La BM invite le Ghana à revoir ses stratégies de croissance économique

Le Directeur national de la Banque mondiale au Ghana, Pierre LaPorte, a conseillé mercredi au pays de revoir ses stratégies de croissance économique en la rendant plus équilibrée et plus diversifiée.LaPorte a indiqué que le Ghana dépend trop de ses produits de base et ressources naturelles pour sa croissance et la création d’emplois, ce qui n’est pas durable, en raison des chocs de prix.

S’exprimant lors du lancement du dernier rapport de la Banque mondiale sur le Ghana intitulé « Diversification à travers le renforcement de la productivité », M. Laporte a estimé que la nécessité de diversifier l’économie ghanéenne est primordiale pour créer plus d’emplois et stimuler la croissance.

Le Ghana dépend actuellement de quatre exportations majeures, l’or, le pétrole, le gaz et le cacao qui représentent environ 70% des exportations totales du pays.

« Une économie plus diversifiée qui protège de la volatilité économique des cycles des produits de base et qui permet à plus de personnes de bénéficier d’une forte croissance économique est un objectif réalisable pour le Ghana », a conclu le Directeur national de la Banque mondiale au Ghana, Pierre LaPorte.

Cameroun : le Port autonome de Douala à l’heure des incertitudes

L’exploitation en mode régie, dès le 1er janvier prochain du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), l’un des poumons économiques du Cameroun et qui ravitaille également la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, inspire de réelles inquiétudes aussi bien auprès des usagers que des travailleurs, a constaté APA sur place.En début de semaine, et au lendemain de la création d’une régie déléguée (RTC), le directeur général de l’Autorité portuaire, Cyrus Ngo, a certes tenu à informer les acteurs concernés qu’ils « continueront leurs opérations logistiques, commerciales et financières comme à l’accoutumée avec la régie qui, pour ce faire, disposera d’une autonomie de gestion». Mais ces assurances semblent loin de convaincre les observateurs.

Au premier rang des angoisses, figure la transition de la plateforme électronique jusqu’ici gérée par le groupement franco-danois Bolloré-Maersk (APMT), sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT) et dont le contrat de 15 ans expire en fin décembre. En effet, appelé à déguerpir avec son logiciel de gestion «Oscar», ledit consortium laissera la place à «Navis TOS» nouvel outil informatique récemment acquis par le PAD à hauteur de quelque 2 milliards FCfa auprès de l’américain Port Technology AIS.

« Lorsqu’on nous apprend que la formation du personnel pour la maîtrise de ce logiciel débutera d’ici une semaine, alors que dans le même temps il faudrait entre 6 et 8 mois pour avoir des opérateurs compétents, il y a tout lieu de craindre un engorgement ainsi que plusieurs autres écueils, fortement dommageables à l’import-export», déclare Ousmane B., importateur tchadien rencontré mercredi.

Il rappelle que la mise en régie du dragage du chenal dudit port, intervenue depuis plus d’un an, reste au point mort. Un manquement qui craindre l’ensablement et l’envasement du chenal, fortement dommageable pour la navigation des navires à fort tirant d’eau et donc à l’économie.

Les mêmes craintes sont perceptibles chez les plus de 3000 employés de DIT qui attendent de connaitre leur sort.

Depuis 2005 en effet, des travailleurs bénéficiaient individuellement de la couverture maladie pour eux-mêmes et leurs ayants-droits, de la mise à disposition via un centre médical assurant les visites systématiques du personnel et les campagnes de santé, d’une retraite complémentaire, d’une prime annuelle d’intéressement de 2% du résultat net.

Dans la même veine, un programme de formation continue du personnel à l’étranger était en vigueur, avec une moyenne de 5000 heures de formation par an représentant une cinquantaine de millions de francs CFA, sans oublier la mise en place d’une cantine sur le terminal, l’octroi de repas gratuits ainsi que des «paquets minimum», lors des événements spéciaux tels que la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

Selon des données compilées par APA, le terminal à conteneurs du PAD a connu plus de 151% de croissance de volume en 14 ans en dépit des contraintes naturelles et structurelles, quelque 50 milliards FCfa d’investissements réalisés contre des engagements initiaux de 33 milliards FCfa fixés dans la convention de concession de 2005.

Dans le même temps, et alors que l’État, le PAD et les acteurs nationaux ont perçu plus de 45% des résultats bruts dégagés par DIT dans la période, le chiffre d’affaire est passé de 22,5 milliards de FCfa en 2005 à près de 50 milliards FCfa en 2018.

Par ailleurs, l’équipement du terminal a été renforcé avec la mise en service d’un portique de quai, quatre portiques de parc et deux grues venues appuyer les deux portiques de quai d’origine, les investissements dans les portiques de parc ayant par ailleurs permis de gagner +20% de capacité de stockage .

Réformes communautaires : le Bénin réalise 77,28 % de taux de mise en œuvre

Le Bénin a réalisé un taux de mise en œuvre de 77,28% des réformes politiques, projets et programmes communautaires de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), selon les conclusions des travaux effectués dans le cadre de la 5ème Revue annuelle de ladite organisation parvenues mercredi à APA.« Des progrès significatifs ont été acquis en termes de consolidation et de modernisation de l’exercice d’évaluation des réformes politiques, programmes et projets communautaires au Bénin », s’est félicité le président de la Commission de l’Uemoa avant d’ajouter que le Bénin a maintenu ses acquis dans plusieurs domaines en réalisant « un taux de mise en œuvre de réformes de 77, 28% ».

Selon le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, représentant son homologue en charge des Finances, de fructueux échanges sur l’Etat de transposition des textes communautaires au Bénin et l’état d’avancement physique et financier des produits, ont eu lieu avec la commission de l’Uemoa.

Elles ont permis, a relevé le ministre, de formuler plusieurs recommandations en vue de lever les goulots d’étranglement qui entravent la mise en œuvre efficace des réformes, politiques, projets et programmes communautaires au plan national.

Le mémorandum d’entente, conformément aux dispositions de l’Acte additionnel de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement du 24 octobre 2019, sera transmis au chef de l’Etat, Patrice Talon ce mercredi par le ministre de l’Economie et des Finances et le président de la Commission de l’Uemoa.

Abidjan abrite du 12 au 14 février 2020 un symposium mondial sur le cajou

La Côte d’Ivoire, premier pays producteur mondial de cajou, abrite du 12 au 14 février 2020 un symposium de la Convention mondiale du cajou, pour la première fois sur le continent africain, un événement couplé avec la 3è édition des Journées nationales des exportateurs du cajou.Ce symposium dont la 6è édition est prévue à Abidjan, du 12 au 14 février 2020, est à sa « première délocalisation sur le continent africain », a dit mardi à la presse Alex Nguettia, vice-président et porte-parole de la Convention mondiale du cajou.

Il se tiendra en collaboration avec le Bureau exécutif de l’Association des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire sous le thème « Quel écosystème durable pour le secteur mondial du cajou ? », et plus de 2 000 participants, a-t-il indiqué.

Selon le vice-président du Groupement des exportateurs et professionnels des produits agricoles et des acteurs de la filière anacarde, Issa Konaté, sont attendus à ce symposium toutes les grandes entreprises et les multinationales de la transformation de la noix brute de cajou.

La Côte d’Ivoire, leader mondial dans la filière, ambitionne de transformer localement au moins 50% de sa production de cajou. Cette plateforme est une opportunité pour l’Etat afin d’attirer des investisseurs dans ce secteur qui touche quelque 2,5 millions de personnes dans le pays.

Avec une production 710 000 tonnes en 2018, la Côte d’Ivoire occupe le premier rang mondial. Cette performance représente 22% de la production mondiale grâce aux efforts de 350 000 producteurs que compte le pays.

Quelque 600 experts et chefs d’entreprises sont attendus de l’Asie,  400 autres participants de l’Europe et du continent Américain. Concernant le continent africain, sont attendus environ 500 participants en provenance des pays producteurs.  

La 5è édition du symposium a eu lieu à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, du 24 au 26 janvier 2019. La rencontre d’Abidjan a été décidée par le Commissariat général de la Convention mondiale du cajou dénommée WCC ou World Cashew Convention. 

