter la hausse historique des dépenses militaires qu’il appelle de ses voeux (54 milliards de dollars, soit près de 10%).Mais déjà, la requête de couper les crédits de la diplomatie et de l’aide internationale de plus d’un tiers a reçu une fin de non recevoir de plusieurs responsables républicains.

Les républicains, pour la première fois depuis 2006, contrôlent à la fois la Maison Blanche et le Congrès, et leur feuille de route est remplie, avec des réformes de la santé et des impôts en 2017.

« C’est un moment qui n’arrive qu’une fois toutes les générations », s’est félicité Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants. Mais la majorité et le président ne voient pas tout du même oeil, particulièrement sur le remplacement de la réforme de la couverture-maladie « Obamacare ».Sur les affaires étrangères qu’il abordées très brièvement, le nouveau locataire de la Maison Blanche a réaffirmé que son rôle n’était pas « de représenter le monde mais de représenter les Etats-Unis d’Amérique ».

Dépenses militaires : l’hégémonie des Etats-Unis ( AFP / Alain BOMMENEL, Kun TIAN )

Mais, après avoir défendu une spectaculaire hausse des crédits militaires, il a aussi mis en avant un ton plutôt conciliant. « Nous voulons l’harmonie et la stabilité, pas des guerres et des conflits », a-t-il martelé, réaffirmant en particulier son attachement à l’Otan.

« Le temps des combats futiles est derrière nous », a conclu le président républicain, dans une volonté de rassembler un pays profondément divisé.

« Voilà notre vision, voilà notre mission, mais le seul moyen d’y arriver est d’être rassemblés », a ajouté le milliardaire septuagénaire dont la cote de popularité est historiquement basse par rapport à ses prédécesseurs au début de leur mandat.

Les fans de Trump l’invitent à ne rien lâcher

Après un premier mois chaotique à la Maison Blanche, les partisans purs et durs de Donald Trump n’ont qu’un conseil pour leur idole : garder l’offensive, ne rien lâcher et ne rien changer.

Le début de mandat du milliardaire donne une impression de désorganisation et d’amateurisme qui fait le régal de ses opposants et inquiète jusque dans les rangs du parti républicain.

Mais samedi, Donald Trump a retrouvé ceux qui ont fait de lui l’homme le plus puissant du monde, faisant oublier, le temps d’un meeting sur un aéroport de Floride, Washington et ses déboires.

Ces supporteurs l’ont fêté, acclamé, adulé et défendu becs et ongles face à une presse honnie. Au cours de plus d’une douzaine d’entretiens avec l’AFP, tous ont dit leur soutien sans faille, malgré – ou en raison – de ses actions controversées.

Donald Trump a harangué la foule, martelant les thèmes dont il sait qu’ils feront rugir ses partisans: l’emploi, la sécurité, le terrorisme, l’immigration. Un vrai meeting de campagne.

« J’en veux encore plus », lance Steven Migdalski, un technicien informatique de 53 ans au chômage, originaire de Titusville en Floride. Il a attendu pendant sept heures pour voir le président dont il approuve chaleureusement le ton agressif envers la presse et sa multitudes de décrets rapidement signés. Y compris le plus controversé, suspendu par la justice, qui interdisait temporairement l’entrée sur le territoire américain des ressortissants de sept pays à majorité musulmane et de tous les réfugiés.

« J’exulte carrément » dit-il. « Le président républicain a les c… – le goût de la bagarre – non seulement pour lutter contre les fausses nouvelles », mais aussi l’establishment politique, s’enthousiasme le chômeur, arborant fièrement son t-shirt « Dur comme Trump ».

Le fait que les premiers pas du nouveau président sur la scène internationale ont provoqué étonnement et inquiétude, y compris chez les plus proches alliés de l’Amérique, l’enchante.

« Il dérange les tenants de la globalisation. Et j’espère qu’ils ont peur », martèle M. Migdalski.

Cette opinion est partagée par les plus ardents partisans du milliardaire-président, majoritairement des hommes blancs, issus le plus souvent de la classe ouvrière et aux convictions de plus en plus nationalistes.

Donald Trump se nourrit de cet enthousiasme et a visiblement pris plaisir à replonger dans ce qui paraissait une reproduction à l’identique de ces meetings de campagne, une femme brandissant même une pancarte « Hillary en prison », alors que la candidate démocrate a été battue depuis des mois.

