Crise politique : La désobéissance civile dégénère

A l’appel du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), vendredi 10 juillet à la Place de l’Indépendance, des milliers de manifestants sont entrés en désobéissance civile face au refus du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta et de son régime de  démissionner. Ils ont vandalisé plusieurs services publics et occupé  les ponts et principaux axes routiers de Bamako.

« Le peuple a parlé à IBK, mais il fait la sourde oreille. On a trop parlé, maintenant place à l’action. On va chasser IBK et Boubou Cissé et non casser le pays. Commencez par occuper la Primature, l’ORTM et l’Assemblée Nationale », a ordonné aux manifestants, d’un ton martial, Issa Kaou N’djim, Coordinateur général de la CMAS (Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko).

L’Assemblée nationale saccagée

C’est de là que tout est parti. Les manifestants se sont dirigés vers les services publics indiqués par Issa Kaou N’djim. Selon les responsables du M5-RFP, la désobéissance civile devait s’exercer sans violence, en occupant pacifiquement les services publics de l’Etat, hormis ceux de la santé, et les principaux axes routiers. Ils n’avaient pas le droit de pénétrer dans les bureaux desdits services. Cependant rapidement la situation dégénère. Très excités, les manifestants ont vandalisé des portes d’entrée de l’ORTM et saccagé les locaux de l’Assemblée Nationale. Les accès aux ponts Fahd et des martyrs ont été bloqués ainsi que ceux de la primature et plusieurs ronds-points de la capitale. Les manifestants se sont également attaqués au domicile de Manassa Danioko, présidente de la Cour Constitutionnelle, très contestée pour son présumé rôle de tripatouillage électoral au profit du pouvoir lors des législatives passées. Les forces de l’ordre ont dispersé les contestataires à coup de gaz lacrymogènes. Au soir du 10 juillet, le bilan provisoire est d’un mort et de plusieurs blessés selon des sources sanitaires.  Le M5 dit dans l’attente de faire le point « tenir pour responsable le pouvoir IBK de toutes les violences ». Le mouvement a également annoncé l’arrestation de trois de ses membres.

Le mémorandum désormais « caduc »

Le M 5- RFP a adopté une résolution dans laquelle il déclare que le mémorandum de sortie de crise du 30 juin dernier est désormais « caduc ». Dans ce document, il demandait entre autres la dissolution de l’assemblée nationale, le renouvellement des membres de la cour constitutionnelle ou la mise en place d’un gouvernement de transition dont le premier ministre, doté du plein pouvoir, serait de son choix.  Le président IBK, dans son adresse à la nation du 9 juillet, n’a donné de suites aux revendications du mémorandum. Et le mouvement contestataire demande désormais « la démission pure et simple d’IBK, de son régime et l’ouverture d’une transition sans lui ».

Les contestations se sont également déroulées à l’intérieur du pays à Sikasso, Ségou ainsi qu’à Kayes.

Housseini Saye : « Nous devons tout faire pour empêcher nos frères de partir »

La semaine dernière, des populations peules de Bandiagara ont commencé à quitter la ville suite à une rumeur d’attaque qui les viserait. Une relative accalmie surviendra après une lettre du maire, Housseini Saye, appelant les populations au calme. Il fait le point de la situation pour Journal du Mali.

Quelle est la situation aujourd’hui à Bandiagara ?

Il y a une relative accalmie dans la tête des gens, mais personne n’a aucune assurance aujourd’hui compte tenu de tout ce qui prévaut. Mais, depuis notre communiqué et le démenti des chasseurs face à la rumeur disant qu’ils exigeaient des communautés peules de quitter la ville, il y a de quoi se rassurer et avoir un peu confiance. La peur est née du fait qu’on a attribué cette rumeur aux chasseurs dozos, ce qu’ils ont catégoriquement démenti. Où ces populations vont-elles aller ? Elles sont maliennes comme toutes les autres. Elles sont nées et ont grandi ici. Nous, cela nous attriste et nous humilie. On ne doit pas se fier aux rumeurs et se déstabiliser soi-même.

Dans votre lettre, vous avez parlé de négociations en cours pour enrayer la crise. Quels sont ceux qui y prennent part ?

Tout le monde. Nous négocions entre les chasseurs et les autres groupes armés. Il y en a certains qu’on ne connait même pas. Nous faisons de notre mieux pour trouver des intermédiaires et échanger avec eux. Cela donne des prémices, car on parvient à se dire certaines choses, même si ce ne sont pas des éléments sur lesquels on peut asseoir  tout de suite quelque chose. Nous essayons de parler avec ceux qui détiennent les armes mais aussi avec la population civile. C’est une initiative inclusive locale que nous menons depuis un certain temps.

Quel message avez-vous à lancer aux communautés ?

Ici, à Bandiagara, toutes les communautés sont unies. Il n’y a pas de Dogon différent du Peul et vice-versa. À Bandiagara il n’y a que des Bandiagarois. C’est pourquoi j’appelle cette communauté à plus de solidarité. Voir une partie des gens avec qui vous êtes nés et avez grandi partir sous vos yeux, montre une passivité qu’il faut dénoncer. On ne peut pas empêcher les gens de partir, mais nous devons tout faire pour qu’ils restent. Je demande la présence effective de l’armée, car c’est l’absence des forces armées qui crée tout le problème. Quand vous voyez une personne mourir devant vous, un village incendié, à qui pouvez-vous donner l’assurance qu’il y a la paix et qu’il faut rester ? L’État doit s’assumer, ouvrir des enquêtes sur ce qui se passe et lutter contre l’impunité.

Violences au centre : La théorie du complot

Depuis les premières lueurs de l’année 2019, le centre du Mali est dans un effroyable tourbillon de violences. Après le massacre de 37 civils peuls du village de Koulogon, trois mois plus tard, la barbarie a atteint son paroxysme avec la tuerie d’au moins 160 autres personnes dans le village d’Ogossagou, indignant toute la Nation. Le cycle allait continuer. Le dimanche 9 juin, 95 habitants, selon certaines sources, ou 35, selon un communiqué du gouvernement, du village dogon de Sobame Kou ont péri dans une attaque armée. Comment en sommes-nous arrivés là ?

37, 160, 95 ou 35 ? Peu importe. Pour la énième fois, des hommes, femmes et enfants innocents ont été massacrés au centre du pays. Le dimanche 9 juin, c’est le village dogon de Sobame Kou qui a subi l’assaut d’individus armés tuant sans ménagement. Une tragédie qui suit celles de Koulogon, le 1er janvier 2019, et d’Ogossagou, le 23 mars dernier. Après chacun de ces crimes, l’émoi et les questions.

Pour Mahamadou Savadogo, spécialiste de l’extrémisme violent et la radicalisation au Sahel, « l’absence de l’État dans cette partie et son manque d’autorité vis-à-vis de certains groupes d’autodéfense » ont concouru à ces raids macabres. « Il y a aussi l’injustice, parce qu’après le massacre d’Ogossagou, il n’y a pas eu de mesures fortes, à part le simple fait d’avoir dissous une milice qui continue depuis de communiquer et d’agir. Le fait que l’État sous-traite un domaine régalien ne fait qu’envenimer les tensions communautaires, puisqu’il n’y a plus personne pour servir de tampon entre les communautés », affirme le chercheur burkinabé.

Pourtant, depuis 2015, des chercheurs maliens et d’ailleurs, ainsi que les médias, ne cessaient d’alerter sur ce qui se tramait dans cette partie du pays, où foisonnent groupes armés djihadistes et milices locales« Ce qui est arrivé était prévisible. Nous avons l’impression que c’est le retour du bâton, puisqu’il y a eu un massacre de Peuls et que là c’est celui de Dogons. C’est un cycle qui va continuer si l’État ne prend pas ses responsabilités en assumant son rôle régalien », prévient  Mahamadou Savadogo.

Prémices explosifs Pour comprendre le chaos au centre, il faut un regard rétrospectif. L’analyse du sociologue et chercheur malien Mahamadou Diouara touche du doigt des paramètres jusqu’ici occultés. Selon lui, c’est en 2012 que tous les ingrédients se sont réunis pour faire du centre ce qu’il est devenu aujourd’hui. « Le centre a été transformé en zone militaire et de guerre en 2012. Au moment où les esprits étaient tournés vers le nord, qui était occupé, le centre, principalement la région de Mopti, était déjà occupé par les troupes militaires qui avaient quitté Gao avec Didier Dacko et s’y étaient installées sans y être affectées. À cela s’ajoute tous les militaires sans ordre de mission qui ne voulaient pas composer avec la junte dirigée par le Capitaine Sanogo», dit-il. La région était devenue le dernier rempart du sud. « En plus de tout cela, il y avait des milliers de jeunes maliens qui voulaient participer à l’effort de guerre et qui ont pu avoir accès à une formation militaire à ciel ouvert et sans conditions, avec l’esprit et le corps fortement militarisés. S’y ajoute toute la horde des déplacés de guerre qui ont quitté le nord pour surpeupler la zone », témoigne le sociologue.

Au même moment, dans certaines parties de la région, « il y avait la présence de groupes terroristes associés à des groupes séparatistes ayant occupé jusqu’à Douentza », fait-il encore remarquer. Ce regroupement d’éléments étrangers a créé des conditions d’une situation explosive et la diversité des acteurs complexifie  l’identification des responsables de ces attaques ignobles. « Dans ces zones, nous sommes confrontés à la présence de groupes armés étrangers. Il y a des bandits armés qui viennent de la Côte d’Ivoire et de la Sierra Leone et qui s’adonnent au pillage. Nous avons arrêté des Nigérians, des Burkinabé et d’autres personnes qui opèrent là », confie un militaire sur le terrain. À défaut d’identifier les coupables, les doigts accusateurs se tournent souvent vers les « terroristes ». Or, une telle posture empêche de traiter le fond du problème, selon le chercheur burkinabé. « À chaque fois, lorsqu’on rejette la faute sur les groupes terroristes, on s’empêche de trouver les vraies solutions, c’est-à-dire à réconcilier les communautés. Il faut qu’on arrête de rejeter à chaque fois la balle sur eux. Même si les groupes terroristes attisent les tensions, il y a des communautés qui s’affrontent », précise Mahamadou Savadogo. Certains analystes, comme Diouara, pensent que certains acteurs tapis dans l’ombre « veulent à tout prix créer un conflit intercommunautaire dans le centre en profitant de la situation. Parce que je sais qu’Ogossagou n’a pas été attaqué par Dana Ambassagou. J’ai été sur le terrain, interrogé les acteurs, les victimes, écouté Dana Ambassagou et ma conclusion est ferme », révèle-t-il.  

Carte du Mali
Carte du Mali

Des mains invisibles ?

