France – Mali : les conséquences de la dénonciation de la convention fiscale

Le 5 décembre 2023, le Mali a dénoncé la convention fiscale qui le liait à la France depuis le 22 septembre 1972. Une convention qui visait à éviter notamment la double imposition des personnes et des entreprises dans chacun des deux États. La fin de cette convention fait donc de lourdes conséquences pour certains.

Dans un communiqué conjoint, les deux gouvernements du Mali et du Niger ont dénoncé les conventions tendant à éviter la double imposition signées respectivement entre le Mali et la France le 22 septembre 1972 et entre le Niger et la France en 1965. Les deux pays dénoncent l’attitude hostile du gouvernement français et le déséquilibre découlant de ces conventions « causant un manque à gagner important » pour eux. Cette dénonciation intervient dans un contexte de tension exacerbée entre la France et ces pays, réunis depuis le 16 septembre 2023 au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Burkina, qui a lui aussi dénoncé en août 2023 une convention de même type signée avec la France en 1965.

Ces conventions de non double imposition visent en principe à éviter la double imposition sur le même revenu ou les mêmes actifs pour une personne ou une entreprise résidant dans l’un des pays. Un outil qui permet donc a priori de faciliter le développement des échanges internationaux et de favoriser les investissements, notent les spécialistes.

Pour le Mali et le Niger, ces conventions, qui visaient à renforcer les liens de coopération, ne répondaient plus à leurs objectifs et n’étaient plus compatibles avec la défense des intérêts de leurs peuples. En décidant de mettre fin à ces conventions dans « un délai de trois mois », le Mali et le Niger entendent « préserver les intérêts des deux pays ».

Démarche politique ?

Aux termes de l’article 44 de la Convention fiscale Mali – France, à partir du 1er janvier de la sixième année suivant l’entrée en vigueur de la convention, celle-ci peut être dénoncée par l’un ou l’autre Gouvernement entre le 1er janvier et le 30 juin de chaque année, par notification écrite transmise par la voie diplomatique. La convention cessera alors de s’appliquer à partir du 1er janvier de l’année suivante. La dénonciation de la convention ayant été communiquée courant décembre semble donc être hors de l’intervalle temporel prévu par le dispositif, relèvent les spécialistes. Son effectivité à partir de janvier 2024 pose donc problème d’après eux.

S’il semble logique que des conventions qui ont plus de 40 ans d’existence fassent l’objet de relecture, la démarche choisie par le Mali et le Niger, dont les conventions n’ont pas été signées aux mêmes dates, interroge. Pour certains observateurs, elle relève plus d’une démarche politique que d’une mesure fiscale ou économique. Mais cette dénonciation pourrait être un couteau à double tranchant pour les deux pays. En effet, les investisseurs potentiels pourraient se demander s’ils ne seraient pas doublement imposés en y investissant. Pourtant, la possibilité de revoir certaines dispositions de l’accord qui ne correspondaient plus à la réalité, existait, selon les observateurs. Elle aurait pu permettre aux différentes parties de prendre des dispositions afin de communiquer sur des situations précises, d’échanger des informations ou encore de prendre des décisions concernant les contribuables, personnes physiques ou morales.

Outre le ralentissement des installations réciproques d’entreprises dans les pays, suite à des conditions qui n’inciteraient pas les investisseurs, la fin de cette convention pourrait impacter les particuliers. Pour les Maliens, visiblement plus nombreux à s’installer en France que les ressortissants français au Mali, les bénéficiaires de rentes viagères ou les étudiants recevant de l’argent de leurs proches installés au Mali, dont les revenus n’étaient pas taxés, pourraient perdre ce privilège en raison de la fin de la non double imposition. La fin de la convention impliquera aussi la fin de la coopération en matière fiscale ainsi que dans la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale.

Faibles impacts ?

La conséquence principale et la plus immédiate d’une telle dénonciation est l’application sans restriction des règles de droit commun, en l’occurrence les dispositions du Code général des impôts (CGI) aux contribuables percevant des revenus dans l’un et l’autre des États parties, note Fatoumata Diarra, fiscaliste. Ainsi, en ce qui concerne le Mali, vont s’appliquer pleinement les dispositions de l’article 44 du CGI qui dit : « sous réserve des dispositions des conventions internationales dûment ratifiées par le Mali et relatives aux non doubles impositions, l’impôt est dû à raison des bénéfices réalisés au Mali par les personnes physiques ou morales y exerçant une activité, quel que soit leur statut juridique et quelle que soit la validité des opérations réalisée au regard de la législation autre que fiscale ».