« Je pense qu’il a besoin de ça. Tous les jours, il entend des paroles de haine, négatives, à chaque fois qu’il allume la télé », dit Tammy Allen, une travailleuse indépendante de Melbourne (Floride), venue avec trois amies armées de leur pancartes « Les femmes pour Trump ».

« Il a été ridiculisé et humilié. Tout le monde est contre lui. Il a besoin de voir les Américains qui le soutiennent, qui l’aiment », estime-t-elle et d’ajouter: « nous sommes le vent qui le porte ».

– « L’esprit de combat » –

Jacob Wyskoski lui a 18 ans. L’année dernière le lycéen a pu voter pour la première fois. Son bulletin était pour M. Trump.

« Nous avions pour habitude d’être les plus forts, les plus grands, la nation la plus puissante du monde entier. On veut de nouveau être comme ça », affirme le jeune homme, qui se fait l’écho de nombre des supporteurs de M. Trump nostalgiques de l’Amérique vainqueur de la guerre froide.

« On a besoin de quelqu’un qui est prêt à se battre pour ce pays, et je sens qu’il est le genre de type qui va aller sur le ring s’il le faut », juge Jacob Wyskoski.

Les allégations d’ingérence de la Russie dans les élections en faveur du républicain, les informations sur les relations entre des membres de l’équipe Trump et les Russes avant l’élection glissent comme l’eau sur les plumes d’un canard.

« Allez-y, faites-vous plaisir, trouvez tout le monde que vous voulez » pour enquêter sur Donald Trump, défie Mike Sikula, un ingénieur aérospatial à la retraite. « Je l’aime plus que tout ».

Les provocations, les attaques contre la presse, la façon abrupte dont Donald Trump traite des dirigeants étrangers, suscitent encore plus d’engouement.

« Je trouve que c’est une bonne chose », dit Mike Sikula.

Trump « doit contrer tout ça publiquement », pense l’ingénieur.

« Il faut qu’il aille à la télé, il faut qu’il tweete s’il veut rééquilibrer un peu les choses. S’il ne disait rien les mensonges le submergeraient », estime M. Sikula.

Au diapason de ses partisans, c’est exactement ce que fait le président américain.

Le tourbillon du début de l’ère Trump

En un peu plus de trois semaines à la Maison-Blanche, Donald Trump a multiplié les initiatives controversées, mais aussi connu ses premiers revers, de la suspension en justice de son décret anti-immigration à la démission de son conseiller à la sécurité nationale.

Le fameux décret anti-immigration

Photo: Alex Wroblewski Getty Images North America/Agence France-Presse

Le 27 janvier, Donald Trump signe le décret « Protection de la nation contre l’entrée aux États-Unis de terroristes étrangers ».

Cette interdiction temporaire d’entrée à l’encontre des ressortissants de sept pays musulmans et des réfugiés sème la confusion dans les aéroports et suscite un tollé dans le monde. Elle est aussi contestée dans la rue et attaquée par les plus grosses entreprises américaines de haute technologie, qui reposent énormément sur des talents étrangers.

Le 28 janvier, des associations de défense des droits civiques obtiennent d’un juge fédéral de New York qu’il empêche l’expulsion des personnes interpellées en vertu du décret.

Le 3 février, un juge fédéral de Seattle bloque temporairement l’application du décret sur l’ensemble du territoire américain. Décision confirmée le 9 février par la cour d’appel de San Francisco.

Le projet de mur à la frontière mexicaine

Photo: David McNew Agence France-Presse

Le 25 janvier, Donald Trump signe un décret lançant le projet de construction d’un mur à la frontière avec le Mexique pour endiguer l’immigration illégale, sa promesse de campagne la plus emblématique.

Le président mexicain Enrique Peña Nieto annule sa visite à Washington, prévue le 31 janvier, pour protester contre l’insistance de son homologue américain à vouloir faire financer par Mexico la construction du mur.

Trop proche de la Russie? 

Photo: Timothy A. Clary Agence France-PresseL’ancien conseiller à la sécurité nationale du président Trump, Michael Flynn

Le 13 février, Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale du président Trump, est contraint à la démission après des révélations de presse sur ses contacts inappropriés avec la Russie alors que Barack Obama était encore en fonctions.

« C’est une affaire intérieure aux États-Unis. […] Ce ne sont pas nos affaires », répond le lendemain le porte-parole du Kremlin.