Malgré tous les efforts des gouvernements du Président IBK depuis 2013, le peuple malien se réveille chaque jour avec le pire. « L’entente de Bamako du 15 mai 2015, appelée Accord pour la paix et la réconciliation, était pour célébrer la défaite de la France, parce qu’elle avait programmé 2013 pour revenir assurer la sécurité dans les régions sahariennes, afin de permettre à la compagnie nationale minière créée en 2014 de pouvoir exploiter les réserves en terre qu’elle a laissées, selon la loi du 10 janvier 1957 qui a créé l’OCRS. La France, étant en rareté de ressources naturelles,  est retournée au Mali pour avoir accès de façon exclusive à ces ressources », accuse le professeur et chercheur Abdoulaye Niang.  Selon lui, une conférence des Nations Unies aurait dû se tenir juste après la signature de cet accord pour un partage des richesses entre le Mali et certains pays européens.  « Mais comme cela n’a pas été fait, on maintient le statu quo. Et on va de crise en crise, l’extrême violence a avancé du centre au sud », souligne le directeur du centre Senè. Après des années de recherche, il est parvenu à une conclusion. « Aussi longtemps que le Président IBK concentrera le pouvoir économique et politique dans sa main, sans l’application du principe du leadership de prospérité partagé, la progression de l’extrême violence va continuer. C’est une vérité synthétique ». Il met en avant dans cette « guerre économique » la volonté de Nations étrangères de s’accaparer nos terres. « Les terres des régions sahariennes, du Liptako Gourma, de l’Office du Niger, attisent la convoitise des nations européennes. En 1954, elles se sont mises d’accord pour qu’elles appartiennent aux nations chrétiennes. Donc le mot djihadiste est une fabrication. Il y a des forces spéciales d’Europe opposées à des forces arabes et africaines pour le contrôle des terres », poursuit-il.

Cette logique est soutenue par les arguments du chercheur Mahamadou Diouara. « Le Mali est l’objet d’intérêt de beaucoup d’acteurs. La France vient d’installer une base militaire à Gossi. En 2011, nous avions organisé une marche de la Tour de l’Afrique à l’ambassade de France pour dénoncer cette volonté, parce que nous avions déjà des documents qui attestaient d’un certain nombre de choses », affirme-t-il. L’enchaînement des événements alimente de plus en plus l’hypothèse que le Mali est pris en otage par des forces « supérieures ». « Il y a forcément quelque chose qui explique les choses, même si nous n’avons pas tous les éléments pour le certifier. Il y a des signes qui s’associent et qui donnent sens à d’autres éléments obtenus en amont », se convainc-t-il.

La multiplicité d’acteurs aux agendas divergents a créé un bourbier sans précèdent. « Nous avons plus de  53 pays au monde qui ont tous une stratégie Sahel, et parmi eux plus d’une vingtaine ont une stratégie pour le Mali. Quand un État, dans le cadre de la diplomatie, élabore une stratégie pour un pays, c’est en fonction d’intérêts. C’est à notre État d’avoir l’intelligence d’avoir des intérêts conciliables avec les intérêts des autres, ou non conciliables, ce qui requiert des mesures diplomatiques », conclut Diouara, ajoutant « nous savons que nous sommes un État relativement faible dans le concert des Nations aujourd’hui. Mais il faut que nous soyons conscient de ce que nous sommes en position de perdre et de ce que nous sommes en mesure de gagner pour opérer des choix ».

Déplacés internes : Survivre dans la précarité

Le nombre de déplacés internes au Mali s’élève à 99 039 individus, selon les évaluations menées  dans les régions de Koulikoro, Ségou et Mopti par les équipes de la DTM (Displacement Tracking Matrix, en anglais), la Matrice de suivi des déplacements. L’augmentation de ce nombre de 14 754 personnes, enregistrée du 1er au 31 mars 2019, fait suite à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région de Mopti.

À Bamako, ils sont des centaines à vivre sur des sites d’installation spontanés, comme celui de Faladié, en Commune VI du District de Bamako. Outre l’insalubrité des lieux, ces familles, qui ont fui la violence et l’insécurité, survivent dans la précarité et redoutent l’arrivée de l’hivernage.

Difficile d’imaginer que ce sont des dizaines de familles et des centaines de personnes qui vivent sur ce site improvisé, en plein cœur de la commune VI du District de Bamako. C’est entre le parc à bétail et le dépôt d’ordures, situés à quelques centaines de mètres du monument de la Tour d’Afrique, que ces personnes en quête de survie ont trouvé refuge. Arrivés principalement de la région de Mopti, suite à la dégradation sécuritaire, ces déplacés continuent d’affluer. Ce 16 avril, il est un peu plus de 11 heures. Dans un abri de fortune, fait de paille et recouvert de divers tissus, Zakaria Diallo, membre du « Comité de soutien aux déplacés », recense les nouveaux arrivants. « Ils sont arrivés hier soir. Ils viennent de Yolo, dans le cercle de Bankass », explique t-il.

Rompu à cet exercice depuis l’arrivée des premiers occupants sur ce site, il y a environ 3 mois, M. Diallo, qui est maître coranique en Commune VI, note soigneusement les noms et prénoms de toutes les personnes nouvellement arrivées. Une liste dont les copies seront remises aux autorités, aux partenaires et aux bénéficiaires.

Conditions inhumaines

À ce jour, le site de Faladié compte 796 personnes, dont 575 enfants, sans les nouveaux arrivants, qui n’ont pas encore été recensés, explique Madame Kamaté Francine Dakouo, cheffe de la section promotion communautaire de la Direction locale du Développement social de la Commune VI du District de Bamako. Depuis 2 mois, avec son équipe, elle passe la journée sur ce site, où tout manque.

Par exemple, depuis 3 jours, les cuves installées sur le site ne sont plus approvisionnées en eau. La corvée d’eau fait donc désormais partie des tâches quotidiennes de ces mères de famille, qui avec une résilience remarquable continuent de se battre pour assurer la survie des leurs.

Tedy Barry a quitté le village de Pissa, dans le cercle de Bankass, avec son mari et ses enfants. Dans une atmosphère suffocante, entre la fumée qui s’échappe des ordures qui brûlent à longueur de journée et  les odeurs venus du parc à bétail, l’air est irrespirable. Ces conditions inhumaines ne semblent pour le moment pas déranger la mère de famille. « Ceux qui sont ici ont fui une mort certaine. Nous savons que nous allons tous mourir. Mais mourir dans la paix vaut mieux que vivre dans l’anxiété », explique-t-elle.

Avec ses enfants, elle s’adapte tant bien que mal. Les plus grands font de petits boulots ou du commerce. Elle-même vend des condiments pour acheter ne serait-ce que des beignets pour les enfants le matin, confie-t-elle. En temps normal, chez elle, elle s’occupe de son bétail, dont elle vend le lait et fait de la coiffure le reste du temps. Ses deux premiers garçons voyageaient vers le Burkina ou la Côte d’Ivoire, « pour avoir un peu d’argent. Ils revenaient cultiver le champ pendant l’hivernage », ajoute Madame Barry.

Même si elle désire ardemment retrouver sa vie d’avant, elle n’envisage pas  de retourner chez elle de sitôt. « Trop dangereux. Tous les deux ou trois jours, nous devons fuir parce qu’il y a des attaques ».

Craignant de se faire tuer en cours de route, elle a même choisi de passer par le Burkina Faso et d’emprunter la route de Bobo Dioulasso pour rejoindre Bamako. Si elle ne se plaint pas de cet environnement particulièrement insalubre, Tedy espère que l’endroit sera « aménagé » pour faire face à l’hivernage.

Des actions insuffisantes

La saison des pluies qui pointe à l’horizon constitue la principale hantise sur ce site spontané. En effet, les tentes sont installées sur une partie où les  ordures ont été recouvertes de latérite, donc facilement inondée en cas de pluie. Déjà fréquentes, les maladies liées à ce cadre insalubre risquent de connaître une «  explosion » avec les premières pluies, craint Madame Kamaté du service du Développement social. Surtout avec des enfants en bas âge dont le seul espace de jeu est ce tas de déchets.

Sur le site improvisé, les occupants ont reçu plusieurs aides, dont celles des autorités et de leurs partenaires ainsi que plusieurs associations. Des dons en vivres et non vivres destinés à permettre à ces populations, aussi meurtries que démunies, de survivre. Des aides vitales cependant insuffisantes pour couvrir les besoins de ces déplacés, qui continuent d’arriver vers la capitale.

Adama Kouyaté est le président de l’ONG Initiative contre la faim et pour l’éducation des enfants (IFE Mali), créée en 2012. Les premières actions de son organisation ont bénéficié aux déplacés, avec des collectes de vêtements réalisés pour les déplacés de Gao dès 2013. Plus récemment, pour les déplacés de Mopti installés à Bamako, il a décidé de mener des actions s’inscrivant dans la durée. En plus des dons alimentaires ou non effectués par plusieurs organisations, IFE a choisi, après une enquête de terrain, d’aider notamment les femmes déplacées à Bamako à renforcer leurs capacités afin de pouvoir exercer des activités pour subvenir à leurs besoins.

« Dans un premier temps, une vingtaine de femmes seront formées et disposeront d’un fonds pour démarrer une activité », explique M. Kouyaté. Ce nombre limité, compte tenu du budget de l’ONG, marque tout de même sa volonté de s’inscrire dans une démarche plus durable.

Agir pour le futur

Une démarche  partagée par  d’autres organisations, comme Solidaris 223, qui espère aussi pouvoir former environ 200 femmes avec l’appui de l’Union européenne. Si l’organisation, à travers le réseau Fraternité, a participé à la remise de plusieurs tonnes de vivres aux déplacés, elle souhaite une réinsertion de ces derniers sur leurs lieux d’origine. En effet, la participation à la formation, qui sera donnée sur les lieux de retour, se fera sur la base du volontariat, explique M. Balla Mariko, membre du Conseil des fondateurs de l’association.

Pour « ces déplacés qui manquent de tout », tout est urgent. Des besoins les plus élémentaires, comme l’eau ou l’accès à des toilettes, à l’accès à l’éducation pour les enfants, qui « est un droit pour eux », selon M. Kouyaté. Il faut donc agir et vite.

La première nécessité est de reloger ces familles, car le site est tout simplement inapproprié pour accueillir des êtres humains. À ce besoin s’ajoutent ceux d’une réinsertion et d’un « suivi psychologique », estime M. Mariko. En effet, la plupart de ces personnes ont vécu des traumatismes importants et il est crucial de les aider à surmonter ces drames. D’autant que certains habitants présents sur le site en ressentent déjà les séquelles.

Cette prise en charge, qui s’avère indispensable, implique de «  réfléchir sur l’avenir de ces personnes, qui sont des Maliens et qui n’ont pas demandé à venir à Bamako dans ces conditions », s’indigne M. Kouyaté. Ces familles, dont certaines étaient propriétaires d’un cheptel important, ont dû tout abandonner pour fuir. Il faut leur trouver un site sécurisé à proximité de leur village d’origine, suggère t-il, scolariser les enfants et renforcer les capacités des femmes et des chefs de ménages, à travers des activités génératrices de revenus.

Parce que grandir dans de telles conditions pour des enfants peut nourrir des rancœurs, les rendre vulnérables et en faire des cibles potentielles pour des individus mal intentionnés, avertit M. Kouyaté.

Scrutin du 29 juillet : Une élection particulière

La dernière élection présidentielle remonte à 2013. 5 ans après, le contexte a changé et des nouvelles réalités sont apparues sur la scène nationale. Le scrutin tant attendu renferme des grands enjeux tant le chantier devient chaque jour plus laborieux. Petite rétrospective d’un mandat.