Face au constat que la législation fiscale malienne réduit les bénéfices passibles de l’impôt à ceux réalisés dans les entreprises exploitées au Mali, ainsi que ceux dont l’imposition est attribuée au Mali par une convention internationale relative aux non doubles impositions, « concernant cet impôt en particulier, la convention a eu probablement peu d’impact sur les recettes fiscales, à l’exception notable de la situation des compagnies aériennes de l’un et de l’autre État ». L’article 12 de la convention Mali – France dit que les revenus provenant de l’exploitation en trafic international de navires ou d’aéronefs ne sont imposables que dans l’État contractant où se trouve le domicile fiscal de l’entreprise.

Par contre, les redevances et autres rémunérations de prestations de services échappaient, du fait de l’application de la convention, à la retenue à la source applicable suivant le droit commun (au taux effectif actuel de 15%). Ainsi, avec la dénonciation de la convention, ces exemptions sont supprimées.

Dans la pratique, malgré la dénonciation, la convention devrait continuer à produire effet en ce qui concerne les revenus dont le fait générateur est antérieur à l’effectivité de la dénonciation. En clair, en ce qui concerne les redevances et rémunérations de prestations de services, les revenus inscrits au crédit des comptes de résidents français jusqu’au 31 décembre 2023 ne devraient supporter aucune retenue à la source au Mali, même si le paiement effectif des revenus concernés intervient dans les années à venir.

Revoir toutes les conventions

Dans la foulée de la dénonciation de cette convention fiscale entre le Mali et la France, certains observateurs ont attiré l’attention sur le contenu des différentes conventions que notre pays a signées. En effet, outre la France, le Mali a diverses conventions avec d’autres pays, dont la Tunisie, le Maroc, la Russie, Monaco ou encore les pays membres de l’UEMOA.

Si l’on peut signaler les incohérences et l’inadaptation des dispositions de cette convention aux réalités actuelles, il faut regarder au-delà et revoir toutes les conventions qui lient le Mali à d’autres pays pour remettre au centre la sauvegarde de nos intérêts économiques, suggère un analyste.

Il faut signaler qu’il existe dans plusieurs conventions d’investissement dans les domaines des mines, du pétrole ou des infrastructures des clauses de stabilisation qui garantissent les avantages fiscaux, en dérogation aux règles existantes, consentis aux sociétés au moment de la signature des conventions. Des dispositions qui protègent les investisseurs contre d’éventuels changements des règles applicables. Ces dispositions pourront-elles servir pour protéger des effets de la dénonciation ? C’est l’une des interrogations posées par les observateurs. Des réponses pourraient découler des éclairages futurs que les autorités fiscales devront apporter sur les conséquences de la dénonciation.

Certains acteurs du secteur minier suggèrent ainsi qu’en lieu et place d’exonérations fiscales l’État prévoie des investissements pérennes, issus des revenus de l’exploitation. Des investissements durables qui pourront servir les communautés après l’arrêt des exploitations.

Accord pour la paix : la médiation internationale veut relancer le processus

Face au blocage et tensions persistantes autour du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix, la communauté internationale a dans un communiqué publié hier dimanche annoncé avoir présenté aux parties signataires des propositions concrètes pour la relance de l’accord. Ces propositions qui n’ont pas été détaillées ont      été présentées aux parties le 7 avril dernier. « La Médiation internationale est convaincue que ces propositions, qui tiennent compte des préoccupations exprimées par les Parties lors des différentes consultations menées au Mali et en Algérie, sont de nature à renouer la confiance et à favoriser le rétablissement d’un dialogue constructif, sous l’égide du Comité de suivi de l’Accord présidé par l’Algérie » peut-on lire dans le communiqué.