L’Iran dans la mire du président 

Photo: Atta Kenare Agence France-PresseUne manifestation anti-Trump à Téhéran

Le 2 février, dans un tweet matinal, Donald Trump met en garde Téhéran après un récent tir de missile de l’Iran et qualifie de « désastreux » l’accord international sur le nucléaire iranien. Le lendemain, le Trésor américain prend des mesures de rétorsion contre 25 personnes et entités soupçonnées d’avoir apporté un soutien logistique ou matériel au programme balistique de Téhéran.

Le peuple d’Iran « fera regretter le langage de la menace », affirme le 10 février le président iranien Hassan Rohani.

Apaisement avec la Chine 

Le 9 février, le président américain apaise la Chine en assurant à son homologue Xi Jinping lors d’un entretien téléphonique qu’il respectera le « principe de la Chine unique » interdisant tout contact diplomatique entre des pays étrangers et Taïwan, deux mois après un coup de fil retentissant avec la présidente de l’île.

Une dent contre Obamacare et l’avortement 

Photo: Rhona Wise Agence France-Presse

Le jour même de son arrivée à la Maison-Blanche, le vendredi 20 janvier, le nouveau président signe un décret ordonnant à son administration d’accorder le plus d’exemptions possible à l’Obamacare, réforme de l’assurance-maladie de son prédécesseur.

Dans le viseur également : l’avortement. Le 23 janvier, Donald Trump signe un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui pratiquent l’avortement ou militent pour rendre l’avortement légal.

Et il nomme à la Cour suprême un juge considéré comme hostile à l’avortement, Neil Gorsuch.

Les liens du sang et de l’argent

Photo: Saul Loeb Agence France-PresseIvanka Trump

Le 8 février, Donald Trump prend à partie sur Twitter l’enseigne Nordstrom pour avoir renoncé à vendre la ligne de vêtements de sa fille Ivanka. Une sortie qui renforce les craintes que la présidence Trump ne brouille les frontières entre politique, intérêts commerciaux et liens familiaux.

Car le président américain n’a pas entièrement coupé ses liens avec son empire immobilier, dont il a confié les rênes à ses deux fils aînés.

 

Le 18 février, la Trump Organization inaugurera un parcours de golf à Dubaï, sa première opération d’envergure depuis l’investiture du nouveau président.

 

Les médias, des adversaires « malhonnêtes »?

Photo: Don Emmert Agence France-Presse

« Je n’aime pas tweeter, mais je fais face à des médias malhonnêtes. […] C’est le seul moyen que j’ai pour contre-attaquer », avait expliqué Donald Trump à la chaîne Fox News la veille de son investiture.

Le 21 janvier, il s’en prend une nouvelle fois avec véhémence aux médias, accusés d’avoir menti sur l’estimation du nombre de personnes ayant assisté à sa prestation de serment. Les journalistes font partie « des êtres humains les plus malhonnêtes de la Terre », affirme-t-il.

USA : le conseiller à la sécurité nationale de Trump démissionne

Michael Flynn était au cœur d’une controverse pour avoir évoqué les sanctions contre Moscou avec l’ambassadeur russe, avant même d’être entré en poste.

Michael Flynn n’est plus le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Cet ancien général a démissionné de son poste, lundi 13 février, après avoir déclenché une importante controverse outre-Atlantique. En effet, il est accusé d’avoir évoqué les sanctions contre Moscou avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis, avant même d’être entré en fonction. Ce qui est formellement interdit par la loi américaine.

Des contacts prématurés avec le diplomate russe

A la fin décembre, Barack Obama ordonnait ces sanctions contre la Russie pour son ingérence présumée dans les élections américaines. Mais Michael Flynn aurait alors assuré au diplomate russe que Donald Trump serait beaucoup moins sévère à l’égard de Moscou. Certes, à cette époque, l’ancien général était déjà nommé conseiller auprès du président élu. Mais l’équipe de Donald Trump était encore en pleine période de transition, trois semaines avant l’investiture.

Un mensonge face à la presse

Pour ne rien arranger, le conseiller démissionnaire a également induit en erreur son propre camp, en particulier Mike Pence, futur vice-président. Face à la presse, début janvier, Michael Flynn avait déclaré que la conversation avec l’ambassadeur n’avait pas porté sur les sanctions, une affirmation reprise publiquement par Mike Pence. Dans sa lettre de démission, Michael Flynn présente ses excuses au vice-président et à Donald Trump.

Malheureusement, et en raison du rythme rapide des événements, j’ai par mégarde livré des informations incomplètes au vice-président et à d’autres, sur mes entretiens téléphoniques avec l’ambassadeur russe.

