SAHABA 2025 : ouverture de la 8ᵉ édition à Bamako

Le Salon de l’Habitat de Bamako a ouvert ses portes ce jeudi 9 octobre 2025, sous la présidence du Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga. Placée sous le thème « La résilience face aux crises urbaines », cette 8ᵉ édition, qui se tient jusqu’au 11 octobre, met en lumière les défis du logement et les solutions pour un développement urbain durable.

Organisé par le Gouvernement de la Transition, SAHABA 2025 se veut un cadre d’échanges entre acteurs publics et privés, chercheurs, promoteurs immobiliers, institutions financières et citoyens. L’événement, accueilli au Centre international de conférences de Bamako, vise à encourager la concertation sur l’accès au logement, la planification urbaine et la valorisation des matériaux locaux.

Dans son allocution d’ouverture, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a rappelé que le logement constitue un droit fondamental reconnu par l’article 10 de la Constitution du 22 juillet 2023, au même titre que l’éducation, la santé et la protection sociale. Il a souligné la volonté du Gouvernement de rendre ce droit effectif pour chaque Malien, conformément à la lettre de cadrage du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta.

Le chef du Gouvernement a également évoqué la Politique nationale de la Ville, adoptée en 2014, qui encadre la planification urbaine, la gestion du foncier et la promotion d’un habitat durable. Cette politique s’inscrit dans un contexte de croissance démographique soutenue et d’urbanisation rapide, particulièrement à Bamako et dans les capitales régionales.

Selon le Centre for Affordable Housing Finance in Africa (CAHF), le Mali connaît un déficit important en logements abordables. L’Office malien de l’Habitat (OMH) poursuit plusieurs programmes pour y remédier : en 2024, 1 200 logements ont été mis en vente directe et plus de 12 500 unités sont en cours de cession dans le district de Bamako. Ces efforts s’accompagnent d’une coopération accrue avec la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) et d’autres partenaires pour le financement de projets d’habitat social.

Au-delà du logement, SAHABA 2025 sert de plateforme d’innovation. Plusieurs exposants y présentent des solutions techniques pour réduire les coûts de construction et améliorer la durabilité des bâtiments, notamment par l’utilisation de briques stabilisées et de matériaux locaux adaptés aux conditions climatiques.

En clôturant la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre Abdoulaye Maïga a réaffirmé la détermination du Gouvernement à promouvoir un habitat digne, accessible et résilient. Il a souligné que la politique du logement doit demeurer un levier de stabilité sociale et un pilier du développement national.

Baccalauréat 2025 : le taux de réussite stagne à 27 %

Le ministère de l’Éducation nationale du Mali a rendu publics, le 25 juillet 2025, les résultats officiels du baccalauréat session de juin. Sur 157 821 candidats inscrits, 43 363 ont été déclarés admis, portant le taux de réussite national à 27,48 %. Ce résultat reste pratiquement identique à celui de l’année précédente, où il s’élevait à 27,42 %.

Cette stabilité confirme une tendance de fond : malgré les efforts engagés ces dernières années, notamment l’organisation des États généraux de l’éducation, les performances globales à l’examen de fin d’études secondaires ne montrent pas de progrès significatif.

Les États généraux de l’éducation, organisés à Bamako en janvier 2024, avaient pour objectif de redéfinir les priorités et les mécanismes du système éducatif malien. Neuf piliers stratégiques avaient été définis, incluant la professionnalisation du corps enseignant, la révision des curricula, l’intégration des langues nationales, l’inclusion scolaire, ainsi que la sécurisation des établissements. Ces recommandations s’inscrivaient dans le cadre plus large du PRODEC 2 et des Assises nationales de la refondation.

À ce jour, aucun indicateur national ne permet d’établir une amélioration sensible sur le terrain. Les syndicats d’enseignants comme plusieurs établissements d’enseignement privé signalent que les conditions d’apprentissage demeurent inchangées dans de nombreuses régions.

Sur le plan statistique, la situation éducative au Mali reste préoccupante. Selon les données consolidées du secteur, près de 60 % de la population n’a jamais été scolarisée, un taux qui dépasse 64 % en milieu rural. L’analphabétisme affecte également 61 % des femmes, ce qui limite largement l’accès à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle.