Cameroun : le patronat plaide pour un meilleur rang dans le « Doing Business » de 2020

Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), dans un communiqué reçu mardi à APA, a appelé à la mobilisation de tous les acteurs économiques et au sursaut patriotique des administrations publiques afin que le pays améliore « significativement » son classement «Doing Business» de 2020.Déplorant «de nombreux goulots d’étranglement à l’amélioration de l’environnement des affaires», le patronat constate pour s’en indigner que le Cameroun occupe, en 2019, «une place peu honorable dans le classement Doing Business». Classé 167ème sur 190 pays, le Cameroun perd une place par rapport à l’année dernière et reste ainsi dans le lot des 25 Etats dont l’environnement n’est pas propice aux affaires.

Présenté comme le leader dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), le Gicam s’étonne de constater toujours au Cameroun la longueur des procédures, des délais et coûts dans les domaines tels que la création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité.

Les mêmes obstacles ont cours s’agissant du transfert de propriété, de l’obtention de prêts, de la protection des investisseurs minoritaires, du paiement des taxes et impôts, du commerce transfrontalier, de l’exécution des contrats et du règlement de l’insolvabilité.

Pour le patronat, le Cameroun, qui aspire à l’émergence, ne saurait se complaire de la situation actuelle de son classement Doing Business, crucial indicateur observé par les investisseurs notamment ceux situés à l’étranger.

Budget 2020 : le Tchad table sur 1210 milliards de FCFA

Un projet de loi des finances fixe à 1210 milliards de FCFA, y compris les dons attendus, le budget du Tchad pour 2020, annonce le ministère des Finances et du Budget, dans un document parvenu mardi à APALes recettes prévues dans ce budget s’élèvent à 1046 milliards contre 983 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 23%, souligne le communiqué faisant état d’une croissance du Produit intérieur brut tablée sur 3,4%.

Les dépenses qui prennent en compte les charges d’amortissement se chiffrent, quant à elles, à 1326 milliards environ, contre 1106 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 20%. Ce déséquilibre entre les dépenses et les recettes prévues se traduira par « un déficit prévisionnel de 117 milliards de FCFA qui sera financé par des appuis extérieurs et des financements bancaires ».

Par ailleurs, le document précise que la loi des Finances consacre au moins 34% de toutes les dépenses primaires aux secteurs sociaux, notamment, l’éducation nationale, la santé, l’action sociale, l’élevage, l’agriculture, l’environnement et la formation professionnelle, conformément au programme qui lie le Tchad au Fonds monétaire international.

De même, tous les grands hôpitaux de N’Djamena et ceux des provinces verront leurs allocations augmentées. Ce qui devrait permettre d’améliorer la qualité des services et des prestations de santé au profit des populations.

Au ministère des Finances, l’on rassure que, pour une meilleure gestion axée sur la maitrise des dépenses et l’augmentation des recettes, le projet de loi des finances prévoit la sécurisation des recettes par le renforcement de la collecte de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Il est également prévu, affirment les techniciens du ministère, un renforcement du système informatique et d’autres supports plus performants pouvant assurer une gestion efficace des ressources.

Le retard de l’Afrique en gestion urbaine n’est pas un handicap (Macky Sall)

Les dernières générations de technologies disponibles offre au continent africain l’opportunité de combler son retard en matière d’aménagement et de gestion urbaine, a déclaré lundi à Diamniadio (30 km de Dakar), le président de la République, Macky Sall.« L’Afrique n’a pas besoin de rattraper son retard. Au contraire, en tant que débutant, nous allons nous adapter aux dernières technologies. Mais pour cela, il nous faut préparer notre jeunesse en changeant de paradigme dans l’éducation et l’enseignement, en fournissant l’esprit scientifique et en facilitant l’accès à la science puisqu’elle est une matière comme toutes les autres », a notamment dit Macky Sall.

Il s’exprimait lors du « Transformers Summit » (Sommet des transformateurs, en français) de la Banque islamique de développement (Bid) axé sur le thème : « Bâtir des villes africaines inclusives, sûres et résilientes ».

Selon Macky Sall, paraphrasant l’écrivain Paolo Coelho, « Il nous faut, en somme, saisir la chance du débutant » car, des « solutions technologiques » sont proposées par des chercheurs et jeunes entrepreneurs africains pour remédier à ce problème.

« Quelque chose de fondamental est en train de bouger dans la société civile, dans la société des chercheurs, des jeunes entrepreneurs qui donnent des solutions innovantes qui ne sont pas chères et pour lesquelles les Etats doivent s’adapter au lieu de partir souvent sur des projets mirobolants, très lourds qui n’aboutissent à rien du tout », a-t-il dit.

Les villes, comme habitat et centre d’activités productives, se trouvent aujourd’hui confrontées « à des niveaux jamais égalés » de pollution, d’insalubrité, de trafic et d’encombrements, a indiqué le président sénégalais, estimant que « ces défis déjà complexes vont s’amplifier davantage avec la croissance démographique ».

Selon les estimations du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), 4,2 milliards de personnes, soit 55% de la population mondiale, vivaient dans les villes en 2018. D’ici 2050, il y aura 6,5 milliards de citadins dans le monde, dont plus d’un milliard en Afrique.

Partant de ce constat, Macky Sall a invité les Etats africains à se préparer à cette perspective en faisant recours à la science, à la technologie et à l’innovation pour bâtir des cités « plus sûres et plus conviviales ».

« Chacun a droit à un cadre de vie décent compatible avec la dignité humaine. A l’échelle des Etats et des pouvoirs locaux, nous devons faire en sorte que ce droit, au-delà de sa simple proclamation, soit une promesse tenue », a martelé Macky Sall pour qui, le recours à la science et à l’innovation pour cerner et prendre en charge les mutations démographiques, économiques, sociales et environnementales de la ville du 21ème siècle est « indispensable ».

Cela passe, d’après le président Sall, par une planification et un aménagement rationnel de l’habitat qui répondent aux normes de sécurité et de sûreté publiques, la facilitation de l’accès aux services sociaux de base : logement, eau, assainissement, éducation et santé. Et enfin par la conciliation des fonctionnalités productives et résidentielles de la cité.

Autant d’enjeux qui, dit-il, font de la gestion des villes d’aujourd’hui et de demain, une gestion qui doit nécessairement intégrer des paramètres novateurs pour des réponses intelligentes et durables aux problématiques urbaines.

S’exprimant lors de cette rencontre, le président de la BID, Dr Bandar Hajjar, a invité les Etats membres de son institution à « des changements de paradigme » s’ils veulent surmonter les « défis immenses » auxquels ils sont confrontés.

« Il nous faut vraiment sortir des chantiers battus et penser différemment. Nous n’avons pas le choix », a-t-il insisté, ajoutant que « nous avons deux scenarii. Soit un avenir de prospérité, soit un avenir de fragilité. Et si nous avons décidé de changer nos manières de faire les choses, nous pouvons avoir un avenir de prospérité ».

Le « Transformers Summit » est organisé annuellement par la Banque islamique de développement (BID). Il regroupe des entrepreneurs, innovateurs et leaders mondiaux pour échanger sur les défis à relever pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’Objectif 11, à savoir « faire en sorte que les villes et établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ».

7,3 milliards USD d’échanges commerciaux entre le Ghana et la Chine

Les échanges commerciaux entre le Ghana et la Chine, le géant économique asiatique, ont atteint 7,3 milliards de dollars, faisant du Ghana le 7ème plus grand partenaire commercial de la Chine en Afrique en 2018.L’ambassadeur de Chine au Ghana, Shi Ting Wang, a fait cette annonce, lundi à Accra, lors du lancement des nouveaux véhicules chinois Changan CS95 et CS55T par Stallion Motors, distributeur des véhicules Hyundai, Audi et Skoda.

M. Shi a noté une augmentation de la demande de produits chinois par les Ghanéens et souligné les mesures mises en place par les deux pays pour tirer parti de leurs relations de longue date.

Le diplomate chinois a ajouté que son pays organise chaque année un salon international de l’importation et de l’exportation, qui donne aux commerçants du Ghana l’occasion de présenter leurs produits.

Citant le directeur général de Stallion Motors Ghana, Manish Daryanani, le journal Ghanaian Times a indiqué que Changan offrait un bon rapport qualité-prix en termes de conception d’icônes, de confort, de prix, de dispositifs intelligents de sécurité et de service après-vente rapide.

Sombres perspectives pour les banques africaines en 2020 (rapport)

L’année 2020 s’annonce sombre pour les banques africaines qui sont parties pour continuer de baigner dans un environnement peu favorable à leur essor, révèle Moody’s Investors Service dans un rapport publié lundi.L’économie mondiale reste morose, souligne le rapport qui pointe du doigt un climat négatif des affaires et une incertitude commerciale hypothéquant  toute perspective de croissance.