Michael Flynn dans sa lettre de démission

Une personnalité controversée depuis sa nomination

Michael Flynn a toujours défendu l’idée d’une relation plus proche avec la Russie. Il est donc rattrapé par sa volonté de rapprochement avec Moscou. L’ancien général était l’un des inspirateurs des idées de Donald Trump sur les questions internationales. Personnalité controversée, sa nomination avait suscité des remous.

Reste à savoir qui le remplacera. Le général Keith Kellogg, secrétaire général du conseil de sécurité nationale, va assurer l’intérim, le temps que le président Donald Trump trouve un successeur. Selon le responsable de la Maison Blanche, la candidature de David Petraeus, général à la retraite et ancien directeur de la CIA, est examinée.

Le décret migratoire de Trump: un casse-tête juridique

La volonté de Donald Trump de fermer les frontières des Etats-Unis à d’éventuels «terroristes» a engendré un énorme casse-tête juridique autour d’une question centrale: jusqu’où vont les pouvoirs du président américain en matière de politique migratoire ?

Qui pour trancher cette question ? Elle pourrait bien finir devant la Cour suprême à Washington, censée tracer le cadre constitutionnel de l’exécutif et unifier la jurisprudence.

Mais, en attendant, la plus grande incertitude règne: des tribunaux fédéraux saisis aux quatre coins du pays ont apporté des réponses très différentes, quelques-unes validant même le décret.

L’affaire se cristallise toutefois à la cour d’appel de San Francisco, chargée d’examiner la décision du juge James Robart de Seattle qui, de tous les magistrats s’étant déjà prononcés, a suspendu le décret présidentiel anti-immigration de la façon la plus large, avec une portée nationale.

Quelles forces en présence devant la cour d’appel ? Les plaignants principaux sont deux Etats démocrates frontaliers du Canada: l’Etat de Washington, où siège le juge Robart, et le Minnesota.

Différents groupes ont déposé devant la cour des mémoires en appui à leur cause, notamment l’ACLU, la grande organisation de défense des libertés, le Southern Poverty Law Center, un observatoire de l’extrémisme, ou encore l’organisation HIAS de défense des réfugiés.

Près de 300 professeurs de droit et une centaine de sociétés de la Silicon Valley ont également adressé des argumentaires de soutien à l’opinion du juge Robart.

Enfin, une quinzaine d’autres Etats et la capitale fédérale Washington ont annoncé lundi transmettre un mémorandum demandant la confirmation de cette décision.

En face, la partie appelante est le président Donald Trump et son administration, défendus par les avocats du ministère de la Justice. Ils ont interjeté l’appel dans les règles, après que le président a toutefois qualifié James Robart de «pseudo-juge» et qualifié son jugement de «scandaleux».

La cour d’appel de San Francisco a fixé lundi une audience par téléconférence pour mardi 23H00 GMT. Chaque partie disposera de 30 minutes pour s’exprimer.

Quels sont les arguments juridiques des parties ? Donald Trump justifie son décret controversé par les pouvoirs que lui confère la Constitution des Etats-Unis. Selon son article 2, le président a toute autorité pour conduire les affaires étrangères et diriger la politique d’immigration.

Le décret «s’inscrit dans l’exercice légal de l’autorité présidentielle», ont d’ailleurs écrit les avocats du gouvernement dans leur recours adressé lundi à la cour d’appel.

 Le nouveau maître de la Maison Blanche se fonde notamment sur un article de loi adopté il y a 65 ans, stipulant que le président américain est en droit de suspendre l’entrée d’une catégorie d’étrangers à chaque fois qu’il estime que cette arrivée «serait néfaste aux intérêts des Etats-Unis».

Les avocats du gouvernement tentent de renforcer cet argument général par un autre de bon sens. La justice, disent-ils, est peu qualifiée pour décider en matière de sécurité nationale.

«Les tribunaux n’ont pas accès aux informations confidentielles sur la menace posée par des organisations terroristes», ont-ils écrit dans leur recours.

En face, les opposants au décret mettent aussi en avant la Constitution, en affirmant que le texte viole des principes fondamentaux: liberté de déplacement, égalité des personnes, interdiction de la discrimination religieuse, etc.

Ils rappellent que le rôle de la justice est de contrebalancer le pouvoir de l’exécutif, en protégeant notamment les minorités.

Ils assurent être fondés en tant qu’Etats pour déposer plainte, vu que le décret de Donald Trump a des conséquences négatives en matière d’emploi ou dans les secteurs de l’éducation et des affaires.