Comparativement à d’autres pays de la région, les écarts sont marqués. Le Bénin, par exemple, a enregistré un taux d’admissibilité de 73,02 % en 2025. En Côte d’Ivoire, le taux de réussite au baccalauréat cette année est de 36,73 %. Le Sénégal affichait déjà 56,6 % en 2024. Ces données confirment que le Mali reste, à l’échelle ouest-africaine, l’un des pays où l’accès à l’enseignement supérieur demeure le plus faible après l’enseignement secondaire.

Le suivi-évaluation des recommandations issues des États généraux de l’éducation n’a pas encore permis de mesurer l’état de leur mise en œuvre. Le tableau de bord national des statistiques enseignantes, élaboré en partenariat avec l’UNESCO, reste en cours de déploiement.

Les autorités n’ont pour l’instant annoncé aucun ajustement spécifique à la politique d’évaluation ou au dispositif de préparation du baccalauréat pour 2026.

2025 : Le Mali en quête de renouveau culturel

Lors de son discours à la Nation à la veille du Nouvel an, le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a décidé de faire de 2025 « l’année de la Culture ». Une initiative saluée par de nombreux acteurs qui espèrent ainsi faire sortir ce secteur de l’ombre.

Placée sous le signe du « Mali Kura », cette démarche entend renforcer l’unité nationale en valorisant le patrimoine culturel, facteur-clé de cohésion et de résilience face aux crises. C’est ainsi que deux activités-phares, les États généraux de la Culture et la 3ème Journée de la souveraineté retrouvée, ont été organisées. Les autorités voulaient ainsi afficher leur volonté de replacer la culture au cœur de l’identité nationale.

Cependant, pour transformer ce symbole en réalité tangible, des efforts plus audacieux sont nécessaires. Déclarer 2025 « année de la Culture » est un premier pas, mais il doit s’accompagner d’un programme culturel structuré et porté par le ministère de la Culture en étroite collaboration avec les opérateurs et acteurs culturels. Ce programme ne peut se limiter à des manifestations ponctuelles ou à des annonces médiatiques. Il doit intégrer tous les secteurs, du tourisme à l’éducation, en passant par la diplomatie et l’économie.

De plus, la culture doit devenir une priorité transversale dans les politiques publiques. Chaque département ministériel doit incorporer cette ambition dans ses actions quotidiennes. Les dirigeants doivent montrer l’exemple en adoptant un comportement qui reflète les valeurs et traditions qu’ils souhaitent promouvoir. Il s’agira ainsi d’insuffler un véritable renouveau, où la culture ne sera pas une thématique isolée, mais un moteur de transformation sociale et économique.

Si les autorités veulent que cette année soit gravée dans l’histoire, elle devra être portée par des actes forts, qui marqueront l’esprit et le cœur de chaque Malien. Pour le moment, nous n’en sommes pas encore là.

Massiré Diop

2025 : Entre espoirs et défis

L’année 2024 a été particulièrement éprouvante pour le pays, confronté à des défis majeurs sur plusieurs fronts. Malgré des efforts, la situation sécuritaire demeure préoccupante, avec des attaques récurrentes de groupes armés perturbant la quiétude des populations.

La transition politique, quant à elle, se poursuit sans annonce précise quant à l’organisation de l’élection présidentielle tant attendue. Lors de son discours à la Nation, le 31 décembre 2024, le Président de la Transition n’a pas évoqué de date pour ce scrutin important et attendu, laissant planer l’incertitude sur le retour à un ordre constitutionnel normal.

Les inondations de l’année écoulée ont été particulièrement meurtrières et dévastatrices, causant de nombreuses pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Ces catastrophes ont dévoilé la vulnérabilité des infrastructures et l’urgence de mesures préventives pour éviter la répétition de tels drames.

Par ailleurs, force est de reconnaître qu’aujourd’hui les conditions de vie des Maliens ont connu une certaine détérioration, exacerbée par une crise énergétique persistante. Malgré le lancement de projets de centrales solaires, la demande en électricité dépasse largement l’offre, entraînant des coupures fréquentes. En dépit des annonces fortes, le bout du tunnel est encore lointain. Cette situation, combinée à la hausse du coût de la vie, a conduit à des mouvements sociaux et à des annonces de grèves dans divers secteurs.

Ainsi, l’année 2025 s’annonce décisive pour le pays. Les défis à relever incluent l’amélioration de la sécurité, la stabilisation économique, la mise en place d’infrastructures résilientes face aux aléas climatiques et la satisfaction des aspirations démocratiques de la population. La communauté nationale attend avec impatience des actions concrètes pour surmonter ces obstacles et construire un avenir plus serein.