5 années se sont écoulées entre 2013 et 2018. Alors que le pays sortait d’une transition, les élections ont été organisées dans un contexte d’urgence. A l’issue du second tour du scrutin, IBK a été élu sur le score écrasant de  77,62% des voix. Galvanisé par cette estime des Maliens, il promettait de mettre le Mali au dessus de tout et de travailler pour « le bonheur des Maliens ». Mais c’était sans mesurer combien le chemin était caillouteux. Dès le début, il écarte la junte, qui lui faisait obstruction, de son chemin et se lance après une courte période dans des négociations avec les groupes armés qui contrôlaient le Nord du pays.  Paradoxalement, l’élection de cette année 2018 se tient dans un contexte « pire que celui de 2013.  En 2013, des candidats ont été au Nord pour battre campagne, alors qu’aujourd’hui il y a des endroits dans les régions du centre où on ne peut pas se rendre, même en plein jour », dit Baba Alfa Umar, chercheur sur les questions de sécurité et de paix dans le Sahel. Selon lui, au lieu que la situation, surtout sécuritaire, ne s’améliore, elle empire. « Il y a des choses qui sont pire qu’avant, d’autres qui n’ont pas évolué, ou pas de manière significative, comme les réfugiés », affirme-t-il. « Dans la région des Tombouctou, en 2013, il y a des endroits où des milices ont pris les urnes et sont parties avec. Il n’y a aucune raison de penser que cette année la situation pourrait être meilleure»,  se souvient Baba Alfa Umar.

Cycle de violences Si la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali en 2015 a marqué une étape solennelle, elle n’a pas eu pour effet de stopper les pertes en vies humaines. La Conférence d’entente nationale, qui s’est tenue fin mars début avril  2016 à Bamako a formulé des recommandations pour la paix et formulé le document de base de la Charte pour la paix, mais des groupes terroristes se dressent toujours contre l’État et ses symboles jusqu’à dans le centre du pays. Mines, embuscades, assassinats, intimidations, le centre est devenu une zone interdite. De présumé terrorisme, la situation dégénère en présumés conflits intercommunautaires. Personne n’aurait pensé que le cycle des violences allait  se propager dans de telles proportions. Des milliers de déplacés internes ont fui les représailles dans leur localités respectives. « Quand vous prenez la zone du Gourma, plusieurs communautés ont fui à cause des règlements de comptes. Les populations d’Oudalan sont aussi parties à cause des opérations de l’armée burkinabé », témoigne le chercheur. Entre le marteau et l’enclume, les civils sont le plus souvent les premières victimes. « Même pour aller à Mopti ou à Sévaré, les agents de l’État sont ciblés. Ce qui se passe aujourd’hui était inimaginable il y a 5 ans », précise un journaliste de la région.

Pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélienne, une organisation dénommée G5 Sahel a été mise sur pied. Mais les résultats de ces actions sont toujours attendus. Dans la région de Ménaka, la dégradation de la situation est inédite. Le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) et le groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA) mènent des opérations antiterroristes à la frontière entre le Mali et le Niger depuis des mois. Une situation qui a provoqué des exactions sur les civils dans la zone.

De nouvelles lois Les nouvelles lois adoptées renforcent les dispositions existantes, notamment la loi électorale de 2016, modifiée en 2018. De nouvelles dispositions ont été prises. Selon Amary Traoré de la CENI, en 2013, la loi électorale actuelle n’était pas encore en vigueur. Votée en 2016, elle stipule que : « dès la convocation du collège électoral, les dons en nature et les libéralités sont interdits. Aussi bien les t-shirt que les ustensiles de cuisine. Tout cela est interdit pendant les campagnes », souligne-t-il. « Il est  interdit de procéder, lors des campagnes, à des déclarations injurieuses ou diffamatoires, par quelque voie que ce soit, à l’endroit d’un ou de plusieurs candidats ou listes de candidats», stipule cette nouvelle loi électorale.

Elle a encore été modifiée en 2018,  avec des changements comme la suppression du vote par anticipation des membres des forces armées et de sécurité, le remplacement de la carte Nina, qui a servi pour voter en 2013, par la carte d’électeur biométrique, et l’octroi de deux assesseurs à la majorité et à l’opposition, entre autres.

Avec l’élection du 29 juillet, c’est une nouvelle ère qui s’annonce pour le Mali. Calme ou mouvementée? Seul l’avenir le dira.

Vives tensions à Kéniéba

Tout est parti, selon les premiers témoignages repris dans la presse, d’un conflit social dans la ville minière de l’ouest du Mali. Le cercle de Kéniéba abrite en effet la mine de Loulo Gounkoto, exploitée par Randgold.

Des critères d’embauche discriminatoires seraient à l’origine de la colère des jeunes de la ville qui ont violemment manifesté à Kéniéba et saccagé des biens publics. Ils avaient auparavant bloqué le travail dans la mine où des négociations avec la Direction n’ont pas permis de trouver une issue à leur revendication qui est la reprise automatique des jeunes qui ont effectué des stages de plusieurs mois au sein de la société mais qui qui ne sont pas recrutés, la société préférant la main d’oeuvre en provenance de Bamako ou d’ailleurs, selon les manifestants. Les forces de l’ordre ont finalement été déployées sur place mais  la situation a dégénéré et elles n’ont pu empêché l’incendie de la préfecture et des logements de plusieurs administrateurs le lundi 11 ainsi que celle d’un député de la localité. La ville se trouve en état de siège, rapportent des habitants. Il est également question de plusieurs morts et blessés, même si aucun bilan officiel n’est été communiqué. Le gouvernement a cependant publié une réaction ce lundi, indiquant que le lot de cartes d’électeurs récemment reçues et acheminées vers Kéniéba a été détruit dans l’incendie de la préfecture.

Au niveau de la mine, c’est le silence pour le moment. Une déclaration serait en  préparation pour faire la lumière sur la situation en cours depuis plusieurs jours. « Pourquoi aller s’attaquer à la préfecture ou au domicile du député si c’est avec la mine qu’on a des problèmes », s’interroge un cadre de la société qui pense que l’affaire a pris une autre tournure. Les jeunes manifestants, dont nombre n’ont aucun lien avec la mine, pointent eux un doigt accusateur sur la Société minière de Loulo Gounkoto (SOMILO, filialle de Randgold) qui « veut faire payer ceux qui osent parler ». Une procédure interne est en  effet en cours pour des sanctions disciplinaires de responsables du Bureau Communal employés dans la mine, que les manifestants qualifient de « chasse aux sorcières » et d’atteinte au droit d’activité syndicale ».

La publication prochaine du communiqué Randgold devrait permettre d’en savoir plus et peut-être de calmer la situation qui reste tendue dans la ville.

Violences faites aux femmes : les Amazones disent « stop ! »

Dénoncer les violences commises à l’égard des femmes et exiger une loi contre ces violences, c’est l’objectif que visait le sit-in organisé par le collectif des « Amazones » du Mali ce 12 janvier 2018. Un rassemblement dispersé par les forces de l’ordre, mais qui ne décourage pas ces militantes déterminées à mener leur lutte jusqu’au bout.

« Il faut que ça cesse ! », « Stop aux violences conjugales », ce sont quelques-uns des slogans que l’on pouvait lire sur des pancartes tenues par les manifestants venus répondre à l’appel des Amazones. Alors qu’ils s’étaient donné rendez-vous devant l’Assemblée nationale, les manifestants ont eu la surprise d’y trouver sur place les forces de l’ordre. « Nous n’avons pu rien faire. On était venus pour lire une déclaration. Les forces de l’ordre ont commencé à nous jeter des gaz Lacrymogène », témoigne madame Coumba Ba, proche d’une des victimes de violences conjugales. Souhaitant alors se rabattre sur la Maison de la presse pour lire leur déclaration, les organisateurs en ont été là aussi, empêchés par les forces de l’ordre. Si elle dénonce ces agissements des forces de l’ordre, qui ont fait des blessés parmi les manifestants, notamment des femmes, elle réaffirme la volonté des familles de victimes et du collectif « Amazones » à poursuivre ce combat.

Déterminés

« Demander aux députés qui sont nos représentants de voter cette loi », c’était l’objet de ce sit-in devant l’Assemblée nationale. Ce projet de loi destiné à donner plus de protection et de droit à la femme, qui tarde à voir le jour, selon madame Kadidia Fofana, présidente du collectif « Amazones. » Condamnant ces actes des forces de l’ordre qu’elle juge « révoltants », madame Fofana estime que ces violences conjugales sont subies quotidiennement par les femmes en silence. « C’est seulement quelques cas qui sont médiatisés », c’est pourquoi il faut adopter une loi et dissuader d’éventuels auteurs. « Les députés sont élus par les populations. Nous voulons qu’ils se battent pour nous, afin que plus jamais ces genres de meurtres ne se reproduisent », conclut madame Fofana.

RD Congo : Kabila réprime la contestation

En RDC, la situation est préoccupante. Face à l’opposition qui demande la convocation du scrutin présidentiel dans les délais constitutionnels, le président Joseph Kabila a appuyé sur l’accélérateur de la machine à répression.

Hier lundi 19 septembre, la manifestation de l’opposition, pour réclamer le départ de Joseph Kabila  à la fin de son mandat, a mal tourné. Elle a été dispersée par la police, donnant ainsi lieu à des affrontements violents dans les quartiers de Kinshasa. Pour l’heure, les deux camps – pouvoir et opposition – se renvoient la balle. Et chacun y va de son bilan : 17 morts dont 3 policiers selon le ministre de l’Intérieur, plus de 50 morts selon l’opposition. Ce mardi 20 septembre, dans la matinée, l’Agence France presse a rapporté que les locaux du parti UDPS, de l’opposant Etienne Tshisekedi, ont été incendiés, 2 corps ont été carbonisés. Les sièges d’autres partis d’opposition n’ont pas été épargnés, et les manifestants ont répondu à l’appel de l’opposition ce mardi dans certains quartiers. La manifestation d’hier lundi avait pour objectif de remettre un mémorandum à la commission électoral pour demander la convocation des élections présidentielles dans les délais prévus par la Constitution.

Tout cela intervient alors que le « dialogue national politique inclusif » est en cours depuis le 1er septembre, sous la facilitation d’Edem Kodjo, facilitateur de l’Union africaine. D’ailleurs, les participants au dialogue devaient discuter du calendrier électoral lundi, mais les travaux ont été reportés à aujourd’hui mardi. Cette détérioration de la situation en RDC était, aux yeux de beaucoup d’observateurs, prévisible. Ayant échoué à modifier la Constitution qui lui interdit de briguer un nouveau, Kabila tente de « faire glisser » son mandat, selon l’opposition. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante, d’autant que la Cour constitutionnelle à rendu un arrêt, en mai dernier, stipulant qu’il pourra rester en fonction jusqu’à la prestation de serment d’un nouveau président.

Il apparaît clairement que la position de Kabila est tout sauf confortable. D’ors et déjà, la Communauté internationale a exprimé son inquiétude. Dans un communiqué, l’Union européenne a estimé que « ces violences font suite à la non-convocation des élections présidentielles dans les délais constitutionnels ».