« La Médiation internationale observe avec inquiétude le regain actuel de tension entre les Parties signataires. Dans ce contexte, elle lance un appel pressant aux Parties pour qu’elles s’abstiennent de propos et d’actions susceptibles de compromettre les efforts consentis par la Médiation en vue du parachèvement du processus de paix, traduisent en actes concrets leur attachement proclamé à l’Accord, et placent l’intérêt de leur pays et de son peuple au-dessus de toutes autres considérations » poursuit-elle.

Les mouvements armés signataires de l’accord pour la paix réunis au sein du CSP ont suspendu leur participation au processus de mise en œuvre en décembre 2022. Le 5 avril dernier, un avion de l’armée malienne a survolé des positions de la CMA dans le nord du pays notamment à Kidal. Dans un communiqué publié dans la foulée, la CMA a dit considéré ce survol comme une violation du cessez-le-feu de 2014. Aucune des parties ne s’est encore exprimée sur les propositions de la médiation internationale.

 

Education : fin de la grève des écoles privées

Après près de 2 semaine de grève, le groupement des associations des promoteurs d’Écoles privées du Mali ont mis fin à leur grève jeudi 23 mars 2022. Les établissements privés de l’Enseignement Secondaire Général, Technique et Professionnel, ainsi que les Medersas ont donc repris le travail ce vendredi 24 mars 2023.  Mais cette reprise coïncide avec les congés de fin de deuxième trimestre. Cependant, la reprise totale des cours ne sera effective qu’à partir du 03 avril prochain, date indiquée pour la fin des congés. Selon le communiqué du groupement, suite aux négociations le Gouvernement s’engage à payer sans exiger les pièces fiscales, le montant de  8 007 095 000 FCFA. Celui-ci représente les frais scolaires et de demi bourses, qui reste payer aux écoles privées du Mali, au titre de l’année 2021-2022.  De son côté, le groupement des associations des promoteurs des écoles privées du Mali s’engage à payer les impôts conformément à la législation fiscale. Les écoles privées avaient le 13 mars dernier enclenché une grève de cinq jours, par la suite reconduite. Selon le département de l’Education, au titre de l’année scolaire 2021-2022, 3042 établissements privés avaient été recensés.

Des fonds pour booster les exportations entre les pays africains

La société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC), membre du groupe de la Banque Islamique de Développement et la Banque Africaine d’Import-export (Afreximbank) ont signé deux accords d’intermédiations, l’un à 100 millions de dollars et l’autre à 50 millions d’euros, le 21 décembre 2017, à Dubaï. Ces sommes seront investies afin de promouvoir le commerce à travers l’Afrique.

Ce partenariat a été initié pour faciliter le financement des exportations entre les pays africains, ainsi que le reste du monde. Ces accords ont été signés au cours du forum afro-arabe sur le financement du commerce, organisé par la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA). Cette collaboration permettra la réalisation du programme des Ponts du commerce arabo-africains (Arab Africa Trade Bridges). Ainsi, ce programme est un programme régional de promotion du commerce et vise à relever un nombre de défis entre les deux régions et à renforcer la coopération sud-sud.

Des fonds  pour booster le commerce entre Afrique

Les fonds seront utilisés pour soutenir les achats des fournisseurs issus des pays membres et non membres. Ils seront encore investis dans les achats locaux, enfin de promouvoir le commerce à travers l’Afrique. « Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’ITFC visant à soutenir le développement des exportations des pays africains qui représentent un levier important vers la croissance durable, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté », a déclaré Hani Salem Sonbol, Directeur Général de l’ITFC.

Une réelle opportunité pour l’Afrique

Les deux accords Murabaha [Intermédiation : NDLR] ont été signés, lors du forum afro-arabe sur le financement du commerce. Cet évènement était axé sur l’identification des perspectives et des opportunités entre les pays arabes et l’Afrique pour le développement des flux commerciaux dans ces régions. « Afreximbank considère l’accord de partenariat comme une importante étape vers une plus grande collaboration dans le cadre de la vision commune de la Banque et l’ITFC », a annoncé M. Amr Kamel, vice-président exécutif d’Afreximbank.