En Afrique, la dette publique est élevée et la croissance du PIB restera inférieure à son potentiel et sera ainsi insuffisante pour stimuler les niveaux du revenu par capital ou accroître la résilience économique, soutient le rapport.

« La dégradation des conditions d’exploitation fait pression sur la qualité du crédit des gouvernements, ce qui crée un effet d’entraînement sur les banques en réduisant la génération d’entreprises, en ralentissant la croissance du crédit et en augmentant le risque lié aux actifs », a déclaré Constantinos Kypreos, vice-président de Moody’s, cité par le communiqué.

Selon cette agence de notation, le risque lié aux actifs restera élevé, en raison de la hausse des arriérés de l’Etat, des concentrations élevées de prêts, des cadres juridiques favorables aux emprunteurs et de l’évolution des capacités de gestion des risques et de supervision.

Cependant, la plupart des banques africaines garderont des niveaux élevés de capital, d’où le financement et la liquidité en monnaie locale resteront solides au sein de ces institutions financières, a ajouté Moody’s.

Si les banques d’Afrique du Sud, du Nigeria, de Tunisie et d’Angola seront confrontées aux plus grands défis, les banques égyptiennes, marocaines, mauriciennes et kenyanes seront, elles, plus résistantes, indique le communiqué.

Le terminal à conteneurs du port de Douala opte pour la gestion en régie (officiel)

Le conseil d’administration du Port autonome de Douala (PAD), situé dans la métropole économique camerounaise, a procédé vendredi à la création d’une régie déléguée (RTC) de son très convoité terminal à conteneurs à compter du 1er janvier prochain, pour suppléer le départ du concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT).Avec un mandat d’un an, cette entité jouira d’une autonomie administrative et financière, et recevra délégation sur toutes les matières relatives aux opérations de gestion d’exploitation et de maintenance de ladite place économique. Au directeur général, Cyrus Ngo, il a été prescrit de «prendre une mesure commerciale importante et incitative de réduction de 10% des tarifs de manutention terre et de relevage» dès cette date.

Ces mesures conservatoires interviennent 24 heures après que la chambre administrative de la Cour suprême a rejeté le pourvoi en cassation formé par le PAD au sujet de l’éviction, jugée irrégulière par l’actuel opérateur arrivé en fin de mandat. Le 25 octobre dernier, le président Paul Biya avait, en attendant l’aboutissement des procédures judiciaires engagées par ledit groupement, exerçant sous le label de Douala International Terminal (DIT), suspendu l’attribution, à compter de début 2020, de l’exploitation dudit terminal à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL).

APMT avait en effet saisi les tribunaux compétents pour dénoncer sa mise à l’écart de la phase de pré-qualification pour le recrutement d’un nouvel opérateur dans cette plateforme, où il exerce depuis 2005. Par la suite, le groupe Bolloré avait saisi le président de la République en vue de solliciter son arbitrage sur des «traitements injustes», subis de la part du PAD, souhaitant par ailleurs la reprise de l’appel à sélection «sur une base équitable».

Ces derniers jours, dans la perspective du départ de l’exploitant, en outre soupçonné de vouloir «saboter» les réseaux informatiques avant de plier bagages, l’Autorité portuaire avait réquisitionné des dizaines d’éléments de la gendarmerie et de la police, transformant du coup la zone en un camp sous couvre-feu.

En prévision de la fin du contrat de Bolloré-Maerks, le PAD, apprend-on de source introduite, a acquis un logiciel de gestion du terminal à conteneurs dénommé «Navis TOS» appelé à remplacer «Oscar» du franco-danois, à travers un marché de gré à gré passé à hauteur de quelque 2 milliards FCfa auprès de l’américain Port Technology AIS.

Consolidation des gains de compétitivité de l’économie sénégalaise

L’économie sénégalaise, au terme du mois d’octobre 2019, a consolidé à hauteur de 2,1% ses gains de compétitivité qui étaient de 0,1% en septembre, révèle une note de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) reçue samedi à APA.« Cette situation résulte des effets combinés de la dépréciation de 2,3% du franc CFA (monnaie ayant cours légal au Sénégal) par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux et du différentiel d’inflation défavorable (+0,2%) », explique la DPEE.

Vis-à-vis des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine(UEMOA), des gains de compétitivité de 0,6% sont notés en octobre 2019, en liaison avec un différentiel d’inflation favorable.

En revanche, face aux pays partenaires membres de la zone euro, des pertes de compétitivité de 0,1% sont observées, du fait d’un différentiel d’inflation défavorable.

En glissement annuel, la DPEE signale que l’évolution du taux de change effectif réel fait ressortir des gains de compétitivité de 4,8%, en octobre 2019, en rapport avec la dépréciation du franc CFA par rapport aux monnaies des pays partenaires (-4,8%) et le différentiel d’inflation favorable (-1,3%).

La compétitivité de l’économie sénégalaise s’est également améliorée de 3,9% en moyenne sur les dix premiers mois de l’année 2019 comparés à la même période de l’année précédente, à la fois, portée par la dépréciation du franc CFA (-1,5%) par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux et le différentiel d’inflation favorable (-2,4%).

Cameroun : la crise sécessionniste a déjà coûté près de 1000 milliards FCfa à l’économie (rapport)

Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), dans son rapport consacré à la crise sécessionniste qui secoue le pays, soutient que cette situation d’instabilité a déjà coûté près de 1000 milliards FCfa à l’économie.Sur les trois années que dure la crise sécessionniste anglophone, l’estimation sommaire porte à plus de 2 milliards FCfa les conséquences des «villes-mortes», de l’insécurité et des destructions diverses, l’arrêt des chantiers d’investissement public débouchant sur des manques à gagner importants en termes de chiffres d’affaires pour les entreprises, rapporte le document parvenu vendredi à APA.

En se focalisant sur 10 secteurs d’activités uniquement, les pertes sont estimées à près de 800 milliards FCfa, le secteur de la distribution étant le plus touché et l’insécurité ayant fait le lit des circuits d’approvisionnement informels dont plusieurs sont alimentés par les produits de contrebande.

Dans le même temps, le patronat estime à près de 18,5 milliards FCfa le montant des recettes perdues par l’État depuis le début du conflit en termes de recettes de l’impôt sur les sociétés, des redevances et autres taxes diverses.

Au total, le décompte quantitatif fait état de 159 jours de «villes mortes» dans le Sud-Ouest, et 141 dans le Nord-Ouest en 2017 et 2018, soit l’équivalent respectivement de 30,6% et 27,1% du total de jours ouvrés de ces années, ainsi que des pertes occasionnées représentant entre 20% et 30% du volume d’activités global.

Dans ce climat de terreur généralisée, les entreprises doivent s’adapter pour survivre, déplore le Gicam qui chiffre, au 30 septembre 2019, le bilan partiel des pertes déjà subies par les entreprises formelles, dans 9 secteurs d’activité, à près de 40 milliards FCfa.

À ceci, il convient d’ajouter le coût exorbitant des infrastructures publiques et établissements publics détruits, et dont le coût de la reconstruction pourrait avoisiner 500 milliards de FCfa, soit plus du tiers de l’enveloppe annuelle du budget d’investissement du Cameroun qui est d’environ 1300 milliards FCfa.

À l’arrêt des investissements publics, s’ajoute le manque à gagner pour les investisseurs conduisant à un fort impact sur l’énergie, les services, l’agro-industrie et les recettes fiscales. Face à la crise, les entreprises, qu’elles soient installées dans les régions sous conflit ou pas, supportent également des charges supplémentaires dues aux mesures d’adaptation indispensables.

Selon les données compilées par le patronat, l’insécurité qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a désormais des incidences économiques globales qui plombent lourdement l’économie nationale et doivent être prises au sérieux. Ainsi, selon les entreprises consultées, «86% d’entre elles annoncent que la crise dans ces régions a des répercussions négatives très importantes (50%), et importantes (36%) sur leurs activités».

Au 31 juillet 2019, indique le rapport, les pertes d’actifs, les destructions, pillages et vols avaient déjà coûté près de 40 milliards FCfa, la moitié représentant les pertes des entreprises agro-industrielles qui se retrouvent quasiment démunies, face aux attaques et dans l’impossibilité de sauvegarder leurs actifs, surtout le matériel végétal.