Enfin, ils avertissent qu’une éventuelle remise en vigueur du décret menacerait l’ordre public, après le chaos, notamment dans les aéroports, qu’avait déclenché sa mise en place non annoncée. M. Trump avait justifié cette précipitation par un nécessaire effet de surprise.

Quelle prochaine étape attendre ? La cour d’appel de San Francisco peut soit valider le décret Trump ou au contraire confirmer sa suspension.

Dans le premier cas (remise en application du décret), les autorités n’ont pas indiqué si elles avaient prévu des mesures qui permettraient d’éviter les détentions dans les aéroports et les expulsions qui avaient suscité un tollé international et des manifestations.

Dans le second cas, la décision du juge James Robart s’appliquera à tout le pays, maintenant l’accès aux Etats-Unis aux réfugiés et ressortissants des sept pays visés par le texte.

A noter que la partie perdante aura la possibilité de demander à la Cour suprême de trancher.

Si la haute cour acceptait d’examiner ce dossier brûlant, il faudrait une majorité de cinq juges sur huit pour renverser la décision de la cour d’appel. Cela est loin d’être acquis, la Cour suprême étant actuellement divisée idéologiquement entre quatre magistrats conservateurs et quatre magistrats progressistes.

Trump incendie le Premier ministre australien

Le président américain aurait eu un échange houleux avec le chef du gouvernement de Canberra au sujet d’un accord sur l’accueil des migrants conclu avec Obama.

Donald Trump a incendié le Premier ministre australien Malcolm Turnbull lors d’un échange téléphonique houleux le weekend dernier au sujet d’un accord sur l’accueil de migrants forgé avec Canberra par l’administration Obama, selon le Washington Post. Les révélations du quotidien américain, mercredi, sont venues contredire le récit que M. Turnbull avait fait de cette conversation.

Le Premier ministre australien avait affirmé lundi que Donald Trump s’était engagé, en dépit de sa politique migratoire très restrictive, à honorer l’accord conclu par l’administration Obama portant sur l’accueil de plus d’un millier de réfugiés relégués par l’Australie dans des camps offshore controversés.

 Conversation abrégée

Le Washington Post rapporte de son côté que le nouvel occupant de la Maison blanche a brutalement abrégé samedi au bout de 25 minutes l’échange avec son interlocuteur qui devait durer une heure. L’Australie est un des alliés les plus proches des Etats-Unis. Juste avant, il a selon le quotidien américain affirmé à M. Turnbull que, des quatre conversations téléphoniques qu’il avait eues ce jour-là avec des dirigeants étrangers, celle-là avait été «de loin la pire».

M. Trump a notamment affirmé selon le Post à M. Turnbull qu’il allait «se faire tuer» sur le plan politique avec cet accord, et accusé l’Australie de chercher à exporter «les prochains terroristes de Boston». Des sources gouvernementales australiennes citées par l’Australian Broadcasting Corporation ont affirmé que l’article du Post était «correct en substance».

Démenti du 1er ministre

M. Turnbull s’est de son côté dit «déçu» que les détails présumés de cette conversation «très franche et directe» aient été révélés. «Mais je tiens à faire une observation: l’information selon laquelle le président m’aurait raccroché au nez n’est pas correcte», a déclaré le Premier ministre jeudi à la radio 2GB. «La conversation s’est achevée de façon courtoise.»

Reste que lundi, M. Turnbull avait devant les journalistes «remercié le président américain pour son engagement à respecter (l’)accord» sur la prise en charge des migrants des camps de rétention de l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et de Nauru, minuscule île du Pacifique.

Après les révélations du Washington Post, M. Trump s’est cependant lâché sur cet accord dans un tweet: «Vous y croyez ? L’administration Obama a accepté de prendre des milliers d’immigrés illégaux à l’Australie. Pourquoi? Je vais étudier cet accord stupide».

Un engagement «pris»

Malgré ce commentaire, M. Turnbull ne s’est pas démonté: «l’engagement qu’a pris le président pendant cette conversation a été pris et il a été confirmé par son porte-parole un jour ou deux après.» Le porte-parole de la Maison blanche Sean Spicer avait en effet confirmé mardi que l’accord serait maintenu.

Nombreux étaient ceux qui craignaient que M. Trump, qui vient de signer un décret interdisant temporairement aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane de fouler le sol américain, ne revienne sur cet accord, tant il s’attache depuis son investiture à détricoter la politique de son prédécesseur.