Violence contre les femmes : ONU femmes au devant

Le 25 novembre dernier comme chaque année est célébré partout dans le monde la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette année également le Mali à  l’instar des pays du monde entier a tenu à  manifester son soutien à  cette lutte tant importante pour les femmes de la planète. Depuis 2012, la lutte contre les violences faites aux femmes a changé d’échelle. Deux lois ont renforcé le cadre législatif (la loi du 6 août 2012 relative au harcèlement sexuel et la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes) et trois plans d’action ont été mis en place : – le 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, -le 1er plan d’action national de lutte la traite des êtres humains, -le 1er plan de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports. Toutes ces mesures ont permis aux organisations de lutte contre les violences faites aux femmes telles qu’ONU Femme à  monter d’un cran dans la lutte. A Bamako, depuis le 25 novembre, une lumière orange illumine le monument de la paix comme pour exprimer le lien intrinsèque entre la Paix et la femme dans un pays. Maxim Houinato, Représentant résident d’ONU Femme au Mali explique le choix de la couleur orange qui pour lui met en exergue l’espérance et l’espoir de voir un monde sans violence à  l’égard des femmes. Pour donner de l’élan au geste mené par ONU Femme, le gouvernement du Mali à  travers le ministre de culture et de l’artisanat du Mali, Ramatoulaye N’Diaye Diallo a présidé ce mercredi 9 décembre le lancement officiel de ce jeu de lumière en présence de plusieurs autorités. Ramatoulaye N’diaye Diallo dira que la culture est notre plus grande richesse et que la femme étant le socle de la paix, le choix du monument de la paix pour cette action n’est donc pas fortuit. Elle est revenue sur la tragédie qu’à  subit Mariam Diallo, sa secrétaire particulier en mars dernier en espérant que plus jamais une autre femme ne vit pareille exaction au Mali.

Non aux violences contre les femmes : toutes en orange !

Une femme sur trois sera battue dans sa vie. 63% des filles issues des milieux ruraux en Afrique seront mariées avant 18 ans. En 2013, il y a eu au Mali 5713 cas de violences. Ce sont pour toutes ces raisons que le 25 novembre est une daté clé, pour raviver la lutte mondiale contre les violences faà®tes aux femmes. « Les objectifs pour les femmes sont bien trop élevés pour qu’elles soient distraites par les violences », estime Maxime Houinato, le représentant résident d’ONU femmes au Mali, l’agence des Nations Unies, qui s’associe au Ministère de la promotion de la femme pour mener plusieurs actions phares durant la campagne « 16 jours d’activisme ». Sans les femmes, pas de paix. Les femmes au Mali sont au front depuis les indépendances, rapell D’o๠le thème de cette année : « De la paix chez soi à  la paix dans le monde, défions le militarisme et mettons fin à  la violence contre les femmes ». Pour symboliser cette lutte une couleur : « l’orange a été choisi pour la circonstance et pour symboliser un avenir meilleur sans violence à  l’encontre des femmes », a déclaré Phumzile Mlambo Ngucka, Directrice exécutive d’ONU femmes. La campagne 16 jours d’activisme est une campagne internationale visant à  sensibiliser l’opinion mondiale sur les droits humais et les violences basées sur le genre. Elle a été initiée en 1991 lors du 1er institut international pour le leadership des femmes(Women’s global leadership Institute)… 16 jours d’activisme Si les slogans sont beaux et plein de sens, les actions iront beaucoup plus loin. Elles vont s’articuler autour de trois évènements phares au Mali : D’abord le lancement de la « Campagne Beijing+20 le 26 novembre à  Bamako. Pour rappel, la capitale chinoise a en 1995, abrité la 4è conférence mondiale sur les femmes et défini 12 axes prioritaires pour l’égalité des sexes et le plein respect du droit des femmes à  travers le monde. La table ronde « La parole aux filles » et qui marquera le lancement de la campagne « Beijing+20 », donnera la parole à  une soixantaine de filles de toutes les régions du Mali et de tout horizon(étudiantes, entrepreneurs, femmes en politique, artistes etC’…). Elles auront à  débattre, dans une approche participative sur les problèmes auxquels, elles sont confrontées et les réponses qu’elles jugent les mieux appropriées. Autre initiative phare de cette campagne de « 16 jours d’activisme », la campagne « He for She» qui signifie littéralement « Lui pour elle », autrement dit, que font les hommes pour les femmes et comment participent-ils à  leur plein épanouissement, plutôt que de les battre pour certains. Cette campagne sera lancée le 4 décembre au Mali et invitera les hommes à  prendre publiquement la parole en faveur des femmes. Autant dire qu’en 16 jours d’activisme, les actions seront nombreuses, mais la sensibilisation contre les violences basées sur le genre commence par soi même. Alors, jusqu’au 10 décembre, toutes en orange !

Mali: après les violences de Kidal, l’ONU appelle au calme et à la négociation

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé mardi à  la désescalade dans le nord du Mali et à  la reprise de négociations entre le gouvernement et la rébellion touareg, après les violences à  Kidal qui ont poussé quelques centaines de civils à  fuir. Dans une déclaration unanime, les 15 membres du Conseil ont condamné ces violences et ont «appelé toutes les parties à  agir avec retenue et à  s’abstenir de toute nouvelle violence pouvant menacer les civils». Tout en réaffirmant leur soutien à  la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire y compris Kidal, ils ont estimé que «seul un processus de négociation crédible et sans exclusive pouvait amener paix et stabilité durables» dans le pays. Ils ont demandé «la reprise le plus vite possible du cantonnement» des groupes armés et de «négociations de paix sincères» entre Bamako et ces groupes. Au cours d’une session du Conseil mardi, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait demandé un renforcement du mandat de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, et le désarmement de la rébellion touareg. Evoquant le renouvellement du mandat de la Minusma, M. Diop a réclamé «un mandat beaucoup plus robuste (..), à  même de faire face aux menaces sur le terrain, et le désarmement de tous les groupes armés, particulièrement le MNLA» (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg). «La collusion entre des partenaires du processus de paix et des terroristes est clairement établie et doit être condamnée par votre Conseil», a-t-il affirmé, expliquant que «des fanions de l’Aqmi (Al-Qaà¯da au Maghreb islamique) et (du mouvement islamique) Ansardine flottaient sur les véhicules des agresseurs, à  côté de ceux du MNLA». «l’agression survenue à  Kidal ne peut demeurer impunie», a poursuivi M. Diop, demandant «qu’une Commission internationale soit constituée pour vérifier les faits afin que les responsables soient traduits devant les juridictions nationales et internationales». Selon Bamako, 36 personnes dont des responsables locaux et huit militaires ont été tués lors des combats qui se sont déroulés samedi alors que le Premier ministre Moussa Mara était en visite dans cette ville de l’extrême nord-est du pays. Deux Casques bleus et 20 policiers de l’ONU ont aussi été blessés. Une trentaine de fonctionnaires avaient ensuite été enlevés par le MNLA. Libérés lundi après des négociations avec la Minusma, ces 32 fonctionnaires ont été accueillis mardi à  Bamako. Vous revenez d’un enfer. (…) Au nom de la Nation malienne, je vous souhaite la bienvenue» dans la capitale, leur a déclaré le président malien Ibrahim Boubacar Keà¯ta à  l’aéroport selon des images diffusées par la télévision publique malienne ORTM. Les violences ont poussé «quelques centaines» de civils à  fuir la ville ces dernières 48 heures, «pour des campements situés dans le désert», a de son côté affirmé mardi à  l’AFP une source militaire de la Minusma jointe sur place. «Kidal a toujours été et demeurera partie intégrante de la République du Mali, il n’y a aucune raison que les plus hautes autorités ne puissent s’y rendre», a martelé le ministre Diop, qui s’exprimait en vidéo-conférence depuis Bamako. Le représentant spécial de l’ONU au Mali, Bert Koenders, qui participait à  cette vidéo-conférence à  ses côtés, avait auparavant estimé que «la priorité aujourd’hui est la relance du processus politique». A l’issue de consultations entre les membres du Conseil, l’ambassadeur français Gérard Araud a souligné qu’il revenait au gouvernement malien de désarmer les groupes armés, et pas à  la Minusma. «Ce que peuvent faire les forces française C’’est soutenir le gouvernement malien», a-t-il ajouté. La France a ainsi annoncé mardi qu’elle reportait de «quelques semaines» le redéploiement prévu de son dispositif militaire au Sahel, prolongeant d’autant l’opération Serval au Mali.

Réparation : des victimes de djihadistes réclament justice…

Elles sont dix sept victimes à  vouloir ester en justice contre les islamistes. Elles ont subi des brimades. Elles ont été battues, violées, atteintes dans leur dignité. Une jeune fille de Bourem (sous couvert d’anonymat) aujourd’hui réfugiée à  Kalaban Koro confie «avoir été ligotée, séquestrée et violée par des bandits armés d’o๠son intention d’avoir voulu mettre fin à  ses jours en fuyant ». La hantise de rencontrer ses bourreaux un jour ne l’empêche pas de porter plainte pour que justice soit faite. A l’opposé, une femme chrétienne veuve et proche de la soixantaine refuse de porter plainte par peur de représailles. Selon elle « la situation était trop pénible à  Tombouctou. Toute ma vie, je n’ai jamais vécu de situations pareilles, ni ressenti une telle peur. J’ai pris mes deux enfants pour me réfugier loin de chez moi. Un pasteur m’a prise en voiture pour m’aider à  fuir vers Bamako. Les islamistes ont arrêté la voiture à  mi-chemin. Ils ont dit à  un de mes enfants qu’il est blanc (métisse) qu’ils vont devoir le tuer, ici C’’est notre territoire ». Plus poignant est le témoignage de cet homme d’une trentaine d’années qui a osé déclarer « avoir été abusé dans la prison par les islamistes ». Il révèle « qu’il ne pardonnera jamais ces islamistes ». A la question de savoir s’il portera plainte, il répond par la négative par peur de devenir la risée de son entourage. Sur les 67 victimes de violences sexuelles basées sur le genre et vivant entre Senou, le quartier Marseille à  la sortie de Bamako, Kalaban, Garantibougou et Sangarébougou, seuls 17 ont accepté de saisir la justice puisque selon leur porte-parole « la paix et la réconciliation sont bien possibles, mais il faut au préalable que justice soit faite. La justice doit faire son travail pour établir la vérité et punir les criminels ». Pour l’heure, ces victimes suivies par des ONG comme Wildaf/ Mali et refusent de rentrer au bercail même si plusieurs difficultés les touchent à  savoir des « problèmes de logement, de nourriture de santé, de pauvreté, mais également de stigmatisation, d’injustice et de préjugés ». Les victimes de ces violences sexuelles ont entre 9 et 67 ans et parmi elles figurent des hommes à  jamais blessés. Porter plainte constitue en effet un droit pour des victimes de conflits. Plusieurs conventions internationales le permettent comme le Protocole de Maputo ou même la Charte Africaine des Droits de l’homme. Pour que réparation soit faite après un conflit, il faut une justice. C’est dans cela que doit s’inscrire le processus de dialogue et de réconciliation nationale attendu au Mali.