Depuis juillet 2018, la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun «prend les allures d’un véritable conflit larvé et de guérilla», constate le patronat pour qui il apparaît, «de plus en plus clairement, la volonté de certains acteurs d’instrumentaliser les répercussions économiques de la crise à des fins politiques.»

Lancement à Ouagadougou de la solution de paiement électronique Wizall Money

La start-up «Wizall», filiale du Groupe Banque centrale populaire (BCP) et spécialisée dans les paiements électroniques, a officiellement lancé ses activités à Ouagadougou au Burkina Faso avec sa solution de Mobile Money dénommée « Wizall Money» lors d’une cérémonie, indique un communiqué transmis vendredi à APA.A en croire ce communiqué, cette  solution de paiement 100% inclusive, ne nécessite ni ouverture de compte bancaire, ni abonnement ou forfait mobile auprès d’un opérateur de téléphonie. Elle fonctionne avec tous les opérateurs télécoms. « Wizall Money révolutionne ainsi le Mobile money avec la première solution 100% gratuite pour l’utilisateur final, exempt de frais sur les opérations de retraits, de paiements ou de transferts d’argent», explique le texte.

«  En intégrant un groupe BCP, leader au Maroc et dans le top 10 des banques Africaines, Wizall Money ambitionne maintenant de propulser son modèle sur l’ensemble du continent.

 Après le Sénégal et la Côte d’Ivoire, l’entreprise compte s’implanter progressivement dans les autres pays de l’espace UEMOA», a déclaré au cours de cette cérémonie de  lancement, Sébastien Vetter, co-fondateur et directeur général du groupe «Wizall».

 « Avec un modèle économique disruptif, basé sur une stratégie B to B to C, Wizall Money cible principalement les entreprises, les ONG et les administrations leur proposant une interface dédiée pour des opérations de paiement, notamment des salaires, des bourses d’étude ou des allocations mais aussi de collecte, fait savoir également le communiqué.

 Fondée au Sénégal en 2015 par Sébastien Vetter et Ken Kakena, Wizall Money, filiale du Groupe Banque Centrale Populaire, a développé en 4 ans un modèle de croissance rapide et innovant dans le secteur des paiements électroniques et du mobile money.

Après  la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, le déploiement de la solution Wizall Money se poursuivra au Mali puis dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest.

« Abidjan Medical City », un projet visant 40 000 touristes médicaux annuels en Côte d’Ivoire

L’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le projet « Abidjan Medical City », vise quelque 40 000 touristes médicaux annuels dans le pays, dans sa première phase, avec des spécialités diverses et offres de séjours sur mesure.Ce projet s’inscrit dans la stratégie de développement touristique du pays dénommée « Sublime Côte d’Ivoire », visant à faire d’Abidjan un hub médical, à travers « Abidjan Medical City », l’un des neuf projets structurants de ladite stratégie.       

Dans cette optique, des membres du Cabinet du ministère ivoirien du Tourisme et des loisirs, des agents des structures sous-tutelles et directions rattachées, ont pris part à une conférence sur les cancers du sein et du col de l’utérus, assortie d’une séance de dépistage.  

Dans la perspective de « Abidjan Medical City », le personnel féminin a été sensibilisé et dépisté des cancers du sein et du col de l’utérus.  Une initiative intervenant dans le prolongement de l’opération « Octobre Rose ».

Le ministère du Tourisme et des loisirs à travers sa Direction des ressources humaines a permis cette conférence ponctuée d’une séance de dépistage, autour du thème « Les femmes du ministère du Tourisme et des loisirs face aux défis du cancer de sein et du col de l’utérus ».   

Représentant le ministre du Tourisme et des loisirs, Siandou Fofana, à la conférence le jeudi 5 décembre 2019, à l’immeuble Sciam d’Abidjan-Plateau, M. Camille Kouassi, son directeur de cabinet, a insisté sur l’opportunité et l’enjeu d’une telle initiative. 

L’action a été portée par la direction des Ressources humaines du ministère, dirigée par Florentine Assari. Le directeur de cabinet s’est félicité de ce que cela rime avec la mise en œuvre de la stratégie de développement touristique du pays, « Sublime Côte d’Ivoire ». 

L’Etat ivoirien veut faire du tourisme le 3è pôle de développement économique et social de la Côte d’Ivoire, en atteignant plus de 5 millions de touristes internationaux d’ici à 2025, en positionnant le pays dans le peloton de tête des destinations africaines. 

Dr Henri-Jacques Akaffou, oncologue en service au Centre national de radiothérapie Alassane Ouattara du CHU de Cocody, a fait savoir que « le cancer du col de l’utérus est après le cancer du sein, un des cancers les plus fréquents chez la femme ».

« Il est responsable de près de 2059 cas par an en Côte d’Ivoire, alors qu’environ 95 % pourraient être évités grâce à un dépistage régulier » notamment par la mammographie, l’échographie mammaire, la palpation et, plus généralement, par une hygiène de vie, en ce qui concerne le sein », a-t-il ajouté. 

Quant au cancer du col de l’utérus, il est généralement détecté lors du bilan gynécologique annuel ou au cours de la surveillance médicale d’un état inflammatoire. Selon Dr Akaffou, le vaccin dès l’âge de neuf ans pour les petites filles reste le meilleur moyen préventif.

Dégradation de la confiance des ménages sénégalais (Enquête)

La confiance des ménages s’est dégradée de 12,3 points au troisième trimestre 2019 par rapport au deuxième trimestre 2019, selon une enquête d’opinion réalisée par la Direction de la prévision et des études économique (DPEE).Selon cette structure, l’indicateur synthétique de cette confiance s’est situé à 92,6 points contre 104,9 points au deuxième trimestre 2019. Sur une base annuelle, la confiance des ménages s’est dégradée de 9,3 points avec un indice synthétique passant de 101,7 points au troisième trimestre 2018 à 92,6 points un an plus tard.

En détail, la DPEE souligne concernant l’évolution de la situation économique du pays, que les ménages sont pessimistes au troisième trimestre 2019 comparativement au trimestre précédent.

« Les soldes d’opinion correspondants à leur niveau de vie présente et futur se sont respectivement contractés de 16,4 points et 11,6 points sur la période, restant en dessous de leurs moyennes respectives de long terme », relève cette structure. En outre, elle avance que les craintes des ménages sur une éventuelle hausse du chômage se sont accrues (+1,5 point), le solde associé ressortant au-dessus de son niveau moyen.

Au titre de leur situation financière, l’opinion des ménages est mitigée. Selon la DPEE, les soldes correspondants à leur capacité d’épargne présente et future ont respectivement diminué de 5,8 et 5 points alors que celle relatif à l’opportunité de faire des achats importants a augmenté de 5,9 points. Toutefois, la DPEE signale que ces différents soldes demeurent au-dessus de leurs moyennes respectives de long terme.

Vente de pétrole et de gaz au Cameroun : une taxe de 392,6 milliards perçue en 2019

Le Trésor public du Cameroun a collecté 392,66 milliards FCFA dans la vente du pétrole et du gaz en 2019, soit une augmentation de 19,52% par rapport à ses recettes d’octobre 2018, informe un communiqué de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) parvenu jeudi APA.L’État camerounais a également perçu une enveloppe de 5,53 milliards FCFA représentant les impôts sur les sociétés, alors qu’une augmentation de la production nationale de pétrole brut de 4,18% était enregistrée par rapport aux réalisations de l’année 2018.

Selon la SNH, les quantités de pétrole brut vendues pour le compte de l’État se sont inscrites à la hausse de 17,92% entre fin octobre 2018 et 12 mois plus tard. Cependant, relativise l’entreprise publique, dans le sillage des cours internationaux du pétrole et malgré l’amélioration des différentiels des bruts camerounais, le prix moyen de vente a reculé de 11,42% contre une baisse de 12,38% pour le brut de référence, pour s’établir à 64,40 dollars par baril.

Par ailleurs, le budget des associations pétrolières, consacré à la production d’hydrocarbures, a été révisé à 463,96 millions de dollars pour l’exercice 2019, en croissance de 134,61% par rapport aux réalisations de 2018.

S’agissant du gaz, au 31 octobre dernier, la production nationale a connu une hausse de 28,29% par rapport aux réalisations de l’exercice 2018, dont 2,295 millions de mètres cubes ont été exportés avec une hausse de 33,15% par rapport au prix moyen enregistré au 31 octobre 2018.