 

La XXème Session du Comité de Suivi de l’Accord : Sous un climat de progrès

 

 

La XXeme Session du Comité de Suivi de l’Accord s’est tenue le lundi 11 septembre  2017 à l’ex CRES de Badalabougou à 15 heures. Dirigée par son Président Ahmed Boutache, la session a enregistré la participation des représentants de la plateforme, de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), des membres de la médiation internationale et  de plusieurs membres du gouvernement dont ceux de la réconciliation et de la défense.

A l’ordre du projet d’ordre du jour de cette 20ème session, l’adoption du projet d’ordre du jour, l’adoption du relevé de conclusions de la 18ème et 19ème session, la présentation par le gouvernement des progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord et débats, la présentation et discussion du rapport du sous-comité Défense et Sécurité et enfin l’organisation et fonctionnement du CSA suivis des divers. Au terme de la session, le Président Ahemd Boutache,  le ministre de la défense et des anciens combattants Tiena  Coulibaly et le  représentant spécial adjoint de la MINUSMA Koen Davidse ont animé un point de presse. Dans son intervention préliminaire  le président du CSA  a exprimé sa satisfaction à l’issue des travaux. Cette 20ème session « s’est tenue globalement sous des bonnes auspices  dans un climat tout à fait positif » a indique le président. Un climat favorisé selon lui par le développement d’un certains nombres des conditions, notamment  la signature d’un accord de trêve entre la CMA et la Plateforme dans un premier temps, de 15 jours puis prolongé pour 30 jours. Ahmed Boutache, fonde un grand espoir sur la pérennité de cette nouvelle trêve  et  a appelé cette fois-ci de tous ses vœux qu’elle puisse «  ouvrir la voie à un accord global et définitif a fin de faire en sorte qu’a l’avenir les deux parties puissent vivre dans un climat de totale confiance et qu’il n’y ait plus d’hostilités ». L’autre élément qui  a servi de tremplin à cette session est le mécanisme de concertation tripartite regroupant le gouvernement, la  CMA et  la Plateforme. Un mécanisme qui permet de discuter de l’ensemble des questions relatives à la mise en œuvre de l’Accord, d’aplanir les difficultés et d’avancer efficacement dans le processus. « Cette fois ci, les parties maliennes ont longuement discuté des moyens de consolider la trêve  et de la conduire vers un accord global et définitif, du retour de l’Etat et de ses symboles à Kidal » a affirmé le Président du CSA. Toutes choses qui, globalement concourent  à la paix qui cristallise tout les efforts ; «  il ne faut pas du tout être surpris si dans les tout prochains jours, des événements heureux se produisent  en ce qui concerne la consolidation de la coopération, de la réconciliation  entre les frères maliens et chose très importante : le retour de l’Etat malien et de ses symboles à Kidal  »  a fait savoir le diplomate algérien.

Sur la question du budget, qui   posait  des difficultés, « le CSA a décidé de mettre en place un groupe restreint  qui sera chargé d’approfondir les discussions sur la question du budget et de trouver les solutions appropriées à la question », a laissé entendre Ahmed Boutache. De même, le CSA a entériné le choix des parties maliennes qui  ont décidé de retenir la fondation Carter comme observateur indépendant.  «  Il s’agira maintenant de passer aux modalités d’ordre techniques pour que ce candidat devienne effectivement  observateur indépendant  et assume ses missions » a souligné le président du comité.  Par rapport au Mécanisme Opérationnel de Coordination,  le ministre de la défense et des anciens combattants Tiena Coulibaly, a fait savoir qu’il y a déjà un MOC opérationnel à Gao. « Le MOC dont  on a le plus parlé est celui de Kidal, nous espérons  profiter des trente jours de trêve non seulement pour nous entendre sur un chronogramme pour la mise en place du MOC mais aussi mettre en place le MOC » a révélé le ministre.  Avec la bonne volonté constatée de toutes les parties engagées dans le processus, 200 soldats de l’armée malienne plus 200 combattants de la CMA et 200 combattants de la Plateforme vont se retrouver à Kidal, dans les prochains jours, un préalable pour le retour de l’administration dans la région.  De l’avis de  Koen Davidse, représentant spécial adjoint de la MINUSMA, c’est très positif qu’il y ait eu des trêves, «  maintenant il faut avancer rapidement avec la mise en œuvre, les patrouilles mixtes, les autorités intérimaires, les intégrations, avec les cantonnements, on a souligné cela aujourd’hui » souhaite Koen Davidse. Pour lui il n’y a pas une autre alternative que de continuer avec la mise en œuvre de l’Accord de paix.