Cet accord qualifié d’«exceptionnel» avait été annoncé en novembre. Il porte sur la réinstallation aux Etats-Unis d’un millier de migrants parqués par l’Australie dans des camps offshore. Contrairement à ce qu’a tweeté M. Trump, l’accord ne porte pas sur des immigrés illégaux. Le ministre australien de l’Immigration Peter Dutton avait indiqué qu’il concernait les seuls migrants ayant obtenu le statut de réfugiés.

La question des réfugiés est éminemment controversée en Australie, pays qui mène une politique extrêmement dure à l’égard des étrangers tentant d’atteindre clandestinement son territoire.

Comment Trump va mettre le Mexique dos au mur ?

Le projet de construction d’un mur à la frontière avec le Mexique du nouveau Président américain a créé des tensions diplomatiques, au point que son homologue mexicain a annulé sa visité aux Etats-Unis prévue pour le 31 janvier. Pour Trump, c’est le Mexique qui va payer pour la construction du mur.

C’était le projet le plus emblématique de sa campagne : construire un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique pour contenir l’immigration clandestine. M. Trump a annoncé que le mur coûtera de 4 à «environ 10 milliards» de dollars et est d’ailleurs passé à la vitesse supérieure en signant le décret autorisant sa construction. Par contre, selon la Tribune de Genève, qui cite le MIT Technology Review, les architectes qui ont étudié le projet, ont estimé que « 1609 km de mur coûteraient entre 27 et 40 milliards de dollars. » Le MIT technology Review s’avance jusqu’à dire qu’au-delà du débat sur la pertinence ou non de la construction du mur et de la question du financement, « cela ne peut tout simplement pas être réalisé au prix annoncé par Donald Trump ».

Qui payera le mur ?

Le mercredi, sur la chaîne télévisée ABC, Donald J. Trump a déclaré que ce serait le Mexique qui prendra en charge le coût de la construction du mur. Comment ? « Je vous le dis : il y aura un paiement, même si le montage sera peut-être compliqué », a-t-il déclaré. A en croire le porte-parole du président Trump, Sean Spicer, les Etats-Unis envisageraient de financer les travaux en imposant une taxe de 20 % sur tous les produits venus de Mexique. « En faisant cela, nous pouvons récolter dix milliards de dollars par an et facilement payer pour le mur grâce à ce seul mécanisme », a-t-il déclaré, avant de préciser plus tard qu’il s’agissait juste d’une proposition. Seul problème : ce sont les consommateurs qui paieront une telle taxe et donc la construction du mur, ce qui est contraire à ce qu’avait prévu Trump. «De nombreux mécanismes de financement peuvent être mis en œuvre. A ce stade. Son objectif est de lancer le projet aussi rapidement que possible en utilisant les fonds et les ressources disponibles et, à partir de là, travailler avec le congrès sur un projet de loi de crédit », a ajouté M. Spicer.

Quelle a été la réaction du Mexique ?

Ce projet du président américain a tendu les relations entre les deux pays, au point que le Président mexicain, Enrique Peña Nieto, sur Twitter, jeudi 26 janvier, a annulé sa rencontre avec Trump, prévue pour le 31 janvier. Quelques heures avant, M. Trump avait écrit sur Twitter que « Si le Mexique n’est pas prêt à payer le mur, qui est vraiment nécessaire, ce serait mieux d’annuler la rencontre à venir. » Que dit encore le projet ? Il est également prévu le déploiement de 5 000 policiers supplémentaires pour protéger les frontières et de créer des centres de rétention pour les clandestins.

Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray, qui était présent à Washington pour préparer la venue de son président, a fait savoir,jeudi, que son pays ne payera pas le mur. « Il y a des choses qui ne sont pas négociables, des choses qui ne peuvent ni ne seront négociées (…) Le fait de dire que le Mexique puisse payer pour le mur est une chose qui n’est simplement pas négociable », a déclaré le ministre.

Obstacles

Selon la Tribune de Genève, le mur doit être composé de blocs de béton armé, renforcé avec des tiges en acier. Ses fondations devront être assez profondes pour empêcher de creuser d’éventuels tunnels. Mais, explique le journal, il y a des obstacles qui pourraient freiner la construction du mur comme le fleuve Rio Grande, qui forme une frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Outre le fait que la loi interdit d’entraver la gestion des ressources en eaux, un traité empêche les deux pays de détourner les eaux du fleuve.