Guinée: manifestation à Conakry, deux morts et des dizaines de blessés

Conakry et sa banlieue, privées d’électricité, les habitants en ont assez. Ils entendaient bien le faire savoir ce mardi en prenant d’assaut les rues de la capitale guinéenne. Une manifestation qui a rapidement dégénéré en violences qui ont coûté la vie à  2 personnes.33 autres ont été légèrement blessées. Le directeur de la sûreté urbaine de Conakry, le commissaire Boubacar Kassé, a indiqué « la première victime est un civil tué dans un accident de la circulation. Il a été renversé par un véhicule alors qu’il tentait de traverser la route. La seconde, un élève gendarme atteint d’un caillou jeté par un manifestant ». Le porte-parole de la gendarmerie nationale, le commandant Mamadou Alpha Barry a précisé que « le civil tué a été heurté accidentellement par un véhicule de la gendarmerie », tandis que « le gendarme a été atteint par un un caillou jeté par les manifestants alors qu’il était à  bord d’un pick-up de la gendarmerie. Il est tombé et les manifestants l’ont récupéré et battu à  mort ». La version des officiels « l’accident de la circulation » a été contestée par un membre de la famille de la victime. à‰meutes généralisées « Ce sont les forces de l’ordre qui ont pourchassé mon frère avec des matraques et, en essayant de traverser la route, il a été heurté par un véhicule qui l’a entraà®né sur plusieurs mètres et il est mort sur le coup », a-t-il déclaré sous couvert de l’anonymat. Les émeutes ont éclaté mardi matin dans plusieurs quartiers de la banlieue sud de Conakry, opposant des milliers de manifestants, en majorité des jeunes, aux forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants, mais des témoins ont affirmé avoir entendu des tirs ou vu « des policiers tirer à  balles réelles ».Les émeutiers ont riposté avec des pierres, érigé des barricades, brûlé des pneus et renversé des poubelles sur plusieurs axes routiers. Il y a 8 jours, 21 personnes, dont trois policiers, avaient été blessées lors d’émeutes similaires. Les coupures d’eau et d’électricité sont récurrentes dans les grandes villes de Guinée et provoquent régulièrement de violentes émeutes d’habitants exaspérés.

Affrontements intercommunautaires : Cheick Oumar Diarrah réagit

Après l’affrontement du 6 février qui a fait 30 morts et des blessés dans la Commune rurale de Djébook, région de Gao, le gouvernement a dépêché une mission sur place. Elle était conduite par le ministre de la Sécurité qui a rendu visite aux blessés et aux familles des victimes et présenter les condoléances du gouvernement. Face à  la presse, Cheick Oumar Diarrah a affirmé : « Le gouvernement fera en sorte que tous les coupables soient arrêtés et mis à  la disposition de la justice. Des arrestations ont eu lieu et les intéressés ont été remis à  la gendarmerie. Les enquêtes sont en cours, C’’est pourquoi je ne pourrais pas aller loin dans mes commentaires. Mais il faut que les gens sachent qu’il y a un Etat qui a ses lois ». Interrogé sur l’identité des assaillants, le ministre Diarrah a souligné que seule l’enquête permettra de répondre à  cette préoccupation. « C’’est l’enquête qui va dire qui sont ces individus, à  quel groupe ils sont affiliés et à  quelles fins ont-ils agi ». Pour Cheick Oumar Diarrah, ce qui s’est passé est la résultante d’un conflit latent, structuré autour du foncier et du bétail et qui met aux prises Peulhs et Touaregs. « On est dans une zone d’insécurité o๠les armes circulent librement et l’Etat n’a pas encore une présence effective. Nous avons aussi connu une dégradation de ceux qui y représentaient l’Etat. C’’est pourquoi ces conflits peuvent éclater à  tout moment », a souligné le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord. Dans les jours à  venir, la Commission vérité justice et réconciliation va être mise en place. Cette commission, aux dires du ministre, devra établir la cartographie de tous les crimes commis au Mali, organiser le retour des réfugiés, faire en sorte que les auteurs des violences soient répertoriés et punis et que réparation soit faite aux victimes.

L’UNASAM dit non à la violence dans les stades

Au centre des échanges, naturellement la présentation des vœux, mais aussi la problématique de la violence enregistrée dans nos stades. Membre de l’Union Africaine des Supporteurs, l’UNASAM devait abriter un congrès de cette organisation en début 2012. Cela n’ayant pas eu lieu suite à  la crise sécuritaire que la Mali a connue, les supporteurs du Mali envisagent d’organiser un forum international sur le thème : «La lutte contre la violence dans les stades». Pour le président de l’UNASAM, M. Souleymane Diabaté, «la violence n’a pas sa place dans le sport, particulièrement dans les stades de football». C’’est pourquoi, par ce forum, les supporteurs entendent servir de porte-étendard de cette lutte. Cela d’autant plus que «les actes de violence commencent à  prendre de l’ampleur dans nos stades et à  ternir l’image du pays», ajoute M. Diabaté. Pour l’occasion, il est prévu des conférences débats, des sketches de sensibilisation visant à  redonner au sport, précisément au football, son image d’antan, à  savoir le Fair-play, la paix, la fraternité, l’union des C’œurs et des esprits. Le Ministre de la Jeunesse et des Sports, Me Mamadou Gaoussou Diarra, s’est naturellement réjouit de cette initiative et a réitéré à  ses interlocuteurs l’engagement de son Département à  soutenir l’UNASAM dans cette noble tâche. «Acteurs incontournables de l’activité sportive, les supporteurs occupent le premier rang dans la promotion du civisme en milieu sportif», a rappelé Me Diarra. Pour le Ministre, «cette lutte contre le fléau de la violence dans les stades ne peut être gagnée que s’il y a un véritable retour à  l’éducation citoyenne, à  la notion de discipline… à  tous les niveaux». Les supporteurs, les sportifs, les encadreurs techniques, dirigeants… sont ainsi tous interpellés pour faire face au hooliganisme dans notre pays. Le premier responsable du Département de la Jeunesse et des Sports a donc invité l’UNASAM à  élargir l’Union dans toutes les communes en impliquant le maximum de jeunes supporteurs et animateurs bien formés pour que «l’amour du sport puisse prendre le dessus et stopper le phénomène». l’autre point soulevé lors de la rencontre, C’’est la mésentente entre les dirigeants qui ne fait que ternir l’image du football malien. A ce propos, Mamadou Gaoussou Diarra leur a prodigué des conseils. «Cette tâche de réconcilier tous les acteurs de notre football, voire de notre sport, ne doit pas revenir uniquement au Ministre de la Jeunesse et des Sports. Elle est l’affaire de tous. A commencer par les sportifs d’une même équipe. Nous devons être tous conscients que C’’est dans l’union qu’on peut s’attendre à  de bons résultats et gagner un combat», a insisté le Ministre Diarra !

Egypte : la police prête à intervenir contre les pro-Morsi

Les Frères musulmans et leurs alliés ont répondu à  l’appel du ministère de l’Intérieur par le défi. Ils ont déclaré que les sit-in et les manifestations allaient se poursuivre comme si de rien n’était. Joignant l’action à  la parole, des centaines d’islamistes ont manifesté en fin de soirée dans plusieurs stations du métro du Caire. Malgré les appels au calme de la communauté internationale, la police égyptienne se prépare à  intervenir pour disperser les manifestants islamistes qui refusent de quitter deux places de la capitale. Ils ne quitteront pas la rue. Les islamistes partisans de l’ex-président Mohamed Morsi, chassé du pouvoir par l’armée le 3 juillet, ont refusé de répondre aux injonctions du pouvoir. « Nous allons poursuivre nos sit-in et nos manifestations pacifiques », a déclaré une de leur porte-paroles, Ala Mostafa. Affichant sa détermination, son mouvement appelle même à  une nouvelle mobilisation massive, vendredi 2 août, « contre le coup d’à‰tat ». La veille, le ministère de l’Intérieur avait appelé ces milliers de manifestants à  lever « rapidement » les sit-in qu’ils maintiennent depuis un mois sur deux places du Caire, Rabaa al-Adawiya et al-Nahda, leur garantissant une « sortie en toute sécurité ». Selon l’agence de presse officielle Mena, des hélicoptères militaires survolaient Rabaa al-Adawiya en fin de journée. Forte d’un « feu vert » du gouvernement pour intervenir, la police a indiqué que ses chefs s’étaient réunis pour mettre au point une stratégie en vue de mettre fin à  ces rassemblements. Guerre des nerfs Une nouvelle fois, donc, la situation est explosive au Caire. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mounir Fakhry Abdelnour, a accusé les pro-Morsi d’être armés et dit espérer que l’intervention de la police se ferait « avec le moins de pertes humaines possibles », alors que 82 personnes ont péri le 27 juillet lors d’un rassemblement pro-Morsi. Une poursuite de la guerre des nerfs entre les Frères musulmans et le gouvernement intérimaire qui veut disperser ces sit-in qui, selon lui, portent atteinte à  l’ordre public. Jeudi 1er août, les hauts responsables du ministère de l’Intérieur ont tenu une réunion pour dresser la stratégie qui sera adoptée. Une des mesures proposées est d’assiéger les places de Rabaa al Adawiya et de l’université du Caire pour empêcher l’arrivée de vivres et de nouveaux manifestants. Une coupure d’eau et d’électricité a aussi été évoquée. Depuis fin juin, quelques jours avant la destitution de Mohamed Morsi, premier chef d’à‰tat égyptien élu démocratiquement, plus de 250 personnes – majoritairement des manifestants pro-Morsi – ont été tuées dans des affrontements entre forces de l’ordre et opposants au président déchu.

FMPOS : violences entre policiers et étudiants

Ce devait être un sit-in de protestation, cela a viré à  l’affrontement entre la police et les étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-stomatologie (FMPOS). Ce mardi matin, ces derniers s’étaient donné rendez-vous devant l’entrée de la faculté pour dire non à  leurs professeurs qui envisagent de partir à  nouveau en grève. Il faut rappeler que les trois dernières années, les grèves à  répétition du corps enseignant ont fait perdre plus d’une année aux étudiants de cette faculté. A plusieurs reprises déjà , ils avaient battu le pavé pour que les autorités se penchent sur la situation de leur faculté et trouvent une solution durable. De nombreux blessés et des actes de vandalisme C’est donc pour réclamer la reprise des cours que la manifestation a été organisée. « Nous sommes sortis pacifiquement, personne n’a commis d’acte de violence » témoigne un étudiant. « Ils (les policiers) nous sont tombés dessus pendant qu’on tenait un meeting. Je ne sais pas ce qui s’est passé, ni qui les a appelé mais ça a tourné à  l’affrontement. Ils ont lancé des gaz lacrymogènes et les étudiants ont riposté avec quelques pierres et ont dressé une barricade sur la route menant au Point G ». Des renforts policiers sont arrivés par la suite et la situation a dégénéré. Selon un autre étudiant, il y a plusieurs blessés. Certaines sources affirment même qu’il y a eu des tirs d’armes automatiques, mais rien ne vient confirmer cette version pour l’instant. Les forces de l’ordre ont procédé à  plusieurs interpellations. Des étudiants joints sur place ont affirmé avoir été « bastonnés, leurs affaires pillées par les policiers qui ont fait du porte-à -porte pour frapper les étudiants, filles et garçons confondus ». « Mon voisin a eu le crâne touché, nous l’amenons à  l’hôpital » déclare un jeune rencontré sur place. C’est la colère et l’incompréhension totale qui règnent actuellement au « village » du Point G o๠résident majoritairement des étudiants étrangers. Ceux-ci se disent dépassés par la violence employée alors qu’ils « n’ont fait que demandé à  aller en cours ». Le calme est revenu sur les lieux mais la tension reste vive. Plusieurs personnes qui s’étaient retrouvées bloquées dans l’hôpital du point G ont pu rentrer chez elles après avoir dû se réfugier dans les chambres des malades pendant les heurts.