Pour sa part, ajoute la SNH, le pipeline Tchad-Cameroun a généré des recettes de l’ordre de 29,97 milliards FCFA au titre du droit de transit. Cette enveloppe représente une hausse de 23,03% grâce au relèvement des quantités transportées des champs pétrolifères de Komé au terminal portuaire de Kribi, qui couvre une distance totale de 1080 kilomètres dont environ 900 en territoire camerounais.

 

Banque: «Trade advance», une offre de BIA Niger destinée aux acteurs du commerce extérieur

BIA Niger, une filiale du Groupe Banque centrale populaire (BCP) du Maroc, a dévoilé le 29 octobre 2019, à Niamey, une offre dénommée «Trade advance», une solution adaptée visant à fournir aux opérateurs du commerce extérieur de la liquidité en devises pour honorer leurs engagements. « Trade Advance » a été présentée à la clientèle à l’occasion de la 4ème rencontre du cycle «Journée Trade », sous le thème « Sécuriser vos opérations de Commerce International », initiée par les filiales sub-sahariennes du groupe BCP.

Cette solution confirme l’engagement de la banque à accompagner les opérateurs du commerce extérieur en leur fournissant de la liquidité en devises leur permettant d’honorer leurs engagements à temps vis-à-vis de leurs fournisseurs ou d’anticiper l’encaissement de leurs créances à l’exportation.

La rencontre a été organisée par les équipes de BIA Niger avec à leur tête Mme Nana Aissa Ango, directeur général de BIA Niger, avec l’appui de M. Anicet Yeman, responsable Trade d’Atlantic Business International, la holding subsaharienne du Groupe. 

L’évènement a rassemblé une trentaine du Top 50 des clients Corporate et Entreprises de la banque. Le thème de la rencontre a été présenté à travers 4 modules portant à la fois sur le dispositif opérationnel de l’activité « Trade Finance » et l’offre « Trade Advance » ainsi que les autres moyens de paiement à l’international et la réglementation relative aux transferts.

Forte de sa position prééminente sur les segments de clientèle Corporate et Institutions Internationales, BIA Niger, entend jouer un rôle majeur dans l’accompagnement des entreprises confrontées à la problématique de la sécurisation des opérations de Commerce International.

BIA Niger s’appuie dans ce cadre sur l’expertise et le réseau de correspondants de la maison mère, le groupe BCP qui est présent dans 28 pays. Créée en 1944, cette banque est la plus ancienne institution bancaire du pays.

Engagée à accompagner les pouvoirs publics dans leurs ambitions de développement, la banque participe au financement de plusieurs projets structurants au niveau national. Elle occupe le 3ème rang des institutions bancaires du pays en termes de parts de marchés sur les dépôts, et compte un réseau de 17 agences en développement, réparties sur l’ensemble du territoire nigérien.

Le groupe BCP est présent dans 12 pays Africains et 13 autres pays dans le reste du monde.

Côte d’Ivoire: baisse des exonérations fiscales et douanières de 243,4 à 222,8 milliards FCFA

Les coûts des exonérations fiscales et douanières accordées par l’État de Côte d’Ivoire ont baissé, passant de 243,4 milliards FCFA à fin septembre 2018 à 222,8 milliards FCFA à fin septembre 2019, soit une baisse de 8,5%, a annoncé mercredi le gouvernement ivoirien.«A la fin septembre 2019, les coûts des exonérations fiscales et douanières s’établissent à 222,8 milliards FCFA contre 243,4 milliards FCFA enregistré à fin septembre 2018, soit une baisse de 8,5%. Elles représentent 8,6% des recettes brutes mobilisées par les administrations fiscales et douanières contre 10% à fin septembre 2018», a indiqué Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien à l’issue d’un conseil des ministres présidé par le président Alassane Ouattara.

« Les exonérations accordées à fin septembre 2019 au titre de la fiscalité de porte se chiffrent à 127,5 milliards FCFA, soit 57,2% de la dépense fiscale et en régime intérieur à 95,3 milliards FCFA représentant 42,8%», a ajouté M. Touré qui est également le ministre de la communication et des médias.

« Ces exonérations ont été particulièrement importantes en matière de TVA, de droits de douanes et d’impôts sur le bénéfice dont les montants cumulés se chiffrent à 171,5 milliards FCFA,  soit 77% des exonérations globales », a ajouté le ministre de la communication et des médias.

Poursuivant, il a précisé que les secteurs d’activités ayant bénéficié  d’exonérations sont principalement l’industrie, les BTP, les services et l’administration.

Douala : Bolloré gagne aux points en justice contre l’Autorité portuaire

La chambre administrative de la Cour suprême du Cameroun a, mercredi en fin de journée, rejeté le pourvoi en cassation formé par le Port autonome de Douala (PAD), la métropole économique, au sujet de l’éviction irrégulière du consortium franco-danois Bolloré-Maerks (APMT) de l’exploitation du terminal à conteneurs, a appris APA de source judiciaire.Le 25 octobre dernier, le président Paul Biya avait, en attendant l’aboutissement des procédures judiciaires engagées par le groupement, exerçant dans le pays sous le label de Douala International Terminal (DIT), suspendu l’attribution à compter du 1er janvier prochain de l’exploitation dudit terminal à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL). 

APMT avait, au départ, saisi les tribunaux compétents pour dénoncer sa mise à l’écart de la phase de pré-qualification pour le recrutement d’un nouvel opérateur dans cette plateforme, où il exerce depuis 2005. Par la suite, le groupe Bolloré avait saisi le chef de l’État camerounais en vue de solliciter son arbitrage sur des «traitements injustes», subis de la part du PAD, souhaitant par ailleurs la reprise de l’appel à sélection «sur une base équitable». 

Ces derniers jours, dans la perspective du départ de l’exploitant, en outre soupçonné de vouloir «saboter» les réseaux informatiques avant de plier bagages, l’Autorité portuaire avait réquisitionné des dizaines d’éléments de la gendarmerie et de la police, transformant du coup la zone en un camp sous couvre-feu.

Vers le désengorgement des rues de Conakry

Le ministre guinéen des Transports, Aboubacar Sylla a annoncé, mercredi à Conakry, une série de mesures pour désengorger les rues de la capitale.S’exprimant au cours du symposium des transports routiers et de la mobilité urbaine, le ministre Sylla a affirmé que la Guinée possède « tout ce qu’il faut » pour améliorer la situation des transports et la mobilité urbaine, avant d’annoncer la tenue d’une table ronde pour trouver des moyens financiers permettant de désengorger les rues de Conakry.

« Nous avons mis en place un dispositif pour assurer la sécurité et le contrôle technique automobile en Guinée qui se traduit par la réalisation d’un centre pilote situé à Kouria. Aujourd’hui, nous avons un plan national de sécurité routière ainsi qu’une lettre de politique sectorielle dans notre pays », a indiqué Aboubacar Sylla, soulignant que des moyens existent pour mener à bon terme cette nouvelle politique de désengorgement des rues de Conakry.

« Nous avons une agence de sécurité routière, une structure de transport urbain de Conakry, bref nous avons toutes les structures qui sont nécessaires ainsi que les lois et les décrets d’application », a-t-il ajouté.

 « Des projets ont été identifiés et font l’objet d’étude (pour ces opérations de désengorgement). Il n’y a plus qu’à trouver le financement nécessaire pour que la circulation change à Conakry », a conclu Aboubacar Sylla.

Côte d’Ivoire: augmentation du capital de la Banque nationale d’investissement

Le gouvernement ivoirien a adopté mercredi à Abidjan, un décret autorisant l’augmentation du capital social de la Banque nationale d’investissement (BNI) qui passe de 20,5 milliards FCFA à 25,3 milliards FCFA, soit une hausse de 4,8 milliards FCFA, appris APA de source officielle.«Le Conseil a adopté un décret relatif à l’ouverture du capital social de la Banque nationale d’investissement (BNI). Le capital social de la BNI passe ainsi de 20,5 milliards FCFA à 25,3 milliards FCFA avec une prime d’émission totale de 15,1 milliards FCFA pour 80, 84%, du capital détenu par l’État et 19,6% par la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS)»,  a fait savoir Sidi Tiémoko Touré, le ministre ivoirien de la communication et des médias, par ailleurs, porte-parole du gouvernement au terme d’un Conseil des ministres présidé par le Chef de l’État Alassane Ouattara. 

