Bamako, ma ville d’adoption

Comment définir Bamako et l’attraction qu’elle provoque chez un expatrié, comme moi, qui décide de s’y arrêter pour une année ou quelques mois !? Depuis que je suis arrivé dans la capitale malienne, je m’y perds pour mieux la retrouver. C’est devenu mon point de rayonnement, ma base.

Mon quartier de prédilection ? Le grand marché ! J’aime ce labyrinthe, ses multiples boutiques, ses ombres et ses lumières. La foule dense qui s’empresse ou paresse, ses mosquées, sa magie au crépuscule ou au petit jour lorsque la voix du muezzin monte, répercutant sa clameur sur ses toits comme si la ville se faisait l’écho mystique des prières à Allah, son chaos, sa circulation anarchique, ses relents épicés parfumés ou nauséabonds, ses recoins cachés à l’œil du visiteur trop pressé… Dans certains endroits de Bamako, on dirait que le temps s’est arrêté.

La ville, l’un des plus importants centres religieux du pays, accueille pas moins de 1 100 mosquées. Dans cette ville, pas ou peu de carte, les Bamakois semblent avoir mémorisé ce dédale de routes, rues et chemins goudronnés ou pas. Je ne m’y promène pas, je m’y perds à dessein pour mieux la saisir ou la photographier.

Après mains tours et détours, quand mes jambes sont lasses, mes yeux rassasiés et que le temps du retour est venu, je lève la main droite et un taxi jaune, généralement déglingué, ne tarde pas à s’arrêter. Il m’emmène par les rues. En chemin, la discussion s’engage, quand la langue le permet, en français ou en français – bambara. Nos incompréhensions parfois, rendent le trajet amusant. J’arrive chez moi et nous nous séparons chaleureusement.

Le gardien de ma maison est là et me tend le deuxième thé. Je m’assoies à ses côtés dégustant avec lui ce breuvage parfumé et sucré, dans la nuit qui s’étend peu à peu sur Bamako.