Egypte: 51 morts ce lundi, la tension augmente

51 morts, 435 blessées. C’est le lourd bilan, encore provisoire, des heurts qui se sont déroulés ce lundi matin. Un sit-in de partisans du président déchu Mohamed Morsi se déroulait devant le siège de la Garde républicaine au Caire,et selon les témoins des tirs à  balle réelle et des grenades lacrymogènes ont touchés les manifestants. La confrérie des Frères musulmans –dont est issu M. Morsi– accuse l’armée qui pointe du doigt des «terroristes armés». Ces derniers auraient attaqué le siège de la Garde républicaine, provoquant la mort d’un officier et laissant six conscrits dans un état critique, selon un communiqué militaire cité par le journal gouvernemental al-Ahram. l’armée égyptienne a appelé les partisans du président déchu Mohamed Morsi à  lever leurs sit-in, en assurant qu’elle ne tolèrerait aucune «menace à  la sécurité nationale». Dans les heures suivantes, le président par intérim, Adly Mansour, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur ces violences. Le parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, a appelé au «soulèvement du grand peuple d’Egypte contre ceux qui sont en train d’essayer de lui voler sa révolution avec des chars», et mis en garde contre «l’apparition d’une nouvelle Syrie». Quelques heures après cette déclaration, les autorités ont décidé de fermer le siège du PLJ au Caire en raison de la découverte «de liquides inflammables, de couteaux et d’armes», a annoncé un haut responsable de sécurité. Tractations en cours, Al-Nour quitte les négociations Les discussions pour désigner le nouveau premier ministre égyptien se poursuivent. Dimanche soir, un porte-parole de la présidence intérimaire avait pourtant affirmé que Ziad Bahaa Eldin, un technocrate qui a dirigé plusieurs institutions économiques égyptiennes, serait « très probablement » nommé à  la tête du gouvernement. Selon cette même source, Mohamed El-Baradei, qui avait été annoncé à  ce poste samedi dans une grande confusion, hériterait finalement de la vice-présidence. Mais le parti salafiste Al-Nour a annoncé lundi qu’il se retirait des discussions, dénonçant le « massacre » de partisans des Frères musulmans devant le siège de la garde républicaine au Caire. Quelques heures plus tôt, le parti avait par ailleurs déclaré qu’il s’opposait à  la nomination du social-démocrate Ziad Bahaa Eldin. Younis Makhyoun, qui dirige Al-Nour, a expliqué que son parti rejetait, en outre, la désignation de Mohamed El-Baradei, figure de proue du camp laà¯c, à  la vice-présidence, car les deux hommes sont tous les deux membres de la coalition d’opposants du Front de salut national (FSN).

Violences faites aux hommes : Mythe ou réalité ?

Sur les antennes de la télévision nationale du Burkina, par une soirée de grande écoute. Alfred Nikiéma et ses invités débattent dans l’émission « parlons-en », du sujet relatif aux violences faites aux femmes. Le thème, à  l’évidence, inspire les participants parmi lesquels il y a de nombreuses voix féminines. Qui, évidemment, abondent toutes dans le même sens. A savoir que la gent masculine n’est pas toujours dans les meilleures dispositions dès lors qu’il s’agit de respecter ou de faire respecter les droits de l’autre moitié du ciel. Et même que très souvent, elle se comporte en véritable bourreau envers elle. Puis soudain, en pleine émission, la question est posée aux participants : « mais qu’en est-il des violences faites aux hommes ? ». Embarras et gêne Sur le plateau, C’’est un peu la surprise générale et l’embarras. On baragouine, on hésite, on cherche ses mots. Puis l’on admet tout doucement que ‘’ça existe ». Sourire du présentateur qui poursuit en ces termes : « mais est-ce qu’on en parle ? ». C’’est très rare admet le spécialiste à  qui la question s’adresse, un peu gêné aux entournures. Et pour cause dit-il, ceux qui en sont victimes n’osent pas toujours en parler. De peur sans doute de se voir indexer, dans une société ou le rôle de ‘’chef de famille » reste encore intimement lié à  la notion de masculinité pour ne pas dire de virilité. La violence est de tous les côtés Foi de témoin, le phénomène existe bel et bien au Burkina : et ce n’est pas de la fiction, nous fait-on savoir. Des cas de violences physiques dont sont effectivement victimes des hommes battus par leurs propres épouses ou concubines. Pour convaincre les plus sceptiques de cette réalité parfois renversante, un quotidien de la place s’est récemment fait l’écho d’une situation de ce genre. Laquelle en a ému plus d’un. Du fait sans doute des pesanteurs qui guident les relations. La loi en appui Et lorsque la force physique est insuffisante pour faire bouger les lignes, les femmes ont également en leur possession, une arme de choix : la force de la loi. Grâce notamment à  la puissante association des femmes juristes du Burkina ; même si cette dernière, il faut bien le souligner, n’a pas toujours bonne presse auprès de certains hommes qui ont eu parfois affaire à  elle. A les écouter ils n’en ont pas gardé que de bons souvenirs. C’’est que pour une association de femmes, la douceur n’est pas toujours privilégiée dans le règlement des conflits. Mieux, C’’est parfois par la coercition qu’elle fait plier les mâles les plus irréductibles. Comme pour dire que les femmes savent aussi bander les muscles lorsqu’il le faut.

Côte d’Ivoire: 1 mort dans les violences post-électorales

La Côte d’ivoire de nouveaux en proie à  ses démons. Au moins une personne a été tuée ce mardi soir à  Abidjan dans des violences post-électorales après la proclamation des résultats officiels des élections régionales et municipales de dimanche, par la Commission électorale indépendante (CEI). La victime serait un ‘’jeune qui a succombé de ses blessures après avoir pris une balle dans la tête » lors d’une manifestation de protestation contre les résultats donnés le même jour par la Commission électorale indépendante (CEI), selon une source sécuritaire. ‘’L’incident a eu lieu derrière la Mairie d’Adjamé vers chez le candidat Farikou Soumahoro », a précisé la même source, ajoutant que les forces de l’ordre sont dans le secteur pour sécuriser le domicile de du candidat perdant Farikou Soumahoro. D’autres sources contactées indiquent que deux ou trois personnes auraient également trouvé la mort lors de ces violentes manifestations post-électorales. Affrontements à  Adjamé, violences armées à  Koumassi La Commune d’Adjamé, le centre commercial de la capitale économique ivoirienne a été remportée par Youssouf Sylla, le candidat du Rassemblement des républicains (R avec 10 563 voix, soit 30,52%. Des partisans de son adversaire, le candidat indépendant Soumahoro aux municipales à  Adjamé ont assiégé la mairie de la commune pour y installer leur mentor. Ces manifestants ont également provoqué une émeute dans le marché du Forum, semant la peur et la panique au sein des commerçants. La situation reste encore tendue dans certaines circonscriptions électorales du pays o๠les candidats contestent les résultats donnés par la Commission électorale indépendante (CEI). A Koumassi, commune située au Sud d’Abidjan, des tirs à  l’arme ont été entendus dans la nuit de mardi à  mercredi, quelques minutes après la proclamation des résultats officiels des élections municipales de dimanche. Des partisans du candidat Ibrahim Bacongo Cissé du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) sont descendus dans les rues de Koumassi pour manifester ‘’bruyamment » en tirant des coups de feu pour dénoncer la défaite de leur candidat. D’autres témoins joints par APA, affirment que les manifestants qui scandaient ‘’on veut Bacongo, on veut Bacongo » se dirigeaient vers le secteur SICOGI de Koumassi dont les habitants, en majorité des pro-Gbagbo, sont accusés d’avoir soutenu l’adversaire de leur candidat. l’armée ivoirienne, appuyée par les casques bleus de l’Opération des Nations Unies a quadrillé tout le secteur ainsi que la mairie, également cible des manifestants. Des incidents similaires, ont été également signalés à  Yopougon à  l’Ouest d’Abidjan.

Campagne électorale tendue en Côte d’Ivoire

Dans plusieurs communes d’Abidjan telles que Treichville, Cocody et Koumasi (sud d’Abidjan) et plusieurs localités de l’intérieur du pays telles que Bloléquin (ouest), des tensions liées aux invectives entre candidats, à  la destruction des affiches, aux agressions et aux menaces ont été enregistrées. « Nos militants ont été physiquement agressés par un groupe et l’un d’eux se trouve mal en point », a soutenu la directrice de campagne du candidat du Rassemblement des républicains (R à  Koumassi, Hadjaratou Traoré. Dans le même quartier un affrontement a été évité de justesse entre des policiers et des partisans d’un candidat. Les seconds se sont farouchement opposés aux premiers venus procéder à  l’arrestation d’un responsable de campagne d’un candidat. Dans la nuit de lundi à  mardi, des individus non identifiés ont cassé des pancartes de campagne et détruit des affiches de plusieurs candidats dans la commune. Le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) Inza Diomandé a relevé des échauffourées dans certaines zones. « Nous envisageons des sanctions contre les fauteurs de trouble », a prévenu M. Diomandé, après avoir mis en garde les personnes réfractaires aux consignes. »Nous avons répertorié des zones rouges qui sont surveillés de très près », a-t-il noté, assurant qu’il s’agit de violences localisées et que le reste de la campagne électorale se déroule globalement bien. »Nous exhortons encore une fois tous les acteurs à  faire une campagne citoyenne, civilisée et empreinte de convivialité » a recommandé le porte-parole de la CEI. La campagne électorale devrait prendre fin le 19 avril pour céder la place au scrutin devant permettre aux Ivoiriens de choisir leurs conseillers municipaux et régionaux. Selon les observateurs, les élections locales ivoiriennes constituent un pan important du processus de démocratisation en cours dans le pays.