«Ce décret autorise l’augmentation du capital social de la BNI de 4,8 milliards FCFA par l’émission de 485 885 actions nouvelles détenues par l’État au profit de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) pour une valeur nominale de 10 000 FCFA chacune assortie d’une prime de 31 162 FCFA par action», a conclu M. Touré sur ce chapitre.

Côte d’Ivoire: l’échangeur de l’amitié Ivoiro-Japonaise sera inauguré le 16 décembre prochain (officiel)

L’échangeur de l’amitié Ivoiro-Japonaise, un ouvrage qui a été financé par le gouvernement Japonais, situé au carrefour Solibra dans le Sud d’Abidjan, sera inauguré le 16 décembre prochain plus de deux ans après le lancement des travaux de construction.L’annonce a été faite, mercredi à Abidjan, par Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien au terme d’un Conseil des ministres présidé par le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara.

 Les travaux de construction de cet échangeur qui est un don du Japon à la Côte d’Ivoire, ont été lancés officiellement en novembre 2016. La construction de cet ouvrage d’envergure de la capitale économique ivoirienne a coûté environ 25 milliards FCFA.

L’ITFC octroie un prêt de 1,1 milliard de dollars pour financer les importations des produits de première nécessité

La Société islamique de financement du commerce (ITFC), un organisme de la Conférence islamique, a octroyé, mercredi, un prêt de 1,1 milliard pour financer, durant l’année 2020, les importations des produits de première nécessité tels le pétrole et le gaz, mais également les produits de base comme le blé, le riz, l’huile et le sucre.Ce prêt s’inscrit dans le cadre  de l’accord-cadre signé entre le ministère égyptien de l’investissement et de la coopération internationale et l’ITFC pour financer le commerce en Egypte pour 3 milliards de dollars.

Ce fonds de 1,1 milliard de dollars assure la garantie de la disponibilité du financement et permet d’éviter toute rupture dans la chaîne d’approvisionnement.

L’Egypte, avec ses 100 millions d’habitants est l’un des plus gros importateurs de céréales dans le monde, denrée à laquelle sont consacrés 1,5 milliard de dollars chaque année.

Le pays est également déficitaire en produits pétroliers, ce qui l’avait poussé à signer en 2016 un contrat portant sur 23 milliards de dollars avec la Saudi Aramco, la compagnie saoudienne, à raison de 700.000 tonnes de brut par mois, à des conditions financières avantageuses.

La BCEAO salue l’accroissement rapide des recettes budgétaires des Etats

La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) s’est félicitée, mercredi à Dakar, de l’accroissement rapide des recettes budgétaires des Etats de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) au cours des neuf premiers mois de l’année 2019.Selon M. Blohoue Toussaint Damoh, Directeur de la conjoncture économique et des analyses monétaires de la BCEAO, qui rendait compte à la presse de la réunion de son comité de politique monétaire (CPM), l’exécution des opérations financières des Etats membres de l’Union a été marquée durant cette période par « un accroissement plus rapide des recettes budgétaires par rapport aux dépenses de 18,3% contre 12,5% en 2018 ».

A ses yeux, cette évolution a induit une réduction du déficit global qui s’est situé à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) contre 3,3% sur la même période de l’année 2018.

« Au regard de ces performances, le CPM encourage les Etats à poursuivre les efforts entrepris pour contenir le déficit budgétaire à 3% du PIB au maximum en 2019 et le maintenir en dessous de ce seuil pour les années à venir, en ligne avec les objectifs communautaires », a soutenu le Directeur de la conjoncture économique et des analyses monétaires de la BCEAO.

Analysant la conjoncture de l’UEMOA, les membres du CPM ont relevé que le dynamisme de l’activité économique observé depuis le début de l’année, s’est renforcé au troisième trimestre 2019. C’est ainsi que le taux d’accroissement du PIB, en termes réels, est ressorti à 6,6% après 6,4% au deuxième trimestre 2019. « Pour l’ensemble de l’année 2019, les projections de la BCEAO situent le taux de croissance économique de l’UEMOA à 6,6% comme en 2018 », a laissé entendre M. Damoh.

A propos de la situation monétaire de l’UEMOA, les membres du CPM ont relevé une légère décélération de la masse monétaire au troisième trimestre 2019 en liaison avec le ralentissement des créances intérieures. Les réserves de change se sont, de leur côté, consolidées sur une base annuelle, assurant ainsi 4,8 mois d’importations de biens et services à fin septembre 2019.

Sur le marché monétaire le taux d’intérêt moyen trimestriel est resté quasi stable à 2,70%.

Au niveau du taux d’inflation, M. Damoh a avancé qu’il est ressorti à moins 1% contre moins 0,7% au deuxième trimestre 2019. Selon lui « cette situation est liée à la poursuite de la baisse des prix des produits alimentaires dans la plupart des pays de l’UEMOA, en particulier les prix des céréales ». A l’horizon de 24 mois, le taux d’inflation est projeté par la BCEAO à 1,6% en ligne avec l’objectif de stabilité des prix qu’elle poursuivit.

« C’est sur la base de ces analyses, avance M. Damoh, que le CPM a décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt minimum de soumission aux appels d’offres d’injection de liquidité à 2,50% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,50% ». Il ajoute que le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’UEMOA demeure fixé à 3,0%.

Maroc: La ZLECAF, levier de la croissance durable et de la création d’emplois, thème d’une conférence du 5 au 7 décembre à Rabat

La capitale marocaine, Rabat abritera, du 5 au 7 décembre courant, une conférence sur un thème d’actualité à savoir « la Zone de libre-échange continentale et intégration régionale en Afrique (ZLECAF), en tant que levier de la croissance durable et de la création d’emplois », à l’initiative de la Chaire de l’OMC, Université Mohammed V de Rabat.Organisée en partenariat avec le Programme des Chaires de l’OMC, la Commission Economique pour l’Afrique des Nations Unies (Bureau de Rabat) et l’Institut Africain de Développement Economique et de Planification de Dakar, cette rencontre scientifique sera animée par des universitaires émérites marocains et étrangers qui se focaliseront sur une multitude d’axes se rapportant notamment au multilatéralisme commercial à l’épreuve du régionalisme et du plurilatéralisme, aux méga accords régionaux et ZLECAF et à la transformation structurelle en tant que levier d’intégration régionale en Afrique.

D’autres thématiques meubleront les travaux de ce conclave. Il s’agit de la consolidation et synchronisation des communautés régionales (CER) en Afrique, de la facilitation des échanges internationaux et réduction du coût de commerce en Afrique, des nouveaux paradigmes de développement et croissance inclusive et des dimensions institutionnelles et politiques de la ZLECAF.

Ainis, la conférence se propose de favoriser l’interaction et l’échange entre les chercheurs africains et du pourtour méditerranéen sur l’intégration régionale, la diversification des économies, et la transformation structurelle et institutionnelle comme leviers de développement durable et de confronter les résultats des études théoriques et empiriques sur l’évolution économique récente des pays africains et sur l’expérience d’autres régions en matière d’émergence et développement.

Les participants auront également à analyser le rôle de l’intégration régionale et des chaines de valeur régionales dans le processus de transformation et de diversification des économies, à explorer les potentialités de la coopération multilatérale en matière d’accompagnement du processus de transformation et de diversification des économies africaines et enfin à identifier les défis à relever par l’implémentation de la ZLECAF.

La conférence, initiée aussi en collaboration avec le Centre Africain de Politique Commerciale et le Laboratoire d’économie appliquée au développement (LEAD, Université de Toulon), consacrera la jorunée du 07 décembre à l’organisation d’un séminaire d’études doctorales ouvert à de jeunes chercheurs travaillant soit sur la problématique du colloque, soit sur des questions économiques, sociales et politiques intéressant les pays de la rive sud-méditerranéenne ou africains.

Entrée en vigueur le 30 mai 2019, la mise en place de la Zone de Libre Echange Continentale en Afrique, vise à réduire les barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce dans un espace économique aussi hétérogène que fragmenté qu’est le continent africain. Elle a pour premier objectif donc d’encourager l’ouverture des marchés et la facilitation du commerce, et à harmoniser les règles de commerce à travers le continent africain.

Un grand challenge lorsqu’on sait que vu le nombre de pays participants, la ZLECAF est la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), couvrant un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs pour un produit intérieur brut (PIB) cumulé de plus de 2.500 milliards de dollars.