Des fâchés  de la CMA et de la Plateforme

Simultanément à cette session, les mouvements signataires de l’Entente du 25 janvier 2017  ont tenu un point de presse non loin du lieu ou se tenait le CSA.  L’objectif de cette rencontre selon le coordinateur des mouvements de l’Entente et non moins secrétaire général de la Coalition pour le peuple de l’Azawad Mohamed Ousmane Ag Mohamedine, est d’informer l’opinion nationale et internationale de l’agrandissement de la famille des mouvements signataires de l’Entente du 25 janvier 2017, qui accueille deux mouvements  issus de la plateforme : le Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad (MPSA) et le Front Populaire de l’Azawad (FPA). Ces deux mouvements ont acté leur adhésion  aux mouvements de l’Entente composés initialement de la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA), de  la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Resistance2 (CMFPR 2), le Congres pour la Justice dans l’Azawad (CJA) et le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA). Pour le coordinateur des mouvements de  l’Entente, «  il y avait une violation flagrante du principe d’inclusivité qui était partie de la tentation d’exclure des mouvements signataires de l’Accord ». Par cette intégration, l’Entente se dit « plus que  jamais déterminé à  continuer le combat pour l’inclusivité et la mise en œuvre de l’Accord », car selon Mohamed Ousmane Ag Mohamedine «  nous sommes dans une régionalisation et la régionalisation suppose que nous devons avoir la possibilité de pouvoir gérer nos régions  et nos administrations de proximité et là on ne peut le prendre quand on est  exclus dans processus dont nous sommes nous mêmes acteurs » se plaint le coordinateur des mouvements.  «Nous faisons notre entrée pour renforcer la position de nos frères de la CMA pour qu’ensemble nous puissions conjuguer nos efforts  et amener les autres parties à l’application de cet Accord qui est aujourd’hui notre seul espoir car notre seule attache est la République du Mali et le salut de ce pays » a déclaré Boubacar Sadick Ould Taleb, tout exprimant  leur joie d’avoir rejoint l’Entente. C’est à cause de la prise d’otage de l’Accord que certains de ces  mouvements ont été créés  pour défendre les droits de leurs populations a estimé le Président du MPSA.

Les jours à venir seront décisifs pour les parties signataires dans la mise en œuvre de l’Accord. Avec la trêve de 30 jours et des discussions pour peaufiner les détails, il est permis de croire des lendemains heureux.

 

3 questions à Mohamed Chérif Haïdara, président du Conseil supérieur de la diaspora malienne

Quelle est votre réaction face à la situation récente en Algérie ?

Quand un Malien a des problèmes, le premier réflexe doit être de se référer à son consul, mais ces derniers ne se déplacent pas pour aller voir leurs concitoyens et leur porter assistance. Alors que l’Algérie est un pays où les Maliens bénéficient d’un traitement préférentiel, ils sont aujourd’hui dans des situations difficiles. Cela du fait que les cartes d’identité maliennes sont établies n’importe comment et que des non-maliens disposent d’une carte d’identité malienne.

Comment jugez-vous l’accueil fait aux migrants rapatriés au Mali ?

Rien n’est fait pour ces migrants parce que l’État n’a pas les moyens de sa politique. Pourtant, le ministère des Maliens de l’extérieur est un département majeur, car un Malien sur trois est à l’extérieur. Il faut que les ressources nécessaires lui soient allouées afin qu’il puisse s’occuper décemment des Maliens et particulièrement de ceux en difficulté.

On parle d’un accord signé entre le Mali et l’UE, information démentie par le gouvernement.

À mon avis, ils se sont mis d’accord sur quelque chose et cela a trait à la réadmission. Le communiqué conjoint publié est très clair en ses 4è et 5è points. L’accord de la Valette n’a pas pu aboutir et l’Union européenne veut négocier pays par pays. Le Mali est le pays le plus fragile et pourrait être le point de départ pour amener les autres pays à signer. S’il y a accord, il faudra que le gouvernement le soumette à l’Assemblée nationale pour adoption.