Comment les familles de bérets rouges ont chassé les « kidnappeurs » de Djicoroni-Para

Pierres éclatées sur la route, dizaines de gendarmes et policiers positionnés…, les abords du camp militaire de « Djiroroni para » ont une nouvelle fois été le théâtre de violences mercredi. Tout est parti de la présence dans ce camp habité par les bérets rouges censés être fidèles à  l’ancien président Amadou Toumani Touré, de bérets verts en tenue civile. Dans la matinée, des hommes aux visages austères ont fait les cent pas autour du camp avant d’y pénétrer de force malgré la présence de gardes à  l’entrée. Leur cible était Alassane Barradé, un adjudant chef. La tentative d’arrêter ce militaire a été avortée par la foule. Chassés par la foule Selon Kalilou Samaké, un jeune du camp, « ces gens étaient venus arrêter un béret rouge pour l’amener à  Kati afin de le torturer ». Raison pour laquelle les jeunes et les femmes se sont vite regroupés pour croiser le fer avec les visiteurs du jour, accusés par plusieurs ONG internationales de disparitions forcées et de tortures contre des bérets rouges soupçonnés d’avoir participé à  l’attaque du 30 avril contre les putschistes. Munis de gourdins et de cailloux, les familles ont réussi à  les chasser. l’un d’entre-deux a même échappé de peu au lynchage de la foule, grâce à  un chauffeur de taxi de passage. « Ses camarades se sont rapidement enfuis à  bord d’un véhicule en le laissant là . Il a fallu qu’il arrête un taxi pour se sauver », raconte Kadiatou. « Désormais, nos maris seront arrêtés sur nos cadavres » Les policiers ont dû faire une descente musclée au camp pour disperser la foule déchainée, entraà®nant un affrontement. Gaz lacrymogène contre pierres. Il a fallu la médiation des gardes en charge de la sécurité du camp pour calmer les esprits des jeunes et de leurs mères. « Trop C’’est trop, nous avons assez !», explose une dame en colère. « Désormais nos maris seront arrêtés sur nos cadavres !», tempête une autre. Plusieurs policiers auraient été blessés par des pierres et une femme aurait fait une fausse couche. Dans les jours précédents, deux jeunes officiers bérets rouges – dont l’aide de camp de l’ancien ministre de la Défense Sadio Gassama – ont été enlevés par des bérets verts. Leurs parents remuent ciel et terre pour avoir de leurs nouvelles.

Fièvre à Dakar

23 décembre 2011. l’ambiance est tendue dans la capitale sénégalaise Dakar, qui accueille deux événements politiques importants. Ce vendredi se tiennent en effet deux congrès aux objectifs totalement opposés. Le parti au pouvoir organise un « Congrès d’investiture » pour valider la candidature de Wade. Au même moment, le Mouvement du 23 juin tient un « congrès du peuple » pour dire non à  cette même candidature. Les deux camps s’observent en chiens de faà¯ence et les observateurs craignent plus que jamais des débordements. Les entreprises ont fermé et libéré leurs employés par crainte de violences. La ville s’est vidée et la tension est perceptible au niveau des quartiers généraux des partis. Déjà  hier, la mairie de Sicap-Mermoz-Sacré C’œur et le domicile du maire Barthélémy Dias, qui est de l’opposition (PS) ont été attaqués ce jeudi par un groupe de nervis. Le maire réputé avoir la gâchette facile n’a pas hésité à  tirer sur les assaillants. Bilan: un mort côté nervis et trois blessés par balle. «J’ai tiré deux coups en l’air, C’’est ce que dit la loi, le reste, J’ai ouvert le feu sur les gens. Je reconnais avoir touché trois personnes, J’espère qu’elles ne sont que blessés, si elles sont mortes je présente mes condoléances anticipés à  leur famille. Comme Abdoulaye Wade a dit Œil pour Œil dans pour dent, je lui souhaite la bienvenue au Far West», déclare Dias. Démocratie en danger A moins deux mois de la présidentielle, ce regain de violence fait craindre le pire aux observateurs de la vie politique sénégalaise. Jamais le pays n’avait été aussi près du chaos. Entre le pouvoir et son leader qui refusent de renoncer à  une candidature jugée irrecevable et grosse de danger pour la stabilité du pays, une jeunesse qui a fait du Y en a marre son cri de guerre, une opposition déterminée à  se battre pour le respect de la constitution, il y a fort à  craindre que la vitrine démocratique tant adulée ne se fissure. Le président de la Ligue sénégalaise des Droit de l’Homme, Me Assane Dioma Ndiaye appelle les sénégalais à  la retenue, car le contexte actuel fait planer sur le pays « le syndrome ivoirien ou encore libérien ». « Nous avons toujours eu à  faire des alertes précoces. Il faut que les Sénégalais arrêtent de penser que notre pays est à  l’abri de la violence. Parce que nous faisons face à  une crise démocratique. Si l’Etat n’arrive plus à  assurer la sécurité de tous, les citoyens sont obligés d’assurer leur propre sécurité», a-t-il déclaré à  la presse ce jeudi 22 décembre. Agé de 85 ans, Abdoulaye Wade est au pouvoir depuis 2000. Il a été réélu en 2007 pour cinq ans et se représente pour un nouveau mandat de sept ans après une modification de la constitution rétablissant le septennat.

Libye : Benghazi sous les bombes, malgré le cessez-le-feu

Des explosions ont été entendues toute la nuit de vendredi à  samedi à  Benghazi, sans que l’on puisse déterminer s’il s’agissait de bombardements ou de tirs de batteries anti-aériennes. Tripoli a affirmé samedi que ses forces étaient attaquées à  l’ouest de Benghazi. Un avion de chasse a été abattu samedi matin au-dessus la ville. La Libye a affirmé samedi que ses forces étaient attaquées à  l’ouest de Benghazi, fief des insurgés dans l’est du pays, secoué par des bombardements intensifs, a rapporté l’agence officielle Jana. « Les gangs d’Al-Qaà¯da attaquent des unités des forces armées stationnées à  l’ouest de Benghazi, en application du cessez-le-feu annoncé par la Libye hier (vendredi) », a affirmé Jana. « Ces bandes terroristes ont utilisé des hélicoptères et un avion de chasse pour bombarder l’aggroupement des forces armées, en violation flagrante de la zone d’exclusion aérienne imposée par le Conseil de sécurité », ajoute Jana citant des sources du ministère de la Défense. « Cela a poussé les forces armées à  riposter pour se défendre », poursuit la source lançant une mise en garde aux « bandes terroristes » et appelant les habitants de Benghazi à  coopérer. Avion de chasse abattu Samedi matin, un avion militaire, vraisemblablement un Mig-23, a été abattu au-dessus de Benghazi, bastion de la rébellion dans l’est de la Libye, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’avion militaire, qui survolait la ville depuis quelques minutes, est tout d’un coup apparu dans le ciel, l’arrière droit de l’appareil en feu. Il est ensuite tombé en vrille sur une zone d’habitation du sud de Benghazi o๠il s’est écrasé à  la verticale provoquant une explosion suivie d’une fumée très noire. Il n’était pas immédiatement possible de déterminer comment l’avion a été abattu, mais sa chute a été accueillie par des tirs de joie dans Benghazi. Le pilote a réussi à  s’éjecter avant que l’avion ne s’écrase. Selon des journalistes de l’AFP, il s’agissait d’un Mig-23. Selon le think thank IISS (International institute for strategic studies), l’armée du colonel Mouammar Kaddafi dispose de plusieurs Mig-23, un avion à  géométrie variable d’attaque au sol. Des explosions ont rythmé toute la nuit Benghazi, sans que l’on puisse déterminer s’il s’agissait de bombardements ou de tirs de batteries anti-aériennes. Intervention internationale possible samedi Dans la nuit de vendredi à  samedi, le régime de Mouammar Kaddafi avait déjà  accusé les insurgés de violer le cessez-le-feu, annoncé par Tripoli vendredi, en s’attaquant à  des forces loyales au régime dans la région d’Al-Magrun, à  environ 80 km au sud de Benghazi. La France a convoqué pour samedi un sommet international sur la Libye à  Paris, qui devrait être décisif dans le déclenchement éventuel d’une action militaire après l’ultimatum lancé vendredi soir par Paris, Londres, Washington et des pays arabes à  Kaddafi. L’ambassadeur de France à  l’ONU, Gérard Araud, a déclaré vendredi qu’une intervention militaire internationale en Libye pourrait avoir lieu « dans les heures » qui suivront le sommet, lors d’une interview à  la BBC.

Nuit calme à Abobo sous couvre-feu

Aucun coup de feu ni détonation n’a été entendu selon des habitants des quartiers d’Abobo et Anyama (nord), o๠un couvre-feu nocture a été instauré depuis mercredi. « Cette nuit on n’a rien entendu », a déclaré l’un d’eux. Le couvre-feu a été « institué dans les communes d’Abobo et d’Anyama » de 19H00 à  06H00 et sera en vigueur jusqu’à  vendredi, selon un décret du président sortant Laurent Gbagbo, lu à  la télévision publique ivoirienne. Fief d’Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo pour la présidence, Abobo (nord d’Abidjan) a été ces deux dernières nuits le théâtre de violents affrontements entre des éléments armés et des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à  M. Gbagbo. Le chef d’état-major des FDS a accusé le camp Ouattara d’être à  l’origine de ces « attaques armées assimilées à  des actes de guerre », qui placent ses forces en position de « légitime défense ». Dans la nuit de mardi à  mercredi, six policiers, « attaqués » au lance-roquettes RPG 7, et un civil ont été tués, selon un bilan donné par le ministère de l’Intérieur. Deux civils et deux membres des FDS avaient été tués la nuit précédente. La même nuit à  Abobo, trois Casques bleus de la force onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci) ont été « légèrement blessés » dans une « embuscade » tendue par les forces pro-Gbagbo, a affirmé l’Onuci. Quatre véhicules calcinés, dont deux camionnettes des forces de sécurité, gisaient sur le bord d’une voie express. Ces violences illustrent un peu plus la persistance de la crise dans laquelle la Côte d’Ivoire est plongée depuis l’élection présidentielle du 28 novembre, pour laquelle tant Laurent Gbagbo qu’Alassane Ouattara reconnu par la communauté internationale revendiquent la victoire. Elles interviennent alors qu’une nouvelle médiation africaine est attendue ce week-end à  Abidjan, avec la venue du Premier ministre kényan Raila Odinga. Après un entretien à  Nairobi avec le président de la commission de l’Union africaine Jean Ping, M. Odinga a « une nouvelle fois » estimé que le recours à  la force contre M. Gbagbo devait être considéré comme un dernier recours. Par ailleurs, hier mercredi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a adressé un nouvel avertissement au camp du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo dans un communiqué o๠il se dit profondément préoccupé par les événements en cours dans le quartier d’Abobo à  Abidjan. Le président Gbagbo est sous la menace d’une opération militaire, actuellement en préparation au niveau de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), s’il ne cède pas le pouvoir à  son adversaire. Mais les présidents guinéen Alpha Condé et bissau-guinéen Malam Baca௠Sanha ont appelé à  un « règlement pacifique ». La force n’est « pas la solution », a aussi jugé le président tchadien Idriss Deby, tout en considérant M. Ouattara comme vainqueur de l’élection. Dans un entretien à  la chaà®ne de télévision française Canal+, M. Gbagbo a affirmé que « la Côte d’Ivoire n’est pas au bord d’un bain de sang, n’est pas au bord d’une guerre civile, n’est pas au bord d’un génocide ».

Côte d’Ivoire : Des morts, des morts et encore des morts !