Dans un monde incertain et instable en raison de la succession des crises économiques et financières et des développements géostratégiques récents  (printemps arabe, aggravation des risques sécuritaires de l’espace sahélo-saharien, etc.), les pays d’Afrique du Nord se trouvent confrontés à de nouveaux défis, au premier rang desquels l’édification d’économies diversifiées résilientes aux chocs externes, à même d’assurer un développement durable et inclusif, lit-on dans une présentation de la conférence.

Outre les facteurs extérieurs, le ralentissement de la croissance dans ces pays (plus de 10% en 2003 pour la zone Moyen Orient-Afrique du Nord selon le FMI, contre seulement 3 à 5% entre 2005 et 2018) est en partie attribuable au manque de diversification de leurs économies, au faible degré de sophistication de leurs systèmes productifs, et à la dépendance à l’égard d’un nombre restreint de partenaires.

En outre, la qualité des institutions et de la gouvernance n’ont pas permis de constituer un cadre propice aux dynamiques de croissance et de développement. La transformation structurelle et institutionnelle apparaît ainsi comme l’une des priorités politiques dans la région.

Dans ce contexte, le rôle de l’intégration régionale comme levier de la diversification et de sophistication des économies sud-méditerranéennes et subsahariennes, et donc d’une meilleure insertion dans l’économie mondiale, constitue un objet d’étude d’intérêt majeur.

Pour ne pas enfermer les économies dans une spécialisation peu porteuse, une progression dans l’échelle des avantages comparatifs, par remontée de filières et création d’activités nouvelles dans les secteurs à haute valeur  ajoutée, est nécessaire. Une politique industrielle coordonnée orientée vers la sophistication des processus de production et des exportations pourrait alors constituer le levier d’un changement structurel en mesure d’assurer la stabilité sociale et la transition politique pacifique.

Faut-il en finir avec le franc CFA ?

Héritage colonial, le Franc CFA divise encore 75 ans après sa création. Quand on lui tend plusieurs pièces de monnaies africaines, Fatou n’en reconnaît qu’une seule. Cette vendeuse de cacahuètes, dans une rue de Dakar, capitale du Sénégal, désigne cette monnaie comme « argent du Sénégal ».

Fatou n’a pas vraiment tort, mais n’a pas tout à fait raison. Le franc Cfa qui lui sert de monnaie d’échange et de paiement dans son pays est aussi utilisé par les citoyens de treize autres pays africains. Certains en Afrique de l’Ouest, d’autres en Afrique Centrale.

Les premiers réunis au sein d’une Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Leur Institut d’émission est la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), créée en 1962 et dont le siège est à Dakar.

Les seconds organisés dans le cadre d’une Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad. Eux aussi disposent d’un l’institut d’émission : la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), créée en 1972 et dont le siège est à Yaoundé.

Les billets et pièces de monnaie en usage dans ces deux zones sont distincts. Mais les perceptions au sein des opinions dans les deux aires de cette monnaie qui doit son nom initial au Francs des Colonies Française en Afrique (CFA), ont toujours été les mêmes, malgré la mutation opérée après les indépendances du Cfa en francs de la communauté financière africaine.

Entre partisans et adversaires de cette monnaie, la polémique est souvent rude. Ce « symbole de servitude », selon les mots des détracteurs les plus virulents de cette monnaie, est d’ailleurs aujourd’hui un sujet central dans les grands débats qui agitent les sociétés africaines concernées.

La preuve : même les chefs d’Etats naguère très pudique sur le sujet, n’hésitent plus à l’aborder sans tabou. Dans une récente interview sur France 24, le président béninois, Patrice Talon a par exemple créé la surprise en demandant à ce que le Trésor français qui garantit le franc Cfa ne puisse plus garder les réserves de change des pays membres.

Avant lui, Idriss Déby Itno, le président tchadien pointait du doigt en 2017 la « parité fixe du CFA avec l’euro » qui, à ses yeux est un « frein au développement des pays membres ».

Dans ce contexte, l’idée d’une nouvelle monnaie longtemps oubliée a brusquement surgi un peu partout dans les deux zones monétaires du franc Cfa. La dernière fois, c’était lors d’une réunion entre les chefs d’Etats des six pays de la (CEMAC), réunis en sommet extraordinaire à Yaoundé le 22 novembre dernier. Les présidents de ces pays ont alors affiché de leur volonté d’aboutir à une indépendance monétaire en disposant d’une monnaie commune stable et forte.

Discours de circonstance ou déclaration sincère ? Habitués aux déclarations sans lendemain de leurs hommes politiques, les africains croient-ils à cette promesse ?

Créée par la France alors puissance coloniale en 1945, le franc Cfa s’appelait initialement franc des Colonies Françaises d’Afrique. 15 ans plus tard, à la faveur des indépendantistes de ces colonies, il devient le franc de la Communauté financière africaine en Afrique de l’Ouest et franc de la Coopération financière en Afrique centrale dans cette région.

Avant l’apparition de l’euro en 2001, le franc CFA était indexé sur le franc français avec une parité fixe, qualité dont il bénéficie aujourd’hui auprès de la monnaie commune européenne. Comme à l’époque du franc français, les réserves de change des pays utilisant le franc Cfa sont déposées auprès de la Banque de France. Ce dépôt garantit une convertibilité illimitée du franc Cfa avec l’euro. Les pièces et les billets du franc Cfa sont imprimés à la Banque de France près de Clermont-Ferrand dans le centre de la France.

.Ce « paternalisme » de l’ancienne puissance coloniale dénoncé aujourd’hui par une grande partie des africains trouve pourtant ses défenseurs. Selon eux, le Franc Cfa est un gage de stabilité monétaire dans la zone parce qu’elle facilite les échanges entre les pays membres et présente une crédibilité internationale du fait de son arrimage à l’euro.

Est-ce suffisant comme arguments ?

APA

Le franc Cfa en quelques dates

Le franc CFA est né le 26 décembre 1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire internationale (FMI). Il signifie alors « franc des Colonies Françaises d’Afrique ».Il prendra par la suite la dénomination de « franc de la Communauté Financière Africaine » pour les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), et « franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale » pour les pays membres de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC).

Parité FCFA:

-Création du FCFA 26 décembre 1945 (1 FCFA = 1,70 FF)

-Dévaluation du franc Francais (FF)17 octobre 1948. (1 FCFA = 2,00 FF)

-Instauration du nouveau Franc Français 1er janvier 1960(1 FCFA = 0,02 FF€

-Dévaluation du FCFA12 janvier 1994 (1 FCFA = 0,01 FF)

Arrimage du FCFA à l’euro1er janvier 1999 (655,957 FCFA = 1 euros)

-Convertibilité garantie en franc français par le Trésor Français

– Possible en devises à travers le marché des changes de Paris, avec le franc français comme étalon

-Liberté totale des transferts au sein de la Zone Franc ;

-2 août 1993 : suspension par la BCEAO du rachat des billets de son émission exportés hors du territoire des pays africains membres de la Zone franc.

-17 septembre 1993 : entrée en vigueur de la décision des Autorités de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) de suspendre le rachat des billets de leur émission exportés en Zone UMOA ;

-20 décembre 1993 : suspension par la BCEAO du rachat des billets de son émission détenus en Zone UMAC.

Togo: GTA Assurances équipe deux écoles primaires en blocs sanitaires

GTA Assurances, une filiale du groupe Banque centrale populaire ( BCP) du Maroc a offert deux blocs sanitaires entièrement équipés aux écoles primaires publiques d’Assahoun et de Kévé gare, deux localités de la préfecture de l’Ave à une cinquantaine de kilomètres de Lomé au Togo, rapporte un communiqué transmis mardi à APA.« A travers ce don, GTA Assurances matérialise son engagement en faveur de l’éducation permettant à plus de 400 enfants de bénéficier d’un cadre scolaire salubre. Ces installations visent également à améliorer de façon substantielle les conditions de travail au sein de ces deux établissements», explique le communiqué.

 La remise de ce don, précise le texte,  fait suite à la signature de convention qui s’est tenue le 08 février 2019 entre MM.Tawuim Titora, Secrétaire Général représentant le Ministre togolais en charge de l’Enseignement primaire, M. Theo Awity, Président du Comité de développement à la base de la préfecture de l’Ave et M. Jean-Marie Koffi Tessi, Directeur général de GTA Assurances. 

Créée en 2001, GTA Assurances est spécialisée dans l’assurance des dommages et de la santé. Filiale du Groupe BCP du Maroc, GTA Assurances fournit depuis plus de 18 ans, des solutions de la protection de responsabilité et des biens ainsi que la couverture maladie aussi bien pour les personnes physiques que les entreprises.