Des morts, des morts, et encore des morts. On en a dénombré des dizaines encore dans les rues d’Abidjan. Des corps chauds d’humains, gisant dans leur sang comme aux résultats d’une battue dans une partie de chasse. A combien sommes-nous maintenant depuis le 28 novembre 2010 ? Plusieurs dizaines, peut-être au-delà  même de la centaine, les morts occasionnées par les violences résultant du bras de fer autour du fauteuil présidentiel à  l’issue du scrutin qui a vu deux présidents de la République proclamés pour la même Côte d’Ivoire. Que de morts ramassés encore, hier, dans les rues d’Abidjan. Les chiffres vont divergents, selon que l’on soit de l’un ou de l’autre camp. On parle de 3 morts à  Adjamé Williamsville, 6 dans la commune d’Abobo, au moins un dans chacune des communes de Yopougon, Treichville, Koumassi et Port-Bouà«t, et presqu’un carnage dans les alentours de l’Hôtel du Golf o๠des éléments des forces de défense et de sécurité ceux des forces nouvelles tentant d’accompagner au siège de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) les dirigeants du Rassemblement des Houphouétistes, avec à  leur tête le président du RDR, Alassane Ouattara, proclamé également président de la République par la commission électorale indépendante à  l’issue du scrutin du 28 novembre. La défiance et l’intolérance entre les deux camps continuent d’accroitre le nombre de morts sur le territoire ivoirien. Qui parmi les manifestants, qui parmi les forces de l’ordre commis à  la canalisation des violences post-électorales qui vont se multipliant et s’intensifiant. Le pouvoir pour le pouvoir, les politiques ivoiriens sont en train de s’illustrer de la plus machiavélique des manières. l’on enjambe les corps sans état d’âme au mépris de la dignité humaine prônée à  longueur de discours pour distraire l’opinion et poser des actes dissonants. Depuis des semaines, la Côte d’Ivoire saigne. Des familles pleurent des morts. D’autres morts vont encore allonger la liste, ce jour. Il parait que çà  va se poursuivre aujourd’hui le spectacle désolant auquel l’on a eu à  assister hier. Triste spectacle, hélas dans l’indifférence des politiques, obnubilés par l’appétit du pouvoir. Ce pouvoir qui continue de blesser, qui a calciné à  Abobo, qui tue ici et là  ses enfants. Bref, ce pouvoir qui mange ses enfants. Est-ce cela, la lutte pour le bien-être de ses concitoyens, quand on augmente chaque jour la liste des veufs, veuves, orphelins et familles éplorées ? Ceci par son intolérance, son radicalisme et pour ses ambitions personnelles ? Gbagbo et Ouattara, à  quand le dialogue fraternel pour arrêter la tragédie ? La violence a beau duré, elle terminera toujours dans le dialogue. Pourquoi ne pas commencer par là  et épargner les vies de ceux qu’on prétend gouverner ? Les deux acteurs du bras de fer autour du fauteuil, présidentiel devront se sentir interpellés par ces cadavres qui jonchent les rues. Non pas parce qu’il y eu une catastrophe, mais par le fait de l’homme. Non !

Par amour

l’épouse, la sœur, la mère…la femme ! Elle est le centre de l’Univers. Il existe des millions de dictons, adages, proverbes qui disent tous la même chose : « la femme est précieuse, sans elle pas d’humanité ». Demandez à  un enfant qui a perdu sa mère ce dont je parle…Sans elle, pas de vie, finie cette douceur qui fait que vivre ici-bas en vaut encore la peine. Ce n’est pas moi, femme, qui le dit, mais tous ces hommes au lendemain d’une rupture, d’une perte, dans les heures sombres de solitude. Alors, pourquoi ? Tous les jours, on nous montre, nous côtoyons et pour certaines d’entre nous, vivons, subissons la violence. La petite fille malienne qui subit le traumatisme d’un mariage forcé alors que ses amies jouent encore dans la cour de récréation de l’école. La jeune dame violée dans les rues de Conakry ou la maman abusée devant ses enfants en RD Congo. l’épouse vitriolée en Afghanistan ou France. Celle poignardée par ses propres frères parce qu’elle a osé s’opposer au choix de la famille en Inde. Ou tout simplement, la voisine, l’amie, la sœur, que l’on voit chaque jour dénigrée, rabaissée, vilipendée par un mari jaloux. Liste longue et difficile à  digérer. Chacun d’entre nous à  sa « martyre » de l’amour. Car, oui, l’argument avancé pour justifier toutes ces horreurs quotidiennes, que nous finissons par regarder sans les voir, C’’est l’amour. La jalousie par exemple n’est –elle pas une preuve d’amour ? Tous les excès auxquels elle conduit en deviennent-ils, du coup, excusables? NON ! Le combat pour la libération de la femme est déjà  vieux de quelques décennies sous nos cieux. Mais, nous sommes encore loin de cette image d’une famille, d’une société équilibrée o๠chacun, homme et femme joue son rôle dans le respect et la complémentarité. La preuve est faite aujourd’hui qu’une communauté o๠la femme jouit de ses droits est une communauté plus épanouie, plus solidaire et plus développée. Alors qu’attendons-nous pour copier les exemples qui marchent. Sans féminisme contre-productif, je voudrais lancer un appel à  nos frères, fils et pères. Faites du dicton « la femme est l’avenir de l’homme » votre slogan personnel. Donnez à  vos filles, épouses et sœurs, l’opportunité de devenir à  vos côtés des êtres épanouis et entiers. Rabaisser, frapper une personne moins forte que soit est un signe de lâcheté et de faiblesse. Ce qui est valable entre hommes ne l’est-il plus quand il s’agit des femmes ? Qui voudrait, qui accepterait que l’on porte la main ou insulte sa propre mère ou sa sœur ou sa fille? Personne de normalement constitué ne le permettrait. Cet amour que vous avez pour vos mamans, donnez-en à  toutes les femmes. Elles sont aussi les mère, sœur ou fille de quelqu’un. Et vous, nos mères, nos sœurs, sachez aussi jouer votre partition. Dans le monde o๠nous sommes aujourd’hui, la compétition est rude et les plus petits seront mangés. Donnons à  nos filles le bien le plus précieux, une bonne éducation. Education scolaire d’accord, mais surtout un savoir-vivre et un savoir-être qui est l’essence même de la féminité.

Violences en milieu scolaire : Plan Mali forme les journalistes maliens

l’atelier qui compte de nombreux journalistes Maliens et consultants africains, vise à  former et à  outiller les journalistes sur leur engagement professionnel contre la violence faà®te aux enfants. Aussi, nous avons été invités à  réfléchir à  des pistes de solutions pour décrire les formes de violences qui touchent les enfants, comment les en protéger et comment en parler pour conscientiser les masses. La presse écrite, les radios, et la télé, toutes les catégories sont incluses dans la formation qui dure du 13 au 16 Avril 2010 à  Bamako. Plan Mali s’engage Plan Mali est une ONG internationale basée dans de nombreux pays du monde et qui fait de la protection de l’enfance, un sacerdoce. Elle travaille en partenariat avec de nombreuses institutions internationales comme les Nations-Unies, Save the Children ou l’Unicef pour promouvoir le droit des enfants partout dans le monde. L’objectif de l’atelier de Bamako est donc de créer une masse critique de journalistes, pour réaliser des reportages, des enquêtes, des articles en 4 jours et au delà , afin de générer une information fiable et de qualité sur les violences contre les enfants. Pour Thiékoro Coulibaly, chargé de communication à  Plan Mali, il s’agit d’un « engagement constant, de campagnes de sensibilisation, d’affichages, pour éviter la violence. D’un point de vue familial, car l’engagement familial fait partie de la formation, il faut être un bon père pour éduquer les enfants contre les enfants et privilégier par là  le dialogue ». L’atelier compte de nombreux consultants internationaux comme Sophie Ly Sow, basée à  Dakar et pour elle : « la valeur d’un enfant est immense et la responsabilité de l’éduquer ». Pour Alain Koffi, l’un des animateurs, » C’est aussi Dieu qui éduque un enfant pour nous ». Charte Africaine des droits de l’enfant L’enfant est donc au coeur de cet atelier de quatre jours, qui nous permettra de cerner la question des violences contre cette population vulnérable et dont les droits sont garantis par la Charte Africaine des Droits de l’enfant. Il s’agit aussi de mesurer l’état d’avancement de la mise en oeuvre des outils culturels et institutionnels pour produire des documents sur le droit des enfants. Cela fait aussi partie des objectifs du millénaire pour le développement (OMD.  » Il existe plusieurs formes de violences en milieu scolaire qui entrainent le sentiment d’impuissance, des brimades et l’isolement de l’enfant », a rappelé le Directeur de Plan Mali lors de l’ouverture de l’atelier. C’est pourquoi Plan Mali veut déterminer et valoriser le rôle des médias dans catte campagne de sensibilisation contre la violence. Au programme de l’atelier, des jeux de rôles, des interventions et même des reportages sur le terrain sur la thématique de l’enfant, des évaluations etc. A l’issue de cette formation de 4 jours, des certificats seront délivrés aux journalistes, juniors ou séniors de la formation.

Violences de Kita : 12 personnes interpellées.

Tout est parti du tir de sommation que l’agent des forces de l’ordre a effectué en provoquant la mort d’un apprenti chauffeur sur la route de Manantali. Après le décès de ce dernier, la population a mené des représailles en s’attaquant aux symboles de l’état. Selon les dires de M. Tounkara, Conseiller à  la préfecture de Kita, les dégâts occasionnés sont estimés à  des centaines de millions. Il faut ajouter que plus d’une dizaine de services de l’Etat ont été saccagés et brûlés. Des véhicules de service ont aussi été calcinés. Mais le calme est revenu dans la ville de Kita depuis, laissant place aux interpellations. Cependant, la population vit dans un climat d’anxiété et envahie par la crainte. Suite aux dégâts causés sur les symboles de l’Etat, une enquête a été ouverte selon la volonté du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré. « Nous ne pouvons pas accepter ce genre de comportements car C’’est la culture de la violence qui s’installe progressivement » a affirmé ATT au micro de notre confrère de l’ORTM. Les enquêtes ouvertes à  Kita auront pour but de situer la responsabilité des uns et des autres, dans les dégâts causés. Selon les autorités policières de Kita, 12 personnes ayant participé aux violences ont été arrêtées. Mais la prison de Kita n’est plus fonctionnelle due aux agressions des vandales. Une décision ferme du chef de l’état D’autre part, a rassuré le chef de l’Etat, l’agent en question (qui a commis l’acte déclencheur) répondra de son geste qui n’est ni plus ni moins qu’une bavure policière. Il faut signaler que l’agent, le Caporal Lassine Goita a été arrêté depuis mercredi dernier et écroué au Camp I de la Gendarmerie, en attendant d’être remis à  la justice. Certains pensent que ces évènements malheureux survenus à  Kita étaient prévisibles car la population, était régulièrement tracassée par les « forces de l’ordre ». Selon un notable de la ville, des évènements de ce genre sont très courants à  Kita. A présent, les autorités devront prendre de mesures appropriées afin que de tels évènements ne se reproduisent plus !