« Les populations doivent être associées dans la gestion de la monnaie en Afrique» (Expert)

Le débat sur le franc CFA a refait surface ces dernières semaines. Cette monnaie commune à quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre doit-elle disparaître ? Kako Nubukpo ancien ministre togolais chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques et co-directeur de l’ouvrage « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le Franc CFA ? » livre son analyse.Vous êtes un des premiers africains à avoir critiqué le FCFA, Pourquoi ?

 J’ai été cadre de la Banque Centrale entre 2000 et 2003, donc j’ai eu à évaluer les impacts des taux d’intérêt direct de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sur la croissance économique dans la zone UEMOA, je me suis rendu compte qu’il n’y a pas eu d’impact. Alors je me suis posé la question à savoir pourquoi les instruments monétaires qu’on avait à notre disposition à la Banque centrale n’étaient pas opératoires ?

Le principal objectif de la Banque centrale c’est la défense des taux de change entre l’euro et le franc Cfa. Tandis que pour moi l’objectif de la politique monétaire doit être de financer l’économie réelle. Je pense que BCEAO devrait se préoccuper plus de croissance et de création d’emplois. Le système du franc Cfa ne s’occupe pas suffisamment de financement de l’économie des pays membres de la zone franc à long terme.

 Que doit faire la France à votre avis sur la question ?

 Le rôle de la France sur cette question doit être un accompagnement pour les économies de la zone franc, améliorer le financement des Petites et moyennes entreprises (PME) de la zone franc. Avoir des taux d’intérêts faibles pour les prêts, comme à Paris où l’on peut emprunter avec un taux d’intérêt de moins de 1% .

 Certains pays africains disposent de leur propre monnaie pourtant leur situation économique n’est pas meilleure que ceux des pays de la zone franc. Etes-vous d’accord ?

 Ces pays qui gèrent leur monnaie, sont dans un processus d’apprentissage, ils gèrent mal mais ils pourront mieux administrer contrairement aux autres pays accompagnés par la France. Les gouvernants africains ont une vraie responsabilité qui est réellement de gérer nos économies. C’est ce qui va donner une crédibilité à notre monnaie. La contrepartie de la souveraineté est la bonne gouvernance et la crédibilité. La responsabilité des dirigeants et des élites africaines est engagée.

 Quelles solutions préconisez-vous pour sortir de la zone FCFA ? Le projet d’une monnaie unique ECO de la CEDEAO est-elle une solution ?

 La monnaie ECO est une très bonne initiative. Elle va renforcer l’intégration que porte la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les trois points qui me paraissent importants sont la solidarité budgétaire, la vision que l’on a de l’intégration, qui est la création massif d’emplois qui doit être au cœur de notre intégration régionale, il faut associer les populations dans la gestion monétaire.

 Comment doit-on associer les populations dans la gestion de la monnaie ?

 Il faut que nos banques apprennent à nous rendre compte, par exemple quand vous allez au Nigéria, chaque semaine, le gouverneur de la Banque centrale qui rend compte. Quels sont les objectifs de la politique monétaire, quels sont ses difficultés et quels sont ses défis ? Nos gouverneurs doivent répondre à ces questions devant nos assemblées nationales pour mieux associer les populations.

La parité de l’ECO et la compétitivité des économies, enjeux d’une monnaie

La parité de l’ECO, la future monnaie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), regroupant 15 pays, et la compétitivité des économies de l’organisation régionale, s’affichent comme un gage de réussite de ce moyen de change.Dans une interview à Radio France internationale (RFI), le président ivoirien Alassane Ouattara, a soutenu l’idée de la parité fixe. Le franc CFA bénéficie d’une parité fixe (conversion de devises) avec l’Euro grâce à un mécanisme soutenu par le trésor Français. 

« Le fait que nous (Uemoa, Union économique et monétaire ouest-africaine) sommes arrimés à l’Euro, si nous empruntons des Euros, les moments de les rembourser dans cinq ou dix ans, le taux est fixe, c’est au même taux qu’on rembourse », a-t-il déclaré.

Toutefois, « si nous avons une monnaie flexible, c’est très bien, mais l’Uemoa bénéficie d’une parité fixe. Si les pays membres de l’Uemoa n’ont pas tellement de problème de dette, c’est grâce à cette parité fixe », a-t-il renchéri.   

L’Uemoa, dira-t-il, a de ce fait, un taux de croissance les plus élevés avec 6,6% (période 2012-2018), ainsi qu’un taux d’inflation plus bas, une dette publique la plus basse avec un taux de 50% de dette pour l’ensemble de l’Uemoa. En outre, l’espace respecte tous les critères de convergence.  

Interrogé par APA, Ange Ponou, économiste à Sika finance, une structure d’information financière spécialisée dans la thématique bourse-finance, note que la première force de l’ECO, est qu’elle a été décidée par les chefs d’Etat de la CEDEAO et sera partagée par 15 pays réunis au sein de l’Union.

Compte tenu des intérêts géopolitiques, les chefs d’Etat devront décider si l’arrimage de l’ECO reposera ou pas sur l’Euro qui était arrimée au franc CFA. Cependant,  que ce taux de change soit fixe ou flottant, les pays de la CEDEAO devront contenir les flux par la compétitivité de leurs économies.

Les pourfendeurs du franc CFA estiment que l’arrimage était décidé par la France, et de ce fait, les pays avaient obligation de laisser une importante quantité de leur réserve au Trésor public français. Pour eux, les pays membres de l’ECO devraient désormais assurer leurs réserves.   

Le Ghana et le Nigeria, deux pays anciennes colonies anglaises, ne comptent pas céder sur la question de l’indépendance monétaire face à une puissance occidentale, fait observer M. Ponou, pour qui l’ECO est un élément catalyseur pour booster le commerce inter-régional, jugé faible.

Avant d’aller à la mise en place de l’ECO, Justin Koné Katinan, économiste ivoirien, proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, estime qu’il faut préparer l’écosystème afin que cette monnaie favorise l’accélération de l’intégration économique, dans une récente analyse sur sa page Facebook.

 « La structure encore coloniale de l’économie des pays de la CEDEAO pose à l’ECO des problèmes majeurs », à savoir les faibles échanges commerciaux intracommunautaires et la forte demande des pays en devises étrangères, mentionne l’économiste ivoirien.

Pour lui, la faiblesse du commerce intracommunautaire rame contre l’ECO.

« La monnaie est un bien vide que la production remplit », cite-t-il l’économiste Camerounais, le professeur Joseph Tchundjang Pouemi.    

M. Katinan soutient que la dette nigériane a une particularité qui la distingue de celle des pays de l’Uemoa. En plus d’être relativement faible, elle est majoritairement libellée en monnaie locale (70%) et non en devises comme la dette des pays de l’Uemoa. Une situation qui procure des avantages au Nigéria.

D’une part, sa dette échappe aux éventuelles fluctuations des termes de change, et d’autre part, le remboursement de celle-ci se fait en monnaie locale (Naira). Le pays préserve le stock de ses réserves de change qui s’élèvent à environ 13 mois d’importations. Et il est très peu probable que le Nigéria accepte de partager cette réserve avec une puissance étrangère au nom d’une quelconque stabilité monétaire. 

Selon M. Katinan, « casser le lien exclusif de parité du FCFA avec l’Euro, c’est la condition première qui s’impose aux pays de l’Uemoa pour gagner la confiance des autres membres » de la Cedeao, notamment le Ghana et le Nigeria. Pour le président béninois, Patrice Talon, la monnaie a une dimension psychologique qui la rattache à la souveraineté.

L’économiste Koné Katinan estime qu’il « urge de fixer un plan commun d’industrialisation de l’espace Cedeao, indispensable pour diminuer la dépendance de la zone vis-à-vis de l’extérieur pour ses besoins en produits manufacturés ».

« Le succès de l’ECO dépendra de la capacité de la Cedeao à assurer en interne l’essentiel de ses besoins vitaux. Moins les Etats auront besoin de devises pour acheter les produits de première nécessité, plus l’ECO se renforcera », insiste-t-il. 

L’aspect sécuritaire ne devrait pas être négligé afin de ne pas annihiler tous les efforts vu la recrudescence du terrorisme dans la région, relève M. Ange Ponou. Ce qui devrait amener la Cedeao à penser un plan sécuritaire d’ensemble qui préserve les économies des Etats membres.